DOSSIER THÉMATIQUE Actualités dans le VIH Lymphomes associés à l’infection par le VIH Lymphoma associated with HIV infection V. Martinez* D epuis 1996, date de l’introduction des trithérapies antirétrovirales, l’incidence des lymphomes non hodgkiniens (LNH) est en diminution, alors qu’il semble que l’incidence des lymphomes hodgkiniens (LH) augmente (1, 2). L’étude française OncoVIH a mis en évidence que les LNH représentent la première tumeur chez le patient infecté par le VIH (21,5 %) et les LH la cinquième (7,6 %) [3]. Les lymphomes des patients infectés par le VIH doivent être considérés comme des entités à part entière ayant leurs propres caractéristiques sur le plan anatomopathologique, physiopathologique, pronostique et thérapeutique. Trois facteurs principaux sont impliqués dans la lymphomagenèse : le dysfonctionnement immunitaire, les virus oncogènes (virus d’Epstein-Barr [EBV] et HHV-8) et les anomalies moléculaires. * Service de médecine interne et d’immunologie clinique, Assistance publique-Hôpitaux de Paris, faculté Paris-Sud, hôpital Antoine-Béclère, Clamart. Lymphomes malins non hodgkiniens L’incidence des LNH chez les patients VIH est estimée entre 120 et 150 cas/­an en France, soit Tableau I. Classification des lymphomes associés au VIH selon l’OMS. Lymphomes observés aussi chez le sujet immunocompétent Lymphome de Burkitt classique Lymphome de Burkitt à différenciation lymphoplasmacytoïde ou atypique Lymphome diffus à grandes cellules B Lymphome B de la zone marginale et lymphome du MALT* Lymphome T pléiomorphe Maladie de Hodgkin Lymphomes observés plus spécifiquement chez le sujet infecté par le VIH Lymphome des séreuses Lymphome plasmablastique de la bouche Lymphomes observés aussi dans les autres causes d’immunodépression Syndrome lymphoprolifératif B * MALT : Mucosa-Associated Lymphoid Tissue. 180 | La Lettre de l’Infectiologue • Tome XXVI - n° 5 - septembre-octobre 2011 2,8 cas pour 1 000 personnes par an, c’est-à-dire un risque 100 fois supérieur à celui de la population générale. Les taux d’incidence standardisés dans les dernières études en Suisse et aux États-Unis varient entre 22,6 (IC95 : 20,8-24,6) et 24,2 (IC95 : 15-37,1) [4, 5]. La diminution actuelle de l’incidence de ces lymphomes depuis les HAART (highly active antiretroviral therapy) suggère l’implication de la restauration immunitaire (6). Sur le plan anatomopathologique, il n’existe pas de classification histologique spécifique des LNH des patients VIH, mais l’Organisation mondiale de la santé (OMS) les a répartis en 3 catégories (tableau I). Les LNH associés au VIH sont principalement des LNH agressifs de type B, diffus, à grandes cellules (de sous-type centroblastique, immunoblastique ou anaplasique) et des lymphomes de Burkitt. Les entités clinicobiologiques plus rares (< 10 %) sont représentées par les lymphomes des séreuses, les LNH plasmablastiques et les lymphoproliférations similaires à celles observées après transplantation d’organe de type PTLD (posttransplant lymphoproliferative disorders) [7]. Plusieurs mécanismes physiopathologiques interviennent dans le développement de ces lymphomes B associés au VIH. Les 3 principaux facteurs impliqués sont : ➤➤ le dysfonctionnement immunitaire (diminution des capacités d’immunosurveillance vis-à-vis des cellules infectées par l’EBV et de défense antitumorale, qui favorise l’apparition de la lympho­ prolifération) ; ➤➤ les virus oncogènes (EBV et HHV-8) ; ➤➤ les anomalies moléculaires et cytogénétiques secondaires à l’infection par le VIH (activation polyclonale des lymphocytes B par stimulation antigénique chronique et dérégulation de la production des cytokines) [8, 9]. Résumé Depuis 1996, date de l’introduction des trithérapies antirétrovirales, l’incidence des lymphomes non hodgkiniens (LNH) est en diminution, alors qu’il semble que l’incidence des lymphomes hodgkiniens (LH) augmente. L’étude française OncoVIH a mis en évidence que les LNH représentent la première tumeur chez le patient infecté par le VIH (21,5 %) et les LH la cinquième (7,6 %). Trois facteurs principaux sont impliqués dans la lymphomagenèse : le dysfonctionnement immunitaire, les virus oncogènes (virus d’Epstein-Barr et HHV-8) et les anomalies moléculaires. La prise en charge des patients infectés par le VIH se rapproche de celle de la population générale quant au choix de la chimiothérapie, à la durée du traitement et au suivi. La nécessité d’introduire ou de maintenir un traitement antirétroviral efficace parallèlement à la chimiothérapie tout en prenant en compte les problèmes de toxicité cumulée et d’interactions médicamenteuses entre la chimiothérapie antitumorale et les antirétroviraux justifie une prise en charge multidisciplinaire et concertée des ces patients, comme le recommande le rapport Yéni 2010. Le VIH a un rôle indirect dans la lymphomagenèse, car il n’infecte pas les cellules tumorales. Ces voies de lymphomagenèse ne sont pas exclusives et peuvent se combiner. Les lymphomes associés au VIH étant très hétérogènes, la part de ces mécanismes varie en fonction du degré d’immunodépression et du type histologique du lymphome. Au cours de l’infection par le VIH, le génome de l’EBV est retrouvé dans 30 à 70 % des cellules tumorales de LNH. Sa mise en évidence dans les ganglions des hyperplasies folliculaires du VIH précédant un LNH et son caractère clonal dans les cellules tumorales montrent que l’infection par l’EBV précède la prolifération lymphomateuse et plaident en faveur du rôle pathogénique de celuici. L’EBV exprime des protéines virales oncogènes, dont LMP-1, exprimé à la surface des cellules infectées, qui induit, via le facteur de transcription NF-κ B, l’expression de gènes intracellulaires qui ont pour effet de stimuler la prolifération et d’inhiber l’apoptose. LMP-1 est exprimé dans les latences de type 2 (observé dans les maladies de Hodgkin liées à l’EBV) et 3 (celle des lignées lymphoblastoïdes et des lymphoproliférations des sujets immunodéprimés) ; il n’est en revanche pas exprimé dans la latence de type 1 (la forme de latence du lymphome de Burkitt) [8]. Dans 50 à 60 % des cas, le lymphome survient à un stade évolué, avec un taux de lymphocytes CD4 inférieur à 200/mm3, et, dans près de 25 % des cas, chez des patients asymptomatiques ou présentant une polyadénopathie chronique et ayant plus de 400 CD4/mm3. Dans 25 % des cas, la charge virale du VIH est indétectable au diagnostic du lymphome. La présentation clinique classique est celle d’une maladie extraganglionnaire avec des localisations inhabituelles (cavité buccale, anus et rectum, nez, peau, testicules et tissus mous). Sur le plan pronostique, grâce à la trithérapie antirétrovirale, la survie s’est améliorée ces dernières années, avec des médianes de survie atteignant 3 à 4 ans, proches de celles retrouvées chez les patients non infectés par le VIH [10]. Les facteurs pronostiques sont bien identifiés : taux de lymphocytes CD4 bas, charge virale du VIH élevée, âge avancé et sexe masculin. Sur le plan thérapeutique, grâce aux HAART, le traitement est réalisé avec des doses standard de chimiothérapie, sans augmenter la toxicité. Le traitement repose sur une polychimiothérapie de type rituximab (R)-CHOP (vincristine, adriamycine, cyclophosphamide, dexaméthasone tous les 21 jours, réponse complète à 2 ans de 75 %), éventuellement à dose densifiée (ACVBP : méthotrexate intrathécal, adriamycine, cyclophosphamide, vindésine, bléomycine, prednisone, ou CHOP-14, c’est-à-dire tous les 14 jours) ou selon le protocole EPOCH (étoposide, prednisone, vincristine, cyclophosphamide et doxorubicine) à doses adaptées (11-15). Les dernières données publiées pour le protocole EPOCH montrent un bénéfice d’une double dose de rituximab (68 % de survie à 5 ans et 85 % des patients sans progression) en comparaison au protocole CHOP dans les LNH B à grandes cellules (16). Les données concernant l’utilisation du rituximab mettent en évidence un bénéfice en termes d’efficacité, mais un surrisque d’infections a été montré dans certaines études chez les patients très immunodéprimés avec un taux de lymphocytes CD4 bas (12, 15, 16). Du fait du mauvais pronostic des lymphomes de Burkitt, la plupart des équipes utilisent des chimiothérapies dédiées de type COPADM (cyclophosphamide, vincristine, doxorubicine, prednisone, méthotrexate intraveineux et intrathécal), avec des résultats identiques dans une cohorte associant des patients VIH négatifs et positifs (survie à 2 ans : 82 versus 73 % ; taux de rémission complète : 88 versus 84 %) et d’autant meilleurs que les patients ont un bon état général ou un taux de lymphocytes CD4 supérieur à 100/mm3 (10, 17). La prise en charge des lymphomes cérébraux repose sur une approche classique associant des corticoïdes à forte dose à des chimiothérapies comprenant du méthotrexate ou de la cytarabine à forte dose. La radiothérapie encéphalique ne se conçoit à faible dose qu’en vue de la consolidation d’une rémission obtenue par chimiothérapie. En pratique, les patients VIH doivent être traités comme des patients non infectés, pour atteindre les mêmes courbes de survie, et bénéficier d’un traitement antirétroviral dont il a été montré qu’il améliore la survie des patients traités (6, 18). Mots-clés Lymphome VIH Maladie de Hodgkin Chimiothérapie Summary Since 1996, when HAART was introduced, the incidence rate of non-Hodgkin’s lymphomas has been decreasing while an increase in the incidence of Hodgkin’s lymphomas was observed. The OncoVIH French study shows that non-Hodgkin’s lymphomas represent the first tumor (21,5 %) and Hodgkin’s lymphomas the fifth (7,6 %) in HIV-infected patients. Three key factors are involved in the lymphomagenesis: immunological dysfunction, prooncogenic viruses (Epstein-Barr virus and HHV-8) and molecular abnormalities. The care of HIVinfected patients is more and more similar to that of the general population regarding choice of chemotherapy, duration of treatment and followup. The necessity of introducing or maintaining an effective antiretroviral treatment while chemotherapy is being introduced, taking into account the problems of accumulated toxicity and drug interactions between antitumoral chemotherapy and HAART, justifies a multidisciplinary approach as recommended in the Yéni 2010 report. Keywords Lymphome HIV Hodgkin’s disease Chemotherapy La Lettre de l’Infectiologue • Tome XXVI - n° 5 - septembre-octobre 2011 | 181 DOSSIER THÉMATIQUE Actualités dans le VIH Lymphomes associés à l’infection par le VIH Lymphomes hodgkiniens L’incidence des lymphomes hodgkiniens est estimée à environ 50 cas/an et a augmenté ces dernières années (2). Les taux d’incidence standardisés varient entre 11,5 et 36,2 dans les dernières études (4, 5). Le risque relatif de développer un LH pour un patient VIH par rapport à la population générale varie entre 5 et 25, avec une incidence de 1 cas pour 1 000 personnes par an. Ce risque augmente quand le taux de lymphocytes CD4 est faible (entre 50 et 99/mm3), indépendamment de la charge virale du VIH. Dans l’étude de E. Lanoy et al., le risque de développer un LH est significativement plus élevé au cours des 3 premiers mois de la mise sous HAART, plus faible entre 4 et 6 mois, avant de s’annuler (19). Ces données plaident en faveur d’un syndrome inflammatoire de reconstitution immunitaire (IRIS) [19]. Sur le plan anatomopathologique, les 2 types histologiques les plus fréquents, le type à cellularité mixte et celui à déplétion lymphoïde, sont riches en cellules de Reed-Sternberg et leur pronostic est défavorable. Les patients VIH présentent plus fréquemment un sous-type défavorable, des symptômes B, un stade avancé de la maladie et une maladie extraganglionnaire (50 % d’atteinte médullaire rendant indispensable la biopsie ostéomédullaire). Sur le plan physiopathologique, l’EBV joue un rôle important, avec 80 à 100 % de détection in situ de l’EBV chez les patients VIH. Les cellules de Reed-Sternberg infectées par l’EBV expriment des EBER (ARN codés par l’EBV), EBNA-1, LMP-1 et LMP-2. Comme nous l’avons déjà vu, LMP-1 est un oncogène viral qui entraîne la production d’une protéine transmembranaire qui active des voies de signalisation intracellulaire, ce qui confère à la cellule une activité proliférative et antiapoptotique. L’immunodépression contribue à la survenue des LH en inhibant le contrôle des cellules infectées par l’EBV. Ces LH ont une localisation initiale souvent extraganglionnaire et disséminée. Tableau II. Chimiothérapies utilisées dans la maladie de Hodgkin. ABVD (22) ABVD MOPP-ABVD Standford V BEACOPP (21) Effectif 62 31 59 12 Stade III-IV (%) 100 60 71 92 Médiane de CD4 (/mm3) 129 183 238 205 Âge médian (ans) 37 43 38 33 Réponse complète (%) 87 91 81 100 76 (5) 80 (3) 51 (3) 75 (3) Survie (%, ans) 182 | La Lettre de l’Infectiologue • Tome XXVI - n° 5 - septembre-octobre 2011 Sur le plan pronostique, les critères utilisés dans la population générale sont applicables : une maladie de type “bulky”, l’existence d’un envahissement médullaire et des LDH élevées. Le pronostic des patients infectés par le VIH atteints d’un LH évalué par le score international IPS (combinant sexe, âge, stade, albumine, anémie, hyperleucocytose et lymphopénie) est moins bon, car ce sont le plus souvent des hommes, à un stade avancé et avec une lymphopénie inférieure à 600/mm3. Les autres facteurs pronostiques sont la réponse aux anti­ rétroviraux et l’obtention d’une rémission complète à l’issue de la chimiothérapie (20). La médiane de survie reste plus faible que celle de la population générale – de l’ordre de 19 mois – et elle est stable depuis l’introduction des HAART. Sur le plan thérapeutique, plusieurs types de polychimiothérapies ont été proposés en association avec les HAART, mais le traitement optimal n’a pas été défini : BEACOPP (bléomycine, étoposide, doxorubicine, cyclophosphamide, vincristine, procarbazine et prednisone), protocole Stanford V (doxorubicine, méclorétamine, étoposide, vincristine, bléomycine, prednisone) ou ABVD (doxorubicine, bléomycine, vinblastine, dacarbazine) [21, 22]. Le tableau II résume les différents types de chimiothérapie en termes de réponse complète et de taux de survie. L’ABVD est considéré comme le traitement standard du LH VIH, avec une survie globale de 76 % à 5 ans et un profil de toxicité acceptable. En pratique Bilan préthérapeutique et diagnostique Il ne faudra pas oublier : ➤➤ la ponction lombaire pour les LNH ; ➤➤ la biopsie médullaire. Précautions standard avec les chimiothérapies ➤➤ Poursuite de la trithérapie antirétrovirale avec surveillance des interactions médicamenteuses (cytochrome P450), comme le recommande le rapport Yéni 2010 (tableau III) ; ➤➤ Pas de zidovudine, en raison de la toxicité hématologique cumulée ; ➤➤ Surveillance de la toxicité hépatique, notamment chez les patients co-infectés par les virus des hépatites ou recevant des traitements hépatotoxiques ; DOSSIER THÉMATIQUE Tableau III. Interactions médicamenteuses entre antirétroviraux et chimiothérapie (D’après le rapport Yéni 2010). Médicaments antinéoplasiques Voie métabolique et d’élimination principale Effets des antirétroviraux sur les concentrations des chimiothérapies associées Antinéoplasiques cytotoxiques Taxanes – Docétaxel (Taxotère®) – Paclitaxel (Taxol®) Alcaloïdes de la pervenche – Vincristine (Oncovin®) – Vinblastine (Velbé®) – Vinorelbine (Navelbine®) – Vindésine (Eldésine®) Ritonavir : Inhibition importante du métabolisme et augmentation des concentrations des cytotoxiques CYP 3A majoritaire Étoposide, VP16 (Vépéside®) INNTI : Diminution modérée des concentrations des cytotoxiques Conséquence clinique non évaluées Corticostéroïdes – Prednisolone – Méthylprednisolone (Solumédrol®) – Dexaméthasone (Endoxan®) – Cyclophosphamide – Dacarbazine (Déticène®) IP sans Ritonavir : Augmentation modérée des concentrations des cytotoxiques Conséquences cliniques non évaluées Autres CYP : CYP 2B6, 3A4, 2C CYP 1A2 > CYP 2E1 CYP 1A2 – Doxorubicine ( Adriamycine) – Mitoxantrone (Novantrone®) – Bléomycine Autre : (conjugaison, etc…) – Méthotrexate – Fluoro-uracile (fluoro-uracile* et per os capécitabine*) – Cisplatine Voie rénale sous forme inchangée INNTI et Ritonavir* : Diminution modérée des concentrations des cytotoxiques Conséquences cliniques non évaluées Interaction peu probables Attention à la toxicité rénale du ténofovir Anticorps monoclonaux antinéoplasiques Rituximab (MabThera®) Dégradation peptidique Interactions peu probables IP : inhibiteur de protéase ; INNTI : inhibiteur non nucléosidique de la transcriptase inverse. * L’effet inducteur potentiel du ritonavir sera renforcé lors de l’association à des IP inducteurs (tel tipranavir). ➤➤ Prophylaxie systématique des infections à Pneumocystis jirovecii (à poursuivre au moins 6 mois après la fin de la chimiothérapie et à adapter classiquement selon le chiffre de lymphocytes CD4) ; ➤➤ Prophylaxie des herpès virus et des infections fongiques en cas de récurrences fréquentes antérieures à la chimiothérapie ; ➤➤ Facteurs de croissance hématopoïétiques (G-CSF), du 6e au 11e jour après la chimiothérapie ; ➤➤ Surveillance de la PCR du cytomégalovirus pour les chimiothérapies intensives. Apport du TEP-scan Dans la population générale, l’intérêt du TEP-scan est démontré pour les lymphomes dans le bilan d’extension au diagnostic et pour l’évaluation de la réponse au traitement. Au cours de l’infection par le VIH, du fait de l’activation immunitaire permanente, son interprétation est délicate. Une étude a montré son intérêt au cours des LNH B à grandes cellules en tant que valeur prédictive négative sous traitement, mais des données complémentaires sont nécessaires pour inclure le TEP-scan dans la prise en charge des patients infectés par le VIH (16). Conclusion La prise en charge des patients infectés par le VIH est similaire à celle de la population générale. Cependant, la nécessité d’introduire ou de maintenir un traitement antirétroviral efficace parallèlement à la chimiothérapie, tout en prenant en compte les problèmes de toxicité cumulée et d’interactions médicamenteuses entre la chimiothérapie antitumorale et les antirétroviraux justifie une prise en charge multidisciplinaire et concertée de ces patients, telles sont les recommandations du rapport Yéni 2010. ■ Références bibliographiques 1. Collaboration of Observational HIV Epidemiological Research Europe (COHERE) Study Group, Bohlius J, Schmidlin K et al. Incidence and risk factors of HIVrelated non-Hodgkin's lymphoma in the era of combination antiretroviral therapy: a European multicohort study. Antivir Ther 2009;14(8):1065-74. 2. Guiguet M, Boué F, Cadranel J et al. Effect of immunodeficiency, HIV viral load, and antiretroviral therapy on the risk of individual malignancies (FHDHANRS CO4): a prospective cohort study. Lancet Oncol 2009;10(12):1152-9. 3. 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