I – L’ONCOGÉRIATRIE, UNE « NOUVELLE » SPECIALITÉ
L’oncogériatrie allie deux approches : celle des oncologues et celle des gériatres. Objectif : prendre en
charge le cancer en tenant compte des phénomènes du vieillissement, que celui-ci soit sain ou
pathologique, dans le cadre d’une approche globale, graduée et efficiente du patient.
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I.1. Le cancer du sujet âgé : un problème majeur de santé publique
Dans la plupart des pays industrialisés, la cancérologie du sujet âgé est devenue depuis quelques années un
problème majeur de santé publique. D’une part, le pourcentage des « 65–70 ans et plus » dans la population est en
constante augmentation ; d’autre part, 70 % des cancers surviennent après 70 ans.
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En France, les oncologues diagnostiquent chaque année dans cette frange de la population :
• plus de 17 000 nouveaux cas de cancers de la prostate,
• plus de 7 000 cancers du poumon,
• 5 000 cancers de la vessie,
• et plus de 8 500 cancers du sein.
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Ainsi, toujours à l’échelon national, les plus de 65-70 ans constituent à eux seuls environ 50 % des cancers de la
vessie. De même, 50 % des patientes ont plus de 65 ans au moment du diagnostic du cancer du sein. Pour le cancer
du côlon, l’âge médian de survenue est de 71 ans. Enfin, en ce qui concerne les tumeurs bronchiques, les deux tiers
des patients ont plus de 70 ans au moment du diagnostic.
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I.2. Des spécificités jusqu’alors mal prises en charge
Pour la plupart des patients, les traitements du cancer sont lourds, agressifs, longs, avec un retentissement notable
sur l’ensemble des aspects de la vie quotidienne. Ce retentissement s’avère d’autant plus marqué que la personne
est fragile sur le plan social, ce qui est plus fréquent chez les sujets âgés.
« 20 000 personnes sont prises en charge chaque année à l’Institut Paoli-Calmettes.
Les 2/3 des patients traités pour un cancer du côlon, du sein, du poumon ou de la prostate ont plus de 70 ans. »
Dr Frédérique Rousseau, oncologue médicale, responsable de l’unité pilote d’oncogériatrie de l’IPC !
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