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1.3 - Le domaine technologique
1.3.1. La recherche scientifique
La société américaine est parmi les plus riches. La structure socio-économique américaine
favorise le succès des individus forts, intelligents, dynamiques et/ou créatifs, souvent au
détriment des faibles (« la survie des plus forts » : le Darwinisme social). L’enjeu du succès
est énorme.
De ce fait, la société américaine attire de partout dans le monde les chercheurs qui se
conforment à ce profil. Il suffit de vérifier les prix Nobel des chercheurs qui travaillent
dans des instituts américains pour se rendre compte que le développement scientifique de
pointe se situe souvent aux Etats-Unis, même si les chercheurs viennent d’ailleurs.
1.3.2 L’application (le développement et le marketing)
En plus, il existe aux Etats-Unis une mentalité orientée vers l’application qui cherche
comment transformer de manière proactive les résultats scientifiques en technologies
commerciales pour les exploiter avec profit. C’est cette combinaison de la science de
pointe et de la recherche proactive d’applications potentielles qui produit une économie
américaine dynamique à très haut degré d’innovation. Dans un premier temps, ces
innovations sont validées aux Etats-Unis (brevets protégés), pour être exportées ensuite
dans le monde entier afin de maximaliser le profit dans le cadre de l’économie globale.
Ces interventions au plan global dynamisent et rompent l’équilibre existant. Pour les
Américains, l’avantage est évident : ils appliquent ce qu’ils ont déjà essayé. L’hégémonie
américaine se manifeste par la nécessité de réagir qu’elle impose aux autres. Les autres
peuvent combattre, suivre, imiter, améliorer ; mais l’initiative réside aux Etats-Unis.
1.4- Le domaine culturel
La définition de ce qui est « culture » est passée de l’Europe aux Etats-Unis. Avec ce
changement de régisseur, la fonction de la culture a changé fondamentalement. Notre
culture est devenue une culture de marché, une culture de consommateur, une culture de
masse, une « low culture » ; la culture qui avait jadis, du moins en principe, pour fonction
principale de développer l’esprit et la réflexion critique, est devenue divertissement (TV,
films, Hollywood; pop music).
L’hégémonie américaine est également la cause de l’avènement de l’anglais comme langue
globale dans les contacts internationaux (communication ; transport ; World Wide Web;
Windows; commerce ; tourisme).
L’appartenance commerciale du concept de « culture » est renforcée par le discours
néolibéral de la démocratisation 4 . Ce discours est répandu par la publicité, d’origine
commerciale, et ses techniques s’appliquent partout dans le domaine public, donc aussi au
niveau de la culture. Ce qui se vend sur le marché est considéré comme acceptable.
4 Ce discours dit « démocratique » met l’accent sur la liberté d’initiative ‘égale pour tout le monde’, où
tous ont soi-disant les mêmes chances de réussite. Un discours romantique qui ne se préoccupe point
des limitations réelles, imposées par la pauvreté, l’éducation ou l’origine sociologique. Selon ce
discours ‘chacun parmi nous peut réussir et devenir riche’. En fait, la réalité américaine est beaucoup
plus dure ; c’est plutôt une société de classes hautement stratifiée, avec un régime policier qui met en
prison un pourcentage élevé de pauvres, surtout des hommes jeunes. Changer de classe économique
est exceptionnel, peut-être plus qu’en Europe où la classe dirigeante a (avait) la réputation d’être
rigide, cloisonnée.
La tenacité de ce discours démocratique parmi la classe moyenne américaine est due à sa bonne
stratégie de vente plus qu’à la réalité.