IHK-Infos 11/12-2009 36
III. Pouvoir d'achat
Le pouvoir d'achat a crû de plus de 9% depuis 1996
Selon nos propres estimations fondées sur les chiffres du Bureau fédéral du plan, le pouvoir
d'achat des ménages a crû de plus de 9% entre 1996 et 2008. Cette année aussi (+1,5%), ainsi
qu'en 2010 (+0,4%) et en 2011 (+2,1%), il prévoit une nouvelle augmentation, et ce, en dépit
de la crise. Cette hausse du pouvoir d'achat constatée depuis 1996 découle essentiellement de
deux phénomènes: (1) des augmentations salariales réelles pour les personnes actives et (2) les
chômeurs qui trouvent un emploi. Ce dernier point surtout est important, car nous savons que le
risque de pauvreté parmi les chômeurs (34%) est nettement plus élevé que parmi les actifs
(4%). On peut donc en conclure que, d'une part, le problème des 'travailleurs pauvres' se pose
nettement moins en Belgique que dans d'autres pays et, d'autre part, l'exercice d'un métier
constitue encore toujours la meilleure protection contre la pauvreté.
L'activation rapide des chômeurs maintient leurs compétences à niveau
La création d'un maximum d'emplois et l'activation rapide des chômeurs, quel que soit leur âge,
sont donc importantes non seulement dans le cadre de la lutte contre la pauvreté, mais aussi
pour maintenir les compétences qu'ils ont acquises. Des études démontrent en effet que le
capital humain constitué s'érode rapidement à mesure que s'allonge la période de chômage. De
plus, l'impact sur le salaire mensuel brut du chômeur concerné n'est pas négligeable. Ainsi, le
Conseil central de l'économie cite entre autres une étude qui a calculé que cette 'sanction
salariale' est en moyenne de 0,4% par mois de chômage. Concrètement, cela signifie donc
qu'une personne au chômage pendant 6 mois sera confrontée, lors de sa reprise du travail, à
une baisse de son salaire mensuel brut de 2,6% en moyenne. Pour un chômeur inscrit depuis 1
ou 2 ans, ce pourcentage peut même atteindre respectivement 4,8% et près de 10%.
Le montant net des bas salaires a sensiblement augmenté
Une autre raison expliquant pourquoi le pouvoir d'achat a pu augmenter autant ces dernières
années est l'adoption, par le gouvernement, de diverses initiatives visant à accroître
considérablement le salaire net des travailleurs depuis 2000. Les deux principales sont
l'introduction du bonus à l'emploi et la réforme de l'impôt des personnes physiques. Grâce à la
première mesure, les bas salaires doivent s'acquitter de cotisations personnelles moins élevées
à la sécurité sociale, alors que la seconde a notamment supprimé les tarifs marginaux dépassant
50%, réindexé les barèmes fiscaux, supprimé l'impôt de crise et relevé à nouveau le revenu
minimum exonéré. Ces mesures ont eu un impact positif très marqué sur les salaires nets,
principalement sur les bas salaires (par ex. 50% d'un salaire brut moyen). Elles expliquent en
effet plus de 75% de leur accroissement réel de 13,4% du salaire net entre 1996 et 2006
(dernière année pour laquelle des chiffres sont disponibles). Pour les salaires plus élevés,
l'impact des mesures fiscales et parafiscales était plus modeste (2).
IV. Formation
Vers un meilleur mesurage des efforts de formation
À la fin de 1998, les partenaires sociaux avaient convenu d'investir dans la formation 1,9% des
coûts salariaux, tous secteurs confondus. Le bilan social devait servir pour évaluer si cet objectif
était ou non atteint. Cependant, il est rapidement apparu que les données chiffrées émanant du
bilan social présentaient de sérieuses lacunes. Ainsi, on a notamment constaté que seul un
nombre relativement limité d'entreprises complétait effectivement le volet formation du bilan
social. Quant aux autres entreprises, on supposait tout simplement qu'elles n'investissaient pas
dans la formation, une hypothèse très lourde qui ne correspond absolument pas au feed-back
que la FEB reçoit en provenance du terrain. Une seconde lacune réside dans le fait que jusqu'en
décembre 2008, seules les formations formelles devaient être mentionnées dans le bilan social.
(2) Pour plus d’information, voyez la note documentaire sur www.ccerb.fgov.be