Quoi de plus classique
que le syndrome
mononucléosique ? Si
LabInfo s’y intéresse, c’est
que les examens de routine
offrent des possibilités
d’optimisation de nos
pratiques. Une démarche
bio-diagnostique bien
conduite permet en effet,
à condition de la revoir de
temps en temps, d’améliorer
la pertinence des soins.
Les biologistes sont en
effet lancés depuis huit
mois dans une démarche de
maîtrise médicalisée avec
la Cnamts, ce qui ne peut se
faire qu’avec la participation
des médecins prescripteurs.
C’est là notre vision de
l’interprofessionnalité : une
coopération et un échange
permanent sur nos pratiques
plutôt qu’un empiètement sur
nos champs de compétences
respectifs. Et ce, en faisant
simple, clair et percutant.
Et comme toujours, votre
biologiste Labster se tient à
votre disposition. N’hésitez
pas à échanger avec lui.
Richard Fabre
Président Labster
ÉDITORIAL UN SYNDROME, DES INFECTIONS
Un Syndrome mononucléosique (SMN) est l’expression d’une réaction immunitaire
due à une infection virale ou bactérienne. Sa forme la plus fréquente, la Mononucléose
infectieuse induite (MNI) résulte d’une primo-infection par le Virus d’Epstein Barr
(EBV) à l’âge adulte. Un SMN peut aussi être la conséquence d’autres infections
plus ou moins graves, notamment par le Cytomégalovirus (CMV), la toxoplasmose
et le HIV qui requière une prise en charge spécifique, d’où la nécessité de mener
l’enquête pour déterminer la cause du syndrome.
POSER LE DIAGNOSTIC DE LA PRIMO-INFECTION
Elle survient généralement au cours de l’enfance. Le virus reste ensuite présent dans
les lymphocytes et il peut être excrété de façon asymptomatique dans la salive et les
sécrétions génitales. La transmission se fait par contact « étroit », essentiellement par
la salive (« maladie du baiser ») et les relations sexuelles.
Plus de 80 % des adultes possèdent des anticorps contre l’EBV, et donc hébergent
le virus à l’état latent (non transmissible).
1. Des signes cliniques évocateurs
− fièvre ondulante (38-38,5°) ;
− fatigue marquée ;
− angine tenace avec difficultés pour déglutir (le purpura du voile du palais est très
évocateur de MNI) ;
− adénopathies notamment cervicales.
2. Un diagnostic cytologique
Demander un hémogramme car la MNI est caractérisée par la présence dans le
sang de grandes Cellules mono-nucléées hyper-basophiles (CMHB) correspondant
à des lymphocytes stimulés. La leucocytose s’élève vite entre 10 000 et 20 000/mm3
avec une lymphocytose comprise entre 50 et 90 %.
N.B. : Le diagnostic peut être porté à tort en cas de confusion des CMHB avec des
bastes (leucémie aigüe) ou des cellules lymphomateuses (lymphome malin).
TROUVER LA CAUSE
REMONTER LA PISTE DU VIRUS
Syndrome mononucléosique
et Mononucléose infectieuse
AGENT INFECTIEUX
Population
Interrogatoire
Incubation
Signes
Intensité du SMN
Diagnostic
EBV
Adolescent
et adulte jeune
Nouveau partenaire
4 à 6 semaines
Angine
Polyadénopathie
Splénomégalie
Rash cutané sous
ampicilline (90 % des cas)
+++
Sérologie
CMV
Adulte jeune
Notion
de contage
3 à 8 semaines
Fièvre isolée
Splénomégalie
Toux
++
Sérologie
VIH
Tous âges
Rapport sexuel à risque
Utilisation de drogue IV
2 à 8 semaines
Myalgies, arthralgies
Éruptions cutanées
Ulcération des muqueuses
Poly-adénopathies
+
Antigénémie p24 ou charge
virale + sérologie
TOXOPLASMOSE
Enfant, adolescent,
adulte jeune
Contact avec un chat
Consommation de
viande crue ou peu
cuite
5 jours à 3 semaines
Adénopathies
surtout cervicales
+/-
Sérologie
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LABINFO | N°27
Document édité par SAS LABSTER.
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A. Millaret, F. Pfaff, J. Peretti, D. Taourel, P. de Welle.
Imprimé par l’imprimerie Ménard 2721 La Lauragaise
31670 Labège • Parution décembre 2014
Numéro ISSN : 2104 - 2136
N°27