S376 tisme et étaient confirmées par une imagerie adaptée, tout en éliminant une fracture métastatique. L’ostéodensitométrie révélait une ostéopénie. Les patients n’avaient aucun facteur de risque d’ostéoporose, de corticothérapie au long cours ou d’altération des axes hypophysaires. Le bilan phosphocalcique (Tableau 2) retrouvait une élévation des marqueurs de résorption osseuse, une carence en vitamine D et pour le patient no 2, une hyperparathyroïdie sans anomalie phosphocalcique, possiblement réactionnelle à une hypovitaminose D. Les patients ont été traités par antalgique sans immobilisation, par supplémentation vitamino-calcique et biphosphonates permettant une évolution favorable. Devant un échappement au traitement dans le premier cas et une réponse complète dans le second, les MEKi ont été arrêtés (Fig. 1 et 2). Discussion La littérature ne rapporte pas d’ostéopénie sous MEKi. Nous avons incriminé les MEKi devant l’absence de fracture secondaire, de facteur de risque ou de thérapie ostéopéniante. Des altérations au long cours du métabolisme osseux sont décrites avec d’autres classes d’inhibiteur de tyrosine kinase (ITK) tel que l’imatinib, hypophosphatémie, hypocalcémie non compensée par une hyperparathyroïdie réactionnelle ou encore diminution de la densité minérale osseuse contrastant avec l’augmentation du volume trabéculaire. Le métabolisme osseux résulte de l’équilibre entre ostéoclastes et ostéoblastes régulé par différentes cytokines/facteurs de croissance et récepteurs tels que PDGFR, C-Kit, M-CSF, RANK eux-mêmes activant différentes voies de signalisation dont la voie MAPKinase. L’action des ITK sur le métabolisme osseux relève probablement d’une interférence sur l’une de ces voies, pouvant expliquer l’ostéopénie constatée. Conclusion Les TC permettent l’allongement de la survie, au prix de l’apparition d’ES à long terme. Leur reconnaissance et leur prise en charge précoce sont primordiale pour assurer une qualité de vie satisfaisante aux patients. Les MEKi devrait être associés à un apport vitamino-calcique suffisant et à la surveillance de la densitométrie pouvant conduire à un traitement anti-résorptif. Mots clés Anti-MEK ; Mélanome métastatique ; Ostéopénie Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. 夽 Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : http://dx.doi.org/10.1016/j.annder. 2016.10.004. http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2016.09.601 JDP 2016 du lobe pariétal gauche. Le patient était en excellent état général, parfaitement asymptomatique. Compte tenu d’un statut mutationnel BRAFV600E positif, un traitement par vémurafénib et cobimétinib était introduit. Après 12 jours de traitement, il était admis dans notre service pour confusion, céphalées, trouble du comportement et du langage. L’examen clinique retrouvait une HTA (190/90 mmHg) isolée. Les examens biologiques montraient une élévation de la CRP (57 mg/L) et une insuffisance rénale aiguë modérée. L’IRM cérébrale retrouvait des hypersignaux T2 FLAIR au niveau cortical et sous-cortical en faveur dans le contexte d’une méningite néoplasique avec œdème périlésionnel (Fig. 1). À ce stade, des soins de supports étaient débutés en plus d’un traitement par nicardipine intraveineuse. Le patient s’améliorait de façon spectaculaire en 7 jours, avec un contrôle de la tension artérielle. Une ponction lombaire était alors réalisée et retrouvait une protéinorachie modérée, une glycorachie basse sans cellules tumorales ni anticorps antineuronaux ou agents infectieux. Les explorations auto-immunes, infectieuses et hormonales étaient normales. À l’IRM, on objectivait une disparition quasi complète de l’œdème cérébral et des hypersignaux précédemment décrits (Fig. 2). Il ne persistait que la lésion pariétale gauche connue et stable. Sur l’ensemble de ces données, le diagnostic de PRES induit par la combinaison vémurafénib et cobimétinib a été retenu. Discussion La physiopathologie du PRES est mal connue. L’hypothèse principale serait une perte de l’autorégulation cérébrale et une dysfonction endothéliale, touchant principalement les lobes pariétaux et occipitaux. Dans notre cas, une des explications pourrait être une altération directe de la barrière endothéliale par le traitement combiné. Conclusion À notre connaissance, nous rapportons le premier cas de PRES induit par la combinaison vémurafénib—cobimétinib. En raison d’une utilisation de plus en plus importante de ce type de thérapie, les cliniciens doivent être informés de cet effet secondaire potentiel. Mots clés Mélanome ; Syndrome d’encéphalopathie postérieure réversible ; Thérapies ciblées Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. 夽 Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : http://dx.doi.org/10.1016/j.annder. 2016.10.004. http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2016.09.602 P327 Syndrome d’encéphalopathie postérieure réversible induit par la combinaison vémurafénib—cobimétinib夽 P.-M. Dugourd 1,∗ , F. Boukari 1 , M. Chassang 2 , L. Mondot 3 , T. Passeron 1 , J.-P. Lacour 1 , H. Montaudié 1 1 Dermatologie 2 Imagerie médicale, hôpital Archet 2 3 Imagerie médicale, hôpital Pasteur 2, Nice, France ∗ Auteur correspondant. Introduction Le traitement combiné par vémurafénib et cobimétinib est associé à une augmentation significative de la survie globale des patients atteints de mélanome métastatique BRAFV600E muté. Les effets secondaires les plus fréquents sont les troubles gastro-intestinaux, une photosensibilité, la fièvre et des arthralgies. Nous rapportons, à notre connaissance, le premier cas de syndrome d’encéphalopathie postérieure réversible (PRES) induit par ce traitement combiné. Observations Un patient de 68 ans, sans antécédents notables, avait en novembre 2015 l’exérèse d’un mélanome SSM du tronc stade IIB AJCC (Breslow 7 mm, index mitotique élevé, non ulcéré). Des métastases pulmonaires et axillaires étaient diagnostiquées 4 mois plus tard. L’IRM cérébrale retrouvait une métastase au niveau P328 Réaction médicamenteuse inflammatoire multisystémique induite par l’association anti-BRAF/anti-MEK : implication de l’IL6 ?夽 E. Wierzbicka-Hainaut ∗ , M. Naji Dermatologie, CHU de Poitiers, Poitiers, France ∗ Auteur correspondant. Introduction Nous rapportons 2 cas de réaction multisystémique inflammatoire induite par dabrafénib et trématinib. Observations Une patiente de 73 ans était traitée depuis avril 2015 par dabrafénib et tramétinib pour un mélanome métastatique (BRAF V600E). À J30, la patiente développait un tableau de méningo-encéphalite fébrile, une diarrhée et des myalgies. Il existait un syndrome inflammatoire (CRP 94 mg/l), une cytolyse (< 5 N) et une élévation des CPK (1,5 N). Les hémocultures, l’ECBU, les sérologies virales ne montraient pas d’infection. La ponction lombaire était normale. Les symptômes régressaient 10 jours après l’arrêt du traitement. En juin, quelques heures après la reprise du traitement à dose réduite, la fièvre, les céphalées et les troubles digestifs récidivaient avec une uvéite antérieure aiguë. La CRP était à 184 mg/l. Les symptômes régressaient en 3 semaines. Quatre mois