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TRAUMATISÉS GRAVES : TRAUMATISÉ THORACIQUE
(contenu liquidien ou aérique) ou, dans certaines situations très critiques par la
réalisation d’une thoracostomie de sauvetage
(1, 3, 5)
. Les différentes techniques
de drainage thoracique sont devenues banales dans des disciplines telles que la
médecine d’urgence, l’anesthésie-réanimation, et bien sûr la chirurgie.
Parmi les points importants, il faut retenir que :
– l’exsufflation à l’aiguille est une technique peu efficace pour décomprimer un
patient hémodynamiquement instable,
– la décompression de la cavité pleurale au doigt (thoracostomie) est un objectif
prioritaire lors de la prise en charge d’un patient instable, alors que le drainage
et la mise en place d’un drain sont secondaires,
– la technique de drainage thoracique doit être adaptée pour minimiser les
complications infectieuses et mécaniques : elle comprend une asepsie parfaite,
l’exploration digitale du trajet de drainage et le guidage du drain sans trocart.
2. Description, avantages et inconvénients des techniques
permettant l’évacuation d’un épanchement thoracique
aérien et/ou liquidien
2.1. Exsufflation à l’aiguille
En préhospitalier, en cas de forte suspicion clinique de pneumothorax suffocant
et sans confirmation radiologique possible, la ponction simple peut permettre
d’améliorer une situation clinique difficile et confirmer le diagnostic d’épanche-
ment aérique compressif. Cette technique est simple, rapide, et sans contre-indi-
cation
(1)
. Après désinfection cutanée rapide, la ponction est classiquement
réalisée au niveau du 2
e
espace intercostal, sur la ligne médio-claviculaire ; cette
ponction peut se faire aussi au niveau du 4
e
espace intercostal sur la ligne médio-
axillaire. Dans les deux cas, la ponction nécessite un trocart de type cathéter vei-
neux court monté sur une seringue avec le vide à la main, en passant le long du
rebord supérieur de la côte inférieure, afin d’éviter une lésion du paquet vasculo-
nerveux intercostal. Une fois l’apparition d’air dans la seringue, le cathéter est
désadapté de la seringue, permettant à l’air de s’échapper spontanément, et
l’espace pleural est ainsi ramené à la pression atmosphérique. Cette technique
libère la surpression pleurale mais ne permet pas le drainage d’un épanchement
aérique dans sa totalité, raison pour laquelle un drainage classique devra être
proposé secondairement. Les échecs de cette technique peuvent être liés à une
mauvaise indication (classique en cas d’intubation sélective) avec risque
d’hémo/pneumothorax, ou à l’utilisation de cathéters trop courts et/ou de calibre
insuffisant. Près de 40 % des échecs seraient ainsi en relation avec une longueur
insuffisante de l’aiguille
(6)
. De plus, dans une étude scannographique récente,
il a été montré qu’une aiguille de 4,5 cm de longueur était insuffisante chez 10
à 20 % des hommes et 25 à 35 % des femmes
(7)
. Il est donc proposé d’utiliser
une aiguille d’au moins 5 cm de longueur
(8)
.