La gazette des petits gourmands

La Gazette des Petits Gourmands est éditée par MEDIATOON LICENSING, S.A.S. au capital de 40 000 euros • RCS Paris B 505 055 294 • 15-27, rue Moussorgski 75018 Paris
Tél. : [phone] • E-mail : [email protected] • Directeur de la publication : Jean-Christophe Delpierre • Directeur de la rédaction : Hubert de Chanville
Directrice artistique : Béatrice Boutignon • Graphisme/illustrations pages 6 et 7 : Émilie Lapeyre • Nathalie © Sergio Salma - Casterman 2010
Impression : Sib imprimerie, Boulogne-sur-Mer • Imprimé sur un papier issu de forêts gérées durablement, certifié PEFC à 100 %
Fondateurs : Hubert de Chanville - Yves Derisbourg • Reproduction même partielle interdite • Dépôt légal à parution
ISBN 978-2-918978-00-8 • Tous droits réservés © janvier 2010
GAGS
La
Nelson © Bertschy - Dupuis, 2009 Nelson © Bertschy - Dupuis, 2009
NELSONNELSON
De l’Arctique
à l’Afrique
TOUR
DU
MONDE
DES ALIMENTS
INSOLITES
INUIT : Dans la langue
inuite, ce nom signifie
« les êtres humains ».
Pourquoi les Inuits
nous intéressent-ils tant
aujourd’hui ? Parce que ce
peuple a réussi l’exploit de
vivre, pendant des milliers
d’années, dans l’un des
milieux les plus hostiles
de la planète : les glaces
de l’Arctique, près du Pôle
Nord. Dans ces conditions
climatiques extrêmes,
les Inuits plaçaient au-dessus
de tout la solidarité entre
les hommes et le respect
de la nature. Peuple de
chasseurs et de pêcheurs,
les Inuits n’ont toujours
prélevé sur la faune polaire,
leur unique ressource,
que le strict nécessaire,
prenant soin de ne rien
gaspiller. Les Inuits ont
été de vrais pionniers
du développement durable.
La
des petits gourmands
La
Le seul magazine pour enfants que les parents dévorent en cachette No14
TOU S LES
DEUX MOIS
1€
20
Gourmandise
Avec le patronage du Ministre de l’Éducation Nationale
Drôles
de surprises
dans la cuisine
P. 3
Philippe
GOUJON
Député-Maire du
XVème arrondissement,
Président de la
Caisse des Ecoles
Gardons toujours la chaleur dans l’igloo, l’huile dans la lampe et la paix dans notre cœur. Proverbe inuit
Boule et
Bill Rfissa aux
dattes
P. 2
P. 6
Insolite

La Gazette des petits gourmands . N014 P.3
INSOLITE
Boule et Bill Pôle d’attraction
P.2 La Gazette des petits gourmands . N014
ROBA © Studio Boule & Bill, 2010
Tous les goûts sont dans la nature
DRÔLESde SURPRISES
DANS LA CUISINE
Les crevettes
d’accord, mais les
sauterelles, c’est
vraiment bon ?
LES BESOINS du corps
humain sont partout les
mêmes. Pourquoi mange-t-on
des sauterelles dans le désert ?
C’est le nutritionniste qui nous
apporte la réponse : les sauterelles
sont très riches en protéines,
des protéines dont notre organisme
a besoin pour fabriquer et réparer
notre peau, nos muscles, nos
organes. Quand on sait que 100 g
de sauterelles contiennent autant
de protéines que 100 g de bœuf,
on comprend qu’il n’y a aucune
raison de s’en priver. De plus, les
sauterelles et les criquets font des
ravages dans les cultures et dans
la végétation fragile de ces régions.
Les mettre au menu est un bon
moyen, écologique, économique et
gastronomique, de s’en débarrasser.
Quant au bœuf et
au cochon, gros
consommateurs
d’eau, ils n’ont pas
leur place dans les
zones désertiques.
Bizarres pour
les uns, exquis
pour les autres
LES INSECTES ont toujours
occupé une bonne place
dans l’alimentation humaine.
Les peuples du désert
consomment des sauterelles
depuis des millénaires. Criquets,
chenilles, araignées, asticots,
scorpions, termites, scarabées,
larves de ver à soie, larves de
guêpe et mêmes cafards sont
considérés comme des friandises
dans de nombreux pays.
BIZARRE ?Pour nous,
peut-être, pour d’autres, non.
D’ailleurs, les crevettes dont nous
nous régalons ressemblent bien à
de gros insectes, surtout les grises.
Tu ne trouves pas ?
L’aulacode :
un animal d’élevage
adapté au climat
africain.
LA VIANDE de l’aulacode,
appelé rat des roseaux,est
très appréciée en Afrique.
Sa chair est délicate, elle ressemble
à celle du lapin. L’élevage de
l’aulacode est même recommandé
par plusieurs organisations
écologistes. D’abord, l’aulacode est
parfaitement adapté au climat
africain : il vit dans les hautes
herbes de la savane et dans les
zones humides. Ensuite, son
élevage ne coûte pas cher,il donne
beaucoup de viande - un aulacode
pèse 6 kg à 10 kg -, sa chair est
saine et elle a bon goût. L’élevage
de l’aulacode remplace la chasse
aux animaux de la brousse dont de
nombreuses espèces sont
menacées, et dont les viandes
présentent des risques importants
pour la santé humaine. L’élevage de
l’aulacode contribue à protéger la
faune sauvage et apporte une aide
précieuse dans la lutte contre la
malnutrition.

INCROYABLES INUITS
ILS VIVENT PRÈS DU PÔLE NORD, MANGENT DU PHOQUE
ET N’ONT PAS PEUR DU FROID !
P.4 La Gazette des petits gourmands . N014 P.5
La Gazette des petits gourmands . N014
Les Inuits vivent sur un immense territoire qui
s’étend sur quatre pays différents, du nord du
continent américain jusqu’au nord de la Russie :
Alaska (Etats-Unis), Canada, Groenland (Danemark),
Sibérie (Russie).
Et sinous adoptions, nous aussi, le régime alimentaire inuit ?
Inutile d’y penser ! Nous prendrions de gros risque pour
notre santé. L’équilibre alimentaire des Inuits est le résultat
de plusieurs millénaires de vie dans les glaces de l’Arctique.
Nos ancêtres à nous se nourrissaient de céréales, de fruits,
de légumes, de produits laitiers, de viandes, de poissons.
Notre organisme a hérité des habitudes alimentaires
des générations qui nous ont précédées. C’est en les
respectant que nous nous maintenons en bonne santé.
Ai
Bonjour
OÙ
VIVENT-ILS ?
IL Y A 5000 ANS, l’extrémité
nord du continent américain
vit arriver des chasseurs
pêcheurs venus de pays lointains,
attirés par la grande abondance
du gibier. Ces chasseurs
pêcheurs étaient des nomades,
ils se déplaçaient avec toute leur
famille. Ils découvrirent dans
ces territoires glacés une faune
incroyablement riche et variée :
caribous*, ours, oiseaux, poissons
d’eau douce, poissons de mer,
phoques, morses, baleines,
narval**… Ils n’en n’avaient
jamais vus autant !
Ils comprirent que ces milliers
d’animaux terrestres et marins
étaient capables de leur procurer,
tout au long de l’année, une
nourriture riche, avec les calories
nécessaires pour combattre
le froid. Peu à peu, malgré
l’extrême rigueur du climat
polaire, des familles vinrent
s’installer dans ces immenses
étendues de glace, de pierres
et de mer.
Leur ingéniosité naturelle
les amena à tirer parti de tout
ce qu’ils rapportaient de la chasse
et de la pêche. Rien n’était
gaspillé, chaque partie de
l’animal trouvait son utilité.
Les peaux des phoques et des
caribous étaient transformées en
vêtements, couvertures, raquettes,
tentes, kayaks et traîneaux. Les
tendons devenaient des cordes
et du fil à coudre.
Les petits os ser-
vaient à fabriquer
les objets de la vie courante :
peignes, bijoux, boutons, jouets
- osselets, bilboquets -, et même
des lunettes de soleil taillées
dans des os de baleine finement
incisés en leur centre. Les os les
plus grands, ceux des gros cétacés
comme les baleines, servaient à
fabriquer les arcs pour la
chasse, les carcasses des
kayaks et des traîneaux, les
charpentes des habitations
d’été ; l’hiver se
passait dans
l’igloo.
Des pierres
taillées et bien aiguisées donnaient
des lames de couteaux, des
hameçons, des harpons.
ILS VÉCURENT AINSI
pendant 5000 ans, sans
grand changement dans
leur mode de vie jusqu’à une
période récente, attachant
beaucoup d’importance à
l’éducation de leurs enfants.
Les descendants de ces chasseurs
pêcheurs sont aujourd’hui
150 000. On les appelle
les Inuits (pluriel de Inuk), nom
qui signifie « les êtres humains »
dans leur langue.
Avec le temps, leur organisme
s’habitua à une alimentation
principalement composée de
viandes et de poissons. Oubliés
le lait, les fromages, les légumes,
les fruits, les céréales, le pain.
Rien de tout cela n’existe sous
ce climat. Et pourtant, ils sont
en parfaite santé ! La viande
de phoque, par exemple, est
très nourrissante, elle est riche
en fer et en vitamine A.
Quant à sa graisse, comme celle
de tous les mammifères
marins, c’est une graisse
qui les aide à lutter contre
le froid sans troubler
leur équilibre alimentaire.
Leur corps, même, réussit à se
transformer pour s’adapter à
ces conditions extrêmes. Les
Inuits sont trapus, ils ont un
visage rond et lisse, leurs mains
et leurs pieds sont plus petits
que les nôtres. On a aussi
observé que le réseau
sanguin qui irrigue leurs mains
et leurs pieds est particulière-
ment développé. En fait,
la nature a tout prévu !
Ces particularités physiques ont,
toutes, le même objectif :
la conservation de la chaleur
naturelle du coprs humain.
Les montagnards savent bien
que les mains et les pieds
craignent le gel. En réduisant
leur taille, la nature a donné
aux Inuits le moyen le plus
efficace de les préserver
du grand froid.
Il fallait y penser !
** Narval : Cétacé de l’océan Arctique. Le mâle possède une sorte de corne unique et torsadée.
*Renne sauvage d’Amérique du Nord.
Kinauviit ?
Comment vous
appelez-vous ?
Qiujanarturq
Il fait froid !
Sans le savoir,
nous utilisons des
mots d’origine inuite :
Anorak, kayak,
igloo.
avant
aujourd’hui

La Gazette des petits gourmands . N014 P.7
La Gazette des petits gourmands . N014
Les JAPONAIS aiment manger
le poisson cru : sushi, sashimi, ainsi
que certaines viandes qu’ils pré-
parent de la même manière que
les sashimis : le cheval et le
sanglier.
CHIENS et CHATS sont couramment
consommés dans plusieurs pays d’Asie :
Chine, Corée, Vietnam. Dans ces mêmes pays,
la méduse se déguste en salade. Une spécialité
rafraîchissante !
Pour des raisons religieuses, Juifs
et Musulmans s’interdisent
la viande de porc,
et les HINDOUS celle des bovins.
Les GRENOUILLES sont considérées
comme un mets raffiné en France,
en Allemagne et en Asie. Elles dégoûtent
les Anglais et les Américains.
Nous, ce sont plutôt les
CRAPAUDS qui nous dégoûtent,
alors que les habitants de l’île
de la Dominique, aux Antilles,
se délectent d’un crapaud géant
qui pèse jusqu’à 1 kg : le mountain
chicken, « poulet de la
montagne » en anglais.
PETIT TOUR D’HORIZON
DES GOÛTS ET DES
DÉGOÛTS DES HABITANTS
DE LA PLANÈTE :
TOUR DU MONDE
Les MEXICAINS
ne détestent pas
les punaises et les
fourmis.
Les AUSTRALIENS se contentent
des fourmis, en particulier de l’espèce
« pots-à-miel » dont ils raffolent.
Les ANGLAIS ne mangent pas de
lapin - ils considèrent ce rongeur
comme un cousin du rat - alors que sa
viande est très appréciée en France.
Le CORBEAU, un oiseau charognard (qui
se nourrit d’animaux morts), ne tente personne !
Il est banni de toutes les cuisines de la planète.
Les ROMAINS se régalaient des larves de papillons.
Les Européens sont pratiquement les
seuls à ne pas apprécier la chair délicate
des REPTILES : serpents, crocodiles,
alligators, lézards ou encore varans.
La chair de ces animaux est cuisinée
en Asie, en Australie, en
Afrique, en Amérique du Sud et
même aux Etats-Unis. Une excep-
tion, chez nous : la couleuvre à collier fut servie en
Normandie sous le nom « d’anguille des haies ».
Le COCHON D’INDE est élevé comme animal de
boucherie en Amérique du Sud, alors que sa viande
rebute les Européens et les Américains du Nord.
P.6
GOURMANDISE