Correspondances en Onco-Théranostic - Vol. I - n° 1 - janvier-février-mars 2012
28
BRAF en oncologie
dossier thématique
L’épidémiologie moléculaire
pour accélérer la personnalisation
thérapeutique
D’après la 3e Journée de médecine translationnelle
et cancer du poumon
Coordonnateur: Jacques Cadranel (Paris) Sommaire
Éditoriaux
• Jacques Cadranel
• Gérard Zalcman
Les autorisations de mise sur le marché
conditionnées dans les cancers bronchiques
non à petites cellules aujourd’hui et demain
D’après la communication de D. Moro-Sibilot (Grenoble)
Quels biomarqueurs
pour quels traitements ?
• L’addiction oncogénique, une opportunité thérapeutique
• Résistances secondaires et thérapeutiques ciblées
• Personnaliser les traitements en dehors de l’addiction oncogénique
Comment développer
les biomarqueurs théranostiques ?
• De l’hypothèse à la validation
• De la validation à l’intégration dans un essai thérapeutique
• De l’essai thérapeutique à la diffusion en population générale
Comment accélérer
la personnalisation thérapeutique ?
• Projet Bio-France INCa/IFCT, un accès direct aux biothérapies
• Couple biomarqueur/thérapie ciblée,
un nouveau modèle de développement
• L’assurance qualité, une obligation sanitaire
Entretien avec Bernard Milleron
Entretien avec Frédérique Nowak
Supplément 1 au n° 3 vol. XXI
Mars 2012
Contact
Badia Mansouri : 01 46 67 62 74
Numéro réservé aux abonnés
Numéro réservé aux abonnés
Numéro réservé aux abonnés
D’autres stratégies thérapeutiques très séduisantes
sont des combinaisons de ces thérapies ciblées entre
elles – y compris celles inhibant la voie de signalisation
PI3-kinase, également impliquée dans l’oncogenèse du
mélanome (figure 4) – ou avec des immunothérapies. En
effet, il ne faut pas oublier qu’en parallèle des inhibiteurs
de BRAF, de MEK et d’autres protéines kinases, se déve-
loppe avec beaucoup de succès l’immunothérapie par
un anticorps anti-CTLA-4, l’ipilimumab (Yervoy®). Cette
immunothérapie non spécifique entraîne des réponses
chez environ 20 % des patients, indépendamment de
la présence d’une mutation de BRAF, et souvent très
prolongées. On envisage donc d’associer les thérapies
ciblées avec l’immunothérapie pour essayer d’obte-
nir des réponses non seulement fréquentes mais plus
durables et de combattre ainsi les résistances secon-
daires que l’on voit fréquemment apparaître sous
anti-BRAF. Un essai de phase I de combinaison entre
le vémurafénib et l’ipilimumab vient de commencer.
Conclusion
Des progrès majeurs ont été effectués ces dernières
années dans la compréhension de la biologie du méla-
nome et dans son traitement au stade métastatique. Les
inhibiteurs de BRAF, avec en tête de file le vémurafénib,
ont été développés très rapidement dans cette indica-
tion. Ils ont permis d’améliorer significativement le pro-
nostic de cette maladie et nous ont fait entrer dans l’ère
du traitement ciblé du mélanome. Des progrès restent
cependant à faire, et nous nous orientons progressive-
ment vers des stratégies de combinaisons thérapeu-
tiques afin de lutter contre les effets adverses et surtout
de contrer les résistances secondaires qui surviennent
fréquemment après quelques mois d’utilisation.
■
Conitd’intérêts.Caroline Robert est consultante pour Roche,
GSK et BMS.
Figure4. Schéma représentant les voies de signalisation des MAP-kinases et PI3-kinases. Les
différents types de mélanomes
(en haut)
comportent fréquemment des altérations d’une de
ces 2 voies. On s’oriente vers des stratégies de combinaisons de médicaments capables de bloquer
ces voies à différents niveaux.
NRAS
BRAF
50 % 15 %
MEK AKT 15 % 40 % deleted
Survie
Prolifération
PI3K PTEN
ERK mTOR
P16
CCND1
CDK4/6
2 %
1.
Davies H, Bignell GR, Cox C et al. Mutations of the BRAF gene
in human cancer. Nature 2002;417(6892):949-54.
2.Korn EL, Liu PY, Lee SJ et al. Meta-analysis of phase II coopera-
tive group trials in metastatic stage IV melanoma to determine
progression-free and overall survival benchmarks for future
phase II trials. J Clin Oncol 2008;26(4):527-34.
3.
Flaherty KT, Schiller J, Schuchter LM et al. A phase I trial of the
oral, multikinase inhibitor sorafenib in combination with car-
boplatin and paclitaxel. Clin Cancer Res 2008;14(15):4836-42.
4.Hauschild A, Agarwala SS, Trefzer U et al. Results of a
phase III, randomized, placebo-controlled study of sorafenib
in combination with carboplatin and paclitaxel as second-line
treatment in patients with unresectable stage III or stage IV
melanoma. J Clin Oncol 2009;27(17):2823-30.
5.Bollag G, Hirth P, Tsai J et al. Clinical efficacy of a RAF inhibitor
needs broad target blockade in BRAF-mutant melanoma.
Nature 2010;467(7315):596-9.
6.Flaherty KT, Puzanov I, Kim KB et al. Inhibition of muta-
ted, activated BRAF in metastatic melanoma. N Engl J Med
2010;363(9):809-19.
7.Ribas T, Kim K, Schuchter L et al. BRIM-2: An open-label,
multicenter phase II study of vemurafenib in previously trea-
ted patients with BRAF V600E mutation-positive metastatic
melanoma. J Clin Oncol 2011;29(suppl.):abstr. 8509.
8.
Chapman PB, Hauschild A, Robert C et al. Improved survival
with vemurafenib in melanoma with BRAF V600E mutation.
N Engl J Med 2011;364(26):2507-16.
9.Oberholzer PA, Kee D, Dziunycz P et al. RAS mutations are
associated with the development of cutaneous squamous cell
tumors in patients treated with RAF inhibitors. J Clin Oncol
2012;30(3):316-21.
10.Hatzivassiliou G, Song K, Yen I et al. RAF inhibitors prime
wild-type RAF to activate the MAPK pathway and enhance
growth. Nature 2010;464(7287):431-5.
11.Poulikakos PI, Zhang C, Bollag G, Shokat KM, Rosen N.
RAF inhibitors transactivate RAF dimers and ERK signalling
in cells with wild-type BRAF. Nature 2010;464(7287):427-30.
12.
Arnault JP, Wechsler J, Escudier B et al. Keratoacanthomas
and squamous cell carcinomas in patients receiving sorafenib.
J Clin Oncol 2009;27(23):e59-61.
13.
Arnault JP, Mateus C, Escudier B et al. Skin tumors induced
by sorafenib; paradoxical RAS-RAF pathway activation and
oncogenic mutations of HRAS, TP53 and TGFBR1. Clin Cancer
Res 2012;18(1):263-72.
14.
Goudie DR, D’Alessandro M, Merriman B et al. Multiple self-
healing squamous epithelioma is caused by a disease-specific
spectrum of mutations in TGFBR1. Nat Genet 2011;43(4):365-9.
15.Dalle S, Poulalhon N, Thomas L. Vemurafenib in melanoma
with BRAF V600E mutation. N Engl J Med 2011;365(15):1448-9.
16.
Heidorn SJ, Milagre C, Whittaker S et al. Kinase-dead BRAF
and oncogenic RAS cooperate to drive tumor progression
through CRAF. Cell 2010;140(2):209-21.
17.Nazarian R, Shi H, Wang Q et al. Melanomas acquire resis-
tance to B-RAF(V600E) inhibition by RTK or N-RAS upregulation.
Nature 2010;468(7326):973-7.
18.Poulikakos PI, Persaud Y, Janakiraman M et al. RAF inhibitor
resistance is mediated by dimerization of aberrantly spliced
BRAF(V600E). Nature 2011;480(7377):387-90.
19.
Wagle N, Emery C, Berger MF et al. Dissecting therapeutic
resistance to RAF inhibition in melanoma by tumor genomic
profiling. J Clin Oncol 2011;29(22):3085-96.
20.Keeford R, Long G, Arkenau HT et al. Selective inhibition of
oncogenic BRAF V600E/K/D by GSK2118436: Evidence of clinical
activity in subjects with metastatic melanoma. Pigment Cell
Melanoma Res 2010;23:912.
21.
Infante J. Phase I/II study to assess safety, pharmacoki-
netics, and efficacy of the oral MEK 1/2 inhibitor GSK1120212
(GSK212) dosed in combination with the oral BRAF inhibitor
GSK2118436 (GSK436). J Clin Oncol 2011;29(suppl.):abstr.
CRA8503.
Références