Modèles in vitro et in vivo d`étude de la virulence bactérienne

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Modèles in vitro et in vivo d’étude de
la virulence bactérienne
Dr Catherine Dunyach-Remy; CHU Nîmes & INSERM
U1047
Modèles in vitro et in vivo d’étude de
la virulence bactérienne
1) Définition de la virulence bactérienne et
exemples
Virulence bactérienne
Bactérie pathogène
Survie
Adaptation
Multiplication
Hôte
Défenses spécifiques
Défenses non spécifiques
Échappement aux défenses
Invasion
Dissémination
Facteurs de virulence
La virulence d’E. coli
Adhésion - Colonisation
Fimbriae type I
Fimbriae P
Fimbriae S
Défense de l’hôte
Système de
capture du fer
Entérobactine
Yersiniabactine
Aérobactine
Salmochéline
Sit système
Johnson JR et al, Clin Microbiol. Research, 1991
Toxines: α-hémolysine,
Cnf-1, CDT
Capsule
La virulence d’E. coli
! L’évolution du génome
bactérien : processus par lequel le
contenu et l’organisation de
l’information génétique change et
évolue au cours du temps.
Schmidt et al, Clin Microbiol Rev, 2004; Kaper JB et al, Nat Rev Microbiol, 2004
Ilots de pathogénicité: acquisition de
gènes
F Transferts horizontaux incluent
des éléments génétiques mobiles :
-plasmides de conjugaison,
-bactériophages,
-transposons,
-îlot de pathogénicité
Schmidt et al, Clin Microbiol Rev, 2004; Kaper JB et al, Nat Rev Microbiol, 2004
Ilots de pathogénicité
Schmidt et al, Clin Microbiol Rev, 2004; Kaper JB et al, Nat Rev Microbiol, 2004
La virulence de Staphylococcus aureus
ADHESION
COLONISATION
Epiderme
MULTIPLICATION
locus isd
sidérophores
Protéases
Lipases
Nucléases
Hyaluronidases
Elastase
MSCRAMM
ECHAPPEMENT
AUX DEFENSES
DE L’HÔTE
Protéine A
EXTENSION LOCALE:
Derme, hypoderme, Annexes (Os)
Capsules
Coagulase
Toxines
CHIPS-SCIN
DISSEMINATION:
Métastases septiques
www.microbes-edu.org/etudiant/staph.html
Staphylokinases
Modèles in vitro et in vivo d’étude de
la virulence bactérienne
2) Modèles d’étude in vitro de la virulence
bactérienne
Les modèles in vitro d’étude de la virulence
bactérienne
Exemple de l’étude de la virulence des bactéries intracellulaires
en culture cellulaire (protection gentamycine)
Les modèles in vitro d’étude de la virulence
bactérienne
Exemple de l’étude de l’adhésion
bactérienne en culture cellulaire
Les modèles in vitro d’étude de la virulence
bactérienne
Exemple de l’étude de l’adhésion d’E.coli
uropathogènes en culture cellulaire
Garcia-Mendez et al,Int J Exp Pathol, 2016
Modèles in vitro et in vivo d’étude de
la virulence bactérienne
3) Modèles d’étude in vivo de la virulence
bactérienne
Les modèles « classiques » in vivo d’étude de
la virulence bactérienne
Mammifères
Rat – Souris
Chien – Chèvre
Cochon – Lapin
Mouton - Singe…
Avantages: Systèmes immunitaires proches de l’homme,
Génome séquencé (approches post-génomiques),
Nombreux modèles développés (endocardite lapin…)
Inconvénients: Éthique,
Coût,
Animalerie,
Cycle de vie long (plusieurs mois),
Pas toujours adapté (Brucella et souris)
Les modèles « classiques » in vivo d’étude de
la virulence bactérienne
Modèle de plaies chroniques développé chez le rat
Les nouveaux modèles in vivo d’étude de la
virulence bactérienne
Caractéristiques intéressantes:
F Génome bien caractérisé, souvent de faible taille,
outils de biologie moléculaire disponibles (manipulation du
modèle)
F Temps de génération faible avec une descendance
nombreuse
F Facilité d’élevage ou de culture
F Faible encombrement
Modèles Invertébrés:
Caenorhabditis elegans
Drosophila melanogaster
Modèles Vertébrés:
Zebrafish
Intérêt des nouveaux modèles
F Utilisation du modèle pour cribler, comparer la virulence des pathogènes et
leurs mutants
F Utilisation du modèle muté pour identifier les déterminants génétiques de
l’hôte assurant la sensibilité et la résistance aux infections
F Utilisation du système reporter dans le modèle
Drosophila melanogaster
¤ Métazoaire
¤ Mouche du vinaigre
¤ Génome séquencé : 180 Mb
¤ Nb de gènes: 13600
¤ Nb mutants défectifs
¤ Tre 25°C
F Modèle d’étude de la réponse immunitaire
Système immunitaire inné
Pas de système immunitaire adaptatif
Mise en action rapide et efficace
F Production de nb peptides antimicrobiens
Réponse épithéliale locale
Mélanisation pour lutter contre l’intrusion bactérienne
F Hématocytes ð Phagocytose
Système de reconnaissance des bactéries et des
Réponse systémique
constituants de la paroi
ð Activation du système Toll-MAPK ð Réponse Antimicrobienne
Principe d’utilisation de D. melanogaster
Analyse de mutants
Différence de virulence
Adulte J2-J4
Injection intra-thoracique
Mouche + nourriture
Courbe de survie
Multiplication bactérienne
6
Log CFU/ml
5
4
3
2
1
0
2
5
24
Time (hours)
Pathogènes étudiés: P. aeruginosa, L. monocytogenes, M. marinum
48
Modèle des zebrafish
¤ Dario rerio, petit poisson tropical
¤ Haute fertilité: 1 femelle donne
100 oeufs
¤ Génome séquencé : 1700 Mb
¤ Temps de génération court pour
les embryons: 50 h (Adulte 3 mois)
¤ Système immunitaire adaptatif:
Ly T, Ly B, MP, PN, Ig, CK,
Cpmt
¤ Dvpmt de l’embryon dans le
milieu extérieur
¤ Peu coûteux
¤ Entretien facile, espace réduit,
Tre 28°C
¤ Facilement manipulable
¤ Petite taille suivi progression
bactéries (gfp)
Principe d’utilisation de zebrafish
Embryon à 28h Post-Fertil.
Anesthésie
Micro-injection de bactéries
Suivi infection en temps réel
Suivi dvpmt des embryons ou
Broyage des embryons
Mise en culture
Adulte
Anesthésie
IM ou I Péritonéal
Sacrifice à 48h ou survie
Analyse Cœur, Cerveau, Peau
Histopathologie
Courbe de survie
Multiplication bactérienne
Espèces étudiées: Streptococcus pyogenes, S. iniae, M. marinum, S. typhimurium, S.
aureus, B. cepacia, E. coli
Caenorhabditis elegans
¤ Nématode hermaphrodite
¤ Taille: 1mm de Long (adulte)
¤ Génome: 100 Mb
¤ Nb de gènes: 19100
¤ Habitat: sols
¤ Cycle: 3 jours à 25°C
¤ 1 adulte: 300 – 350 oeufs
¤ Durée de vie: 3 semaines à
25°C
¤ Nourriture de base: OP50
Cycle de développement
Principe d’utilisation de C. elegans
Ver adulte
Traitement par NaOH
Oeufs
Repiquage sur
milieu NGM
≈ 48h (ajout OP50 à 24h)
Nématodes
au stade L4
Mise en contact
des vers et des
souches d’E. coli
Culture
d’E. coli
18h
Suivi journalier
de la survie des
nématodes
Courbe de
survie
Avantage des nouveaux modèles
¤ Robustesse: centrifugation, vortex, congélation (vers)
¤ Conditions de croissance simples
¤ Temps de génération rapides: 55 h
¤ Taille ð Pas d’animalerie
¤  Grande fécondité
¤  Transparence ð Survie des bactéries ou de l’expression de
gènes
¤  Élevage peu contraignant
¤  Génome séquencé
¤  Développement de mécanismes de défense contre les
bactéries: immunité inné
¤  Gènes homologues à ceux du système Toll (voie de
signalisation) (modèle poisson)
Inconvénients du modèle « vers »
¤ Modèle très laborieux
¤ Opérateur et ver-dépendant
Répétabilité inter-essai X5
Répétabilité intra-essai X3
¤ Vers: Souches N2 ð ponte à 25°C ð confusion des générations
Souches Fer-15 ð ponte à 15°C, stérile à 25°C
¤ Vers: Influence du milieu de culture sur la virulence
[sorbitol] ð osmolarité ð sécrétion de toxines
¤  Répartition manuelle des vers ð Mort lors du transport
¤  Chez bactérie, régulation de facteurs de virulence est stricte
notamment Tre ð Or 25°C ð certains facteurs ne sont pas exprimés
¤  Absence de système immunitaire adaptatif
Or nombreux facteurs de virulence contournent ou neutralisent la
réponse immunitaire de l’hôte
Modèles in vitro et in vivo d’étude de
la virulence bactérienne
4) Exemples d’études in vivo de la virulence
bactérienne
Etude de la virulence des souches d’E. coli
multirésistantes: cas des E. coli CTX-M (BLSE)
Canton, Curr Opin Microbiol, 2006
Antibiotiques actifs contre E. coli
uropathogènes
Fluoroquinolones:
Ofloxacine, Ciprofloxacine
Cystite
Cotrimoxazole
Céphalosporines de 3ème génération:
Céfotaxime, Ceftriaxone
Pyélonéphrite
Aminosides:
Amikacine
Antibiotiques actifs contre E. coli CTX-M
Fluoroquinolones:
Ofloxacine, Ciprofloxacine
Cystite
Cotrimoxazole
Céphalosporines de 3ème génération:
Céfotaxime, Ceftriaxone
Pyélonéphrite
Aminosides:
Amikacine
Diffusion mondiale de souches d’E. coli
productrices de CTX-M-15
Caractéristiques: Infections urinaires +++
Portage digestif chez les sujets sains
Communautaire
Schwaber et al, AAC 2006
Problématique
ð Étude de la Relation Résistance/Virulence des E. coli
uropathogènes dans le but:
- de connaître le potentiel de virulence de ces bactéries
- d’identifier de nouvelles cibles thérapeutiques
Relation Virulence-Résistance
F J. Vila et al. (JID, 2004), J. Johnson et al. (AAC, 2005) Relation inverse entre
Résistance aux Quinolones/FluoroQ et Virulence
F Branger et al. (Emerg Inf Dis, 2005): Association entre CTX-M et résistance aux
FQs et absence de Facteurs de virulence (basée sur 4 FVs)
Conclusion:
Relation entre Résistance et Virulence basée sur la présence/absence de FVs
Aucun modèle animal développé pour étudier cette relation in vivo
Etude de la virulence des souches d’E. coli
multirésistantes
Étude in vitro
Résistantes
Étude in vivo: Modèle C. elegans
100
Sensibles
OP 50
DL50 = 10.33
Mort 14.5 jr
90
< 5 FVs
6-9 FVs
>10 FVs
13
1
0
TEM
Total R
9
10
0
22
11
0
80
27
53
19
70
(p < 0.05)
(p < 0.05)
% Survival
CTX-M
CTX-M
DL50 = 5.95
Mort 12.5 jr
60
50
40
30
20
10
TEM
DL50 = 4.66
Mort 10.25 jr
S
DL50 = 3.01
Mort 7.5 j
0
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10 11
12 13
Time of exposure (days)
Les souches d’E. coli productrices de CTX-M sont moins
virulentes que les souches sensibles
Lavigne et al, Clin Microbiol Infect, 2006
14 15
Etude de la virulence des souches d’E. coli
multirésistantes
Embryon de zebrafish après 2h d’inj.
par souche d’E. coli S
Embryon de zebrafish après 3j d’inj.
par souche d’E. coli CTX-M
Les souches d’E. coli productrices de CTX-M sont moins
virulentes que les souches sensibles
Lavigne et al, PLoS ONE, 2011
Etude de la virulence des souches d’E. coli
multirésistantes
Les souches d’E. coli productrices de CTX-M
sont responsables d’une infection persistante du fait d’un
tropisme neurologique
Les infections urinaires et les E. coli
producteurs de CTX-M
" La capacité de tuer les nématodes et les embryons de poisson est
significativement corrélée à la présence de FVs; les souches sensibles aux
ATB tuant plus rapidement que les souches sécrétrices de BLSE.
# Les profils moléculaires de virulence et le comportement in vivo suggèrent que
les souches nosocomiales d’E. coli uropathogènes sécrétrices de CTX-M, bien
qu’adaptées pour survivre dans un environnement riche en ATB comme à l’hôpital,
ont un potentiel modéré de virulence (Terrain +++)
Lavigne et al, Clin Microbiol Infect, 2006
Etude de la virulence de Staphylococcus
aureus isolé de plaie chronique
Plaie chronique: Perte de substance d'étiologies diverse n'ayant pas tendance
à cicatriser spontanément dans un délai de six semaines
Trois entités cliniques:
Pied Diabétique
Escarre de décubitus
Ulcère de jambe
Problématique: le diagnostic des infections des plaies
chroniques
Colonisation è
Infection localisée
è Infection généralisée
Ostéite
Pas de
traitement ATB
Traitement
ATB
Focus sur les souches de S. aureus isolées de plaies chroniques
S. aureus et infection cutanée
PENETRATION
COLONISATION
Epiderme
MULTIPLICATION
ECHAPPEMENT
AUX DEFENSES
DE L’HÔTE
EXTENSION LOCALE:
Derme, hypoderme, Annexes (Os)
DISSEMINATION:
Métastases septiques
www.microbes-edu.org/etudiant/staph.html
Problématique: intérêt de nouveaux biomarqueurs
dans le diagnostic des infections des plaies
chroniques
Colonisation è
Infection localisée
è Infection généralisée
Ostéite
Pas de
traitement ATB
Traitement
ATB
Traitement ATB
Peau et Tss mous
Traitement ATB
Os
Surconsommation d’ATB = Émergence de BMR
Notion de colonisation et d’infection
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Colonisation
Infection
FProcessus physiologique
F Processus pathologique
F Présence de bactéries sur le
revêtement cutané sans provoquer de
dommage pour l’hôte
F Modification de la flore cutanée
F Bactéries peu virulentes:
Flore bactérienne résidente
= Flore commensale
Flore bactérienne transitoire
= Portage de bactéries pathogènes
F Manifestations cliniques +++
Extension: os+++
F Bactéries virulentes
Bactéries colonisantes / infectantes:
Modèle du staphylocoque doré
Les souches isolées des plaies chroniques infectées sont significativement plus
virulentes que les souches isolées des plaies colonisées
4,5
4
3,5
p<0.05
p<0.05
p<0.05
LT50 (day)
3
2,5
2
Bactéries
infectantes
1,5
1
0,5
0
1
2
Grade 1
3
4
5
Grade 2
6
7
8
Grade 3
9
10
11
12
Grade 4
Bactéries colonisantes
Marqueurs génétiques:
cap8 : bact. colonisantes
sea, sei, lukDE, hlgv, edin : bact. infectantes
Sotto et al, Diabetes Care, 2007; Sotto et al, Diabetes Care, 2008; Richard et al, Diabetes Metab, 2008; Sotto et al,
Diabetes Care, 2012; Messad et al, Clin Microbiol Infect, 2012 (sous presse)
Interactions bactériennes et virulence
Etude de l’interaction entre S. aureus et Helcococcus kunzi et impact sur la
virulence
Sotto et al, Diabetes Care, 2007; Sotto et al, Diabetes Care, 2008; Richard et al, Diabetes Metab, 2008; Sotto et al,
Diabetes Care, 2012; Messad et al, Clin Microbiol Infect, 2012 (sous presse)
Conclusions
Comprendre la virulence des bactéries
Outils Thérapeutiques
Intérêt majeur de nouveaux modèles
Génome bien caractérisé, temps de génération rapide
Descendance nombreuse, facilité d’élevage
C. elegans très intéressant
Zebrafish avenir
D’autres modèles: embryon de poulet, Arabidopsis thaliana…
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