Dre Lisa TopoLnik - Université Laval

publicité
Rencontre annuelle IRSC - ULAVAL
Épilepsie : les neurones perdent le contrôle
Dre Lisa Topolnik
Faculté des sciences et de génie
L’épilepsie en bref
Retombées
Chez l’humain, les épilepsies affectent près de 50 millions de
personnes autour du monde, sans égard au sexe ou à la race.
La forme la plus fréquente de la maladie est l’épilepsie du lobe
temporal. Elle résulte d’une décharge neuronale excessive dans
le système nerveux central.
Les résultats de cette recherche vont
éclaircir les règles de communication
entre les cellules inhibitrices. Ils permettront donc de mieux cerner le traitement de l’information dans les
réseaux de neurones. Plus précisément, ils assureront une meilleure
compréhension du fonctionnement du réseau de neurones dans
l’hippocampe sain et des changements qui s’y déroulent chez les
animaux souffrant d’épilepsie du lobe temporal.
Pour la majorité des patients, l’origine de l’épilepsie se trouve dans
l’hippocampe, une structure qui joue un rôle important dans la
mémoire et l’apprentissage. Dans cette structure, toutes les étapes
de traitement de l’information sont contrôlées par une population
de cellules inhibitrices. Il existe aussi une sous-­population unique
d’interneurones inhibiteurs qui sont spécialisés dans l’innervation
d’autres cellules inhibitrices. Ces interneurones sont comme des
chefs d’orchestre : ils synchronisent les ensembles neuronaux
et contrôlent tout le circuit hippocampique.
Ultimement, ils permettront la détermination de mécanismes sousjacents à l’expression de l’épilepsie chez l’humain et conduiront
à des traitements de qualité supérieure.
À plus long terme, l’objectif est de découvrir de nouvelles cibles
cellulaires jouant un rôle dans le contrôle de l’inhibition.
Or, chez les patients atteints d’épilepsie du lobe temporal, ces
interneurones se trouvent en plus petites quantités. Comprendre
en détail leur organisation fonctionnelle et comment ils exercent
leur contrôle inhibiteur à l’intérieur de l’hippocampe est donc une
clé pour comprendre la maladie.
En ce sens, cette recherche est importante pour le développement
de nouvelles thérapies pour soigner l’épilepsie et la schizophrénie.
Par exemple, nous pourrions développer des sondes optogénétiques qui aideront les patients atteints à contrôler l’activité de
certaines régions du cerveau.
Résumé du projet de recherche
Collaboration et équipe
Notre objectif est de comprendre les mécanismes du contrôle inhibiteur des circuits de neurones. Vu le rôle central des interneurones
inhibiteurs, c’est sur eux que portent nos efforts. Nous explorons
leur organisation et leur fonctionnement au sein de la hiérarchie
de neurones et quels changements ils opèrent quand le cerveau
devient malade.
L’équipe de recherche de la Dre Lisa Topolnik comprend quatre
étudiants des cycles supérieurs et deux professionnels de recherche qui travaillent en collaboration avec les groupes du Dr Simon
Thibault (COPL, Université Laval) et du Dr Karl Deisseroth (Stanford
University, États-Unis) en conception optique et en application
des outils optogénétiques.
Pour cette étude, nous comptons sur des animaux modifiés génétiquement dans lesquels ces interneurones sont associés à un
marqueur fluorescent. En utilisant une combinaison de microscopie
biphotonique, d’électrophysiologie et d’outils optogénétiques, nous
pouvons suivre à la trace et de façon précise les interneurones dans
ces animaux vivants. Nous verrons comment ils sont activés dans
l’hippocampe et pourrons comparer leur rôle de chef d’orchestre
dans un cerveau sain et un autre malade.
Biographie
Dre Lisa Topolnik a obtenu son doctorat de l’Institut Bogomoletz
de Physiologie d’Ukraine en 2000. Elle a ensuite fait des études
postdoctorales à l’Université Laval avec le groupe du Dr Mircea
Steriade, et à l’Université de Montréal avec le Dr Jean-Claude
Lacaille. En 2007, elle est revenue à l’Université Laval en tant que
professeure adjointe et a reçu la subvention du Programme d’appui
aux professeurs universitaires (APU) du Conseil de recherches
en sciences naturelles et en génie du Canada (CRSNG), qui lui
permet de se concentrer sur la recherche.
Téléchargement