C OURS DE L’ INSTITUT F OURIER Y VES C OLIN DE V ERDIÈRE Chapitre I Espaces vectoriels symplectiques Cours de l’institut Fourier, tome 18 (1982-1983), p. 1-9 <http://www.numdam.org/item?id=CIF_1982-1983__18__A1_0> © Institut Fourier – Université de Grenoble, 1982-1983, tous droits réservés. L’accès aux archives de la collection « Cours de l’institut Fourier » implique l’accord avec les conditions générales d’utilisation (http://www.numdam.org/legal.php). Toute utilisation commerciale ou impression systématique est constitutive d’une infraction pénale. Toute copie ou impression de ce fichier doit contenir la présente mention de copyright. Article numérisé dans le cadre du programme Numérisation de documents anciens mathématiques http://www.numdam.org/ D . E . A . - Géométrie 1982-1983 symplectique CHAPITRE I ESPACES VECTORIELS SYMPLECTIQUES Bibliographie pour le chapitre I : [A-Ml. I D ] . [ W l , (G-S). I.3 1. ESPACES Soit uu E SYMPLECTIQUES. un espace vectoriel de dimension finie une forme bilinéaire sur l'application x-^u)(x,.) E . On dit que de f qu il en est de même de E dans E sur IR et eu est non dégénérée si est un isomorphisme (vérifier x-~u)(.,x) ) . DEFINITION. - Un espace vectoriel symplectique est un couple (E,uu) u> où E est un espace vectoriel réel de dimension finie et une forme bilinéaire antisymétrique et non dégénérée. THEOREME. - Si E est paire : de E (E,ID) d = 2n est symplectique la dimension e ' i et il existe une base , , , , , e n d ^i de , M . , y telle que uu = e*Af* +... + e*Af* 1 1 n n [si L L €E* , r Une L AL (x y) = (L^xJL^y) - L ^ L ^ x ) ) 2 1 2 > 1. telle base est appelée base canonique. Démonstration. - (Il peut être utile de comparer cette démonsf tration à celle de l'existence d une base orthonormée pour un e . v . euclidien). Preuve par récurrence sur linéairement indépendants I «Xe^) = 6 k . Supposons construits e . . . , e ^ , f ,,.. f^ f f 2k vecteurs tels que : y ! ^(e^e^) = 0 ( u)(f ,fj) = 0 t pour tous les E engendré par ces vecteurs. Si F n F 1 = [0] E = F©F ï 1 £ i , j £ k . Soit k n 1 tel que F le sous-espace de dimension 1 F" ^ k + n'est pas réduit à 1 ,f k + 1 ) de 2k = dim(E) , c'est fini. Sinon on a (le vérifier) et donc comme et 2k = 1 , si f uu est non dégénérée { 0 ] . Soit fc+1 e f c + i Ç F\{0} est la projection de et f R + 1 I.4 sur F 1 , on a encore w^+i'^+i) cela achève le passage de Remarque 1. sous-espace k à La relation e et comme ^-».1*^+1 ^ F ± » k+1 . • F n F G engendré par = 1 1 f = {0} n est pas générale : le j»*'-» e vérifie n G 1 = G (un tel sous- espace est dit lagrangien : cf. § 3 ) . Comparer le cas euclidien. Remarque 2. - Soit Q = — j - O J A O J A ... Au) : Ci est une forme de degré n fois 2n = d et non nulle (forme volume) : tout espace symplectique est caf f noniquement muni d une forme volume et d une orientation. Exemples fondamentaux. (T) F e . v . de f dim n sur f IR , f E = F e F* avec f w(x©L , x © L ) = L ( x ) - L ( x ) . On peut alors prendre pour e 1 »---» base duale de F* . (T) un e . v . de dim Si F néaire antisymétrique alors E = F/F 1 a e E n e finie sur dégénérée, soit ^ a s e de F e * m99 *y * n * a IR munie d'une forme b i l i F 1 = Ker a = {xÇ F | a(x, •)=0} est symplectique avec la forme quotient U ) ( x , y ) = a ( x , y ) . En particulier, (3^ u n e . v . de dim n sur dim F - d i m F 1 est paire. f (T munie d une forme hermitienne ( I ) non dégénérée (pas nécessairement définie ^ 0 ) . On peut considé1R rer E comme un e . v . de dim 2n espace symplectique avec la forme Exercice 1. sur IR , noté E : c'est un UD = Im( | > . Réfléchir à la notion de structure symplectique dans un espace de Hilbert. Donner un exemple simple de structure symplectique sur 2 L (IR,dx) . I.5 2. TRANSFORMATIONS CANONIQUES LINEAIRES. DEFINITION. tiques et - Soit T : E (E^oij) , —E JL T 2 d »w ) e u X e s P 2 a c e s symplec- une transformation linéaire, on dit que T*(CD ) = u u 9 ? d endomorphisme canonique de THEOREME 1. - Si (E,-uu) E ùà est canonique si particulier, ( T 1 ; on définit de même la notion (E,UD) . est canonique, T est iniective. En l'ensemble des endomorphismes canoniques de forme un groupe (pour la composition, i . e . ss groupe de GL(E) ) appelé groupe symplectique Sp(E,uu) ; si n n ^ E = IR © (HT et 0) - Tj dx^ A dy , ce groupe est noté Sp(n) . i THEOREME 2. - (structure d'un endomorphisme canonique) : après extension des scalaires à désignant par (T (E (T =E® irC (E ) , on a, en f E l espace propre généralisé de valeur propre A. X de Tendomorphisme E = E où E l ©E E X T : 1 © (©E, © E / \i \ lAj/ -l sont des sous-espaces symplectiques de §£ E lA- si ; de raême dimension et correspondent à des blocs de Jordan avec le même nombre de De plus, E F = E ©E A. , les. E A A.1/A- w-orthogonaux, alors que 1 et de et les F il 0 . sont A. ID induit une dualité entre E et A. E-/ et o ) (X^±1) = 0 . 1/X I E^ dim E = dim E etc. N l 7 A. Preuve, - Si \ i IR , on a évidemment A. Le preuve dans le cas général est laissée en e x e r - cice (ex. 2 ) , nous ne la faisons que dans le cas où ble sur soit est diagonalisa- (T : e € E et A Donc si T Xu ï 1 , f ÇE , on a u>(Xe,uf) = Xwu(e,f) = u)(e,f) • Muu(e,f) = 0 1 : en particulier (E 3 : 1 ) 3 © E Xf±1 , k I.6 d'où E symplectique et de même F symplectique. Cas particuliers. © n =1 : (i) si les valeurs propres sont on dit que T ( ^ ± 1 ) avec 8 T = si les valeurs propres sont \ n on dit que a € IR , est elliptique : on peut trouver une base r x i * H (e-.fj canonique telle que 1 Y y (ii) e T a f°° . \sm a -sina \ cosay . et | avec X 6 K - { ± 1 } , x est hyperbolique. Dans une base canonique X (iii) si X = +1 (resp. X = - l ) est la seule valeur propre, on dit que T T . ic , (2^ n = 4 est parabolique. On a les formes normales T - - H . (J J) , T - T - : laissé en exercice (ex. 3 ) . THEOREME 3. - Le groupe n n E = 1R 9 (IR ) * , et ( J = I est formée des matrices A Sp(E,uu) 0 I d H Q est un groupe de L i e . Si n\ J l'algèbre de Lie telles que : dim(Sp(n)) = n(2n + l ) Preuve. - On a luKx^y^;^, y » = ( x ^ ) * 4 (3,10,30,...) . e t d o n c 2 TJT = J . Remarque. - Topologie : connexe ; son sp(n) ' A + JAJ = 0 . [JA symétrique] T € Sp(n) « ("J . y . n est le groupe Sp(E,uu) n'est pas simplement E . Le revêtement à deux feuillets est un groupe (non algébrique), le groupe métaplectique grand rôle dans la quantification Mp(n) qui joue un (cf. Guillemin-Sternberg). I.7 3. SOUS-ESPACES DEFINITIONS. - LAGRANGIENS. Un sous-espace • symplectique si ID. F c (E^JD) est dit : L est symplectique (FriF" = { 0 } ) ; I * • isotrope si 1 a)|\p = 0 (FcF ) ; • lagrangien s'il est isotrope maximal ; • coisotrope si F 1 c F . PROPOSITION 1. - Les espaces lagrangiens ces isotropes de dimension PROPOSITION 2. - Si mentaire lagrangien E E n = dim(E)/2 F sont les espa­ i . e . tels que 1 F = F . est lagrangien, il admet un supplé­ 1 uu induit une dualité entre et E^ et 2 • PROPOSITION 3. lagrangiens de dimn(n+l)/2 E A(E) , ensemble de tous les sous-espaces est une variété différentiable compacte de dont un atlas explicite est décrit plus bas. Les propositions 1 et 2 sont faciles, la 2 redonne une démonstra­ tion de l'existence de bases canoniques. Etude de A(E) . Soit F c E va définir une carte de domaine verse à F , tout lagrangien de néaire de F q U = {E € A(E) I E n F = [ 0 ) ) . On r i 1 U_, : si F est un lagrangien trans­ ir o lagrangien et dans F , comme F F U est le graphe d'une application l i - F ( o^* ' est canoniquement isomorphe à o n a u n e a PP^ c a t i o n de F 0 dans F* , c'est-à-dire une forme bilinéaire ; plus ^ Ax I X 1 ° précisément F o E, = { x + A x | x € F } 1 o 1 J ; B ( x , y ) = U)(Ax,y) . I.8 PROPOSITION. - E^^ lagrangien « B symétrique : CD(X+AX, y+Ay) = o)(x,y) + ^ ( A x ^ y ) + U)(x, Ay) + uu(Ax,y) = B(x,y) - B ( y , x ) . Donc on a une bijection entre vectoriel des formes quadratiques sur de Up et Q(F ) est l'espace F^ : on a ainsi défini une carte ) A ( E ) . Il est clair d'après la proposition 2 que ces cartes recouvrent A(E) . Exercice 4. Sur (E,uu) symplectique : E = F © F* . £ = E @ E , on introduit 1) Vérifier que 2) T f Sp(E,uu) « graphe (T) f A ( £ ) . 3) Si on pose F = (0©y e0ey ) , les U^ T de (C,fî) (î(x , y^Yg) = tt^x^y ) - tt)(x ,y ) 2 est symplectique. i 2 F ° = ( x ^ O e x ^ O ) , quels sont ? F 4) Décrire la paramétrisation ainsi obtenue de la dimension de Exercice 5. Up et retrouver Sp(E,uu) . Reprendre ce chapitre dans le cas parallèle d'une forme bilinéaire symétrique non dégénérée. (Consulter à ce sujet le livre de E. A R T I N : Algèbre géométrique). Exercice 6. On a une action naturelle de est l'image par g du sous-espace Sp(n;IR) sur A(n) : g ( A ) A . Prouver que cette action est transitive et décrire le groupe d'isotropie du sous-espace engendré par ( e . , . . . , e ) . Retrouver ainsi la dimension de 1 n Exercice 7. simple Sp(n;IR) . Décrire explicitement les cartes de A ( l ) . A quelle variété A ( l ) est-elle difféomorphe ? Essayer de décrire A(2) . 2 . D . E . A . - Géométrie symplectique. 1982-1983 BIBLIOGRAPHIE provisoire. [ A - A ] ARNOLD-AVEZ, [A] ARNOLD, Problèmes ergodiques de la mécanique classique. Problèmes mathématiques de la mécanique classique. [ A - M ] ABRAHAM-MARSDEN, Foundations of mechanics. [G-S] GUILLEMIN-STERNBERG, [S-M] SIEGEL-MOSER, [D] DUISTE R M A A T , Lectures on Fourier integral operators. [W] WEINSTEIN A . , Lectures on symplectic momifolds. ... Geometric asymptotics. Lectures on celestial mechanics. Et pour des compléments de géométrie différentielle : [S] STERNBERG, Differential geometry. [M] MILNOR, [B-G] BERGER-GOSTIAUX, Morse theory. Géométrie différentielle.