UL925 LA BARBARIE
Nom et Fonction du responsable :
Eric SAUNIER., maître de Conférences, Université du Havre
Equipe pédagogique :
Camille ESCAMILLA, vacataire
Objectifs :
La question de la barbarie articule de nombreuses thématiques .Historique d’abord, puisque les
premiers barbares furent les non Grecs pour les Grecs et que les invasions barbares ont fait naître
le concept même de barbarie, enfin parce que l’on ne peut éluder « la barbarie
nazie ».L’ethnologie est ainsi également directement concernée par sa mise en question de
l’ethnocentrisme. La thématique psychanalytique, puisque Freud a écrit un essai sur la barbarie
de la première guerre mondiale et que le cannibalisme, considéré comme la pratique barbare par
excellence intéresse cette discipline. Pour finir, la réflexion sur le mal fait intervenir la philosophie.
Contenu :
La barbarie apparaît d’abord comme le fait de l’autre, de l’étranger : c’est ainsi que le terme
même de barbare naît chez Homère pour désigner les non Grecs. Représentation persistante
dont il convient de dénoncer le caractère ethnocentrique à travers la réflexion ethnologique
(Montaigne, C. Lévi-Strauss) notamment sur le cannibalisme. Ce dernier n’est-il quel a
manifestation la plus criante de la sauvagerie ou un acte culturel à part entière ?
Nous étudierons donc d’abord la barbarie comme menace extérieure à la civilisation pour passer
ensuite à la remise en cause de ce préjugé: la barbarie n’est-elle pas au contraire une menace
intérieure à la civilisation ? En témoigne d’abord le phénomène sadien : personnage raffiné, le
« divin marquis » n’en fut pas moins un défenseur de la cruauté et, à sa façon, un apologue de la
barbarie. Cette apologie de la cruauté préfigure la critique nietzschéenne de la pitié et sa
fascination pour la « brute blonde ». Mais c’est aussi la pensée de Freud qui étaie cette deuxième
représentation de la barbarie comme menace intérieure : chacun d’entre nous n’est-il pas tiraillé
entre les exigences morales du « surmoi » imposées par la civilisation et les pulsions du « ça » ?
Avec Freud nous découvrons que la barbarie est une possibilité inhérente à chacun d’entre nous,
qu’elle a donc quelque chose d’irréductible avec quoi la culture devra toujours compter.
Il convient enfin de s’interroger sur la possibilité que la barbarie soit produite par la civilisation elle-
même : paradoxe que nous défendrons en étudiant l’idée d’une barbarie de la science moderne et
le nazisme. La « barbarie nazie » sera alors l’occasion de présenter la doctrine de H Arendt sur la
banalité du mal telle qu’elle fut élaborée pour rendre compte du cas Eichmann. L’ensemble de ce
parcours nous permettre également de revisiter des œuvres littéraires de Borges, Coetzee,
Conrad, Homère, Mac Carthy, Stevenson.
Modalités d’évaluation :
Ecrit
Capacité d’accueil :
60 étudiants
Renseignements :
Scolarité de l’UFR des Lettres et Sciences Humaines