II) Une puissance multiforme dont le champ d’action est le monde et la chasse gardée le
continent américain
Ou comment l’impérialisme est-il révélateur d’une potestas sans égale ?
A) Le centre d’impulsion mondial
1) Le moteur incontournable de l’économie mondialisée
2) L’arbitre des enjeux internationaux
3) Un espace culturel global, fruit du soft power américain
B) Les éléments de la potestas américaine
1) Première puissance industrielle, agroalimentaire et prestataire de services
2) Le dollar, instrument de la puissance américaine
3) La matière grise et l’innovation
Cette extension de la puissance à la planète doit être mise en rapport avec la capacité inégalée
de cette nation à découvrir, occuper, encadrer, valoriser et exploiter un territoire considérée à l’origine
comme une terre nouvelle, inoccupée, inexploitée mais disposant d’un large potentiel. Face à ce
potentiel les Américains se sont forgés des instruments performants qui ont assuré leur domination sur
l’espace national qu’il s’agisse du cadre institutionnel, de l’aménagement des territoires, des
découvertes scientifiques et des innovations techniques. Ces instruments leur ont ainsi ouvert
les champs immenses de la maîtrise de l’espace, perçu comme une extension naturelle de leur espace
national. S’implanter à l’extérieur des frontières pour y acheter, vendre, produire illustre la dilatation
impériale des Etats-Unis. La potentia étasunienne est donc proportionnelle à la capacité à tirer profit
des atouts du territoire. La potestas américaine souligne quant à elle l’attractivité du pays et son
pouvoir de commandement à l’échelle internationale dans de nombreux secteurs stratégiques.
L’ensemble des éléments qui sont à l’origine de la puissance américaine ne doit toutefois pas
faire oublier les limites à l’hégémonie américaine. En effet, la stratégie du libre-échange a entraîné
d’importantes fractures sociales et géographiques et l’abandon de pans entiers de l’industrie nationale.
Par ailleurs, le modèle américain demeure très contesté, tant sur le plan intérieur (difficile intégration
des minorités) qu’extérieur (critiques de l’unilatéralisme et de l’impérialisme américain). Enfin, il faut
rappeler à quel point l’économie américaine est dépendante de ses créanciers, ce qui témoigne de sa
fragilité latente. Le géant américain ne constituerait-il donc pas finalement un colosse aux pieds
d’argile ?
Bibliographie :
ALLMANG Cédrick, Petites leçons de géographie, Paris, PUF, 2001
KISSINGER Henry, La nouvelle puissance américaine, Paris, Fayard, 2003
LEVY Jacques., LUSSAULT Michel, dictionnaire de la géographie et de l’espace des
sociétés, Paris, Belin, 2003
NOUAILHAT, Y.H, Les Etats-Unis, L’avènement d’une puissance mondiale, Paris, Editions
Richelieu, 1973
STECK Benjamin, La puissance américaine, Paris, Ellipses, 1994
VILBOUX Nicole, Les stratégies de la puissance américaine, Paris, Ellipses, 2002