version tapuscrite - IEN 1er degré Côte

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Animation pédagogique Auxonne Val de Saône
16/01/2013
Dyslexie et troubles des apprentissages
Sylvie Chanussot
PLAN
Langage oral et langage écrit :
développement et aspects pathologiques
1) Acquisition du langage oral :
- compétences précoces
- étapes de développement
- compétences métalinguistiques
2) Retard – trouble – trouble complexe … dys…
- retard d’articulation / trouble d’articulation
- retard de la parole =
- retard/trouble de langage / dysphasie
3) Langage écrit
- apprentissage du langage écrit :
* code conscience phonologique
modèle de lecture à deux voies : assemblage et adressage
* compréhension : aspects linguistiques et culturels
- difficultés et troubles :
« mauvais lecteurs » = « faibles lecteurs »
dyslexiques (dyslexie phonologique, visuelle, mixte)
- prise en charge
4) « Mauvais lecteurs » / dyslexiques
« Faibles compreneurs »
5) Aspects rééducatifs (rééducation spécialisée, en classe)
1) Acquisition du langage oral :
Compétences précoces
Succion non nutritive – habituation – regard préférentiel …
- Compétences mathématiques
- Compétences linguistiques
• in utero sons, bruits…
•
•
bébé discrimine
bébé préfère
La plasticité cérébrale
Lésion
Récupération
Période « critique »
vision (chatons)
langage
…
Développement du langage oral :
Différents styles, rythmes d’entrée dans le langage : des jeux
phonatoires aux productions intentionnelles
0 à 2 mois
2 ou 3 mois
Vers 6 mois
12 mois
18 à 24 mois
Cris, vagissements
Jasis (gazouillements, roucoulements, bruits de gorge), lallations,
vocalisations
Babil, babillage, consonne + voyelle, syllabes redoublées (catégorisation)
– La compréhension précède l’expression.
« Protolangage » - « Protomots » (vocables) glissement progressif vers
le mot , mot-phrase (holophrase)
Deux, trois mots combinés syntaxe (pointage, intonation)
Signes d’alerte. Notion de diagnostic précoce
2 ans
2 ans ½
Après 6 ans
Au moins 4 à 6 mots en expression en plus de « papa » / « maman »
Combinaison au moins de 2 mots
(en général pour plus de 90 % des élèves)
On doit avoir observé une évolution.
Une absence de combinaisons verbales à 30 mois fera suspecter un
trouble de développement du langage oral (surdité ? dysphasie ? retard ?
Acquisitions linguistiques tardives
Conscience phonétique : compétences métaphonologiques
Non méta : percevoir, discriminer, identifier (reconnaître),
catégoriser
Opérations conscientes, intentionnelles : manipulation de syllabes, phonèmes
- tâches de segmentation (syllabes, phonèmes) concrétiser le phonèmes (jetons,
« taping »)
- tâches de fusion (syllabes, phonèmes)
- soustraction (syllabes, phonèmes) : début, milieu, fin
2) Retard – trouble – trouble complexe … dys…
Retard d’articulation : trouble d’articulation en GS (non dys)
Définition : erreur mécanique, constante et systématique dans la réalisation d’un
phonème donné (sans causes neurologiques, sensorielles ou relevant de la
malformation)
Causes ?
* motrice (erreur de mouvement adéquat)
* perceptives : incapacité à bien différencier deux sons proches
* modèle (ex : parents)
1) troubles audibles :
* sigmatisme interdental [s.z] et ch [ >] > [s] « zozoté », j [ ]> [z]
« zozoté »
* sigmatisme (bi)latéral (schlintement, chuintement) [s.z. . ]
* assourdissement = désonorisation [b>p], [l] absent ou [l] > [j] ou [r],
[r] absent
2) troubles non audibles :
- anomalies de la langue au repos (position)
- déglutition infantile + « béance »
Retard de la parole : trouble de la parole en MD (non dys)
Définition : erreurs dans la réalisation phonétique des mots au cours de la chaîne
parlée dans la dynamique, le déroulement et l’enchaînement des sons : « Transition
phonétique »
1) Omissions, élisions :
2) Remplacements, éliminations :
3) Adjonctions :
4) Déplacements (inversions) :
Retard de langage : surveillance dès la PS (non dys)
Définition : décalage dans le temps qui va se combler. Pas de notion de « déviance »
ou de « dysharmonie »
Ce retard s’observe à des degrés variables :
- le lexique au niveau de la richesse et de la précision : flou lexical, phonétique,
sémantique
- la syntaxe : plus ou moins altérée (ex : emploi fautif des « mots outils », des
conjugaisons, jusqu’au « style télégraphique ».
Important : la compréhension reste meilleure que l’expression
DEPISTAGE PRECOCE dès 3 ans, 3ans ½
Retard --------------------------- difficulté
retard « fixé »
trouble
Dys……………….. (trouble de développement)
Troubles du langage oral
Avec étiologie précise
-
déficience sensorielle (ex :
surdité)
déficience intellectuelle (déficits
cognitifs)
déficits neuro-moteurs (IMC ex :
Sans étiologie « retrouvée »
Neuro-lésions « a minima »
Dysphasies :
- troubles du langage « essentiels »
- troubles spécifiques
- troubles complexes
paralysies zone buccale)
déficits psychopathologiques
(autisme)
- dé privation socio affective grave
(ex : enfants sauvages
retard de langage courant
troubles du développement
-
Gravité variable
Différents types
Dysphasie
(pathologie initiale du langage oral)
Définition : désordre langagier en lien avec un dysfonctionnement (non secondaire à une
lésion : aphasie) des structures cérébrales dévolues au traitement du langage.
- diagnostic différentiel (surdité, trouble du langage)
- bilans (orthophoniques, oto-rhino-laryngologiques, psychologiques etc.)
- versants : compréhension, expression
- niveaux : phonologique, lexical, syntaxique, pragmatique
- marqueurs de déviance :
• compréhension (cas extrême : audimutité)
• dysharmonie
• persévérations
• troubles d’évocation – manque du mot
3) Apprentissage du langage écrit
Lecture : deux dimensions qui s’articulent
- I) le code qui doit être appris (différent du langage oral : « montage autonome »
règles de correspondance graphèmes/phonèmes
- II) la compréhension : déroulement dynamique de deux opération coordonnées :
• le traitement des mots, de la syntaxe, du texte
• la représentation mentale : connaissances linguistiques et culturelles jeu
des inférences (déduction implicite d’un raisonnement)
I. Le code
Lecture à deux voies
(plus ou moins indépendantes)
A) Assemblage (voie phonologique / voie analytique)
- place prépondérante en début d’apprentissage (le « b-a-ba » n’empêche pas un
travail analytique/déductif sur les mots, les phrases, les textes)
- lecture ET écriture
- « assemblage » : travail analytique séquentiel d’un mot qui repose sur la
connaissance des relations graphèmes/phonèmes et des règles de conversion segmenter en graphèmes ou groupes de graphèmes puis des phonèmes (sons)
seront associés à ces graphèmes
Etape de conversion
Etape de fusion
(synthèse phonémique)
-
en production, le mot (sa séquence auditive) est segmenté en phonèmes associés
graphies (synthèse graphémique)
B) Adressage : voie (procédure) lexicale stock lexical orthographique
- Travail simultané du mot (de l’ensemble des unités qui le composent) activation
de connaissances mémorisées sur la forme orthographique ou sonore des mots
appris
1) Travail visuel
« Tilt »
2) représentation orthographique activée au sein d’un lexique orthographique
3) accès à la forme sonore du mot et à son sens
Les travaux visuels activent
dans le lexique (stock) la trace mémorisée de la
forme de ce mot. L’activation de cette trace orthographique « allume »
(évoque)
l’ensemble des sens qui lui ont été associés lors des rencontres précédentes et en
activent la forme phonologique.
- Ecriture : travail similaire
Ex : dictée : analyse de la séquence auditive activation de la représentation
orthographique correspondante dans le lexique
MOTS IRREGULIERS : traités par adressage
Si difficultés …………..hypothèses………. déficience de cette voie
Erreurs de régularisation : chaos, croc, femme, monsieur, écho
MOTS NOUVEAUX traités par assemblage
Si difficultés …………..hypothèses………. déficience de cette voie
Pseudo mots : « logatomes » utilisés pour l’évaluation
2 types d’erreurs :
- erreurs de lexicalisa)tion : foudu > fondu, boinde > blonde
- erreurs phonémiques :
* adjonction (addition) : taplu > tapilu, miscla > miscala
* omission : taplu > tapu, miscla > micla
* substitution (remplacement) : korma > korna, soucha > soucla
* déplacement (inversion) : taplu > tapul, miscla > miscal
II. La compréhension (ce qui doit faire l’objet d’un apprentissage)
-
-
-
inférences (langage oral, puis langage écrit)
• implicite inscrit en langue
• implicite non inscrit en langue
anaphores :
• problème de la distance pronom/référent
• articles, pronoms, substituts lexicaux
• la relative en « que »
connecteurs (marques de cohésion)
passif (réversible : le plus difficile/non réversible)
négation, double négation)
4) Dyslexie
La fameuse définition par l’exclusion :
« Difficulté d’apprentissage de la lecture qui ne peut s’expliquer :
- ni par un retard mental,
- ni par un déficit sensoriel,
- ni par un environnement social ou familial défavorisé. »
Aspect génétique, héréditaire, familial
Hypothèses organiques et imagerie cérébrale
A. Dyslexie phonologique
Difficulté à mettre en place une procédure d’assemblage
- Atteinte sélective (si pure) des pseudo mots
- Performance très faibles pour les mots nouveaux
- Performances meilleure pour les mots familiers (réguliers et irréguliers)
- Production d’erreurs phonémiques : paralexies phonémiques
d’erreurs de lexicalisation (sizé ciseaux)
avec confusions de sons proches
Dysorthographie associée de même type :
- difficultés plus marquées en dictée de pseudo mots qu’en dictée de mots
« stockés » réguliers ou irréguliers
- productions écrites non plausibles phonologiquement (ex : moutarde moutrade,
garçon grason, carson)
- troubles associés lu langage oral : dénomination rapide
- capacités réduite de mémoire à court terme et de mémoire de travail
- un trouble plus ou moins massif de conscience phonologique
-
degré de sévérité : variable
formes pures : assez rares
des difficultés en mots irréguliers secondaires
B. Dyslexie visuelle / Dyslexie visuo-attentionnelle / Dyslexie de surface
Dysfonctionnement de la procédure lexicale, d’adressage :
- Atteinte sélective (si pure) des mots irréguliers
- La lecture des mots réguliers, mots nouveaux et pseudo mots peut être préservée
(lecture plus ou moins normale)
- Erreurs visuelles résultant de la confusion entre :
*des lettres proches (jaloux/jalon, d/b, m/n) ou résultant de difficultés à coder
* l’ordre des lettres (pardrino > pradirno)
- dyslexie orthographique associée du même type difficultés plus marquées en
dictée de :
* mots irréguliers
* les mots réguliers peuvent être « assemblés »
* les productions sont souvent phonétiquement plausibles
En général :
- Pas de trouble associé du langage oral
- Pas de trouble de la conscience phonétique
- Pas de trouble de mémoire verbale
Mais :
- Difficultés de travail visuel : comparaison de séquences de lettres (égales ou
différentes), identification de cibles parmi les distracteurs (lettres ou dessins)
Les formes pures sont rares. Si les troubles visuels sont importants, il peut y avoir aussi des
difficultés avec des pseudo-mots.
4) « Mauvais lecteurs » / dyslexiques
« Faibles compreneurs »
Jean Emile Gombert Glossa 04/99 : « Mauvais lecteurs : plus de dis synoptiques que de
dyslexiques »
Dyslexiques
Dis synoptiques
3 à6%
20 à 25 %
Déficit organique
(cf. le cerveau singulier M. Habib
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