12
Les recherches des anthropologues et des biologistes modernes
aboutissent à une très précise observation : il n’y a pas de races au sens
notamment où l’entendaient ceux qui prétendaient classer l’humanité
suivant la couleur de la peau.
En fait, la simple observation nous permet de constater dans notre vie
courante qu’il n’y a pas quatre couleurs de peau et donc, quatre races,
comme l’affirmaient naïvement, sottement, faussement, les livres de
géographie d’autrefois ; il y a une multitude de nuances qui vont du
brun foncé au blanc rose et qui proviennent des rencontres humaines
d’un continent à l’autre, d’une région géographique à une autre, d’un
pays chaud à un pays froid.
Les populations qui furent immobilisées durant des millénaires sur des
espaces donnés, se sont au fil du temps dispersées et rencontrées en
de nombreux mariages et métissages. Mais le métissage n’est pas le
seul en cause, le soleil a joué son rôle décisif dans cette diversité de
notre commune humanité.
Je lisais récemment sous la plume d’un savant : Pascal Leonardi, qui
travaille au Muséum d’Histoire Naturelle de Paris dans le laboratoire
d’anthropologie biologique, un très remarquable article : La couleur
de la peau est une variation continue (Pour la science). Je souhaite
qu’un tel article sous la plume d’un scientifique de haut niveau qui est
en même temps un excellent pédagogue, soit connu de beaucoup de
lecteurs, jeunes et moins jeunes. Il y exprime avec une convaincante
argumentation que les fameuses quatre couleurs et quatre races,
n’existent pas. Notre temps, hélas, demande que cette affirmation soit
répétée.
Certes, de grands esprits avaient dans les siècles passés, souligné
l’illusion que constituait la croyance à une valeur définitive – et
classificatrice – de la couleur de la peau, cet élément apparent de la
personnalité humaine. Mais les anthropologues d’autrefois considéraient
cela comme un caractère qualificatif utile à une classification précise et
définitive. Le grand Buffon (1707-1788) proposa pour la première fois
une définition valable : les individus « interféconds » appartiennent à
une même espèce.
3.
La couleur de la peau