L`Infarctus du Myocarde : Prise en charge et complications Thèse en

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Les maladies cardiovasculaires représentent la première cause de mortalité et
de morbidité dans les pays industrialisés et deviennent un problème croissant dans de
nombreux pays en voie de développement.
La maladie coronaire peut revêtir plusieurs formes cliniques : Angine de
poitrine stable, ischémie silencieuse, syndromes coronaires aigus, insuffisance
cardiaque et mort subite [1].
La classification actuelle des syndromes coronaires aigus tient compte des
nouvelles données concernant la physiopathologie, le diagnostic et le traitement. En
fonction de l’électrocardiogramme initial, on distingue les syndromes coronaires :
Avec sus-décalage du segment ST, qui évoluent le plus souvent vers l’infarctus
myocardique classique avec onde Q et qui requièrent une reperfusion artérielle
en urgence.
Sans sus-décalage du segment ST, subdivisés en : Infarctus sans onde Q
lorsqu’il y a libération des marqueurs biologiques de nécrose myocardique dont
le pronostic sérieux justifie une thérapeutique médicale agressive et une
coronarographie rapide ; angine de poitrine instable quand les marqueurs de
nécrose cellulaire restent normaux [1, 2].
L’infarctus du myocarde occupe une place particulière au sein des maladies
cardiovasculaires du fait de sa grande fréquence et de sa mortalité élevée, malgré
l’amélioration de sa prise en charge. Le développement des unités de soins intensifs de
cardiologie dans les années 1960, les thrombolytiques dans les années 1980, l’essor de
l’angioplastie dans les années 1990 et le développement de l'appui pharmacologique
Introduction
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per- procédure de ces dernières années, constituent des dates marquantes dans
l’histoire du management de l’infarctus du myocarde [3].
Le but de ce travail est de faire une synthèse de la littérature concernant les
diverses modalités thérapeutiques utilisées dans la prise en charge de l’infarctus du
myocarde, et de mettre l’accent sur les différentes complications de cette pathologie.
Ainsi, il est divisé en trois parties :
La première partie comprend des rappels de séméiologie - pathologie
cardiovasculaire sur l’infarctus du myocarde (épidémiologie, étiopathogénie,
physiopathologie et diagnostic).
La deuxième partie est consacrée à l’énumération des différents modes de prise
en charge de l’infarctus du myocarde au niveau pré- hospitalier (Fibrinolyse
pré-hospitalière) ; dans l’unité des soins intensifs (Thrombolyse et/ou
angioplastie) ; traitements médicamenteux adjuvants (Anti-thrombotiques,
β-bloquants, dérivés nitrés,…) ; et après la sortie de l’hôpital (ordonnance de
sortie, réadaptation cardiaque,…).
La troisième partie aborde les complications de l’infarctus du myocarde à
court terme (troubles de rythme, de conduction, complications
hémodynamiques et mécaniques,) et à long terme (récidive d’infarctus,
anévrisme ventriculaire,…).
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Première partie :
-Infarctus du Myocarde-
Rappels de séméiologie
pathologie cardiovasculaire
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I- DEFINITION :
Définition classique : L’infarctus du myocarde est une crose
ischémique du myocarde dont l’étendue est supérieure ou égale à 2 cm2 [4, 5, 255]. Son
diagnostic repose sur l’association de deux critères parmi les trois suivants :
Douleur thoracique typique,
Modifications évocatrices de l’électrocardiogramme,
Augmentation de l’activité des enzymes cardiaques [255].
Définition actuelle : La nosologie de l’infarctus du myocarde a évolué
ces dernières années et sa nouvelle définition a été proposée lors d’une conférence de
consensus Européenne et Américaine en 2000. Elle considère comme infarctus «tout
syndrome coronaire aigu s’accompagnant d’une augmentation des Troponines (T ou I)
et/ou de la fraction myocardique de la Créatine- Kinase (CK-MB) » [6 - 8].
II- EPIDEMIOLOGIE :
A- Fréquence :
Les registres récents qui apportent une vision complète sur l’épidémiologie
de l’infarctus du myocarde sont: National Registries of Myocardial Infarction
(NRMI) Américains entre 1990 et 1999 ; le Global Registry of Acute Coronary
Events (GRACE) entre Avril 1999 et Mars 2001 ; la United Kingdom heart attack
study en 1994 et 1995; et le registre MONICA (multinational Monitoring of trends
and determinants in Cardiovascular disease) réalisé par l’organisation mondiale de la
santé (OMS) sur 38 populations situées dans 21 pays [9 - 12 ].
Les deux premiers registres ne sont pas exhaustifs et ne tiennent compte que
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des infarctus hospitalisés. Le registre MONICA serait le meilleur car il inclut les
victimes d’infarctus hospitalisés ou non, ainsi que les décès pré-hospitaliers [13, 14].
A l’échelle mondiale :
L’épidémiologie de l’infarctus du myocarde est caractérisée par une très
grande disparité géographique et temporelle. Les données du projet MONICA
montrent que l’incidence et les taux de mortalité les plus élevés dans le monde
sont enregistrés en Asie du Sud et en Amérique (Fig. 1)[15].
Il survient aux Etats-Unis un million d’infarctus par an et plus de
550 000 décès par an liés à la maladie coronaire [15]. Les maladies
cardiovasculaires occupent le premier rang dans les causes de mortalité avec un
pourcentage de 38 % [256].
A l’échelle Européenne :
La variabilité géographique de la fréquence et de la mortalité de la maladie
Figure1
.
Mortalité des maladies coronariennes dans le
monde (Sauf l'Europe) [15]
320
107
236
224
144
22
41
140
160
0
50
100
150
200
250
300
350
Hommes Femmes
Pour 100 000 Habitants
Asie du sud
Chine
Japon
Afrique
Amérique (Blancs)
Amérique (Noirs)
1 / 169 100%

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