Questions comprises dans cette revue : 3 octobre 2014 1. Qu’est-ce que la maladie à virus Ebola ? 2. Quel est l’état de la situation en lien avec l’éclosion actuelle ? 3. Pourquoi l’OMS a-t-elle déclaré cette éclosion une urgence de santé publique de portée internationale ? 4. Quel est présentement le niveau de risque pour les Canadiens ? 5. Quelles mesures devrait-on prendre pour un cas suspect ou un contact ? MISE À JOUR 1. Qu’est-ce que la maladie à virus Ebola ? Cause : Infection par le virus Ebola Signes et symptômes : Habituellement, fièvre d’apparition brutale, faiblesse intense, douleurs musculaires, céphalées et irritation de la gorge, suivis de vomissements, diarrhée, éruption cutanée, troubles de la fonction rénale et hépatique, défaillance de multiples organes et, dans certains cas, hémorragies internes et externes. Sévérité : Le taux de létalité des cas diagnostiqués varie de 30 à 90% Épidémiologie : 21 éclosions ont été documentées en Afrique depuis la découverte du virus en 1976 (et en plus, quatre cas singuliers). Jusqu'à 2014, aucun cas de la maladie n’a été diagnostiqué à l’extérieur de l’Afrique, à l’exception de trois cas associés à une exposition en laboratoire. En septembre 2014 un premier cas a été diagnostiqué aux É.-U. Réservoir : Probablement des chauves-souris frugivores (Pteropodidae) Transmission : Introduction chez les humains : contact étroit (manipulation ou ingestion) avec du sang, des sécrétions, des organes ou des liquides biologiques d’animaux infectés, par exemple des chimpanzés, gorilles, chauves-souris frugivores, singes, antilopes des bois et porcs-épics retrouvés malades ou morts dans la forêt tropicale. Transmission interhumaine : contact direct (peau lésée ou muqueuses) avec du sang, des sécrétions, des organes ou des liquides biologiques de personnes infectées; ou contact d’une peau lésée ou de muqueuses avec un environnement contaminé par ce type de liquides (par exemple, vêtements contaminés, matériel d’injection contaminé). La majorité des cas de transmission se sont produits chez des soignants de personnes atteintes ou lors de la préparation des corps pour l’enterrement. Période d’incubation : 2 à 21 jours, habituellement environ 10 jours Période de contagion : Un patient est contagieux à partir du moment où il développe des symptômes. On ne croit pas que les patients soient contagieux durant la période d’incubation. Le virus a été identifié dans le sperme jusqu’à sept semaines après la guérison clinique. Prévention : Aucun vaccin n’a été homologué jusqu’à maintenant, mais un vaccin expérimental, développé au Laboratoire national de microbiologie, a été offert pour utilisation. Les stratégies de prévention les plus importantes sont l’éducation du public pour réduire l’exposition aux sources animales et éviter les contacts non-protégés avec les personnes malades et les corps des personnes décédées, ainsi que l’utilisation des mesures adéquates de prévention et contrôle des infections dans un contexte de soins de santé. Traitement : Traitement de support. Il n’y a pas de traitement spécifique homologué, bien que des médicaments expérimentaux (par exemple, des anticorps monoclonaux) aient été utilisés dans des cas spécifiques. Liens utiles • • • • OMS – aide-mémoire Ebola [mise à jour septembre 2014] OMS – questions-réponses Agence de la santé publique du Canada (ASPC) – page Ebola [mise à jour : 29 septembre 2014] ASPC - infographie Ebola 2. Quel est l’état de la situation en lien avec l’éclosion actuelle ? Le 1er octobre 2014, l'OMS a annoncé que jusqu'à ce jour même on a recensé un total de 7178 cas (confirmés, probables et supposés) et 3338 décès (confirmés, probables et supposés) en Guinée, au Libéria, en Sierra Leone, au Nigéria et au Sénégal. On a recensé un cas aux É.-U. Depuis le 26 août on n'a recensé aucun nouveau cas au Sénégal, et au Nigéria depuis le 31 août. L’OMS fournit régulièrement une mise à jour de la situation et a développé une «feuille de route» (actuellement en anglais seulement) pour orienter et coordonner l’action internationale contre la flambée de maladie à virus Ebola en Afrique de l’Ouest. • • • OMS – mises à jour (anglais disponible plus rapidement) : français | anglais OMS - Feuille de route pour la riposte au virus Ebola: rapports de situation OMS - Ebola Response Roadmap Update: 3 octobre 2014 [en anglais] 3. Pourquoi l’OMS a-t-elle déclaré cette éclosion une urgence de santé publique de portée internationale ? Une “urgence de santé publique de portée internationale” est un terme qui provient du Règlement sanitaire international et qui a des implications spécifiques pour l’émission de recommandations par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). L’OMS a déclaré la situation actuelle comme étant une urgence de santé publique de portée internationale, parce qu’il s’agit d’un événement extraordinaire et un risque de santé publique pour d’autres pays, parce les conséquences d’une poursuite de la transmission internationale seraient particulièrement graves et parce qu’une réponse internationale coordonnée est jugée essentielle. Le niveau de risque diffère toutefois entre les pays. Ainsi, l’OMS a émis des recommandations différentes pour : 1) les pays où il y a une transmission du virus, 2) les pays qui on un cas potentiel ou confirmé, ou qui ont une frontière commune avec les pays affectés et 3) les autres pays. Pour des pays tels que le Canada, l’OMS a émis les recommandations suivantes : • • • • • Il ne doit pas y avoir d’interdiction générale appliquée aux voyages ou au commerce; les restrictions décrites dans les présentes recommandations pour les déplacements des cas de maladie à virus Ebola et des contacts doivent être appliquées. Les États doivent fournir aux voyageurs à destination des zones affectées par Ebola et des zones à risque des informations pertinentes sur les risques, les mesures pour réduire ceux ci le plus possible et des conseils pour gérer une exposition potentielle. Les États doivent se préparer à détecter, à prendre en charge des cas d’Ebola et à procéder aux investigations nécessaires; cela comporte un accès garanti à un laboratoire de diagnostic qualifié et, le cas échéant, la capacité de prendre en charge les voyageurs qui viennent de zones où l’on sait que l’infection à virus Ebola est présente et qui arrivent avec une affection fébrile inexpliquée aux aéroports internationaux ou aux principaux points de passage des frontières terrestres. Il faut donner au grand public des informations exactes et pertinentes sur la flambée d’Ebola et les mesures prises pour réduire le risque d’exposition. Les États doivent se préparer et ensuite s'empresser à contrôler leur état de préparation et de planification en formant leur personnel comme il faut et en tenant des simulations. Liens utiles • OMS – Déclaration sur la réunion du Comité d’urgence et recommandations 4. Quel est présentement le niveau de risque pour les Canadiens ? Bien qu’il soit possible qu’une personne infectée arrive au Canada, le risque pour les Canadiens est présentement considéré comme étant très faible. Aucun cas n’a été déclaré au Canada. L’Agence de la santé publique du Canada (ASPC) a émis des Conseils de santé aux voyageurs, recommandant d’éviter tout voyage non essentiel en Guinée, au Libéria et en Sierra Leone, et d’adopter des précautions particulières si l’on voyage au Nigéria, au Sénégal ou à la République démocratique du Congo. Si un cas possible ou suspect survient au Canada, on s’attend à ce qu’il soit identifié pendant le voyage, aux douanes ou lors d’un premier contact avec un professionnel de la santé, et à ce que les mesures de protection appropriées soient alors prises. Le Canada détient les protocoles et les ressources nécessaires pour détecter et prendre en charge des cas d’Ebola et pour procéder aux investigations requises. Les tests diagnostiques peuvent être faits par le Laboratoire national de microbiologie (LNM) et les établissements de santé ont la capacité de prendre en charge des cas possibles ou suspects tout en implantant les mesures appropriées de prévention et contrôle des infections. Quant à la détection à l’entrée au pays, la Loi sur la quarantaine permet d’identifier et de prendre en charge les voyageurs malades. L’ASPC fournit de l’information pertinente pour le public et pour les voyageurs. Liens utiles • • • ASPC – Un message de l’administrateur en chef de la santé publique du Canada [30 septembre 2014] ASPC – Document d'information - Réponse du Canada à l’éclosion d’Ebola en Afrique de l’Ouest Gouvernement du Canada – Conseils de santé aux voyageurs 5. Quelles mesures devrait-on prendre pour un cas suspect ou un contact ? • Maladie à virus Ebola (MVE) : Professionnels de la santé Classification des cas L'Agence de santé publique du Canada (ASPC) et chaque juridiction provinciale/territoriale ont une définition de cas pour des fins de déclaration. De plus, dans le contexte de l'éclosion actuelle, l'ASPC et certaines juridictions ont développé des lignes directrices pour des fins de prise en charge et de prévention et contrôle des infections. • • ASPC - Définition nationale de cas : maladie à virus Ebola (MVE) ASPC - Prise en charge par la santé publique des cas de maladie humaine et de leurs contacts en lien avec la Maladie à Virus Ebola (MVE) Déclaration Un patient sous investigation pour la maladie à virus Ebola doit être déclaré immédiatement selon les protocoles provinciaux et territoriaux en place. Les provinces et les territoires doivent prévenir le Centre des opérations du portefeuille de la Santé de l'Agence de la santé publique du Canada et fournir les antécédents cliniques de la maladie du patient en composant le 7661. 1-800-545- Le Répertoire des maladies à déclaration obligatoire du CCNMI précise les définitions des fièvres hémorrhagiques virales (incluant l'Ebola) dans chaque juridiction du Canada. • ASPC - Maladie à virus Ébola (MVE) Formulaire de déclaration de cas Analyses de laboratoire Les analyses de laboratoire pour un patient sous investigation pour la maladie à virus Ebola ne doivent être faites que sous des conditions d’évaluation continue du risque et en suivant les procédures de biosécurité correspondantes, pour lesquelles l’ASPC fournit des lignes directrices provisoires. Les cultures virales pour Ebola ne peuvent être faites que dans un laboratoire avec niveau de confinement 4. Le Laboratoire national de microbiologie est le seul au Canada à avoir ce niveau de confinement. Si un test diagnostique pour la maladie à virus Ebola est requis, les professionnels de la santé et les laboratoires doivent contacter le laboratoire de santé publique de leur province afin d’assurer une coordination avec le LNM. Prévention et contrôle des infections (PCI) L’ASPC, l’OMS et les Centers for Disease Control and Prevention (CDC) américains ont émis des lignes directrices sur les pratiques de PCI à implanter dans un contexte de soins de santé, incluant les mesures environnementales et de gestion de la literie et du matériel jetable. L’ASPC fournit également des lignes directrices sur les pratiques d’hygiène dans les moyens de transports pour passagers et dans les terminaux. Certaines juridictions provinciales/territoriales on développé des lignes directrices de prévention et contrôle des infections dans le contexte de l’éclosion actuelle. • ASPC - Directive provisoire - Maladie du virus d'Ebola : Mesures de prévention et de contrôle des infections à la frontière, dans les établissements de santé et d'autosurveillance à la maison [mise à jour 12 septembre 2014] Identification des contacts L'ASPC a créé des lignes directrices pour la prise en charge des contacts étroits des cas de MVE.** Un contact étroit est défini comme une personne : • comprend, mais ne se limite pas à : un travailleur de la santé, un membre de la famille, un employé de pompes funèbres ou un bénévole, ayant prodigué des soins à un cas confirmé ou probable, ou qui a eu d'autres contacts physiques étroits avec le cas ou le corps de la personne décédée, contacts qui auraient pu causer une exposition non protégée à du sang ou à des liquides organiques du cas;*** OU • qui a été en contact avec des surfaces ou de l'équipement contaminés par le sang ou les liquides organiques d'un cas confirmé ou probable; OU • qui a travaillé dans un laboratoire où étaient manipulés des échantillons de cas confirmés ou probables et qui peut avoir été exposée sans protection à ces échantillons dans le cadre de son travail. ** Selon les définitions de cas canadiennes les plus récentes pour la surveillance de la MVE. ***L'exposition non protégée doit avoir eu lieu au cours de la période de contagion (c'est à dire, après l'apparition des symptômes chez le cas confirmé ou probable et avant que les tests de laboratoire n'aient confirmé l'absence du virus dans leurs fluides corporels). L’OMS recommande que la personne contact soit suivie pendant 21 jours après l’exposition. Certaines juridictions provinciales/territoriales on développé des lignes directrices pour la définition et la prise en charge des contacts. Liens utiles • • • • • • • • • • • • • Agence de la santé publique du Canada (ASPC) – Information pour les professionnels de la santé ASPC - Directive provisoire - Maladie du virus d'Ebola : Mesures de prévention et de contrôle des infections à la frontière, dans les établissements de santé et d'autosurveillance à la maison [mise à jour 12 septembre 2014] ASPC - Définition nationale de cas : maladie à virus Ebola (MVE) ASPC - Maladie à virus Ébola (MVE) Formulaire de déclaration de cas ASPC - Prise en charge par la santé publique des cas de maladie humaine et de leurs contacts en lien avec la Maladie à Virus Ebola (MVE) ASPC - Virus Ebola - Fiche technique santé-sécurité : Agents pathogènes ASPC – Pratiques d’hygiènes dans les moyens de transports et dans les terminaux ASPC - Lignes directrices provisoires en matière de biosécurité à l'intention des laboratoires OMS – Infection prevention and control guidance summary [en anglais] OMS - Ebola surveillance in countries with no reported cases of Ebola virus disease [en anglais] OMS - Interim guidance : Ebola event management at points of entry [en anglais] OMS – Définitions de cas et de contacts CDC – Prévention et contrôle des infections pour les hôpitaux américains (anglais seulement)