Cependant la reine Didon Perdait sa face de dondon Pour prendre celle d’une éthique, Tant amour forcené la pique En vain, pour ce feu violet, Causé par un désir follet, La pauvre�e boit à la neige Son chaud tourment point ne s’allège. L’insensée a beau boire frais, Elle ne se fait que des frais. Tantôt d’Aeneas (Enée) le mérite Fait sa poitrine une marmite Que fait brûler bûche et �son ; Et tantôt la bonne maison De ce ravissant personnage Donne l’assaut à son veuvage ; Et puis son visage charmant Vient lui troubler l’entendement. Ce�e pauvre reine des folles S’arrête à ses moindres paroles, Toute seule s’en entre�ent, Puis elle dit : "Mon cœur en �ent, Mon cœur à l’amour si rebelle, Et ma franchise en a dans l’aile. Hélas ! que ne l’ai-je paré, Le rude coup qu’on m’a �ré ! Scarron, Virgile travesƟ, Livre IV, 1653 L’instructeur va vous donner votre première leçon. Retrouvez le sens de ces ordres : I SilenƟum ! DGarde à vous ! II Legio expedita ! EHalte ! III Signa inferre ! Perge ! JEn avant ! Marche ! IV Convenire ad signa ! GSilence ! V Consistere ! HRassemblement ! Jules César avait inventé un code secret pour que ses messages, même interceptés par l’ennemi, restent indéchiffrables : il remplaçait chaque le�re du message original par la 3ème leƩre qui la suivait dans l’alphabet. A vous de décrypter ! KDQQLEDO D ORQJWHPSV YDLQFX OHV RUPDLQV Marmontel, Didon, Acte III, Scène 8, 1783 VOX ROMANA Le journal des latinistes du LFS Fabriquez un costume de soldat romain pour vos personnages Lego . Vous trouverez ce costume à imprimer ici : ©. h�p://www.ac-grenoble.fr/lycee/ diois/La�n/spip.php?ar�cle3635 Les latinistes du collège Enée et Didon, P.-N. Guérin, 1815, insecula.com DIDON. Il est par�, ma sœur. O toi, qui me condamnes, Ombre de mon époux, cesse de murmurer. (Aux prêtres.) Qu'on prépare un autel ; je veux échir ses mânes. Que le bûcher s'élève ; et que sans différer J'y brûle d'un ingrat les dépouilles profanes. Sur ce bûcher, ma sœur, que je veux allumer, Pour détruire à jamais un souvenir funeste, Nous allons du Troyen déposer ce qui reste, Et l'y voir consumer. (A ses Femmes.) Qu'on m'apporte en ce lieu ses dépouilles, ses armes; Je veux, sur le bûcher, les placer de ma main. Numerus VIII — MMXIII L’équipement militaire le plus impressionnant est celui des machines de guerre : la catapulte (catapulta) est la plus grosse machine de jet. Elle peut lancer des projec�les de plus de 100 kg à longue distance. La baliste (balista) uƟlise la force de tension d’un arc tendu grâce à deux manivelles et �re des boulets de pierre. Le scorpion (scorpio) est un gros arc qui �re un lourd javelot pouvant empaler plusieurs hommes sur sa trajectoire. Plus surprenant encore, l’armée u�lise des animaux de guerre comme les molosses, féroces chiens de combat lancés contre l’ennemi, et même des cochons incendiaires (porci) recouverts d’huile enammée ! Recons�tu�on de baliste, Crédit leg8.org Le mythe de Didon et Enée est raconté par le poète la�n Virgile au chant IV de son épopée L’Enéide. Après la prise de la ville de Troie par les Grecs, le prince troyen Enée, ls d’Anchise et de Vénus, prend la fuite avec d’autres survivants. Il porte son vieux père sur ses épaules et emmène également son jeune ls Ascagne (ou Iule). Le desƟn d’Enée est de naviguer sur les mers an de trouver une terre propice à la fonda�on d’une nouvelle ville, qui deviendra plus tard Rome. Après bien des péripé�es, une tempête pousse la o�e d’Enée vers les côtes africaines où se trouve la puissante ville de Carthage. A la vue du beau et noble Enée, Didon (ou Elissa), la reine de Carthage, tombe follement amoureuse et fait tout pour retenir le héros troyen dans sa ville. Didon et Enée vivent une passion très intense jusqu’au jour où les dieux olympiens rappellent le prince troyen à sa des�née. Enée informe Didon, pleine de rage, elle lui reproche sa cruauté et son insensibilité. Lorsqu’Enée qui�e Carthage, Didon, incapable de supporter son départ, choisit de se donner la mort. Plus tard dans son périple, quand Enée descend aux Enfers, il rencontre le fantôme de la belle Didon mais celleci refuse de lui adresser la parole et s’éloigne. Le mythe de Didon est d’Enée demeure le symbole d’un amour tragique. Ce récit a inspiré de nombreux ar�stes : Scarron, au XVIIème siècle écrit une parodie du mythe, au XVIIIème siècle, Marmontel écrit le livret d’un opéra. Ludite ! Devenez légionnaire Lycée Français de Singapour Les Romains sont d’habiles stratèges. Une bataille commence dès que le signal est donné par les trompe�es (tubicines), les soldats lancent leur javelot et entame le combat au corps à corps. La technique de marche offensive la plus connue est la « tortue » (testudo) où les soldats marchent serrés avec leur bouclier au-dessus de leur tête . et de 1 ères code secret : Hannibal a longtemps vaincu les Romains . La panoplie militaire comprend un armement offensif : la lance (hasta) mesurant 2 à 3 mètres, le javelot (pilum) qui peut être envoyé jusqu’à 60 mètres, le glaive (gladius), une épée courte à deux tranchants, ou la hache, u�le pour pouvoir traverser l’armure de l’adversaire. Et un armement défensif : le bouclier (scutum), la cuirasse recouvrant le buste et le dos, le casque (cassis), surmonté éventuellement d’un panache indiquant le grade, laisse les oreilles dégagées pour pouvoir entendre les ordres, les jambières de bronze et les sandales en cuir (caligae). L’équipement et le sac militaire du soldat qui conƟent sa gamelle, des vivres et ses effets personnels pèsent jusqu’à 40 kg ! par les laƟnistes de 5 èmes SoluƟon des jeux : les ordres I G,,D,,,JIV HV E A l’origine, l’armée romaine est cons�tuée de soldats citoyens puis elle devient une armée de mé�er recrutant de nombreux mercenaires. C’est l’une Recons�tu�on moderne, Roman Army TacƟcs, Scardes plus puissantes du monde an�que borough Castle, Royaume-Uni, 2007. Crédit D. Friel par son organisa�on et son l’équipement militaire. La majeure par�e des soldats romains sont des légionnaires. On dis�ngue ainsi les hastaƟ, lanciers, au premier rang, les principes, expérimentés et bien armés au deuxième rang, les triarii ou vétérans qui comba�ent au troisième rang et viennent en aide aux soldats moins expérimentés. Mythe, arts et littérature Crédit schogol.com par les laƟnistes de 4 èmes Lycée Français de Singapour L’armée romaine Les 3èmes AB Les 3èmes DE Les 4èmes ABC Les 4èmes DEF Les guerres puniques Bella punica - guerres puniques EDITORIAL L’étendue impressionnante de l’imperium Romanum (empire romain) à son apogée au IIème siècle de notre ère démontre assez à quel point les Romains sont passés maîtres dans l’art militaire. Et la formule du stratège Végèce (IVème siècle) « Igitur qui desiderat pacem, praeparet bellum » (Qui désire la paix doit préparer la guerre) traduit la nécessité d’entretenir des forces armées performantes pour résister aux menaces extérieures et assurer la pax romana (paix romaine). L’armée romaine demeure une référence incontournable dans l’histoire militaire européenne et l’épisode des guerres puniques aux IIIème et IIème siècles avant J-C. consƟtue une véritable épopée stratégique qui met face à face les deux superpuissances méditerranéennes de l’époque : Rome contre Carthage. Le conit est ouvert, « Vae vicƟs » (Malheur aux vaincus) ! J.-F.C. L.L. Couverture : Arista Romano, baƩaglia di Zama, 1570-1600, domaine public. Etymologie par les laƟnistes de T le Éléphant (n-m) : du laƟn elephantus lui-même emprunté au grec ancien ἐλέφας (elephas) signiant « éléphant » ou « ivoire ». Le mot « éléphant » a supplanté, en ce sens, variante populaire de l’ancien français « olifant ». Il désigne un très grand mammifère herbivore, à peau rugueuse, à grandes oreilles plates, au nez Monnaie phénicienne, crédit viewzone.com allongé en trompe et à défenses d’ivoire. Polémique (n-f ; adj. qual.) : emprunté au grec ancien πολεμικός (polemikos) qui signie « relaƟf à la guerre ». D'où le sens du terme actuel : « Débat par écrit, vif ou agressif » ; « qui manifeste une aƫtude criƟque ou agressive ». HosƟlité (n-f) : le mot vient du laƟn hosƟlitas qui désigne l’acte d’un ennemi ou un état de guerre. Il est à raƩacher au mot laƟn hosƟs, l’ennemi, et plus parƟculièrement l’ennemi public. L’« hosƟlité » désigne une disposiƟon hosƟle, inamicale. L’histoire de la République, qui dure presque cinq siècles (-509 ; -27) est dominée par des lu�es poli�ques et par des guerres d’extension et de conquêtes. Les guerres puniques sont trois guerres entre les Romains et les Carthaginois de 264 à 241 av. J.-C., puis de Posi�ons des ennemis en -264, crédit Ursus. 219 à 202 av. J.-C. et enn de 149 à 146 av. J.-C. . Ces deux peuples se disputent la dominaƟon de la mer Méditerranée occidentale. On appelle ces guerres puniques car en la�n, le mot « phénicien » se dit poeni, Carthage était en effet une colonie fondée par les Phéniciens. Non sans mal, Rome triomphe de Carthage, elle s'empare de la Sicile et de l'Espagne suite aux deux premières guerres puniques. Car le Carthaginois Hannibal faillit mener Rome à sa perte en envahissant l’Italie avec son armée et ses éléphants. Cependant, cinquante ans après sa douloureuse défaite lors de la deuxième guerre punique, Carthage est de nouveau prospère. An d’éliminer déni�vement son ennemi, Rome pousse Massinissa, le roi de Numidie, à aƩaquer Carthage. Pour se défendre, Carthage ne demande pas l'avis des Romains et rompt ainsi les condi�ons de la paix de 202 av. J.-C. L’armée romaine commandée par Scipion Émilien intervient et met trois ans à réduire la résistance punique qui capitule en 146 av. J.-C. Ce�e fois-ci, Rome est inexible. La ville est rasée. Le port est comblé par les matériaux de la destruc�on. Les habitants sont réduits en esclavage et le site de Carthage est déclaré maudit, donc inhabitable. Carthaginois (n-c. ; adj. qual.) : le terme désigne les habitants de Carthage. Le mot « Carthage » vient lui-même du phénicien Qart-Adast, signiant "nouvelle ville". Punique (adj. qual.) : du laƟn punicus, « carthaginois », venant de poenus issu du grec ancien Φοῖνιξ (phoînix), « phénicien, carthaginois ». Punicus avait en laƟn un sens négaƟf et signie liƩéralement « le perde carthaginois ». Le mot français renvoie à Carthage. Le port de Carthage, image créée pour un jeu vidéo, Total War 2, crédit edge-online. Deux ennemis de la deuxième guerre punique par les laƟnistes de 2ndes Un Carthaginois : Hannibal, de son nom complet Hannibal Barca (-247 ; -183) est le ls du général carthaginois Hamilcar Barca, général carthaginois. Chef de l’armée carthaginoise lors de la deuxième guerre punique (-219 ; -202), Hannibal est reconnu comme l’un des plus grands stratèges de l’histoire militaire. Elevé dans la haine de l’ennemi romain par son père, Hannibal désire plus que tout laver l’honneur carthaginois en comba�ant Rome sur son propre territoire après avoir conduit son armée sur des milliers de kilomètres. Le général punique mène ainsi ses soldats à travers l’Espagne et les Pyrénées et arrive enn en Italie. Malgré d’éclatantes victoires, Hannibal et son armée sont nalement vaincus par les Romains sur le sol africain à Zama en 202 av. J-C. Hannibal choisit de s’exiler en Bithynie (région de l’actuelle Turquie). A l’âge de 64 ans, il nit par se suicider en buvant une coupe de poison an d’échapper aux Romains qui le poursuivent. Un Romain : Publius Cornelius Scipio Africanus est un général et homme d’Etat romain né vers 235 av. J-C qui apparƟent à la célèbre famille des Scipions, une branche de la gens Cornelia. Tribun militaire de la seconde légion, il Un affrontement qui a inspiré ce lm italien de par�cipe très jeune à la bataille de 1937, ouƟl de propagande fasciste pour l’invasion de l’Afrique du Nord, crédit Allociné. Cannes (en 216 av. J-C) pendant la deuxième guerre punique (-219 ; -202). Quelques années plus tard, son oncle et son père, tous deux généraux, sont tués par les Carthaginois. A l’âge de 24 ans, Scipion prend le commandement des troupes romaines en Espagne. Devenu consul en 205 av. J-C, il fait adopter par le Sénat le projet de débarquement en Afrique. Avec 50 vaisseaux de guerre et 400 navires de transport, Scipion qui�e la Sicile et se dirige vers les côtes africaines. L’armée romaine forte de 20 000 à 30 000 soldats s’empare de la ville de Carthage et bat l’armée punique dirigée par Hannibal à Zama en 202 av. J-C. Les Romains donnent à leur général le surnom d’ « Africanus », l’Africain. Scipion se re�re alors de la vie publique et se consacre aux arts et aux le�res contribuant ainsi à répandre la culture grecque (inuence appelée « hellénisme ») dans le monde romain. DU LATIN DANS LE TEXTE La traversée des Alpes par les laƟnistes de 3èmes Tite-Live (Titus Livius), est né vers 59 avant J.C. dans une riche famille plébéienne, dans la ville de Padoue (Paduvium), où il restera jusqu'à la n des guerres civiles. Il retournera ensuite à Rome. Il est décédé en 17 après J.C. dans sa ville natale. Historien de la Rome anƟque, il est l’auteur de la monumentale œuvre longue de 142 livres de l’Histoire romaine (Ab Urbe condita libri), qu’il commença à écrire en - 27. Caricature extraite de The Comic History of Rome , by Gilbert AbboƩ A BeckeƩ, 1850. Nono die in iugum Alpium peruentum est per inuia pleraque et errores, quos aut ducenƟum fraus aut, ubi des iis non esset, temere initae ualles a coniectanƟbus iter faciebant. Biduum in iugo staƟua habita fessisque labore ac pugnando quies data miliƟbus ; iumentaque aliquot, quae prolapsa in rupibus erant, sequendo uesƟgia agminis in castra peruenere. Fessis taedio tot malorum niuis eƟam casus, occidente iam sidere Vergiliarum, ingentem terrorem adiecit. Per omnia niue oppleta cum signis prima luce moƟs segniter agmen incederet pigriƟaque et desperaƟo in omnium uoltu emineret. Tite-Live, Ab urbe condita, extraits, XXI. On fut neuf jours à aƩeindre le sommet des Alpes, à travers des chemins non frayés où l'on s'égarait souvent, soit par la perdie des guides, soit par les conjectures de la déance même, qui engageait au hasard les troupes dans des vallons sans issue. On s'arrêta deux jours sur ces hauteurs, pour donner aux soldats épuisés le repos nécessaire après tant de faƟgues et de combats : là, plusieurs bêtes de somme, qui avaient glissé le long des rochers, regagnèrent le camp sur les traces de l'armée. Déjà des maux sans nombre avaient jeté les esprits dans l'accablement le plus profond ; bientôt, surcroît de terreur ! On voit tomber une neige abondante ; c'était l'époque du coucher de la constellaƟon des Pléiades. On n'aperçut que monceaux de neige, lorsque, au point du jour, on se remit en marche ; les Carthaginois avançaient à pas lents ; l'abaƩement et le désespoir étaient peints sur les visages.