Œil et Physiologie de la Vision – III-1
Leurs photopigments L et M sont codés par des gènes différents, situés à proximité l’un
de l’autre sur le chromosome X [Sharpe LT et al., 1999].
La composition anormale ou la déficience de l’un ou l’autre des photopigments ou des deux, sont à l’origine de
dyschromatopsies héréditaires liées à l’X [Rigaudiere F et al., 2006].
La proportion relative des cônes L et M chez l’homme est très variable d’un individu à
l’autre. Elle peut osciller de 70% de cônes L avec 20% de cônes M [Cicerone CM, Nerger
JL, 1989], [Kremers J et al., 1999], [Lennie P, 2000] à des valeurs plus extrêmes allant
de 83% à 36% de cônes L, pour 7% à 54% de cônes M [Carroll J et al., 2000].
Les cônes L sont sensiblement deux fois plus nombreux que les cônes M dans la fovéola
[Cicerone CM, Nerger JL, 1989], en parafovéa (c’est-à-dire jusqu’à quatre degrés
d’excentricité [Nerger JL, Cicerone CM, 1992]) et probablement aussi pour des
excentricités supérieures [Otake S et al., 2000]. Mais ils se répartissent au hasard l’un
par rapport à l’autre [Roorda A, Williams DR, 1999], [Roorda A et al., 2001] plutôt que
de façon homogène et isotrope [Gowdy PD, Cicerone CM, 1998] (figure II-16).
Cônes S
Les cônes S correspondent à 10 % environ de tous les cônes [Ahnelt PK et al., 1987]. Le
photopigment S porté par leur article externe est codé par le chromosome 7 [Fitzgibbon J
et al., 1994].
Ils sont absents du cœur de la fovéola sur un diamètre d’environ 100 µm ou surface vue
sous un angle de 20’ environ (0,35°) [Bumsted K, Hendrickson A, 1999], [Curcio CA et
al., 1991] (figure III-1-11). Les cônes L et M y sont seuls présents, à l’origine d’un
phénomène connu de longue date : la tritanopie fovéale [Williams DR et al., 1981].
La vision des couleurs normale se fait à l’aide de la synthèse des signaux issus des trois photopigments
décrits : L (ou premier pigment), M (ou deuxième pigment) et S (ou troisième pigment). La tritanopie
correspond à an-opie (en grec) : absence de vision, du troisième pigment : tri.
Ceci signifie que sur cette surface très restreinte, la vision des couleurs est dichromate, ne se faisant que grâce
à la synthèse des signaux issus de deux types de cônes présents L et M.
En dehors de cette zone, un cône S peut être entouré par 5, 6 ou 7 cônes L et M [Ahnelt
PK et al., 1987], ils se répartissent de façon régulière sur toute la rétine [Calkins DJ,
2001], sous forme d’une mosaïque de géométrie intermédiaire entre un triangle, un
carré [De Monasterio FM et al., 1985], [Curcio CA, Hendrickson AE, 1991] ou un
hexagone (figure III-1-12).
Les cônes S n’ont pas la même densité sur toute la rétine. La majorité des cônes S se
trouvent dans les 12 degrés centraux avec une densité maximale allant de 1000 à
5000/mm2 sur un anneau situé entre 0,75 et 1,5° d’excentricité (berge fovéale) [Ahnelt
PK, 1998], la densité des cônes S étant de l’ordre de 1000/mm2 sur le reste de la rétine
[Curcio CA et al., 1991], [De Monasterio FM et al., 1985] (figure III-1-13).
Jonction article externe-article interne, article interne
L’article externe est connecté à l’article interne par un cil (figure III-1-8), zone de
croissance régulière de l’article externe [Roepman R, Wolfrum U, 2007], [Trojan P et al.,
2008]. Cette croissance se fait par évagination de la membrane au niveau du cil
connecteur article externe-article interne, avec des modalités différentes pour les cônes
et les bâtonnets [Eckmiller M, 1997].
L’article interne contient le noyau et tous les organites nécessaires au fonctionnement
métabolique du cône.