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Groupe Energie
ATTAC Paris 15e
Avril 2005
LE PIC DE HUBBERT
Mieux comprendre le débat actuel sur la « fin » du pétrole
« Les richesses naturelles sont inépuisables, car, sans cela, nous ne les obtiendrions pas gratuitement.
Ne pouvant être multipliées ni épuisées, elles ne sont pas l’objet des sciences économiques. »
Jean Baptiste Say, économiste français (1767-1832), théoricien de la doctrine libre-échangiste
Théorie économique et ressources naturelles
Les hydrocarbures sont issus de débris organiques marins soumis à des conditions climatiques et
géologiques particulières. La formation de la plus grosse partie d’entre eux remonte à deux périodes de
réchauffement planétaire extrême, il y a 90 et 150 millions d’années, qui coïncident avec le
développement de rifts associés à la fracturation des plaques continentales. La formation du pétrole a
commencé quand la matière organique a été enfouie sous les jeunes sédiments jusqu’à des profondeurs
d’environ 2000m.
Dans certaines zones géologiques, des hydrocarbures poursuivent encore aujourd’hui leur lent processus
de constitution. Chaque jour, cependant, les ressources créées ne remplacent qu’une infime partie des
ressources consommées. Les hydrocarbures ne sont pas, à échelle humaine, des ressources
renouvelables.
L’humanité a exploité, en à peine plus d’un siècle, près de la moitié des ressources ultimes récupérables
(1) en hydrocarbures. Au début du 19ème siècle, J.B. Say (et ses contemporains) ne pouvait pas prévoir
l’avènement d’une société basée sur l’énergie issue des hydrocarbures, alors même que le premier baril
de pétrole était à peine extrait du sous-sol. Pour cette raison historique, les théories économiques
classique et néo-classique n’attribuent le Produit Intérieur Brut (PIB) et la croissance économique qu’à
deux facteurs de production, le capital et le travail, supposés substituables l’un à l’autre. Les ressources
naturelles, ou « dons de la nature », étaient alors associées à la « terre » qui, plus tard au 19ème siècle,
fut intégrée à la vaste notion de capital. Dans la théorie économique classique, l’énergie n’est pas traitée
comme un facteur de production en soi ; elle est traitée comme un produit intermédiaire du travail et du
capital. Si l’énergie n’est pas considérée comme une entrée primaire de l’économie, alors sa disponibilité
et son prix ne sont pas cruciaux pour l’activité et la croissance économiques. Dans ces conditions, la
croissance est principalement tributaire du progrès technique, supposé exogène et automatique.
Aujourd’hui, les choses ont changé : l’homme prend conscience pour la première fois de son emprise sur
l’écosystème terrestre et des limites de son environnement (ressources naturelles, climat, biodiversité).
Bien que les entrées énergétiques brutes (matières premières, soleil) ne gouvernent pas en tant que tel
le résultat économique, l’énergie convertie en « travail utile », au sens physique, est bel et bien un facteur
de production, avec le capital et le travail. Evidemment, l’ajout d’un troisième facteur de production mine
l’hypothèse de substantialité du capital et du travail, et les fondements de la théorie néo-classique
dominante sont ébranlés. Il est donc grand temps, aujourd’hui, de réintroduire la finitude des richesses
naturelles dans une théorie économique adaptée.
(1) Ressources Ultimes Récupérables : somme de ce qui sera extrait de terre du début à la fin de l’histoire pétrolière.
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Naissance et progression de l’idée de pic pétrolier
La quantité totale de ressources pétrolières exploitables est finie. La production pétrolière mondiale va
donc passer, c’est une certitude mathématique, par un maximum. L’expérience a montré, dans les pays
dont la production est aujourd’hui en déclin, que le pic intervient environ à mi-chemin de la déplétion (2),
quand la moitié des ressources ont été consommées.
Le problème actuel de la déplétion pétrolière mondiale n’est pas celui de l’épuisement définitif des
ressources. Il restera encore du pétrole dans 50 ans. Le problème est celui de l’époque à laquelle la
production de pétrole atteindra son maximum, puis déclinera définitivement. Cette époque est la nôtre.
Dans les années 1950, Marion King Hubbert, géologue d’exploration de Shell, réalisa que le rythme des
découvertes de pétrole aux Etats-Unis suivait une courbe en cloche. Il pressentit alors que la courbe de
production de pétrole aux Etats-Unis serait une courbe du même type. En comparant l’histoire des
découvertes avec ce qui était connu de la production en 1950, il prédit, avec un peu de mathématiques,
la forme de la courbe de production dans le temps et, notamment, la date du maximum de cette courbe
(appelé pic de Hubbert). Quelques 20 ans plus tard, l’expérience lui donna raison.
Application de la théorie de Hubbert aux Etats-Unis (Jean Laherrère, 2003)
Cette théorie, en principe, pourrait se généraliser à la situation mondiale. Cependant, quand on sort du
cadre bien déterminé d’un pays donné, des contraintes de nature non géologique s’ajoutent et
compliquent les possibilités d’extrapolation mathématique. Voici deux exemples, parmi les plus
remarquables :
- Le premier est d’ordre économique : de 1986 à 1990, comme conséquence négative de la
politique des quotas, les pays de l’OPEP ont artificiellement réévalué leurs réserves à la hausse
de 300-400 millions de barils augmentant ainsi de 50% les réserves mondiales ! –, alors
qu’aucune découverte significative n’avait été faite. Jusqu’à ce jour, aucune correction n’a été
apportée à leurs réserves.
- Le deuxième est d’ordre politique : en 1973, au moment de la guerre du Kippour, l’OPEP utilise
l’arme du pétrole et ferme les vannes. Les prix flambent avant de conduire à un fléchissement de
la demande. En 1979, la révolution islamique en Iran déclenche une panique sur les marchés et
les prix explosent à nouveau. Encore une fois, la demande s’adapte.
Débat autour du pic de production mondial
Le débat sur la date du pic de Hubbert mondial a été relancé ces dernières années avec la création de
l’ASPO (Association for the Study of Peak Oil), rassemblant des géologues pétroliers à la retraite, des
universitaires européens et des représentants de départements gouvernementaux. L’ASPO représente le
camp des « pessimistes » : l’association estime la date du pic pour au plus tard 2010, voir même pour
2006 (autant dire demain !). En contrepoint, les « optimistes » (l’Agence Internationale de l’Energie,
Découvertes réelles
Modèle Hubbert : Découvertes
Production réelle
Modèle Hubbert : Production
Eaux profondes
(2) Déplétion : réduction de l’importance d’un gisement de pétrole du fait de son exploitation.
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l’Institut Français du Pétrole, des économistes, les grandes compagnies pétrolières, les pays
exportateurs) le repoussent jusqu’à 2020, voire 2030.
Le débat ne porte plus tellement sur la possibilité de découvrir de nouveaux champs. Les spécialistes ont
aujourd’hui accès à l’ensemble des données géologiques sur tous les bassins pétroliers, et un
échantillonnage suffisant a permis d’évaluer les réserves selon des méthodes prédictives fiables. Certes
la majorité des forages d’exploration ont été réalisés dans des zones déjà très exploitées (le coût étant
inférieur), et l’exploration prochaine de nouvelles zones promet des découvertes. Mais les plus grands
champs accessibles du globe, étant les plus difficiles à « rater » lors de la phase d’exploration, ont
logiquement été trouvés les premiers. Les méthodes statistiques utilisées par l’ASPO pour calculer la
date du pic incluent par définition la possibilité de découvertes futures. Mais ces découvertes ne seront
vraisemblablement que les miettes du gâteau.
Le débat porte surtout sur la part des volumes récupérables à partir des ressources en place, qui est
principalement fonction de l’évolution des moyens techniques. En effet, l’exploitation commerciale d’un
champ pétrolier ne s’arrête pas quand le réservoir est vide, mais quand il n’est plus possible de faire
remonter le pétrole qui reste à l’intérieur, du fait de contraintes géologiques ou économiques.
Actuellement, les exploitants estiment ne pouvoir récupérer en moyenne qu’un tiers des volumes
disponibles. Cela correspond à un taux moyen de récupération (3) de 35% environ. Grâce aux avancées
techniques, les « optimistes » considèrent que le taux de récupération peut passer à 50%, voire 60% (ce
qui de facto augmenterait le volume des ressources ultimes récupérables de 15%, voire 25%). Les
« pessimistes » envisagent des améliorations plus limitées, concernant surtout le pétrole lourd et extra
lourd.
Ce débat sur la date du pic n’a, finalement, aucune importance dans une perspective à moyen
terme (une échéance de 5 ans ou de 15 ans, c’est moins d’une génération) : l’âge d’or du pétrole touche
à sa fin, et il faut se préparer dès maintenant pour que la transition nécessaire se fasse aussi
sereinement que possible. Ce qui oppose les « pessimistes » et les « optimistes », c’est finalement plus
une divergence de point de vue idéologique qu’une opposition sur les données géologiques : les
« pessimistes », pour la plupart des scientifiques, appliquent à la question du pic de Hubbert le principe
de précaution. En annonçant un pic imminent, ils forcent les dirigeants politiques, les chefs d’entreprise et
les économistes à prendre conscience de l’amenuisement proche et définitif des ressources pétrolières
conventionnelles, et des conséquences économiques et géopolitiques considérables que cet
amenuisement implique. En contrepoint, la motivation des « optimistes » se résume au credo : « le
business comme d’habitude ». Le problème, en effet, c’est que le système économique actuel ne
« marche » pas en l’absence de croissance. Les économistes traditionnels sont donc mus par leur
instinct de survie : ils n’ont pas d’autre choix que d’avoir une confiance aveugle en la science, comme
promesse que « les richesses naturelles sont inépuisables ». Et qu’importe si les scientifiques se
montrent en revanche très prudents sur ses possibilités.
L’offre et la demande
Réintégrons maintenant les ressources pétrolières dans l’économie. En effet, l’étude de la courbe de
production, c’est-à-dire l’offre de pétrole, n’a pas d’intérêt intrinsèque. Quel est le problème si, après avoir
passé un pic, la production de pétrole décroît définitivement? Dans l’absolu, aucun (fini les sacs en
plastique qui volent dans les campagnes). Le monde industriel est bien sorti des ères du bois et du
charbon.
Le problème, en pratique, c’est que l’économie actuelle est fortement dépendante du pétrole, tout comme
pour faire une comparaison le corps humain est dépendant de l’eau, dont il est composé à 70%. Le
corps d’un homme de 70 kg, par exemple, contient 50 kg d’eau. Comme l’eau est un élément crucial de
son métabolisme, l’homme n’a pas à perdre ses 50 kg d’eau pour mourir de déshydratation. Une perte
non compensée de quelques 5 kg suffira. De la même façon, notre économie basée sur le pétrole n’a pas
à vider toutes ses réserves pour s’effondrer. Un déficit d’approvisionnement (écart entre l’offre et la
demande) de 10-15% suffira.
(3) Taux de récupération : pour un réservoir donné, part des volumes récupérables à partir des ressources en place. Le taux
moyen proposé est calculé en considérant les taux de récupération associés aux différents types de réservoirs existants.
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Le marché du pétrole est en effet très rigide. L’élasticité de la demande par rapport aux prix est très
faible. Autrement dit, une augmentation du prix du pétrole n’entraîne pas la baisse de la demande à court
terme. En effet, depuis les chocs pétroliers de 1973 puis de 1979, l’utilisation du pétrole a
considérablement reculé dans les secteurs dans lesquels celui-ci était le plus soumis à la concurrence
d’une autre source d’énergie. « En France, on n’a pas de pétrole mais on a des idées », disait-on à
l’époque. Encouragée par une forte impulsion politique, la réduction de la consommation de pétrole en
conséquence de la crise a finalement été de 30%.
Aujourd’hui, les transports et la pétrochimie représentent 60% de la consommation de pétrole. Ces
secteurs ont un usage captif du pétrole, c’est-à-dire que le pétrole ne peut y être remplacé par aucune
autre source d’énergie court terme, voire tout court). Dès lors que l’offre va être définitivement
dépassée par la demande – sans même parler du moment où l’offre va commencer à décliner –, les prix
vont exploser, et les ruptures d’approvisionnement vont alors plus que jamais influer sur le paysage
géopolitique mondial (la course à l’appropriation des ressources par tous les moyens a déjà
commencé…).
La demande, contrairement à l’offre, est marquée par une tendance lourde qui fait l’unanimité : elle
augmente, fortement et durablement. Compte tenu des évolutions actuelles, l’Agence Internationale de
l’Energie (AIE) prévoit une hausse de la demande de 60% en 2030, majoritairement due aux pays du Sud
(à cette date, le trafic routier des pays du Sud aura vraisemblablement dépassé celui des pays du Nord).
Interrogé en décembre 2004 par Kjell Aleklett, président de l’ASPO, sur la question de savoir s’il croyait
lui-même aux prévisions, François Cattier, responsable du secteur pétrole à l’AIE, a répondu : « ce n’est
pas une prévision, c’est un scénario ». Sans commentaire. Il est donc grand temps de lancer à nouveau
un appel aux « idées », et de les promouvoir au plus vite. En gardant en tête l’analogie de Noé : « il
vaudrait mieux finir l’arche avant le déluge ».
Echéances capitalistes
Les scénarios officiels présentent donc une situation particulièrement inquiétante à l’échéance de 25 ans.
Mais qu’en est-il, plus près de nous, pour l’année en cours, les 3 ans et les 6 ans à venir ? A chacune de
ces échéances, on peut respectivement associer un levier d’action susceptible d’augmenter l’offre, et
ainsi satisfaire la demande :
- utiliser les capacités de production excédentaires (4) des pays producteurs de pétrole.
- investir dans les technologies nouvelles pour obtenir une meilleure récupération sur les
gisements de pétrole existants. La mise en œuvre de cette option est vitale pour les compagnies
pétrolières et les pays hôtes dont la production de pétrole est déjà en déclin.
- développer de nouveaux projets de plus en plus complexes, techniquement et financièrement,
principalement par les compagnies.
La fin du pouvoir de l’OPEP sur les prix
Les pays producteurs (essentiellement les pays de l’OPEP) ont longtemps disposé de capacités de
production excédentaires, qu’ils ont utilisé pour réguler (à la hausse au moment des chocs pétroliers) le
cours du baril sur le marché. Or les capacités excédentaires semblent aujourd’hui être réduites à peau de
chagrin. Lors de la médiatique flambée des prix de l’été 2004, les Etats-Unis ont exigé à plusieurs
reprises que l’Arabie Saoudite augmente sa production (alors que tous les autres pays producteurs
tournaient déjà à plein régime). Chacune de ces demandes fut satisfaite sans contestation (la force de
persuasion des Etats-Unis n’est plus à démontrer). Et ce jusqu’à quasi épuisement de ses capacités
excédentaires (elles sont descendues jusqu’à 500.000 barils / jour – à comparer à la production totale de
80 millions de barils / jour).
Replaçons nous dans le contexte de l’été 2004 : le fait que l’Arabie Saoudite puisse ajouter rapidement
du pétrole sur le marché mondial n’est qu’un des facteurs influençant l’évolution du prix. Les forces qui
régissent le marché incluent alors plusieurs facteurs liés à l’offre et la demande, ainsi que des facteurs
spéculatifs liés aux instabilités et au terrorisme : augmentation inhabituellement rapide de la demande de
la Chine et de l’Inde, mais aussi des Etats-Unis ; incapacité des Etats-Unis à maintenir leurs stocks
pétroliers à niveau (baisse de 1,3 million de barils en une semaine, au plus fort de la crise) ; crainte de
(4) Capacité de production excédentaire : capacité d’augmenter instantanément la production avec les infrastructures déjà
existantes.
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diverses ruptures d’approvisionnement (affaire Yukos, instabilité politique au Vénézuéla, tensions
sociales au Nigéria, menaces d’attentat sur les infrastructures pétrolières en Irak, peur généralisée d’une
attaque terroriste sur un pays producteur du moyen-orient). Le marché ressentit fortement ces menaces
de rupture : les prix continuèrent de fluctuer autour de 45$ pendant quelques semaines bien que l’offre ait
finalement été ajustée sur la demande.
Les mois qui ont suivi l’été 2004, le calme est revenu. Les médias se sont complètement désintéressés
de la question. Ils n’ont jamais suggéré que cette situation pouvait être non pas conjoncturelle, mais
structurelle. Pourtant, le nouveau record du prix du baril atteint en mars 2005 témoigne en faveur d’un
prix durablement haut. La hausse du prix du baril de brut depuis plusieurs mois reflète la perception de
fondamentaux tendus et de menaces crédibles et durables sur les approvisionnements, sans dimension
spéculative particulière. Pourtant l’inquiétude n’est plus à l’ordre du jour ; pas plus en conséquence que la
recherche et la mise en place d’alternatives durables à la dépendance de l’économie mondiale au
pétrole, à moyen et long terme. « J’y pense et puis j’oublie, c’est la vie, c’est la vie »…
Les nouveaux projets pourront-ils répondre à la demande à l’horizon 2010 ?
Depuis maintenant quelques années, les investissements massifs des compagnies pétrolières dans le
secteur de l’exploration / production sont révélateurs : désormais, la production pétrolière est plus que
jamais une course entre l’épuisement des ressources et le progrès technique permettant d’accéder à de
nouvelles réserves. Les compagnies lancent ainsi le développement de nouveaux projets de plus en plus
complexes et risqués, techniquement et financièrement.
Le Centre d’Analyse sur la Déplétion des Hydrocarbures (Oil Depletion Analysis Centre ODAC) a
étudié, justement, 68 grands projets dont l’année annoncée de mise en production est comprise entre
2004 et 2010. Au total, ceux-ci ajouteraient 12,5 millions de baril par jour à l’offre mondiale d’ici la fin de
la décennie. Le problème, c’est que cette nouvelle offre ne ferait pour moitié que remplacer le déclin de la
production due à la déplétion naturelle. Une modeste hausse annuelle de la demande de 1%, jusqu’à
2010, engloutirait alors tout ou presque des capacités de production excédentaires. Si la demande
augmentait de 2% tous les ans, l’offre disponible en 2010 pourrait baisser de plus de 2 millions de baril
par jour (ce qui équivaudrait à perdre la production actuelle du Koweit).
Par ailleurs, 56 des 68 projets étudiés vont être mis en production dans les 3 ans à venir. Sept projets
sont planifiés pour 2008, trois pour 2009 et deux pour 2010. Comme il y a, en moyenne, six ans entre la
première découverte et la mise en production pour un grand projet, tout nouveau projet déclaré à partir
d’aujourd’hui ne pourrait vraisemblablement rien ajouter à l’offre avant 2010. La chute du nombre de
projets prévus après 2007 est donc pour le moins inquiétante…
Dépasser le débat sur la date du pic
Que dit au fond l’ASPO, derrière le débat sur la date du pic de Hubbert ?
Premièrement, qu’il faut dès maintenant s’attendre à une évolution rapide des prix du pétrole en raison du
passage aux ressources pétrolières non conventionnelles plus chères à produire (pétrole lourd du
Vénézuéla, pétrole puisé en eaux profondes dans les golfes de Guinée et du Mexique, sables pétrolifères
du Canada,…). Deuxièmement, que l’éventualité d’un nouveau choc pétrolier, au surpassement de
l’offre par la demande (voire même de plusieurs chocs pétroliers successifs, si des mesures significatives
pour réduire la dépendance au pétrole tardent à être prises), n’est pas à exclure. Il suffit qu’un seul
événement, ou une conjonction d’événements, perturbe significativement les approvisionnements
pétroliers, sans pouvoir être contrebalancé par les capacités excédentaires de l’OPEP : les prix
s’envoleraient alors de manière brutale et significative.
Avec ces éclaircissements, on comprend mieux pourquoi il faut vanter la prudence des « pessimistes » et
regretter l’irresponsabilité de la communication des « optimistes » : il faut faire agir et essayer d’éviter les
crises graves !
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