
Groupe conseil mondial en portefeuilles Les conséquences des élections aux États-Unis pour leurs voisins du Nord // 4
Expansion budgétaire – accroissement des dépenses dans les domaines suivants : infrastructures, éducation, garde
d’enfants, forces armées, vétérans
Critique la Réserve fédérale et sa politique monétaire trop expansionniste
Appuie le projet Keystone XL et l’extraction de charbon et permettrait la production d’énergie sur les terres fédérales
dans des endroits appropriés
Retrait de l’Accord de Paris sur le climat
L’importance des dépenses et les baisses d’impôt prévues dans le plan de M. Trump devraient stimuler beaucoup plus la
croissance que ce que propose M
me
Clinton, du moins pendant un certain temps. À ce jour, l’économie canadienne a toujours
tiré profit d’un regain de la croissance aux États-Unis. Toutefois, l’une des grandes préoccupations soulevées par les
propositions de M. Trump a trait au montant de la dette qui sera probablement nécessaire pour qu’il puisse appliquer ses
politiques, ce qui pourrait compromettre l’incidence globale de son plan de relance économique. Les répercussions d’un
regain de croissance aux États-Unis seraient les mêmes, peu importe que ce soit M
me
Clinton ou M. Trump qui l’emporte;
l’accélération de la croissance entraîne davantage de tensions inflationnistes qui se traduisent à leur tour par une
accentuation de la courbe des taux. Toutefois, comme le plan de relance budgétaire prévu par M. Trump est plus important,
ces répercussions seraient probablement plus marquées dans son cas que sous une présidence Clinton. Ces politiques
auraient également un effet considérable sur le dollar américain, qui devrait s’apprécier beaucoup plus avec Trump qu’avec
Clinton. L’appréciation du dollar américain est favorable aux exportations canadiennes.
Compte tenu des critiques non voilées de M. Trump à l’égard de la Réserve fédérale et de sa politique monétaire trop
expansionniste qui a entraîné une surchauffe des marchés boursiers, il est probable qu’il remplacerait la présidente actuelle
de la Fed, M
me
Janet Yellen, par un président plus sévère lorsque le poste de M
me
Yellen sera sujet à réélection en 2018.
L’entrée en fonction d’un remplaçant moins conciliant devrait entraîner une hausse des taux obligataires aux États-Unis et au
Canada, les taux canadiens étant habituellement à la remorque des taux américains. La hausse des taux au Canada est
nettement favorable à certains secteurs d’activité comme celui de la finance (assurance et banques), dont elle contribue à
améliorer les marges, alors qu’elle est défavorable à d’autres, comme les FPI, les services publics et les télécommunications.
L’une des conséquences les plus directes de la plateforme politique de M. Trump pour le Canada est son appui au projet
d’oléoduc Keystone XL de TransCanada Corp. Si ce projet, qui n’a pas reçu l’approbation présidentielle requise le 6 novembre
2015, est approuvé par M. Trump, il pourrait revigorer les marchés canadiens de l’énergie plombés par la faiblesse des prix
du pétrole au cours des deux dernières années. Ce projet représenterait un atout de taille pour le secteur énergétique du
Canada, les États-Unis étant le principal importateur net de son pétrole brut, dont ils ont importé 1,157 milliards de barils en
2015, soit 43 % de l’ensemble de leurs importations de brut
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II. IMPÔTS
Hillary Clinton
Augmentation des impôts pour les ménages les plus riches, dont une hausse de 4 % pour ceux dont les revenus sont
supérieurs à 5 M$ et un taux d’imposition minimum de 30 % sur les revenus de plus de 1 M$
Pas d’augmentation d’impôt pour la classe moyenne et maintien du taux d’imposition des sociétés
Élimination de la niche fiscale dite des « intérêts reportés »
Augmentation de l’impôt des successions, qui passerait de 40 % à 65 %, et application du nouveau taux aux successions
de plus de 3,5 M$ pour les personnes seules, et de 7 M$ pour les couples mariés
Le plan de M
me
Clinton aurait probablement un effet stimulant sur l’économie américaine, mais dans une moindre mesure que
les politiques fiscales de M. Trump. S’il est vrai que tout regain de la croissance aux États-Unis est favorable à l’économie
canadienne, les incidences de cette politique sont assez semblables à celles des politiques du président Obama et ne
devraient donc pas beaucoup modifier les perspectives actuelles si M
me
Clinton était élue.
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U.S. Energy Information Administrative. Energy Information Administration. Extrait de
http://www.eia.gov/beta/petroleum/imports/browser/#/?vs=PET_IMPORTS.WORLD-US-ALL.A