Une approche pratique de l`interopérabilité entre hôpitaux et

PROCEEDINGSANNUAL MEETING 2009
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Summary
Interoperability and data exchange between partners in
thehealthcaresector are considered one of the important
domains by which to improve careprocesses andinthe
long runalso lower healthcaresystem costs. Data ex-
change ensuresthat patient data are as complete as pos-
sible, thus avoiding potential treatment errors, and avoids
duplicating tests if the data required are alreadyavailable.
On the other hand, healthcaredata is asore point with
many people and strong safeguards needed to protect
patientdata against misuse, along with tools to enable the
patienttomanage his/her own data. Even if many coun-
tries have eHealth initiatives in preparation or alreadyim-
plemented, health dataexchange on alargescalestill has
afairly long way to go, sincethe political processes for
global solutionsare often complicated. The MediCoordi-
nation project adopts apragmatic approach which at-
tempts to integrate several partners in health careona
regionalscale. In parallel with theeHealthstrategycur-
rentlyunder development by the Swiss Confederation, the
targets of MediCoordination are, in particular,medium-
sized hospitals and external partners, with aview to im-
plementing concreteadded-value scenarios of information
exchange between hospitals and external medical actors.
Introduction
Les dossiers électroniques de patients ont fortement
changélagestion des données et des processusdans les
hôpitaux [1].Les données accessibles en format digital per-
mettent une communication simple des données. Le per-
sonnel soignant peutaccédersimultanément aux données
qui peuventre dupliquées facilement. L’échangededon-
nées médicales en format digital galementd’autres
avantages que la préventiondepertes de données. Des
données pluscomplètes permettent d’éviter des traite-
ments inadéquats [2, 3]. Des doublons d’examens peuvent
être évités si les résultats d’examens sont rapidement com-
muniqués. Par contre, les patients ont peurdel’abus sur
lesdonnées quisont enregistrées de manièrecentralisée
dans des grandes bases de données, parce quelepotentiel
de malveillanceest plusimportant quepour les dossiers
papiers.
Pourrépondre àl’important potentieldel’interopérabilité
médicale, ainsi que pour donnerdes solutions au risque
d’abusdedonnées, différentes stratégies pourl’interopé-
rabilité onté définies dans de nombreux pays [4, 5], ainsi
qu’au niveau européen [6].LaConfédération suisse ga-
lement démarré l’élaborationd’une stratégie eHealth1
pour lesdix prochaines années en gérant lesdonnées mé-
dicales àdifférentsniveaux et en incluantdivers groupes
d’intérêt. La Confédération adéjà publiéune premièresé-
riederecommandations de standards ainsi qu’une archi-
tecture générale quisebase sur une identification des pa-
tients et des professionnels. Comme la Suisse est un pays
hautement fédéré, on prévoit une infrastructuretotale-
ment distribuée. Les données sont enregistrées là où elles
sont produites. Elles sont également toutes décrites par des
métadonnées quisont enregistrées elles aussi de manière
distribuée. Ce système de métadonnées et un système de
définitions de rôles permettent alors un accès sélectifaux
documents médicaux.
Beaucoup de standards existent dansledomaine. Il serait
aberrant d’en définirdenouveaux. Par contre, un choix
opportunparmi tous les standards doitre réalisé afinde
s’adapter au mieuxaux requis de l’architecture de basere-
commandépar la stratégie eHealth. C’est justement ce qu’a
réalisé la Confédération suisse. HL7CDA (Health Level7,
Clinical Document Architecture) définit un format pour
échanger différentstypes de documents. CEN13606 (Eu-
ropeanCommittee for Standardization) offre également
un cadre généralpour la description de données. Des stan-
dards pourlecodageexistentdans de nombreux do-
maines, tel qu’ICD (International Code of Diseases) pour
les maladies, SNOMED CT (Systemized Nomenclature in
Medicine Clinical Terms [7]) comme une terminologie très
vaste, LOINC (Logical Observation Identifiers Names and
Codes) pour leslaboratoires et les résultats cliniques, et
bien d’autres encore.
Il existe par contreunclair besoindepouvoiraccéderde
manièreconsolidée aux données d’un patient (cequi ne si-
gnifie pas que ces données doiventre enregistrées au
Uneapproche pratique de l’interopérabilitéentre
hôpitaux et médecins traitants en Suisse
Michael Schumachera,Henning Müllera,b,Bruno Alvesa,David Godela,Omar Abu Khaleda,François Moosera,
Sandrine Dinga
aHaute Ecole Spécialisée de Suisse Occidentale (HES-SO), Suisse
bService d’Informatique Médicale, Hôpitaux Universitaires et Université de Genève,Suisse
Swiss Medical Informatics 2009; no67
Correspondance:
Michael Schumacher
HES-SO
Institut d’informatique de gestion
CH-3960 Sierre
1http://www.e-health-suisse.ch/
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même endroit).Dans ce sens, des entreprises comme Mi-
crosoft2et Google3ont comprislepotentiel d’une telle
consolidation en permettant la création de profils person-
nels de santé. Aux Etats-Unis, beaucoupd’hôpitaux offrant
également de tels dossiers de santépersonnels permettent
une exportation de ces données vers les profils personnels
de l’une de ces solutions commerciales [8].Ilexistealors
un réel risqueque ces acteurs commerciaux utilisent ces
données àleurspropresfins.Par contre, les patients veu-
lent avoir un profilpersonnel de santé quisoit complet.
Le projet MediCoordination4décritdans ce papier se com-
prend comme un complément de la stratégie suisse
eHealth en se concentrant principalement sur les hôpitaux
régionauxetleurspartenaires externes, où l’échange de
données n’a pas été un sujet autant important quedans les
hôpitaux universitaires [9].Encommuniquant avec des ac-
teursexternesdans le système de santé, MediCoordination
aidentifié plusieurs scénarios d’échange de données dont
l’implémentation apporte une valeur ajoutée claire. Cela
permet de tester lesinfrastructures en parallèle àlacréa-
tiondelastratégie eHealth, ainsi quedegagner de l’expé-
rience avec ces outils et de localiser les problèmes poten-
tiels. Ce projet s’est limité àlapartiefrancophonedela
Suisse.
Méthodes
Le projet MediCoordination inclut deux phasesdistinctes.
Durantlapremière phase,des interviewsont été réalisées
avec différents acteurs du secteurmédical suisse (limité à
la Suisse romande): des hôpitaux de taille petite, moyenne
et universitaire, des médecins, des producteurs de solu-
tions de système clinique et de système de gestion médicale
de cabinets, des associations médicales, des assurances
maladie, des laboratoires et des prestataires d’imagerie
médicale. Surlabase d’une liste exhaustive d’acteurs mé-
dicaux, une sélection apermisd’inclure tous lessecteurs
concernés. La secondephase du projet concerne le choixet
l’implémentation concrète d’un scénario d’interopérabilité
entre hôpitaux et leursacteurs externes.Cet article décrit
principalement la premièrephase de MediCoordination et
le scénario choisi pourimplémentation.
Des interviews personnelles avec 18 partenairesont été
menées dans le butd’obtenir une évaluation qualitative
des besoinsdechaquepartenaire concernant l’interopé-
rabilité médicaleausens large. Les questions ci-dessous
ont été la base d’une discussion pluslongueavec les in-
terviewés. Les interviewsont duré entre 90 et 120 minutes
par partenaire, et ont été modérées par différentes per-
sonnes du projet (deux personnes par interview). Les ques-
tions ont été développées par les partenaires eux-mêmes
du projet:
–Quel dossierdepatient électronique est utilisé et qu’est-
ce quiest réellement digital?
–Quelsstandards et terminologies sont utilisés, ou même
quel modèle de données (comme HL7RIM)?
–Quelle estvotre attitude par rapportàl’interopérabilité
et l’échange de données?Quel estlepotentiel et où sont
les risques?
–Quelsscénariosvous aideraient concrètement dans
l’échange de données avec l’externe (2 à3exemples)?
Suivant lesréponses et la situation du partenaireinterrogé,
des questions additionnelles ont été posées pouravoir un
scenario détaillé de chaque partenaire.
Résultats
Cette section détaille les résultats préliminaires obtenus
dans le projet.
Partenaires sélectionnés pour l’étude et leurs intérêts
particuliers
Les partenairesdes interviewsont tous été choisis dans la
partie francophone de la Suisse, parce quelaproximité et
la confiance jouentunrôle important pourobtenir rapi-
dementdes résultats et des détails suffisants. Une liste
exhaustive té créée. Les partenaires avec des références
existantes ont été contactés en premier.Lebut était une
liste équilibrée.Comme résultat, nous avons contacté pour
interviewsles institutions suivantes:
–deux grands hôpitaux universitaires;
–six hôpitaux régionaux de taillemoyenne;
–deux petits hôpitaux privés;
–deux laboratoires d’analyse indépendants;
–unlaboratoired’imagerie médicale;
–une compagnied’assurance;
–unproducteur de solution de gestionmédicale de cabi-
net;
–deux médecins utilisant cette solution;
–unproducteur de systèmed’informationclinique;
–laFédération des Médecins Suisses (FMH);
–quelques autres acteurs divers danslasanté en Suisse
romande.
L’atmosphèredes interviewsfut excellente et lesquestions
variéespermettaient d’obtenirune bonne vue globale des
intérêts des participants sur l’interopérabilité dans le do-
maine de la santé.
Scénarioschoisis pour une premièreimplémentation
Danslaplupart des interviews, il est devenu très rapide-
ment clairque quelques scénarios avec une solution sim-
ple peuventavoir un impact et une valeur ajoutée impor-
tants, particulièrement pourdes hôpitaux de grandeur
moyenne. La figure 1illustreles processusgénérauxqui
ontlieu entre un patient, sonmédecin traitant, un hôpital
et les laboratoires. Ces processussont tous réalisés par
courrier ou par fax.Les processusavec les plusgrandes
valeurs ajoutéespour les docteursetles hôpitaux régio-
naux ont été identifiés comme suit: 1) avis de sortie, 2) let-
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2http://www.healthvault.com/
3http://www.google.com/health/
4http://www.medicoordination.ch/
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tre de sortie,3)protocole opératoire,et4)demande d’ad-
mission. Au moment de l’admission, les documents d’ad-
mission sont envoyés du médecin traitant àl’hôpital, et
lorsque le patientquittel’hôpitaldel’hôpitalaumédecin
traitant. Cette communication est présente pourpratique-
ment tous lespatients. Un fluxd’informationrapide peut
donc réduire des processusmanuels.
Tous lesacteurs médicaux qui onté visités implémentent
les documents de ces groupes de processussur un support
papier(par fax ou courrier). Des parties de ces documents
peuventre générées automatiquement par le système
d’information clinique de l’hôpital. Dans tous les cas, l’in-
formation doitre ajoutée manuellement par les méde-
cins ou les secrétaires. Aucun des documents n’est créé en
utilisant un codestandardautre qu’ICD pour le diagnos-
tic. La figure 2illustreleprocessus de créationd’une let-
tre de sortie de l’un des partenaires.
Nous avonsdéfini les premières spécifications d’un avis de
sortieavec une architectureutilisant un serveurderésul-
tats, tel qu’illustréàlafigure 3. L’avis de sortie estuncourt
texte quirésume le séjour du patient àl’hôpital. Lorsque
le patientquittel’hôpital, le médecin hospitalier écrit cet
avis directemententexte libre (semi-structuré) dans le sys-
tème d’information. Le document est envoyé au médecin
traitant soit par fax,par courrier ou par le patient lui-
même. Le butest d’informer le médecin traitant du diag-
nostic,des interventions possibles, de la médication àla
sortie, ainsi quedes contrôles àréaliser par la suite.
Le fluxdes événements proposé dans le système électro-
nique peutre résumé ainsi:
1lemédecin hospitalier crée un avis de sortie(ou un au-
tre type de document comme une lettre de sortie);
2ladestination du document est choisie;
3ledocument est générépartiellement avec les données
du dossier de patient;
4ledocument est complété avec de l’information addi-
tionnelle;
5ledocument est encrypté (unsystème d’encryptagen’a
pas encore étéchoisi);
6ledocument est envoyé au serveurdedocument;
7leserveurnotifie le médecin traitant qu’unnouveau do-
cument est accessible (ou le médecin traitant vérifie
cela activement);
8lemédecin traitant se connecte au serveuretcrée une
connexion sécurisée;
9lemédecin traitant télécharge le document dans son
application médicale par la connexion sécurisée;
10 le document est décrypté;
11 le médecin traitant vérifieledocument et confirme sa
validité, puis sort du système.
Dans ce contexte, il est spécialement important queleflux
d’information soit rapide, et quelemédecin traitant soit
informé sur le statut de son patient dès qu’ilquittel’hôpi-
tal. Un processus similaire peut être créé pour la demande
d’admission,lalettre de sortie, le protocole opératoireou
d’autres types de documents plus simples.
Conclusions
L’interopérabilitépour échanger de l’information médi-
cale est un domaine sensible. Son potentiel est aussi grand
quelapeur de perdrelecontrôle sur les données en cas
d’abus. La plupartdes stratégies eHealth visent une solu-
tion globale au niveau national et àlong terme, comme
c’est le cas de la Confédération helvétique. Même si cela
est nécessaire, il est quand même important de gagner de
l’expérienceavec des solutions simples mais réellement
Swiss Medical Informatics 2009; no67
Figure2
Processus de création d’une lettre de sortie dans un des hôpitaux partenaires
du projet.
Figure3
Le scénario d’un serveur de documents àl’intérieur des hôpitaux et l’échange
avecles partenaires externes.
Figure1
Processus de communication entre hôpitaux et partenaires externes.
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implantées qui offrent une grande valeur ajoutée.Nos in-
terviews ont montré quel’intérêtdes participants est fort
si une solution leur apporte un gain. Un scénario pour
échanger des lettres de sortieest en traind’être implé-
mentéavec deuxhôpitaux,unproducteur de solution de
gestionmédicale de cabinet, ainsi quedeux médecins trai-
tants. Une extension de ce groupeest planifiée dans la
deuxième partie du projet.
Ce travail té financé par la Haute Ecole Spécialisée de Suisse
Occidentale (HES-SO) dans le contexte du projet MediCoordination.
Références
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