Résumé
La régulation de la concentration de glucose dans l’organisme est nécessaire au bon
fonctionnement des globules rouges et de l’ensemble des cellules, dont celles des muscles
et du cerveau. Cette régulation met en jeu plusieurs organes ainsi que le système hormonal.
Parmi les hormones permettant cette régulation, l’insuline joue un rôle essentiel : elle permet
de faire baisser la glycémie. Le diabète de type 1 est une maladie où les cellules productrices
d’insuline du pancréas sont détruites. Afin de compenser cette perte de production d’insuline,
le traitement de cette maladie consiste, pour le patient, à déterminer une dose d’insuline à
s’injecter en fonction de mesures de sa glycémie et de certaines caractéristiques intervenant
dans la régulation de celle-ci (repas, activité physique, stress,...). L’automatisation de ce
traitement permettrait d’éviter certaines erreurs propres à ce type de régulation, comme,
par exemple, une mauvaise évaluation de l’action de l’insuline par le patient.
Cette thèse s’inscrit dans cette démarche en proposant un nouveau modèle non-linéaire du
métabolisme glucidique pouvant être utilisé dans une solution de contrôle en boucle fermée.
Ce modèle peut être identifié à partir de données disponibles de manière non-contraignante
pour le patient. Il permet également la synthèse d’une loi de commande.
La construction du modèle proposé se base sur la cohérence entre ses points d’équilibre
et ceux observés sur des patients virtuels. Il se compose de 5 équations différentielles et 9
paramètres. Nous avons prouvé que ce modèle possède une unique solution positive et bornée
pour des conditions initiales fixées. Nous avons également montré la commandabilité locale
de ce modèle. Ces propriétés valident donc son utilisation en tant que modèle de commande.
Nous nous sommes ensuite intéressés à son identification paramétrique. Nous avons montré
son identifiabilité structurelle et pratique. Dans ce cadre, une nouvelle méthodologie
permettant de qualifier l’identifiabilité pratique d’un modèle, basée sur une divergence de
Kullback-Leibler, a été proposée. Une estimation des paramètres du modèle a été réalisée
à partir de données de patients réels. Dans ce but, une méthodologie d’estimation robuste,
basée sur un critère de Huber, a été utilisée. Les résultats obtenus ont montré la pertinence
du nouveau modèle proposé