Spéciales MP 02/2005 Corrigé du devoir surveillé n ◦ 9 Exercice 1. Majoration de |f ’ (x )| : La fonction g est de classe C 2 telle que g (0) = 0, g (0) = 2f (x) et g (t) = f (x + t) − f (x − t) pour tout t ∈ R. A fortiori, |g (t)| |f (x + t)| + |f (x − t)| 2M2 pour tout réel t, donc par l’inégalité de Taylor-Lagrange appliquée à g à l’ordre 2 sur [0, h] , on a : 2 f (x + h) − f (x − h) − 2hf (x) = g (h) − g (0) − hg (0) h sup g (t) h2 M2 2 t∈R d’où : et enfin : 2hf (x) f (x + h) − f (x − h) − 2hf (x) + |f (x + h) − f (x − h)| h2 M2 + |f (x + h) +| |f (x − h)| h2 M2 + 2M0 f (x) h M2 + M0 2 h 2. Majoration de M 1 : La majoration précédente montre que f est bornée par h2 M2 + Mh0 pour tout h > 0. Si M0 h M2 = 0, en faisant tendre h vers +∞, on obtient f = 0, donc M1 = 0. Si M2 > 0, on pose φ (h) = 2 M2 + h 2M0 0 pour h > 0. La dérivée φ (h) est du signe de h2 − 2M M2 , donc φ admet un minimum pour h0 = M2 , qui √ √ vaut φ√ (h0 ) = 2M0 M2 . On en déduit que |f (x)| 2M0 M2 pour tout x réel, donc par passage au sup : M1 2M0 M2 . Remarque : On peut aussi dire que 12 M2 h2 − |f (x)| h + M0 0 pour tout h ∈ R (c’est la question 1 pour h > 0 et c’est évident pour h 0), donc en utilisant le signe du trinôme ( dans le cas M2 > 0), on aboutit à ∆ = |f (x)|2 − 2M0 M2 0. PROBLÈME I. Résolution de (E) 1. Caractérisation d’une solution à (E) : Si f est solution de (E) , F = Ta (f) est de classe C 1 telle que F = f, F (0) = 0 et F − F = g. Réciproquement, si f = F avec F de classe C 1 nulle en 0 telle que x F − F = g, alors F (x) = 0 f (t) dt = Ta (f ) (x) , donc f vérifie (E) . 2. Résolution : La fonction F vérifie F − F = g, F (0) = 0 si, et seulement si, x → e−x F (x) et nulle en 0 et a pour dérivée x → e−x g (x) , donc ssi : x −x ∀x ∈ [0, a] , e F (x) = e−t g (t) dt 0 On en déduit par la question 1 que la seule solution f à l’équation (E) est f = F = g + F, soit : x ∀x ∈ [0, a] , f (x) = g (x) + ex−t g (t) dt 0 x 3. Exemple numérique : Si f (x) = cos x, on se ramène au calcul de 0 e−t cos t dt. Or : x 1+i 1 (i−1)x e −1 = 1 − e−x cos x − ie−x sin x e(i−1)t dt = i−1 2 0 donc en prenant la partie réelle : x x 1 −t (i−1)t e cos t dt = Re e dt = 1 − e−x cos x + e−x sin x 2 0 0 d’où enfin : x 1 x (e + cos x + sin x) . 2 0 Si f est la fonction obtenue, on a F (x) = 21 (ex + sin x − cos x) , d’où f (x) − F (x) = cos x, ce qui confirme bien que f est solution ! Ta (f) (x) = cos x + ex e−t cos t dt = 1 II. Propriétés de Ta 1. L’endomorphisme Ta a) Linéarité, noyau, image : La linéarité est immédiate par linéarité de l’intégrale. Puis, si f ∈ Ea , Ta (f) = 0 ⇒ f = (Ta (f)) = 0, donc Ker Ta = {0} : Ta est injective. Enfin, si f ∈ Ea , g = Ta (f ) est de classe C 1 nulle en 0.Inversement, si g est C 1 nulle en 0, on a g = Ta (g ) , donc Im Ta = g ∈ C 1 ([0, a] , R) / g (0) = 0 . b) Spectre de Ta : L’injectivité de Ta montre que 0 ∈ / Sp Ta . Puis, si λ ∈ R∗ , une fonction de l’espace Eλ (Ta ) 1 1 vérifie f = λ Ta (f) , donc est de classe C et vérifie l’équation différentielle f = λ1 f avec la condition f (0) = 0. Elle est donc nulle, ce qui implique que λ ∈ / Sp Ta , d’où Sp Ta = ∅. 2. Continuité, norme : Si f ∈ Ea , on a x |Ta (f ) (x)| = f (t) dt 0 0 x |f (t)| dt 0 x fa∞ dt = xf a∞ afa∞ donc par passage au sup, Ta (f) a∞ afa∞ . Ceci montre que Ta est continue de norme |||Ta ||| a. De plus, si on prend pour f la fonction constante égale à 1, on a f a∞ = 1 et Ta (f ) a∞ = supx∈[0,a] |x| = a, donc |||Ta ||| = a. 3. L’endomorphisme continu S a a) Linéarité de Sa : L’équation (E) s’écrit (IEa − Ta ) (f) = g, donc on peut interpréter l’existence et l’unicité de f en disant que IEa − Ta est une bijection et que Sa = (IEa − Ta )−1 . Comme IEa − Ta est linéaire, on en déduit (sans calcul !) que Sa est linéaire. b) Continuité, norme : Soit g ∈ Ea . Si x ∈ [0, a] , on a : x x x−t |Sa (g)| (x) = g (x) + e g (t) dt |g (x)| + ex−t |g (t)| dt 0 0 x a x−t g∞ 1 + e dt = ex ga∞ ea ga∞ 0 donc par passage au sup, Sa (g) a∞ ea ga∞ . Comme Sa est linéaire, cette inégalité montre la continuité de Sa et la majoration |||Sa ||| ea . Enfin, si on prend pour g la fonction constante égale à 1, on a Sa (g) (x) = ex , donc elle vérifie ga∞ = 1 et Sa (g) a∞ = ea , ce qui montre que la constante ea est atteinte sur la sphère unité. On a donc |||Sa ||| = ea . c) Une application : Soit (gn )n∈N une suite d’éléments de Ea qui converge uniformément sur [0, a] vers une fonction g. Par continuité de chaque gn , on sait que g est continue, donc la suite (gn ) converge vers g dans l’espace normé (Ea , a∞ ) . Par continuité de Sa , on a donc aussi Sa (gn ) → Sa (g) quand n → +∞, donc la suite (Sa (gn )) converge uniformément sur [0, a] vers la fonction Sa (g) (car la convergence pour a∞ est précisément la convergence uniforme). 4. Une formule intégrale pour (T a )n (f ) a) Préliminaires : Il est clair que f de classe C k ⇒ Ta (f) de classe C k+1 puisque Ta (f ) est une primitive de f, donc par récurrence (Ta )k (f) est de classe C k pour tout k ∈ N, en particulier (Ta )n (f) est de classe C n . De plus, en écrivant (Ta )n (f) = Ta (g) avec g = (Ta )n−1 (f) , on voit que ((Ta )n (f)) = (Ta (g)) = g = (Ta )n−1 (f) et par récurrence ((Ta )n (f))(k) = (Ta )n−k (f) pour 0 k n. b) Formule : On a ((Ta )n (f))(k) (0) = (Ta )n−k (f) (0) = 0 pour 0 k n−1 car on peut écrire (Ta )n−k (f ) = Ta (g) avec g = (Ta )n−k−1 (f ) et on sait que tout élément de Im Ta s’annule en 0. En posant F = (Ta )n (f) , on applique ensuite la formule de Taylor avec reste intégral à l’ordre n, donc pour x ∈ [0, a] : F (x) = n−1 k=0 2 F (k) (0) + k! 0 x (x − t)n−1 (n) F (t) dt = (n − 1)! 0 x (x − t)n−1 f (t) dt (n − 1)! 5. Noyau et image de (T a )n : L’injectivité de Ta implique celle de (Ta )n , donc Ker (Ta )n = {0} . Puis, si f ∈ Ea , on a vu que F = (Ta )n (f) est de classe C n et vérifie F (k) (0) = 0 pour 0 k n − 1. Inversement, soit g une fonction de classe C n vérifiant g(k) (0) = 0 pour 0 k n − 1. Si on pose f = g(n) , on a f ∈ Ea et à nouveau par la formule de Taylor avec reste intégral : g (x) = n−1 k=0 g (k) (0) + k! x 0 (x − t)n−1 (n) g (t) dt = (n − 1)! x 0 (x − t)n−1 f (t) dt = (Ta (f )) (x) (n − 1)! donc g = Ta (f) . Il s’ensuit que : Im (Ta )n = g ∈ C n ([0, a] , R) / ∀k ∈ [[0, n − 1]], g(k) (0) = 0 . 6. Continuité et norme de (T a )n a) Linéarité et continuité de (Ta )n : Le fait que Ta ∈ Lc (Ea ) implique que (Ta )n ∈ Lc (Ea ) car Lc (Ea ) est une algèbre ! b) Calcul de la norme : Soit f ∈ Ea . Si x ∈ [0, a] , on a : x (x − t)n−1 x (x − t)n−1 |(Ta )n (f) (x)| = f (t) dt |f (t)| dt 0 (n − 1)! (n − 1)! 0 x (x − t)n t=x xn an (x − t)n−1 a f∞ dt = − fa∞ = fa∞ fa∞ (n − 1)! n! n! n! 0 t=0 an f a∞ . De plus, si on prend pour f la fonction constante égale donc par passage au sup, (Ta )n (f) a∞ n! xn an an à 1, on a (Ta )n (f) (x) = , d’où fa∞ = 1 et (Ta )n (f) a∞ = . On en déduit que ||| (Ta )n ||| = . n! n! n! 7. Une expression à l’aide d’une série : Soit f ∈ Ea . a) Expression de Sa (f) : Soit x ∈ [0, a] . On a : (x − t)n−1 xn−1 ∀t ∈ [0, a] , ∀n ∈ N , f (t) fa∞ (n − 1)! (n − 1)! ∗ xn−1 (x − t)n−1 avec convergente et indépendante de t, donc la série f (t) est normalen1 (n − 1)! n1 (n − 1)! ment convergente par rapport à t sur [0, a] . A fortiori, on peut intégrer terme à terme, donc : +∞ n=1 n (Ta ) (f) (x) = +∞ n=1 0 x (x − t)n−1 f (t) dt = (n − 1)! x 0 +∞ (x − t)n−1 n=1 (n − 1)! f (t) dt = x ex−t f (t) dt. 0 En ajoutant (Ta )0 (f) (x) = f (x) , on en déduit que : +∞ n (Ta ) (f) (x) = f (x) + x ex−t f (t) dt = Sa (f) (x) . 0 n=0 b) Une convergence normale : On a pour tout x ∈ [0, a] : |(Ta )n (f ) (x)| (Ta )n (f) a∞ avec convergence de la série de terme général converge normalement sur [0, a] . an f a∞ n! an fa∞ , indépendante de x, donc la série n0 (Ta )n (f) (x) n! 3 III. Utilisation des algèbres de Banach. 1. Une propriété d’inversibilité a) Définition de y : La série n0 xn converge et A est de Banach, donc la série n0 xn converge (car dans un Banach, absolue convergence ⇒ convergence). b) Inversibilité de e−x : Soit yn = nk=0 xk . On a (e − x) yn = yn (e − x) = e−xn+1 , et la suite (xn ) tend vers 0 car la série xn converge, donc e−xn+1 → e quand n → +∞. Comme d’autre part (e − x) yn → (e − x) y et yn (e − x) → y (e − x) par continuité de la multiplication dans une algèbre normée, on obtient que (e − x) y = y (e − x) = e. Ceci montre que e − x est inversible et que (e − x)−1 = y. Montrer seulement (e − x) y = e ou y (e − x) = e ne suffit pas ! c) Majoration de y : On a yn nk=0 xk pour tout n, donc de la norme (c’est une par continuité n . application 1-lipschitzienne), on obtient à la limite que y +∞ x n=0 2. Étude de l’ensemble des inversibles a) Préliminaire : Si h < 1, en posant x = −h, on a xn hn terme général d’une série convergente, donc n0 xn converge et la question 1 s’applique, donc e − x = e + h ∈ U. De plus (comme à 1.c) : (e + h)−1 − e = +∞ n=1 (−h)n +∞ n=1 hn = h 1 − h −1 . En posant h = x − x et h = x−1 h, on a h < b) U est ouvert : Soit x0 ∈ U et x ∈ B0 x0 , x−1 0 0 0 −1 , donc h x−1 · h < 1, ce qui montre par le a) que e + h est inversible. A fortiori, x−1 0 0 −1 ⊂ U, x0 (e + h ) = x0 + h = x est inversible car U est un groupe, donc x ∈ U. On a donc B0 x0 , x−1 0 ce qui montre sur la définition que U est ouvert. c) Continuité de x → x−1 : La majoration (e + h)−1 − e h 1−h montre que limh→0 (e + h)−1 = e, −1 est continue au point e. Puis, si x ∈ U, on a φ (x) = x · x−1 x −1 = donc la fonction φ : x → x 0 0 0 −1 −1 φ x−1 0 x φ (x0 ) . Par continuité de x → x0 x en x0 et de φ en e, on a limx→x0 φ x0 x = φ (e) = e, donc limx→x0 φ (x) = e · φ (x0 ) : la fonction φ est continue en x0 . 3. Une propriété théorique : Si un → u dans (Lc (E) , ||| · |||) , alors pour x ∈ E, on a : un (x) − u (x) |||un − u||| · x et le terme de droite tend vers 0 quand n → +∞, donc un (x) − u (x) → 0, ce qui veut dire que un (x) → u (x) quand n → +∞ dans l’espace normé (E, · ) . 4. Application à l’équation (E) a) (Ea , a∞ ) est de Banach : En effet, B ([0, a] , R) est de Banach pour la norme uniforme car R est de Banach et Ea = C 0 ([0, a] , R) est fermé dans B ([0, a] , R) , donc Ea est à son tour un Banach (une partie fermée d’une partie complète est complète). b) Résolution «topologique» : L’équation (E) s’écrivant (IEa − Ta ) (f) = g, on a vu que l’existence et l’unicité de f se ramenait à la bijectivité de IEa − Ta . Pour le montrer, prenons pour A l’espace Lc (Ea ) muni de la norme ||| · ||| associée à · a∞ . Comme (Ea , a∞ ) est de Banach, l’espace (Lc (Ea ) , ||| · |||) l’est aussi an , , donc c’est une algèbre de Banach. De plus, on a ici e = IEa , et en prenant x = Ta , on a |||xn ||| = n! terme général d’une série convergente, donc la question III.1.b) s’applique et montre que IEa − Ta est inversible dans (Lc (Ea ) , ||| · |||) . Ceci signifie précisément que IEa − Ta est bijective et que la bijection réciproque est linéaire continue. On obtient donc sans calcul l’existence et l’unicité de la solution, ainsi que le caractère linéaire continu de Sa . De plus, on a la formule : Sa = (IEa − Ta )−1 = 4 +∞ n=0 (Ta )n n donc N l’espace normé (Lc (Ea ) , ||| · |||) . En appliquant la quesn=0 (Ta ) → Sa quand N → +∞ dans n tion III.3, on en déduit que si g ∈ Ea , alors N n=0 (Ta ) (g) → Sa (g) quand N → +∞ dans l’espace (Ea , · a∞ ) . Relation qui s’écrit aussi : +∞ Sa (g) = (Ta )n (g) n=0 et comme il s’agit de convergence pour · a∞ , cela se traduit par la formule : +∞ Sa (g) (x) = (Ta )n (g) (x) n=0 avec convergence uniforme de la série sur [0, a] . c) Retour à une inégalité : On a vu que ||| (Ta )n ||| = |||Sa ||| = ||| +∞ n=0 n an , donc la question III.1.c) montre que : n! (Ta ) ||| +∞ n=0 n ||| (Ta ) ||| = +∞ n a n=0 = ea n! Comme on a montré par ailleurs que |||Sa ||| = ea , on constate ici qu’il y a égalité. n 5. Une application des séries : La relation admise (Sa )2 = +∞ n=0 (n + 1) (Ta ) implique pour tout f ∈ Ea 2 +∞ n la relation (Sa ) (f) = n=0 (n + 1) (Ta ) (f ) à cause de la question III.3. Or, si x ∈ [0, a] , on a pour n1: x (x − t)n−1 n (n + 1) (Ta ) (f) (x) = (n + 1) f (t) dt (n − 1)! 0 La méthode de la question II.7.a) conduit à considérer la série de fonctions n posant u = x − t, et en décalant l’indice, on se ramène à n0 (n + 2) un! . Or : n1 (n + 1) (x−t)n−1 (n−1)! . En +∞ +∞ +∞ n un un u (n + 2) = +2 = ueu + 2eu = (u + 2) eu n! (n − 1)! n! n=1 n=0 n=0 n−1 xn−1 De plus, la majoration (n + 1) (x−t) (n−1)! (n + 1) (n−1)! montre la convergence normale par rapport à t et permet d’intégrer terme à terme, donc (en considérant à part le terme pour n = 0) : 2 (Sa ) (f) (x) = f (x) + 0 +∞ +∞ (x − t)n−1 (n + 1) (n − 1)! n=1 f (t) dt = f (x) + 0 +∞ (x − t + 2) ex−t f (t) dt IV. Utilisation d’un théorème de point fixe A. Théorème du point fixe de Picard amélioré 1. Cas φ contractante a) Unicité du point fixe : Si φ (x) = x et φ (y) = y, alors x − y = φ (x) − φ (y) kx − y, donc (1 − k) x − y 0. Comme 1 − k > 0, on en déduit que x − y = 0, soit x = y. b) Convergence d’une suite : On a xn+2 − xn+1 = φ (xn+1 ) − φ (xn ) kxn+1 − xn , donc par récurrence xn+1 − xn kn x1 − x0 , ce qui montre par comparaison à une série géométrique convergente la convergencede la série de terme général xn+1 − xn . Comme E est complet, on en déduit la convergence de la série n0 (xn+1 − xn ) , et enfin par dualité séries-suites, on obtient la convergence de (xn ) . c) Conséquences : Soit ξ = lim xn . Comme φ est lipschitzienne, elle est continue, donc φ (xn ) → φ (ξ) , et puisque φ (xn ) = xn+1 → ξ, on en déduit par unicité de la limite que φ (ξ) = ξ. En combinant avec le a), on voit que ξ ne dépend pas de x0 , d’où le résultat annoncé. 5 2. Généralisation a) φp admet un unique point fixe ξ : résulte de la question précédente appliquée à φp . b) φ admet ξ pour unique point fixe : Si φ (x) = x, alors φp (x) = x, donc x = ξ, ce qui montre l’unicité si existence d’un point fixe pour φ. Puis, comme φp+1 (ξ) = φ (ξ) , on remarque que ξ = φ (ξ) vérifie p φ ξ = ξ , donc ξ = ξ par unicité du point fixe de φp . Finalement, φ (ξ) = ξ, donc ξ est point fixe de φ, et c’est le seul. c) Étude d’une suite : Soit (xn ) vérifiant xn+1 = φ (xn ) . Soit r ∈ [[0, p − 1]] et (yn ) définie par yn = xnp+r . On a yn+1 = xnp+r+p = φp (yn ) , donc par la question 1.b), la suite (yn ) converge vers ξ. Comme ceci est vrai pour tout r ∈ [[0, p − 1]] et que : N = ∪p−1 r=0 {np + r, n ∈ N} (tout entier est congru modulo p à un entier de l’intervalle [[0, p−1]]), le lemme des sous-suites recouvrantes implique que xn → ξ. B. Application à l’équation (E) 1. Expression d’une différence : On a φ (f1 )−φ (f2 ) = (Ta (f1 ) + g)−(Ta (f2 ) + g) = Ta (f1 − f2 ) . Montrons par récurrence que φn (f1 ) − φn (f2 ) = (Ta )n (f1 − f2 ) pour tout f1 , f2 dans Ea . Si c’est vrai pour n, alors en l’appliquant à g1 = φ (f1 ) et g2 = φ (f2 ) , on a : φn+1 (f1 ) − φn+1 (f2 ) = φn (g1 ) − φn (g2 ) = (Ta )n (g1 − g2 ) = (Ta )n (Ta (f1 − f2 )) = (Ta )n+1 (f1 − f2 ) d’où le résultat annoncé. 2. Application du théorème de point fixe : On a ||| (Ta )p ||| = existe p tel que ap ap et → 0 quand p → +∞, donc il p! p! ap ap < 1. Fixons un tel p et posons k = . On a pour f1 , f2 ∈ Ea : p! p! φp (f1 ) − φp (f2 ) a∞ = (Ta )p (f1 − f2 ) a∞ ||| (Ta )p ||| · f1 − f2 a∞ = k · f1 − f2 a∞ donc φp est contractante sur l’espace de Banach (Ea , · a∞ ) . On en déduit que φ admet un point fixe unique, donc il existe une unique f ∈ Ea telle que Ta (f) + g = f, soit une unique f vérifiant l’équation (E) . 3. Expression de f : On a φ (f) = Ta (f ) + g, doncφ2 (f ) = Ta (Ta (f) + g) + g = (Ta )2 (f ) + g + Ta (g) . Par k récurrence, on montre que φn (f) = (Ta )n (f) + n−1 k=0 (Ta ) (g) . En effet, c’est vrai pour n 1, et si c’est vrai pour n, alors : n−1 n−1 n k n+1 n+1 n φ (f ) = φ (φ (f)) = Ta (Ta ) (f) + (Ta ) (g) + g = (Ta ) (g) + (Ta )k+1 (g) + g k=0 = (Ta )n+1 (g) + n k=0 (Ta )k (g) + g = (Ta )n+1 (g) + k=1 n (Ta )k (g) k=0 On a donc : n n φ (f) = (Ta ) (f) + n−1 (Ta )k (g) k=0 n Puis, on sait que pour tout f ∈ Ea , la suite fn = φ (f) , qui vérifie fn+1 = φ (fn ) , converge vers l’unique point fixe de φ qui n’est autre que Sa (g) . En prenant par exemple f = 0 (condition initiale nulle), on obtient k que fn = n−1 k=0 (Ta ) (g) et Sa (g) = lim fn , donc : Sa (g) = +∞ n=0 dans l’espace normé (Ea , · a∞ ) . 6 (Ta )n (g)