En 2005, dans son livre « Mémoire et identité », Jean-Paul II clarifie les notions de patriotisme et
l'appel des nations à entrer dans l'histoire du salut[9].
Alors que pour Maurras le patriotisme se rapporte à nation personnifiée par un mythe fondateur ; pour
Jean-Paul II, le patriotisme se rapporte simplement au lien concret qui nous unit à nos pères, au pays et à la
culture de nos pères, et c'est toujours l'homme qui est souverain, l'homme en qui peut agir l'Esprit Saint
créateur.
Alors que pour Maurras le nationalisme peut agir par tous les moyens, pour Jean-Paul II les nations doivent
obéir à la loi du Créateur, du Dieu personnel.
Alors que pour Maurras la nation se divinise en une surhumanité (gnose) ; pour Jean-Paul II, les nations sont
appelées à recevoir le salut en Jésus-Christ ; loin de mépriser ceux qui ne sont pas de notre race, les nations
sont appelées à s'unir en Dieu.
Les thèmes mariaux liés aux thèmes abordés dans cet article sont :
La doctrine de la consécration votive des nations qui se distingue de la consécration personnelle : on
ne consacre pas une nation comme si c'était une personne, mais on intercède pour les gens d'un pays,
en respectant leur pays.
La doctrine de la maternité universelle de Marie, que l'on peut exprimer aussi par l'appellation "Marie
mère des hommes", ou encore "Notre Dame de tous les peuples".
Les célébrations liturgiques du Christ roi (solennité du dernier dimanche d'octobre), ou de la royauté
de Marie (simple mémoire, à l'octave de l'Assomption).
A quoi s'ajoutent les fondements bibliques, notamment l'organisation prêtre, prophètes et rois dans
l'Ancien Testament.
[1]Charles Maurras, Romantisme et Révolution, Ed. Nouvelle librairie nationale, Paris, 1922, p.35. L'avenir
de l'Intelligence.
[2]Charles Maurras, art. Deux témoins de la France, Minerva, 15 avril 1902, Tome.I. p.538.
[3]Charles Maurras, « La question juive », L’Action française, 23 février 1911, cité dans Laurent Joly, « Les
débuts de l’Action française (1899-1914) ou l’élaboration d’un nationalisme antisémite », Revue historique,
n° 639, 2006/3, pp. 707-708.
Voir aussi : Charles Maurras, Romantisme et Révolution, Ed. Nouvelle librairie nationale, Paris, 1922,
p.132. Le Romantisme féminin. Renée Vivien.