Une transmissibilité moyenne mais une bonne efficience de capital Moyenne RICA 3 régions Moyenne RAD Ratios Efficacité économique des exploitations laitières dans le Grand Ouest Différence RAD/rica Capital transmissible/UTHF Capital transmissible/ UTH 102639 99152 92842 88399 -10% -11% Total Immobilisations VA/Capital d'exploitation 130486 30% 133171 35% 2% 16% RC/Capital d'exploitation 12% 18% 51% Tableau 5 - capital d’exploitation Les exploitations du RAD ne sont que légèrement plus transmissibles. Par contre le capital des exploitations du RAD est beaucoup plus efficace (+51%), autrement dit, avec un capital équivalent, les exploitations en agriculture durable génèrent plus de résultat. Les résultats sont issus d’une étude comparative des résultats comptables de 70 exploitations laitières en agriculture durable de Bretagne, Pays de Loire et Poitou-Charentes (moyenne sur 2/3 ans) et des références du Réseau d’Information Comptable Agricole (RICA) du MAAPAR (moyenne des spécialisés bovin lait - années 1999-2000-2001) des régions concernées. Des exploitations de taille équivalente Sur une surface (SAU) quasiment identique (54 ha pour le RICA, 56 ha pour le RAD), les exploitations du RAD disposent de moins d’UGB (74 pour le RICA, 64 pour le RAD), mais de plus de vaches laitières (37 pour le RICA, 45 pour le RAD) et emploient plus de personnes. La plus grande spécialisation des exploitations en lait du RAD (73% contre 67% pour le RICA) provient, en partie, de la conduite en système durable. Celle-ci se caractérisant par la réduction des charges plutôt que par la recherche de produits supplémentaires éventuellement liés à d’autres ateliers. L’agriculture durable, une chance pour l’emploi Pour une surface par actif (34 ha pour le RICA, 31 pour le RAD) et un litrage vendu par actif inférieurs , les exploitations en agriculture durable dégagent des meilleurs résultats (+5 500 €). Elles permettent de faire vivre plus de personnes sur même terrain, dans des conditions économiques plus que favorables. Cette bonne santé économique se retrouve dans le montant des prélèvements, satisfaisants et largement inférieur au résultat courant, contrairement au RICA ! Les exploitations de l’OTEX 41 semblent se décapitaliser … Cependant, le montant des prélèvements étant choisi par le ou les exploitants ce n’est pas un indicateur fiable et précis de la santé d’une exploitation. A l’opposé des grands courants actuels de l’agriculture, mécanisation toujours plus forte, productivité maximale par vache, par travailleur, par hectare, les exploitations du RAD démontrent de façon éclatante qu’il ne faut pas confondre productivité et efficacité, volume et rentabilité. Il faut ajouter l’incroyable différence environnementale dont les différences de coûts d’engrais et de traitements citées dans le corps de l’étude donne un aperçu. Cahier des charges du RAD : Ssurface minimale en herbe (55% de la SAU), surface maximale en maïs (environ 12% de la SAU), limitation de la fertilisation (50 UN sur prairies, 100 UN sur céréales d’hiver, O UN sur maïs), 2/3 de dose d’herbicide, 1 dose de fongicide, aucun insecticide et régulateur de croissance et plasticulture interdite. Ratios Taux de spécialisation lait (hors viande) Moyenne RICA Moyenne 3 régions RAD Différence de pourcentage entre le RAD et le RICA 67% 73% 10% 1,60 1,54 1,82 1,73 14% 12% 54 34 56 31 4% -9% UGB Quota en Litres 74 221 612 64 251 228 -13% 13% Quota/UTH Lait vendu en Litres 138 602 223 958 137 654 241 981 -1% 8% Lait vendu/UTH Effectif en vaches laitières 139 974 37 132 957 45 -5% 20% UTH UTHF SAU en ha SAU/UTH Comparaison générale Peu de maïs pour les durables Les critères de surface de maïs et de chargement sont les indicateurs des différences fondamentales de conduite du système. Si les exploitations du RICA ont un peu plus de cultures non fourragères (11%), la part de Surface Fourragère (SFP) dans la SAU est du même ordre de grandeur (79% pour le RICA, 85% pour le RAD), mais la part dévolue au maïs fourrager est deux fois et demie plus importante pour les exploitations du RICA (30% contre 11% pour le RAD). Ceci malgré un chargement SFP qui n’est pas considérablement plus élevée (1,73 pour le RICA ; 1,37 pour le RAD).. Moyenne RICA 3 régions Moyenne RAD Ratios SAU en ha Différence de pourcentage entre le RAD et le RICA 54 56 4% SFP en ha SFP en % de SAU 43 79% 47 85% 11% 6% Surface de Maïs en ha Maïs en % SFP Chargement SFP en UGB/ha SFP 13 30% 5 11% -61% -65% 1,73 1,37 -21% ares d'herbe / UGB 37,69 64,70 72% assolement et chargement Une valeur ajoutée de 10 000 € supérieure pour les durables Pour un produit courant identique, l’échantillon du RAD produit 11 000 € de valeur ajoutée supplémentaire avec une SAU équivalente, moins d’UGB et seulement 8 % de lait vendu en plus. Ramené aux 1 000 litres de lait vendu, les exploitations durables produisent 14% de valeur ajoutée en plus par litre de lait. La différence est du même ordre de grandeur pour l’EBE et le Résultat Courant. Ceci confirme que les exploitations RAD et RICA ont des fiscalités, des charges de main d’œuvre et des frais de foncier, fermage, loyers… similaires. L’efficacité économique des exploitations du RAD s’explique par une bien meilleure gestion des charges. Les économies se font sur les charges opérationnelles et les charges de mécanisation essentiellement. La plus-value ainsi créée dès le début du processus de production se « transmet » jusqu’au résultat courant. Ratios en € Moyenne RICA 3 régions Moyenne RAD Différence de pourcentage entre le RAD et le RICA Produit courant 108 928 111 235 2% Valeur ajoutée Valeur ajoutée par UTH Valeur ajoutée/1000 litre de lait vendu 53 335 33 399 64 443 35 416 21% 6% 238 266 11% VA/produit de l'activité EBE 49% 39 371 58% 48 515 19% 23% EBE par UTHF EBE/1000 litre de lait vendu 25 521 176 28 010 200 10% 14% Résultat courant Résultat courant par UTHF Résultat courant/1000 litre de lait vendu 20 775 13 476 32 483 18 704 56% 39% 93 134 44% comparaison économique Des économies de charges plutôt que des produits supplémentaires Moyenne RICA 3 Moyenne régions RAD Ratios en € Différence de pourcentage entre le RAD et le RICA Coût engrais Coût engrais /1 000 L de lait vendu 4 324 19,30 5,5 Coût de traitements des cultures Coût de traitements des cultures/1 000 L de lait vendu 2 642 1 205 11,80 5 Coût de semences 3 151 1 899 -40% 10 177 7 306 -28% 45,50 30,20 Coûts concentrés Coûts concentrés/1 000 L de lait vendu Production par vaches en Litres 6 011 1 317 5 646 -70% -54% -6% coûts des intrants et des concentrés Les systèmes à orientation plus herbagère ont un coût d’engrais 70 % moins élevé ! En favorisant les prairies associées, ils diminuent considérablement les frais de fertilisation et de semences. On retrouve là de façon éclatante l’intérêt des prairies à base de trèfle, qui durent de nombreuses années et qui s’auto fertilisent. Contraint par la charte du RAD à des seuils limites dans les traitements, les exploitations durables ont également un coût de produits phytosanitaires significativement moins important. Au total c’est une économie de 5500 € qui est faite à ce niveau, soit approximativement 100 € par hectare. La maîtrise des coûts alimentaires a également une grande importance sur l’efficacité économique. Le RAD réalise 28% d’économie sur les concentrés (achetés et intraconsommés). L’influence d’une diminution des concentrés sur la production par vache est visible (-6% pour le RAD). Cependant, au vu des résultats économiques détaillés auparavant, il est plus rentable d’économiser sur les charges via un système herbager, économe et autonome, quitte à augmenter légèrement son troupeau de vache, que d’intensifier et de développer un atelier de taurillon.