Le Rapport 2013 REX Bâtiments performants confirme les

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Communiqué de presse
Novembre 2014
Le Rapport 2013 REX Bâtiments
performants confirme les tendances de
désordres mais met l’accent sur les
pistes d’amélioration.
Téléchargeable gratuitement sur le site du Programme
RAGE www.ragebatiment.fr.
Le Programme RAGE publie aujourd’hui les nouveaux
résultats du Dispositif REX Bâtiments performants, mis à
jour suite à la quatrième campagne d’enquête, réalisée pendant
l’année 2013.
Les évolutions rapides que connaît la construction, et qui
bouleversent les pratiques (BBC, RT 2012, BEPOS…), ont
incité l’Agence Qualité Construction à mettre en place dès 2010
un nouvel outil d’observation : le Dispositif REX Bâtiments
performants. Son but est d’identifier les non-qualités qui
pourraient impacter la performance énergétique ou
environnementale, ainsi que celles qui sont liées aux évolutions
technologiques indispensables pour atteindre les objectifs que
la France s’est fixés.
Ce Dispositif se base, d’une part, sur la « visite experte »
d’opérations performantes et, d’autre part, sur la rencontre
d’acteurs ayant participé à leur conception, à leur
construction, ou à leur utilisation, afin d’identifier et de
capitaliser les non qualités et les bonnes pratiques.
Pour réaliser ces audits, l’AQC s’est associée à des partenaires
divers (membres du réseau BEEP [Bati Environnement Espace
Pro],
Union
Sociale
pour
l’Habitat,
programme
« jerenoveBBC.info », etc.) dont les enquêteurs alimentent la
base de données du Dispositif REX Bâtiments performants.
Comme chaque année, le rapport qui compile tous les résultats a été actualisé et est
dès à présent téléchargeable gratuitement sur le site du Programme RAGE
www.ragebatiment.fr. Cette année il comprend des photos qui viennent illustrer les
constats. Le rapport propose également un ensemble de bonnes pratiques issues du
terrain ou recueillies auprès d’experts.
Les résultats tels qu’ils sont présentés dans le Rapport REX Bâtiments performants
ont préalablement été objectivés, consolidés et analysés par un groupe de
spécialistes. Ils sont par ailleurs valorisés sous d’autres formes telles qu’une mallette
pédagogique, une série de films, etc. Tous ces éléments sont consultables
gratuitement sur le site Internet de l’AQC www.qualiteconstruction.com.
L'apprentissage par l'erreur est au cœur de ce travail dont l’objectif est que la filière
construction définisse, à partir des retours d'expériences, une stratégie orientée vers
l’amélioration de la qualité et la prise en comptes des risques émergents.
I. UN DISPOSITIF D’AMPLEUR SIGNIFICATIVE
Cette quatrième campagne d’enquête porte à 400 le nombre d’opérations
visitées sur l’ensemble du territoire français ; elles sont représentatives de
toutes les typologies de bâtiments (tertiaire, collectif, maison individuelle), et
sont implantées aussi bien en zones rurales qu’urbaines.
La moitié des opérations n’est pas labellisée mais présente un niveau basse
consommation d’un point de vue réglementaire (étude thermique). La performance
thermique est le critère central de choix des opérations mais tout projet novateur
(paille, terre crue, etc.) ou faisant appel à des procédés innovants (récupérateur de
chaleur sur les eaux grises, EnR, etc.) ou possédant une qualité environnementale
élevée (recherche sur la qualité de l’air intérieur [QAI], amélioration du confort, etc.)
peut faire l’objet de cette étude.
Le Dispositif REX Bâtiments performants concerne pour deux cinquièmes des
rénovations et pour trois cinquièmes des constructions neuves, et couvre
globalement les huit zones géographiques concernées par la RT 2012.
Les retours d’expériences de 1100 acteurs ont été recueillis depuis 2010, ce
qui correspond à environ 2800 observations qui ont été renseignées dans la
base de données du Dispositif REX Bâtiments performants. Véritable mémoire
des désordres, mais aussi des savoir-faire permettant de les éviter, cette base a
ainsi pu être constituée à partir des retours d’expériences liés à chaque opération.
L’exploitation de cette base permet aujourd’hui la publication de ce rapport.
Les extractions obtenues suite à l’utilisation des outils de recherche associés à la
base de données n’ont cependant aucune valeur statistique. Le Dispositif REX
Bâtiments performants est avant tout un outil d’observation qualitatif.
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II. DES DÉSORDRES PERSISTENT
Cette quatrième année d’enquête permet de conforter un certain nombre de
tendances qui se sont dessinées les années précédentes.
La réalisation de l’isolation thermique reste très disparate d’une opération à
l’autre. Il est déplorable, par exemple, sur certains chantiers, de constater la mise en
œuvre d’isolants thermiques humidifiés. Cette humidité peut être le résultat d’un
mauvais stockage chez les négociants et/ou sur le chantier ou s’être accumulée lors
de la mise en œuvre (produits exposés à la pluie). Les isolants gorgés d’eau perdent
une part de leurs performances thermiques ce qui impacte la résistance thermique
prévue à la conception.
Il en est de même pour les « variantes sauvages » constatées pendant le chantier,
c'est-à-dire la mise en œuvre de produits et de matériaux non conformes à ceux
prévus ou souhaités lors de la conception. L’isolant ou les vitrages installés ne sont
pas ceux modélisés dans l’étude thermique. D’où une différence de performance de
l’enveloppe et donc un impact potentiel sur les consommations.
Pourtant signalé depuis 2010, le surdimensionnement des équipements de
chauffage continue à être observé de façon récurrente dans les projets. Il s’explique
par l’inadéquation entre les besoins de chauffage très faibles (enveloppe très isolée)
et la mise en place de générateurs plusieurs fois trop puissants. Les conséquences
sur le rendement et la durabilité de ces systèmes sont lourdes. Par ailleurs, le
calorifugeage des réseaux est encore trop souvent négligé alors que les déperditions
de ces derniers représentent une part croissante des consommations d’énergie.
L’absence de véritables locaux techniques est toujours à déplorer autant dans les
constructions neuves que dans les projets de rénovation. Les équipements sont
pourtant de plus en plus nombreux, notamment avec l’utilisation des EnR, et
nécessitent pour certains une maintenance plus régulière que par le passé. Il faut
donc prévoir des locaux techniques de tailles suffisantes, et facilement accessibles
pour permettre les opérations d’entretien et de maintenance.
Nombre de projets sont soumis à des surchauffes en été et en intersaison. Cette
tendance, également identifiée dès les premiers retours d’expériences en 2010,
continue à être observée de façon récurrente. Il est indispensable de consacrer plus
de temps à la conception afin de bien dimensionner les protections solaires et trouver
l’optimum entre apports solaires (hiver), protections contre les rayonnements (été) et
gestion de l’éclairage naturel.
Seule une modélisation peut permettre de définir les protections solaires qui seront
adaptées à chaque projet. Les concepteurs devront également tenir compte des
apports internes, de l’occupation, de l’inertie, de la ventilation naturelle, etc. afin de
réaliser des bâtiments confortables toute l’année.
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III. DES SUJETS SE CONFIRMENT
Les retours d’expériences montrent que certains bâtiments performants sont
très bien conçus et très bien réalisés mais qu’ils ne sont pas « pilotés ».
Le fonctionnement du bâtiment n’étant pas optimisé, les performances sont
moindres. Force est de constater que les installations munies de GTB/ GTC
nécessitent de gros moyens humains et un niveau de compétence élevé pour
effectuer les réglages et les faire fonctionner correctement. Ceci doit être pris en
compte dès la définition des projets et il faut s’assurer que ces moyens humains
seront effectivement mis en œuvre en phase d’exploitation.
Par ailleurs, peu de contrats de maintenance sont passés par les propriétaires
alors que les systèmes se complexifient de plus en plus et nécessitent des
interventions plus régulières.
Une réflexion poussée doit également être menée au sujet de l’éclairage et de la
domotique. Quelle part laisser aux usagers ? La technologie installée (détecteurs,
sondes, gradateurs, etc.) semble ne pas convenir à toutes les utilisations. Les temps
de réglages sont parfois chronophages et à défaut de réglages adaptés, ces
systèmes sont sources d’inconfort ou de surconsommations.
Les progrès liés à l’étanchéité à l’air exacerbent la nécessité de bien concevoir et
de bien réaliser les systèmes de ventilation. Une montée en compétence de
l’ensemble des acteurs est indispensable dans ce domaine.
En effet, la ventilation qui jusqu’alors pouvait être défaillante sans avoir de
conséquence trop lourde (car compensée par les fuites parasites), devient l’élément
central et indispensable pour maintenir une bonne qualité de l’air intérieur. Le
renouvellement d’air dépend aujourd’hui exclusivement du bon fonctionnement des
installations de ventilation.
L’amélioration de l’étanchéité à l’air s’accompagne d’autres difficultés comme le
problème du séchage des bâtiments en phase chantier qui doit être anticipé en
amont lors de l’élaboration du planning des travaux en particulier.
Toujours en lien avec l’amélioration thermique de l’enveloppe et le renforcement de
l’étanchéité à l’air, un autre grand défi se profile et va nécessiter plus de travail en
conception.
Il s’agit de la prise en compte de la diffusion de la vapeur d’eau au travers des
parois, phénomène trop souvent négligé voire ignoré lors des études de conception.
Une attention particulière doit être portée à ce point de vigilance et notamment en
rénovation où s’ajoutent parfois d’autres problèmes liés à l’humidité.
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IV. LA RÉNOVATION THERMIQUE DE QUALITÉ : UN ENJEU DE
TAILLE
La rénovation cumule souvent toutes les difficultés et nécessite un travail de
conception poussé, à commencer par la réalisation de diagnostics de l’existant
(thermique, étanchéité à l’air, humidité, etc.).
Seule une vision globale, et la compréhension des interactions qui existent entre
les différents systèmes (enveloppe, équipements, etc.) peuvent garantir le succès
des travaux engagés.
Le Dispositif REX Bâtiments performants montre que trop de contreperformances
sont encore observées du fait d’une vision partielle du fonctionnement des bâtiments
et que les actions isolées, sans tenir compte de l’ensemble, génèrent des
pathologies.
De façon plus générale, il ressort de ce rapport que la performance globale
d’un bâtiment n’est pas égale à la somme des performances de chacun de ses
composants pris individuellement ; même si ceux-ci sont intrinsèquement très
performants. La même logique s’applique aux différents acteurs qui doivent
absolument travailler de concert et en transversalité. Seule une vision
systémique permettra de répondre aux exigences globales attendues.
Contact presse :
Julien Thomas
Tél. : 01 44 51 03 51
[email protected]
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