Cancer et personnes âgées : les acteurs de - Institut Paoli

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 Dossier de presse
Cancer et personnes âgées :
les acteurs de santé de PACA Ouest
allient leurs forces, sous l‘égide de l’INCa
1 Le Groupement AP-HM / IPC retenu par l’INCa
en tant qu’Unité de Coordination Régionale en Oncogériatrie
Suite à l’appel à projets 2011 de l’INCa sur le déploiement national d’unités de coordination en
oncogériatrie, le groupement de coopération sanitaire en cancérologie de PACA Ouest
réunissant, dans le cadre d’un nouveau partenariat, l’Assistance Publique-Hôpitaux de Marseille
et l’Institut Paoli-Calmettes, a été retenu comme Unité de Coordination en Oncogériatrie (UCOG)
pour l’ouest de la région PACA. Sous la coordination du Dr Frédérique Rousseau (IPC), pour
l’oncologie, et du Dr Elodie Crétel (AP-HM), pour la gériatrie, l’UCOG PACA Ouest va favoriser
l’accès à l’oncogériatrie des patients âgés atteints de cancer, dont le nombre est en constante
augmentation.
Trois objectifs majeurs sont affichés : mieux adapter les traitements de ces patients âgés
atteints de cancers par des décisions conjointes entre gériatres et oncologues, diffuser les
savoir-faire en formant les professionnels de santé (médecins spécialistes, médecins
généralistes, soignants, pharmaciens), contribuer à la recherche en oncogériatrie.
Cette nouvelle entité régionale va poursuivre le travail de l’unité pilote de coordination en
oncogériatrie (UPCOG) créée en 2006 suite à un premier appel à projets de l’INCa. En cinq ans,
l’équipe mixte Institut Paoli-Calmettes / Centre Gérontologique Départemental de Montolivet, à
l’origine de cette première UPCOG, a impulsé une réelle dynamique auprès des différents centres
prenant en charge les patients âgés souffrant de cancer.
2 Sommaire
I - L’ONCOGÉRIATRIE, UNE « NOUVELLE » SPECIALITÉ
I.1. Le cancer du sujet âgé : un problème majeur de santé publique
I.2. Des spécificités jusqu’alors mal prises en charge
I.3. L’absence de filière de soins identifiée et un corpus de connaissances insuffisant
II – ONCOGÉRIATRIE : L’IPC, PRÉCURSEUR DEPUIS 12 ANS DÉJÀ
II.1. « Mieux adapter les modes de prise en charge et les traitements aux spécificités des personnes âgées »
II.2. Une unité de soins dédiée
II.3. Dynamiser la recherche clinique
II.4. Former et informer
III – UNE NOUVELLE UNITÉ DE COORDINATION EN ONCOGÉRIATRIE
POUR L’OUEST DE LA RÉGION PACA
III.1. Répondre à un véritable « boom » démographique
III.2. Favoriser les décisions conjointes entre gériatres et oncologues afin de mieux adapter
les traitements des patients âgés atteints de cancers
III.3. Diffuser l’information pour promouvoir la prise en charge des patients âgés
atteints de cancer et la rendre accessible à tous
III.4. Contribuer à la recherche en oncogériatrie
III.5. Continuer à former les professionnels de santé
Les partenaires
-
3 Le Centre gérontologique de Montolivet
L’AP-HM
L’IPC
I – L’ONCOGÉRIATRIE, UNE « NOUVELLE » SPECIALITÉ
L’oncogériatrie allie deux approches : celle des oncologues et celle des gériatres. Objectif : prendre en
charge le cancer en tenant compte des phénomènes du vieillissement, que celui-ci soit sain ou
pathologique, dans le cadre d’une approche globale, graduée et efficiente du patient.
I.1. Le cancer du sujet âgé : un problème majeur de santé publique
Dans la plupart des pays industrialisés, la cancérologie du sujet âgé est devenue depuis quelques années un
problème majeur de santé publique. D’une part, le pourcentage des « 65–70 ans et plus » dans la population est en
constante augmentation ; d’autre part, 70 % des cancers surviennent après 70 ans.
En France, les oncologues diagnostiquent chaque année dans cette frange de la population :
•
•
•
•
plus de 17 000 nouveaux cas de cancers de la prostate,
plus de 7 000 cancers du poumon,
5 000 cancers de la vessie,
et plus de 8 500 cancers du sein.
Ainsi, toujours à l’échelon national, les plus de 65-70 ans constituent à eux seuls environ 50 % des cancers de la
vessie. De même, 50 % des patientes ont plus de 65 ans au moment du diagnostic du cancer du sein. Pour le cancer
du côlon, l’âge médian de survenue est de 71 ans. Enfin, en ce qui concerne les tumeurs bronchiques, les deux tiers
des patients ont plus de 70 ans au moment du diagnostic.
« 20 000 personnes sont prises en charge chaque année à l’Institut Paoli-Calmettes.
Les 2/3 des patients traités pour un cancer du côlon, du sein, du poumon ou de la prostate ont plus de 70 ans. »
Dr Frédérique Rousseau, oncologue médicale, responsable de l’unité pilote d’oncogériatrie de l’IPC I.2. Des spécificités jusqu’alors mal prises en charge
Pour la plupart des patients, les traitements du cancer sont lourds, agressifs, longs, avec un retentissement notable
sur l’ensemble des aspects de la vie quotidienne. Ce retentissement s’avère d’autant plus marqué que la personne
est fragile sur le plan social, ce qui est plus fréquent chez les sujets âgés.
4 Par ailleurs, si le phénomène de vieillissement n’est pas une maladie, il entraîne chez l’individu une diminution des
réserves fonctionnelles de l’organisme. D’un point de vue médical, l’âge peut influencer un traitement, en termes
d’efficacité mais également de tolérance. Chez le patient âgé, les effets secondaires des traitements sont accentués,
les réactions de toxicité également, la vulnérabilité suite à de la chimiothérapie réelle.
De fait, le patient âgé atteint de cancer est une version complexifiée de son homologue de moins de 70 ans. Car à sa
pathologie cancéreuse, s’ajoutent souvent en effet les problématiques liées à son âge et à son état de santé sousjacent.
Et si tout patient de plus de 70 ans n’a pas nécessairement besoin d’une prise en charge gériatrique en tant que telle,
dans tous les cas, les soins qui lui sont prodigués nécessitent une attention particulière, une stratégie globale et
l’anticipation de questions essentielles :
•
•
•
•
Ce patient est-il l’aidant naturel de son conjoint ?
Son rein est-il apte à tolérer la toxicité de la chimiothérapie ?
Son cœur peut-il supporter la stratégie thérapeutique prévue ?
Tel ou tel choix ne risque-t-il pas de le mettre en grande difficulté, de provoquer une souffrance
qu’il vaudrait mieux éviter ?
« Le patient âgé atteint de cancer peut être traité par chirurgie, radiothérapie, chimiothérapie, l’arsenal qui est à
notre disposition pour lutter contre les cancers. Mais son organisme est plus sensible à la toxicité et
la régénération cellulaire est beaucoup plus lente - elle réclame pratiquement le double de temps.
C’est pourquoi il est fondamental, par exemple en ce qui concerne la chimiothérapie, d’adapter les doses
de certains médicaments, le rythme des séances, ... »
Dr Élodie Crétel, responsable en oncogériatrie, AP-HM I.3. L’absence de filière de soins identifiée et un corpus de connaissances insuffisant
Malgré l’importance du problème et les particularités des prises en charge en oncogériatrie, peu de filières de soin
identifiées existent en France. Autre contradiction majeure : alors qu’ils constituent une fraction non négligeable des
patients atteints de cancer, jusqu’à ces dernières années, les plus de 70 ans étaient absents des essais
thérapeutiques. Résultats : des référentiels de traitements élaborés à partir d’études où ils sont sous-représentés,
et un manque notoire de références validées pour cette population spécifique.
« Le corpus de connaissances sur le médicament en cancérologie porte sur des sujets jeunes et/ou de moins de
65 ans. On aborde beaucoup moins bien les produits en liaison avec d’autres pathologies et la co-médication.
Il y a donc encore beaucoup d’empirisme en oncogériatrie avec le risque, pour le patient,
d’être sur ou sous traité, voire non traité. »
Dr Frédérique Rousseau 5 II – ONCOGÉRIATRIE : L’IPC, PRÉCURSEUR DEPUIS 12 ANS DÉJÀ
Dès le début des années 2000, l’Institut Paoli-Calmettes a engagé une politique volontariste
d’innovation, a initié des premières actions et s’est ainsi positionné comme un intervenant majeur en
oncogériatrie.
II.1. « Mieux adapter les modes de prise en charge et les traitements aux spécificités
des personnes âgées »
Acteur stratégique de la prise en charge en oncogériatrie, l’IPC était en avance sur le Plan Cancer 2003 – 2007, et
notamment sur le point 38, intitulé « Mieux adapter les modes de prise en charge et les traitements aux spécificités
des personnes âgées ».
En toute logique, ce positionnement l’a amené à accueillir en 2006 l’une des 15 unités pilotes d’oncogériatrie
(UPCOG) créées par l’INCa suite à un premier appel à projets.
Les missions :
• diffuser un savoir et un savoir-faire dans le domaine de la prise en charge des patients âgés atteints de cancer,
• développer la recherche afin que la spécificité des problèmes posés par la prise en charge des personnes âgées
atteintes de cancer fasse l’objet de référentiels spécifiques.
« Ces unités pilotes ont été initiées en tant que têtes de pont régionales. À Marseille, nous avons monté notre
projet, intitulé Massilia Senior Programme, en partenariat avec le Centre Gérontologique Départemental
Montolivet. Notre équipe mixte Institut Paoli-Calmettes / Centre Gérontologique Départemental de Montolivet
a été reconnue en 2006 comme seule UPCOG de la région PACA. »
Dr Frédérique Rousseau II.2. Une unité de soins dédiée
Cette collaboration IPC-Montolivet a permis de développer, dans le cadre de ce premier projet, une vraie filière de
prise en charge des sujets âgés atteints de pathologie cancéreuse, et de faciliter leur accès aux soins tout en leur
proposant, si nécessaire, des plans personnalisés de soins oncogériatriques. Une filière qui offre l’avantage de
pouvoir toucher deux populations de patients, très différentes : celles de l’Institut et celles du Centre Gérontologique
Départemental, établissement public de 500 lits dédiés à la gériatrie.
L’équipe mise en place depuis 2006 à l’IPC dans le cadre de cette unité compte, outre le Dr Frédérique Rousseau,
deux gériatres et une infirmière coordonnatrice. Concrètement :
•
•
6 une plateforme de consultation sénior hebdomadaire a été ouverte,
une unité d’hospitalisation pilote de 10 lits a été créée en 2009.
Entre 2007 et 2010, la proportion de patients de plus de 70 ans en soins à l’IPC est passée de 11 % à 15 % (cf.
tableau ci-dessous).
SOINS
Patients pris en charge à l’IPC
Nouveaux patients
Nouveaux patients > 70 ans
2007
5068
569 (11 %)
2008
5391
666
2009
5463
721 (13 %)
2010
6115
917 (15.6 %)
« Les patients vus en consultation sénior bénéficient de plans de traitements adaptés en fonction
de leurs fragilités. On peut recommander une chimiothérapie modifiée, de l’aide à domicile, etc.
Il ne s’agit pas de créer un ghetto au sein de l’Institut mais de disposer, grâce à cette filière et à ces 10 lits
d’hospitalisation, d’une unité dédiée compétente, à même de déployer une prise en charge spécifique.
Dorénavant, les oncologues de l’Institut savent que si un patient leur paraît fragile parce qu’il a du mal à marcher,
parce qu’il est déjà fortement médicamenté et qu’il a, a priori, besoin de voir un gériatre,
ils peuvent nous solliciter.
De même, nous intervenons de plus en plus en chirurgie. Car chez le sujet âgé, l’anesthésie peut provoquer
un syndrome confusionnel. Par exemple s’il y a des troubles cognitifs mineurs non détectés
mais qu’une situation de stress va exacerber.
La solution passe parfois par des détails et des réflexes simples : donner au patient ses lunettes ou sa prothèse
auditive dès le réveil, faire en sorte qu’il y ait tout le temps quelqu’un qu’il connaît à son chevet, … »
Dr Frédérique Rousseau 7 II.3. Dynamiser la recherche clinique
Par ailleurs, la dynamique de recherche clinique spécifique au sujet âgé, initiée depuis 2002 à l’Institut avec les
programmes GErico sous l’égide de la Fédération nationale des centres de lutte contre le cancer (aujourd’hui
UNICANCER), a pu monter en puissance.
Objectifs :
•
•
•
•
étendre à un plus grand nombre de patients l’accès aux essais cliniques ;
évaluer, pour les pathologies tumorales les plus fréquentes, l’impact de traitements de chimiothérapies
orales et intraveineuses sur des critères gériatriques d’autonomie et de toxicité réelle, éléments-clés de la
qualité de vie du patient ;
explorer l’arrivée des thérapeutiques ciblées peu développées dans cette catégorie de population ;
mettre au point de nouveaux critères prédictifs de la relation bénéfice - risque appropriés à ces tranches
d’âge.
En 2010, l’IPC a participé à 9 essais spécifiques sujets âgés et à 19 essais thérapeutiques incluant des sujets âgés.
Sur l’ensemble des essais cliniques en cours à l’IPC, 198 patients âgés ont été inclus en 2010, contre 141 en 2009.
« Parallèlement, en collaboration avec l’Inserm, nous avons lancé un programme de recherche en sciences
sociales sur les patients âgés et leur entourage proche :
 une enquête relative aux pratiques médicales sur des patientes âgées de plus de 70 ans touchées
par un cancer du sein, enquête qui a déjà donné lieu à des publications ;
 une évaluation des effets médicaux et sociaux à long terme des maladies et de leur processus, à
travers deux cohortes de femmes ayant été atteintes d’un cancer du sein (<40 ans et >70 ans),
avec un suivi prospectif sur 5 et 10 ans ;
 une enquête croisée, auprès de patients de plus de 70 ans traités à l’IPC et auprès de leurs enfants,
portant sur leurs attentes spécifiques vis-à-vis des équipes médicales qui les suivent, mais aussi des
traitements proposés, ou encore du niveau d’inconfort et de perte d’autonomie qu’ils sont prêts à
supporter. Démarrée en 2010, cette enquête est toujours en cours. »
Dr Frédérique Rousseau II.4. Former et informer
Afin d’augmenter le nombre de professionnels formés à l’oncogériatrie, des programmes de formation ciblant les
professionnels paramédicaux, les médecins hospitaliers et les médecins généralistes ont été mis en œuvre.
En utilisant les compétences croisées des deux hôpitaux (AP-HM et IPC) et en inscrivant durablement les modules
dans le plan de formation des établissements, les équipes paramédicales des deux sites pilotes ont été formées dans
les domaines complémentaires de l’oncologie et de la gériatrie. Depuis 2007, les IDE et les aides-soignants de l’IPC
peuvent suivre un module de gériatrie de deux jours, dans le cadre de la formation continue. De leur côté, les IDE et
les aides-soignants de Montolivet se voient proposer une journée de formation en cancérologie.
8 Pour les médecins généralistes et les médecins spécialistes, acteurs de la prise en charge des patients âgés, des
enseignements post-universitaires (EPU) ont vu le jour depuis 2006. Depuis, quatre à six EPU sont organisés chaque
année, en liaison avec les gériatres.
Enfin, des articles dans la presse régionale, des reportages, des émissions radio sur France Bleu Provence ont permis
d’informer et de sensibiliser sur l’oncogériatrie, ses spécificités, ses réalités, et de diffuser une culture
oncogériatrique.
« Nous avons pour ambition de faire évoluer nombre d’idées reçues, nuisibles à la perception objective du
cancer et du vieillissement, facteurs soit d’exclusion soit de surenchère thérapeutique. Il est fondamental
d’expliquer que l’on peut offrir des traitements à un patient âgé, et que la grave erreur consiste à penser :
étant donné son âge, cela ne sert à rien. »
Dr Elodie Crétel
III – UNE NOUVELLE UNITÉ DE COORDINATION EN ONCOGÉRIATRIE
POUR L’OUEST DE LA RÉGION PACA
Depuis 2006, l’équipe mixte Institut Paoli-Calmettes / Centre Gérontologique Départemental de
Montolivet, à l’origine de l’unité pilote de coordination en oncogériatrie (UPCOG) pour la région PACA, a
impulsé une réelle dynamique régionale auprès des différents centres prenant en charge les patients
âgés souffrant de cancer. Aujourd’hui, suite à un second appel à projets de l’INCa, une nouvelle entité
régionale prend le relais : l’unité de coordination en oncogériatrie (UCOG) dédiée à l’ouest de la région
PACA. Une UCOG intégrant un nouvel acteur, puisque la labellisation revient au groupement de
coopération sanitaire réunissant l’Assistance Publique-Hôpitaux de Marseille et l’Institut Paoli-Calmettes.
III.1. Répondre à un véritable « boom » démographique
Ce second projet vise à diffuser les savoir-faire à plus grande échelle encore, de façon à répondre aux
problématiques liées au vieillissement de la population et aux besoins émergents des patients de PACA-Ouest ou
originaires de Corse. D’où l’entrée dans la boucle de l’Assistance Publique des Hôpitaux de Marseille (AP-HM), autre
grande structure publique de l’ouest PACA, avec l’institut Paoli-Calmettes, à traiter des patients âgés ayant un
cancer.
L’activité de l’AP-HM en cancérologie est répartie sur trois sites et est présente dans 39 services adultes et 6 services
pédiatriques et dans les services de radiothérapie, médecine nucléaire, oncogénétique, anatomo-pathologie et
6 laboratoires.
9 « En 2010, l’AP-HM a pris en charge 2 800 patients de plus de 75 ans atteints de cancer (soit 23 % de la file
active cancer). Ces résultats soulignent la proportion importante de patients âgés pris en charge pour un cancer
à l’AP-HM.
L’activité d’oncogériatrie s’est développée pour l’essentiel au sein des équipes mobiles de gériatrie,
qui interviennent sur les hôpitaux de La Timone, de la Conception et l’hôpital Nord. »
Dr Elodie Crétel
Dr
Le Dr Elodie Crétel, responsable de l’unité mobile de gérontologie centre à la Timone, a développé l’évaluation
oncogériatrique depuis 2007 en collaboration avec les oncologues de l’AP-HM en particulier les Pr Seitz, Pr Barlési,
Pr Thomas, Pr Sastre et le Pr Rossi, président du 3C.
Cette activité ne représente que 15 % de l’activité de l’Unité mobile de Gérontologie Centre qui intervient sur la
Timone et la Conception, et ne peut répondre à la demande, faute de moyens spécifiques. C’est pourquoi une unité
d’oncogériatrie chirurgicale doit voir le jour dans les prochains mois, ainsi qu’une unité transversale d’oncogériatrie.
Il s’agira d’une structure qui travaillera avec les services d’oncologie et d’hématologie des différents hôpitaux de
l’AP-HM.
III.2. Favoriser les décisions conjointes entre gériatres et oncologues afin de mieux adapter les
traitements des patients âgés atteints de cancer
Dans le cadre de ce second projet, il revient à chaque établissement d’organiser ou de continuer à organiser les soins
en oncogériatrie, de mettre en lien les oncologues et les gériatres quand existent déjà des liens formalisés et des
gériatres formés à l’oncogériatrie. De même, la politique de Réunions de Concertation Pluridisciplinaires (RCP) est
laissée à l’appréciation de chaque centre.
La « RCP visio de recours gériatrique », où sont discutés les cas complexes concernant des patients particulièrement
fragiles, est poursuivie. Cette RCP, accessible par visio-conférence, fonctionne déjà entre l’IPC et les centres
hospitaliers de Gap et de Draguignan.
Elle sera désormais organisée en alternance sur l’IPC et sur le site de l’AP-HM, et intègrera progressivement les
différents centres, en fonction de leurs besoins. Elle associera des gériatres, des hématologues, des oncologues
spécialistes d’organes, des radiothérapeutes, des IDE coordinatrices.
« Cette RCP «visio-nouvelle formule », car élargie, devrait démarrer en février 2012, et se poursuivre à un rythme
mensuel. Nous avons l’ambition, à l’horizon 2015, d’y avoir intégré l’ensemble des 11 centres hospitaliers
concernés par le projet : Aix-en-Provence, Arles, Avignon, Draguignan, Digne-les-Bains, Fréjus, Gap,
Martigues, Salon-de-Provence, Toulon, Aubagne. »
Dr Elodie Crétel
10 III.3. Diffuser l’information pour promouvoir la prise en charge des patients âgés atteints de cancer
et la rendre accessible à tous
Les objectifs des coordonnateurs et des membres du comité de pilotage de l’UCOG seront de créer de
vrais liens avec les gériatres et oncologues de la région afin de poursuivre la diffusion d’une culture
oncogériatrique.
• Un portail d’information dédié à l’oncogériatrie hébergé sur le site Internet du réseau ONCOPACA-Corse, est
programmé. Sur cet espace mutualisé, qui devrait ouvrir en juin 2012, médecins et usagers trouveront entre autres :
•
•
•
•
•
•
une rubrique sur l’offre de soins en oncogériatrie (consultations spécialisées, équipes mobiles, RCP, …) ;
une liste des essais thérapeutiques spécifiques sujets âgés en cours ;
un répertoire des formations en oncogériatrie pour les professionnels de santé ;
des documents d’information élaborés par l’UPCOG ;
les questionnaires disponibles en oncogériatrie ;
une rubrique dédiée à « l’aidant naturel ».
• L’information sera par ailleurs relayée lors des différentes manifestations / formations thématiques, via les
supports d’information du réseau (lettre d’information électronique notamment) ou encore les ERI (organisation de
réunions d’information spécifiques à la prise en charge du sujet âgé). A Marseille-même, l’information sera
également relayée auprès des médecins généralistes avec l’aide et la collaboration des quatre réseaux
gérontologiques marseillais.
La toute jeune association des équipes mobiles de gériatrie de Provence (AEMG Provence, parution au J.O du 12
mars 2011) participera, elle aussi, à la diffusion de la culture oncogériatrique auprès des soignants, des patients et
de leur famille. Cette association a pour but d’entreprendre, de coordonner et d’encourager to u te a ctio n
é d u ca tiv e , in fo rm a tiv e e t d e fo rm a tio n m é d ica le , fo rm a tio n d e s so ig n a n ts e t d e s fa m ille s d e
p a tie n ts d a n s le s d o m a in e s d e la g é ria trie , d e la g é ro n to lo g ie , d e la p sy ch o g é ria trie e t d e
l’o n co g é ria trie ; d’entreprendre, de coordonner et d’encourager la re ch e rch e d a n s le d o m a in e d e s
é q u ip e s m o b ile s d e g é ria trie e t d e g é ro n to lo g ie .
L’association des équipes mobiles de gériatrie de Provence (AEMG Provence) regroupe 17 équipes mobiles de la
région PACA-Ouest et est composée d’un bureau de 6 membres : Dr Sandrine TOURNIER (présidente, équipe
mobile d’Aubagne), Dr Laure POUDENS (vice-présidente, équipe mobile d’Aix), Dr Elodie CRETEL (secrétaire,
équipe mobile de Marseille centre), Dr Christelle KRECHIEM (secrétaire-adjointe, équipe mobile d’Avignon),
Dr Chantal CASTAGNA (trésorière, équipe mobile de Toulon), Dr Philippe BEAU (trésorier suppléant, équipe
mobile du Haut Vaucluse).
• D’autre part, pour déployer de façon homogène les prises en charge oncogériatriques dans la région, et en
l’absence de référentiel officiel, l’UCOG se propose de créer une charte de prise en charge oncogériatrique (COG).
Commune à tous les centres intégrés au projet, elle reposera essentiellement sur le partage des savoirs acquis dans
la première UPCOG.
11 Le travail d’élaboration débutera en juin 2012, autour des problématiques suivantes :
•
•
•
•
•
•
•
préserver l’autonomie ;
repérer la fragilité ;
favoriser l’accès de tous aux soins ;
promouvoir une prise en charge de proximité incluant le médecin généraliste ;
éviter au maximum les passages aux urgences ;
anticiper les toxicités et effets secondaires ;
aider les « aidants » et les intégrer dans la prise en charge.
La mise en ligne sur le portail Internet est prévue en décembre 2012.
• Enfin, tout au long du projet, soit de janvier 2012 à janvier 2015, l’UCOG apportera son aide aux centres qui
débutent l’oncogériatrie, en termes de formation des équipes et d’organisation.
III.4. Contribuer à la recherche en oncogériatrie
En ce qui concerne la recherche en oncogériatrie, deux réunions annuelles seront organisées (la première dès mars
2012), afin :
•
•
d’établir un état des lieux des protocoles en cours et des inclusions ;
de promouvoir les appels d’offres communs entre l’AP-HM et l’IPC.
Dans la continuité du travail réalisé par la première équipe (UPCOG), la nouvelle unité de coordination entend en
effet :
•
•
répondre à l’objectif 4.2 du plan cancer II : 5 % de sujets âgés inclus dans les essais thérapeutiques ;
poursuivre et étendre les collaborations régionales déjà mises en place, en particulier avec les CHU
de Marseille et de Nice ;
•
poursuivre, en liaison avec le développement de l’activité d’oncogériatrie dans différents services,
la promotion des inclusions de patients âgés au sein des protocoles de recherche dans les deux structures ;
•
dans le domaine des sciences humaines et sociales, poursuivre la collaboration avec l’Inserm.
Parallèlement, de nouveaux axes de recherche pourraient être développés, relatifs à :
•
•
12 la biologie du vieillissement des patients atteints de cancer (vieillissement immunitaire en particulier) ;
la polymédication du sujet âgé atteint de cancer et les interactions médicamenteuses.
III.5. Continuer à former les professionnels de santé
Pour répondre aux objectifs cités, il est indispensable de continuer à former les professionnels de santé (médecins
spécialistes, médecins généralistes, soignants, pharmaciens).
L’UCOG entend notamment :
•
poursuivre les actions de formation médicale continue déjà organisées dans le cadre d’enseignements postuniversitaires, en lien avec la faculté de médecine (Département Universitaire de développement professionnel
continu) et le service de Formation - Enseignement de l’IPC ;
•
poursuivre l’enseignement de l’oncogériatrie aux médecins par le DU d’oncogériatrie ;
•
poursuivre, et mettre à la disposition de l’ensemble des nouveaux acteurs, le module de formation
« oncogériatrie IDE » créé et mis en place par l’UPCOG sur deux jours à raison de deux sessions par an, ainsi
que le module IDE « douleur et sujet âgé » et « soins palliatifs sujet âgé » ;
•
poursuivre les enseignements sur l’oncogériatrie dans le cadre de la capacité de gériatrie et du DU de
Gérontologie Sanitaire et Sociale ;
•
favoriser l’intégration de l’oncogériatrie dans la formation sur le « dispositif d’annonce du cancer », dispensée
à un large éventail de soignants (IDE, psychologues, diététiciennes, assistantes sociales, …), à raison de deux
sessions de trois jours par an ; sachant que cette formation existe déjà à l’IPC depuis trois ans, avec un item
spécifique oncogériatrie ;
•
intégrer l’oncogériatrie au DU de soins palliatifs (à partir de 2011) ;
•
intégrer l’oncogériatrie dans la formation des Masters en Sciences cliniques infirmières
•
développer la formation et l’information des équipes mobiles de gériatrie, par le biais de réunions avec les
équipes mobiles de la région PACA-Ouest participant à l’AEMG Provence ;
•
organiser des actions de formation spécifiques en direction des pharmaciens.
13 Le Centre Gérontologique Départemental de Montolivet
Le Centre Gérontologique Départemental est une structure publique située dans le
12ème arrondissement de Marseille. Depuis près d’un siècle, le Centre Gérontologique Départemental
(CGD) a pour vocation d’accueillir et de prendre en charge les personnes âgées.
Au fil des ans, le CGD s’est dotée d’une filière gériatrique complète qui s’articule autour :
• de l’Hôpital Gériatrique de la Tour Blanche (230 lits) qui comprend :
- 30 lits de médecine gériatrique type MCO
- 80 lits de soins de suite et de réadaptation
- 120 lits de longs séjours
• d’un secteur d’hébergement pour personnes âgées dépendantes EHPAD (220 lits)
• d’un service de soins infirmiers à domicile (50 places),
• d’un service d’hospitalisation à domicile (15 places),
• d’un accueil de jour pour les patients atteints de maladie d’Alzheimer,
• d’un service de consultations externes dédiées au dépistage et à la prise en charge des troubles cognitifs.
Le CGD accueille sur son site :
• le Centre de Local d’Informations et de Coordination (CLIC) Géronto-Est
• Un institut de formation d’aides-soignants
Un savoir-faire s’est développé concernant les spécificités de la pratique gériatrique, à savoir :
• le dépistage et la prise en charge des troubles psycho- comportementaux ;
• le dépistage et la prise en charge de la fragilité et de la dépendance ;
• la prise en charge des patients âgés en fin de vie.
Une plateforme de recherche centrée sur la mobilité et les chutes et les géronto-technologies s’est développée en
lien avec Aix Marseille université - faculté des sciences du sport de Luminy (Pr J-J Temprado).
14 L’AP-HM
Avec 4 hôpitaux et 3 500 lits, l’Assistance Publique - Hôpitaux de Marseille (AP-HM) est le plus important
centre hospitalier de la région PACA.
C’est aussi le premier employeur de la région, avec plus de 12 000 salariés et 1 885 médecins.
Les missions de ce Centre Hospitalier Universitaire (CHU) sont le soin, la formation, la recherche ainsi que la
prévention et l’éducation à la santé.
Les différents hôpitaux offrent toute la gamme des spécialités, du soin de proximité aux traitements de pointe de
pathologies complexes et rares, pour adultes et enfants.
4 sites hospitaliers :
•
•
•
•
Centre hospitalier de la Timone
Hôpital Nord
Hôpital de la Conception
Hôpitaux Sud (Ste Marguerite et Salvator)
L’activité de l’AP-HM en cancérologie :
L’activité de cancérologie à l’AP-HM est répartie sur trois sites et est présente dans 39 services adultes et 6 services
pédiatriques et dans les services de radiothérapie, médecine nucléaire, oncogénétique, anatomo-pathologie et
6 laboratoires.
L’activité de recherche clinique en cancérologie de l’AP-HM en 2010 :
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15 essais cliniques pour lesquel l’AP-HM est le promoteur
145 essais institutionnels ouverts aux inclusions, 385 patients inclus
93 essais industriels ouverts aux inclusions, 211 patients inclus
15 essais observationnels, 118 patients inclus.
L’activité de l’AP-HM en oncogériatrie :
En 2010, l’AP-HM a pris en charge 2 800 patients de plus de 75 ans atteints de cancer, ce qui représente 23 % de la
file active en oncologie.
En termes de recherche, l’AP-HM totalise en 2010, plus de 300 essais en cours et plus de 700 inclusions, dont
13 essais spécifiques aux sujets âgés en cours (114 inclusions au total dont 52 en 2011).
15 L’activité d’oncogériatrie s’est développée pour l’essentiel au sein des équipes mobiles de gériatrie, qui interviennent
sur les hôpitaux de La Timone, de la Conception et l’hôpital Nord. Le Dr Elodie Crétel, responsable de l’unité mobile
de gérontologie centre à la Timone, a développé l’évaluation oncogériatrique depuis 2007, en collaboration avec les
oncologues de l’AP-HM, en particulier les Pr Seitz, Pr Barlési, Pr Thomas, Pr Sastre et le Pr Rossi, président du 3C.
Une unité d’oncogériatrie chirurgicale doit voir le jour dans les prochains mois.
Par ailleurs, grâce à la mise en place d’une équipe transversale, l’oncogériatrie va se structurer sur les services
d’oncologie et d’hématologie de l’AP-HM.
D’autre part, l’AP-HM est également impliquée dans la formation universitaire avec le DU d’oncogériatrie et des
formations d’oncogériatrie dans plusieurs diplômes universitaires (soins palliatifs, AE de chimiothérapies et
traitements innovants en cancérologie, dispositif d’annonce du cancer).
Enfin la formation et l’information en oncogériatrie dans la région se déploient grâce à l’association des équipes
mobiles de Provence (AEMG Provence) née en février 2011, qui regroupe 17 équipes mobiles de la région PACA et
se réunit deux fois par an.
16 L’INSTITUT PAOLI-CALMETTES (MARSEILLE)
L’Institut Paoli-Calmettes est un centre de lutte contre le cancer, assurant, pour la région PACA-Corse, la prise en
charge globale de l’ensemble des pathologies cancéreuses (tumeurs solides et hématologiques).
Certifié par la Haute Autorité en Santé (HAS) sans recommandation ni réserve, et membre du groupe UNICANCER,
l’Institut rassemble 1 200 chercheurs et personnels médicaux et non médicaux, engagés dans la prise en charge
globale de l’ensemble des pathologies cancéreuses : recherche – fondamentale et clinique – soins médicaux et de
support, enseignement et formation.
Les missions de l'Institut recouvrent la prévention, le diagnostic, le ciblage des traitements, le transfert à la clinique
des innovations issues de la recherche et une prise en charge individualisée des patients. Au-delà des actes
médicaux, l’Institut prend en compte les aspects sociaux, professionnels et émotionnels, proposant aux patients des
services personnalisés.
La prise en charge à l’IPC s’effectue exclusivement sur la base des tarifs de la sécurité sociale et les dépassements
d’honoraires ne sont pas pratiqués à l’IPC.
L’IPC en chiffres (2010)
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6 115 nouveaux patients accueillis à l’IPC.
64 328 consultations, soit une moyenne de 247 consultations par jour.
12 376 admissions en hospitalisation, avec une durée moyenne de séjour de 6,16 et un taux d’occupation
des lits de 91%. 2 614 patients admis en hospitalisation à domicile.
Dépistages et Diagnostics de Cancers
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114 610 actes d’anatomopathologie
12 510 scanners
3 160 imagerie par résonance magnétique (IRM)
21 980 autres actes d’imagerie
5 670 actes d’endoscopie
3 885 actes de médecine nucléaire (scintigraphie)
2 135 tomographe à émission de positons (TEP)
Activité de dépistage oncogénétique (formes familiales) : 1 590 consultations et 5 700 tests réalisés
17 Les soins
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21 660 chimiothérapies
28 050 séance de radiothérapie externe (hors curiethérapie)
6 230 actes opératoires
340 greffes de moelle et de cellules souches
515 prélèvements par cytaphérèse
La recherche
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18 187 essais de recherche biomédicale incluant 666 patients
239 publications internationales indexées
84 600 échantillons stockés au CTCG, 9 182 échantillons traités pour la recherche biomédicale
CONTACTS PRESSE
Pour plus d’informations, merci de vous adresser aux services de presse :
Institut Paoli-Calmettes
• Jérôme VERNANT - 04 91 22 33 25 - [email protected]
• Elisabeth BELARBI - 04 91 22 37 48 - [email protected]
AP-HM
• Caroline PERAGUT - 04 91 38 20 22 – [email protected]
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