PAGE 5 patrimoine LA TOUCHE ET SES COULEURS DE LA PAIX Don de Gaston La Touche à sa ville, la peinture L’Allégorie de la Paix décore depuis la fin du XIXe siècle la salle des mariages de l’hôtel de ville. L’Été ou Le Bain, Gaston La Touche, huile sur toile, 1895, 283 x 237 cm. Inscrit au titre des Monuments historiques le 13 mars 1998. Dépôt de l’État à la mairie de Saint-Cloud en 1896. E lle préside, depuis juin 1897, à la célébration des mariages des Clodoaldiens. Élevée derrière la table du Conseil municipal, L’Allégorie de la Paix a été offerte par le peintre à la ville chère à son cœur. Cette grande toile aux tons clairs et à la touche lumineuse et mouchetée est le reflet de la sensibilité visuelle de Gaston La Touche (1854-1913) et de sa soif des secrets des techniques picturales. Poète des couleurs, l’artiste clodoaldien était considéré comme l’un des maîtres de la peinture décorative de son époque. C’est dans le parc de Saint-Cloud que se déroule la scène de ce tableau allégorique. Nous pouvons reconnaître, en haut à gauche, la cascade de Le Pautre, mais aussi, perché sur la colline, le clocher de l’église Saint-Clodoald. À droite du tableau, L’Allégorie de la Paix, Gaston La Touche, huile sur toile, 1897, 434,5 x 635 cm. Inscrit au titre des Monuments historiques le 13 mars 1998. à l’arrière-plan, le pont de Saint-Cloud enjambe la Seine. Gaston La Touche présentait en ces termes son œuvre : « La France pacifique retient l’Abondance et la Confiance qui s’endort sur ses genoux à l’abri de sa protection. À ses pieds, la famille, base de la Société, jouit de la Sécurité qui donne la Force. Elle préside à l’activité humaine des Arts, des Lettres et des Sciences, de l’Industrie, du Commerce et du Travail, tandis que le Temps conserve ses trophées et recueille la gloire de ses enfants illustres. » Au premier plan, jaillissent les portraits d’amis artistes, comme le graveur Marcellin Desboutin, le compositeur Charles Gounod, le photographe Charles-Félix Maindron, et même l’autoportrait de La Touche derrière un chevalet ! Les conseillers municipaux de l’époque ont également Poète des couleurs, il était considéré comme l’un des maîtres de la peinture décorative… pris la pose comme modèles afin « d’épargner des dépenses » à la Ville. L’Allégorie de la Paix est venue compléter Les Saisons, une série de quatre panneaux décoratifs commandée par l’État (pour le ministère du Commerce) à La Touche, mais finalement attribuée à la Ville de SaintCloud en 1895 et exposée elle aussi dans la salle des mariages. Les travaux menés dernièrement à l’hôtel de ville ont été l’occasion, pour cet ensemble très coloré, d’un grand dépoussiérage ! n