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Repères économiques
Enfin, l’effet de la richesse immobilière ferait passer les
chiffres de positifs à négatifs. Dans la simulation d’une
chute de 10 %, cela constitue une forte diminution de
2,6 points de pourcentage de la croissance de la demande
économique.
En combinant ces trois déterminants, la simulation d’une
baisse de 10 % amoindrit de 5,2 points de pourcentage la
croissance du PIB de la Chine au cours de l’année qui suit,
alors que la simulation d’une chute de 20 % soustrait
7,8 points de pourcentage au cours de l’année suivante.
Dans les deux cas, le choc économique est très important,
le pire scénario risquant tout simplement de précipiter
l’économie de la Chine vers son déclin (figure 3).
Les perspectives à court terme du
marché du logement
Les perspectives à court terme du marché du logement sont
fondées essentiellement sur notre évaluation du dynamisme
de certaines variables.
L’examen des liens entrecroisés de l’offre sur le marché
du logement de la Chine donne une image assez modérée
(figure 4). En ce qui concerne les prix des logements, ils
enregistrent une hausse robuste, mais non extrême, d’après
les normes chinoises, de 9 % par année, et leur trajectoire
décélère quelque peu.
Ces résultats constituent des nouvelles douces-amères. À
court terme, un marché du logement terne et en perte de
vitesse annonce une baisse du soutien économique. Mais
surtout, cela annonce que le marché du logement ne subit
pas de surchauffe évidente ou ne se prépare pas à des
difficultés à court terme.
Trop de logements ?
Voyons maintenant les perspectives à moyen et à long
termes. Dans les deux cas, elles reposent sur une question
fondamentale, à savoir si la Chine compte trop de logements
par rapport à ses besoins.
Pour commencer, les comparaisons à l’échelle internationale
sont préoccupantes. La Chine est davantage tributaire des
investissements résidentiels que tout autre pays que nous
avons examiné.
Heureusement, trois autres facteurs justifient, du moins en
partie, le boom de la construction en Chine.
L’accession à la propriété en Chine est encore un
phénomène récent et, après plusieurs générations de sous-
investissements, il y a évidemment beaucoup de rattrapage
à faire.
La Chine a rapidement prospéré et a créé la capacité
financière nécessaire à d’importantes améliorations
résidentielles.
L’urbanisation demeure une tendance majeure en Chine, la
population urbaine augmentant d’environ 3 % par année,
ce qui est le principal facteur de la demande pour les
constructeurs.
Ces facteurs ne dissipent pas complètement notre
préoccupation entourant le surinvestissement de la Chine
dans l’immobilier, mais ils l’atténuent.
Examen de l’offre et de la demande de logements en Chine
Nous estimons que la Chine achève la construction de
6,7 millions de nouveaux logements urbains par année.
Cependant, si l’on rajuste cette cadence qui semble
vertigineuse en fonction de la population gigantesque du
pays, la Chine produit environ 30 % de logements de plus
par personne que les États-Unis et légèrement moins que
le Canada.
Bien sûr, le facteur déterminant est d’établir si la Chine
construit trop de logements par rapport à l’état stationnaire
de la demande. Étonnamment, nous estimons que la Chine
a besoin d’environ 9,0 millions de nouveaux logements
urbains par année. En fait, le pays ne construit pas assez
(figure 5).
Bien que cela soit rassurant, c’est loin d’être la fin du débat.
C’est une chose que de vouloir harmoniser le flux de l’offre
et la demande de logements, mais cela n’élimine pas la
possibilité d’une disparité persistante dans le niveau sous-
jacent de cette offre et de cette demande. Examinons-les
un à un.
Figure 4 : L’activité semble maîtrisée sur le marché du
logement chinois
Nota : Les terrains acquis sont destinés à tous les types de constructions, pas
seulement à la construction résidentielle. Les ventes de logements englobent
les unités nouvelles et existantes. Le code couleur du rythme précise si le
rythme de l’activité tend vers le niveau de la demande durable ou s’il s’en
éloigne. Sources : Haver Analytics, RBC GMA
Niveau par
rapport à la
demande durable Rythme
A) Acquisition de terrains Légèrement
inférieur Ralentissement
B) Nouvelles constructions Légèrement
supérieur Ralentissement
C) Constructions achevées Inférieur Ralentissement
D) Ventes de logements Inférieur Stable
Dans l’ensemble Légèrement
inférieur Ralentissement