- irréversible : c'est-à-dire que les liquides et l'air ne doivent jamais pouvoir retourner
vers le patient : pour cela il faut deux choses : un récipient pour recueillir le liquide et
un système dit antiretour qui interdit le passage de l'air ou du liquide vers le patient.
Plusieurs systèmes antiretour sont possibles. Le plus simple est réalisé par une
poche à urine comme récipient et une valve unidirectionnelle de Heimlich entre le
blessé et la poche. En l'absence de valve de Heimlich, un doigt de gant fendu et
noué sur le drain peut en tenir lieu mais reste cependant d'efficacité moyenne (la
poche à urine doit être percée pour permettre l'évacuation de l'air). Autrement, un
système avec un bocal et de l'eau (figure n° 5) fait à la fois office de récipient et de
dispositif antiretour. Le tuyau venant du drain (patient) est plongé dans l'eau de 2 cm
ce qui interdit à l'air de revenir, un tube court ne plongeant pas dans le liquide où un
orifice fait communiquer le bocal avec l'atmosphère. Ainsi toute ré-entrée d'air est
impossible lors des mouvements inspiratoires mais une remontée liquidienne est
toujours possible lors de mouvements très amples et, il faut, pour l'éviter, que le
bocal soit au moins à 40 cm au-dessous du thorax du patient. Il est donc important
que ces patients ne soient pas allongés par terre ; au fur et à mesure que le niveau
du liquide monte, l'aspiration devient moins efficace et il faut changer le bocal ou
remonter le tuyau dans le liquide ; des dispositifs plus efficaces (mais plus
compliqués) avec deux, voire trois bocaux peuvent aussi être utilisés.
- Aspiratif : l'idéal est de raccorder le (ou les bocaux) à une aspiration, ce qui facilite
la vidange pleurale et la ré-expansion pulmonaire ; mais ceci est souvent impossible
dans des structures limitées car on dispose rarement de source de vide et l'on peut
avoir recours à d'autres solutions : siphonnage simple où l'évacuation du liquide se
fait par simple gravité et qui peut être efficace si le drainage est parfaitement surveillé
; traite régulière de la valve de Heimlich par le blessé lui-même ou par son entourage
après éducation ; aspiration discontinue plusieurs fois par jour en fonction des
disponibilités du matériel et des infirmiers, en utilisant une aspiration à pied type
Pedavid ou un petit aspirateur électrique.
- Un dispositif de retransfusion. Il faut citer l'intérêt de l'autotransfusion (figure n° 6)
dans une structure où les disponibilités en produits sanguins sont limitées. Le sang
recueilli dans une poche à urine pourra être immédiatement retransfusé au patient
après filtrage en utilisant une tubulure de transfusion.
Il faut souligner que lorsque l'on appareille un drain thoracique, un des principaux
problèmes est celui des raccords. Si l'on ne dispose pas de raccords du commerce,
il est généralement facile d'en fabriquer avec des bouts de tuyaux et de caoutchouc.
Il est donc indispensable que tout médecin ou infirmier isolé ait prévu, avant de
recevoir en urgence un traumatisé du thorax, et en fonction du matériel dont il
dispose, les différents raccords nécessaires depuis le patient jusqu'au dispositif de
recueil ou de retransfusion. Un système complet et cohérent doit ainsi être prêt et
stérilisé. Il faut vérifier régulièrement le montage : drains, tuyaux, raccords. Tous les
raccords doivent être apparents et non dissimulés par des pansements pour éviter
qu'ils ne se désadaptent sans que l'on s'en aperçoive.