Indications
• L’indication majeure est la prévention de la déshydratation et le traitement de la déshydratation légère, en
particulier chez la personne âgée.
• Cette technique peut aussi être utilisée pour la réhydratation en phase terminale, mais dans ce cas l’ob-
jectif de la réhydratation sera plus le confort du patient que la réhydratation optimale [3].
• La perfusion sous-cutanée est aussi un moyen simple pour effectuer un apport protidique complémentaire
et transitoire [4].
• Par ailleurs, elle permet d’administrer en continu certains médicaments, notamment les opioïdes dans
le traitement de la douleur chronique. Les médicaments administrés devront avoir l’indication de la voie
sous-cutanée dans leur AMM, s’ils ne l’ont pas et notamment dans le cadre des soins palliatifs, il est
recommandé de se référer à la liste élaborée par l’AFSSAPS [5].
Efficacité
• Quelques études montrent que la perfusion sous-cutanée, avec le même type de soluté, entraîne des
changements métaboliques et hormonaux similaires à ceux observés lors de la perfusion intraveineuse, et
conduit aux mêmes résultats [6] [7].
• Sur le plan de l’efficacité, une étude montre une absorption totale des liquides 1h après arrêt d’une perfu-
sion de 500 ml de chlorure de sodium à 0,9% administrée sur une durée de 3 heures [8].
• La littérature fait mention de l’utilisation de hyaluronidase, utilisée en adjuvant pour faciliter la diffusion du
liquide, sans dégager de consensus quant à son utilisation et son efficacité [8], [9], [10]. La hyaluronidase
n’est plus commercialisée.
Contre-indications
• Générales : cette technique est inadaptée à toute situation d’urgence (déshydratation sévère, malnutrition
majeure, collapsus…) [9], [11], [12], [13], lors d’une insuffisance cardiaque décompensée et en cas de
troubles de l’hémostase.
• Locales : lymphoedème, paralysie, dermatose infectée ou non, lipodystrophie, notamment.
Risques infectieux
> Patients
• Dans la littérature, peu d’études traitent du risque infectieux spécifique à la perfusion sous-cutanée.
La densité d’incidence des complications globales est estimée à 0,07 par jour de traitement et celle des com-
plications locales (rougeurs, œdème, obstruction) est estimée à 0,05 par jour de traitement [14]. Le risque infec-
tieux potentiel est évalué à très faible dans la littérature mais des abcès, cellulites y sont décrits. Les études
mentionnent des réactions inflammatoires locales possibles mais spontanément résolutives après l’ablation du
dispositif [15]. Ces complications locales semblent liées à la durée de maintien en place du dispositif sur un
même site de perfusion, à la nature du matériau utilisé [16] ainsi qu’à la qualité de la préparation cutanée.
• Les professionnels relatent par leur expérience, des cas d’abcès au niveau du site de perfusion.
En effet, toute effraction cutanée, même minime, expose au risque d’infection des parties molles sous-
jacentes pouvant évoluer vers des complications locorégionales ou systémiques par diffusion hématogène.
La rapidité d’évolution varie en fonction du terrain et selon le micro-organisme en cause [17], mais elle sem-
ble aussi dépendre des solutés perfusés et du matériel utilisé. La contamination peut se faire
- par voie extra-luminale à partir du site d’insertion ; dans ce cas le risque est lié au degré de contamination
de la peau qui est variable selon le site et la qualité de la préparation cutanée,
- par voie endoluminale suite aux manipulations de la ligne de perfusion [18].
> Personnel (AES)
Les AES surviennent essentiellement après utilisation d’aiguilles à ailettes. Deux situations semblent fré-
quentes et souvent décrites dans les services ou établissements de gériatrie :
- La présence d’une aiguille libre dans le lit après retrait accidentel par le patient,
- Le phénomène de ressaut lors de l’évacuation de l’aiguille à ailettes dans un collecteur.
Dans les services ou établissements de gériatrie, la grande majorité des AES est liée à l’utilisation des
aiguilles à ailettes pour perfusion sous-cutanée.
Selon une étude du GERES 1999-2000, la dépose d’une perfusion sous-cutanée avec une aiguille à ailettes
représente 7 piqûres pour 100 000 gestes réalisés [19].
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