288 A. Abdollahi – B. Daoud – G. Endimioni
pour tout x∈G. L’ensemble des automorphismes polynomiaux J(G) d’un groupe
fini Gest un sous-groupe normal de Aut(G) contenant le groupe des automor-
phismes int´erieurs de G. Si Gest infini, J(G) n’est pas n´ecessairement un sous-groupe
(consid´erer par exemple dans le groupe multiplicatif des r´eels non nuls l’automor-
phisme x7→ x3).
Ces automorphismes polynomiaux ont ´et´e ´etudi´es en particulier dans [2, 3, 8]. Il
est par exemple prouv´e dans [2, Theorem 3.5] qu’un groupe fini Gest nilpotent de
classe c≥2 si et seulement si J(G) est nilpotent de classe c−1.
On dit que ϕest un endomorphisme polynomial positif de degr´e msi tous les entiers
k1,...,knsont strictement positifs, avec m=k1+···+kn. On dit qu’un groupe G
est n-ab´elien g´en´eralis´e si Gadmet un endomorphisme polynomial positif de degr´e
n. En particulier, si Gest un groupe n-ab´elien (c’est `a dire si (xy)n=xnynpour
tous x, y ∈G), alors Gest un groupe n-ab´elien g´en´eralis´e. Les groupes n-ab´eliens
ont ´et´e compl`etement caract´eris´es par Alperin [1]. Le but de cet article est d’´etudier
les groupes n-ab´eliens g´en´eralis´es.
Il n’est pas difficile de voir qu’un groupe 2-ab´elien g´en´eralis´e est ab´elien. De plus,
il est bien connu qu’un groupe n-ab´elien qui n’admet aucun ´el´ement non trivial
d’ordre divisant n(n−1) est ab´elien [1]. Si πest un ensemble de nombres premiers,
on dit qu’un groupe est π-libre s’il n’admet aucun π-´el´ement non trivial. Pour chaque
entier n>2, on note πnl’ensemble des nombres premiers inf´erieurs ou ´egaux `a n. Re-
marquons qu’un groupe πn-libre n’admet aucun ´el´ement non trivial d’ordre divisant
n(n−1). Dans la section 2 de cet article, nous prouvons que tout groupe fini πn-libre
et n-ab´elien g´en´eralis´e est ab´elien (th´eor`eme 2.1). Avec des hypoth`eses convenables,
ce r´esultat peut s’´etendre `a des groupes infinis (voir la proposition 2.1 et le corol-
laire 2.2). Cependant, le r´esultat ne se g´en´eralise pas `a un groupe quelconque. En
effet, consid´erons par exemple le groupe G=ha, b |(b2)a=b−2,(a2)b=a−2idonn´e
par V.A. Churkin comme solution `a un probl`eme du Kourovka Notebook [4, p. 121,
solution du probl`eme 3.11]. Ce groupe est non ab´elien, sans torsion et il v´erifie la
relation x2(x2)a(x2)b(x2)ab = 1 quel que soit xdans G. C’est donc un groupe 8-
ab´elien g´en´eralis´e, π8-libre mais non ab´elien. On peut aussi noter que ce groupe est
polycyclique et m´etab´elien.
D’apr`es un r´esultat de Levi [5], un groupe Gest 3-ab´elien si et seulement si G
est 2-Engel et l’exposant de son sous-groupe d´eriv´e G′divise 3 ; en particulier,
un tel groupe est nilpotent. Dans la section 3, on ´etend ce r´esultat en prouvant
que tout groupe 3-ab´elien g´en´eralis´e est nilpotent (th´eor`eme 3.1). L’existence de
groupes non r´esolubles d’exposant 4 montre qu’un groupe 4-ab´elien g´en´eralis´e n’est
pas n´ecessairement nilpotent. Mˆeme dans la classe des groupes m´etab´eliens poly-
cycliques, un groupe 4-ab´elien g´en´eralis´e n’est pas n´ecessairement nilpotent. Un
exemple simple est donn´e par le groupe di´edral infini ha, b |a2=b2= 1i, qui est
4-ab´elien g´en´eralis´e puisque ax2ax2= 1 quel que soit x.
A l’aide du r´esultat de Levi [5] cit´e plus haut, il est facile de montrer que dans un
groupe, si l’application x7→ x3est un monomorphisme, alors le groupe est ab´elien
(voir aussi [9]). Nous obtenons ici un r´esultat similaire pour les groupes admettant
un monomorphisme polynomial positif de degr´e 3 (corollaire 3.2). Enfin, dans le co-
rollaire 3.3, nous caract´erisons les groupes admettant un automorphisme polynomial
positif de degr´e 3.
On termine cette section avec les questions suivantes :