ce qui peut inspirer l'amour et le respect de notre Dieu, de Son peuple
et de SaTora
.
Mais à une condition essentielle
: que le professeur ait un
coeur sensible et une foi robuste capables d'embraser le coeur de ses élèves
et d'élargir leur horizon sur le plan de la connaissance de notre tradition.
Ce n'est pas en vain qu'on a comparé la
Tora au
feu
; car seul le feu peut
allumer un autre foyer
. De même, seul un maître craignant Dieu et Sa
parole peut transmettre la voix de la
Tora, au
lieu d'une « culture » sans
âme
(t)
aux enfants et aux adolescents
. Seul « ce qui vient du coeur pénètre
jusqu'au coeur »
. Telle est la règle d'or de l'éducation juive, sous toutes les
latitudes
. Sans elle, tout maître dépenserait sa peine en vain.
En enseignant les jours redoutables, le professeur s'efforcera de pré-
senter également une vue d'ensemble de la conception juive de l'existence
et de répondre à cette question du rituel quotidien
: « Que sommes-nous et
qu'est notre vie ? » Quel est le contenu de notre particularisme ? Certes,
nous sommes différents des « autres », mais le cadre de cet article ne se
prête pas à un exposé de toutes nos particularités
. Je voudrais simplement
souligner ceci
: les chrétiens et les musulmans, par exemple, comptent leurs
années à partir d'un événement capital de leur histoire, tel que la naissance
de leur Sauveur ,ou tel que l'Egire
; autrement dit, des événements qui
n'intéressent que les croyants de leur communauté religieuse
. Nous, Juifs,
au contraire, comptons nos années à dater de la création du monde, chose
qui concerne tous les humains
. Ceci illustre le caractère universel de notre
religion, qui se préoccupe du sort de chaque homme et proclame cette
parole du dernier prophète
: « N'avons-nous pas tous le même père ?
N'est-ce pas un Dieu Un qui nous a créés ? Et pourquoi alors l'homme
profanerait l'alliance de nos pères en trahissant son frère ? » (Malachie,
II, ro)
Et ceci encore
: ils célèbrent leur Nouvel An en s'adonnant aux plaisirs
de la table, comme s'ils voulaient exprimer que « l'homme ne vit que de
pain »
. Leurs rituels ne contiennent que des questions d'ordre secondaire ;
l'essentiel en est absent
. Les Juifs, au contraire, fêtent l'An neuf en se
rassemblant dans la maison de prières pour s'y adonner à un culte du
coeur, dans la crainte et la sévérité pendant presque toute la journée, sur-
tout au jour de
Kipour
« depuis le soir jusqu'au soir »
. N'y a-t-il pas là
une conception supérieure de l'existence, faisant du Juif le plus noble des
croyants ? Chaque année, une voix nous appelle, exigeant de nous de consa-
crer notre temps, nos préoccupations et notre argent à notre vie spirituelle et
à l'existence de notre peuple en général
. Or, ces jours redoutables ne sont
liés à aucun événement de notre Histoire, contrairement aux fêtes de pèle-
rinage, à
'Hanouca ou
à
Pourim
.
Ils sont entièrement voués à
l'épanouis-
sement du judaïsme en nous-mêmes et ceci nous invite à intensifier l'édu-
cation juive dans nos écoles.
Depuis la création du monde, Tichri est le mois d'élection des juge-
ments et des bilans de notre conduite sur terre
. Malgré le fait que Nissan
est le mois de la sortie d'Egypte, qualifié par la
Tora
de « premier de vos
mois de l'année », l'expression
Roch-Hachana
dans notre bouche désigne
toujours le
t
eT
Tichri
. C'est le jour de la création du monde, de la nm
n
"
.
(1) L'auteur se livre ici à un jeu de mots intraduisible
AK
.,
t) W,, p7
tel
&'nlln 51p,,
la