Le KCE cherche, par l’obligation de conseillers neutres, à augmenter l’utilisation des formes
alternatives de dialyse. En réalité, il y a eu dans les dernières années une importante
substitution de l’hémodialyse hospitalière vers les traitements moins coûteux. Les données du
GNFB (Groupement des Néphrologues Francophones de Belgique) et du NBVN
(Nederlandstalige Belgische Vereniging voor Nefrologie) montrent que plus de 60% des
patients en insuffisance rénale terminale sont actuellement traités par transplantation ou par
une des formes moins coûteuses de dialyse extrahospitalière (dialyse low-care ou à domicile).
Il ressort également de ces chiffres que ce shift de l’hémodialyse hospitalière vers les formes
moins coûteuses de traitement a été effectué sans augmentation de la mortalité, et ce malgré
une augmentation de la comorbidité des patients. Les courbes de survie des patients dialysés,
une fois corrigées pour l’âge et la comorbidité, sont meilleures en Belgique que dans les pays
avoisinants. Les néphrologues ont donc fait des efforts importants pour accroître la part des
formes de dialyse moins coûteuses. Enfin, selon le rapport des guidelines devraient être
établis sur le choix de la modalité de dialyse : aucune guideline internationale de ce type
n’existe à l’exception des guidelines françaises concernant la dialyse péritonéale. Il n’y a
aucune base scientifique pour guider le choix et la méthode de dialyse : le rapport du KCE
constate lui-même l’absence de différence d’efficacité et de mortalité entre les différents types
de dialyse, si l’on prend en compte la comorbidité des patients.
Le rapport du KCE attire enfin l’attention sur la différence entre le financement de
l’hémodialyse hospitalière via un forfait et un honoraire et le financement uniquement par un
forfait de l’auto-dialyse et de la dialyse péritonéale. « Dans sa configuration actuelle, le
système a incité les hôpitaux à développer l’hémodialyse en centre collectif plutôt que la DP,
alors que pour les néphrologues la rémunération à l’acte de l’hémodialyse hospitalière peut
rester l’option financièrement la plus intéressante ». Le GNFB et le NBVN veulent attirer