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Scotia
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), La Société de fiducie Banque de Nouvelle-Écosse (Trust Scotia
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), le Service
de gestion privée de portefeuilles (par l’entremise de Gestion d’actifs 1832 S.E.C.), 1832 Asset Management U.S. Inc., Services d’assurance Gestion de patrimoine Scotia inc. et
ScotiaMcLeod
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, une division de Scotia Capitaux Inc. Les services-conseils en gestion de patrimoine et les services de courtage sont offerts par ScotiaMcLeod, une division de Scotia
Capitaux Inc. Scotia Capitaux Inc. est membre du Fonds canadien de protection des épargnants et de l’Organisme canadien de réglementation du commerce des valeurs mobilières.
Les conséquences des élections aux
États-Unis pour leurs voisins du Nord
Le 12 octobre 2016
Groupe conseil mondial en portefeuilles, Gestion de patrimoine Scotia
Selon les prévisions et les récents sondages, la candidate démocrate Hillary Clinton devrait remporter l’élection
présidentielle américaine de 2016 contre son adversaire républicain Donald Trump; on estime
1
maintenant à 84 % les
chances de victoire de la première, contre 16 % pour le second.
Les programmes politiques des deux candidats sont radicalement différents; on prévoit que celui de Clinton sera « du
pareil au même » par rapport à celui de l’administration Obama, tandis que Trump a promis d’apporter de profonds
changements s’il est élu. Les deux candidats conviennent toutefois de la nécessité de mettre en œuvre des mesures de
relance budgétaire, notamment par des dépenses en infrastructures. Une telle politique pourrait se traduire par une
hausse du déficit budgétaire fédéral et des émissions de titres d’emprunt.
Une victoire républicaine pourrait avoir pour le Canada des conséquences mitigées qui, bien que positives au départ,
risqueraient de se révéler nuisibles à moyen et à long terme si l’économie était grevée par des mesures anti-immigration
et anti-libre-échange ainsi que par l’endettement du gouvernement américain.
Une victoire démocrate devrait avoir un effet plus modéré sur l’économie canadienne étant donné le quasi-statu quo
qu’elle implique.
La situation actuelle et l’importance des prochaines semaines
L’élection de 2016 donne lieu à l’une des courses à la présidence les plus serrées de l’histoire des États-Unis. C’est pourquoi les
dernières semaines de campagne d’Hillary Clinton et de Donald Trump sont cruciales, car tout bon coup ou mauvais pas de
dernière minute pourrait déterminer qui sera président.
Il reste avant l’élection un dernier débat qui permettra aux candidats de préciser
leurs points de vue entre autres sur les politiques économique, fiscale, étrangère
et commerciale ainsi qu’en matière d’immigration.
1
Who will win the presidency? Five Thirty Eight. Extrait de : http://projects.fivethirtyeight.com/2016-election-forecast/
Chelsea Campbell / 416-863-7149
chelsea.campbell@scotiapatrimoine.com
Denise Davids / 647-428-8220
denise.davids@banquescotia.com
Groupe conseil mondial en portefeuilles
Événements à venir
19 octobre 2016 – 3
e
débat présidentiel
8 novembre 2016 Journée des élections
Groupe conseil mondial en portefeuilles Les conséquences des élections aux États-Unis pour leurs voisins du Nord // 2
Le processus électoral
Le processus d’élection du président des États-Unis est l’un des plus complexes du monde. Les présidents sont élus par les
538 grands électeurs qui composent le Collège électoral pour l’ensemble des 50 États et correspondent au nombre de
membres qui représentent chaque État au Congrès.
À l’exception du Maine et du Nebraska, chaque État vote selon la formule du « gagnant rafle tout », à savoir que la totalité des
votes d’un État est automatiquement attribuée au candidat qui en a recueilli la majorité dans cet État. Ainsi, la Floride a droit à
29 voix, mais si, par exemple, un parti remportait la majorité d’entre elles, les 29 votes lui seraient attribués. Il est donc tout à
fait possible pour un candidat à la présidence des États-Unis de remporter le vote populaire, mais de perdre l’élection
présidentielle. Pour qu’un candidat soit assuré de s’installer à la Maison-Blanche, il doit remporter 270 voix.
Le Congrès américain
Le Congrès américain est le corps législatif du gouvernement fédéral; il est constitué de deux chambres : la Chambre des
représentants et le Sénat. Tous les sièges de la Chambre des représentants et le tiers de ceux du Sénat sont visés par l’élection
du 8 novembre. À l’heure actuelle, les républicains dominent le Sénat et sont majoritaires à la Chambre des représentants.
Une victoire d’Hillary Clinton se traduirait probablement par le statu quo, soit un président démocrate et un Sénat républicain,
ce qui donnerait vraisemblablement lieu à la même impasse politique que celle à laquelle s’est heurté le président Obama. Si
Donald Trump était élu président, il est probable que cela provoquerait un raz de marée républicain. En règle générale, cela
donnerait lieu à un plus grand nombre de changements législatifs, étant donné que le président républicain et le Congrès
partagent habituellement les mêmes points de vue; sauf que bien des sénateurs républicains ont retiré leur soutien à Trump,
2
ce qui pourrait limiter l’ampleur de la réforme législative qu’il voudrait opérer s’il remportait l’élection.
Le tableau I présente les probabilités liées au scrutin américain pour le Congrès et pour la Maison-Blanche.
Tableau I Tableau des probabilités de la présidentielle américaine
Source : pivit.io/politics, GCMP de Gestion de patrimoine Scotia
Le contexte actuel
Les États-Unis sont divisés entre deux partis; certains États en particulier favorisent les républicains, d’autres les démocrates.
Les États qui n’ont pas de préférence marquée pour l’un ou l’autre parti sont appelés les « swing states » ou États clés. Le
Nevada, la Caroline du Nord, l’Ohio et la Floride en sont des exemples. Le tableau II présente les partis favorisés par chaque
État selon les sondages préliminaires.
2
Congressional candidates stampede to ditch Trump. Politico. Extrait de http://www.politico.com/story/2016/10/donald-trump-congress-
republicans-229343
89%
44%
3%
11%
56%
97%
0 %
20 %
40 %
60 %
80 %
100 %
120 %
Maison blanche Sénat Maison
Démocrates Républicains
Groupe conseil mondial en portefeuilles Les conséquences des élections aux États-Unis pour leurs voisins du Nord // 3
Tableau II : Répartition actuelle des votes pour le scrutin de 2016
Source : fivethirtyeight.com au 11 oct. 2016.
Les politiques et leurs conséquences probables
Que signifient donc ces politiques à plus large échelle et quelles en sont les conséquences possibles pour notre pays? La
section qui suit met en lumière certains des principaux changements proposés par chaque candidat aux politiques en place et
leurs conséquences probables pour le Canada.
I. POLITIQUE ÉCONOMIQUE
Hillary Clinton
Politique
Expansion budgétaire – accroissement des dépenses en infrastructures et en fabrication, allégement des intérêts sur les
prêts étudiants
Opposition au projet d’oléoduc Keystone XL
Accent mis sur l’expansion des sources d’énergie renouvelable par l’installation d’un demi-milliard de panneaux solaires
d’ici la fin de son premier mandat
Augmentation du salaire minimum fédéral pour le porter à 15 $/heure
Accroissement de la diversité à la Réserve fédérale en retirant les banquiers des conseils d’administration des banques
centrales régionales
Conséquences
Même si M
me
Clinton prévoit accroître les dépenses gouvernementales pour stimuler la croissance économique, son plan de
dépenses sera contrebalancé par la hausse des impôts des riches, ce qui allégera l’endettement vraisemblablement
nécessaire pour qu’elle atteigne ses objectifs. Selon le Committee for a Responsible Federal Budget
3
, les propositions de
M
me
Clinton devraient se traduire par une hausse de 200 milliards de dollars de la dette publique, ce qui est relativement
conforme à l’orientation de la politique actuelle, contrairement à celle de M. Trump, qui devrait porter ce chiffre à 5,3 billions
de dollars sur 10 ans. Son plan de relance budgétaire devrait stimuler la croissance et accroître les pressions inflationnistes,
ce qui devrait peser encore plus sur la courbe des taux des obligations à long terme. Toutefois, la Réserve fédérale pourrait
durcir le ton et juguler les tensions inflationnistes si le rythme de la croissance américaine devait s’accélérer. Comme on
considère que l’élection éventuelle de M
me
Clinton ne signifierait que le prolongement des politiques actuelles, ses
répercussions pour les Canadiens devraient être moins brutales que celles d’une éventuelle victoire de M. Trump.
3 Clinton & Trump: Where Will Our Debt Be in 10 Years? Committee for a Responsible Federal Budget. Extrait de http://crfb.org/blogs/clinton-
trump-where-will-our-debt-be-10-years
POINT DE BASCULE
50 % 90
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Donald Trump
Politique
Expansion budgétaire – accroissement des dépenses dans les domaines suivants : infrastructures, éducation, garde
d’enfants, forces armées, vétérans
Critique la Réserve fédérale et sa politique monétaire trop expansionniste
Appuie le projet Keystone XL et l’extraction de charbon et permettrait la production d’énergie sur les terres fédérales
dans des endroits appropriés
Retrait de l’Accord de Paris sur le climat
Conséquences
L’importance des dépenses et les baisses d’impôt prévues dans le plan de M. Trump devraient stimuler beaucoup plus la
croissance que ce que propose M
me
Clinton, du moins pendant un certain temps. À ce jour, l’économie canadienne a toujours
tiré profit d’un regain de la croissance aux États-Unis. Toutefois, l’une des grandes préoccupations soulevées par les
propositions de M. Trump a trait au montant de la dette qui sera probablement nécessaire pour qu’il puisse appliquer ses
politiques, ce qui pourrait compromettre l’incidence globale de son plan de relance économique. Les répercussions d’un
regain de croissance aux États-Unis seraient les mêmes, peu importe que ce soit M
me
Clinton ou M. Trump qui l’emporte;
l’accélération de la croissance entraîne davantage de tensions inflationnistes qui se traduisent à leur tour par une
accentuation de la courbe des taux. Toutefois, comme le plan de relance budgétaire prévu par M. Trump est plus important,
ces répercussions seraient probablement plus marquées dans son cas que sous une présidence Clinton. Ces politiques
auraient également un effet considérable sur le dollar américain, qui devrait s’apprécier beaucoup plus avec Trump qu’avec
Clinton. L’appréciation du dollar américain est favorable aux exportations canadiennes.
Compte tenu des critiques non voilées de M. Trump à l’égard de la Réserve fédérale et de sa politique monétaire trop
expansionniste qui a entraîné une surchauffe des marchés boursiers, il est probable qu’il remplacerait la présidente actuelle
de la Fed, M
me
Janet Yellen, par un président plus sévère lorsque le poste de M
me
Yellen sera sujet à réélection en 2018.
L’entrée en fonction d’un remplaçant moins conciliant devrait entraîner une hausse des taux obligataires aux États-Unis et au
Canada, les taux canadiens étant habituellement à la remorque des taux américains. La hausse des taux au Canada est
nettement favorable à certains secteurs d’activicomme celui de la finance (assurance et banques), dont elle contribue à
améliorer les marges, alors qu’elle est défavorable à d’autres, comme les FPI, les services publics et les télécommunications.
L’une des conséquences les plus directes de la plateforme politique de M. Trump pour le Canada est son appui au projet
d’oléoduc Keystone XL de TransCanada Corp. Si ce projet, qui n’a pas reçu l’approbation présidentielle requise le 6 novembre
2015, est approuvé par M. Trump, il pourrait revigorer les marchés canadiens de l’énergie plombés par la faiblesse des prix
du pétrole au cours des deux dernières années. Ce projet représenterait un atout de taille pour le secteur énergétique du
Canada, les États-Unis étant le principal importateur net de son pétrole brut, dont ils ont importé 1,157 milliards de barils en
2015, soit 43 % de l’ensemble de leurs importations de brut
4
.
II. IMPÔTS
Hillary Clinton
Politique
Augmentation des impôts pour les ménages les plus riches, dont une hausse de 4 % pour ceux dont les revenus sont
supérieurs à 5 M$ et un taux d’imposition minimum de 30 % sur les revenus de plus de 1 M$
Pas d’augmentation d’impôt pour la classe moyenne et maintien du taux d’imposition des sociétés
Élimination de la niche fiscale dite des « intérêts reportés »
Augmentation de l’impôt des successions, qui passerait de 40 % à 65 %, et application du nouveau taux aux successions
de plus de 3,5 M$ pour les personnes seules, et de 7 M$ pour les couples mariés
Conséquences
Le plan de M
me
Clinton aurait probablement un effet stimulant sur l’économie américaine, mais dans une moindre mesure que
les politiques fiscales de M. Trump. S’il est vrai que tout regain de la croissance aux États-Unis est favorable à l’économie
canadienne, les incidences de cette politique sont assez semblables à celles des politiques du président Obama et ne
devraient donc pas beaucoup modifier les perspectives actuelles si M
me
Clinton était élue.
4
U.S. Energy Information Administrative. Energy Information Administration. Extrait de
http://www.eia.gov/beta/petroleum/imports/browser/#/?vs=PET_IMPORTS.WORLD-US-ALL.A
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Donald Trump
Politique
Réduction du taux d’imposition des sociétés, qui passerait de 35 % à 15 %, et élimination de l’impôt minimum de
remplacement pour les entreprises
Imposition d’une taxe unique de 10 % sur le rapatriement des bénéfices des sociétés réalisés à l’étranger
Réduction du nombre de fourchetttes d’imposition, qui passerait de sept à trois, et taux maximal d’imposition des
particuliers de 33 %
Conséquences
Les importantes réductions d’impôt proposées par M. Trump devraient fortement stimuler la croissance économique
américaine, du moins pendant un certain temps. Cette mesure serait très bénéfique pour l’économie du Canada, dont les
États-Unis demeurent le principal partenaire commercial. En outre, la vigueur de la croissance aux États-Unis entraînerait une
appréciation du dollar américain, ce qui serait également bénéfique pour les exportations canadiennes, qui deviendraient
ainsi plus abordables pour les Américains.
Par contre, le Canada est depuis longtemps avantagé par son taux d’imposition des sociétés, qui est plus favorable que celui
des États-Unis, mais cet avantage serait élimiavec la baisse d’impôt des sociétés proposée par M. Trump
.
La proposition
de M. Trump ferait des États-Unis le pays où les taux d’imposition seraient les plus favorables parmi les autres pays
développés
5
. Cette mesure aurait pour conséquence d’attirer aux États-Unis les meilleurs talents du Canada et d’ailleurs.
S’il est vrai que l’allégement fiscal unique proposé pour le rapatriement des bénéfices des soctés aux États-Unis devrait
stimuler l’économie américaine, les répercussions économiques de cette mesure seraient probablement beaucoup plus
modestes que certains semblent le croire. Une étude portant sur la Homeland Investment Act de 2005,
6
a indiqué qu’un faible
pourcentage seulement des quelque 300 milliards de dollars ainsi rapatriés était directement investi dans l’économie et la
majori des fonds étaient utilisés pour accroître le dividende des actionnaires ou pour financer des rachats d’actions. Les
percussions du rapatriement se traduiraient probablement par une appréciation du dollar américain, devise dans laquelle les
sociétés convertiraient leurs bénéfices réalisés à l’étranger, ce qui favoriserait, encore une fois, les exportations canadiennes.
III. POLITIQUE ÉTRANGÈRE
Hillary Clinton
Politique
Prolonge les politiques établies par l’administration Obama
Soutient l’OTAN et l’accord sur le programme nucléaire iranien
Estime que la coopération avec la Chine est bénéfique pour le pays
Compte intensifier les frappesriennes de la coalition contre les combattants, les leaders et l’infrastructure de lÉtat islamiste
Conséquences
Sur le plan des relations internationales, M
me
Clinton est considérée comme un choix plus modéré. Parmi les secteurs de
l’économie américaine susceptibles de bénéficier d’une victoire de M
me
Clinton figurent ceux qui reposent le plus fortement
sur les revenus internationaux comme la consommation discrétionnaire et l’industrie. M
me
Clinton est considérée comme le
choix le plus sécuritaire qui se traduirait par une volatilité plus faible et un dollar assez stable, ce qui causerait peu de
perturbations du côté canadien.
Donald
Trump
Politique
Critique à l’égard de l’OTAN
Cherche à reconstruire le secteur militaire américain
Souhaite renégocier l’accord sur le programme nucléaire mis en place par l’administration Obama
Propose une multiplication des procédures de contrôle pour détecter les terroristes potentiels et une collaboration avec
la Russie et les pays arabes alliés pour éradiquer l’État islamiste
5 Public Sector, Taxation and Market Regulation. OCDE. Extrait de http://stats.oecd.org//Index.aspx?lang=fr&SubSessionId=e2bb3b13-47fd-
4fac-9965-2e5b91ed4caf&themetreeid=18
6 Dharmapala, D. Foley, C. Forbes, K., Watch What I Do, Not What I Say: The Unintended Consequences of the Homeland Investment Act. The
National Bureau of Economic Research. Extrait de http://www.nber.org/papers/w15023
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