LA « Orgue de barbarie » Prévert
Jacques Prévert est un cinéaste un poète du XXe siècle qui publie le recueil paroles en 1945. Ce recueil
regroupe les poèmes recueillis par un ami de l'auteur. Ce recueil rassemble des poèmes singuliers tendant leur
forme que dans le fond. « l'orgue de barbarie » est un poème qui rend compte de l'ensemble du recueil .
Dans quelle mesure le registre comique du texte participe-t-il à la modernité du poème ?
Dans une première partie nous étudierons l'aspect moderne du poème avant de mettre en avant dans une seconde
partie son aspect comique.
I/La structure moderne du poème.
absence de ponctuation qui ne distingue pas la prise de parole des personnages ou la narration vers 1 2
(marqué par le verbe « disait » qui permet de faire la différence)
Ponctuation ponctuellement des paroles à chaque personnage important « musiciens » v 16.17
« homme » v 19.20
paroles très courtes et enfin discours plus long de la fillette v. 32 à 47 : mise en avant de la
fillette
Usage de vers libres, à savoir des vers hétérométriques qui ne riment pas. C'est ce qui va constituer le
poème ici n'est pas sa structure classique mais son rythme.
o le rythme du texte est basé sur la répétition des formes et va inscrire le texte comme une
musique déjà annoncée par le titre de l’ « orgue de barbarie ». (L'orgue de barbarie est un
instrument de musique basée sur le mouvement répétitif du bras qui crée une musique par
la perforation des papiers du papier à musique).
o répartition des paroles avec le verbe « disait » et la structure « l'un/ l'autre » dès le début
du poème puis anaphore du « moi » : les musiciens sont à la fois identiques et en même
temps différents.
o structure répétitive « parlait parlait parlait » l. 12.13, intensif « si » l. 26.27, « moi je
jouais » l. 32 à 43, « fini » (x3 l.45), « parler » (x5 l. 60.61)
Ainsi ce texte parle de musique s'inscrit comme une chanson avec du rythme et des répétitions cette
forme originale peut se réclamer d'Apollinaire absence de ponctuation ne tenait propre à préfère la mort vue d’ un
œil comique
II/ L'aspect comique du texte
Texte qui obéit une structure narrative : l’ imparfait plante le décor. L'imparfait de second plan est
rompu par le passé simple
o « mais » vers 15 constitue une rupture renforcée ensuite par le passé simple « demandèrent
»
o « puis » marque le deuxième mouvement dans le texte engendrant le discours de la petite
fille vers 23
o « mais » va de nouveau marquer une étape avec la reprise du credo de l’orgue de barbarie
vers 45
o répétition du schéma avec la reprise de l'adverbe « puis » vers 51
o le « mais » final isolé constitue un retournement de situation
Deux personnages extraordinaires anonymes « un homme » « la petite fille ».
o le choix de l'article « un » conserve l'anonymat de l'homme qui se caractérisera ensuite par
l'instrument qu’il possède à savoir le couteau. La petite fille, elle, semble moins anonyme :
elle est « la petite fille du maître de la maison » vers 28
o ces informations sont floues et donnent un caractère universel au texte.
Néanmoins, les personnages sont caractérisées par leur comportement
o la petite fille caractérisée par son « ennui » et par l'énumération de ses activités qui la
qualifient vraiment d’enfant
o mais reprise inversée des paroles de l'homme vers 46 = vers 20 / vers 47 = vers 19 : la petite
fille rejoint l'homme « par la main » ce qui traduit leur lien
o le lien qui repose sur l'étrange contraste de l’âge vers 52 53
o cette histoire de par sa conclusion est présentée comme un conte de fées