Les deuxièmes rencontres des Circuits courts – quelques

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Les deuxièmes rencontres des Circuits courts – quelques éléments à
épingler
Katlyn Van Overmeire - Février 2015
Ce 30 janvier dernier ont eu lieu à Gembloux les deuxièmes rencontres des circuits
courts. Cet événement était organisé par le Centre de référence des circuits courts et de
l’économie circulaire de Wallonie de l’Agence pour l’Entreprise et l’Innovation.
Voici le compte rendu de quelques propos susceptibles d’intéresser les ADL .
Made in local
Parmi les intervenants du jour, Raphaël Souchier, consultant européen en économies
locales soutenables et auteur du livre « Made in Local » a abordé les enjeux d’une
relocalisation de la production et de la consommation.
Nous avons tous, à travers le monde, des besoins relativement similaires. On a souvent
tendance à opposer localisation et globalisation, mais pour lui, il est tout à fait possible
d’associer présence sur le plan international et capacité de renforcer notre potentiel
territorial.
Raphaël Souchier a notamment fait référence aux différents enjeux pour le territoire qui
sont liés à cette relocalisation. Il convient ainsi d’une part d’optimiser les atouts de
l’économie locale et d’autre part, de construire un projet durable.
Optimiser les atouts de l’économie locale se réalise à travers différents moyens.
Le premier est lié à l’effet multiplicateur. Selon une étude, lorsqu’on effectue un achat
auprès d’une chaîne nationale, seuls 13 % de cette valeur restent sur le territoire. Si un
même achat est effectué auprès d’un indépendant, ce dernier achetant davantage local,
c’est 52 % de cette valeur qui vont rester sur le territoire. Un achat local aurait donc un
effet multiplicateur trois fois supérieur ! Pour motiver les entreprises, les collectivités, les
familles à acheter davantage local, Raphaël Souchier nous suggère d’adopter une
démarche progressive et de leur lancer le défi d’augmenter, par rapport à leurs habitudes,
de 10 % leurs achats locaux. En leur donnant un objectif atteignable et progressif, cela
les déculpabilise de ne pas acheter 100 % local tout en permettant déjà d’avoir un impact
non négligeable sur l’économie locale.
Le deuxième est de diversifier l’économie en valorisant les ressources locales. Pour cela,
il suggère de privilégier avant tout les secteurs d’activités qui d’une part offrent une
haute opportunité de nouveaux emplois et d’autre part, ont un faible pourcentage de
fuites économiques.
Le troisième est de « garder l’argent à la maison ». Cela peut se faire par divers moyens :
les banques locales, les monnaies complémentaires (voir à ce sujet notre article à
l’adresse suivante : http://www.uvcw.be/articles/33,839,40,40,4610.htm),
l’investissement local (Terre en vue, …), le crowdfunding, le troc (bourses win-win, …),
…
Le quatrième est de généraliser le « triple résultat », à savoir le résultat économique,
social et environnemental. On entre ici dans la question de la responsabilité sociale de
l’entreprise. On cherche à être non pas the best of the world mais the best for the world.
Construire un projet mobilisateur tel qu’on peut le trouver dans les exemples des villes
en transition, des territoires à énergie positive… se fait autour de cinq principes :
1. Intégrer les mutations : la consommation collaborative (revente d’objet, achat direct au
producteur, achat de seconde main, covoiturage…) n’est plus quelque chose de marginal.
La bataille ne se joue plus nécessairement sur les prix, mais sur l’expérience client et la
valeur d’usage.
2. Mesurer ce qui compte vraiment : le PIB mesure la consommation de biens matériels,
mais il existe d’autres indices qui mesurent non pas la croissance économique, mais le
progrès soutenable.
3. Le territoire est un système vivant : on a souvent tendance à travailler par « silo », par
filière. Une autre vision est de reconstruire l’économie à partir de la demande.
4. Gagner en résilience : la résilience est la capacité de résister à un traumatisme. Un tel
équilibre peut s’obtenir en alliant un lien fort avec d’autres communautés locales, une
culture créative et inclusive, des personnes engagées et en bonne santé et une économie
locale localisée, à sa place dans les limites écologiques,
5. Développer une économie régénératrice des sols, de la nourriture et de la biodiversité,
mais aussi du sens et de la qualité de la vie et de l’activité humaine.
Circuits courts, témoignages et partages d’expérience
Ce colloque fut également l’occasion d’entendre les témoignages relatifs à quatre projets
relevant des circuits courts.
Le premier a été mis en place par l’ADL de Durbuy. L’agent de développement local
Xavier Lechien a ainsi expliqué en quoi consistait le projet Li Terroir, dont l’objectif est
de mettre en relation les producteurs locaux et le monde Horeca. L’idée est partie d’une
question que s’est posée l’ADL il y a quelques années de cela, à savoir comment être
utile au milieu agricole. La réponse fut de renforcer la visibilité de ceux qui produisent.
Les premières actions menées furent de mettre en place un marché, puis un groupement
d’achat commun (GAC). En 2012, l’office de tourisme de Durbuy a adhéré à l’opération
« Destination Terroir ». Il était question de renforcer la promotion touristique de la
commune en axant la communication sur les produits du terroir. Une vingtaine de
restaurants ont participé à la démarche. L’ADL a souhaité y ajouter de la cohérence en
demandant aux restaurateurs d’utiliser des produits du terroir venant de leur territoire.
C’est ainsi qu’a été mis sur pied un catalogue exhaustif des produits locaux via un site
internet appelé Li Terroir. Celui-ci est également un outil de vente en ligne à partir
duquel les restaurateurs peuvent commander leurs paniers de produits locaux.
Le deuxième témoignage fut celui de Belchanvre, une coopérative née en 2012 et
constituée d’agriculteurs pionniers dans la culture du chanvre industriel. Son objectif est
d’aller au-delà de la production en réalisant les activités de transformation et de
commercialisation de ce chanvre, via une usine de défibrage.
Le troisième projet mis en avant fut celui de TCO. Cette société familiale créée en 1992
était au départ un service traiteur classique actif dans l’événementiel. Puis après 15 ans,
la société s’est orientée vers la restauration collective (écoles, entreprises, …). Elle a
alors été surprise par la quantité de produits semi-industriels utilisés dans ce secteur.
Pour elle, il devait y avoir moyen d’utiliser des produits simples et sains tout en offrant
Pour elle, il devait y avoir moyen d’utiliser des produits simples et sains tout en offrant
des repas de qualité. S’est posée aussi la question de comment diminuer l’impact
environnemental des produits utilisés dans ce cadre. C’est ainsi que, petit à petit, la
réflexion est née et a fait son chemin. Les produits locaux sont aujourd’hui
régulièrement utilisés par TCO qui fournit actuellement 120 écoles et 12.000 repas par
jour. 15 % des produits utilisés sont également bio. Il n’est toutefois pas toujours évident
de travailler avec des producteurs locaux car il faut aller les voir individuellement,
aucune filière spécifique au circuit court n’étant organisée. Par ailleurs, le volet
« transformation » de produits est également peu développé. TCO a donc dû s’organiser
en conséquence.
Le quatrième témoignage fut celui de Lanado, une société familiale née en 1938 et qui
était au départ un négociateur-transformateur de laine. Dans ce domaine, la laine brute
est généralement importée, mais récemment, cette société a voulu acheter de la laine de
chez nous et a remis en place une filière laine en Belgique.
Ce document, imprimé le 24-05-2017, provient du site de l'Union des Villes et Communes de Wallonie (www.uvcw.be).
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