« Piss Art Contemporain » _____ Tout, dans cette affaire « Piss Christ », aura franchi allègrement les bornes ultimes de l’ignominie et de l’imbécillité réunies, tout y aura mis crûment en lumière l’inimaginable bassesse de notre époque terminale. En premier lieu (chronologiquement, du moins), il y a cette volonté perverse d’exalter l’excrément, si typique de ce qu’il est convenu d’appeler l’« art » contemporain. L’« artiste » contemporain Andres Serrano n’aura été ni le premier, ni – sans doute – le dernier à profiter de l’insondable bêtise des gogos et de la cupidité des marchands d’« art » contemporain (ceux-ci exploitant ceux-là) en exhibant des excréments – les siens, de préférence – à grand renfort de publicité gratuite. Faut-il voir dans ce mode d’auto-expression « artistique » la preuve que l’excrément et l’excréteur ne font qu’un ? Qui se demande où réside au juste l’intérêt artistique de telles « œuvres » ? (Ne parlons même pas ici d’esthétique, cette notion réactionnaire étant aujourd’hui morte et enterrée.) Qui, parmi les faiseurs d’opinion, a l’envie et le courage de soulever d’aussi simples questions en public ? Quelle âme d’enfant égarée dans la rédaction d’un journal, d’une station de radio ou d’une chaîne de télévision dira une bonne fois – avec toute la puissance de son ingénuité – que le Roi est nu ? En deuxième lieu, l’escalade… ou plutôt la dégringolade dans l’abomination a consisté, en l’espèce, à plonger un crucifix dans l’urine de l’« artiste ». Il faudrait vraiment être un beauf doublé d’un bourrin (n’est-ce pas, chère ââmie ?) pour ne pas trouver cela sublîîme, forcément sublîîme, comme disait l’autre !… Accessoirement – mais est-ce si accessoire ? –, on se demande ce qui se passerait si le malheureux incontinent (frappé, en outre, d’impuissance artistique notoire) avait un jour la funeste idée de plonger dans son urine, non pas « seulement » l’effigie du Messie des chrétiens, mais… un coran !… On entend d’ici les glapissements indignés que les cent bouches de la dhimmitude immigrationniste ne manqueraient pas de pousser, les fatwahs hurlées du haut des minarets, et peut-être aussi l’explosion des bombes dans nos rues. En revanche, les chrétiens – même un tantinet « iconoclastes » – ne sont pas précisément connus pour pratiquer la violence terroriste : avec eux, on peut donc y aller, et toujours plus fort ! Notamment, en mobilisant la police pour retrouver les auteurs de cet inqualifiable blasphème anti-excrément (ça tombe bien : la police n’a rien de mieux à faire). En troisième lieu, le musée qui s’honore d’exposer l’« œuvre » susdite n’a pas hésité à parler de barbarie à propos de l’acte de vandalisme commis en ses murs. Et tout devient alors surréaliste, voire carrément burlesque dans la mesure où l’urine se trouve soudain auréolée – par ce mot et a contrario – d’un halo de culture raffinée. Or, ce genre de « raffinement » n’évoque-t-il pas plutôt les extravagances de la Rome décadente et ne proclame-t-il pas, en définitive, la mort cérébrale d’une civilisation en train de retourner à la barbarie – la vraie – comme le chien retourne à son vomi ?… L’« art » contemporain officiel, subventionné et mercantilisé est à l'Art vrai ce que la pétomanie est au chant grégorien. Lundi de Pâques 2011, Merle Noir