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RECOMMANDATIONS POUR LA PRATIQUE CLINIQUE
Standards, Options et Recommandations 2006
pour la prise en charge des patients adultes
atteints de sarcome des tissus mous, de sarcome
utérin ou de tumeur stromale gastro-intestinale
Mise à jour
Validation du document initial : 1995
Validation de la dernière mise à jour : mars 2006
Membres du groupe de travail
Comité de rédaction
B.-N. Bui, oncologue médical, Institut Bergonié, Bordeaux (coordonnateur)
J.-Y. Blay, oncologue médical, Hôpital Édouard Herriot, Lyon
F. Bonichon, médecin nucléaire, Institut Bergonié, Bordeaux
S. Bonvalot, chirurgien, Institut Gustave Roussy, Villejuif
A. Chevalier-Place, gynécologue, Centre Oscar Lambret, Lille
J.-M. Coindre, pathologiste, Institut Bergonié, Bordeaux
M. Delannes, oncologue radiothérapeute, Centre Claudius Regaud, Toulouse
A. Le Cesne, oncologue médical, Institut Gustave Roussy, Villejuif
P. Morice, chirurgien gynécologue, Institut Gustave Roussy, Villejuif
I. Ray-Coquard, oncologue médical, Centre Léon Bérard, Lyon
P. Pautier, oncologue médical, Institut Gustave Roussy, Villejuif
C. Le Péchoux, oncologue radiothérapeute, Institut Gustave Roussy, Villejuif
E. Stöeckle, chirurgien, Institut Bergonié, Bordeaux
S. Taieb, radiologue, Centre Oscar Lambret, Lille
Recommandations pour la pratique clinique
Standards, Options et Recommandations 2005 pour la prise en charge des patients atteints de sarcomes des tissus mous
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Contributeurs
Date de la relecture : décembre 2005
A. Adenis, oncologue médical, Centre Oscar Lambret, Lille
H. Begueret, pathologiste, Hôpital Haut-Lévêque, Pessac
C. Bergeron, pédiatre, Centre Léon Bérard, Lyon
G. Bertrand, pathologiste, Centre Paul Papin, Angers
A. Bertrand-Vasseur, radiothérapeute, Hôtel Dieu, Nantes
R. Blondet, chirurgien, Centre Léon Bérard, Lyon
E. Bompas, oncologue médical, Centre René Gauducheau, Nantes Saint-Herblain
C. Bouvier, pathologiste, Hôpital de la Timone adulte, Marseille
F. Collin, pathologiste, Centre Georges-François Leclerc, Dijon
T. Conroy, oncologue médical, Centre Alexis Vautrin, Vandœuvre-lès-Nancy
J. Cuisenier, chirurgien oncologue, Centre Georges-François Leclerc, Dijon
A. Cussac, radiothérapeute, Centre René Gauducheau, Nantes Saint-Herblain
C. Delcambre, oncologue médical, Centre François Baclesse, Caen
J.-B. Dubois, oncologue radiothérapeute, Centre Val d’Aurelle, Montpellier
F. Duffaud, oncologue médical, Hôpital de la Timone, Marseille
T. El Hayek, chirurgien, Hôpital Archet, Nice
J.-C. Eymard, oncologue médical, Institut Jean Godinot, Reims
P. Fargeot, oncologue, Centre Georges-François Leclerc, Dijon
J. Fayette, oncologue médical, Hôpital Édouard Herriot, Lyon
D. Genet, oncologue médical, CHU, Limoges
C. Gennigens, oncologue médical, CHU du Sart Tilman, Liège
J.-P. Ghnassia, pathologiste, Centre Paul Strauss, Strasbourg
F. Gouin, chirurgien, Hôtel Dieu, Nantes
C. Guillemet, oncologue médical, Centre Henri Becquerel, Rouen
J.-C. Horiot, oncologue radiothérapeute, Centre Georges-François Leclerc, Dijon
N. Isambert, oncologue médical, Centre Georges-François Leclerc, Dijon
P. Kerbrat, oncologue médical, Centre Eugène Marquis, Rennes
Y. Kirova, oncologue radiothérapeute, Hôpital Henri Mondor, Créteil
J.-L. Lagrange, radiothérapeute, Hôpital Henri Mondor, Créteil
B. Laguerre, oncologue médical, Centre Eugène Marquis, Rennes
C. Lebreton, radiothérapeute, Hôpital Raymond Poincaré, Garches
S. Le Mouel, chirurgien, Hôpital Henri Mondor, Créteil
C. Lebbe, dermatologue, Hôpital Saint-Louis, Paris
J.-P. Lotz, oncologue médical, Hôpital Tenon, Paris
P. Maingon, oncologue radiothérapeute, Centre Georges-François Leclerc, Dijon
J. Malghem, radiothérapeute, Clinique Saint-Luc, Bruxelles
B. Marques, pathologiste, Institut Claudius Regaud, Toulouse
P. Martel, chirurgien, Institut Claudius Regaud, Toulouse
B. Megy, chirurgien, CHU Caremeau, Nîmes
J.-J. Michels, pathologiste, Centre François Baclesse, Caen
F. Mishellany, pathologiste, Centre Jean Perrin, Clermont-Ferrand
A. Moreau, pathologiste, Hôtel Dieu, Nantes
P.-M. Pabot du Chatelard, oncologue radiothérapeute, Centre Paul Papin, Angers
F. Penault-Llorca, pathologiste, Centre Jean Perrin, Clermont-Ferrand
F. Pene, radiothérapeute oncologue, Hôpital Tenon, Paris
N. Penel, oncologue médical, Centre Oscar Lambret, Lille
T. Pignon, oncologue médical, Hôpital de la Timone, Marseille
S. Piperno Neumann, oncologue médical, Institut Curie, Paris
L. Renard, radiothérapeute, Clinique Saint-Luc, Bruxelles
F. Ringeisen, oncologue médical, Hôpital Michallon, Grenoble
M. Rios, oncologue médical, Centre Alexis Vautrin, Vandœuvre-lès-Nancy
B. Roullet, oncologue radiothérapeute, CHU, Poitiers
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N. Salem, oncologue radiothérapeute, Institut Paoli-Calmettes, Marseille
X. Sastre-Garau, pathologiste, Institut Curie, Paris
P. Scalliet, radiothérapeute, Clinique Saint-Luc, Bruxelles
J. Stines, radiodiagnosticien, Centre Alexis Vautrin, Vandœuvre-lès-Nancy
M.-P. Sunyach, radiothérapeute, Centre Léon Bérard, Lyon
M.-J. Terrier-Lacombe, pathologiste, Institut Gustave Roussy, Villejuif
P. Terrier, pathologiste, Institut Gustave Roussy, Villejuif
P. Thiesse, radiologue, Centre Léon Bérard, Lyon
A. Thyss, oncologue médical, Centre Antoine Lacassagne, Nice
B. Tomeno, chirurgien, Hôpital Cochin, Paris
M. Trassard, pathologiste, Centre René Huguenin, Saint-Cloud
P. Troufleau, radiodiagnosticien, Centre Alexis Vautrin, Vandœuvre-lès-Nancy
I. Valo, pathologiste, Centre Paul Papin, Angers
O. Verola, pathologiste, Hôpital Saint-Louis, Paris
C. Vincent, oncologue radiothérapeute, Centre Jean Perrin, Clermont-Ferrand
L. Zelek, oncologue médical, Hôpital Henri Mondor, Créteil
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Comité d’organisation des SOR
T. Philip, directeur des SOR, pédiatre, FNCLCC, Paris
B. Fervers, directeur adjoint des SOR, oncologue médical, FNCLCC, Paris
A. Bataillard, coordinatrice des SOR spécialistes, médecin généraliste, FNCLCC, Paris (SOR spécialistes)
L. Bosquet, méthodologiste, FNCLCC, Paris (SOR spécialistes)
G. Gory-Delabaere, méthodologiste, pharmacien, FNCLCC, Paris (SOR spécialistes)
D. Kassab-Chahmi, méthodologiste, FNCLCC, Paris (SOR spécialistes)
F. Planchamp, méthodologiste, FNCLCC, Paris (SOR spécialistes)
S. Rousmans, méthodologiste, FNCLCC, Paris (SOR spécialistes)
C. El Guerche-Seblain, méthodologiste, FNCLCC, Paris (SOR spécialistes)
E. Luporsi, méthodologiste associé, oncologue médical, FNCLCC, Paris (SOR spécialistes)
S. Theobald, méthodologiste associé, médecin de santé publique, FNCLCC, Paris (SOR
spécialistes)
F. Farsi, référent réseau, médecin de santé publique, FNCLCC, Paris (SOR spécialistes)
H. Cazeneuve, chargé de projet, sociologue, FNCLCC, Paris (SOR spécialistes)
J. Carretier, responsable des SOR SAVOIR PATIENT, méthodologiste, chargé de mission en
santé, FNCLCC, Paris (SOR SAVOIR PATIENT)
L. Leichtnam-Dugarin, méthodologiste, chargée de mission en santé, FNCLCC, Paris (SOR SAVOIR
PATIENT)
S. Brusco, méthodologiste, chargée de mission en santé, FNCLCC, Paris (SOR SAVOIR
PATIENT)
M. Déchelette, méthodologiste, FNCLCC, Paris (SOR SAVOIR PATIENT)
V. Delavigne, linguiste, FNCLCC, Paris (SOR SAVOIR PATIENT)
S. Guillo, documentaliste scientifique, FNCLCC, Paris (Documentation)
A.-G. Guéganic, documentaliste, FNCLCC, Paris (Documentation)
H. Borges-Paninho, responsable éditoriale, FNCLCC, Paris (Service éditorial)
D. Gouvrit, assistante de gestion, FNCLCC, Paris (Service éditorial)
E. Sabatier, secrétaire, FNCLCC, Paris (Service éditorial)
L. Pretet, assistante de gestion, FNCLCC, Paris (Service administratif)
V. Millot, assistante de gestion, FNCLCC, Paris (Projets internationaux)
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Table des matières
1. INTRODUCTION ........................................................................................................................................ 18
2. DIAGNOSTIC DES SARCOMES DES TISSUS MOUS .......................................................................... 20
2.1. Introduction.................................................................................................................................................. 20
2.2. Place de l’imagerie....................................................................................................................................... 20
2.2.1. Apports attendus de l’imagerie ................................................................................................................. 20
2.2.2. Bilan initial ............................................................................................................................................... 20
2.2.2.2. Imagerie par résonnance magnétique (IRM) ................................................................................................... 20
2.2.2.1. Échographie et Doppler couleur...................................................................................................................... 21
2.2.2.3. Tomographie par émission de positons (TEP)................................................................................................. 21
2.2.3. Bilan de l’extension locorégionale et à distance ....................................................................................... 22
2.2.3.1. Au niveau des membres .................................................................................................................................. 22
2.2.3.1.1. Clichés standard ........................................................................................................................................... 22
2.2.3.1.2. Échographie ................................................................................................................................................. 22
2.2.3.1.3. TDM ou IRM ?............................................................................................................................................. 22
2.2.3.2. Autres localisations ......................................................................................................................................... 22
2.2.4. Bilan de l’extension générale .................................................................................................................... 23
2.2.5. Guidage des prélèvements à visée diagnostique ....................................................................................... 23
2.2.6. Conclusion ................................................................................................................................................ 24
2.2.7. Recommandations..................................................................................................................................... 24
2.3. Prélèvements à visée diagnostique............................................................................................................... 24
2.3.1. Introduction............................................................................................................................................... 24
2.3.2. Biopsie chirurgicale versus biopsie percutanée......................................................................................... 25
2.3.3. Biopsie : recommandations techniques..................................................................................................... 25
2.3.3.1. Écueils à éviter ................................................................................................................................................ 25
2.3.3.2. Microbiopsies guidées..................................................................................................................................... 26
2.3.3.3. Biopsie chirurgicale ........................................................................................................................................ 26
2.3.3.3.1. Biopsie incisionnelle .................................................................................................................................... 26
2.3.3.3.2. Biopsie exérèse............................................................................................................................................. 26
2.3.3.4. Recommandations ........................................................................................................................................... 27
2.4. Place de l’histopathologie ............................................................................................................................ 27
2.4.1. Introduction............................................................................................................................................... 27
2.4.2. Objectifs du pathologiste .......................................................................................................................... 27
2.4.3. Diagnostic histopathologique du sarcome................................................................................................. 27
2.4.4. Détermination des facteurs pronostiques histopathologiques et biologiques liés à la tumeur................... 29
2.4.4.1. Objectifs du pathologiste................................................................................................................................. 29
2.4.4.2. Conditions préalables à l’évaluation................................................................................................................ 29
2.4.4.3. Facteurs pour le pronostic locorégional, la survenue de métastases et la survie globale ................................. 29
2.4.5. Classification histogénétique, définition de la ligne de différenciation du sarcome ................................. 29
2.4.6. Compte rendu histopathologique .............................................................................................................. 30
2.4.7. Conclusion ................................................................................................................................................ 31
2.5. Stadification de la maladie........................................................................................................................... 33
2.5.1. Objectifs.................................................................................................................................................... 33
2.5.2. Critères de l’évaluation ............................................................................................................................. 33
2.5.3. Facteurs pronostiques................................................................................................................................ 33
2.5.3.1. Pronostic sur le contrôle locorégional ............................................................................................................. 33
2.5.3.1.1. Âge............................................................................................................................................................... 33
2.5.3.1.2. Sexe.............................................................................................................................................................. 33
2.5.3.1.3. Taille de la tumeur ....................................................................................................................................... 33
2.5.3.1.4. Localisation.................................................................................................................................................. 33
2.5.3.1.5. Grade histologique ....................................................................................................................................... 34
2.5.3.1.6. Type histologique......................................................................................................................................... 34
2.5.3.1.7. Marges chirurgicales .................................................................................................................................... 34
2.5.3.1.8. La réalisation d’une radiothérapie ................................................................................................................ 34
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2.5.3.2. Les facteurs pronostiques pour la survenue de métastases et pour la survie globale ....................................... 35
2.5.3.2.1. Grade histologique ....................................................................................................................................... 35
2.5.3.2.2. Type histologique......................................................................................................................................... 36
2.5.3.2.3. Taille de la tumeur ....................................................................................................................................... 36
2.5.3.2.4. Profondeur.................................................................................................................................................... 36
2.5.3.2.5. Caractère compartimental............................................................................................................................. 39
2.5.3.2.6. Envahissement vasculonerveux et osseux .................................................................................................... 39
2.5.3.2.7. Marqueurs de prolifération........................................................................................................................... 39
2.5.3.2.8. Anomalies génétiques et moléculaires ......................................................................................................... 39
2.5.3.2.9. TEP et pronostic........................................................................................................................................... 40
2.5.3.3 Conclusion ....................................................................................................................................................... 40
2.5.4. Systèmes de staging.................................................................................................................................. 40
2.5.4.1. Système AJCC et UICC .................................................................................................................................. 40
2.5.4.2. Système SSS ................................................................................................................................................... 40
2.5.4.3. Système de Hajdu............................................................................................................................................ 41
2.5.5. Comparaison entre différents systèmes..................................................................................................... 41
2.5.6. Nouvelles propositions de classification................................................................................................... 43
2.5.6.1. Système SIN.................................................................................................................................................... 43
2.5.6.2. Nomogramme pronostique .............................................................................................................................. 43
2.5.7. Conclusion ................................................................................................................................................ 43
3. TRAITEMENT DES SARCOMES DES TISSUS MOUS (STM)............................................................. 45
3.1. Chirurgie ...................................................................................................................................................... 45
3.1.1. Objectifs de la chirurgie............................................................................................................................ 45
3.1.2. Critères d’évaluation................................................................................................................................. 45
3.1.3. Traitement chirurgical de la tumeur.......................................................................................................... 45
3.1.3.1 Introduction...................................................................................................................................................... 45
3.1.3.2 Règles générales de l’exérèse chirurgicale ....................................................................................................... 46
3.1.3.3 Types d’exérèses chirurgicales......................................................................................................................... 47
3.1.3.3.1. Introduction.................................................................................................................................................. 47
3.1.3.3.2. Exérèse large : le standard chirurgical.......................................................................................................... 47
3.1.3.3.3. Exérèse intracapsulaire (effraction tumorale)............................................................................................... 48
3.1.3.3.4. Exérèse marginale (ou énucléation ou biopsie exérèse) ............................................................................... 48
3.1.3.3.5. Exérèse extracompartimentale...................................................................................................................... 48
3.1.3.3.6. Amputations ou désarticulations .................................................................................................................. 48
3.1.3.4. Reconstructions............................................................................................................................................... 49
3.1.3.5. Compte rendu opératoire type ......................................................................................................................... 49
3.1.3.6. Recommandations ........................................................................................................................................... 49
3.1.4. Reprise d’exérèses élargies ....................................................................................................................... 50
3.1.4.1. Données de la littérature.................................................................................................................................. 50
3.1.4.2. Recommandations ........................................................................................................................................... 50
3.1.5. Appréciation de la qualité de la chirurgie ................................................................................................. 51
3.1.5.1 Évaluation des marges chirurgicales par l’anatomopathologiste ...................................................................... 51
3.1.5.2 Résultats obtenus par la chirurgie sur le contrôle local et sur la survie ............................................................ 51
3.1.5.3 Complications .................................................................................................................................................. 52
3.1.5.3.1. Introduction.................................................................................................................................................. 52
3.1.5.3.2. Incidence des complications......................................................................................................................... 52
3.1.5.3.3. Facteurs de risque des complications ........................................................................................................... 52
3.1.5.3.4. Moyens de prévention des complications..................................................................................................... 53
3.1.5.4 Résultats fonctionnels ...................................................................................................................................... 53
3.1.6. Conclusions............................................................................................................................................... 53
3.1.7. Recommandations techniques................................................................................................................... 54
3.2. Radiothérapie externe .................................................................................................................................. 54
3.2.1. Objectifs.................................................................................................................................................... 54
3.2.2. Critères de l’évaluation ............................................................................................................................. 54
3.2.3. Radiothérapie exclusive ............................................................................................................................ 55
3.2.3.1. Données de la littérature.................................................................................................................................. 55
3.2.3.2. Conclusion ...................................................................................................................................................... 55
3.2.4. Radiothérapie adjuvante............................................................................................................................ 55
3.2.4.1. Introduction..................................................................................................................................................... 55
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3.2.4.2. Radiothérapie postopératoire........................................................................................................................... 55
3.2.4.2.1. Introduction.................................................................................................................................................. 56
3.2.4.2.2. Données de la littérature............................................................................................................................... 56
3.2.4.2.3. Analyse des facteurs de récidives locales..................................................................................................... 56
3.2.4.2.4. Analyse en termes de complications ............................................................................................................ 58
3.2.4.2.5. Recommandations techniques ...................................................................................................................... 62
3.2.5. Radiothérapie néoadjuvante...................................................................................................................... 64
3.2.5.1. Introduction..................................................................................................................................................... 64
3.2.5.2. Radiothérapie préopératoire ............................................................................................................................ 64
3.2.5.3. Radiothérapie et chimiothérapie concomitante ............................................................................................... 65
3.2.5.4. Radiothérapie après perfusion de membre isolé .............................................................................................. 65
3.2.5.5. Hyperthermie associée à la radiothérapie........................................................................................................ 65
3.2.5.6. Recommandations techniques ......................................................................................................................... 65
3.2.6. Autres modalités de radiothérapie............................................................................................................. 66
3.2.6.1. Radiothérapie et radiosensibilisants ................................................................................................................ 66
3.2.6.2. Neutronthérapie............................................................................................................................................... 66
3.2.7. Abstention de la radiothérapie ?................................................................................................................ 69
3.2.8. Conclusion ................................................................................................................................................ 69
3.2.9. Recommandations techniques................................................................................................................... 69
3.3. Curiethérapie................................................................................................................................................ 70
3.3.1. Objectifs.................................................................................................................................................... 70
3.3.2. Critères de l’évaluation ............................................................................................................................. 70
3.3.3. Réalisation technique ................................................................................................................................ 70
3.3.4. Curiethérapie adjuvante ............................................................................................................................ 71
3.3.4.1. Curiethérapie seule.......................................................................................................................................... 71
3.3.4.2. Curiethérapie associée à une irradiation externe ............................................................................................. 71
3.3.5. Curiethérapie dans le traitement des récidives .......................................................................................... 74
3.3.6. Conclusions............................................................................................................................................... 74
3.3.7. Recommandations techniques................................................................................................................... 74
3.4. Chimiothérapie............................................................................................................................................. 75
3.4.1. Chimiothérapie néoadjuvante ................................................................................................................... 75
3.4.1.1. Introduction..................................................................................................................................................... 75
3.4.1.2. Objectifs de la chimiothérapie néoadjuvante................................................................................................... 75
3.4.1.3. Quelles sont les cytotoxiques ou les combinaisons de choix en situation néoadjuvante?................................ 75
3.4.1.3.1. Les médicaments et les protocoles actifs...................................................................................................... 75
3.4.1.3.2. Quelle chimiothérapie optimale en situation néoadjuvante ? ....................................................................... 76
3.4.1.4. Modalités : voie intra-artérielle ou intraveineuse ? ......................................................................................... 77
3.4.1.4.1. Introduction.................................................................................................................................................. 77
3.4.1.4.2. Chimiothérapie intra-artérielle ..................................................................................................................... 77
3.4.1.4.3. Chimiothérapie systémique .......................................................................................................................... 78
3.4.1.4.4. Chimiothérapie systémique combinée à une hyperthermie locorégionale.................................................... 79
3.4.1.4.5. Perfusion de membre isolé ........................................................................................................................... 80
3.4.1.4.5.1. Efficacité ................................................................................................................................................... 80
3.4.1.4.5.2. Technique.................................................................................................................................................. 81
3.4.1.4.5.3. Complications ........................................................................................................................................... 82
3.4.1.4.5.3.1. Complications locales............................................................................................................................. 82
3.4.1.4.5.3.2. Complications générales......................................................................................................................... 82
3.4.1.4.5.4. Recommandations ..................................................................................................................................... 82
3.4.1.5. Place de la chimiothérapie néoadjuvante pour les tumeurs inopérables .......................................................... 83
3.4.1.5.1. Qu’est ce qu’une tumeur inopérable ?.......................................................................................................... 83
3.4.1.5.2. Tumeurs des membres.................................................................................................................................. 83
3.4.1.5.3. Tumeur du tronc et de la tête ou du cou ....................................................................................................... 83
3.4.1.6. Place de la chimiothérapie néoadjuvante pour les tumeurs des membres opérables d’emblée de manière
carcinologiquement satisfaisante par une chirurgie non conservatrice......................................................................... 83
3.4.1.6.1. Définition d’un sarcome non accessible à un traitement conservateur ......................................................... 83
3.4.1.6.2. Efficacité ...................................................................................................................................................... 83
3.4.1.7. Place de la chimiothérapie néoadjuvante pour les tumeurs des membres opérables d’emblée de manière
carcinologiquement satisfaisante par une chirurgie conservatrice................................................................................ 84
3.4.1.8. Conclusions et recommandations .................................................................................................................... 84
3.4.2. Chimiothérapie adjuvante ......................................................................................................................... 85
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3.4.2.1. Objectifs de la chimiothérapie adjuvante ........................................................................................................ 85
3.4.2.2. Critères d’évaluation ....................................................................................................................................... 85
3.4.2.3. Chimiothérapies évaluées................................................................................................................................ 86
3.4.2.3.1. Doxorubicine seule....................................................................................................................................... 86
3.4.2.3.2. Les associations............................................................................................................................................ 86
3.4.2.3.2.1. CYVADIC ................................................................................................................................................ 86
3.4.2.3.2.2. National Cancer Institute (NCI) ................................................................................................................ 86
3.4.2.3.2.3. Mayo Clinic............................................................................................................................................... 86
3.4.2.3.2.4. Intercentre italien....................................................................................................................................... 87
3.4.2.4. Survie globale, survie sans rechute, récidive locorégionale et récidive métastatique...................................... 87
3.4.2.5. Qualité de vie .................................................................................................................................................. 88
3.4.2.5.1. Conservation de la fonction.......................................................................................................................... 88
3.4.2.5.2. Complications locorégionales du traitement ................................................................................................ 89
3.4.2.5.3. Complications générales............................................................................................................................... 89
3.4.2.6. Conclusion ...................................................................................................................................................... 91
3.4.2.7. Recommandations techniques ......................................................................................................................... 91
3.5. Recommandations........................................................................................................................................ 92
4. PRISE EN CHARGE DES SARCOMES RÉTROPÉRITONÉAUX (SRP) ............................................ 93
4.1. Introduction.................................................................................................................................................. 93
4.2. Histoire naturelle et circonstances de découvertes....................................................................................... 93
4.2.1. Incidence................................................................................................................................................... 93
4.2.2. Histoire naturelle....................................................................................................................................... 93
4.2.3. Symptomatologie, diagnostic.................................................................................................................... 93
4.3. Bilan préthérapeutique ................................................................................................................................. 94
4.4. Histopathologie............................................................................................................................................ 95
4.4.1. Types histologiques .................................................................................................................................. 95
4.4.2. Grades histopathologiques ........................................................................................................................ 95
4.5. Facteurs pronostiques................................................................................................................................... 95
4.5.1. Facteurs de le résécabilité ......................................................................................................................... 95
4.5.2. Facteurs pronostiques de la rechute locale................................................................................................ 96
4.5.3. Facteurs pronostiques de rechute métastatiques........................................................................................ 97
4.5.4. Facteurs pronostiques de la survie globale................................................................................................ 97
4.6. Stades de classifications............................................................................................................................... 97
4.7. Traitement des sarcomes rétropéritonéaux................................................................................................. 103
4.7.1. Place de la chirurgie................................................................................................................................ 103
4.7.1.1. Morbidité chirurgicale................................................................................................................................... 103
4.7.1.2. Taux de résection .......................................................................................................................................... 103
4.7.2. Place de la radiothérapie externe............................................................................................................. 103
4.7.2.1. Radiothérapie adjuvante................................................................................................................................ 103
4.7.2.2. Radiothérapie néoadjuvante .......................................................................................................................... 104
4.7.2.3. Recommandations techniques ....................................................................................................................... 104
4.7.2.4. Conclusion .................................................................................................................................................... 104
4.7.3. Place de la chimiothérapie ...................................................................................................................... 105
4.8. Conclusion ................................................................................................................................................. 105
4.9. Recommandations...................................................................................................................................... 105
5. PRISE EN CHARGE DES SARCOMES UTÉRINS (SU) ...................................................................... 106
5.1. Facteurs Pronostiques ................................................................................................................................ 106
5.1.1. Introduction............................................................................................................................................. 106
5.1.2. Facteurs cliniques et histologiques.......................................................................................................... 108
5.1.2.1. Toutes tumeurs .............................................................................................................................................. 108
5.1.2.1.1. Facteurs pronostiques pour la survie globale.............................................................................................. 108
5.1.2.1.2. Facteurs pronostiques pour la survie sans récidive..................................................................................... 111
5.1.2.2. Carcinosarcomes ........................................................................................................................................... 111
5.1.2.2.1. Facteurs pronostiques pour la survie globale.............................................................................................. 111
5.1.2.2.2. Facteurs pronostiques pour la survie sans progression ............................................................................... 112
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9
5.1.2.3. Leiomyosarcomes ......................................................................................................................................... 115
5.1.2.3.1. Facteurs pronostiques pour la survie globale.............................................................................................. 115
5.1.2.3.2. Facteurs pronostiques pour la survie sans progression ............................................................................... 115
5.1.2.4. Sarcomes du stroma endométrial................................................................................................................... 115
5.1.3. Facteurs biologiques ............................................................................................................................... 118
5.1.3.1. Expression de p53 ......................................................................................................................................... 118
5.1.3.2. Autres marqueurs biologiques....................................................................................................................... 118
5.1.3.3. Analyse de l’ADN : ploïdie et pourcentage de cellules en phase S ............................................................... 118
5.1.4. Conclusion .............................................................................................................................................. 118
5.2. Traitement des sarcomes utérins ................................................................................................................ 119
5.2.1. Place de la chirurgie................................................................................................................................ 119
5.2.1.1. Introduction................................................................................................................................................... 119
5.2.1.2. Diagnostic connu ou suspecté ....................................................................................................................... 119
5.2.1.2.1. Voie d’abord .............................................................................................................................................. 119
5.2.1.2.2. Modalités chirurgicales en cas de tumeur limitée à l’utérus....................................................................... 119
5.2.1.2.3. Chirurgie annexielle ................................................................................................................................... 120
5.2.1.2.4. Omentectomie, lymphadénectomie ............................................................................................................ 120
5.2.1.2.5. Cas particulier des carcinosarcomes........................................................................................................... 120
5.2.1.2.6. Chirurgie des stades avancés ...................................................................................................................... 120
5.2.1.3. Diagnostic méconnu avant l’intervention chirurgicale .................................................................................. 121
5.2.1.4. Cas particulier de la chirurgie des métastases ............................................................................................... 121
5.2.2. Place de la radiothérapie externe............................................................................................................. 121
5.2.2.1. Introduction................................................................................................................................................... 121
5.2.2.2. Radiothérapie postopératoire......................................................................................................................... 121
5.2.2.3. Radiothérapie en situation palliative ............................................................................................................. 122
5.2.2.4. Modalités d’irradiation.................................................................................................................................. 122
5.2.2.4.1. Volumes d’irradiation ................................................................................................................................ 122
5.2.2.4.2. Dose d’irradiation....................................................................................................................................... 122
5.2.2.4.3. Techniques d’irradiation ............................................................................................................................ 122
5.2.2.4.4. Recommandations techniques .................................................................................................................... 123
5.2.2.5. Conclusions................................................................................................................................................... 123
5.2.3. Place de la curiethérapie ......................................................................................................................... 123
5.2.4. Place de la chimiothérapie ...................................................................................................................... 124
5.2.4.1. Introduction................................................................................................................................................... 124
5.2.4.2. Chimiothérapie en phase métastatique .......................................................................................................... 124
5.2.4.3. Chimiothérapie adjuvante ............................................................................................................................. 124
5.2.4.4. Conclusion .................................................................................................................................................... 124
5.3. Recommandations...................................................................................................................................... 126
6. PRISE EN CHARGE DES TUMEURS STROMALES GASTRO-INTESTINALES (GIST)............. 129
6.1. Introduction................................................................................................................................................ 129
6.2. Méthodologie ............................................................................................................................................. 129
6.3. Anatomopathologie et biologie moléculaire .............................................................................................. 130
6.3.1. Critères histologiques de diagnostic........................................................................................................ 130
6.3.2. Facteurs pronostiques des GIST localisées ............................................................................................. 130
6.3.3. Recherche de mutations KIT et PDGFRA : routine ou recherche ?........................................................ 130
6.4. Imagerie en situation localisée ou métastatique - Prise en charge diagnostique des tumeurs de petite taille131
6.4.1. Imagerie pour la stadification des GIST ................................................................................................. 131
6.4.2. Quel suivi après la résection complète (R0) d’une tumeur localisée ?.................................................... 132
6.4.3. Stratégie d’imagerie standard pour des tumeurs évoluées ...................................................................... 133
6.4.3.1. Quels sont les critères morphologiques de réponse ? .................................................................................... 133
6.4.3.2. Fausses progressions : un problème fréquent ................................................................................................ 133
6.4.3.3. Progression sous traitement........................................................................................................................... 134
6.4.3.4. Conclusion .................................................................................................................................................... 134
6.4.3.5. Recommandations ......................................................................................................................................... 134
6.5. Chirurgie des GIST localisées et métastatiques ......................................................................................... 135
6.5.1. Quelle est la chirurgie standard pour les GIST non métastatiques? ........................................................ 135
6.5.1.1. Biopsie .......................................................................................................................................................... 135
6.5.1.2. Étendue de l’exérèse...................................................................................................................................... 135
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10
6.5.1.3. Marges........................................................................................................................................................... 135
6.5.1.4. Reprises d’exérèses après chirurgie marginale.............................................................................................. 136
6.5.1.5. Lymphadénectomie ....................................................................................................................................... 136
6.5.1.6. Résection versus observation ........................................................................................................................ 136
6.5.2. Traitement néoadjuvant par imatinib ...................................................................................................... 136
6.5.2.1. Tumeurs résécables d’emblée ....................................................................................................................... 136
6.5.2.2. Tumeurs non résécables ................................................................................................................................ 136
6.5.3. Maladie métastatique .............................................................................................................................. 137
6.6. Traitement systémique des GIST avancées................................................................................................ 137
6.6.1. Définition d’une GIST avancée .............................................................................................................. 137
6.6.2. Quand initier le traitement par imatinib pour les GIST avancées ?......................................................... 137
6.6.3. Quelle est la posologie optimale d’imatinib pour les GIST avancées ? .................................................. 138
6.6.4. Durée optimale du traitement par imatinib ............................................................................................. 138
6.6.5. Stratégies après une progression sous traitement par imatinib ? ............................................................. 138
6.6.5.1. Résistance primaire ....................................................................................................................................... 138
6.6.5.2. Résistance secondaire.................................................................................................................................... 138
6.6.6. Traitement adjuvant par imatinib : quand ? ............................................................................................ 139
6.7. Discussion.................................................................................................................................................. 140
7. SURVEILLANCE DES SARCOMES DES TISSUS MOUS .................................................................. 143
7.1. Introduction................................................................................................................................................ 143
7.2. Sarcomes de haut risque............................................................................................................................. 143
7.3. Sarcomes de bas risque .............................................................................................................................. 143
7.4. Rythme de la surveillance .......................................................................................................................... 144
7.5. Recommandations...................................................................................................................................... 144
ANNEXES ....................................................................................................................................................... 145
ANNEXE 1. COMPTE-RENDU ANATHOMOPATHOLOGIQUE ......................................................... 145
ANNEXE 2. PLACE DE LA TEP-FDG DANS LA PRISE EN CHARGE DES SARCOMES DES
TISSUS MOUS................................................................................................................................................ 147
ANNEXE 3. RÉSULTATS DU PROCESSUS DE RELECTURE.............................................................. 152
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES...................................................................................................... 157
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Table des tableaux
Tableau 1. Discordances pour le diagnostic de sarcome1 ...................................................................31
Tableau 2. Classification des lésions bénignes pseudosarcomateuses................................................31
Tableau 3. Anticorps les plus utiles au diagnostic et à la classification d’un sarcome .......................32
Tableau 4. Sarcomes avec translocation spécifique............................................................................32
Tableau 5. Systèmes de grade histologique des critères sélectionnés empiriquement........................37
Tableau 6. Systèmes de grade histologique utilisant des critères sélectionnés objectivement ...........37
Tableau 7. Système de grade histologique de la FNCLCC1 ...............................................................37
Tableau 8. Système de grade histologique du NCI1 ............................................................................38
Tableau 9. Système de grade histologique du Danemark1 ..................................................................38
Tableau 10. Comparaison des grades selon les gradings du NCI et de la FNCLCC1.........................38
Tableau 11. Classification TNM 1978................................................................................................42
Tableau 12. Classification TNM 1997................................................................................................42
Tableau 13. Classification TNM 2002................................................................................................42
Tableau 14. Stades AJCC/UICC.........................................................................................................43
Tableau 15. Efficacité de la chirurgie .................................................................................................52
Tableau 16. Radiothérapie exclusive ..................................................................................................55
Tableau 17. Résultats thérapeutiques : chirurgie et radiothérapie postopératoire...............................59
Tableau 18. Radiothérapie et curiethérapie : études randomisées ......................................................60
Tableau 19. Risque de rechute locale dans les sarcomes de bas grade ...............................................61
Tableau 20. Complications locales .....................................................................................................61
Tableau 21. Radiothérapie préopératoire des sarcomes des membres ................................................67
Tableau 22. Radiothérapie préopératoire versus postopératoire [OSULLIVAN2002].......................67
Tableau 23. Utilisation des neutrons...................................................................................................68
Tableau 24. Curiethérapie adjuvante : études de faisabilité................................................................73
Tableau 25. Curiethérapie adjuvante : essai randomisé ......................................................................73
Tableau 26. Association curiethérapie et radiothérapie externe .........................................................73
Tableau 27. Avantages et inconvénients des traitements néoadjuvants..............................................85
Tableau 28. Chimiothérapie adjuvante des sarcomes des tissus mous : SG et SSR ...........................90
Tableau 29. Chimiothérapie adjuvante des sarcomes des tissus mous : rechutes locorégionale et
métastatique ........................................................................................................................................90
Tableau 30. Système à 2 grades : répartition des grades histologiques (sarcomes primitifs seulement)
............................................................................................................................................................98
Tableau 31. Système à 3 grades : répartition des grades histologiques (sarcomes primitifs seulement)
............................................................................................................................................................98
Tableau 32. Système à 4 grades : répartition des grades histologiques (sarcomes primitifs seulement)
............................................................................................................................................................98
Tableau 33. Taux de résection : sarcomes primitifs exclusivement....................................................98
Tableau 34. Progrès thérapeutiques par établissement .......................................................................99
Tableau 35. Facteurs pronostiques prédictifs de la résécabilité (analyse univariée)...........................99
Tableau 36. Facteurs pronostiques indépendants de résécabilité (analyse multivariée) ...................100
Tableau 37. Taux de résections complètes et R0 ..............................................................................100
Tableau 38. Taux de résections respectifs à la chirurgie initiale et à la rechute ...............................100
Tableau 39. Facteurs pronostiques indépendants prédictifs de rechute locale (analyse multivariée)
..........................................................................................................................................................101
Tableau 40. Facteurs pronostiques indépendants prédictifs de rechute métastatique (analyse
multivariée).......................................................................................................................................101
Tableau 41. Facteurs pronostiques indépendants prédictifs la survie ...............................................102
Tableau 42. Sarcomes utérins : survie globale à 5 ans1 ....................................................................106
Tableau 43. Carcinosarcomes utérins : survie globale à 5 ans..........................................................107
Tableau 44. Léiomyosarcomes utérins : survie globale à 5 ans........................................................107
Tableau 45. Sarcomes du stroma endométrial utérins : survie globale à 5 ans.................................107
Tableau 46. Facteurs pronostiques pour la survie globale ................................................................110
Tableau 47. Facteurs pronostiques pour la survie sans récidive .......................................................113
Tableau 48. Carcinosarcomes : facteurs pronostiques pour la survie sans récidive..........................113
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12
Tableau 49. Carcinosarcomes : facteurs pronostiques pour la survie globale...................................114
Tableau 50. Léiomyosarcomes utérins : facteurs pronostiques pour la survie globale .....................116
Tableau 51. Léimyosarcomes utérins : facteurs pronostiques pour la survie sans progression ........116
Tableau 52. Sarcomes du stroma endométrial : facteurs pronostiques pour la survie globale..........117
Tableau 53. Radiothérapie postopératoire dans les sarcomes utérins ...............................................123
Tableau 54. Monochimiothérapie dans les sarcomes utérins............................................................125
Tableau 55. Polychimiothérapie dans les sarcomes utérins ..............................................................125
Tableau 56. Groupes pronostiques1 ..................................................................................................131
Tableau 57. Modalités de surveillance au cours de la première année de traitement par imatinib ...134
Tableau 58. Résultats du processus de relecture en termes d’applicabilité, d’approbation et
d’utilisation des recommandations....................................................................................................152
Tableau 59. Principaux commentaires issus de la relecture..............................................................153
Table des figures
Figure 1.............................................................................................................................................140
Figure 2.............................................................................................................................................141
Figure 3.............................................................................................................................................142
Figure 4. Réponses des relecteurs aux items du questionnaire de la relecture..................................155
Figure 5. Répartition par spécialité des relecteurs ayant répondu.....................................................156
Figure 6. Répartition par mode d’exercice des relecteurs ayant répondu .........................................156
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Standards, Options et Recommandations 2005 pour la prise en charge des patients atteints de sarcomes des tissus mous
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Le programme SOR de recommandations
pour la pratique clinique
CONTEXTE
Le programme « Standards, Options et Recommandations » (SOR) en cancérologie a été initié par la
Fédération nationale des centres de lutte contre le cancer (FNCLCC) en 1993 et est réalisé en
partenariat avec la Fédération hospitalière de France (FHF), la Fédération nationale de cancérologie
des CHRU (FNCCHRU), la Fédération française de cancérologie des CHG (FFCCHG) et depuis
2005, en collaboration avec l’Institut national du cancer. Ce programme comprend la définition de
recommandations pour la pratique clinique en cancérologie, leur actualisation, leur diffusion vers les
cliniciens et l’évaluation de leur impact. L’actualisation des recommandations repose sur une veille
technologique et scientifique.
Il s’agit d’un travail coopératif national des Centres régionaux de lutte contre le cancer (CRLCC)
avec la participation active d’experts des secteurs public et privé et de sociétés savantes.
OBJECTIF
L’objectif du programme SOR est d’élaborer des recommandations pour la pratique clinique en
cancérologie. Ces recommandations pour la pratique clinique visent à améliorer la qualité de la prise
en charge des patients atteints de cancer en fournissant aux praticiens une aide à la décision
facilement utilisable et actualisée.
Les changements organisationnels qui pourraient être nécessaires pour appliquer les
recommandations ne sont pas abordés dans les SOR. Ils doivent faire l’objet d’une discussion au
niveau locorégional, notamment au sein des réseaux de soins en cancérologie.
Les Standards, Options et Recommandations ne concernent pas l’évaluation des stratégies de
dépistage.
Les considérations médico-économiques ne sont pas abordées dans les SOR.
MÉTHODES
Méthode d’élaboration et d’actualisation
La méthode d’élaboration et d’actualisation des SOR repose sur l’analyse critique des meilleures
données scientifiques disponibles et le jugement argumenté des experts au sein d’un groupe de
travail pluridisciplinaire représentatif des modes d’exercice et des disciplines concernées par la prise
en charge des patients atteints de cancer. Cette méthode dite « mixte » combine le niveau de preuve
scientifique et l’accord d’experts. Le rapport intégral est revu par des experts indépendants à l’aide
d’une grille de lecture basée sur la grille AGREE. Les commentaires sont compilés et analysés par le
groupe de travail et la nature des modifications engendrées est décrite dans le processus de revue.
Méthode de veille technologique et scientifique
La méthode de veille scientifique repose sur la recherche systématique des données susceptibles de
modifier les recommandations pour la pratique clinique et sur l’avis argumenté des experts.
PARTICIPATION DES GROUPES CONCERNÉS
L’élaboration des recommandations pour la pratique clinique implique un groupe de travail constitué
d’experts praticiens assistés par une équipe méthodologique, ainsi que des contributeurs dans le
cadre de la relecture externe.
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Standards, Options et Recommandations 2005 pour la prise en charge des patients atteints de sarcomes des tissus mous
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14
Les opinions et les préférences des patients ne sont pas actuellement intégrées. Une méthode pour
assurer la prise en compte de l’avis des patients est en cours de développement.
PUBLICATION ET DIFFUSION DES DOCUMENTS SOR
Ces recommandations pour la pratique clinique sont disponibles sous forme :
de rapport intégral présentant l’ensemble des références bibliographiques, leur analyse et les
conclusions sur lesquelles se basent les recommandations pour la pratique clinique établies ;
de rapport abrégé présentant uniquement les recommandations pour la pratique clinique ;
d’arbres de décision.
Ces outils ont pour objectif de permettre une meilleure diffusion des recommandations pour la
pratique clinique, afin d’optimiser leur application.
Les SOR sont publiés sous format papier et sont accessibles gratuitement sur Internet
(http://www.fnclcc.fr).
La liste d’information des SOR permet d’alerter régulièrement sur les documents SOR
(http://www.fnclcc.fr/fr/sor/specialiste/liste_de_diffusion.php ).
DÉFINITIONS DES STANDARDS, OPTIONS ET RECOMMANDATIONS ET DES NIVEAUX DE
PREUVE
Une Recommandation est une proposition d’une ou de plusieurs attitudes cliniques pour l’aide à la
décision du professionnel de santé, destinée à améliorer la prise en charge du patient atteint de
cancer. Lorsque cela est justifié, une des attitudes cliniques proposées peut être d’inclure le patient
dans un essai thérapeutique.
Les Recommandations sont établies à partir de l’analyse critique des données actuelles de la science,
et du jugement argumenté des experts en cancérologie.
Il existe deux types de Recommandations : les Standards et les Options.
Les Standards, Options et Recommandations
Standards : Un Standard correspond à une attitude clinique reconnue à l’unanimité comme
l’attitude clinique de référence par les experts.
Options : Des Options correspondent à plusieurs attitudes cliniques reconnues comme appropriées
par les experts. Une Option peut avoir la préférence des experts.
La mise en œuvre des Standards et des Options doit tenir compte du contexte organisationnel de
soin, de la situation particulière du patient et de l’expression de ses préférences.
Les Standards et les Options sont toujours accompagnés de niveaux de preuve.
Le niveau de preuve est fonction du type et de la qualité des études disponibles ainsi que de la
cohérence ou non de leurs résultats ; il est explicitement spécifié pour chacune des
méthodes/interventions considérées selon la classification suivante présentée dans le tableau 2 (pour
plus de détails, cf. Méthodologie de développement des SOR) [FERVERS1995] [FERVERS2001].
Les niveaux de preuve
Niveau A : Il existe une (des) méta-analyse(s) « de bonne qualité » ou plusieurs essais randomisés «
de bonne qualité » dont les résultats sont cohérents.
Niveau B : Il existe des preuves « de qualité correcte » : essais randomisés (B1) ou études
prospectives ou rétrospectives (B2). Les résultats de ces études sont cohérents dans l’ensemble.
Niveau C : Les études disponibles sont critiquables d’un point de vue méthodologique ou leurs
résultats ne sont pas cohérents dans l’ensemble.
Niveau D : Il n’existe pas de données ou seulement des séries de cas.
Accord d’experts : Il n’existe pas de données pour la méthode concernée mais l’ensemble des
experts est unanime.
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Partenariat scientifique, conflits d’intérêts,
propriété intellectuelle, sources de financement,
remerciements et responsabilité
PARTENARIAT SCIENTIFIQUE
Ces recommandations pour la pratique clinique ont été élaborées conjointement par la Fédération
nationale des centres de lutte contre le cancer (FNCLCC), le Groupe sarcome français et le Groupe
d’étude des tumeurs osseuses (GSF-GETO).
CONFLITS D’INTÉRÊTS
Les membres du groupe de travail ont effectué une déclaration auprès du comité d’organisation des
SOR afin d’identifier les conflits d’intérêts potentiels.
PROPRIÉTÉ INTELLECTUELLE
Les SOR sont une œuvre collective créée par la Fédération nationale des centres de lutte contre le
cancer (FNCLCC), et protégée par les dispositions du Code de la propriété intellectuelle. La
FNCLCC est par conséquent titulaire des droits d’auteur sur cette œuvre et est donc notamment
investie des droits patrimoniaux sur les SOR. La FNCLCC peut seule décider de l’existence et des
modalités de reproduction, publication, traduction ou diffusion des SOR.
SOURCE DE FINANCEMENT
Le projet SOR bénéficie d’un soutien financier des Centre régionaux de lutte contre le cancer
(CRLCC), du ministère de la Santé et des Solidarités, de la Ligue nationale contre le cancer, de la
Fédération hospitalière de France (FHF) et depuis janvier 2005, de l’Institut national du cancer. Le
partenariat avec l’industrie pharmaceutique ne concerne que la diffusion sans aucune implication
scientifique, financière ou logistique dans la phase d’élaboration.
REMERCIEMENTS
Nous remercions les membres du Groupe sarcome français et du Groupe d’étude des tumeurs
osseuses (GSF-GETO), les membres de la Fédération française de cancérologie digestive (FFCD),
les Centres régionaux de lutte contre le cancer (CRLCC), le ministère de la Santé et des Solidarités,
la Ligue nationale contre le cancer, l’Institut national du cancer, la Fédération hospitalière de France
(FHF), la Fédération nationale de cancérologie des CHRU (FNCCHRU) et la Fédération française de
cancérologie des CHG (FFCCHG).
RESPONSABILITÉS
Les RPC-SOR ne se substituent pas au jugement clinique des médecins.
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CORRESPONDANCE
Fédération nationale des centres de lutte contre le cancer
Standards, Options, Recommandations
101, rue de Tolbiac - 75654 Paris cedex 13
Tél. : 01.44.23.04.04 – Fax : 01.44.23.04.17
Site internet : http://www.fnclcc.fr/sor.htm
Courriel : [email protected]
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1. Introduction
On entend par sarcomes des tissus mous l’ensemble des tumeurs originaires des tissus de soutien non
osseux. Cette définition a priori simple cache en fait des difficultés nosologiques : mésothéliomes,
sarcomes de Kaposi et sarcomes méningés représentent des entités cliniques et évolutives
particulières qui sont étudiées à part ; pour les sarcomes viscéraux, l’organe d’origine peut imprimer
des particularités cliniques et évolutives qui sont susceptibles de conduire à des stratégies
thérapeutiques différentes ; en revanche, des tumeurs d’origine neuro-ectodermique et non pas
mésodermique telles que les schwannomes malins ou neurofibrosarcomes, les neuroépithéliomes ou
sarcomes d’Ewing des parties molles restent assimilées à des sarcomes des tissus mous. Il convient
aussi de distinguer les sarcomes de l’enfant chez lequel le rhabdomyosarcome embryonnaire domine
mais chez qui les sarcomes de type adulte évoluent aussi souvent de manière moins agressive.
À côté des sarcomes des tissus mous proprement dits, existent des sarcomes viscéraux qui pour
certains constituent des entités spécifiques. Il est ainsi apparu nécessaire d’incorporer dans cette
édition des chapitres particuliers pour les sarcomes utérins et pour les tumeurs stromales digestives
(GIST).
Au-delà de ces considérations nosologiques, les sarcomes posent des problèmes à tous les stades de
leur prise en charge. Leur rareté, la diversité des types histologiques, des localisations,
l’hétérogénéité du risque évolutif tant sur le plan locorégional que sur celui de la dissémination font
de leur diagnostic un des domaines les plus difficiles de l’anatomopathologie, et de leur traitement
une entreprise dont toutes les étapes comportent encore des incertitudes et pour laquelle la
concertation multidisciplinaire est une nécessité absolue.
Les difficultés commencent dès le diagnostic anatomopathologique et se traduisent par des lectures
souvent discordantes d’un examinateur à l’autre. Peu d’anatomopathologistes ont une expérience
large et exhaustive de ces tumeurs dont la classification est en constant remaniement, d’où
l’importance de lectures collégiales, des aides au diagnostic que sont l’immunohistochimie et, depuis
peu des techniques de biologie moléculaire. Il faut donc que ces techniques soient rendues possibles
par un prélèvement tumoral correct, une cryopréservation systématique et une fixation adéquate du
prélèvement. Cela nécessite bien évidemment d’envisager la possibilité d’un sarcome devant une
présentation clinique en général non spécifique. Il faut donc rappeler que ce diagnostic doit être
évoqué systématiquement pour une tumeur supérieure ou égale à 5 cm de diamètre ou
profonde (c’est-à-dire qui ne soit pas sous-cutanée) et, éventuellement, évolutive.
Le contrôle de la tumeur primitive et la prévention des rechutes locales dans le lit opératoire et en
marge de celui-ci nécessitent d’abord une exérèse chirurgicale complète ; cette exérèse doit avoir
pour objectif aussi de préserver la fonction. Ce temps locorégional est d’une importance primordiale,
dont dépend aussi le pronostic vital. La stratégie de traitement doit être définie en préalable à
l’exérèse, après une imagerie performante de la région atteinte et non pas après l’exérèse ; les
traitements complémentaires ne rattrapent pas une mauvaise chirurgie. Les difficultés du traitement
local viennent de la difficulté pour chaque cas d’apprécier, au-delà des volumes tumoraux, souvent
importants, les volumes de tissus apparemment sains mais susceptibles d’être déjà affectés par une
atteinte microscopique de la maladie, de la nécessité de tenir compte des rapports contractés par la
tumeur avec les organes de voisinage et aussi de la diversité des sites tumoraux : 50 à 60 % des
tumeurs surviennent au niveau des membres, mais toutes les localisations sont possibles ; à cet
égard, le site rétropéritonéal exprime des particularités cliniques, évolutives et thérapeutiques telles
qu’il mérite d’être individualisé. Le traitement locorégional repose principalement sur l’exérèse
chirurgicale et la radiothérapie. Cependant, leur mise en œuvre peut varier selon les présentations
cliniques. Enfin, dans les situations pour lesquelles une exérèse conservatrice de la fonction ne peut
pas s’envisager d’emblée, la mise en œuvre première d’une chimiothérapie néoadjuvante ou d’une
procédure de perfusion isolée de membre par TNF et melphalan associée à une hyperthermie peut se
discuter. Ces choix parfois complexes soulignent encore l’absolue nécessité d’une concertation
pluridisciplinaire préalable.
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Le pronostic vital des sarcomes des tissus mous dépend pour l’essentiel du potentiel de diffusion
métastatique de la maladie ; cette diffusion affecte environ 50 % des malades. La première difficulté
ici réside dans l’appréciation du risque évolutif, très variable au sein même d’un type histologique
donné. La deuxième se situe dans l’efficacité encore limitée de la chimiothérapie, telle qu’elle peut
être appréciée dans le traitement des stades avancés de la maladie. La troisième est d’apprécier
correctement l’efficacité d’un traitement adjuvant dans des essais thérapeutiques qui se heurtent à
l’hétérogénéité tumorale et de la faible fréquence de la maladie
Le caractère collégial de la prise en charge des sarcomes est donc une nécessité et ces SOR se
veulent en être un instrument. Cet instrument doit être évalué. Un exemple de ce que peut être cette
évaluation est fourni par une étude réalisée dans la région Rhône-Alpes qui visait à mesurer l’impact
de la première édition sur les pratiques [BUI1995A].
Concernant la prise en charge initiale, seulement 42 % de patients ont bénéficié d’une biopsie
diagnostique pré-chirurgicale, alors que la taille moyenne de tumeurs était de 90 mm
[RAYCOQUARD2004] Par ailleurs, le type de résection (R0 versus R1 ou R2), le type de chirurgie,
la spécialité du chirurgien, le site de prise en charge, la présence d’une concertation
multidisciplinaire avant le geste chirurgical, la prise en charge dans le cadre du réseau de soins, et la
mise en route d’une radiothérapie conforme aux recommandations ont été trouvés corrélés à la
survenue de rechute locale. Le risque de chirurgie R2 (envahissement macroscopique des marges de
résection) a été statistiquement plus important pour les patients pris en charge par un chirurgien nonspécialiste de cette pathologie, dans un centre non spécialisé et dont le cas n’a pas été discuté au
préalable dans une concertation multidisciplinaire. En revanche, la conformité des traitements
complémentaires, discutés en concertation pluridisciplinaire après la chirurgie initiale, atteint 79 %.
Cette étude confirme donc l’importance des décisions médicales collégiales prises lors des
concertations multidisciplinaires, même si elles sont « coûteuses » en temps et en ressources. Il n’est
probablement pas possible d’organiser de telles concertations dans tous les hôpitaux concernés par
ces prises en charge des cancers au vu du nombre limité de cas de sarcomes. Il est par contre
possible que la prise en charge soit sinon entièrement effectuée, du moins discutée avec un centre de
référence expérimenté dans ce type de tumeur. Le modèle scandinave montre qu’une telle
centralisation pourrait permettre un traitement conforme aux standards prédéfinis dans la plupart des
cas [RYDHOLM1998]. Le modèle montre également que les efforts consentis dans l’application des
standards doivent être permanents puisque 20 ans après, 20 % des patients échapperaient encore aux
attitudes standards.
Cette seconde édition des RPC-SOR pour la prise en charge des sarcomes des tissus mous qui, plus
encore que la première, et bien au-delà des rédacteurs, a été une œuvre collective du Groupe sarcome
français (GSF), arrive dans un paysage médical différent de celui de la première édition. Les réseaux
de cancérologie se sont développés avec une organisation qui permet les concertations, non
seulement dans un site donné, mais aussi entre différents sites. Cette organisation doit ainsi
permettre une gestion plus adaptée des maladies difficiles, avec des malades plus informés et plus
enclins à se soumettre à une organisation complexe de soins délivrés éventuellement dans des sites
différents. L’étude de Rhône-Alpes montre qu’une implémentation et une information autour de ces
RPC-SOR sera nécessaire et qu’une évaluation régulière est nécessaire pour ajuster leur mise en
œuvre.
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2. Diagnostic des sarcomes des tissus mous
2.1. Introduction
Les sarcomes des tissus mous sont des tumeurs rares (1 000 nouveaux cas estimés par an en France)
et variées, de diagnostic souvent difficile et de traitement habituellement complexe. Les patients
porteurs d’une telle tumeur devraient être pris en charge par des équipes spécialisées dans le cadre
d’une approche multidisciplinaire. Cependant, il n’existe pas de signes cliniques spécifiques de
malignité et le rapport bénin/malin dans ces tumeurs des tissus mous est de 1/200. Si l’on considère
les tumeurs profondes de plus de 5 cm et/ou symptomatiques, cette proportion s’élève à 1/7. Ainsi, le
Groupe sarcomes scandinave (GSS) recommande d’adresser ces patients à un centre spécialisé avant
la biopsie [ALVEGARD1999].
2.2. Place de l’imagerie
2.2.1. Apports attendus de l’imagerie
L’objectif de l’imagerie dans ce contexte est :
de définir la méthode d’imagerie la plus sensible dans la détection des masses des tissus mous ;
d’évaluer la méthode la plus spécifique quant à la différenciation entre un lésion bénigne et une
lésion maligne, et quant à la possibilité d’approcher la nature histologique ;
de préciser l’extension tumorale afin d’apprécier l’opérabilité et d’aider à définir la stratégie
thérapeutique locorégionale.
Le choix du type d’imagerie dépend :
de la localisation anatomique (massif facial, rachis, thorax, abdomen, rétropéritoine, membres) ;
de la fiabilité, de la sensibilité et de la spécificité de l’examen choisi ;
de l’impact des résultats sur la thérapeutique ;
de la reproductibilité des examens si des évaluations sous traitement sont nécessaires ;
du poids respectif des avantages et des inconvénients de chaque méthode : irradiation, produits
de contraste potentiellement allergisants, délai d’obtention des examens, coût.
2.2.2. Bilan initial
2.2.2.2. Imagerie par résonnance magnétique (IRM)
Quatre articles de synthèse précisent les critères conduisant à suspecter un sarcome des tissus mous
[KRANSDORF2000] [DESCHEPPER2000] [VARMA1999] [CEUGNART2002] :
lésion de plus de 50 mm de diamètre ;
localisation sous aponévrotique ;
contours irréguliers ou lobulés ;
parois et septa intratumoraux irréguliers et épais ;
hétérogénéité sur les séquences en pondérations T1 et T2 ;
une prise de contraste précoce et prolongée ;
présence de zones nécrotiques.
Les examens IRM doivent comporter des séquences dans les 3 plans de l’espace en pondération (au
minimum un plan longitudinal (coronal ou sagital selon les cas) et surtout un plan axial transverse).
Dans un plan, il faut disposer au minimum de séquences classiques en T1 et en T2, avec et sans
saturation des graisses et éventuellement des séquences dites « dynamiques », c’est-à-dire minutées
pendant l’injection de produits de contraste, puis tardives.
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2.2.2.1. Échographie et Doppler couleur
Une seule étude prospective a comparé l’apport respectif de l’échographie morphologique, du
Doppler couleur et de l’analyse spectrale et conclut à l’intérêt d’un examen échographique complet
associant morphologie et étude vasculaire qualitative pour approcher la nature bénigne ou maligne
d’une tumeur des parties molles [BELLI2000]. L’étude a porté sur 56 patients dont 36 tumeurs
bénignes et 20 sarcomes des tissus mous. Les résultats en termes de sensibilité et spécificité ont été
respectivement de 60 % et 55 % pour l’échographie conventionnelle versus 85 % et 88 % pour le
Doppler couleur et 90 % et 91 % dans le cas de l’association des deux techniques d’imagerie.
L’analyse spectrale n’a pas apporté d’éléments supplémentaires et les auteurs concluent à la
nécessité d’une étude plus importante pour confirmer ces résultats.
2.2.2.3. Tomographie par émission de positons (TEP)
La rétention tumorale du [18F]-FDG dépend de la nature histologique de la tumeur et de son grade.
Certaines tumeurs bénignes comme les schwannomes peuvent fixer de façon très intense le [18F]FDG et la TEP-FDG ne sera donc pas fiable pour évaluer la transformation maligne dans les
neurofibromatoses ou maladies de Recklinghausen [FERNER2000] [WATANABE2000]
[AHMED2001] [CARDONA2003] [BEAULIEU2004]. Certaines lésions inflammatoires fixent de
façon intense le [18F]-FDG et ne peuvent être distinguées des sarcomes des tissus mous
[SCHWARZBACH2001]. Tous les auteurs s’accordent pour dire que les tumeurs de haut grade
fixent de façon intense le [18F]-FDG et que la différenciation entre tumeur bénigne et sarcome de bas
grade est souvent difficile, ces derniers fixant peu le traceur. En général les tumeurs de haut grade
ont un rapport simple tumeur sur bruit de fond (TBR) supérieur à 3. En dessous de 1,5, les tumeurs
sont en général bénignes et entre 1,5 et 3 on ne peut différencier une tumeur de bas grade d’une
lésion bénigne [SCHULTE1999]. L’étude de Feldman et al. a retrouvé une spécificité de 100 % avec
un seuil de SUV à 2 [FELDMAN2003]. La méta-analyse d’Ioannidis et al. a porté sur 15 études
(213 patients évaluables) publiées jusqu’en février 2002 et a montré une sensibilité de 95 %
(IC95 = [0,89-0,98]) et une spécificité de 95 % (IC95 = [0,38-0,78]) pour l’analyse qualitative des
images [IOANNIDIS2003]. Cette étude comporte des diagnostics initiaux mais aussi des diagnostics
de récidives. Dans la méta-analyse de Bastiaannet et al. qui a synthétisé 17 études sur 1 163 patients
atteints de sarcomes des tissus mous (STM), la sensibilité, la spécificité et l’exactitude ont été
respectivement de 88 % (83 % à 93 %), 86 % (81 % à 91 %) et 87 % (83 % à 90 %)
[BASTIAANNET2004]. L’efficacité de la technique dépend aussi du type histologique de la tumeur
mais du fait de la rareté des STM, il est difficile d’avoir de grandes séries prospectives pour chaque
type histologique (liposarcomes, histiocytofibrome malin (MFH), léïomyosarcomes, schwannomes,
etc.). Cette seconde méta-analyse plus exhaustive a montré une spécificité nettement supérieure que
la première. Au total, il est recommandé d’inclure les patients dans des études prospectives par type
de tumeur (tumeur graisseuse, tumeur nerveuse, etc.) pour évaluer l’intérêt de la TEP-FDG dans le
diagnostic différentiel entre lésions bénignes et malignes. L’analyse de la littérature portant
spécifiquement sur les performances de l’examen TEP-FDG dans le bilan initial des sarcomes des
tissus mous est présentée dans le document SOR pour l’utilisation de la TEP-FDG en cancérologie
disponible sur le site internet des SOR (http://www.fnclcc.fr). Les principaux éléments de la
synthèse sont présentés en annexe. En conclusion, la TEP-FDG n’est pas fiable pour déterminer la
malignité d’une tumeur sarcomateuse en raison de la relation non univoque de la fixation du FDG.
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2.2.3. Bilan de l’extension locorégionale et à distance
2.2.3.1. Au niveau des membres
2.2.3.1.1. Clichés standard
Tous les articles de synthèse parus depuis 1995 [KRANSDORF1997] [KRANSDORF2000]
[VARMA1999] [CEUGNART2002] rappellent l’intérêt des clichés standard (accord d’experts)
pour :
éliminer une pseudo masse (exostose, cal osseux) ;
rechercher des calcifications pouvant accompagner une tumeur (ostéosarcome extra-osseux,
chondrosarcomes extra-osseux) ou évocatrices d’un diagnostic particulier (myosite ossifiante) ;
éliminer une lésion primitivement osseuse bénigne ou maligne à extension extra-osseuse ;
orienter vers un diagnostic (phlébolithes des hémangiomes) ;
évaluer le retentissement osseux par contiguïté.
2.2.3.1.2. Échographie
Pas d’études comparant l’échographie aux autres méthodes d’imagerie pour le diagnostic ou le bilan
d’extension locorégionale. Un article de synthèse rappelle les avantages de l’échographie
[VANDERWOUDE1999], à savoir un faible coût, une grande disponibilité mais aussi les limites
liées à la faible spécificité.
2.2.3.1.3. TDM ou IRM ?
Nombreux articles de synthèse [VANEL1997] [VARMA1999] [WEATHERALL2000]
[DESCHEPPER2000] [KRANSDORF2000] [CEUGNART2002] s’accordent à montrer que l’IRM
est la méthode de référence et que d’une part l’injection de produit de contraste (gadolinium) aide au
diagnostic des hématomes, des lésions kystiques ainsi qu’à l’évaluation du volume de nécrose, et
d’autre part permet de guider la biopsie en dehors des zones de nécroses (cf. infra). Une étude
prospective publiée en 1997 sur 133 patients porteurs de sarcomes des tissus mous n’a cependant pas
montré de différence en termes de sensibilité et de spécificité entre la TDM et l’IRM pour
l’évaluation de l’extension locorégionale [PANICEK1997]. L’évaluation des performances de la
TDM et de l’IRM a été réalisée par une double lecture indépendante. L’IRM a été réalisée sans
injection de gadolinium. Au total, la supériorité de l’IRM avec injection de gadolinium est reconnue
(niveau de preuve B) pour la mise en évidence et le bilan d’extension locale des STM et ce à
moindre coût [BLOEM1997]. La TDM garde sa supériorité pour l’analyse des structures osseuses.
2.2.3.2. Autres localisations
Les examens de référence sont la TDM pour les localisations thoraciques, l’IRM pour les
localisations pelviennes et indifféremment la TDM ou l’IRM pour les localisations abdominales.
Pour les tumeurs rachidiennes et parachidiennes, le bilan de l’extension locorégionale doit comporter
des clichés radiologiques standard et une IRM. Une TDM peut être envisagée pour l’analyse des
structures osseuses. Pour les tumeurs localisées au niveau du massif facial, une TDM doit être
réalisée pour les structures osseuses et une IRM pour le bilan de l’extension dans les parties molles.
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2.2.4. Bilan de l’extension générale
Le parenchyme pulmonaire est le site métastatique préférentiel des sarcomes des tissus mous : on
estime que 20 à 38 % des patients développeront des métastases pulmonaires au cours de leur
maladie.
La TDM thoracique détecte des lésions de 0,2 à 0,5 cm contre 1 cm pour le cliché standard. La
supériorité de la TDM par rapport à la radio de thorax est clairement démontrée en termes de
sensibilité. La spécificité de la TDM est néanmoins médiocre. En cas de doute sur la nature d’un
nodule pulmonaire isolé un contrôle à 4-6 semaines peut être recommandé. Deux études « coûtefficacité » du dépistage systématique de métastases pulmonaires synchrones en fonction de la taille
et du grade tumoral ont montré un avantage pour la TDM plutôt que pour la séquence radiographie
du thorax-TDM en cas d’anomalie [PORTER2002] [FLEMING2001]. Néanmoins, la réalisation en
routine à la totalité des patients reste discutable et serait à réserver aux lésions de haut grade ou de
plus de 5 cm. L’exploration des autres organes doit être envisagée uniquement en cas de signes
cliniques d’appel. L’analyse de la littérature portant spécifiquement sur les performances de
l’examen TEP-FDG dans le bilan de l’extension générale des sarcomes des tissus mous (STM) est
présentée dans le document SOR pour l’utilisation de la TEP-FDG en cancérologie disponible sur le
site internet des SOR (http://www.fnclcc.fr). Les principaux éléments de la synthèse sont présentés
en annexe. En conclusion, la TEP n’a pas montré de supériorité par rapport au scanner spiralé pour
la détection des métastases pulmonaires qui sont les plus fréquentes dans les STM et n’est donc pas
indiquée dans cette indication.
2.2.5. Guidage des prélèvements à visée diagnostique
Les prélèvements à visée diagnostique peuvent être réalisés sous contrôle échographique ou
tomodensitométrique. Pour prendre la décision thérapeutique, il est nécessaire d’obtenir une preuve
histologique. Les biopsies percutanées radiologiquement guidées ou non sont généralement
suffisantes, et ce à moindre coût ; il reste cependant 10 à 15 % de lésions pour lesquelles la biopsie
chirurgicale sera nécessaire avant la décision thérapeutique, notamment pour les liposarcomes très
bien différenciés. La décision de réaliser une biopsie sous guidage radiologique se fait conjointement
entre le radiologue et le chirurgien et le pathologiste pour préciser les points d’entrée cutanée et leur
marquage afin d’enlever le trajet de l’aiguille de prélèvement lors de l’intervention chirurgicale. Il
existe une grande hétérogénéité de la fixation du FDG au sein de la tumeur, ceci correspondant à
l’hétérogénéité tumorale fréquente des sarcomes des tissus mous. L’analyse de la littérature portant
spécifiquement sur les performances de l’examen TEP-FDG dans le guidage des prélèvements à
visée diagnostique des sarcomes des tissus mous est présentée dans le document SOR pour
l’utilisation de la TEP-FDG en cancérologie disponible sur le site internet des SOR
(http://www.fnclcc.fr). Les principaux éléments de la synthèse sont présentés en annexe. En
conclusion, la TEP-FDG peut ainsi être très utile pour guider la biopsie vers les zones
potentiellement de plus haut grade [DIMITRAKOPOULOU2001] [HAIN1999] [SCHULTE1999].
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2.2.6. Conclusion
Au total, l’imagerie ne permet pas un diagnostic de malignité ni de type sauf cas particulier. En
revanche, elle permet de guider le choix du site de la biopsie et de la voie d’abord et de préciser
l’extension locorégionale et à distance de la maladie.
L’utilité de la tomographie par émission de positons a été étudiée dans le document SOR pour
l’utilisation de la TEP-FDG en cancérologie (mise à jour : novembre 2003), disponible sur le site
internet des SOR (www.fnclcc.fr). À noter qu’un document explicatif pour les patients a également
été publié et devra être remis aux patients au moment de la prise de rendez-vous (disponible sur le
site).
2.2.7. Recommandations
Standards, Options et Recommandations
Diagnostic de sarcomes des tissus mous : place de l’imagerie
Standard
Clichés radiologique standards + TDM (ou IRM en fonction de la localisation de la masse suspecte
(TDM pour les localisations thoraciques ; IRM pour les localisations aux membres, à la paroi du
tronc ou tête et cou).
Options
Une échographie ou une IRM complémentaires peuvent être discutées en cas de localisation
thoracique ou abdominale profonde.
Une TDM complémentaire peut être indiquée en cas de localisation aux membres, à la paroi du tronc
ou tête et cou.
La TEP peut être utilisée pour le guidage de la biopsie d’une masse des parties molles (niveau de
preuve B2).
2.3. Prélèvements à visée diagnostique
2.3.1. Introduction
La réalisation de la biopsie s’intègre dans la stratégie thérapeutique globale. Elle doit être discutée en
réunion multidisciplinaire au vu des examens d’imagerie, et réalisée par un opérateur expérimenté.
La biopsie est indispensable dans la majorité des cas pour les raisons suivantes :
savoir s’il s’agit d’une tumeur bénigne ou maligne ;
confirmer qu’il s’agit bien d’une tumeur conjonctive (la moitié des tumeurs des tissus mous
rétro-péritonéaux sont des lymphomes, des tumeurs germinales ou des métastases de
carcinomes (ces tumeurs ne justifient pas systématiquement un traitement chirurgical
d’emblée) ;
définir d’emblée le type de chirurgie qui doit être réalisée. La plupart des tumeurs conjonctives
bénignes peuvent être énucléées alors qu’un sarcome relève d’une chirurgie élargie. Les reprises
d’exérèse élargies après chirurgie initiale inadaptée ne sont pas toujours possibles et ne
permettent pas toujours de se replacer dans des conditions optimales en particulier quand il y a
eu une effraction tumorale [DAVIS1997] [SIEBENROCK2000] ;
discuter un traitement néoadjuvant (chimiothérapie intraveineuse, perfusion de membre isolé,
radiothérapie préopératoire) lorsqu’il s’agit d’une tumeur localement évoluée.
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2.3.2. Biopsie chirurgicale versus biopsie percutanée
Jusqu’à présent, le standard était de réaliser une biopsie chirurgicale dans l’axe du membre, à
l’aplomb de la tumeur afin de pouvoir faire secondairement l’exérèse large de la tumeur. Depuis
quelques années, la diffusion de la technique de biopsie percutanée permet, en collaboration avec le
radiologue et l’anatomopathologiste, de réaliser cette biopsie sous anesthésie locale avec un trocart
protégé par un mandrin. Les avantages et inconvénients respectifs de ces deux modalités techniques
doivent être connus pour en poser l’indication. Seule la biopsie chirurgicale peut ramener un
fragment suffisant qui permet de grader la tumeur et d’en congeler pour des études de génétique
moléculaire. Les inconvénients de l’abord chirurgical sont le risque d’hématome, de surinfection et
d’envahissement secondaire de la cicatrice cutanée [MARKHEDE1982] [RYDHOLM1991]. De
plus, si la lésion est profonde, la réalisation de la biopsie chirurgicale impose une anesthésie
générale, ce qui alourdit la prise en charge. Mais le risque essentiel, que la biopsie soit percutanée ou
incisionnelle, est une voie d’abord ectopique de la biopsie par rapport à la cicatrice d’exérèse
chirurgicale ultérieure (cicatrice « esthétique » dans le pli inguinal par exemple). Ces voies d’abord
ectopiques peuvent définitivement compromettre un traitement fonctionnel ultérieur.
L’alternative est de réaliser la biopsie par voie percutanée, sous scanner ou sous échographie si la
lésion est profonde (ce qui évite une anesthésie générale), et de réserver la biopsie chirurgicale aux
échecs de la biopsie percutanée. L’abord percutané évite les complications locorégionales de l’abord
chirurgical et l’anesthésie générale. Cette technique est beaucoup plus simple dans le cas des
tumeurs rétropéritonéales où elle évite d’une part le risque d’essaimage intrapéritonéal d’une biopsie
chirurgicale transpéritonéale et d’autre part des laparotomies inutiles (près de la moitié des tumeurs
rétropéritonéales ne sont pas des sarcomes et relèvent d’un traitement médical : lymphomes, tumeurs
germinales). L’organisation est plus simple ce qui permet une mise en pratique et une divulgation
plus large. L’inconvénient est qu’il n’est pas toujours possible de grader la tumeur car il y a moins
de matériel biopsique qu’avec l’abord chirurgical ; elle permet cependant le plus souvent de faire le
diagnostic de sarcome. Les équipes du Memorial Sloan Kettering de New York, du Royal Marsden
de Londres et du Centre Léon Bérard de Lyon ont montré que la biopsie percutanée permettait le
diagnostic de sarcome dans 95 à 100 % des cas et que le grade était correct dans 62 à 80 % des cas
[HESLIN1997A] [HOEBER2001] [BARTH1992] [BALL1990] [RAYCOQUARD2003].
2.3.3. Biopsie : recommandations techniques
2.3.3.1. Écueils à éviter
Les écueils à éviter sont :
faire la biopsie avant une imagerie adaptée ;
prendre une décision thérapeutique sur un examen extemporané. Les tumeurs conjonctives
exposent aux risques d’erreurs entre bénin et malin. S’il s’agit d’une tumeur maligne, c’est
l’immunohistochimie sur l’examen définitif qui permet de s’assurer que c’est bien un sarcome et
non une tumeur maligne qui ne justifierait pas d’un traitement chirurgical (lymphome par
exemple). L’étude cytogénétique permet dans certains cas de préciser le sous type histologique ;
compromettre ou compliquer le traitement ultérieur par une incision inadaptée (trop grande et se
rapprochant d’un drainage tumoral, mal placée ou dans un axe inadéquat et pouvant nécessiter
un lambeau lors de la chirurgie d’exérèse) ou par une complication (infection, hématome,
envahissement de la cicatrice cutanée) ;
réaliser un prélèvement insuffisant qui ne permettrait pas une étude histodiagnostique complète.
Si une biopsie sous scanner a été effectuée, il faut soit la recommencer avec des trocarts d’un
diamètre correct, soit effectuer une biopsie chirurgicale. L’extemporané peut permettre de
s’assurer qu’il y a suffisamment de matériel biopsique.
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2.3.3.2. Microbiopsies guidées
La biopsie sous scanner ou sous échographie se fait sous anesthésie locale. L’orifice de ponction doit
être situé au niveau de la future cicatrice d’exérèse de façon à pouvoir être repris secondairement. Il
faut donc en discuter préalablement avec le chirurgien qui fera l’exérèse. Ce point d’entrée doit être
tatoué. Il faut :
ponctionner dans l’axe du membre
utiliser des aiguilles coaxiales d’un diamètre suffisant (14 à 18G selon les typographies) ;
prendre plusieurs carottes pour rapporter suffisamment de matériel permettant le diagnostic et le
stockage en congélation (en vue d’études ultérieures à but diagnostique complémentaire) ;
ne pas ponctionner dans une zone nécrotique ;
s’aider de l’examen extemporané pour s’assurer qu’il y a suffisamment de matériel.
2.3.3.3. Biopsie chirurgicale
2.3.3.3.1. Biopsie incisionnelle
Elle doit obéir à des règles strictes [SHIVES1993] [SIMON1982] dont le non-respect peut
compromettre le traitement [MARKHEDE1982] voire être à l’origine d’amputations iatrogènes
[SIMON1982] [MANKIN1982] :
l’abord tumoral doit être le plus direct possible, à l’aplomb de la tumeur pour permettre une
exérèse de l’ensemble du trajet cutané et profond lors du temps thérapeutique par une incision
ogivale circonscrivant la cicatrice de biopsie ;
l’incision doit être réalisée dans l’axe des membres ou des côtes. Dans le cas des tumeurs
rétropéritonéales, la difficulté de reprendre une cicatrice de biopsie rétropéritonéale lors du
temps d’exérèse (la voie d’abord n’est pas forcément la même) fait privilégier les biopsies sous
scanner car le trocard de ponction est protégé par un mandrain et on peut se passer de reprendre
le trajet de biopsie ;
la cicatrice de la biopsie doit être la plus petite possible (incision de 1 à 2 cm) pour pouvoir
facilement passer à distance lors de l’exérèse chirurgicale (une grande incision se rapproche
d’un « drainage » chirurgical) ;
les plans anatomiques ne doivent pas être disséqués ou décollés. Il faut traverser l’aponévrose
puis les muscles en divisant dans leur axe les fibres jusqu’à la tumeur ;
l’hémostase doit être soigneuse afin d’éviter une diffusion de cellules tumorales par l’hématome,
au besoin tasser un hémostatique ;
seul le compartiment atteint doit être abordé afin de ne pas contaminer un compartiment
adjacent par la biopsie (exemple : effraction d’une membrane inter-osseuse d’un membre) ;
éviter de biopser à proximité d’un pédicule vasculonerveux majeur ;
éviter de drainer. Si un drainage est nécessaire, faire sortir le drain par la cicatrice ou à proximité
afin que son trajet puisse être enlevé ultérieurement ;
si besoin, faire réaliser une analyse extemporanée des tissus prélevés, non pas pour obtenir un
diagnostic dans l’immédiat, mais pour s’assurer que le tissu prélevé contienne des fragments
tumoraux analysables (et pas seulement de la nécrose ou du stroma réaction périphérique).
2.3.3.3.2. Biopsie exérèse
La biopsie exérèse peut être pratiquée uniquement pour les petites tumeurs (< 5 cm) avec un abord
chirurgical aisé. Elle correspond à l’énucléation de la lésion. Il faut faire attention à ne pas procéder
à une effraction tumorale.
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2.3.3.4. Recommandations
La biopsie doit être réalisée par une petite incision sur le trajet et dans l’axe de la future exérèse.
L’abord et le trajet doivent être directs et le drainage de proximité doit tenir compte de l’exérèse
ultérieure (accord d’experts).
2.4. Place de l’histopathologie
2.4.1. Introduction
L’étude des discordances de diagnostic entre différents observateurs permet de mettre en évidence la
difficulté du diagnostic histologique du sarcome. Elle révèle des discordances entre observateurs
allant, dans certaines études, jusqu’à 1 cas sur 4 (Tableau 1).
Il faut donc adopter une attitude sceptique en procédant par étapes afin de répondre aux questions
suivantes [BROOKS1994] :
s’agit-il d’une tumeur maligne ?
si la tumeur est maligne, est-ce un sarcome ?
s’il s’agit d’un sarcome, comment le classer ?
Affirmer le sarcome, c’est répondre positivement aux deux premières questions en sachant que de
nombreuses lésions bénignes, correspondant à une lésion réactionnelle ou à une tumeur bénigne
atypique, peuvent ressembler à un sarcome (Tableau 2) et doivent être formellement identifiées.
La reconnaissance de telles lésions bénignes pseudosarcomateuses repose sur le contexte clinique et
sur l’aspect histologique en coloration standard. Quand la malignité est certaine, il faut éliminer la
possibilité d’une tumeur non conjonctive, comme un carcinome, un mélanome ou un lymphome.
Dans ces cas, la connaissance des antécédents du patient, l’échantillonnage correct de la tumeur et
surtout l’immunohistochimie constituent les arguments majeurs pour résoudre ce problème.
2.4.2. Objectifs du pathologiste
Les objectifs du pathologiste à cette étape sont :
d’établir le diagnostic de sarcome, c’est-à-dire affirmer qu’il s’agit d’une tumeur maligne et
authentifier son origine mésenchymateuse ;
d’aider à préciser le pronostic ;
de classer le sarcome, c’est-à-dire définir sa ligne de différenciation ;
d’aider à la décision thérapeutique.
2.4.3. Diagnostic histopathologique du sarcome
Les principaux éléments du diagnostic sont les informations cliniques, l’étude histologique, l’étude
immunohistochimique et l’étude génétique moléculaire. Les éléments secondaires du diagnostic sont
l’étude histochimique, l’étude ultrastructurale et l’étude cytogénétique. Il faut connaître la difficulté
du diagnostic histopathologique d’une telle tumeur. Les sarcomes sont rares (moins de 1 % des
cancers de l’adulte) et d’une grande variété histologique (plus de 50 types et sous-types)
[FLETCHER2002]. Il est donc indispensable pour le pathologiste d’être familiarisé avec ce type de
tumeur. Il faut avoir connaissance de certaines informations cliniques, notamment l’âge et les
antécédents du patient, le siège, la profondeur, la taille et l’évolutivité de la tumeur. Il est donc
indispensable que le pathologiste travaille dans le cadre d’une prise en charge multidisciplinaire. Il
faut également disposer d’un échantillon représentatif de la tumeur. Dans la mesure du possible, le
prélèvement doit être programmé et le pathologiste doit être prévenu afin qu’il puisse prendre toutes
les mesures nécessaires à la bonne prise en charge du prélèvement. La microbiopsie au trocart est de
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plus en plus utilisée pour le diagnostic initial [HOEBER2001] [HAU2002] (voir chapitre 2.3.2.
Biopsie chirurgicale versus biopsie percutanée ». Le pathologiste doit être familiarisé avec ce type
de prélèvement et en connaître les limites. L’Association américaine des directeurs de chirurgie
d’anatomie pathologique (ADASP) émet les principes suivants à son sujet [ANON1998] :
le rôle principal de ce type de prélèvement est d’affirmer le diagnostic de malignité et si possible
de dire s’il s’agit d’un sarcome ou non. Préciser le type histologique du sarcome et le grade est
souvent impossible ;
ce type de prélèvement est sujet à erreur d’échantillonnage et peut fournir un matériel non
adapté au diagnostic. Le pathologiste ne doit pas hésiter à demander une biopsie chirurgicale
quand cela est nécessaire ;
à cause des problèmes d’échantillonnage, le grade est souvent sous-estimé, à moins qu’il ne
s’agisse à l’évidence d’une tumeur de haut grade ;
ce type de prélèvement effectué avant une première chimiothérapie peut conduire à des erreurs
de diagnostic, à un diagnostic par excès de sarcome inclassé ou d’histiocytofibrome malin, et
ainsi à une perte de certaines informations concernant le type histologique et le pronostic.
En pratique, l’interprétation d’un tel prélèvement est plus difficile en cas de tumeur adipeuse bien
différenciée [HOEBER2001]. Il a été montré une efficacité plus importante de la microbiopsie par
rapport à l’aspiration cytologique à l’aiguille [HAU2002]. La biopsie incisionnelle reste de ce fait le
standard pour le diagnostic, la classification et le pronostic d’un sarcome mais demande une
technique de réalisation rigoureuse (voir chapitre 2.3. Prélèvements à visée diagnostique).
Le pathologiste devrait pouvoir disposer du prélèvement à l’état frais, ce qui permet :
d’encrer les limites en cas de biopsie exérèse ;
de réaliser des prélèvements pour d’éventuelles techniques spéciales (en particulier congeler un
fragment qui permettra une étude en biologie moléculaire, mettre un fragment dans un milieu de
culture pour permettre une étude cytogénétique, etc.). Des empreintes sur lames, toujours
possibles à réaliser lorsqu’on dispose du matériel à l’état frais, sont parfois très utiles, en
particulier dans le cas de tumeurs à petites cellules rondes ;
de mettre dans un fixateur un fragment représentatif de la lésion qui permettra les études
histologiques et immunohistochimiques sur coupes en paraffine, souvent suffisantes pour le
diagnostic histologique de la tumeur.
Si l’examen en microscopie optique après coloration standard permet le plus souvent le diagnostic
histologique précis de la tumeur, les techniques spéciales évoquées ci-dessus, en particulier
l’immunohistochimie, mais également de plus en plus les techniques de biologie moléculaire, sont
souvent nécessaires pour arriver à une classification précise du sarcome en cause.
L’immunohistochimie occupe actuellement une place importante, parfois pour affirmer le
diagnostic de sarcome et souvent pour le classer de manière précise [ORDONEZ1998A]
[COINDRE2003]. Les anticorps commercialisés, utilisables sur coupes de tissu inclus en
paraffine sont nombreux et indiqués dans le Tableau 3 et sont particulièrement utiles pour
l’identification de certains types histologiques : rhabdomyosarcome [TRUONG1990]
[CUI1999] [DIAS2000], synovialosarcome [PELMUS2002], tumeur vasculaire maligne
[AZIZA1993] [MIETTINEN1994], sarcome épithélioïde [CHASE1984] [MIETTINEN1999],
sarcome à cellules claires [LUCAS1992] [CHUNG1983], sarcome d’Ewing
[STEVENSON1994], dermatofibrosarcome de Darier et Ferrand [TEMPLETON1995]. Ils
peuvent aider à reconnaître un léiomyosarcome, une tumeur maligne des gaines des nerfs
périphériques, un chondrosarcome extrasquelettique. Aucun marqueur n’est cependant
absolument spécifique et l’immunomarquage doit être interprété selon le contexte clinique et
l’aspect morphologique de la tumeur.
La biologie moléculaire et la cytogénétique : les techniques de biologie moléculaire comme la
RT-PCR principalement et la FISH plus accessoirement tendent à supplanter la cytogénétique
classique. Elles sont actuellement d’un grand intérêt pour la classification de certains sarcomes
porteurs d’une translocation spécifique [LADANYI2000] [BRIDGE2000] (Tableau 4) : sarcome
d’Ewing [LADANYI1993] [DELATTRE1994], synovialo-sarcome [GUILLOU2001]
[KAWAI1998] [LASOTA1998] [TSUJI1998], liposarcome myxoïde [KNIGHT1995]
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[HISAOKA1998A], rhabdomyosarcome alvéolaire [REICHMUTH1996] [ANDERSON1997],
sarcome à cellules claires [ANTONESCU2002], chondrosarcome myxoïde extrasquelettique
[SCIOT1995], dermato-fibrosarcome de Darier et Ferrand [PEDEUTOUR1996] [WANG1999],
tumeur desmoplastique à petites cellules [RODRIGUEZ1993] [LAE2002]. L’étude
cytogénétique ou mieux l’étude de biologie moléculaire en technique d’hybridation génomique
comparative (CGH) montre souvent des signes spécifiques pour le diagnostic de liposarcome
bien différencié [CHIBON2002]. Ces analyses sont au mieux réalisées à partir d’un prélèvement
congelé mais peuvent de plus en plus être utilisées à partir du matériel inclus en paraffine à
condition que la fixation n’ait pas été réalisée avec du liquide de Bouin standard
[SHIPLEY1998] [GUILLOU2001].
L’examen en microscopie électronique est en pratique moins important du fait des
contraintes techniques, des problèmes d’échantillonnage et d’interprétation. Il peut être
particulièrement intéressant pour les cas non résolus par l’immunohistochimie
[FISHER1990] [KANDEL1998] [ERLANDSON1995].
2.4.4. Détermination des facteurs pronostiques histopathologiques et
biologiques liés à la tumeur
2.4.4.1. Objectifs du pathologiste
Ces objectifs sont :
l’évaluation du risque de métastase, l’évaluation du risque de récidive locale et par conséquent
le risque global de la maladie ;
l’évaluation de la probabilité de réponse à un traitement, notamment à la chimiothérapie et à la
radiothérapie.
2.4.4.2. Conditions préalables à l’évaluation
Le pathologiste doit disposer d’un prélèvement chirurgical représentatif de la tumeur primitive non
antérieurement traitée. La pièce d’exérèse entière doit être transmise orientée par le chirurgien,
intacte (non ouverte), les zones suspectes badigeonnées à l’encre de Chine et avec un schéma
explicatif.
2.4.4.3. Facteurs pour le pronostic locorégional, la survenue de métastases et la survie globale
(voir chapitre 2.5.3. Facteurs pronostiques)
2.4.5. Classification histogénétique, définition de la ligne de
différenciation du sarcome
La classification utilisée est celle d’Enzinger et Weiss (adaptée d’après l’Organisation mondiale de
la Santé) [FLETCHER2002] [WEISS2001]. Il s’agit d’une classification histogénétique fondée sur
l’aspect morphologique (ou type) des cellules qui prolifèrent, en comparaison avec les cellules
normales :
Liposarcome ;
Fibrosarcome ;
Myxofibrosarcome ;
Histiocytofibrome malin ;
Léiomyosarcome ;
Rhabdomyosarcome ;
Angiosarcome ;
Sarcome de Kaposi ;
Schwannome malin ;
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Tumeur maligne à cellules granuleuses ;
Ostéosarcome extrasquelettique ;
Synovialosarcome ;
Sarcome épithélioïde ;
Sarcome à cellules claires ;
Chondrosarcome extrasquelettique ;
Mésenchymome malin ;
Sarcome alvéolaire des parties molles ;
Sarcome d’Ewing extrasquelettique/PNET ;
Tumeur rhabdoïde maligne extrarénale ;
Tumeur desmoplastique à cellules rondes ;
Sarcome inclassé.
Les sarcomes les plus fréquents ayant une ligne de différenciation définie sont le liposarcome, le
léiomyosarcome, le synovialosarcome, le rhabdomyosarcome et la tumeur maligne des gaines des
nerfs périphériques [HASHIMOTO1992] [COINDRE2001]. Ces tumeurs représentent à peu près la
moitié de l’ensemble des sarcomes des tissus mous de l’adulte. D’autres sarcomes sont beaucoup
plus rares et représentent environ 10 % de l’ensemble des sarcomes. Il s’agit principalement du
sarcome d’Ewing, de l’angiosarcome, de l’ostéosarcome, du chondrosarcome, du sarcome
épithélioïde, du sarcome à cellules claires, du sarcome alvéolaire des parties molles.
L’histiocytofibrome malin est de plus en plus considéré comme un sarcome à cellules pléomorphes,
peu différencié, et pour lequel une ligne de différenciation n’a pu être mise en évidence
[FLETCHER1992] [AKERMAN1997]. Cette tumeur, qui représente environ 30 % de l’ensemble
des sarcomes des tissus mous de l’adulte dans la plupart des séries, peut donc correspondre soit à un
sarcome véritablement indifférencié, soit à un sarcome ayant une ligne de différenciation qui n’a pu
être mise en évidence par manque d’investigations adaptées. Ainsi, dans le rétropéritoine, la plupart
des cas correspondent en fait à un liposarcome dédifférencié [COINDRE2003A]. Cinq à 15 % des
cas restent inclassés en dehors des tumeurs étiquetées histiocytofibrome malin. Les types
histologiques observés varient en fonction de l’âge du patient, du siège de la tumeur et de certains
antécédents tels qu’une radiothérapie antérieure.
La classification d’un sarcome repose principalement sur l’examen histologique standard. Elle reste
très délicate, avec des discordances entre observateurs allant de 16 à 33 % des cas (Tableau 1). En
cas de difficulté de classification, des techniques spéciales peuvent aider à préciser la ligne de
différenciation d’un sarcome (voir chapitre 2.4.3. Diagnostic histopathologique du sarcome).
2.4.6. Compte rendu histopathologique
Des recommandations pour la prise en charge anatomopathologique des sarcomes des tissus mous de
l’adulte et pour le compte rendu histopathologique ont été publiées [ANON1998] [COINDRE1998].
Les éléments à faire apparaître dans le compte rendu varient suivant qu’il s’agit d’une micro-biopsie,
d’une biopsie chirurgicale ou d’une pièce d’exérèse, et bien entendu de la qualité du prélèvement.
En cas de pièce d’exérèse, les éléments suivants doivent figurer explicitement :
la taille de la tumeur ;
la situation de la tumeur par rapport à l’aponévrose superficielle et aux différentes structures
anatomiques présentes sur la pièce ;
le type histologique et si besoin le sous-type ;
le grade histologique, en indiquant le système de grading utilisé ;
la présence et l’importance de la nécrose tumorale ;
la présence éventuelle d’emboles néoplasiques, d’envahissements de troncs nerveux, d’axes
vasculaires ou de pièces osseuses ;
l’état des limites d’exérèse en précisant la distance séparant la tumeur des sections chirurgicales
les plus proches lorsqu’elle est inférieure à 1 ou 2 cm ;
les techniques complémentaires mises en œuvre et leur résultat.
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La retranscription des résultats sous forme d’un compte rendu standardisé est souhaitable. L’annexe
1 montre une version actuellement discutée parmi les pathologistes français.
2.4.7. Conclusion
Le diagnostic et la classification histologique d’un sarcome sont difficiles (et peu reproductibles
pour un pathologiste non expérimenté ou non spécialisé dans ce domaine).
Toute tumeur des tissus mous de 5 cm et plus, profonde, et tout syndrome de masse évolutif doit
faire évoquer le diagnostic de sarcomes des tissus mous et doit amener à un diagnostic histologique.
Tableau 1. Discordances pour le diagnostic de sarcome
1
Discordances1
Références
Effectifs
[PRESANT1986]
Globale
Sarcome versus
autre tumeur
Type histologique
de sarcome
216
33 %
6%
27 %
[SHIRAKI1989]
488
26 %
10 %
16 %
[HARRIS1991]
468
57 %
24 %
33 %
[MEISKINDBLOM19
99]
1000
30 %
10 %
20 %
1
discordances entre membres d’un panel d’experts.
Tableau 2. Classification des lésions bénignes pseudosarcomateuses
Type de lésion
Lésions réactionnelles
Tumeurs bénignes (ou borderline
à agressivité locale)
Classification descriptive
fasciites nodulaires et prolifératives
myosites prolifératives et ossifiantes
nodule postopératoire du tractus génito-urinaire
hyperplasie papillaire endothéliale
tumeur desmoïde
tumeur ténosynoviale à cellules géantes, forme diffuse
schwannome et neurofibrome avec atypies nucléaires
histiocytofibrome cellulaire ou avec atypies nucléaires
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Tableau 3. Anticorps les plus utiles au diagnostic et à la classification d’un sarcome
Cibles de l’anticorps
Rôles
Cytokératine, EMA
différenciation épithéliale
synovialosarcome, sarcome épithélioïde
CD 45
différenciation lymphoïde
Protéine S100, HMB45
marqueur des cellules de Schwann, des chondrocytes, adipocytes,
mélanocytes
différenciation mélanocytaire
Desmine, Actine musculaire lisse α
H-caldesmone, Myogénine
différenciation musculaire
CD 31, Facteur 8
différenciation endothéliale
CD 99, Fli-1
différenciation endothéliale,
dermatofibrosarcome de Darier et Ferrand, tumeur fibreuse solitaire et
autres tumeurs
marqueur du sarcome d’Ewing
CD 117
marqueur des tumeurs stromales du tube digestif
HHV8
marqueur du sarcome de Kaposi
CD 34
Tableau 4. Sarcomes avec translocation spécifique
Type de sarcome
Translocation
Gène de fusion
Sarcome d’Ewing / PNET
t(11;22) (q24;q12)
t(21;22) (q22;q12)
t(7;22) (q22;q12)
EWS/FLI1
EWS/ERG
EWS/ETVI
Synovialosarcome
t(X;18) (q11;q11)
SYT/SSX
Liposarcome myxoïde / à cellules rondes
t(12;16) (q13;p11)
CHOP/FUS
Rhabdomyosarcome alvéolaire
t(2;13) (q35;q14)
t(1;13) (q36;q14)
PAX3/FKHR
PAX7/FKHR
t(11;22) (q13;q12)
EWS/ATFI
Chondrosarcome myxoïde extra-squelettique
t(9;22) (q22;q12)
EWS/CHN
Dermatofibrosarcome de Darier et Ferrand
t(17;22) (q22;q13)
PGDF/COL1A
Tumeur desmoplastique à cellules rondes
t(11 ;22)(p13 ;q12)
EWS/WT1
Sarcome alvéolaire des parties molles
t(X ;17)(p11 ;q25)
ASPL/TFE3
Fibrosarcome infantile
t(12 ;15)(p13 ;q26)
ETV6/NTRK3
Sarcome fibromixoïde de bas grade
t(7 ;16)(q34 ;p11)
FUS/BBF2H7
Sarcome à cellules claires
1
1
la prise en charge de ce type de sarcome n’est pas abordée dans ce document.
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2.5. Stadification de la maladie
2.5.1. Objectifs
L’objectif du staging est de recueillir les informations relatives à l’extension de la maladie pour :
établir un pronostic et aider au choix des modalités thérapeutiques ;
évaluer les effets des traitements ;
permettre une évaluation des risques relatifs liés à la maladie entre différents ensembles de
patients et différentes séries.
2.5.2. Critères de l’évaluation
L’efficacité et l’intérêt d’un staging seront d’autant meilleurs qu’il tiendra compte des paramètres
les plus déterminants (facteurs pronostiques) tout en évitant une complexité trop grande qui nuirait
à sa mise en œuvre pratique. Les critères retenus pour l’évaluation des facteurs pronostiques sont le
contrôle locorégional, la survenue des métastases et la survie globale.
2.5.3. Facteurs pronostiques
2.5.3.1. Pronostic sur le contrôle locorégional
2.5.3.1.1. Âge
L’âge a parfois été corrélé à un pronostic local avec un risque plus élevé pour les patients de plus de
50 ans [ZAGARS2003A] [RYDHOLM1984] [PISTERS1996]. Ce facteur n’est cependant pas
retrouvé dans de nombreuses études.
2.5.3.1.2. Sexe
Le sexe masculin a été rapporté comme facteur péjoratif dans une seule étude [RAVAUD1992],
peut-être du fait d’une liaison statistique avec des tailles tumorales plus importantes
[GUILLOU2004].
2.5.3.1.3. Taille de la tumeur
L’analyse du facteur taille a donné des résultats inconstants dans la littérature avec aussi des niveaux
de coupures statistiques très variables : 5, 8 et 10 cm. Une taille supérieure à 8-10 cm augmente le
risque de rechute locale en analyse univariée [PISTERS1996] [COINDRE1996] [ZAGARS2003A],
mais pas en analyse multivariée [COINDRE1996].
2.5.3.1.4. Localisation
La localisation à la région tête et cou et surtout au tronc profond est fortement corrélée au risque
locorégional [COINDRE1996] [ZAGARS2003A]. Ce facteur est rarement évoqué, les études sériant
habituellement a priori les sarcomes selon leur localisation. Les localisations rétropéritonéales, par
leur fréquence relative et leur évolution particulière méritent bien d’être individualisées (chapitre 4.
Prise en charge des sarcomes rétropéritonéaux (SRP)).
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2.5.3.1.5. Grade histologique
Un grade tumoral élevé confère un risque plus élevé de rechute locorégionale [COINDRE1996]
[ZAGARS2003A] [STOJADINOVIC2002] [KEUS1994] [TROVIK2000] [STEFANOVSKI2002]
[EILBER2003], y compris dans des études prospectives avec des traitement homogènes
[YANG1995] [BALDINI1999].
2.5.3.1.6. Type histologique
Le contrôle local apparaît peu affecté par le type histologique, même s’il a été rapporté un risque
plus élevé pour les fibrosarcomes et les tumeurs malignes des gaines des nerfs périphériques
(MPNST) [HESLIN1996]. L’étude d’une telle corrélation reste délicate au vu de la variété des
sarcomes. De nombreuses études multivariées ont mis en évidence l’influence du type histologique
sur la rechute locale [KOEA2003] [STOJADINOVIC2002] [EILBER2003] [ZAGARS2003A]
[KHANFIR2003].
2.5.3.1.7. Marges chirurgicales
La qualité des marges d’exérèse chirurgicale constitue le principal facteur prédictif des récidives
locales [GAYNOR1992] [MANDARD1989] [MARKHEDE1982] [RAVAUD1992] [KOEA2003]
[STOJADINOVIC2002] [GERRAND2001] [GRONCHI2005] [KEUS1994] [MCKEE2004]
[TROVIK2000] [STEFANOVSKI2002] [ZAGARS2003A]. La qualité est au mieux appréciée par
l’examen histologique macroscopique et microscopique. Il n’existe pas de méthode standardisée
pour réaliser cette évaluation, mais on peut faire les recommandations suivantes :
respect rigoureux des conditions préalables citées plus haut ;
évaluation réalisée en collaboration avec le chirurgien ;
utilisation de colorants comme l’encre de Chine pour matérialiser les limites au microscope ;
évaluation des résultats en limites non saines (intratumorales), saines (à distance de la tumeur) et
marginales ou douteuses (proches de la tumeur) ;
report des résultats sur un schéma.
Dans des situations particulières (tumeurs proches d’une structure fonctionnelle dont le sacrifice
peropératoire peut être discuté), un examen extemporané peut être utile. L’examen extemporané
systématique des marges reste cependant difficile car long, et même lorsqu’il est réalisé, son impact
réel sur la qualité de l’exérèse reste à démontrer [MANDARD1989].
La qualité de l’exérèse tumorale est apparue comme un facteur significatif dans toutes les études qui
l’ont considérée (voir définition du critère R dans le chapitre 3.1.5.1 Évaluation des marges
chirurgicales par l’anatomopathologiste). Parmi les plus récentes, l’étude du Memorial Sloan
Kettering Cancer Center (MSKCC) [PISTERS1996], l’étude scandinave [TROVIK2001] ou l’étude
du MD Anderson [ZAGARS2003A] par exemple, ont retrouvé l’envahissement des marges
d’exérèse prouvé microcospiquement comme premier facteur de risque locorégional ainsi qu’une
incidence sur l’évolution générale de la maladie. Ce facteur a également été retrouvé en employant la
classification des résultats chirurgicaux de l’UICC appliquée aux sarcomes [STOCKLE1997], avec
un risque significativement supérieur en cas d’exérèse R1 [STOECKLE2005] [STOECKLE2006].
2.5.3.1.8. La réalisation d’une radiothérapie
La réalisation d’une radiothérapie a été retrouvée comme facteur indépendant favorable en analyse
multivariée pour des patients dont le traitement locorégional, avait comporté une chirurgie non
radicale dans 96 % des cas [COINDRE1996].
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2.5.3.2. Les facteurs pronostiques pour la survenue de métastases et pour la survie globale
Mis à part les sarcomes rétropéritonéaux, le pronostic global des sarcomes des tissus mous est
essentiellement lié à la constitution éventuelle de métastases. Des perturbations biologiques ont été
notées chez 43 % des patients atteints de sarcomes. Aucune de ces perturbations n’était spécifique
(neutrophilie, monocytose, thrombocytose, etc.). Leur fréquence a été plus élevée chez les patients
présentant une maladie évoluée ; aucune corrélation pronostique indépendante n’a cependant été
relevée [RUKA2001].
2.5.3.2.1. Grade histologique
Le grade de malignité est le facteur pronostique le plus important pour la prédiction d’une rechute
métastatique et la survie globale. Cette valeur prédictive a été retrouvée quel que soit le système de
grading
employé
[JENSEN1983]
[GAYNOR1992]
[COSTA1984]
[TROJANI1984]
[MEISKINDBLOM1999]. Toutefois, une comparaison entre les deux systèmes les plus utilisés (le
système américain et le système français de la Fédération nationale des centres de lutte contre le
cancer (FNCLCC)) a montré une discrimination pronostique supérieure en faveur du système de
grading français [GUILLOU1997]. Les performances de celui-ci pourraient être améliorées par le
remplacement de l’index mitotique, critère difficile à apprécier [COINDRE1986] par une évaluation
immunohistochimique de Mib1, un marqueur de prolifération [HASEGAWA2000].
La prééminence du grade comme facteur pronostique a été confirmée par 2 autres études
[PISTERS1996A] [ZAGARS2003]. Une réévaluation effectuée par les pathologistes du Groupe
sarcome français (GSF) sur 1 240 patients a par ailleurs permis d’évaluer la valeur prédictive du
grade sur la survenue de métastases en fonction du type histologique [COINDRE2001]. Dans cette
étude, le grade a été retrouvé comme un facteur indépendant du risque métastatique pour les
synovialosarcomes, les MFH, les sarcomes indifférenciés, les léiomyosarcomes et les liposarcomes.
Il a d’ailleurs été retrouvé comme le facteur le plus discriminant pour les synovialosarcomes, les
MFH et les sarcomes indifférenciés. En revanche, il n’est pas apparu comme un facteur indépendant
en analyse multivariée pour les rhabdomyosarcomes et pour les tumeurs malignes des gaines des
nerfs périphériques (MPNST), dont le pronostic est globalement péjoratif. La valeur pronostique du
grade est d’autre part considérée comme discutable pour des entités rares à évolution particulière
comme les sarcomes épithélioïdes, les sarcomes alvéolaires, les sarcomes à cellules claires ou les
chondrosarcomes mésenchymateux des tissus mous [ANON1998] [BROWN2000].
La plupart des études relatives au pronostic des sarcomes des tissus mous de l’adulte ont montré que
le grade histologique constituait le facteur le plus important pour évaluer les risques de métastase et
de décès [COINDRE1988] [COLLIN1987] [COSTA1984] [GAYNOR1992] [HASHIMOTO1992]
[HEISE1986] [LACK1989] [LINDBERG1981] [MANDARD1989] [MARKHEDE1982]
[JENSEN1991] [JENSEN1983] [RAVAUD1992] [ROOSER1988] [RUSSELL1977] [SUIT1985]
[TROJANI1984] [TSUJIMOTO1988] [VANUNNIK1993].
Plusieurs systèmes de grade histologique ont été décrits [COINDRE1993] : certains utilisent des
critères sélectionnés empiriquement (Tableau 5), d’autres des critères sélectionnés après études
univariées et multivariées (Tableau 6). L’index mitotique et la nécrose tumorale sont les critères les
plus souvent retenus. La reproductibilité du grade entre pathologistes a été testée pour l’un de ces
systèmes [COINDRE1986] : la concordance brute était de 75 % pour le grade et de 61 % pour le
type histologique (lecture de 15 cas différents par 15 pathologistes). La nouvelle classification
histologique des tumeurs des tissus mous proposée par l’Organisation mondiale de la Santé
[FLETCHER2002] [WEISS2001] recommande d’utiliser un système validé et donne le détail
d’utilisation de 3 d’entre eux : le système du National cancer institute (NIH) [COSTA1984], le
système danois [JENSEN1983] et le système de la Fédération nationale des centres de lutte contre le
cancer (FNCLCC) [TROJANI1984] [COINDRE1988] (Tableau 7, Tableau 8 et Tableau 9). Pour des
tumeurs données, le grade attribué peut être sensiblement différent selon le système de grading
utilisé [MANDARD1989] (Tableau 10). Un consensus serait donc nécessaire.
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2.5.3.2.2. Type histologique
Le type histologique contient également une information pronostique propre [GAYNOR1992]
[ZAGARS2003] qui reste difficile à quantifier, en raison du morcellement des types et sous-types et
aussi des modifications du diagnostic survenues avec l’apport de l’immunohistochimie et des
données moléculaires. Une étude systématique des principales entités, à partir des bases de données
importantes comme celle du Groupe sarcome français (GSF) est donc nécessaire
[LEDOUSSAL1996] [COINDRE2001]. Pour certaines tumeurs, le type histologique est plus
informatif que le grade histologique. Ainsi, les tumeurs à malignité intermédiaire ou locale d’une
part (fibroxanthome atypique, dermatofibrosarcome de Darier et Ferrand, fibroblastome à cellules
géantes, histiocytofibrome plexiforme, histiocytofibrome angiomatoïde, liposarcome bien
différencié, hémangioendothéliome épithélioïde, hémangioendothéliome à cellules fusiformes,
angioendothéliome papillaire endovasculaire) et les tumeurs à potentiel métastatique important
d’autre part (liposarcome à cellules rondes, rhabdomyosarcome embryonnaire, rhabdomyosarcome
alvéolaire, neuro-épithéliome, sarcome d’Ewing extra-osseux, tumeur rhabdoïde maligne
extrarénale) ne doivent pas être gradées. Enfin, le grading est peu informatif pour les tumeurs très
rares que sont les sarcomes alvéolaires, les sarcomes à cellules claires ou les sarcomes épithélioïdes
[ENZINGER1988] [HASHIMOTO1992]. Pour l’ensemble de ces tumeurs qui représentent 15 à
20 % des sarcomes des tissus mous, il convient de prendre en compte le type histologique pour le
pronostic.
2.5.3.2.3. Taille de la tumeur
La taille tumorale est le second facteur pronostique sur lequel existe un consensus pour sa valeur
prédictive de l’évolution générale. Ce critère est un facteur pronostique quel que soit le niveau de
taille retenu pour la coupure statistique : 5 cm (taille retenue dans les classifications), 8 ou 10 cm
(taille médiane des séries publiées) [RAMANATHAN1999] [PISTERS1996] [COINDRE1996]
[WUNDER2000] [ZAGARS2003]. Il s’agit en fait d’une variable continue avec un risque relatif de
métastase ou de décès qui augmente avec la taille, de 1,5 % par tranche de 5 cm pour Trovik et al.
par exemple [TROVIK1994].
2.5.3.2.4. Profondeur
La profondeur, définie comme la position de la tumeur par rapport à l’aponévrose superficielle est
aussi fortement corrélée à l’évolution générale avec un caractère indépendant en analyse
multifactorielle, notamment vis-à-vis de la taille [COINDRE1996] [PISTERS1996]
[WUNDER2000]. Cette indépendance a toutefois été remise en cause dans une étude publiée en
2003 qui a observé une forte liaison de ce facteur avec la taille tumorale et une prééminence de cette
dernière dans une analyse multivariée [RYDHOLM2003].
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Tableau 5. Systèmes de grade histologique des critères sélectionnés empiriquement
Références
[RUSSELL1977]
[HAJDU1979] [MARKHEDE1982] [JENSEN1983]
Type histologique
+
-
-
+
Index mitotique
+
+
+
+
Nécrose
+
+
-
+
Nécrobiose
Cellularité
+
+
+
+
+
Différenciation
+
+
-
+
Pléomorphisme cellulaire
+
-
-
+
Cellules inflammatoires
+
-
-
+
Hémorragies
-
-
-
+
Tableau 6. Systèmes de grade histologique utilisant des critères sélectionnés objectivement
Références
[TROJANI1984]
[COSTA1984]
[VANUNNIK1993]
Type histologique
-
+
-
Différenciation
+
-
-
Index mitotique
+
-
+
Nécrose
+
+
+
1
Tableau 7. Système de grade histologique de la FNCLCC
Scores
Descriptions
Différenciation tumorale
Score 1
Sarcomes qui ressemblent à un tissu adulte normal
Exemple : liposarcome bien différencié
Score 2
Sarcomes pour lesquels le diagnostic de type histologique est certain
Exemple : liposarcome myxoïde
Score 3
Sarcomes embryonnaires, synovialosarcomes, sarcomes épithélioïdes, sarcomes à cellules claires,
sarcomes alvéolaires des parties molles, sarcomes indifférenciés et sarcomes pour lesquels le type
histologique est incertain
Index mitotique
Score 1
0 à 9 mitoses pour 10 champs2
Score 2
10 à 19 mitoses pour 10 champs2
Score 3
plus de 19 mitoses pour 10 champs2
Nécrose tumorale
Score 0
pas de nécrose
Score 1
moins de 50 % de nécrose tumorale
Score 2
plus de 50 % de nécrose tumorale
3
Grade 1 : Scores 2-3
3
Grade 2 : Scores 4-5
3Grade 3 : Scores 6-8
1
d’après Coindre et al. et Trojani et al. [COINDRE1988] [TROJANI1984] ; 2un champ mesure 0,1734 mm² ; 3grade
fonction de la somme des scores différenciation, index mitotique, nécrose.
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37
Tableau 8. Système de grade histologique du NCI
Grades
Types de tumeurs
Grade I
Liposarcome bien différencié
Liposarcome myxoïde
Dermatofibrosarcome de Darier-Ferrand
Léiomyosarcome
Chondrosarcome
Schwannome malin
Hémangiopéricytome
Liposarcome à cellules rondes
Histiocytofibrome malin
Sarcome à cellules claires
Angiosarcome
Sarcome épithélioïde
Tumeur maligne à cellules granuleuses
Fibrosarcome
Sarcome d’Ewing3
Rhabdomyosarcome
Ostéosarcome3
Sarcome alvéolaire des parties molles
Synovialosarcome
Grades I-III1
Grades II-III2
Grade III
1
1
d’après Costa et al. [COSTA1984] ; 2La distinction entre grades I et II se fait sur l’aspect morphologique. La distinction
entre grades II et III se fait principalement sur la nécrose. Le grade II est défini par une nécrose absente ou minime (<
15 %) et le grade III par une nécrose modérée ou marquée (> 15 %) ;3la prise en charge de ce type de sarcome n’est
pas abordée dans ce document.
1
Tableau 9. Système de grade histologique du Danemark
Grades
Descriptions des scores
Grade I
Score A < 1 mitose pour 10 champs, score B = 1
Grade II
Score A < 1 mitose pour 10 champs, score B = 2 ou 3
ou score A = 1-5 mitoses pour 10 champs, score B = 1 ou 2
Grade III
Score A = 1-5 mitoses pour 10 champs, score B = 3
ou score A > 5 mitoses pour 10 champs, score B = 1, 2 ou 3
1
d’après Jensen et al. [JENSEN1983] ; score A : nombre de mitoses pour 10 champs (2,5 mm²) ; score B : score (1,2,3)
fondé sur l’évaluation de la cellularité (relative au stroma), l’anaplasie, la nécrobiose
1
Tableau 10. Comparaison des grades selon les gradings du NCI et de la FNCLCC
Grades selon
le NCI
Grades selon la FNCLCC
II
III
6
1
Total
I
I
9
II
18
24
10
52
III
0
10
12
22
Total
27
40
23
90
16
1
d’après Mandard et al. [MANDARD1989] et Guillou et al. [GUILLOU1997A].
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2.5.3.2.5. Caractère compartimental
Dans une étude publiée en 2000, le caractère compartimental a été retrouvé comme un facteur
pronostique indépendant défavorable, notamment vis-à-vis de la profondeur, de la taille et du grade
tumoral [WUNDER2000].
2.5.3.2.6. Envahissement vasculonerveux et osseux
L’envahissement vasculonerveux et osseux a été retrouvé comme une facteur significatif et
indépendant défavorable pour la survie sans métastase et la survie globale [COINDRE1996]
[GUILLOU2004]. Le rôle pronostique de l’envahissement vasculaire a également été discuté par
Gustafson et al. en 2003 [GUSTAFSON2003]. En 2004, une nouvelle appréciation des facteurs de
risque microscopiques a été proposée par le Scandinave sarcoma group (SSG), avec l’appréciation
de la nécrose tumorale, de l’envahissement vasculaire et de l’invasion en périphérie de la tumeur
[ENGELLAU2004].
2.5.3.2.7. Marqueurs de prolifération
Si la ploïdie n’apparaît pas comme un facteur pronostique [LI1996] [PLAAT1997], l’étude de la
prolifération tumorale par cytométrie de flux a montré une valeur pronostique indépendante de la
fraction en phase S [HUUHTANEN1999] [COLLIN1997]. Dans l’étude du groupe sarcome français
(GSF), le pourcentage de phase S s’est avéré supérieur au grade, ressortant comme seul facteur
indépendant pour la survie globale dans un sous-groupe sans métastase initiale. Toutefois cette étude
a été grevée par un taux d’échec élevé de mise en œuvre de la méthode (39 %) [COLLIN1997].
La mise en évidence d’antigènes spécifiques du cycle cellulaire tels que PCNA, Ki67
[CHOONG1995] [RUDOLPH1997] [HOOS2001] [WATANABE2001] ou Mib1 [HESLIN1998]
[JENSEN1998] [HASEGAWA2002], sur tissus fixés en paraffine, a été trouvée corrélée au
pronostic général des sarcomes des tissus mous. Le niveau de coupure pour la définition des groupes
a varié de 10 à 30 % de cellules marquées. Ce facteur a été étudié en analyses multivariées et est
apparu comme une variable pronostique indépendante [HASEGAWA2002] [ENGELLAU2004].
Hasegawa et al. ont par ailleurs proposé de reconsidérer le système de grading de la FNCLCC en
utilisant Mib1 à la place de l’index mitotique [HASEGAWA2001] ; le grade ainsi modifié s’est
avéré plus discriminant que le grade original [HASEGAWA2001].
2.5.3.2.8. Anomalies génétiques et moléculaires
Des gains en 1q et des pertes en 18p ont été corrélés à une aggravation du risque métastatique. La
cytogénétique n’est toutefois pas une méthode pronostique applicable en routine.
Une corrélation a été rapportée entre l’évolution et l’expression anormale de nombreuses protéines
impliquées dans le contrôle du cycle cellulaire comme p53, MDM2, CDK4, les cyclines A, D et E, la
p21 et la p27 [TAUBERT1998] [WURL1998] [ORLOW1999] [ANTONESCU2000A] [ODA2003],
ou dans celui de l’apoptose comme la survivine [KAPPLER2003]. À l’heure actuelle, aucune de ces
anomalies ne semble apporter à elle seule une valeur pronostique utilisable en routine. Dans des
cadres pathologiques définis, on peut également évoquer la possibilité d’un pronostic différent selon
l’état d’un marqueur moléculaire, comme la corrélation pronostique décrite entre l’état muté et
amplifié de p53 dans les sarcomes d’Ewing et dans les rhabdomyosarcomes embryonnaires. En cas
d’anomalie génétique spécifique, la possibilité d’un pronostic différent selon les sous-types
moléculaires a été évoquée pour certains types de sarcomes. Le pronostic différent conféré par les
différentes mutations de c-KIT a été discuté par ailleurs. Dans les synovialosarcomes, SYT-SSX1 a
été rapporté comme conférant un pronostic plus péjoratif que SYT-SSX2 [LADANYI2002], mais
cette différence évolutive selon la protéine de fusion a été remise en cause par la suite
[GUILLOU2004]. De même, dans les rhabdomyosarcomes embryonnaires alvéolaires, PAX3-FKHR
confèrerait un pronostic plus péjoratif que PAX7-FKHR et dans les sarcomes d’Ewing des mutations
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différentes de EWS6-FLI1 seraient de plus mauvais pronostic. Une caractérisation moléculaire
précise des sarcomes, lorsqu’elle est possible, aura toutefois une valeur pronostique limitée, car elle
pourra souvent être remplacée à cet effet par la détermination de marqueurs intermédiaires plus
faciles à mettre en œuvre, comme les marqueurs de prolifération. À titre d’exemple, il existe une
corrélation entre type de translocation et Mib1 dans les synovialosarcomes et les
rhabdomyosarcomes alvéolaires [INAGAKI2000] [DEALAVA2000] [COLLINS2001]. Il existe
également une possibilité de signature moléculaire de profil pronostique en micro-array
[WATSON2004].
2.5.3.2.9. TEP et pronostic
La fixation du traceur étant plus intense dans les tumeurs de haut grade, il était attendu qu’une
fixation intense du FDG serait un facteur pronostique significatif. L’analyse de la littérature portant
spécifiquement sur la valeur pronostique de l’examen TEP-FDG dans les sarcomes des tissus mous
(STM) est présentée dans le document SOR pour l’utilisation de la TEP-FDG en cancérologie
disponible sur le site internet des SOR (http://www.fnclcc.fr). Les principaux éléments de la
synthèse sont présentés en annexe. En 2002, Eary et al. ont montré dans une étude rétrospective que
le SUV max était un facteur pronostique indépendant sur la survie [EARY2002].
2.5.3.3 Conclusion
Le grade histologique, et dans certains cas le type histologique, constituent les principaux facteurs
prédictifs de métastase ou de décès. L’état histopathologique des limites d’exérèse constitue le
principal facteur prédictif de récidive locale. L’évaluation extemporanée des marges de résection
n’est pas recommandée.
2.5.4. Systèmes de staging
2.5.4.1. Système AJCC et UICC
Les systèmes de l’American Joint Cancer Committee (AJCC) et de l’Union internationale contre le
cancer (UICC) [RUSSELL1977] [HERMANEK1988] (Tableau 11, Tableau 12, Tableau 13 et
Tableau 14) prennent en compte la taille et l’extension de la tumeur primitive (T1, T2, T3),
l’envahissement des ganglions lymphatiques régionaux (N0, N1), la présence de métastases (M0,
M1) et le grade du sarcome (G1, G2, G3).
Avantage : ce système est applicable aux sarcomes des tissus mous quelle que soit leur localisation.
Inconvénients : sa relative complexité, l’importance conférée à certains paramètres (N1 et T3).
2.5.4.2. Système SSS
Le système de Enneking (Surgical Staging System : SSS) [ENNEKING1980] prend en compte la
localisation anatomique de la tumeur (T1 : intracompartimentale, T2 : extracompartimentale) et le
grade (deux grades : G1, G2). Ce système de staging définit trois stades :
stade I : sarcome de bas grade sans métastase ;
stade II : sarcome de haut grade sans métastase ;
stade III : métastase, quel que soit le grade.
Chaque stade est subdivisé en fonction de la présentation de la tumeur (T1 ou T2) (A :
intracompartimental, B : extracompartimental).
Avantages : insiste sur le caractère intra- ou extracompartimental et s’adapte mieux aux sarcomes
des membres. Il convient pour la prévision chirurgicale.
Inconvénient : ne tient pas compte de la taille et de la profondeur.
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2.5.4.3. Système de Hajdu
Le système de Hajdu [HAJDU1986] prend en compte les paramètres suivants :
le type histologique ;
la taille (< 5 cm ou > 5 cm) ;
la localisation (superficielle ou profonde) ;
le grade de malignité (faible ou élevé) ;
la présence de métastase.
Il définit cinq stades (0, I, II, III, IV) en fonction du nombre de paramètres de bon ou de mauvais
pronostic et subdivise les stades I et II en trois catégories (A, B, C).
2.5.5. Comparaison entre différents systèmes
Les comparaisons effectuées entre les systèmes UICC de 1978 et du Memorial Sloan Kettering
Cancer Center (MSKCC) ont montré une supériorité du système UICC dans la prédiction de la
rechute métastatique et la survie globale [RAVAUD1992]. Le système de l’UICC a également
permis une meilleure corrélation avec la survenue éventuelle de rechutes métastatiques précoces
[GAYNOR1992]. Une comparaison entre les systèmes de l’UICC 4ème et 5ème édition, du MSKCC et
le SSS a été effectuée avec comme critère de jugement principal la survenue de métastases
[WUNDER2000]. Dans cette étude, le caractère compartimental ou non, la profondeur, la taille et le
grade ont été des indicateurs pronostiques indépendants dans leur système respectif. En revanche, en
comparant les systèmes, seuls ont persisté le grade, la taille et la profondeur. Au final, le système
MSKCC, qui était le seul qui intégrait le facteur profondeur, a été retrouvé comme plus performant
[WUNDER2000].
La dernière classification proposée par l’UICC en 2002 a été testée par le Groupe sarcome français
(GSF) et sa valeur pronostique a été comparée à celle des éditions précédentes de 1978 et de 1997 en
utilisant les données de 971 patients de la base de donnée du GSF [GUILLOU1997]. Dans cette
étude, la dernière version s’est avérée moins performante dans la discrimination pronostique entre
les différents stades que les versions précédentes. Cette dégradation est apparue liée à l’emploi d’un
grading à 2 niveaux.
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Tableau 11. Classification TNM 1978
T,N,M
Descriptions
T (tumeur primitive)
T1
< 5 centimètres de diamètre
T2
> 5 centimètres de diamètre
T3
extension au squelette et/ou aux gros vaisseaux et/ou aux nerfs
N (adénopathies satellites)
N0
pas d’adénopathie
N1
envahissement des ganglions régionaux
M (métastases à distance)
M0
pas de signes de métastases
M1
présence de métastases
G (grade histopronostique) : G1, G2, G3
Tableau 12. Classification TNM 1997
T,N,M
Descriptions
T (tumeur primitive)
< 5 centimètres de diamètre
T1a tumeur superficielle
T1b tumeur profonde sous aponévrotique
> 5 centimètres de diamètre
T2
T2a tumeur superficielle
T2b tumeur profonde sous aponévrotique
N (adénopathies satellites)
T1
N0
pas d’adénopathie
N1
envahissement des ganglions régionaux
M (métastases à distance)
M0
pas de signes de métastases
M1
présence de métastases
G (grade histopronostique) : G1 (bien différencié), G2 (moyennement différencié), G3 (peu différencié)
Tableau 13. Classification TNM 2002
T,N,M
Descriptions
T (tumeur primitive)
T1
≤ 5 centimètres dans son plus grand diamètre
T1a tumeur superficielle
T1b tumeur profonde
T2
> 5 centimètres dans son plus grand diamètre
T2a tumeur superficielle
T2b tumeur profonde
N (adénopathies régionales)
N0
pas d’atteinte ganglionnaire
N1
Atteinte des ganglions lymphatiques régionaux
M (métastases à distance)
M0
pas de signes de métastases
M1
présence de métastases
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42
Tableau 14. Stades AJCC/UICC
Stades
D’après TNM 1978
D’après TNM 1997
D’après TNM 2002
Stade I
G1, T1-T2, N0, M0
Stade IA : G1, 2, T1N0
Stade IB : G1, 2, T2aN0
Stade IA : T1a-T1b, N0, M0 bas grade
Stade IB : T2a-T2b, N0, M0 bas grade
Stade II
G2, T1-T2, N0, M0
Stade IIA : G1, 2, T2bNO
Stade IIB : G3, 4, T1NO
Stade IIC : G3, 4 T2a NO
Stade IIA : T1a-T1b, N0, M0 haut grade
Stade IIB : T2a, N0, M0 haut grade
G3, 4, T2bNO
T2b, N0, M0 haut grade
Stade IVA : Tous G, tous T,
N1
Stade IVB : Tous G, tous T,
N1
Stade IVA : Tous T, tous N1 M0 tout
grade
Stades IVB : Tous T, tous N, M1 tous
grade
Stade III
Stade IV
Stade IIIA : G3, T1-T2, N0, M0
Stade IIIB : Tous G, T1-T2, N1,
M0
Stade IVA : Tous G, T3, N0-N1,
M0
Stade IVB : Tous G, tous T, tous
N, M1
2.5.6. Nouvelles propositions de classification
2.5.6.1. Système SIN
Le système SIN scandinave est une proposition de classification anatomoclinique basée sur
l’évaluation de la taille tumorale (valeur seuil à 8 cm), de l’envahissement vasculaire microscopique
et de la nécrose tumorale [GUSTAFSON2003]. Les patients à haut risque sont définis par la
présence de deux de ces facteurs au moins. Ce système nécessite une appréciation difficile et peu
reproductible de l’envahissement vasculaire ; par ailleurs, si le caractère pronostique de ce facteur
est reconnu, son poids a été insuffisant pour être retenu comme facteur microscopique indépendant
dans l’établissement des systèmes de grading les plus utilisés. Enfin, ce système est en cours de
remaniement, avec d’une part l’appréciation du pronostic histologique sur une section tumorale
entière et, d’autre part, la prise en compte de l’invasivité en périphérie de la tumeur
[ENGELLAU2004].
2.5.6.2. Nomogramme pronostique
Ce système d’évaluation pronostique par nomogramme est le fruit d’un travail associant le Memorial
Sloan Kettering Cancer Center (MSKCC) et l’Institut national des tumeurs de Milan
[KATTAN2002].
Il propose une appréciation pronostique individualisée par un score représentant la somme de scores
respectifs de 4 facteurs pronostiques : type histologique, taille, profondeur et localisation tumorale.
En 2005, les auteurs ont apporté une modification avec la prise en compte du grade tumoral par la
méthode française [MARIANI2005]. L’avantage du système tient dans l’individualisation du
pronostic. Des facteurs pronostiques dont la pertinence est discutable sont cependant pris en compte
(type histologique, localisation tumorale) et contribuent à la complexité du système. La « précision »
apportée par le système de nomogramme a été vérifiée sur une cohorte de patients traités au MSKCC
[EILBER2004]. Il serait souhaitable de confronter les résultats donnés par un tel nomogramme et
ceux d’un système de staging habituel.
2.5.7. Conclusion
Pour le risque locorégional, le facteur pronostique le plus important est la qualité de l’exérèse
chirurgicale. Parmi les facteurs tumoraux, la taille tumorale et le grade de malignité sont les facteurs
les plus évoqués, si l’on excepte la question particulière des localisations tumorales profondes du
tronc (abdomen, pelvis, thorax), dans lesquelles l’évolution locorégionale domine toujours le
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pronostic global de la maladie. Ces dernières localisations doivent faire l’objet de stratégies de prise
en charge particulières.
Pour le risque métastatique et général, le facteur pronostique le plus important reste le grade de
malignité. Les systèmes de grading actuels restent valides. Une évolution du grade pourrait
intervenir pour tenir compte de critères biologiques largement disponibles, en particulier les
marqueurs de prolifération. La taille tumorale et la profondeur de la tumeur sont aussi essentielles
dans la description du risque général. L’atteinte vasculonerveuse et osseuse reste aussi un critère
pronostique important. Enfin, au sein de types histologiques bien définis, l’évaluation pronostique
peut être affinée par de nouveaux critères moléculaires. Pour la classification tumorale, l’emploi
d’un système standard international est nécessaire pour permettre communication et comparaison
entre les différents groupes qui étudient et prennent en charge la recherche clinique sur ces tumeurs.
Toutefois, la dernière version de la classification de l’UICC apparaît moins performante que les
versions précédentes.
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3. Traitement des sarcomes des tissus mous (STM)
3.1. Chirurgie
Le risque essentiel de ces tumeurs rares est de méconnaître initialement le diagnostic, ce qui entraîne
des gestes inadaptés (drainage sur un diagnostic d’hématome, effraction tumorale, liposuccion,
énucléation) qui peuvent compromettre un traitement conservateur ultérieur [SIEBENROCK2000]
[DAVIS1997]. La chirurgie initiale conditionne l’avenir du patient et les reprises chirurgicales
élargies ne permettent pas toujours de replacer le patient dans des conditions optimales. Afin d’éviter
des gestes inadaptés sur une tumeur des tissus mous, il est nécessaire de réaliser avant toute chirurgie
une imagerie adaptée, puis une biopsie sur le trajet de la future exérèse afin d’adapter d’emblée le
geste chirurgical et la démarche thérapeutique au diagnostic histologique définitif (un examen
extemporané ne permet pas toujours de trancher entre bénin et malin, ni de certifier s’il s’agit bien
d’une tumeur conjonctive).
3.1.1. Objectifs de la chirurgie
Les objectifs de la chirurgie sont :
établir le diagnostic par une biopsie adéquate (voir chapitre 2. Diagnostic des sarcomes des
tissus mous) ;
traiter la tumeur primitive en étant carcinologique (règles d’exérèse chirurgicale des sarcomes)
et le plus fonctionnel possible ;
réaliser une reprise d’exérèse élargie après une chirurgie initiale inadéquate.
3.1.2. Critères d’évaluation
Les critères d’évaluation sont :
qualité des marges chirurgicales, survie sans rechute locale ;
morbidité ;
séquelles fonctionnelles.
3.1.3. Traitement chirurgical de la tumeur
3.1.3.1 Introduction
La chirurgie s’intègre dans le cadre d’un traitement pluridisciplinaire. La connaissance du mode
évolutif et des possibilités respectives des autres modalités thérapeutiques permet d’adapter au
mieux le geste chirurgical afin d’obtenir le meilleur contrôle tumoral avec le meilleur résultat
fonctionnel. Les principes de la chirurgie des sarcomes des tissus mous, bien que généralement
applicables, ne peuvent, pour des raisons anatomiques, être appliqués indifféremment à toutes les
localisations.
La connaissance du mode d’extension locale des sarcomes des tissus mous est indispensable pour
comprendre les principes qui régissent l’exérèse chirurgicale. L’extension locorégionale des
sarcomes des tissus mous a été particulièrement étudiée par Bowden et Enneking [BOWDEN1958]
[ENNEKING1981]. Les sarcomes des tissus mous croissent par poussée centrifuge à l’encontre des
tissus adjacents. Contrairement aux carcinomes, l’aspect macroscopique d’une tumeur primitive est
rarement infiltrant ce qui donne une fausse impression de bénignité. Cette poussée entraîne en
périphérie de la tumeur une compression des tissus, d’où l’apparence d’une délimitation nette. Dans
la grande majorité des cas, les sarcomes sont, à l’échelon macroscopique (et donc chirurgical),
nettement délimités des tissus avoisinants par une zone de clivage constituée par des modifications
tissulaires qui sont le résultat d’une action mécanique (poussée de la tumeur, compression et
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laminage des tissus normaux adjacents à la tumeur) et d’une réaction fibro-inflammatoire
(secondaire à l’altération des tissus normaux et/ou de défense de l’hôte vis-à-vis de la tumeur). Il en
résulte à l’échelon microscopique ce qui est désigné sous le terme de « pseudocapsule » c’est-à-dire
une zone de transition souvent imprécise et d’épaisseur très variable, de composition fibreuse et
inflammatoire mais qui correspond aussi « au front d’invasion » de la tumeur et d’une tumeur à une
autre et d’identification plus ou moins aisée). Même si elle peut paraître macroscopiquement et
techniquement rassurante, la pseudocapsule n’est donc pas une limite fiable et satisfaisante pour
réaliser une exérèse complète avec une marge de sécurité. En périphérie de cette pseudocapsule,
l’examen microscopique retrouve des éléments tumoraux. On comprend donc que l’énucléation
simple en passant dans le plan de clivage naturel laisse en place des reliquats tumoraux
microscopiques sources de récidives ; des nodules satellites tumoraux peuvent migrer à distance de
la tumeur primitive (skip métastases), surtout en cas de haut grade de malignité tumorale. Un autre
mode de propagation locorégionale, indépendant du grade de malignité, est la migration des cellules
tumorales le long de plans anatomiques de résistance, tels les fascia et aponévroses musculaires, les
cloisons intermusculaires, les gaines vasculaires et nerveuses, le périoste, le trajet constitué par un
drain chirurgical. Les barrières anatomiques ne sont que rarement et tardivement traversées ; elles
déterminent des compartiments et sont à la base de la classification de Enneking [ENNEKING1981].
L’existence de ces barrières anatomiques est l’une des raisons qui rendent difficile d’apprécier la
qualité de l’exérèse chirurgicale uniquement sur des marges données en centimètres ou millimètres.
La texture du tissu constituant la marge chirurgicale est probablement un facteur important mais cela
n’a pas été démontré. La classification d’Enneking est avant tout chirurgicale et désigne le
compartiment comme cible du traitement. Cette notion de compartiment s’applique essentiellement
aux sarcomes des membres où des loges anatomiques bien délimitées sont décrites. Un sarcome situé
dans une loge musculaire est intracompartimental ; en revanche un sarcome situé dans la graisse qui
entoure le nerf sciatique est extracompartimental. Les sarcomes rétropéritonéaux sont également
extracompartimentaux.
L’extension ganglionnaire est rare dans les sarcomes des tissus mous :
5,8 % d’envahissement ganglionnaire pendant toute la durée d’évolution de la maladie chez
3 000 patients regroupés dans l’étude de Weingrad et al. [WEINGRAD1978],
3,2 % d’envahissement ganglionnaire au début de la maladie chez 6 000 patients recensés par
Lawrence et al. [LAWRENCE1987],
l’incidence de l’envahissement ganglionnaire est cependant plus élevée pour certaines formes
histologiques, notamment le sarcome épithélioïde, le sarcome synovial, le sarcome à cellules
claires et le rhabdomyosarcome [WEINGRAD1978].
Le traitement chirurgical ne doit pas se décider sans un bilan d’extension complet (scanner
thoracique essentiellement). L’essaimage est hématogène : métastases pulmonaires essentiellement,
et métastases dans les tissus mous et l’abdomen dans certains sous-types histologiques (liposarcomes
myxoides, sarcomes à cellules claires). Il est recommandé de n’entreprendre aucun traitement
chirurgical mutilant si le patient est métastatique.
3.1.3.2 Règles générales de l’exérèse chirurgicale
La voie d’abord doit se faire dans l’axe des membres, de façon à pouvoir repérer en premier les
structures éventuellement limitantes que sont les vaisseaux et les nerfs et à pouvoir sectionner le ou
les muscles en amont et en aval de la tumeur. Dans le cas des sarcomes de la paroi thoracique,
l’incision doit être faite dans l’axe des côtes de façon à pouvoir les réséquer si nécessaire. La
cicatrice doit être axiale sauf dans les plis de flexion, de façon à pouvoir être reprise facilement en
cas de récidive. Il faut donc proscrire les plasties types plasties en Z. La chirurgie doit être effectuée
en un bloc, tumeur entourée de tissu sain d’emblée [TROVIK2000] [TANABE1994]
[PISTERS1996A] [STOJADINOVIC2002]. Les zones de section étant bien définies sur l’imagerie
préopératoire en fonction des contraintes anatomiques, il n’est donc pas indiqué de faire des
recoupes musculaires (qui sous entendent que l’on a d’abord énucléé la tumeur puis effectué les
recoupes pour réséquer le « coquetier » de la tumeur, ce qui expose en pratique à une contamination
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du champ opératoire même si les marges définies in fine sur les recoupes par l’anatomopathologiste
sont saines).
Lors de l’intervention, des clips de repérage sont placés au niveau des sites où les marges sont
minimales. On effectue le moins de décollements cutanés possibles afin de limiter les sites
opératoires susceptibles de récidives. Dans les cas d’envahissement musculo-cutané important, il
faut prévoir en préopératoire la mise en place d’un lambeau musculo-cutané de couverture. Dans
certains cas, il existe des envahissements vasculaires pouvant amener à la réalisation de pontages
[HOHENBERGER1999] [KARAKOUSIS1996].
Le curage ganglionnaire n’est pas systématique [GAAKEER1988]. Les drainages sont
systématiquement placés dans l’axe et à proximité de la cicatrice afin de pouvoir être repris
facilement en cas de récidive et limiter les champs d’irradiation postopératoire. La pièce d’exérèse
est envoyée à l’anatomopathologie fixée sur un liège avec schéma permettant de parfaitement
orienter la pièce et en ayant repéré les marges minimales par des fils.
3.1.3.3 Types d’exérèses chirurgicales
3.1.3.3.1. Introduction
Les différentes modalités d’exérèse sont définies par rapport aux notions anatomiques d’extension
tumorale énoncées préalablement et en fonction de la marge minimum d’exérèse. Toutes ne sont pas
carcinologiques. Les anciennes publications comparaient traitement conservateur versus amputation.
Depuis, il est clairement apparu que ce sont les marges histologiques qui sont le facteur
thérapeutique essentiel. Or, une amputation peut être marginale sur le plan histologique et une
chirurgie conservatrice peut être large avec des marges saines. Le standard actuellement est
d’effectuer une exérèse avec des marges larges qui conduisent à des marges histologiques saines de
manière circonférentielle. La quantité de cette marge n’est pas encore définie de manière précise.
C’est la marge minimale qui compte.
Le caractère dit « large » de la chirurgie ne préjuge pas du résultat de l’intervention mais du résultat
de l’étude anatomopathologique des marges de l’exérèse chirurgicale. Les techniques de
reconstruction par lambeaux et pontages vasculaires ont élargi les possibilités de chirurgie large mais
conservatrice du membre dans les cas de tumeurs localement évoluées ou anatomiquement mal
placées. Dans les séries récentes, les taux d’amputation pour des tumeurs primitives sont inférieurs à
10 % [PITCHER2000] [BALDINI1999] [PISTERS1996A].
3.1.3.3.2. Exérèse large : le standard chirurgical
Dans le cas d’une exérèse large, la tumeur est emportée en bloc, sans être vue au cours de la
dissection avec une marge de tissu supposé sain sur toute sa surface. Le caractère « large » de la
chirurgie ne dépend pas de ce qu’on enlève, mais de la qualité des marges chirurgicales définie par
l’anatomopathologiste sur l’ensemble de la périphérie de la tumeur. Ce n’est donc pas parce que la
pièce est volumineuse que l’exérèse est large. L’exérèse large a donc une définition clinique et
anatomopathologique.
Paradoxalement, une désarticulation iliaque peut être marginale si la tranche de section est envahie.
La quantité de tissu sain à obtenir autour de la tumeur varie largement selon les auteurs. Par ailleurs,
aucune publication ne tient compte de la nature du tissu qui constitue cette marge. L’exérèse large
consiste à emporter 1 à 2 cm de tissu sain dans tous les plans et/ou une barrière anatomique (par
exemple, l’aponévrose). Réaliser une exérèse large est évidemment plus simple et plus facilement
fonctionnel lorsque la tumeur est petite ou intracompartimentale, située dans le chef musculaire d’un
muscle volumineux comme le quadriceps que lorsqu’elle est extracompartimentale (par exemple
rétropéritonéale) ou située à proximité de structures limitantes (vaisseaux, nerfs). Lorsqu’on réalise
une exérèse large, on ne va pas « disséquer » la tumeur, on passe d’emblée à distance à des niveaux
préalablement définis sur l’imagerie. De plus, disséquer la tumeur à son contact expose au risque de
l’ouvrir car ces lésions souvent nécrotiques peuvent être friables. Ouvrir la tumeur ensemence le
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champ opératoire de cellules tumorales, et faire des recoupes musculaires dans le même temps
opératoire à la suite d’une effraction n’évite donc pas les reliquats microscopiques [TANABE1994].
3.1.3.3.3. Exérèse intracapsulaire (effraction tumorale)
L’exérèse intracapsulaire correspond à une exérèse par fragmentation de la tumeur ou à un drainage
de la tumeur (sur un diagnostic préopératoire erroné le plus souvent, par exemple un hématome ou
un abcès). Lorsqu’il n’est pas explicite dans le compte rendu opératoire, ce type d’exérèse peut être
suspecté lorsque l’anatomopathologiste décrit dans son compte rendu plusieurs fragments tumoraux.
Une effraction tumorale expose à une poursuite évolutive plus ou moins rapide en fonction du grade
de la tumeur. Il est important de l’identifier, car il s’agit d’une indication formelle de reprise
chirurgicale et la radiothérapie ne pallie pas une chirurgie inadaptée (mais peut compliquer la
reprise).
3.1.3.3.4. Exérèse marginale (ou énucléation ou biopsie exérèse)
L’exérèse marginale correspond à l’ablation de la tumeur sans tissu sain en périphérie en passant
dans le plan de clivage naturel. Le plan de clivage se situe au niveau de la pseudocapsule, laissant
toujours en place un reliquat tumoral microscopique dans les tissus adjacents. Pratiquée seule,
l’énucléation expose le patient à un risque de rechute locale de 50 à 93 % [YANG1993].
Techniquement, la difficulté est de ne pas énucléer la tumeur qui spontanément glisse le long des
plans musculaires.
3.1.3.3.5. Exérèse extracompartimentale
L’exérèse extracompartimentale a été décrite par Bowden et al. [BOWDEN1958] et développée par
Enneking et al. [ENNEKING1981]. Elle vise à enlever la totalité d’un compartiment avec ses
structures anatomiques limitantes et la totalité du contenu, emportant les muscles et leurs
aponévroses de leur origine à leur terminaison et emportant les troncs vasculonerveux et le squelette
inclus ou au contact. Comme les tendons sont désinsérés au niveau des articulations, les champs
d’irradiation qui incluent la cicatrice d’exérèse sont plus larges et comprennent les articulations. Les
inconvénients de ce type d’exérèse sont donc l’importance des séquelles fonctionnelles
[STOTTER1990A]. Ce type d’intervention ne correspond plus au standard chirurgical.
3.1.3.3.6. Amputations ou désarticulations
Il s’agit d’un type d’intervention qui ne préjuge pas de son caractère large ou non. Des marges larges
passant en tissu sain sont plus facilement obtenues par amputation (surtout si la lésion est distale)
expliquant un taux de rechute locale de 0 à 20 % [BARTH1992] [SIMON1976] [POTTER1986].
Mais une désarticulation carcinologique (marges saines) n’est pas toujours possible car la tumeur
peut s’étendre au niveau de section théorique (en particulier dans des cas de récidive). Par exemple,
une tumeur de la racine de la cuisse s’étendant au dessus du niveau de section iliaque d’une
désarticulation. Lorsque l’on réalise un traitement conservateur pour une récidive proximale de
sarcome de membre, il faut faire attention de ne pas compromettre une amputation carcinologique
ultérieure par des prolongations inadaptées d’incisions chirurgicales.
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3.1.3.4. Reconstructions
L’apport du lambeau évite des décollements cutanés excessifs qui sont le site potentiel de récidive
locale et permet l’exérèse de cicatrices initiales inadaptées, en particulier perpendiculaire à l’axe du
membre ou à la suite de plastie en Z (la reprise d’exérèse dans ces cas impose la double contrainte
d’effectuer l’exérèse de la cicatrice précédente et des zones de décollement et d’effectuer l’exérèse
élargie dans l’axe du membre). L’apport de tissu sain sur ces sites d’exérèse étendus permet une
cicatrisation rapide en évitant une fermeture sous tension ou un espace mort qui sont source de
désunions cutanées et qui retardent l’irradiation postopératoire lorsqu’elle elle est nécessaire. Les
lambeaux permettent des exérèses en territoire irradié. Les récidives en territoire irradié nécessitent
l’apport de tissus bien vascularisés pour éviter le risque de désunion de la cicatrice en particulier
lorsqu’elles exposent des axes vasculaires majeurs ou des pontages [LANGSTEIN1999]
[BONVALOT2001]
Par rapport aux lambeaux pédiculés sur leur axe vasculaire, l’utilisation de lambeaux libres (microanastomose de l’axe vasculaire du lambeau pris à distance avec un pédicule vasculaire situé à
proximité du site d’exérèse) apporte plusieurs avantages qui doivent être discutés au moment du
choix de la technique de couverture.
Les lambeaux libres sont toujours réalisables même dans des régions ou les lambeaux pédiculés ne
seraient pas disponibles ou bien lorsque les interventions précédentes ont éliminé cette solution
locorégionale. Ils permettent de ne pas aggraver (par la prise du lambeau elle-même s’il est pédiculé)
la fonction d’un membre déjà altérée par l’exérèse chirurgicale. Ils évitent de mettre en contact le
site d’exérèse et le site de prélèvement, ce qui diminue l’aire de la cicatrice et permet de diminuer le
champ d’irradiation, par ailleurs cela évite de devoir reprendre les deux en même temps en cas de
récidive.
3.1.3.5. Compte rendu opératoire type
Les objectifs du compte rendu opératoire sont de :
décrire la topographie de la tumeur et les facteurs limitants de l’exérèse (vaisseaux ou nerfs) ;
préciser les muscles réséqués et leur niveau de section ;
préciser si la tumeur a été vue ou non ;
préciser impérativement s’il y a eu ouverture de la pièce, ce qui serait un risque majeur de
récidive locale ;
informer, le cas échéant, sur la présence de résidus tumoraux laissés en place.
3.1.3.6. Recommandations
Même en cas de chirurgie radicale (amputation de membre), environ 30 % des patients développent
des métastases conduisant au décès dans la majorité des cas. Ceci explique que depuis 25 ans on
assiste à une diminution du caractère mutilant de la chirurgie des sarcomes de membres rendue
possible grâce au développement des techniques chirurgicales et aux associations thérapeutiques
médico-chirurgicales.
En 1975, Suit et al. obtenaient des taux de survie équivalents chez des patients irradiés après
chirurgie extracompartimentale et chez des patients amputés [SUIT1975]. Ces résultats ont été
confirmés en 1983 par Rosenberg et al. dans une étude randomisée [ROSENBERG1983]. Les
anciennes publications comparaient traitement conservateur versus amputation. Depuis, il est
clairement apparu que ce sont les marges histologiques qui sont le facteur thérapeutique essentiel. Le
caractère dit « large » de la chirurgie ne préjuge pas du résultat de l’intervention mais du résultat de
l’étude anatomopathologique des marges de l’exérèse chirurgicale. Les techniques de reconstruction
par lambeaux et pontages vasculaires ont élargi les possibilités de chirurgie large mais conservatrice
du membre dans les cas de tumeurs localement évoluées ou anatomiquement mal placées. Dans les
séries récentes, les taux d’amputation pour des tumeurs primitives sont inférieurs à 10 %. De plus, il
est clairement démontré que dans les quelques cas de récidives justifiant encore d’une amputation,
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celle-ci ne modifie pas la survie globale [STOJADINOVIC2001]. L’objectif chirurgical est donc
double : d’une part obtenir des marges histologiques saines et éviter toute effraction tumorale et
d’autre part maintenir la fonction. Le standard actuellement est d’effectuer une exérèse large avec
des marges histologiques saines de manière circonférentielle. La quantité de cette marge n’est pas
encore définie de manière précise. C’est la marge minimale qui compte.
3.1.4. Reprise d’exérèses élargies
3.1.4.1. Données de la littérature
Fréquemment, les patients sont opérés sans imagerie ni diagnostic histologique, sur des diagnostics
d’hématomes ou d’abcès, ce qui entraîne des gestes inadaptés tels que drainage ou parfois
liposuccion, favorisant ainsi l’essaimage local et le risque de récidive. Même si une tumeur est
évoquée, l’absence de diagnostic précis peut conduire à des chirurgies inadaptées. Cela explique que
les reprises systématiques après chirurgie première inadaptée, retrouvent des reliquats tumoraux
microscopiques au moins dans 50 % des cas [GOODLAD1996] [GIULIANO1985]
[ZORNIG1995] ; ce chiffre est certainement sous-évalué car les reliquats microscopiques sont
difficiles à identifier dans la fibrose inflammatoire de l’intervention précédente. L’irradiation
postopératoire ne rattrape pas une chirurgie inadaptée et expose alors aux récidives précoces en
territoire irradié. La survie sans récidive locale est améliorée après reprise systématique.
Pour porter l’indication d’une reprise d’exérèse, il est indispensable d’avoir le compte rendu
opératoire et le compte rendu anatomopathologique. Une IRM est souvent utile pour la décision.
3.1.4.2. Recommandations
Si le patient a été opéré d’emblée sans penser à une lésion maligne et qu’a été effectuée une
énucléation (exérèse type R1) sans ouverture de la pièce, on sait que l’on a 60 % de risques de
récidives locales si on ne fait pas de reprise élargie. Deux situations se présentent :
soit la tumeur était au contact de structures vasculonerveuses et dans ce cas une reprise élargie
serait difficile et on ne fait pas des résections « systématiques » de structure nobles comme les
vaisseaux ou les troncs nerveux majeurs ;
soit la tumeur n’était pas au contact de structures vasculonerveuses et, dans ce cas là, il faut
envisager une reprise chirurgicale.
S’il y a eu une ouverture de la pièce, ou bien un drainage sur le diagnostic d’hématome ou d’abcès,
ou bien une « liposuccion » (qui peuvent être objectivés par la fragmentation de la pièce à
l’anatomopathologie), il faut envisager systématiquement une reprise chirurgicale qui sera suivie de
radiothérapie. Dans ces cas pourrait être discutée une perfusion de membre avant la reprise.
Dans tous les cas, si une reprise d’exérèse systématique est envisagée, il faut attendre la cicatrisation
de l’intervention précédente pour éviter de mettre en contact l’ancien site d’exérèse et le nouveau. La
cicatrice précédente et les orifices de drainage doivent être réséqués. S’il y a eu une IRM avant la
première intervention, on résèque les muscles situés initialement autour de la tumeur. S’il n’y avait
pas eu d’imagerie avant la première intervention, la reprise est plus difficile à programmer car il faut
empiriquement définir la topographie présumée de la tumeur en fonction de sa taille et de la
description de la première intervention. Une IRM postopératoire effectuée avant la reprise
chirurgicale peut aider à repérer précisément les contours du lit opératoire qui devient ainsi le
volume cible de la reprise chirurgicale.
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3.1.5. Appréciation de la qualité de la chirurgie
3.1.5.1 Évaluation des marges chirurgicales par l’anatomopathologiste
(Voir également chapitre 2.5.3. Facteurs pronostiques)
Les marges chirurgicales sont appréciées de façon circonférentielle. Le mieux est d’avoir un schéma
sur le liège de manière à orienter l’anatomopathologiste. Suivant la même idée, les surfaces
considérées comme les plus à risque peuvent être passées à l’encre de Chine. C’est la marge
minimale qui compte.
La confrontation anatomochirurgicale (réalisée dans l’idéal en concertation pluridisciplinaire) définit
la qualité de l’exérèse selon les critères de l’UICC (classification R de l’UICC dans la quatrième
édition TNM) :
R0 : marge microscopique saine, la marge minimum est définie en millimètres en précisant la
qualité du tissu la constituant et le chirurgien a précisé dans le compte rendu opératoire le
facteur limitant à ce niveau l’exérèse (structure vasculaire, nerveuse) ;
R1 : existence d’un résidu microscopique, il existe une marge envahie sur le plan
microscopique, c’est typiquement ce que l’on obtient après une énucléation ;
R2 : existence d’un résidu macroscopique, c’est le chirurgien qui doit l’indiquer dans son
compte rendu opératoire.
3.1.5.2 Résultats obtenus par la chirurgie sur le contrôle local et sur la survie
En 1975, Suit et al. ont obtenu des taux de survie équivalents chez des patients irradiés après
chirurgie compartimentale et chez des patients amputés [SUIT1975]. Ces résultats ont été confirmés
en 1983 dans une étude randomisée [ROSENBERG1983]. Beaucoup d’équipes ont publié les
résultats obtenus avec une chirurgie conservatrice avec des taux de récidives locales à 5 ans de 5 à
25 % [PITCHER2000] [ROSSI1996] [PISTERS1996A] (Tableau 15). Toutes ces études intègrent la
radiothérapie qui reste un standard dans le traitement locorégional des sarcomes des membres et
retrouvent la qualité des marges chirurgicales comme facteur pronostique thérapeutique déterminant
[TANABE1994]. Dans une étude du MSK sur 2 084 patients porteurs d’un sarcome primitif, 78 %
ont eu une exérèse large avec des marges saines et l’obtention de marges saines a nécessité dans 8 %
des cas une amputation [STOJADINOVIC2002]. Les patients qui avaient une marge positive avaient
un risque de récidive locale multiplié par deux. Proportionnellement les taux d’amputation sur des
tumeurs primitives baissent à moins de 10 % et dépendent de la taille, de la topographie de la tumeur
et des possibilités de reconstruction. Dans une étude portant sur des patients qui ont eu un traitement
chirurgical conservateur sans irradiation, Baldini et al. ont montré que des marges supérieures ou
égales à 1 cm permettaient un contrôle local significativement meilleur (100 %) par rapport à des
marges inférieures à 1 cm (89 %) [BALDINI1999].
L’influence du contrôle local comme paramètre indépendant de survie reste très controversé. Sur
l’ensemble des études publiées à ce jour, 3 seulement retrouvent le contrôle local comme paramètre
indépendant de survie [LEWIS1997] [EILBER2003] [STOTTER1990].
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3.1.5.3 Complications
3.1.5.3.1. Introduction
L’avènement des traitements combinés a augmenté les taux de complications. Il a aussi fait prendre
conscience de l’impact des complications sur le déroulement du programme thérapeutique.
On peut distinguer complications aiguës (hématome, lymphocèle, œdème, infection, nécrose
cutanée, désunion cicatricielle, retard de cicatrisation) et complications tardives (lymphœdème,
fibrose radique, infection tardive, fracture pathologique, douleur).
Les complications tardives ont un impact essentiellement sur la qualité de vie [BELL1991A]
[CHANG1989] et, pour les sarcomes des extrémités, sur le caractère fonctionnel du membre. Les
complications aiguës mettent rarement en jeu la vie du patient sauf pour les sarcomes
rétropéritonéaux. En revanche, les complications aigües :
augmentent la morbidité postopératoire, prolongent le séjour hospitalier [BRENNAN1987]
[GUSTAFSON1993] et peuvent déterminer des interventions itératives, voire des amputations
de nécessité [BELL1991] [BUJKO1993] [TALBERT1990] [WIKLUND1993] ;
retardent la mise en route des traitements complémentaires [GUSTAFSON1993], risquant de
compromettre les chances de contrôle tumoral ;
déterminent un risque de séquelles fonctionnelles.
3.1.5.3.2. Incidence des complications
L’enquête en 1984 de l’Institut national américain de santé rapporte des taux de complications allant
de 10 à 50 % [NIH1985]. Ces chiffres ont également été retrouvés dans les publications récentes
concernant des patients traités par associations thérapeutiques avec des taux de complication variant
de 7 à 58 %, avec une moyenne de 27 %. L’écart important d’une étude à l’autre s’explique par la
sélection des patients, les traitements réalisés différents, la prise en compte très variable des
différentes complications. En revanche, un taux de complications sévères de 12 % a été retrouvé de
façon plus constante : il s’agit des complications nécessitant une hospitalisation prolongée ou une
réintervention avec des répercussions constantes sur le plan thérapeutique.
3.1.5.3.3. Facteurs de risque des complications
La localisation au membre inférieur est un facteur de risque fréquemment retrouvé. Les régions
correspondant à des aires de drainage lymphatique (régions axillaire et inguinale) sont
particulièrement exposées aux complications de type lymphorhées puis lymphocèles [BELL1991A].
Les autres facteurs favorisants sont l’association de la radiothérapie et de la chimiothérapie à la
chirurgie (voir chapitre sur la radiothérapie 3.2.4.2.4. Analyse en termes de complications).
Tableau 15. Efficacité de la chirurgie
Références
périodes
Effectifs
Taux de récidives
à 5 ans
Taux d’amputations
Survie globale à 5 ans
[PITCHER2000]
1989-1995
439
26 %
4,8 %
60 %
[PISTERS1996A]
1982-1994
1041
25 %
11 %
76 %
[KARAKOUSIS1995B]
1977-1992
152 (primitifs)
16 %
6%
66 %
[COINDRE1996]
1980-1989
331
29 %
6,6 %
69 %
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3.1.5.3.4. Moyens de prévention des complications
Les règles de bonne tolérance concernant la chimiothérapie et la radiothérapie doivent être
respectées. Les complications attribuées à la curiethérapie ont pu être réduites de façon drastique en
différant le chargement des tubes plastiques au cinquième jour postopératoire [ARBEIT1987].
Sur le plan chirurgical, les règles d’asepsie et le contrôle de l’hémostase doivent être rigoureuses,
l’essentiel étant d’éviter une fermeture cutanée sous tension. L’analyse de la littérature retient
comme élément le plus important le comblement du lit opératoire par un tissu d’une excellente
vascularisation devant toujours s’interposer entre l’os, les éléments vasculonerveux et la peau sans
laisser aucun espace mort [BELL1991] [BARWICK1992]. Afin de remplir cette exigence, il est très
habituellement nécessaire de recourir aux techniques de reconstruction par chirurgie plastique
[LOHMAN2002]. Le choix du type de lambeau (libre ou pédiculé) dépend des conditions
anatomiques et de la topographie de la tumeur [BONVALOT2001]. L’utilisation d’un lambeau libre
par rapport à un lambeau pédiculé permet de ne pas aggraver la fonction d’un membre déjà altérée
par l’exérèse chirurgicale et éventuellement de réanimer le lambeau par une anastomose nerveuse
avec le pédicule du muscle sectionné. La diminution de la taille de la cicatrice d’exérèse permet de
diminuer le champ d’irradiation. Les lambeaux libres sont toujours réalisables même dans des
régions où des lambeaux pédiculés ne seraient pas disponibles ou bien lorsque les interventions
précédentes ont éliminé cette solution locorégionale. Le lambeau peut être orienté de façon optimale
dans la perte de substance puisqu’il est libre de toute attache par un pédicule vasculaire.
3.1.5.4 Résultats fonctionnels
L’avènement du traitement conservateur des sarcomes des membres en remplacement des procédés
d’exérèses radicales par amputation ou désarticulation a très certainement constitué un progrès sur la
qualité de vie des patients. La revue de la littérature montre que 68 à 83 % des patients obtiennent un
résultat fonctionnel satisfaisant. Les causes d’échec sont attribuées à l’importance de la chirurgie et
notamment les sacrifices nerveux [BELL1991], les doses et volumes d’irradiation [BELL1991A]
[BELL1989A] [STEINAU1993]. Le siège de la tumeur au membre inférieur et surtout à son
extrémité constitue un facteur de risque ainsi que la survenue de complications postopératoires
[TALBERT1990] [STINSON1991] [ROBINSON1991] [BELL1991] [KARASEK1992]. Il est
possible que ces différents facteurs soient tous dependants du volume tumoral mais aucune étude
multivariée ne permet de l’affirmer. La comparaison entre ces études est difficile du fait de la variété
des méthodologies adoptées. Les grands systèmes d’évaluation fonctionnelle sont :
le système MSTS [ENNEKING1993] ;
le système TESS [DAVIS1996] ;
le système Lent-Soma [PAVY1995].
Des techniques de transfert tendineux permettent une récupération fonctionnelle après résection
complète d’un groupe musculaire ou une exérèse nerveuse [RYDHOLM1991] [STEINAU1993].
3.1.6. Conclusions
La chirurgie constitue un temps essentiel dans la prise en charge des sarcomes des tissus mous. Elle
constitue la part déterminante du contrôle locorégional dans la maladie, sans laquelle aucune
stratégie de traitement à visée curative ne peut être conçue. Les progrès de la prise en charge
chirurgicale ont permis une amélioration du contrôle de la tumeur primitive mais aussi des résultats
fonctionnels. La meilleure connaissance de l’histoire naturelle de la tumeur mais aussi la meilleure
intégration de la chirurgie dans l’ensemble de la prise en charge tumorale ont permis ce résultat.
L’optimisation de la prise en charge chirurgicale des sarcomes des tissus mous nécessite maintenant
d’offrir aux patients un traitement parfaitement planifié et collégialement conçu d’emblée. Pour cela,
il faut que les éléments cliniques qui permettent de suspecter un sarcome soient connus et que toute
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tumeur profonde, et/ou de plus de 5 cm et/ou évolutive soit considérée comme suspecte, investiguée
et prise en charge de manière collégiale voire adressée dans un centre de référence.
La prise en charge chirurgicale des sarcomes des tissus mous est partie intégrante d’un traitement
multidisciplinaire.
3.1.7. Recommandations techniques
La prise en charge chirurgicale commence à la biopsie dont les modalités doivent être discutées
selon la présentation clinique. Chaque fois que possible, en particulier pour les tumeurs
potentiellement accessibles à une chirurgie d’emblée, un diagnostic par biopsie percutanée au trocart
doit être tenté. Si le diagnostic n’est pas obtenu, la nécessité éventuelle d’une biopsie chirurgicale et
ses conditions techniques doivent être discutées en comité pluridisciplinaire.
Une exérèse chirurgicale première, après diagnostic anatomopathologique est justifiée chaque fois
qu’une exérèse chirurgicale complète est a priori possible compte tenu des données du bilan
préopératoire clinique et radiologique approprié. Le résultat chirurgical doit être présenté selon un
compte rendu standardisé avec l’utilisation du système de classification R de l’UICC. Ce résultat
doit suivre une discussion anatomo-chirurgicale. Le meilleur compromis entre contrôle tumoral et
conservation de la fonction doit être recherché :
une exérèse chirurgicale large, à marges microscopiques saines (R0) doit être privilégiée. Cette
exérèse est parfois suffisante (tumeurs superficielles sans atteinte aponévrotique, par exemple)
mais est habituellement associée à une radiothérapie postopératoire ;
si une exérèse ne peut être large en tout point du pourtour tumoral, une curiethérapie
peropératoire peut être planifiée (option). Les points douteux doivent être repérés par des clips
non ferromagnétiques ;
en cas de chirurgie non planifiée, sans diagnostic préalable, la reprise du lit opératoire doit être
considérée systématiquement, selon le compte rendu opératoire, les données anatomopathologiques et radiologiques.
3.2. Radiothérapie externe
(À l’exclusion des formes viscérales et rétropéritonéales)
3.2.1. Objectifs
Les objectifs de la radiothérapie externe sont :
le contrôle locorégional ;
la préservation fonctionnelle maximale.
3.2.2. Critères de l’évaluation
Les critères de l’évaluation pour la radiothérapie externe sont :
la survie globale
la survie sans récidive locale ;
les complications locales et les séquelles fonctionnelles.
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3.2.3. Radiothérapie exclusive
3.2.3.1. Données de la littérature
La radiothérapie seule a montré son efficacité avec un contrôle local des sarcomes primitifs ou
récidivants de l’ordre de 45 % (Tableau 16). Dans la série des 51 patients du Massachussetts General
Hospital, Tepper et al. ont montré que pour les 36 patients ayant reçu une dose supérieure ou égale à
64 Gy, il existait une relation inverse entre le contrôle local et la taille tumorale [TEPPER1985].
D’après les données expérimentales in vivo de Todoroki et al., plus la taille est importante, plus la
dose à délivrer et les séquelles qui en découlent seront importantes, comparativement à l’association
radiothérapie et chirurgie conservatrice [TODOROKI1986].
3.2.3.2. Conclusion
En pratique clinique, l’indication de radiothérapie exclusive est réservée aux patients avec une
tumeur inopérable ou refusant tout autre traitement. Les indications sont donc rares et à discuter en
réunion multidisciplinaire. Certains de ces patients pourraient être de bons candidats à la
neutronthérapie ou aux traitements par faisceaux de particules chargées (protons, ions carbones).
Tableau 16. Radiothérapie exclusive
Recul
Récidive
M+
SSRb
SGb
[LINDBERG1980] 35
np
22 (63 %)
np
np
np
[TEPPER1985]
> 4 ans
28a (55 %)
10 (20 %)
33 %
25 %
Références
Effectifs
51
np : non précisé ; M+ : métastases ; SSR : survie sans récidive ; SG : survie globale.
a
dont 2 récidives avec métastases
b
résultats à 5 ans
3.2.4. Radiothérapie adjuvante
3.2.4.1. Introduction
La qualité de l’exérèse chirurgicale doit toujours être appréciée avant d’envisager tout traitement
complémentaire. L’adjonction d’une radiothérapie après chirurgie inadéquate peut améliorer le
contrôle local, mais sans pouvoir atteindre celui obtenu après chirurgie élargie. Selon les
recommandations précisées au chapitre précédent, l’association chirurgie élargie et radiothérapie est
maintenant devenue le traitement standard dans les sarcomes des membres. Trois études
randomisées ont contribué à le valider [ROSENBERG1982] [PISTERS1996] [YANG1998].
La première est une étude randomisée comparant exérèse radicale (amputation) et exérèse
conservatrice du membre avec radiothérapie complémentaire [ROSENBERG1982]. Même si cette
étude n’a inclus que 43 patients, elle a contribué à diffuser l’approche conservatrice puisque le taux
de contrôle local (100 % versus 85 %) ainsi que le taux de survie sans maladie (81 % versus 78 %)
des patients amputés étaient équivalents à ceux des patients ayant eu un traitement conservateur.
L’association exérèse non radicale et radiothérapie permet la préservation d’une bonne fonction du
membre dans 85 % des cas [LINDBERG1981]. Elle est devenue un standard pour le traitement local
des sarcomes des tissus mous des membres, même si des discussions persistent sur le temps optimal
de la radiothérapie (pré-, per-, postopératoire). Dans certains cas, développés ci-après, l’intérêt de la
radiothérapie postopératoire peut être discuté.
3.2.4.2. Radiothérapie postopératoire
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3.2.4.2.1. Introduction
C’est la séquence thérapeutique la plus utilisée avec une radiothérapie dont le volume et la dose
dépendent des comptes rendus opératoires et anatomopathologiques ainsi que de l’imagerie
préopératoire lorsqu’elle est disponible. Mais elle doit s’intégrer dans une séquence thérapeutique
adaptée, ce qui impose une prise en charge multidisciplinaire si possible. Ainsi, pour les sarcomes de
haut grade diagnostiqués chez des patients jeunes, une chimiothérapie adjuvante peut être proposée.
L’intervalle entre le dernier cycle de chimiothérapie et le début de l’irradiation devrait varier entre 1
et 3 semaines.
3.2.4.2.2. Données de la littérature
Les données de la littérature reposent surtout sur des études rétrospectives dont certaines sont
résumées dans le Tableau 17. Malgré l’hétérogénéité des études rétrospectives et de probables biais
de sélection de patients, on peut retenir un taux de rechute locale variant de 10 et 50 % sensiblement
proche de celui observé dans les séries chirurgicales pures mais avec un taux de conservation du
membre nettement supérieur. Le taux d’amputation, dans les séries utilisant préférentiellement un
traitement conservateur, est inférieur à 10 % alors qu’il est de 33 % dans les séries chirurgicales. La
majorité des patients (85 %) gardent un membre fonctionnel.
Néanmoins, 2 études randomisées validant l’association chirurgie et radiothérapie (radiothérapie
externe ou curiethérapie) par rapport à la chirurgie seule, sont actuellement disponibles. Ces deux
études ont rapporté une amélioration significative du contrôle local dans le groupe traité.
L’étude de Pisters et al. évaluant le rôle de la curiethérapie (45 Gy) dans les sarcomes de haut grade
est détaillée dans le chapitre « Curiethérapie » [PISTERS1996]. Dans la seconde étude publiée par le
National Cancer Institute (NCI), le contrôle local à 10 ans a été de 100 % dans le groupe ayant eu
une radiothérapie à la dose de 63 Gy associée à une chimiothérapie adjuvante associant doxorubicine
et cyclophosphamide, versus 78 % chez les patients ayant la même chimiothérapie sans radiothérapie
[YANG1998]. Aucune différence significative n’a été observée en termes de survie dans ces 2
études (Tableau 18).
3.2.4.2.3. Analyse des facteurs de récidives locales
L’analyse rétrospective de la Fédération nationale des centres de lutte contre le cancer (FNCLCC)
(série de 546 cas) a montré que la survie sans rechute locale chez les patients opérables était corrélée
avec la localisation tumorale (mauvais pronostic des tumeurs rétropéritonéales), le grade
histopronostique, la réalisation ou non d’une radiothérapie complémentaire, la profondeur, le
caractère compartimental ou non des lésions ; en étude multifactorielle, seuls les trois premiers
facteurs sont des déterminants de la survie sans rechute locale [COINDRE1996]. Dans l’étude des
facteurs pronostiques publiée par Pisters et al. (1 041 patients), les facteurs associés à un risque plus
élevé de rechute locale ont été l’âge de plus de 50 ans, le fait que la lésion soit déjà une récidive, la
positivité des marges et l’histologie de fibrosarcome [PISTERS1996A].
Taille de la tumeur : si la taille a une valeur pronostique péjorative en cas de radiothérapie seule
[TEPPER1985], elle perd cette influence pronostique au profit de la qualité d’exérèse en cas de
chirurgie radicale seule [MARKHEDE1982], mais aussi en cas de chirurgie conservatrice large avec
radiothérapie postopératoire [RAVAUD1992] [ABBATUCCI1986]. Néanmoins, plusieurs études
récentes modulent également les indications en fonction de la taille. Ainsi, dans les tumeurs de
moins de 5 cm, si l’exérèse a été réalisée avec des marges microscopiquement saines de 1 cm au
moins, la radiothérapie est à discuter et plusieurs auteurs ont rapporté des résultats tout à fait
satisfaisants avec la chirurgie seule [ALEKTIAR2002] [BALDINI1999].
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État des marges : l’état des marges est important pour le contrôle local. Une reprise chirurgicale
élargie doit être toujours discutée avant de commencer la radiothérapie :
si le diagnostic de sarcome a été porté après l’intervention (la chirurgie n’était pas réglée) ;
si les marges d’exérèse sont insuffisantes.
Ainsi, on retrouve de façon assez constante 50 % de reliquat tumoral sur les reprises d’exerèse
[LEWIS2000] [ZAGARS2003B].
Le terme « qualité d’exérèse chirurgicale » prête à confusion. En effet, selon les études, il fait
référence soit à une notion macroscopique de la largeur des marges d’exérèse et de la qualité des
marges, soit à une notion anatomopathologique de l’atteinte microscopique des marges et de leur
étendue. Ainsi certains considèrent les marges macroscopiques autour de la lésion, qui doivent être
entre 1 et 4 cm selon les équipes. Néanmoins, il y a souvent discordance entre l’examen
macroscopique et l’examen anatomopathologique, et c’est surtout l’atteinte microscopique des
marges qui est pronostic comme le montrent des études avec un contrôle local à 5 ans autour de
60 % en cas de positivité des marges, alors qu’il varie entre 70 et 85 % en cas de négativité des
berges [COINDRE1996] [PISTERS1996A] [VRAA1998]. La distance de tissu histologiquement
sain (marges saines) autour de la tumeur, au-delà de laquelle la marge peut être considérée négative
varie : 1 mm, 2 mm, 5 mm ou 10 mm. Parmi les patients ayant une exérèse R1 ou a fortiori R2, la
radiothérapie doit être réalisée, mais elle doit l’être après reprise chirurgicale élargie si possible. Le
contrôle local sera d’autant meilleur que les marges sont négatives. Dans l’étude de Tanabe et al., le
contrôle local à 5 ans a été respectivement de 91 % et 62 % chez les patients ayant des marges
négatives et chez les patients ayant des marges positives [TANABE1994]. Dans l’étude de Stotter et
al. du Royal Marsden, les risques de rechute locale à 3 ans ont été respectivement de 11 % pour les
patients ayant eu une chirurgie radicale ou large et une radiothérapie, 29 % en cas de chirurgie
radicale ou large seule, 34 % en cas de chirurgie marginale et radiothérapie et 56 % en cas de
chirurgie marginale seule (p < 0,001) [STOTTER1990]. En revanche, l’étude de Potter et al. du NCI
n’a pas montré de différence en termes de contrôle local selon le statut des marges ; ces marges ont
été définies comme limites lorsque la marge de tissu sain était inférieure ou égale à 1 cm et
suffisante si la marge était supérieure à 1 cm [POTTER1986].
Dans une étude réalisée à l’Institut Gustave Roussy, tous les sarcomes des membres traités entre
1975 et 1996 ont été revus [KHANFIR2003]. Suite à une relecture histologique, seuls les 133
patients pour lesquels les marges ont pu être définies, ont été retenus pour l’étude. Si les marges
d’exérèse étaient inférieures à 10 mm, l’exérèse était considérée comme limite. Avec un recul
médian de 10 ans, le risque de rechute locale à 10 ans a été de 39 %, en l’absence de radiothérapie,
alors qu’il a été significativement réduit (19 %) en cas de radiothérapie postopératoire. Cette
différence en termes de contrôle local a été encore plus importante pour les patients ayant une
exérèse limite ou pour ceux qui présentaient un reliquat tumoral après reprise chirurgicale
systématique.
En revanche, lorsque les marges d’exérèse sont supérieures ou égales à 10 mm, la radiothérapie
améliore également le contrôle local, mais de façon non significative. Il est intéressant de noter que
dans l’étude randomisée de Yang et al., les auteurs n’ont pas observé de rechute locale chez les
patients pour lesquels les marges ont été supérieures à 10 mm [YANG1998].
Grade : l’analyse de la valeur pronostique du grade histologique a été réalisée dans plusieurs autres
études, le grade élevé étant considéré comme un facteur de risque de rechute locale
[COINDRE1996] [COLLIN1988]. Néanmoins la comparaison des études est rendue plus difficile
par le fait que la classification est différente selon les études [COSTA1984] [GUILLOU1997].
Grade 1 : dans les sarcomes de grade faible de taille inférieure à 5 cm, la chirurgie seule est en
général le traitement proposé, car le risque de rechute locale est faible (7 %) [GEER1992]. Le risque
métastatique des sarcomes de bas grade, quelle que soit la taille, est faible et varie de 6 à 14 %
[DONOHUE1988] [MARCUS1993] Pour les sarcomes de diamètre supérieur à 5 cm, les attitudes ne
sont pas univoques. Le risque est en effet surtout local pour les sarcomes de bas grade. Ces récidives
peuvent survenir tardivement avec des délais allant jusqu’à 10 ans. Une surveillance prolongée est
donc nécessaire, des rechutes métastatiques pouvant survenir avec un délai supérieur à 10 ans. Une
étude du NCI portant sur 80 patients dont 67 avaient un sarcome des membres, a montré l’intérêt de
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la radiothérapie dans cette indication avec un risque de rechute locale qui est réduit de 30,7 % sans
radiothérapie à 4,5 % avec radiothérapie [MARCUS1993] (Tableau 19).
En revanche, Singer et al. ont rapporté de bons résultats en termes de contrôle local avec un recul de
12 ans (86 % et 83 %, respectivement avec ou sans radiothérapie) en précisant que les marges
devraient être de 1 cm en cas de chirurgie seule [SINGER1994]. Dans une étude plus récente de la
Mayo clinic, Fabrizio et al. sont parvenus aux mêmes conclusions [FABRIZIO2000]. Dans une autre
étude de la Mayo clinic sur 132 patients porteurs d’un sarcome de bas grade, le risque de rechute
locale a été de 10 % et les auteurs recommandent la radiothérapie dans les sarcomes de bas grade de
plus de 5 cm ou chez les patients dont l’exérèse est limite [CHOONG2001] (Tableau 19). L’étude de
Gaynor et al. sur 423 patients a observé que la rechute locale n’aggravait le pronostic que chez les
patients porteurs d’une lésion de faible grade [GAYNOR1992]. Deux études randomisées sur les
faibles grades sont actuellement disponibles [PISTERS1994] [YANG1998]. L’une a montré l’intérêt
de la radiothérapie et l’autre a conclu à l’inefficacité de la curiethérapie dans ce sous-groupe de
patients (mais l’effectif était très faible). L’étude de Yang et al. a évalué le rôle de l’irradiation
postopératoire dans les sarcomes des membres quel que soit le grade et a montré une amélioration du
contrôle local dans le sous-groupe de patients avec un sarcome de bas grade ayant une radiothérapie
postopératoire (taux de rechute locale de 4,5 % versus 31,5 % dans le groupe contrôle (p = 0,067)
[YANG1998] (Tableau 19). L’étude de Pisters et al. a porté sur un effectif faible et les auteurs ont
conclu que la curiethérapie peropératoire à la dose de 45 Gy ne semble pas avoir d’indication dans
les sarcomes de bas grade mais ce point est développé dans le chapitre « Curiethérapie »
[PISTERS1994] (voir chapitre 3.3. Curiethérapie).
Grade 2-3 : dans les sarcomes de haut grade, la radiothérapie est le plus souvent associée à la
chirurgie. Deux études randomisées ont rapporté une amélioration significative du contrôle local
dans le groupe traité. Ainsi dans l’étude de Pisters et al. évaluant le rôle de la curiethérapie (45 Gy)
dans les sarcomes de haut grade, le contrôle local a été de 89 % dans le bras traité versus 69 % dans
le groupe contrôle [PISTERS1996A]. Dans une étude randomisée du NCI, le contrôle local à 10 ans
a été de 100 % dans le groupe ayant eu une radiothérapie à la dose de 63 Gy associée à une
chimiothérapie adjuvante (doxorubicine et cyclophosphamide), alors qu’il a été de 78 % chez les
patients ayant reçu la même chimiothérapie sans radiothérapie [YANG1998].
Localisation : les sarcomes profonds et les sarcomes localisés à la ceinture sont à plus haut risque de
rechute, à cause de la proximité des vaisseaux et structures nerveuses. La survenue d’une rechute
locale au niveau des ceintures est particulièrement difficile à traiter et peut obliger à une amputation
[SUIT1988] [ALEKTIAR2002].
3.2.4.2.4. Analyse en termes de complications
Les principales complications sont le lymphœdème (surtout dans les sarcomes des racines de cuisse),
une fibrose marquée, et plus rarement une radionécrose cutanée ou fracture osseuse. Les facteurs de
risque de complications sont liés à la taille tumorale, à la localisation tumorale et à la présence de
complications postopératoires (Tableau 20).
Lindberg et al. ont rapporté un taux de complications de 6,5 % sur 200 patients (3 nécroses, 2
fractures, 3 fibroses limitant la fonction, 2 atteintes neurologiques, 1 atteinte viscérale, 1 œdème et 1
amputation) [LINDBERG1981]. Leibel et al. ont retrouvé 7 complications pour 29 patients traités
dont 2 nécroses, 1 fracture, 3 fibroses sévères et 1 déficit fonctionnel après chirurgie de rattrapage
[LEIBEL1982]. Pao et al. ont confirmé l’importance des séquelles fonctionnelles après des
traitements de rattrapage avec 8 complications pour 50 patients (2 œdèmes, 1 nécrose, 5 déficits
fonctionnels après traitement de rattrapage dont 1 amputation) [PAO1990].
L’irradiation adjuvante seule, ou associée à une curiethérapie en surimpression, a été accusée
d’accentuer les complications postopératoires [BUJKO1993] [ARBEIT1987]. Nori et al. ont
notamment rapporté un taux de complications de 12 % après curiethérapie dans le traitement de
sarcomes récidivants [NORI1991]. Le mode de fractionnement de la radiothérapie et la réalisation
d’une surimpression sont fréquemment retrouvés comme des facteurs de risque [BUJKO1993]
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[BELL1991A] [FREZZA1992] [STINSON1991]. Afin de prévenir des complications ultérieures
après exérèse élargie, la mise en place d’un lambeau est parfois nécessaire, et la radiothérapie est
tout à fait possible [EVANS1997].
Globalement, le risque de fracture osseuse est faible (de 1 à 6 %) et dépend du volume d’irradiation
utilisé et de la dose administrée [KEUS1994] [HOLT2005]. Tout geste chirurgical au niveau de la
corticale serait un facteur de risque de fracture [BELL1991].
Au total, il y a préservation de la fonction dans 85 à 90 % des cas pour les sarcomes des membres
traités par l’association chirurgie et radiothérapie complémentaire [LINDBERG1981] [PAO1990]. Il
est donc primordial de réaliser une dosimétrie prévisionnelle informatisée et individualisée afin
d’optimiser les volumes traités et de réduire ainsi les risques de complication.
Tableau 17. Résultats thérapeutiques : chirurgie et radiothérapie postopératoire
300
Localisations
tumorales
Toutes
Taux de rechutes
locales
22 %
[WOOD1984]
120
Toutes
12 %
74 %2
Facteurs de risque de la
rechute locale
Siège tumoral, taille
tumorale, stade
np
[KARAKOUSIS198
6]
[MANDARD1989]
56
Toutes
14 %
63 %
np
80
np
[ROBINSON1990]
102
Toutes sauf
31 %
rétropéritonales
Membres
17 %
Qualité de l’exérèse,
nécrose
Récidive antérieure
[AVIZONIS1990]
74
[STOTTER1990]
Références
Effectifs
[LINDBERG1981]
Survie à 5 ans
61 %1
55-65 %
56 %
97
Toutes sauf
28 %
rétropéritonales
Membres
29 %3
[LANGLOIS1991]
82
Toutes
45 %
54 %
[RAVAUD1992]
141
Toutes
27 %3
66 %
[HERBERT1993]
74
Membres
18 %
70 %
[KEUS1994]
146
Membres
19 % à 10 ans
63 % à 10 ans
[MUNDT1995]
64
Membres
np
[FEIN1995]
67
Membres
[KHANFIR2003]
133
Membres
26 % si dose 60-63 Gy4
813 % si dose 64-66 Gy4
70 % si marges
RT < 5 cm4
7 % si marges
RT ≥ 5 cm4
à 5 ans : 87 %4
Si dose ≤62,5Gy : 22 %4
Si dose > 62,5Gy : 5 %4
22 % à 5 ans3
29 % à 10 ans3
72 %
Récidive antérieure, siège
tumoral
Sexe/qualité de l’exérèse/
absence de RT
Siège tumoral, taille
tumorale, dose RT
Sexe, qualité de l’exérèse
Marges positives,
agressivité histologique
Grade, qualité d’exérèse
et RT
Marges RT de 5 cm et
dose RT recommandée de
60-63 Gy
np
Qualité d’exérèse
chirurgicale et dose RT
77 % à 5 ans
67 % à 10 ans
Qualité d’exérèse
chirurgicale et RT
np : non précisé ; RT : radiothérapie.
1
survie sans rechute sur 168 malades ; 2survie sans rechute ; 3survie sans rechute locale ; 4contrôle local à 5 ans.
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59
Tableau 18. Radiothérapie et curiethérapie : études randomisées
Références
Effectifs
[ROSENBERG1981]
43 : 27 chir + RTE
versus
16 amputations
[PISTERS1996]
119 : chir seule
versus
chir + curiethérapie
[YANG1998]
141 : (50 bas grade/91 haut grade)
chir seule
versus
chir + RTE
Taux de rechute locale
0%
versus
15 %
(p = 0,05)1
31 %1
versus
11%1
(p = 0,04)2
22 %2 (6 rechutes bas grade/9 rechutes haut grade)
versus
0 %2 (1 rechute bas grade)
(p = 0,003)3
chir : chirurgie conservatrice ; RTE : radiothérapie externe.
1
Résultats à 5 ans ;2curiethérapie à la dose de 45 Gy, résultas à 5 ans ;3chimiothérapie adjuvante dans les 2 bras si
sarcome de haut grade et radiothérapie à la dose de 63 Gy, résultats à 10 ans.
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60
Tableau 19. Risque de rechute locale dans les sarcomes de bas grade
Références
Effectifs
Chirurgie seule
Chirurgie + radiothérapie
[MARCUS1993]
87
30,7 %1
4,5 %a
[YANG1998]
50
31,5 %1
4,5 %a
[CHOONG2001]
132
12 %
2%
1
Résultats à 10 ans
Tableau 20. Complications locales
Complications locales
Amputations/
Sévères
complications
Références
Effectifs
[WOOD1984]
182
14 %
7%
0,5 %
Membre inférieur, radiothérapie,
préopératoire, chimiothérapie
[SKIBBER1987]
93
34 %
10 %
0%
Membre inférieur, âge, type
chirurgie
[RUKA1989]
267
24 %1
np
np
np
[RAVAUD1992]
59
53 %2
12 %
0%
Chimiothérapie
[BELL1989A]
88
19 %3
> 11 %
2%
Membre inférieur, type chirurgie
[WIKLUND1993]
26
58 %
?
12 %
Chimiothérapie, radiothérapie
hypofractionnée
[HERBERT1993]
74
7%
3%
0%
np
[BUJKO1993]
202
37 %
16 %
3%
Membre inférieur, type chirurgie,
radiothérapie hyperfractionnée
[PEAT1994]
137
np
17 %
np
Irradiation préopératoire,
diamètre de la résection
Total
1 128
27 %
12 %
Toutes
1
complications infectieuses seulement ;
lymphœdème ; np : non précisé.
2
incluant radioépithélite et lymphœdème ;
Facteurs de risque
3
excluant radioépithélite et
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3.2.4.2.5. Recommandations techniques
Dans une approche conservatrice, il est important d’avoir une technique de radiothérapie
irréprochable avec certaines règles de base à respecter afin de limiter les complications les plus
fréquentes à type de lymphœdème. La technique d’irradiation et l’énergie du rayonnement sont à
adapter au cas par cas. Pour cela, la radiothérapie doit être conduite le plus souvent en technique
conformationnelle après une étude dosimétrique en 3 dimensions. Elle impose donc la réalisation
d’un scanner à but dosimétrique en position de traitement, qui seul va permettre de définir au mieux
les volumes à irradier pour respecter les règles de base, à savoir :
pas d’irradiation circonférentielle du membre ;
irradiation de l’ensemble du lit opératoire comprenant le lit tumoral, les cicatrices et les trajets
de drainage ne dépassant pas la dose de 50 Gy (le complément sera délivré dans un volume
réduit) ;
fractionnement et étalement classique ;
si l’on dispose d’une imagerie préopératoire, une radiothérapie conformationnelle pourra être
proposée [LARTIGAU2001]
Le délai : l’irradiation doit être la plus proche possible de l’exérèse chirurgicale (intervention ou
reprise chirurgicale) et dans un délai allant de 3 à 6 semaines, à condition que la cicatrisation ait été
obtenue [POTTER1986] [LINDBERG1981] [PAO1990] [LAGARDE1990] [OSULLIVAN2002]
(accord d’experts).
Les volumes d’irradiation : ils sont analysés selon les recommandations du dernier rapport
ICRU50 [ICRU1993]. Dans tous les cas, le volume doit inclure les cicatrices et les trajets de
drainage. Une radiothérapie conformationnelle est de plus en plus souvent proposée.
Il existe deux options possibles pour la définition du volume d’irradiation : une définition
anatomique et une définition empirique.
Définition anatomique (Volume cible clinique, CTV) : cette définition adapte à la radiothérapie les
principes des loges anatomiques chirurgicales [ENNEKING1983]. Le volume est défini à partir des
données radiocliniques, de l’analyse des comptes rendus opératoires et anatomopathologiques, de
l’avis du chirurgien, de la situation des cicatrices, orifices et trajets de drainage, voire de la présence
de clips. La définition anatomique du volume tumoral et le risque d’extension naturelle de la
maladie, ainsi que les procédures d’exérèse chirurgicale décrites par Enneking conduisent à préciser
successivement pour les sarcomes des parties molles des membres :
la localisation : profonde ou superficielle selon la situation par rapport à l’aponévrose
superficielle ;
la possibilité de définir un compartiment : cette définition peut être utilisée en cas de localisation
profonde intramusculaire (volume cible compartimental). Le compartiment correspond à la loge
musculaire occupée par la tumeur et limitée par des aponévroses. Cette définition est
anatomique et fonctionnelle, car la loge regroupe des muscles destinés généralement à une
même fonction. L’inclusion des insertions tendineuses dans le volume cible compartimental
n’est pas systématique en raison de leur faible vascularisation qui serait une barrière naturelle à
l’extension tumorale par contiguïté selon Enneking. Cette définition est parfois plus complexe
(volume cible extra- ou non compartimental), notamment dans les cas de tumeurs des axes
vasculonerveux, ou situées le long de ceux-ci, ou d’emblée en frontière sur plusieurs régions
anatomiques (région de l’aine par exemple) ou encore entre plusieurs loges anatomiques ;
le drainage lymphatique : l’inclusion des territoires de drainage lymphatique dans le volume
cible n’est pas retenue devant le faible risque d’extension ganglionnaire, moins de 5 %
[WEINGRAD1978] ;
existe-t-il un volume cible clinique à haut risque de rechute locale nécessitant un complément de
dose ? Plus que le trajet cicatriciel (bien que son ensemble ainsi que les trajets de drainage
opératoire doivent être inclus dans les champs d’irradiation), c’est surtout l’existence d’un
résidu micro-, voire macroscopique, qui peut justifier une surimpression sur un volume réduit.
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Par ailleurs, le grade élevé n’est pas une indication pour un complément de dose pour la majorité
des auteurs, à l’exception de Lindberg et al. [LINDBERG1981].
Définition empirique avec une marge de sécurité variable selon les auteurs (volumes cibles planifiés,
PTV) : les volumes sont définis à partir de contraintes techniques liées à la radiothérapie. La
difficulté à définir un volume cible clinique (notamment compartimental) et le retentissement des
contraintes techniques sur le contrôle de qualité conduisent à inclure le volume cible clinique avec
une marge de sécurité. La marge de sécurité est géométrique pour certains auteurs. Suit et al. qui ont
respecté une marge de sécurité de 10 cm de part et d’autre de la tumeur, ont rapporté 18 récidives
locales pour 79 patients traités (22,8 %), dont 2 en bordure de champ [SUIT1977]. Lindberg et al.,
avec une marge de sécurité de 5 à 7 cm selon le grade, ont observé 40 récidives locales sur 200
patients (20 %) dont 12 en bordure et donc une sous-estimation du volume d’irradiation
[LINDBERG1981]. Classiquement, le volume d’irradiation est compartimental correspondant à la
loge anatomique musculaire où siège la tumeur et limité par des aponévroses. L’inclusion des
insertions tendineuses dans ce volume cible n’est pas systématique en raison de leur faible
vascularisation qui est donc une barrière naturelle à l’extension tumorale par contiguïté selon
Enneking. Néanmoins, les séquelles fonctionnelles peuvent être importantes. La radiothérapie
compartimentale n’apporte pas d’avantage significatif en termes de contrôle local par rapport à une
radiothérapie plus localisée. La tendance actuelle en termes de volume d’irradiation est de le réduire
car ces complications dépendent du volume de la lésion, (donc du volume d’irradiation) et de la dose
totale ; elles surviennent plus fréquemment au niveau des membres inférieurs. Au total, 17 à 30 % de
complications sont sévères et/ou sont à l’origine de mauvais résultats fonctionnels. Dans tous les cas,
tout le lit opératoire et donc la cicatrice ainsi que les orifices et trajets de drainage doivent être inclus
dans le volume d’irradiation. Les marges autour du lit opératoire sont variables selon les auteurs,
mais il semble que celles-ci doivent être au moins de 5 cm [MUNDT1995] [PAO1990]. Ainsi les
patients traités avec des faisceaux incluant une marge de sécurité minimale de 5 cm ont un taux de
contrôle local de 93 % versus 30 % en cas de marge plus faible. En présence d’un hématome
postopératoire ou d’un lymphocèle, il est nécessaire qu’ils soient inclus dans le volume d’irradiation
initial. L’utilité potentielle de la TEP pour l’aide à la planification des champs de radiothérapie devra
être étudiée dans des protocoles prospectifs. Aucune étude concernant les sarcomes des tissus mous
n’a été retrouvée à ce jour dans le cadre de cette indication. En revanche, l’IRM est potentiellement
beaucoup plus intéressante dans cette indication.
La dose d’irradiation
Spécification de la dose : l’analyse de la littérature ne retrouve pas systématiquement une
spécification précise de la dose. En général, la dose est prescrite au point maximal ou à l’intersection
des faisceaux. La différence entre ces points est faible (moins de 5 %). La variation de la dose dans
le volume traité et irradié est rarement précisée.
Niveau de dose et fractionnement : l’analyse de la littérature retrouve une tendance à la réduction de
la dose totale. Ainsi, dans la série de Lindberg, la dose totale a été réduite à partir de 1971 de
70-75 Gy à 60-65 Gy [LINDBERG1981]. La plupart des auteurs ont réalisé une réduction de champ
à 45-50 Gy [POTTER1986] [LINDBERG1981] [PAO1990] [TEPPER1982]. Le traitement le plus
fréquemment rapporté actuellement est une dose de 50 Gy à l’ensemble du lit opératoire avec un
complément sur un volume réduit jusqu’à 60 Gy, en fonction des données peropératoires et
anatomopathologiques [PAO1990] [TEPPER1982]. Pour la plupart des équipes, il n’y a pas d’effetdose au dessus de 60-63 Gy [MUNDT1995] [LEIBEL1982] [PAO1990] [ROBINSON1990].
D’autres ont retrouvé un effet-dose et préconisent donc une dose plus élevée [FEIN1995]
[WOLFSON1998]. Si après reprise d’exérèse élargie, il n’est pas retrouvé de reliquat tumoral,
plusieurs équipes proposent une dose de 50 Gy à l’ensemble du lit opératoire mais sans complément
dans le lit opératoire. La dose par fraction varie selon le volume de 1,8 à 2 Gy à raison d’une fraction
par jour et de 5 fractions par semaine [LAGARDE1990]. Quant à la radiothérapie hyperfractionnée
accélérée très utilisée dans d’autres tumeurs, elle n’a pas de place dans le traitement des sarcomes
des tissus mous excepté peut-être dans les rhabdomyosarcomes et les sarcomes d’Ewing
[LEPECHOUX1999]. Cependant, cette réduction de dose n’est pas consensuelle et ses effets restent
à valider [OSULLIVAN2002]. Les pratiques sont actuellement en cours de profonde évolution,
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notamment suite à la généralisation de la dosimétrie tridimensionnelle basée sur l’imagerie
TDM/IRM. Le niveau de dose est conditionné par des questions de tolérance, elles-mêmes
dépendant directement des relations dose-volume. Par conséquent, une meilleure maîtrise de ce
dernier paramètre peut permettre d’administrer une dose plus élevée dans de bonnes conditions de
sécurité.
3.2.5. Radiothérapie néoadjuvante
3.2.5.1. Introduction
Les arguments mis en avant par les partisans de la radiothérapie préopératoire sont :
d’éviter une éventuelle extension par contiguïté, voire à distance, liée à l’acte chirurgical ;
un plus faible volume d’irradiation limitée aux seules constatations radiocliniques avec des
marges de 5 à 7 cm dans le sens longitudinal et 1,5 à 2 cm transversalement ;
de permettre l’exérèse secondaire d’une tumeur inopérable d’emblée [SUIT1985A] ;
une diminution des doses d’irradiation qui sont souvent plus faibles qu’en cas de radiothérapie
postopératoire, ne dépassant pas 50 Gy si l’exérèse est complète [SADOSKI1993]
[WILSON1994] ;
une « vraie » radiothérapie conformationnelle avec contourage du volume cible ou GTV
(volume tumoral macroscopique) est réalisable.
3.2.5.2. Radiothérapie préopératoire
Il existe un essai randomisé comparant radiothérapie externe pré- et postopératoire. Les résultats à
long terme d’études rétrospectives varient selon les équipes (Tableau 21). Le taux de complications
chirurgicales suivant une radiothérapie préopératoire est important, avec près de 30 à 37 % de
problèmes de cicatrisation [SUIT1985A]. En 1988, Suit et al. prônent surtout la radiothérapie
préopératoire par rapport à la radiothérapie postopératoire dans les tumeurs de plus de 15 cm
[SUIT1988]. D’autres auteurs comme Cheng ou Pollack n’ont pas mis en évidence de différence en
termes de contrôle local [CHENG1996] [POLLACK1998]. En 1998, il n’y avait donc pas
d’argument formel permettant de valider de façon définitive la radiothérapie préopératoire par
rapport à la radiothérapie postopératoire. Toutes ces séries sont difficilement comparables car
l’importance de la chirurgie varie selon la réponse tumorale. L’éventualité d’un complément de dose
varie selon la qualité de l’exérèse. Les modalités ainsi que la dose administrée peuvent également
varier (radiothérapie per- ou postopératoire ou curiethérapie). Le principal inconvénient de la
radiothérapie préopératoire reste donc un taux de complications plus important allant du simple
retard à la nécessité de greffe cutanée secondaire, voire l’amputation [BUJKO1993]. Dans un cas
relaté par Bujko et al. en 1993, le risque de complications était d’autant plus important qu’il
s’agissait d’un membre inférieur, que le patient était âgé et qu’une curiethérapie était réalisée en
postopératoire.
Sous l’égide du National cancer institute of Canada (NCIC), une équipe canadienne a publié en 2002
une étude randomisée comparant ces deux modalités de radiothérapie dans les sarcomes des
membres [OSULLIVAN2002] (Tableau 22). Le principal objectif de cette étude (190 patients
inclus) était le taux de complications postopératoires dans les 120 jours suivant la chirurgie. Le
risque de complications a été augmenté de façon significative (p = 0,01) dans le bras radiothérapie
préopératoire (35 %) par rapport au bras postopératoire (17 %), même si les problèmes de
cicatrisation ont concerné essentiellement les sarcomes des membres inférieurs, l’étude a été clôturée
plus tôt que prévu en raison de ce taux de complications (266 patients prévus). Dans l’analyse
multivariée, la taille tumorale et le site anatomique (membre inférieur par rapport au membre
supérieur) ont également été des facteurs de risque de complications. Le contrôle local a été
identique dans les deux bras. La survie a été significativement meilleure dans le bras radiothérapie
préopératoire, mais ce critère de jugement n’était pas l’objectif de l’étude. Les auteurs concluent
néanmoins que le timing de la radiothérapie a peu d’impact sur la fonction du membre avec un recul
de 2 ans par rapport à la chirurgie [DAVIS2002]. Ainsi le risque accru de complications
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postopératoires après radiothérapie préopératoire doit être mis en balance avec le risque de
complications à plus long terme observé dans le bras radiothérapie postopératoire (volume
d’irradiation et dose plus importants). Au total, les auteurs recommandent plutôt une radiothérapie
préopératoire dans les sarcomes du membre supérieur.
3.2.5.3. Radiothérapie et chimiothérapie concomitante
L’association radiothérapie et chimiothérapie concomitante est toujours en cours d’évaluation et ne
peut être considérée comme un standard. Une revue de la littérature a été réalisée récemment par
Pisters et al. [PISTERS2002]. Cette association a surtout été évaluée par l’équipe de l’Université de
Californie (UCLA) comme traitement néoadjuvant dans les sarcomes localement avancés
inopérables de haut grade [EILBER1995]. L’expérience de l’UCLA, associant chimiothérapie intraartérielle et radiothérapie à titre préopératoire, a rapporté des résultats intéressants mais au prix de
séquelles fonctionnelles très importantes. Plus récemment, la chimiothérapie intra-artérielle a été
remplacée par une chimiothérapie intraveineuse associant doxorubicine, ifosphamide et cisplatine.
Kraybill et al. ont ainsi rapporté l’expérience du Radiation Therapy Oncology Group (RTOG) dans
un essai de phase II utilisant une association alternée de chimiothérapie (3 cycles d’adriamycine,
ifosfamide et dacarbazine) et radiothérapie (2 séries de 22 Gy chacune) suivie de chirurgie
[KRAYBILL2003] [KRAYBILL2006]. Les taux estimés de survie sans récidive et survie globale à
3 ans ont été respectivement de 56,6 % et 75,1 % mais au prix d’une toxicité élevée. Sur 64 patients
évalués, 83 % ont présenté des toxicités de grade (dont 78 % de toxicité hématologiques) et 3 décès
toxiques ont été observés.
3.2.5.4. Radiothérapie après perfusion de membre isolé
La chimiothérapie sur membre isolé et perfusé avec Tumor Necrosis Factor (TNF) et melphalan
s’accompagne de réponses objectives impressionnantes. L’équipe de Groningen a évalué
l’association à la radiothérapie à la dose de 60-70 Gy. Avec un recul médian de 34 mois, la chirurgie
a pu être conservatrice chez 85 % des patients et le risque de rechute locale a été significativement
diminué chez les patients ayant eu une radiothérapie associée (0 % versus 26 %) avec une morbidité
acceptable [OLIEMAN1998]. Une étude plus récente de la même équipe confirme ces résultats avec
un recul plus important. Quelle que soit la qualité de l’exérèse, mais plus particulièrement chez les
patients dont la chirurgie est de type R1, la radiothérapie postopératoire améliore le contrôle local
[THIJSSENS2006].
3.2.5.5. Hyperthermie associée à la radiothérapie
L’hyperthermie associée à la radiothérapie en préopératoire semble améliorer l’oxygénation des
tissus sarcomateux. Il en résulterait une réponse histologique meilleure, mais paradoxalement la
survie sans récidive est moindre chez les patients ayant une tumeur nécrotique, l’hypoxie
préthérapeutique permettant ainsi d’identifier un groupe de plus mauvais pronostic [BRIZEL1996].
Néanmoins, le risque de complications postopératoires (autour de 40 %) est important, et
l’infrastructure nécessaire pour mettre en œuvre un tel traitement reste un facteur limitant de cette
association potentiellement intéressante [PROSNITZ1999].
3.2.5.6. Recommandations techniques
Le volume d’irradiation est limité aux constatations radiocliniques. Une dose de 45 à 50 Gy est
recommandée en préopératoire avec un complément pouvant aller jusqu’à 70 Gy (complément
délivré en postopératoire). Le délai recommandé entre la radiothérapie et la chirurgie est de 3 à 6
semaines.
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3.2.6. Autres modalités de radiothérapie
3.2.6.1. Radiothérapie et radiosensibilisants
En 1996, une étude randomisée a évalué le razoxane comme agent radiosensibilisant, soit en cas de
radiothérapie exclusive, soit en cas de radiothérapie postopératoire [RHOMBERG1996]. Aucune
efficacité n’a été observée en situation postopératoire. Un autre radiosensibilisant évalué dans les
sarcomes localement avancés est l’iododéoxiridine associée à une radiothérapie hyperfractionnée (65
à 75 Gy) en situation préopératoire. Même si les résultats en termes de contrôle local sont
intéressants, le risque de rechute à distance est tel qu’il ne peut être préconisé [SONDAK1998].
L’ifosphamide a également été utilisé dans des petites séries qui ont présenté des résultats
encourageants [SAUER1999] [CORMIER2001].
3.2.6.2. Neutronthérapie
L’utilisation des neutrons a fait l’objet d’un rapport de l’Agence nationale pour le développement de
l’évaluation médicale (Andem) en 1995 [ANDEM1995]. L’hypoxie au sein des sarcomes est bien
connue. Ce phénomène est le fait d’une composante nécrotique plus ou moins importante avec de
nombreuses
cellules
hypoxiques
ou
anoxiques
réputées
plus
radiorésistantes
[SASTREGARAU1997] [SUIT1995]. Ces caractères peuvent donc être en faveur de l’utilisation de
particules lourdes telles que les neutrons. En situation postopératoire, les résultats sont équivalents à
ceux obtenus par photons mais parfois avec des séquelles plus importantes (> 50 % en cas de lésions
volumineuses). Les neutrons ont, en revanche, une place dans le traitement des sarcomes de bas
grade ou des chondrosarcomes inopérables, ou chez des patients à haut risque de rechute locale en
raison de l’impossibilité de reprise après chirurgie marginale. En cas de neutronthérapie exclusive, le
contrôle local peut varier de 20 à 60 % dans les séries les plus récentes alors qu’il ne dépasse pas
35 % en cas de radiothérapie externe aux photons [SCHWARZ1998] [SCHWARTZ2001]. Le
Tableau 23 résume les données publiées concernant les sarcomes des tissus mous. Seules des séries
de cas sont disponibles ; il n’existe aucun essai prospectif randomisé. Il ressort de ces séries publiées
que les neutrons bénéficient essentiellement aux sarcomes des tissus mous inopérables de bas grade
de malignité (contrôle local dans 40 à 69 % des cas).
Selon Schwarz et al., la neutronthérapie est particulièrement intéressante après chirurgie incomplète,
en cas de marges positives, dans les chondrosarcomes et dans les tumeurs volumineuses
[SCHWARZ1998] [SCHWARTZ2001]. Des résultats intéressants ont également été décrits dans des
situations palliatives. Le risque de complications à long terme est très variable selon les séries mais
plus important qu’en cas de radiothérapie classique (toxicité de grade 3 ou plus selon l’échelle
RTOG dans 7 à 59 % des cas). Ce risque varie en fonction de la taille des champs et de la dose
administrée en neutrons. C’est une des raisons pour lesquelles, en Europe, on associe souvent
photons pour les grands champs et neutrons pour la surimpression [SCHWARZ1998]
[SCHWARTZ2001].
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Tableau 21. Radiothérapie préopératoire des sarcomes des membres
Références
Membre
Effectif (supérieu
s
r/inférieu
r)
Recul
Récidive
Métastas
e
SSR4
SG4
[LINDBERG1981]
43
27 (2/25)
5 ans
2 (7 %)3
13 (48 %)
56 %
np
[SUIT1985A]
90
90
15 (17 %)
np
74 %
np
[SADOSKI1993]
132
33/99
8 (6 %)
np
np
68 %
[CHENG1996]
112
np
np
np
np
préop 83 %1
postop 91 %1
préop 75 %
postop 91 %
[POLLACK1998]
453
np
97 mois np
np
préop 88 %2
postop 67 %2
np
1–18
ans
2-16
ans
1
contrôle local à 5 ans ; 2survie sans récidive à 10 ans ; 32 Récidives métastatiques ; 4Résultats à 5 ans ;
SSR : survie sans récidive ; np : non précisé ; preop : préopératoire ; postop : postopératoire ; M+ : métastases ; SG :
survie globale.
Tableau 22. Radiothérapie préopératoire versus postopératoire [OSULLIVAN2002]
Sullivan et al. 2002
[OSULLIVAN2002]
RTE préopératoire
RTE postopératoire
P
Complications aigües
35 %
17 %
(p = 0,01)
Fibrose à 2 ans
28 %
56 %
(p = 0,03)
Œdème
7%
24 %
(p = 0,01)
Taux de rechute locale
7%
7%
ns
Décès
14 %
22 %
np
RTE : radiothérapie externe ; ns : non significatif ; np : non précisé.
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Tableau 23. Utilisation des neutrons
Références
Période
[SALINAS1980]
1972-1978
Effectifs
Tumeurs et stades
Contrôle local (recul
évalué)
Survie
29
Localement avancées
69 % (np)
np
[WOOD1984]
1973-1978
12
Résections incomplètes
(10 évaluables)
40 % (2 ans)
np
[COHEN1984]
1976-1981
26
Inopérables
50 % (2 ans)
45 % (2 ans)
[PELTON1986]
1970-1982
16
Inopérables
54 % (np)
36 % (30 mois)
[DUNCAN1986]
1977-1982
12
Grosses tumeurs résiduelles
42 % (np)
np
[RICHARD1986]
1978-1985
26
Résections incomplètes
inopérables
54 % (5 ans)
np
[PICKERING1987]
1971-1983
50
Résections incomplètes
52 % (np)
np
[SCHMITT1989]
1978-1983
94
Résections
inopérables
56 % (5 ans)
26 % (5 ans)
[SCHWARZ1998]
1975-1995
225 R0 ou R1 Résections complètes, incomplètes 65-94 % (np)
429 R2 ou inop ou inopérables
21-60 % (np)
[SCHWARTZ2001]
42 (+ 31)1
1984-1996
incomplètes
Résections
incomplètes
inopérables
31 patients palliatifs
ou Pour les 42 pts (4 ans)
69 % si chirurgie R0 ou R1
61 % si chirurgie R2
np
66 % (4 ans)
1
31 patients ont été traités à titre palliatif ; np : non précisé ; pts : patients.
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3.2.7. Abstention de la radiothérapie ?
Si l’association radiochirurgicale avec exérèse large et radiothérapie reste le traitement local de
référence pour les sarcomes des extrémités, un sous-groupe de patients ayant un faible risque de
récidive locale peut être dégagé. Ainsi, parmi les patients ayant une lésion de moins de 5 cm, le
risque de rechute locale varie de 7 à 10 % [GEER1992] [HEALEY1995] [BALDINI1999]
[ALEKTIAR2002] [FLEMING1999]. Ces patients peuvent donc être traités par chirurgie exclusive
à condition que la chirurgie ait été planifiée pour un sarcome des tissus mous et que les marges
soient suffisantes (> 0,5 cm ou ≥ 1 cm selon les auteurs). Comme dans tous les sarcomes, si les
marges sont insuffisantes, une reprise chirurgicale doit être discutée. Il en va de même pour les
patients ayant un sarcome superficiel ou strictement intracompartimental n’ayant pas eu de biopsie
préalable et pour lesquels le risque de rechute locale après chirurgie exclusive est de 6,5 %
[RYDHOLM1991]. Dans les sarcomes de bas grade, la radiothérapie peut être discutée en cas
d’exérèse large et planifiée. En conclusion, la radiothérapie semble améliorer le contrôle local
d’après des travaux rétrospectifs et prospectifs, et fait partie intégrante de l’approche conservatrice
des sarcomes des tissus mous. Dans certains cas, la chirurgie exclusive peut être discutée (chirurgie
large d’emblée selon les « règles » pour des sarcomes des tissus mous superficiels, ou de petite taille,
ou de faible grade). De nombreuses études ont évalué l’influence du contrôle local sur la survie avec
des résultats discordants [LEWIS1997] [LEVAY1993] [MARKHEDE1982] [STOTTER1990]
[SERPELL1991]. Peu d’essais randomisés sont disponibles et les effectifs inclus sont faibles. Leur
puissance est donc insuffisante pour évaluer la survie. Pour certains, le phénomène de rechute locale
serait marqueur d’une agressivité de la lésion initiale. De nouveaux facteurs pronostiques
permettront de mieux adapter le traitement à ce groupe de tumeurs très hétérogène.
3.2.8. Conclusion
La radiothérapie ne permet en aucune façon de rattraper une chirurgie inadéquate. Une reprise
d’exérèse doit être systématiquement discutée en cas de chirurgie R1 ou a fortiori R2.
Les données de la littéraure ne permettent pas de définir précisément le temps de réalisation de la
radiothérapie. La radiothérapie préopératoire est responsable de plus de complications
postopératoires immédiates, mais la radiothérapie postopératoire est responsable de plus de
complications tardives. Le résultat fonctionnel est équivalent (niveau de preuve B1).
3.2.9. Recommandations techniques
La dose à délivrer n’est pas unanimement admise. Elle dépend de la technique d’irradiation (la
radiothérapie conformationnelle permet d’augmenter le niveau de dose sans augmenter la toxicité),
de la qualité de la chirurgie, voire d’autres caractéristiques tumorales (le grade par exemple). La
dose visée après une exérèse R0 est de 50 Gy (accord d’experts). L’apport d’un complément de dose
de 10 à 15 Gy dans un volume réduit est recommandé en cas de résidu microscopique (exérèse R1 :
marges d’exérèse infiltrées par la tumeur après exérèse macroscopiquement complète) (accord
d’experts).
Le meilleur moyen technique pour ce faire, avec le meilleur compromis efficacité-tolérance-résultat
fonctionnel, reste à établir : complément par radiothérapie externe classique ou association à une
curiethérapie. Il n’y a pas de standard pour la définition du volume à irradier. L’ensemble du lit
opératoire, y compris trajets et orifices de drains, doit être concerné avec une marge de sécurité.
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3.3. Curiethérapie
3.3.1. Objectifs
Les objectifs de la curiethérapie sont de :
délivrer une dose importante au lit tumoral (défini par le lit opératoire) tout en limitant la dose
aux tissus sains périphériques grâce aux propriétés spécifiques de la curiethérapie : dose très
importante au contact des lignes actives, décroissant très vite en périphérie ;
la curiethérapie nécessite donc une collaboration étroite avec le chirurgien pour déterminer de
façon optimale le volume cible et permettre une irradiation précise et conformationelle ;
débuter le traitement dès les premiers jours postopératoires, ce qui est un avantage sur le plan
radiobiologique.
3.3.2. Critères de l’évaluation
Les critères de l’évaluation sont :
le contrôle local ;
les complications postopératoires immédiates ;
les séquelles cosmétiques et fonctionnelles à long terme.
3.3.3. Réalisation technique
Il s’agit le plus souvent d’une curiethérapie à bas débit de dose (iridium 192). Certaines équipes
proposent soit de substituer l’iode 125 à l’iridium 192, en particulier chez les jeunes patients, afin
réduire la dose aux tissus périphériques et améliorer la radioprotection [HILARIS1997], soit de
réaliser la curiethérapie à l’iridium mais à haut débit de dose, ce qui nécessite de fractionner le
traitement [NAG1997].
Pour la plupart des équipes, l’implantation est effectuée en peropératoire avec des méthodes de
chargement différé. Le délai de chargement est supérieur ou égal à 5 jours en cas de curiethérapie
exclusive, mais peut être réduit à 2-3 jours si la dose n’excède pas 20 Gy [ALEKTIAR2002]. Les
vecteurs sont implantés parallèlement, soit avec entrée simple dans l’axe de la cicatrice (méthode du
Memorial Sloan kettering Cancer Center (MSKCC) [HARRISON1992]), soit avec entrée et sortie
perpendiculaire à la cicatrice (méthode française [SCHRAY1990] [HABRAND1991]), le plus
souvent en un seul plan. Des clips de repérage sont mis en place au niveau des berges de l’exérèse,
une dosimétrie est effectuée à partir de clichés orthogonaux et un contrôle tomodensitométrique, ou
par IRM (optionnel), permet une étude dosimétrique complémentaire 3D. La zone implantée (CTV)
correspond au lit tumoral (GTV) avec une marge de sécurité longitudinale de 2 à 5 cm, et latérale de
1 à 2 cm [ALEKTIAR2002]. Dans la littérature, la plus grande dimension de ce volume est
fréquemment supérieure à 10 cm. Pour Mills et al., il est possible de traiter des volumes allant
jusqu’à 30 x 10 cm [MILLS1981]. En bas débit de dose, la dose varie selon que la curiethérapie est
exclusive (45-60 Gy) ou associée à une radiothérapie externe (15-20 Gy), avec un débit de dose de
l’ordre de 0,5 Gy par heure. En haut débit de dose, le petit nombre d’études publiées à ce jour ne
permet pas d’établir un consensus sur la dose totale ou le nombre de fractions [ALEKTIAR2002].
Les résultats des traitements effectués en haut débit de dose portant sur un nombre de cas restreint
avec un suivi limité, seules les études de curiethérapie réalisées en bas débit de dose sont présentées
ci-après.
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3.3.4. Curiethérapie adjuvante
3.3.4.1. Curiethérapie seule
Le Tableau 24 présente les résultats de 3 séries non randomisées [ZELEFSKY1990].
[HABRAND1991] [ALEKTIAR2000].
La série de Zelefsky et al. concerne une majorité de patients présentant des lésions localement
évoluées et à risque théorique majeur de récidive locale Dans cette étude, les récidives sont
survenues en majorité (64 %) dans le volume implanté (avec 64 % de tumeurs de taille supérieure à
10 cm, 68 % de grade 3, 69 % de résidus macro- ou microscopiques au niveau des marges de
résection et 28 % d’envahissement des structures vasculonerveuses). En revanche, dans la série de
Habrand et al. la plupart des récidives (87 %) ont été marginales, ce qui justifierait donc pour
certaines tumeurs (supérieures à 10 cm, lésions du tronc, etc.) l’adjonction d’une irradiation externe.
Dans la publication d’Alektiar et al., l’analyse multivariée a révélé que la localisation du membre
supérieur, la topographie scapulaire ou inguinale, les marges de résection positives était des facteurs
indépendants de risque de récidive locale.
Au total, les complications rapportées ont été :
9 % de neuropathies dans la série de Zelefsky pour des doses cumulées (radiothérapie externe et
curiethérapie) supérieures à 90 Gy, et 7 % dans la série d’Alektiar sur les 185 patients sans
résection nerveuse ;
35 % de nécroses dont 40 % nécessitent une reprise chirurgicale dans la série de l’Institut
Gustave Roussy, le risque étant essentiellement lié à la localisation tumorale (membres
inférieurs et pieds essentiellement) ;
3 % de fractures osseuses globalement, le taux étant de 28 % après résection osseuse, 9 % après
résection périostée, 1 % sur os sain [NAG2001].
Le Tableau 25 présente les résultats d’une étude randomisée initiée en 1982 par Shiu et al. et mise à
jour par Pisters et al. en 1996 [SHIU1991] [PISTERS1996]. Cette étude a comparé chirurgie seule
versus chirurgie et curiethérapie. L’actualisation des chiffres concernant les complications a été
publiée par Alektiar et al. en 2000 [ALEKTIAR2000A]. Cet essai concerne 164 patients adultes
porteurs de sarcomes des membres et du tronc qui ont subi une exérèse macroscopiquement
complète (quel que soit le statut microscopique). Le suivi médian a été de 76 mois. Cette étude
confirme que l’adjonction d’une curiethérapie à une exérèse chirurgicale améliore significativement
le taux de contrôle local des tumeurs des parties molles de haut grade, si on la compare à une
chirurgie seule (p = 0,0025). Cette amélioration du contrôle local n’a pas de traduction sur le taux de
métastases ou la survie spécifique et n’a pas été observée pour les tumeurs de bas grade (p = 0,53),
mais le nombre restreint de patients traités (23 et 22 par bras) limite la puissance statistique du
résultat dans ce groupe. Les complications immédiates peuvent être réduites par l’utilisation de
sutures sans tension, de lambeaux musculocutanés de couverture, ou de lambeaux libres
[PANCHAL1996] et dans l’expérience du MSKCC par un chargement différé au cinquième jour
postopératoire et des doses cutanées n’excédant pas 20 Gy. Le taux de complications cicatricielles
nécessitant une reprise chirurgicale est resté significativement plus élevé pour les patients traités par
curiethérapie (10 % versus 0 % ; p = 0,006). En cas de marges positives, l’American brachytherapy
society (ABS) recommande cependant de ne pas effectuer de curiethérapie seule [ALEKTIAR2002].
3.3.4.2. Curiethérapie associée à une irradiation externe
Le Tableau 26 présente les résultats de 5 études non randomisées, aucune étude randomisée
comparant curiethérapie versus curiethérapie + radiothérapie externe n’ayant fait l’objet d’une
publication.
La série de Mills et al. concerne des tumeurs avec résidus macroscopiques (9/17) ou microscopiques
(8/17) postopératoires [MILLS1981]. Dans la série de O’Connor et al., 50 % des patients
présentaient une tumeur de moins de 5 cm et l’exérèse a été considérée comme large dans 60 % des
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cas. Le taux de récidive locale était de 17 % en cas d’exérèse marginale et de 5 % lorsque les marges
de résection étaient saines [OCONNOR1993]. Les effets secondaires sur la cicatrisation ont été
beaucoup plus importants dans le groupe traité par radiothérapie externe préopératoire (24 %) par
rapport au groupe postopératoire (15 %). La série de Delannes et al. publiée en 2000 est une
actualisation de la série de Thomas et al. initialement publiée en 1994 [THOMAS1994]
[DELANNES2000]. La publication initiale avait concerné des traitements de la tumeur primitive (27
patients) et des traitements de rechute (21 patients). La série réactualisée concerne exclusivement des
tumeurs primitives traitées par association curiethérapie-radiothérapie externe et regroupe de
nombreux patients porteurs de facteurs de mauvais pronostic de rechute locale : tumeurs profondes
(62 %), taille tumorale volumineuse (médiane 10 cm), grade élevé (83 %), marges positives (36 %).
La survenue de complications aiguës a été significativement corrélée à la localisation tumorale au
niveau des membres inférieurs (p = 0,03) et les complications tardives à la proximité de la tumeur
avec les axes vasculonerveux (p = 0,009). Contrairement aux résultats publiés par Pisters et al. pour
la curiethérapie exclusive [PISTERS1996A], Delannes et Dalton n’ont pas observé de corrélation
entre le taux de complications immédiates et le délai de chargement en cas d’association
curiethérapie et chirurgie [DELANNES2000] [DALTON1996]. L’étude d’Alekhteyar et al. a
comparé ces deux alternatives thérapeutiques pour des patients avec des tumeurs de haut grade de
malignité [ALEKHTEYAR1996] ; 87 patients ont été traités par curiethérapie seule, dont 17 avec
marges de résection positives ; 18 patients ont été traités par association curiethérapie et
radiothérapie externe, dont 10 avec marges de résection positives. Seuls les patients avec marges
positives semblent avoir bénéficié de l’association des deux traitements avec un contrôle local de
90 % versus 59 %, sans que les résultats soient significatifs (p = 0,08). Le taux de complications n’a
pas été différent entre les deux groupes (26 % pour la curiethérapie et 38 % pour l’association ;
p = 0,31). Une publication plus récente du même groupe portant sur 110 patients avec un suivi
médian de 22 mois a confirmé l’intérêt d’un traitement radiothérapique postopératoire dans cette
situation, sans que le contrôle local à 5 ans soit influencé par le type d’irradiation, avec des résultats
à 5 ans de 75 % dans le bras curiethérapie seule ; 74 % dans le bras radiothérapie externe seule et
75 % pour l’association radiothérapie externe et curiethérapie (p = 0,9) [ALEKTIAR2000]. Le taux
de complications n’est pas mentionné dans cette étude.
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Tableau 24. Curiethérapie adjuvante : études de faisabilité
Références
Effectifs Nb Re
Dose1
Recul médian
Contrôle
local
Complications
[ZELEFSKY1990]
452
13 (30 %)
44 Gy
48 mois
69 %
neuropathies : 4 (9 %)
[HABRAND1991]
483
26 (54 %)
60 Gy
82 mois (16-286)
65 %
nécroses : 17 (35 %)
[ALEKTIAR2002]
202
np
45 Gy
61 mois (3-198)
84 %
cicatricielles : 41(20 %)
fractures : 5 (3 %)
neuropathies : 13 (7 %)
1
si curiethérapie seule ; 213 traités par curiethérapie + radiothérapie externe ; 34 traités par curiethérapie + radiothérapie
externe ; Nb : nombre ; Re : récidive ; np : non précisé.
Tableau 25. Curiethérapie adjuvante : essai randomisé
Chirurgie seule
Chirurgie + curiethérapie peropératoire
(42-46 Gy)
Effectifs (n = 86)
Effectifs (n = 78)
23
63
22
56
Taille de la tumeur
Taille ≥ 5 cm
Taille ≥ 5 cm
46
40
37
41
Marges chirurgicales
Microscopiques saines
Microscopiques non saines
72
14
63
15
Contrôle local
tous grades : 69 %
hauts grades : 66 %
tous grades : 82 % (p = 0,04)
hauts grades : 89 % (p = 0,0025)
Complications immédiates1
14 %
24 % (p = 0,13)
Pisters et al., 1996 [PISTERS1996]
Alektiar et al., 2000 [ALEKTIAR2000A]
Caractéristiques des patients
Grade
Bas grade
Haut grade
Résultats thérapeutiques
1
désunion cicatricielle > 2 cm nécessitant une reprise chirurgicale ou abcès, hématome ; n : effectifs.
Tableau 26. Association curiethérapie et radiothérapie externe
Références
Effectifs
Doses CRT/RTE
Recul médian
(extrêmes)
Contrôle local
Complications
immédiates1
[MILLS1981]
14
35/35 Gy
28 mois (15-58)
94 %
2 (12 %)
[OCONNOR1993]
692
15-20/45-50 Gy
40 mois (12-97)
91 %
12 (17 %)
[DELANNES2000]
58
12-25/45-50 Gy
54 mois (6-125)
89 %
20 (34 %)
[ALEKHTEYAR1996] 18
15-20/45-50 Gy
22 mois
90 %3
7 (38 %)
[ALEKTIAR2000]
15-20/45-50 Gy
41 mois
75 %
np
24
1
troubles de cicatrisation : désunion, nécrose ; 261 patients traités pour une tumeur primitive et 8 patients traités pour
une récidive ; 3contrôle local à 2 ans ; RTE : radiothérapie externe ; CRT : curiethérapie ; np : non précisé.
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3.3.5. Curiethérapie dans le traitement des récidives
De même que pour les traitements de la tumeur primitive, la faisabilité de la curiethérapie dans le
traitement des récidives est acquise [ZELEFSKY1990] [HABRAND1991] [THOMAS1994]. La
qualité de la prise en charge, en particulier radiochirurgicale, conditionne le pronostic
[MOUREAU2002]. Les possibilités d’irradiation externe sont souvent limitées par une irradiation
antérieure. Dans ces cas, quand une chirurgie conservatrice est possible, une curiethérapie peut être
envisagée dans le but de diminuer la toxicité cumulative en limitant le volume irradié. Ainsi, sur une
série de 40 patients porteurs d’un sarcome des membres récidivant en zone préalablement irradiée,
une association chirurgie et curiethérapie à la dose médiane de 45 Gy a permis d’obtenir un taux de
contrôle local à 5 ans de 68 % [NORI1991]. Tous les patients présentant un sarcome de bas grade
ont été contrôlés versus 40 % des hauts grades. Au total, 12,5 % ont développé des complications
nécessitant une chirurgie toujours conservatrice (4 ulcérations cutanées, 1 fracture fémorale). Toutes
les nouvelles récidives ont été observées chez les patients ayant présenté plus de 2 récidives
préalables. La survie a été de 85 % pour les premières ou deuxièmes récidives, et de 55 % au-delà.
Cet effet délétère de la survenue de nouvelles récidives locales sur la survie engage à optimiser le
traitement de la première récidive dans les centres qui en ont l’expertise [MOUREAU2002]
[NORI1991].
3.3.6. Conclusions
Il n’existe aucune donnée de haut niveau de preuve concernant la place de la curiethérapie dans le
traitement des sarcomes des tissus mous. Les études pilotes laissent penser que l’association
curiethérapie sous forme de complément localisé et la radiothérapie externe sur plus grand volume
sont susceptibles d’augmenter le contrôle local sans accroître la morbidité (niveau de preuve C).
Néanmoins, aucune étude randomisée n’a comparé curiethérapie versus radiothérapie externe et
curiethérapie exclusive versus curiethérapie associée à l’irradiation externe.
La curiethérapie peropératoire à bas débit de dose est efficace dans la prévention des récidives
locales des sarcomes des tissus mous de haut grade de malignité si on la compare à la chirurgie seule
(niveau de preuve B2).
3.3.7. Recommandations techniques
La curiethérapie peropératoire à bas débit de dose ne doit pas être effectuée de façon exclusive
quand le volume clinique tumoral (CTV) ne peut être correctement implanté. Elle sera
préférentiellement associée à une irradiation externe en cas de marges de résection positives.
Les complications trophiques immédiates peuvent être sensiblement réduites par le respect des
recommandations bien documentées concernant les techniques d’exérèse chirurgicale et
d’implantation. Peu de complications secondaires sont rapportées.
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3.4. Chimiothérapie
3.4.1. Chimiothérapie néoadjuvante
3.4.1.1. Introduction
Les questions qui se posent concernant la place de la chimiothérapie néoadjuvante sont les
suivantes :
quelle est la place de la chimiothérapie néoadjuvante dans les tumeurs inopérables d’emblée ?
quelle est la place de la chimiothérapie néoadjuvante dans les tumeurs opérables d’emblée ?
quel est le traitement néoadjuvant optimal (chimiothérapies cytotoxiques par voie intraveineuse
ou par voie intra-artérielle, chimiothérapie intra-atérielle par TNF et melphalan par technique de
membre isolé perfusé) ?
quelle est la place de la chimiothérapie néoadjuvante par rapport à une radiothérapie
néoadjuvante ?
3.4.1.2. Objectifs de la chimiothérapie néoadjuvante
Les objectifs principaux sont :
permettre la réalisation d’un traitement locorégional (chirurgie, association chirurgie et
radiothérapie) qui soit carcinologiquement satisfaisant ;
permettre la réalisation d’une chirurgie conservatrice.
Les objectifs secondaires sont :
améliorer la survie (survie sans rechute locale, survie sans rechute métastatique, survie globale)
par rapport à un traitement locorégional exclusif : l’administration précoce d’une chimiothérapie
systémique pourrait permettre un traitement général précoce des micrométastases dans des
tumeurs à haut risque, de grade élevé ; le risque de rechute métastatique reste en effet la
principale cause d’échec thérapeutique dans les sarcomes des parties molles ;
identifier des patients répondeurs à la chimiothérapie : la survie des patients répondeurs à la
chimiothérapie néoadjuvante est supérieure à celle des autres patients, ce qui pourrait permettre
de sélectionner un sous-groupe de patients candidats à une chimiothérapie postopératoire
[PEZZI1990].
3.4.1.3. Quelles sont les cytotoxiques ou les combinaisons de choix en situation néoadjuvante?
3.4.1.3.1. Les médicaments et les protocoles actifs
Les sarcomes des parties molles de l’adulte sont des tumeurs peu chimiosensibles, pour lesquelles un
nombre limité de molécules efficaces sont disponibles.
La doxorubicine est une des molécules les plus efficaces avec des taux de réponse entre 20 et 35 %
en monothérapie. Il existe une courbe dose/réponse pour la doxorubicine dans cette affection et la
dose optimale doit être supérieure à 50 mg/m²/3 semaines [OBRYAN1977]. Les autres
anthracyclines ont une efficacité équivalente dans cette indication [NIELSEN1998] [JUDSON2001].
L’ifosfamide possède également une activité antitumorale importante, dose dépendante, dans les
sarcomes des parties molles [BENJAMIN1993] [SCHUTTE1993] [LECESNE1994] [ELIAS1990]
[CERNY1993] [LECESNE1995] [GOLBIN1982]. Les taux de réponse avec ifosfamide en
monothérapie sont de 20 à 40 %, ce qui en fait une des molécules majeures du traitement des
sarcomes des parties molles [BENJAMIN1993] [SCHUTTE1993] [LECESNE1994] [ELIAS1990]
[CERNY1993] [LECESNE1995] [GOLBIN1982]. À noter la supériorité de l’ifosfamide sur le
cyclophosphamide dans un essai randomisé [BRAMWELL1987].
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Deux autres médicaments ont une activité antitumorale significative dans ces affections, notamment
après échec de la doxorubicine et/ou de l’ifosfamide :
la dacarbazine (DTIC) dont le taux de réponse en monothérapie est de 14 % [GOTTLIEB1976]
[BUESA1991] ;
l’ecteinascidine, dont le taux de réponse en monothérapie est de 7 à 18 % selon les séries, avec
environ 20 % de patients supplémentaires présentant une stabilisation prolongée.
Les essais de polychimiothérapie, combinant doxorubicine et/ou ifosfamide et/ou dacarbazine ont
donné des résultats variables en fonction des séries. En règle générale, les associations comportant
ifosfamide et/ou doxorubicine sont les plus efficaces en phase II. Leur efficacité est généralement
moins importante dans les grandes séries et/ou dans les essais multicentriques.
Les protocoles de polychimiothérapie qui ont été les plus utilisés dans les sarcomes des parties
molles en situation néoadjuvante sont :
la combinaison de cyclophosphamide, DTIC, vincristine et doxorubicine (CYVADIC) ;
la combinaison doxorubicine et ifosfamide avec des doses variables des deux produits (50 à
90 mg/m² pour la doxorubicine, 5 000 à 12 000 mg/m²/cure pour l’ifosfamide
[EDMONSON1993] [ROBINSON1991] [SANTORO1995].
La supériorité de ces polychimiothérapies par rapport à une anthracycline à dose optimale n’est pas
établie pour tous les protocoles. Un essai randomisé de l’EORTC a indiqué que le taux de réponse et
la survie des patients traités par CYVADIC était identique à celui obtenu avec la doxorubicine seule
à doses optimales, ou à la combinaison doxorubicine et ifosfamide [SANTORO1995]. Les
combinaisons d’ifosfamide et de doxorubicine, en particulier à doses élevées, donnent des taux de
réponse de 34 à 48 % en phase II [MANSI1988] [SCHUTTE1990] [SLEDGE1988]
[LOEHRER1989] [WEH1993] [STEWARD1993]. Toutefois, l’essai de phase II randomisé de
l’ECOG comparant doxorubicine seule versus doxorubicine et ifosfamide à doses plus élevées que
celles utilisées dans l’essai EORTC, a conclu à la supériorité de l’association doxorubicine et
ifosfamide en termes de taux de réponse, en particulier chez des patients jeunes, au prix d’une
toxicité cependant supérieure [EDMONSON1993]. L’essai de phase III du CALGB/SWOG
comparant doxorubicine et DTIC au même protocole associé à l’ifosfamide a également retrouvé
une supériorité de la deuxième combinaison en termes de réponse et de survie sans progression
[ANTMAN1993]. Plusieurs études de phase II plus récentes on tenté d’augmenter la dose intensité
ou la dose totale par cure, avec des taux de réponse variables mais des toxicité rapportées
supérieures [MICHELOTTI1996] [FETSCHER1996] [PATEL1997] [BOKEMEYER1997]
[FRUSTACI1997] [BUESA1998] [DEPAS1998] [LEYVRAZ1998]. Ces études sans bras contrôle
ne modifient donc pas les options proposées ci-dessus.
Les données de la littérature indiquent ainsi une supériorité en termes de réponse et de survie sans
progression des combinaisons doxorubicine (à la dose de 60 mg/m²) et ifosfamide (à la dose de
7500 mg/m²) par rapport aux autres polychimiothérapies dans les sarcomes des parties molles en
phase avancée (niveau de preuve A). Toutefois, cette supériorité ne se traduit pas, à l’heure actuelle,
par un gain en survie globale dans les tumeurs avancées, en situation métastatique ou uniquement
localement avancée (niveau de preuve A).
3.4.1.3.2. Quelle chimiothérapie optimale en situation néoadjuvante ?
Il n’existe aucune étude prospective randomisée comparant deux protocoles de chimiothérapie en
situation néoadjuvante dans une population spécifique de patients porteurs de tumeurs localement
avancées sans métastases détectables. Les études de phase II ou III randomisées concernant les
patients inopérables mélangent des patients porteurs de tumeurs localement avancées et
métastatiques
[SCHOENFELD1982]
[MUSS1985]
[BORDEN1987]
[BAKER1987]
[SANTORO1995] [BORDEN1990] [EDMONSON1993] [ANTMAN1993]. L’étude récente de Le
Cesne et al. n’a pas retrouvé de différence significative pour le taux de réponse entre une
combinaison ifosfamide 5 g/m² et doxorubicine 50 mg/m² ou 75 mg/m² [LECESNE2000]. L’objectif
de la chimiothérapie néoadjuvante est ici de faire réduire la taille de la tumeur pour autoriser une
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résection carcinologique. Dans ces conditions, les chimiothérapies de choix sont celles donnant le
meilleur taux de réponse dans ces études randomisées, soit le protocole A60 + Ifo7500
(doxorubicine et ifosfamide) ou A60 + Ifo7500 + DTIC900 (doxorubicine, ifosfamide et
dacarbazine) [EDMONSON1993] [ANTMAN1993]. S’agissant d’une analyse en sous-groupe sur 2
études randomisées, la chimiothérapie A60 + Mito8 + CDDP60 (doxorubicine, mitomycine et
cisplatine) n’est pas recommandée en l’absence de démonstration de l’utilité de la mitomycine dans
ces affections et compte tenu de la toxicité de ce protocole (niveau de preuve B2)
[EDMONSON1993].
3.4.1.4. Modalités : voie intra-artérielle ou intraveineuse ?
3.4.1.4.1. Introduction
Deux modalités d’administration ont été utilisées pour la délivrance de la chimiothérapie
néoadjuvante dans le cadre du traitement d’un sarcome des parties molles localement avancé non
métastatique : la voie intra-artérielle et la voie intraveineuse. La voie intra-artérielle, employée dans
quelques études pour les tumeurs des membres, utilise le plus souvent la doxorubicine en
monothérapie, combinée ou non à une radiothérapie préopératoire. La voie systémique, plus
fréquemment utilisée, a été proposée également dans des tumeurs des membres localement avancées
mais plus souvent dans des tumeurs abdominales, thoraciques, ou de la tête et du cou [CANY1992]
[PEZZI1990] [LOKICH1979] [MAREE1985] [ROUESSE1987].
3.4.1.4.2. Chimiothérapie intra-artérielle
L’objectif des essais de chimiothérapie néoadjuvante intra-artérielle est de réduire le volume tumoral
pour permettre une chirurgie conservatrice ou carcinologiquement satisfaisante. Plusieurs idées
théoriques sous-tendent l’utilisation d’une chimiothérapie par voie locorégionale dans cette
indication :
obtention de concentrations locales de la substance plus élevées que celles qui pourraient être
obtenues par voie systémique ;
existence d’une synergie de la combinaison chimiothérapie et radiothérapie
(radiosensibilisation).
Cette technique s’applique à des tumeurs des membres dont la vascularisation est simple mais reste
plus difficilement applicable aux tumeurs du tronc. La molécule la plus fréquemment utilisée est la
doxorubicine, seule ou en association [EILBER1990] [LEVINE1993] [AZZARELLI1993]
[EILBER1987]. D’autres molécules telles que le cisplatine (CDDP) paraissent moins efficaces dans
cette indication [KEMPF1991].
Efficacité : Les essais de phase II de chimioradiothérapie intra-artérielle préopératoire ont rapporté
des taux de réponse objective clinique locale de l’ordre de 30 à 50 % avec une réponse histologique
documentée (> 50 % de nécrose cellulaire) chez des patients en maladie stable sur le plan clinique.
Toutefois, il est rare d’obtenir une réponse histologique complète et les taux de réponses
« anatomopathologiques » sont le plus souvent inférieurs aux résultats obtenus dans l’ostéosarcome
[WINKLER1990]. Après chimiothérapie intra-artérielle et radiothérapie néoadjuvante, une chirurgie
conservatrice peut être réalisée dans environ 90 % des cas dans la plupart des séries. L’incidence des
rechutes locales est faible dans les grandes séries [EILBER1987] (de l’ordre de 5 %) mais reste plus
importante (15 %) lorsque l’on considère des tumeurs de taille importante (T2 ou T3)
[LEVINE1993].
Toxicité : Les complications liées à la procédure thérapeutique ne sont pas exceptionnelles (15 à
25 % des patients) et consistent essentiellement en des thromboses artérielles, ischémie aigüe du
membre, réactions cutanées, douleurs locales, toxicité hématologique [LEVINE1993]. La survie à
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long terme est essentiellement conditionnée par les rechutes métastatiques et dépend donc des
critères pronostiques habituels de ces tumeurs (grade, taille, etc.).
Étude randomisée comparant chimiothérapie par voie intra-artérielle versus voie
intraveineuse : Eilber et al. ont présenté une essai randomisé comparant chimiothérapie intraartérielle versus chimiothérapie systémique, chacun des bras comprenant également une
radiothérapie préopératoire [EILBER1990]. Dans cette étude, les résultats obtenus en termes de
réponse objective et contrôle local ont été comparables dans les 2 bras. Des résultats similaires
avaient également été rapportés dans l’ostéosarcome [WINKLER1990].
La chimiothérapie intra-artérielle n’apporte donc pas de bénéfice par rapport à la même
chimiothérapie par voie intraveineuse dans les sarcomes des tissus mous des membres (niveau de
preuve B). L’observation que les concentrations sanguines et tissulaires de doxorubicine obtenues
avec des perfusions intra-artérielles ou intraveineuses sont équivalentes pourrait rendre compte de
ces résultats [DIDOLKAR1978]. Il faut cependant noter que l’étude d’Eilber et al. n’a pas été
publiée dans une revue avec comité de lecture. Son importance cependant justifie son inclusion dans
ce travail de synthèse.
3.4.1.4.3. Chimiothérapie systémique
Bien que l’intérêt d’une chimiothérapie néoadjuvante dans les sarcomes des parties molles reste
discuté [ANON1997], un des avantages théoriques de la chimiothérapie systémique pourrait être le
traitement général précoce des micrométastases, dont le développement ultérieur sera la principale
cause de décès. Dans les essais de chimiothérapie néoadjuvante systémiques, les objectifs étaient de
permettre une chirurgie conservatrice [PEZZI1990] [MAREE1985] mais également de rendre
opérables des tumeurs inaccessibles à une chirurgie carcinologiquement satisfaisante ou à une
radiothérapie à doses curatrices [CANY1992] [ROUESSE1987]. Depuis 1995, plusieurs études de
phase I/II ou de phase II sans bras contrôle ont rapporté des tentatives d’augmentation de dose de
chimiothérapie néoadjuvante ; la plupart de ces études ont utilisé des polychimiothérapies
comportant de la doxorubicine, les plus récentes la combinant avec l’ifosfamide
[MICHELOTTI1996] [FETSCHER1996] [PATEL1997] [BOKEMEYER1997] [FRUSTACI1997]
[BUESA1998] [DEPAS1998] [LEYVRAZ1998]. En l’absence de comparaison randomisée directe,
ce type d’approche reste expérimental. Le choix d’un protocole de chimiothérapie néoadjuvante doit
donc se faire selon les critères exposés dans le chapitre 3.4.1.3. Quelles sont les cytotoxiques ou les
combinaisons de choix en situation néoadjuvante?
Toxicité : La toxicité générale de ces protocoles de chimiothérapie néoadjuvante dans les études de
phase II est comparable à celle rapportée en phase métastatique (toxicité hématologique, alopécie,
nausées et vomissements) [EDMONSON1993] [ANTMAN1993]. À l’exception des essais rapportés
par Eilber et al. [EILBER1987], ces protocoles ne comportaient pas de radiothérapie préopératoire
systématique. Pour les tumeurs opérables d’emblée, l’intérêt d’une combinaison radiochimiothérapie
en préopératoire n’est pas établi. Pour les tumeurs inopérables d’emblée, l’intérêt d’une combinaison
radiochimiothérapie en préopératoire n’est pas établi par rapport à une chimiothérapie néoadjuvante
exclusive.
Efficacité : Ces essais pilotes ont rapporté des taux de réponse clinique objective compris entre
25 % et 40 %. Des tumeurs initialement inopérables ont ainsi pu bénéficier d’une chirurgie
carcinologiquement satisfaisante dans 72 à 80 % des cas. Les résultats à long terme ne sont le plus
souvent pas rapportés pour les patients porteurs de tumeurs inopérables d’emblée. Un geste
chirurgical conservateur a été possible dans 61 % à 80 % des cas selon les séries [ROUESSE1987]
[CANY1992] [AZZARELLI1993]. À l’issue de l’ensemble du programme thérapeutique, une
rémission complète a pu être obtenue dans 70 % à 80 % des cas. L’incidence des rechutes locales
reste élevée pour ces tumeurs initialement inextirpables, de l’ordre de 30 % [ROUESSE1987]
[CANY1992] [AZZARELLI1993]. Il est à noter que tous les patients n’ont pas reçu de radiothérapie
locale dans ces séries. Pezzi et al. ont observé 24 % de récidives locales dans des tumeurs des
membres. Les taux semblent donc moins bons que ceux obtenus avec une association
radiochimiothérapie en néoadjuvant. Dans 2 séries, la survie à 2 ans des patients traités par
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chimiothérapie systémique néoadjuvante a été proche de 65 % [PEZZI1990] [ROUESSE1987]. Dans
une troisième étude, parmi les patients en rémission complète, près de 80 % des patients étaient
vivants à 2 ans et 44,8 % à 5 ans [CANY1992]. Tous les patients pour lesquels la rémission
complète n’a pu être obtenue sont décédés de leur sarcome. Le pronostic à long terme des patients
porteurs de tumeurs avancées non métastatiques et inopérables reste donc à établir. Les études
rétrospectives de l’EORTC et du SSG ont rapporté un taux de survie à long terme voisin de 20 %
[YAP1983] [WIKLUND1997] [VANGLABBEKE1999] [BLAY2003]. Il est également important
de noter que ces publications comportaient plus de 40 % de patients porteurs de localisations
abdominales, thoraciques ou de la tête et du cou. Ainsi, il n’est pas possible de comparer ces
résultats avec les essais de chimiothérapie intra-artérielle réalisés pour des tumeurs des membres.
Enfin, plus de la moitié des rechutes locales s’accompagnent de métastases. Mais surtout, la
définition de l’inopérabilité reste sujette à caution chez les patients porteurs de sarcomes. Il est
recommandé que la définition de l’inopérabilité soit établie pour un groupe de travail
multidisciplinaire expérimenté dans la prise en charge des sarcomes (accord d’experts). En dépit de
ces limites, ces études indiquent donc qu’une chimiothérapie néoadjuvante permet de rendre
opérable une tumeur considérée comme inopérable (niveau de preuve C). La seule étude randomisée
comparant une chimiothérapie néoadjuvante, puis un traitement locorégional à un traitement
locorégional exclusif, a été rapportée par l’EORTC : le protocole choisi était le A50 + I5000
(doxorubicine et ifosfamide) déjà rapporté par l’EORTC [SANTORO1995] ; 3 cures préopératoires
à 21 jours d’intervalle ont été administrées dans le bras chimiothérapie. Au total, 150 patients
porteurs de tumeurs opérables d’emblée ont été inclus en 10 ans. Aucune différence n’a été rapportée
entre les deux bras en ce qui concerne le taux d’amputation, la survie sans rechute et la survie
globale [GORTZAK2001]. Il n’existe donc actuellement pas d’étude démontrant qu’une
combinaison de chimiothérapie néoadjuvante locorégionale associée ou non à une radiothérapie
améliore les possibilités de chirurgie conservatrices, la survie sans métastases, ni la survie à long
terme dans les sarcomes des parties molles.
La chirurgie de première intention demeure le standard :
a)
pour les sarcomes des membres accessibles à un traitement conservateur d’emblée (niveau
de preuve A)
b)
pour les sarcomes des membres accessibles à un traitement carcinologique d’emblée mais
qui ne peut être conservateur (niveau de preuve B).
La chimiothérapie néoadjuvante permet de rendre opérables certains patients porteurs d’un sarcome
considéré comme inopérable (niveau de preuve C). Le pourcentage de patients pouvant bénéficier de
cette stratégie n’est pas clair dans la littérature.
3.4.1.4.4. Chimiothérapie systémique combinée à une hyperthermie locorégionale
Issels et al. ont réalisé un essai de chimiothérapie systémique préopératoire combinée à une
hyperthermie locorégionale externe dans une série de patients en majorité prétraités avec 26 % de
réponses objectives et 31 % de réponses histologiques [ISSELS2001]. Ces résultats sont donc
encourageants, en particulier en ce qui concerne les tumeurs inopérables d’emblée pour lesquelles de
telles procédures thérapeutiques constituent la seule solution envisageable. Il n’est toutefois pas
démontré que la survie est supérieure avec de telles procédures thérapeutiques, ni même que cette
thérapeutique apporte un bénéfice en termes de contrôle local. Cette approche demeure donc
expérimentale et ne peut être recommandée en routine. Une étude de phase II randomisée est
actuellement en cours de réalisation sous l’égide du Groupe sarcome de l’EORTC et du Groupe
allemand de recherche sur l’hyperthermie pour répondre à cette question (étude 62951).
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3.4.1.4.5. Perfusion de membre isolé
3.4.1.4.5.1. Efficacité
Depuis 1995, l’équipe d’Eggermont et al. a rapporté plusieurs publications évaluant l’effet d’une
chimiothérapie néoadjuvante locorégionale par melphalan associée au TNF par la technique de
membre isolé perfusé [EGGERMONT1996] [EGGERMONT1996A] [EGGERMONT1997]. La
publication la plus récente a rapporté une expérience sur 55 patients évalués inopérables d’emblée
dont 15 porteurs de métastases à distance. Le taux de réponse clinique a été établi à 18 % de
réponses complètes et 64 % de réponses partielles. De manière remarquable, le taux de réponse
histologique complète a été de 32 %. Une chirurgie conservatrice a pu être effectuée dans 87 % des
cas. D’autres études, réalisées par d’autres équipes, confirment le taux élevé de réponses complètes
histologiques et de chirurgie conservatrice. Sur la base de ces études, une AMM pour le TNF a été
obtenue en Europe dans l’indication : « traitement préopératoire d’un sarcome des membres
inopérable hors amputation ».
Cette stratégie n’a jamais été comparée de manière directe à une chimiothérapie néoadjuvante
systémique. En outre, il n’a pas été démontré que ces procédures apportaient un bénéfice en termes
de rechute métastatique ou de survie. Dans ces conditions, aucune conclusion ne peut être portée
quant à sa supériorité par rapport à la stratégie exposée dans le chapitre 3.4.1.4.3. Chimiothérapie
systémique, pour les patients opérables d’emblée, mais que l’on ne peut traiter que par amputation. Il
s’agit cependant de l’option de choix dans cette situation (accord d’experts) même si la diffusion
limitée de cette technique dans notre pays rend délicate l’application pratique de cette proposition en
2005 pour tous les patients candidats.
Malgré les associations médico-chirurgicales, un petit pourcentage de patients gardait une indication
d’amputation en particulier lorsqu’il s’agissait de récidive itérative. Lorsqu’il s’agit de récidives de
sarcomes distaux des membres inférieurs ou d’un doigt autre que le pouce, la qualité des résultats
fonctionnels d’un bon appareillage en cas d’amputation reste concurrentielle d’un traitement à tout
prix conservateur mais qui peut être fonctionnellement mutilant. En revanche, les amputations
proximales du membre inférieur ne supportent pas la comparaison avec un traitement conservateur.
De même, aucune prothèse n’a jamais remplacé un bras. C’est donc en particulier dans les cas où la
chirurgie conservatrice apporte un avantage certain que se discutent des traitements combinés
associant à présent la perfusion de membre isolé sous circulation extracorporelle (CEC) avec du
TNF et du melphalan.
La technique de perfusion de membre isolé par un garrot a été décrite initialement par Creech et al.
[CREECH1958]. Son objectif est d’administrer des concentrations de médicaments 10 fois
supérieures aux doses systémiques tolérables afin de diminuer au maximum le volume tumoral tout
en minimisant les effets généraux secondaires. Jusqu’en 1990, différents antimitotiques ont été
évalués selon ce mode d’administration mais tous ont été arrêtés dans les indications de sarcome en
raison de taux de réponses objectives inférieurs à 10 %. Cette technique a donc été abandonnée dans
des indications de sarcome mais est restée utilisée dans des indications de métastases en transit de
mélanome où l’administration de melphalan seul à la dose de 10 mg/litre de membre perfusé
permettait d’obtenir des taux de réponse objective de l’ordre de 70 %, tout en évitant la neurotoxicité
des autres médicaments. Le TNF-alpha a été découvert en 1975 [CARSWELL1975]. Plusieurs
études de phase I ont permis de déterminer la dose maximum tolérable (DMT) située entre 150 et
200 µg/m² [CREAGAN1988]. Plusieurs études de phase II ont été réalisées de 1985 à 1990 sur
différents types tumoraux. Les taux de réponses objectives ne dépassant pas 10 %, ce médicament a
été progressivement abandonné par voie générale en monothérapie [HERSH1991]. En 1992, Lejeune
et Lienard ont rapporté sur des mélanomes et des sarcomes localement évolués 89 % de réponses
objectives en utilisant le TNF-alpha à fortes doses associé à du melphalan et initialement à de
l’interféron-gamma (INFγ) par voie sous-cutanée [LIENARD1992]. L’idée était d’utiliser le TNFalpha à fortes doses en employant la technique de perfusion de membre isolé sous circulation
extracorporelle en l’associant au melphalan qui était le médicament le plus efficace et le mieux
toléré par cette voie d’administration. De façon empirique, la dose de TNF-alpha a été fixée à 4 mg
pour le membre inférieur et 3 mg pour le membre supérieur, c’est-à-dire 10 fois la DMT. L’INFγ a
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été secondairement abandonné car il majorait la toxicité sans augmenter les taux de réponse
[LEJEUNE2000]. L’utilisation du TNF-alpha à hautes doses impose (en raison de la cardiotoxicité)
un contrôle instantané isotopique des fuites de médicaments du membre vers la circulation générale
afin de corriger les paramètres de la circulation extracorporelle (CEC) si nécessaire. En 1996,
Eggermont et al. ont rapporté les résultats d’une étude multicentrique européenne portant sur 186
patients (10 centres pendant 5 ans d’inclusion) atteints d’un sarcome de membre et dont l’indication
initiale avant perfusion était une amputation [EGGERMONT1996]. Le taux de réponse objective a
été de 75 %, dont 28 % de réponses complètes. Ces réponses objectives ont permis une conservation
des membres dans des proportions équivalentes, ce qui a contribué à l’obtention de l’AMM du TNFalpha en avril 1999. Ces résultats ont été confirmés par d’autres équipes [GUTMAN1997]. Depuis
juin 2000, des perfusions de membre avec du TNF-alpha sont effectuées en France dans des
indications de sarcomes localement évolués. En 2005, une étude randomisé a montré qu’une dose de
1 mg de TNF était suffisante et donnait les mêmes taux de réponses complètes que les doses fortes
(4 mg pour le membre inférieur et 3 mg pour le membre supérieur) [BONVALOT2005]. Le
retentissement des fuites de TNF-alpha à pourcentage équivalent est moindre. Dans cette étude, le
taux de réponses complètes radiologiques a été de 36 % et le taux de réponses complètes
histologiques (aucune cellule viable) de 13 % avec 14 % de très bons répondeurs (moins de 10 % de
cellules viables).
3.4.1.4.5.2. Technique
Installation de la circulation extracorporelle (CEC) : les canules artérielles et veineuses sont
mises en place chirurgicalement compte tenu de leur taille (diamètre imposé pour des raisons de
débit) à un niveau qui dépend de la topographie tumorale. Pour le membre inférieur, il s’agit d’une
perfusion iliaque, fémorale ou poplitée. Pour le membre supérieur, il s’agit d’une perfusion axillaire
ou sous-clavière. Un garrot est placé à la racine du membre avant que la CEC ne soit mise en route
puis les canules sont reliées à une ligne artérielle et une ligne veineuse, reliées elles-mêmes à la
pompe de circulation extracorporelle (CEC). Le débit théorique de la pompe est calculé en fonction
du volume du membre et se situe entre 300 à 500 mL/min (35 à 40 mL/min/litre de membre). Le
bloc pompe de CEC/oxygénateur est relié à un bloc thermique permettant d’atteindre une
température dans les tissus de 38°C. Une couverture chauffante est placée au-dessus du patient. La
surveillance de la température du circuit se fait par des thermistances. Une thermistance profonde et
une thermistance superficielle sont placées à la racine du membre et à son extrémité (4 thermistances
au total). La température est enregistrée de façon continue par ordinateur.
Contrôle isotopique des fuites de médicament de la CEC vers la circulation générale : il est
indispensable de vérifier qu’il n’y a pas de fuites des médicaments de la CEC vers la circulation
générale : 200 µCies de technetium marqué fixé sur des érythrocytes sont injectés dans le circuit de
la CEC et la surveillance des fuites se fait pendant toute la durée de la CEC grâce à une caméra
placée en situation pré-cordiale [VANGINKEL2002]. Les fuites peuvent être corrigées en modifiant
les paramètres de la CEC (diminution de débit). Les fuites peuvent traduire un mauvais retour
veineux, ce qui entraîne une hyperpression dans le membre perfusé. Il faut mettre dans ce cas la
canule veineuse en aval du garrot. Le pourcentage des fuites ne doit pas dépasser 10 %. Dans le cas
contraire, un lavage du membre doit être effectué et la CEC doit être arrêtée. Le débit de la pompe
est ajusté sans aucune drogue, afin d’avoir le moins de fuite (inférieure à 10 %). Par ailleurs, on
attend que la température mesurée au niveau des thermistances dans les tissus atteigne 39°C.
Lorsqu’il est atteint un équilibre hémodynamique et thermique, les médicaments sont directement
injectés dans la ligne artérielle de la pompe de CEC.
En fin de perfusion : le membre est lavé avec du Ringer lactate jusqu’à ce que la ligne veineuse
redevienne claire. Il faut un minimum de 5 litres de liquide isotonique injecté par la pompe dans la
ligne artérielle pour le membre inférieur et de 3 litres pour le membre supérieur. Le liquide de lavage
mixé au sang et au médicament est récupéré dans une poubelle plombée. À la fin du lavage, le garrot
est dégonflé, puis on procède aux décanulations et aux sutures vasculaires artérielle et veineuse.
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Exérèse chirurgicale du reliquat tumoral : elle est effectuée dans les 2 mois suivant la perfusion
de membre qui est le temps moyen nécessaire à la meilleure réduction du volume tumoral.
L’évaluation de la réponse tumorale se fait par IRM et échodoppler. Les patients qui le justifient
peuvent recevoir une chimiothérapie générale adjuvante ou une irradiation [OLIEMAN1998].
3.4.1.4.5.3. Complications
3.4.1.4.5.3.1. Complications locales
Les complications locales sont liées essentiellement au melphalan et au degré d’hyperthermie. Il n’a
pas été montré que le TNF majorait la toxicité locale du melphalan utilisé seul dans les métastases en
transit de mélanomes [VROUENRAETS2001]. Au-delà de 40°C, les taux de complications sont
prohibitifs. On utilise la classification de Wieberdink pour décrire cette toxicité. Il s’agit d’œdème et
d’érythème du membre perfusé et d’une susceptibilité aux escarres. Dans le cas des membres
supérieurs, on peut observer une toxicité neurologique de type paresthésies et parfois un déficit
moteur. Le plus souvent, ces troubles neurologiques ont disparu lors de la chirurgie effectuée 2 mois
après. Il faut également éviter la survenue de raideur articulaire par une kinésithérapie quotidienne.
3.4.1.4.5.3.2. Complications générales
Les complications générales sont liées aux fuites de médicaments vers la circulation générale. Si le
taux de fuites est resté inférieur à 10 %, les complications liées au melphalan restent minimes (légère
chute des globules blancs et des plaquettes). Les problèmes sont surtout liés aux fuites de TNF-alpha
pendant l’intervention qui peuvent entraîner une chute de tension. C’est la raison pour laquelle la
surveillance des fuites est effectuée par méthode isotopique qui permet d’avoir leur valeur
instantanément et d’adapter immédiatement en cas de retentissement hémodynamique les paramètres
de la CEC.
3.4.1.4.5.4. Recommandations
Les contre-indications sont :
pôle supérieur de la tumeur situé au-dessus du niveau de mise en place du garrot à la racine du
membre ;
plaques d’athérome au niveau des sites d’introduction des canules (faire un Doppler
préopératoire).
Indications de la perfusion de membre isolé :
Les patients qui relèvent de ce traitement médico-chirurgical néoadjuvant sont ceux dont l’exérèse
serait susceptible d’entraîner des séquelles fonctionnelles importantes (perte de plusieurs muscles ou
de nerfs), voire de nécessiter une amputation. Les patients dont la topographie initiale de la tumeur
ne permettrait pas dans l’immédiat d’avoir des marges suffisantes, par exemple en étant située à
proximité d’un axe artériel, sont également des candidats à ce type de prise en charge.
La rétraction ou la nécrose de la tumeur après perfusion de membre permet secondairement
d’améliorer la qualité des marges ou d’avoir des marges correspondant à de la nécrose et non de la
tumeur, et donc de diminuer le risque de récidive. L’objectif de ce nouveau traitement est donc
d’améliorer la qualité de vie des patients en permettant un traitement conservateur et carcinologique.
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3.4.1.5. Place de la chimiothérapie néoadjuvante pour les tumeurs inopérables
3.4.1.5.1. Qu’est ce qu’une tumeur inopérable ?
Le caractère « inopérable » d’une tumeur désigne une situation où la tumeur ne peut faire l’objet
d’une exérèse carcinologiquement satisfaisante (monobloc, sans voir la tumeur) sur la base des
examens morphologiques préopératoires. Il s’agit d’un diagnostic grave, le pronostic vital du patient
porteur d’une tumeur inopérable d’emblée étant considérablement moins bon que celui d’un patient
porteur d’une tumeur opérable. Pour cette raison, ce diagnostic ne peut être posé qu’après une revue
multidisciplinaire de l’ensemble du dossier du patient par une équipe entraînée (accord d’experts).
3.4.1.5.2. Tumeurs des membres
La plupart des sarcomes des membres non accessibles à un traitement chirurgical conservateur
peuvent être traités par amputation. Les sarcomes inopérables des membres correspondent donc à
des sarcomes pour lesquels le geste chirurgical ne peut être que R2. Il s’agit ainsi le plus souvent de
sarcomes proximaux, pour lesquels une chimiothérapie néoadjuvante locorégionale par melphalan
associée au TNF (par technique de membre isolé perfusé) n’est pas toujours réalisable. Si cette
technique est réalisable, les recommandations qui peuvent s’appliquer sont celles développées dans
le chapitre 3.4.1.6. Place de la chimiothérapie néoadjuvante pour les tumeurs des membres opérables
d’emblée de manière carcinologiquement satisfaisante par une chirurgie non conservatrice.
3.4.1.5.3. Tumeur du tronc et de la tête ou du cou
On se situe ici dans le cadre des sarcomes localement avancés non opérables. Les études cliniques de
phase II ou de phase III portant sur ces patients comportent également le plus souvent des patients
métastatiques. Globalement, la prise en charge de ces patients par chimiothérapie est identique à
celle proposée pour les patients métastatiques. Cependant, chez un patient non métastatique, si
l’évaluation multidisciplinaire à la prise en charge initiale indique qu’une réduction de la taille de la
tumeur primaire peut permettre une chirurgie carcinologique, le choix doit se porter sur une
polychimiothérapie ayant démontré un taux de réponse supérieur dans une étude de phase III (niveau
de preuve C).
3.4.1.6. Place de la chimiothérapie néoadjuvante pour les tumeurs des membres opérables
d’emblée de manière carcinologiquement satisfaisante par une chirurgie non conservatrice
3.4.1.6.1. Définition d’un sarcome non accessible à un traitement conservateur
Le pronostic fonctionnel d’un patient porteur d’un sarcome considéré comme non accessible à un
traitement conservateur est considérablement moins bon que celui des patients accessibles à un
traitement conservateur. La qualité de vie d’un patient après amputation sera de même très différente
de celle d’un patient ayant pu bénéficier d’un traitement conservateur.
Pour ces raisons, ce diagnostic ne peut être posé, là encore, qu’après une revue multidisciplinaire de
l’ensemble du dossier du patient par une équipe entraînée (accord d’experts).
3.4.1.6.2. Efficacité
Il n’existe pas d’étude randomisée comparant traitement néoadjuvant et traitement non conservateur
dans les sarcomes des parties molles opérables devant être traités par amputation. Toutefois, le taux
élevé de chirurgie conservatrice obtenu après traitement néoadjuvant des sarcomes des parties molles
des membres, ainsi que le pourcentage limité de rechutes locales suggèrent que ces traitements
peuvent permettre de réaliser une chirurgie conservatrice pour des patients accessibles uniquement à
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une chirurgie non conservatrice, avant chimiothérapie préopératoire (niveau de preuve C). La
réalisation d’un traitement multidisciplinaire de ce type nécessite une expérience importante qui ne
peut être acquise que dans des équipes entraînées (accord d’expert). Parmi les différentes procédures
thérapeutiques néoadjuvantes (chimiothérapie, radiothérapie, chimioradiothérapie), aucune n’a fait la
preuve de sa supériorité car il n’y a pas eu d’étude prospective randomisée comparant ces différentes
modalités. Cependant, le taux de réponse histologique et le taux de conservation sont apparus
supérieurs dans les études de chimiothérapie néoadjuvante locorégionale par melphalan associée au
TNF par technique de membre isolé perfusé. Actuellement, seul un essai randomisé pourrait
permettre de conclure sur une supériorité de l’une des trois procédures thérapeutiques. Lorsque la
chimiothérapie néoadjuvante est associée à une radiothérapie, la voie intra-artérielle n’apporte pas de
bénéfice par rapport à la voie intraveineuse.
3.4.1.7. Place de la chimiothérapie néoadjuvante pour les tumeurs des membres opérables
d’emblée de manière carcinologiquement satisfaisante par une chirurgie conservatrice
La seule étude randomisée comparant une chimiothérapie néoadjuvante puis un traitement
locorégional à un traitement locorégional exclusif a été rapportée par l’EORTC. Le protocole choisi
était le A50 + I5000 (doxorubicine et ifosfamide) (voir chapitre 3.4.1.4.3. Chimiothérapie
systémique) [GORTZAK2001]. Aucune différence en termes de taux d’amputation, de survie sans
rechute ou de survie globale n’a été rapportée entre les 2 bras. Cette stratégie ne peut donc être
recommandée en dehors d’études cliniques (niveau de preuve B).
3.4.1.8. Conclusions et recommandations
La réalisation d’une chimiothérapie néoadjuvante systémique associée ou non à une radiothérapie
représente une procédure efficace pour permettre une exérèse conservatrice d’une tumeur ou pour
rendre opérables des tumeurs initialement inextirpables (niveau de preuve B).
Lorsque la chimiothérapie néoadjuvante est réalisée en combinaison avec une radiothérapie locale,
une administration intraveineuse donne des résultats identiques à une chimiothérapie intra-artérielle
en termes :
de possibilité de geste chirurgical conservateur (> 90 %) ;
de rechute locale (< 10 %) ;
d’incidence de complication (< 20 %).
Après une chimiothérapie systémique néoadjuvante, certains patients porteurs de tumeurs
inextirpables au diagnostic peuvent bénéficier d’une chirurgie d’exérèse carcinologiquement
satisfaisante : 5 % à 66 % des patients porteurs de tumeurs inopérables obtiennent une rémission
complète à l’issue du traitement multidisciplinaire. Parmi les patients en rémission complète, environ
50 % sont en vie et indemnes à 3 ans. Deux séries indépendantes ont rapporté des taux de survie à 5
ans de 20 %, pour des patients porteurs de tumeurs inopérables d’emblée, ayant pu obtenir une
rémission complète après chimiothérapie néoadjuvante puis chirurgie d’exérèse.
Les polychimiothérapies associant doxorubicine (> 50mg/m²/cure) et ifosfamide (> 7g/m²/cure) sont
les plus efficaces en termes de taux de réponse ou de survie sans récidive en phase métastatique ou
localement avancée. Deux études randomisées ont démontré la supériorité des combinaisons
comportant de l’ifosfamide par rapport à la doxorubicine seule à dose optimale (niveau de preuve B).
Ces protocoles doivent être préférés lorsque l’objectif est d’obtenir une réduction maximale de la
taille de la tumeur primitive pour autoriser une résection carcinologique ou une chirurgie
conservatrice. Il n’existe pas d’étude randomisée comparant l’efficacité des différentes procédures
thérapeutiques néoadjuvantes (chimioradiothérapie, radiothérapie seule, chimiothérapie seule,
membre isolé perfusé par TNF et melphalan) en termes de réponse objective, de survie sans récidive
locale ou de survie globale. Le traitement par membre isolé perfusé par TNF et melphalan a donné
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les meilleurs taux de réponses cliniques et histologiques dans les études de phase II (niveau de
preuve C).
Tableau 27. Avantages et inconvénients des traitements néoadjuvants
Traitements
Avantages
Inconvénients
Chimiothérapie
intraveineuse
Toutes topographies
Traite des métastases cliniques ou occultes
Pour les hauts grades de malignité
Toxicité générale
Limitée par âge et comorbidités
Inactive sur les bas grades
Plusieurs séances
Perfusion sous CEC
Une seule séance
Réponse indépendante du grade
Peut être associée à chimio IV (séquentielle ou
adjuvante)
L’âge est une CI relative si l’état vasculaire est
bon
Quel que soit le grade
T. sous- péritonéales et en sablier (pelvis/racine
Membre inf.)
Anesthésie générale
Nécessité d’un bon état vasculaire
(canules)
Plateau technique nécessaire
Petit risque de toxicité locale
Membres sauf racines
Majore les complications aiguës
postopératoires sur les membres
Radiothérapie
(voir également le chapitre 3.2.5. Radiothérapie néoadjuvante)
3.4.2. Chimiothérapie adjuvante
3.4.2.1. Objectifs de la chimiothérapie adjuvante
L’objectif de la chimiothérapie adjuvante est de traiter la maladie micrométastatique et, par
conséquent, d’améliorer la survie sans métastase et la survie globale (cela présuppose une définition
la plus précise possible des malades à risque).
3.4.2.2. Critères d’évaluation
Les critères de jugement principaux sont :
survie sans rechute,
survie sans métastase.
Les critères de jugement secondaires sont :
séquelles fonctionnelles,
effets à long terme du traitement,
qualité de vie.
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3.4.2.3. Chimiothérapies évaluées
3.4.2.3.1. Doxorubicine seule
Six études ont été analysées : DFCI/MGH [ANTMAN1984], ISSG [BAKER1988], ECOG
[LERNER1987], Instituti Rizzoli (Bologne) [GHERLINZONI1993], Intergroup scandinave
[ALVEGARD1989A] et UCLA [EILBER1987]. Une étude portant uniquement sur les sarcomes
utérins seuls n’a pas été prise en compte ici [OMURA1985] (voir chapitre 5. Prise en charge des
sarcomes utérins (SU)). Les doses ont varié de 70 mg/m2 (7 cycles/3 semaines) à 90 mg/m2 (5-6
cycles/3 semaines), pour une dose cumulative de 450 mg/m2. Dans 2 études, une partie du traitement
(cycles 1 à 3) a été administrée en préopératoire dans les cas de traitement conservateur prévu. Les
résultats des 3 études américaines (DFCI/MGH, ISSG, ECOG) sont similaires [ANTMAN1984]
[BAKER1988] [LERNER1987]. Une analyse poolée des données de ces trois études a été réalisée
par Antmann et al. et c’est à cette publication qu’il sera fait référence dans la suite du chapitre
[ANTMAN1990].
3.4.2.3.2. Les associations
3.4.2.3.2.1. CYVADIC
Trois études ont concerné l’association CYVADIC (cyclophosphamide 500 mg/m2, vincristine
1,5 mg/m2, doxorubicine 50-60 mg/m2, dacarbazine 900-1250 mg/m2, 8-9 cycles/3-4 semaines). Il
s’agit des études de l’EORTC [BRAMWELL1994], du MD Anderson hospital [BENJAMIN1987] et
de l’institut Bergonié [RAVAUD1990]. L’association a été utilisée dans 3 études avec des variantes
concernant le délai de mise en œuvre après traitement initial (médiane de 15 jours à 6-8 semaines
après la chirurgie), le schéma de traitement, la durée du cycle (3 ou 4 semaines) et par conséquent
l’intensité relative de la dose théorique et la durée de la chimiothérapie (7-9 cycles avec
doxorubicine). Dans l’étude du MD Anderson hospital, la chimiothérapie a été prolongée jusqu’à 2
ans (doxorubicine jusqu’à 420 mg/m2, remplacée ensuite par actinomycine D).
3.4.2.3.2.2. National Cancer Institute (NCI)
Deux études, l’une sur les sarcomes des membres [CHANG1988], l’autre sur les sarcomes d’autres
localisations [GLENN1985] ont utilisé le schéma du NCI (doxorubicine 50-70 mg/m2,
cyclophosphamide 500-700 mg/m2/28 jours jusqu’à 500-550 mg/m2 en dose cumulative de
doxorubicine, suivi ou non de méthotrexate 50-250 mg/kg/28 jours (x6)). Une autre étude a été
initiée par le même groupe sur les patients porteurs de sarcomes rétropéritonéaux. Aucune
conclusion ne peut en être tirée car elle a été interrompue après inclusion de 15 patients compte tenu
de « l’ensemble des données du NCI » dans ce domaine particulier (voir chapitre 4.7. Traitement des
sarcomes rétropéritonéaux). Elle n’est pas prise en compte ici.
3.4.2.3.2.3. Mayo Clinic
Le schéma de la Mayo clinic consiste en l’association suivante : vincristine 2,4 mg/m2,
cyclophosphamide 750 mg/m², actinomycine D 1625 mg/m2, alterné avec vincristine 2,4 mg/m2,
doxorubicine 50 mg/m2, dacarbazine 1250 mg/m2 pour un total de 8 cycles [EDMONSON1984].
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3.4.2.3.2.4. Intercentre italien
Une étude de l’Intercentre italien a enrôlé des patients atteints de sarcomes des membres et de
l’abdomen de haut grade (grade 3 ou 4), mis en rémission par exérèse chirurgicale et éventuellement
radiothérapie postopératoire. [FRUSTACI1997] [FRUSTACI1999]. Le schéma de chimiothérapie
adjuvante était le suivant : épirubicine, 50 mg/m2 (J1-2), ifosfamide 1,8 g/m2 (J1-5) avec mesna ; GCSF systématique de J8 à J15 avec reprise à J21, 5 cycles prévus.
3.4.2.4. Survie globale, survie sans rechute, récidive locorégionale et récidive métastatique
Le Tableau 28 et le Tableau 29 présentent respectivement les données de survie (survie globale et
survie sans récidive) et les taux de rechutes (rechute locorégionale et métastatique). Il existe
d’importantes disparités méthodologiques entre les études (sélection des patients, conduite de la
chimiothérapie, etc.), ce qui reflète l’absence de consensus persistant à l’heure actuelle sur la
définition précise des facteurs de pronostic dans les sarcomes des tissus mous de l’adulte et, en
particulier, sur la définition du grade histopronostique, qui est considéré comme le facteur le plus
important. Une revue des données concernant les patients inclus dans une méta-analyse sur données
individuelles publiée en 1997 a d’ailleurs fait ressortir l’inclusion dans ces essais de 5 % de patients
porteurs de tumeurs de bas grade et 28 % de patients pour lesquels le grade était inconnu
[ANON1997] ; D’autre part, les études présentées n’ont pas toujours organisé une revue centralisée
des diagnostics histopathologiques. À noter d’ailleurs la grande variation des taux de survie des
« patients témoins » d’une étude à l’autre, avec des niveaux de survie plus élevés dans les études
« négatives ». Une différence significative en survie globale pour les patients recevant une
chimiothérapie n’a été observée que dans 2 études avec des effectifs faibles et seulement pour des
tumeurs grade 3 ; la différence a également été proche de la significativité dans l’étude du NCI
(p = 0,07 avec censure d’un patient décédé d’une anémie aplastique). Une réduction significative des
rechutes locales a été retrouvée dans 4 études où un traitement locorégional conservateur a été
privilégié. Une réduction significative de l’incidence des rechutes métastatiques n’a été retrouvée
que dans 2 études. Cependant, dans toutes les études où cela a été rapporté, l’incidence des rechutes
métastatiques est apparue plus faible dans le bras traité. Par conséquent, une différence significative
sur la survie sans rechute a été observée en faveur des patients recevant une chimiothérapie dans 5
études, même si dans l’étude de l’EORTC cette différence est due à la réduction des récidives
locales ; de plus, une réduction notable des rechutes métastatiques et des thoracotomies nécessaires a
été observée dans l’étude de la Mayo clinic (cf. infra).
Une méta-analyse publiée en 1991 a concerné les études présentées dans le Tableau 28 et la Tableau
29 ainsi qu’une étude sur les sarcomes utérins (étude d’ailleurs négative) [JONES1991] : sur
l’ensemble des patients considérés, le bénéfice en survie globale a été de 9 % (or : 0,71 (0,53 à 0,94)
; p = 0,01) pour les patients traités par chimiothérapie. Cette étude a également montré un avantage
pour la survie sans rechute locale et pour la rechute sans métastases. Cette estimation a été
corroborée par une autre méta-analyse, portant sur les sarcomes des membres, qui a retrouvé un
bénéfice en survie sans rechute de 28 % (risque relatif de 1,72 ± 0,49 ; p < 0,00001) et un bénéfice
en survie globale de 15 % (risque relatif de 1,89 ± 0,42 ; p = 0,0005) pour les patients ayant reçu une
chimiothérapie adjuvante [ZALUPSKI1993]. En dehors des études qui ont rapporté un bénéfice
significatif de la chimiothérapie, les taux de survie sont toujours légèrement supérieurs dans les bras
traités. Ces résultats on été confirmés par une troisième méta-analyse publiée en 1995
[TIERNEY1995]. Ces méta-analyses restent grévées par les défauts inhérents à la méthode
(différences dans les patients pris en compte et les critères de jugements, exclusions
postrandomisations possibles, variations dans le suivi des patients, etc.).
La méta-analyse sur données individuelles de 1997 a porté sur 1 568 patients inclus dans 14 études
[ANON1997]. Il a été retrouvé une effet significatif de la chimiothérapie sur le risque de récidive
locale (risque relatif de 0,73 ; IC95 = [0,56-0,94]), sur le risque de rechute métastatique (risque
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relatif de 0,70 ; IC95 = [0,57-0,85]) et par conséquent sur la survie sans rechute (risque relatif de
0,75 ; IC95 = [0,54-0,87]) soit des gains absolus respectifs de 6 %, 10 % et 10 %. En revanche, la
différence entre les patients ayant reçu une chimiothérapie et le bras contrôle n’a pas été significative
en termes de survie globale (risque relatif de 0,89 ; IC95 = [0,76-1,03]). Aucune explication n’a pu
être apportée sur la discordance entre les résultats sur les intervalles sans évènements, notamment
pour la survie sans métastase, et la survie globale. Les analyses complémentaires par sous-groupes
n’ont pas permis de mettre en évidence de différence significative engendrée par la chimiothérapie
selon les facteurs pronostiques possibles. Cependant, la significativité a été atteinte pour les patients
porteurs de tumeurs des membres (p = 0,029). Depuis cette méta-analyse, deux autres études ont été
publiées. L’étude Intercentres de Frustaci et al., a sélectionné des patients porteurs de sarcomes des
membres à haut risque (grades 3 et 4 de Broder, taille de 5 cm au moins ou maladie en récidive
locale) [FRUSTACI2001]. Il était prévu d’inclure 95 patients par bras. L’étude a été interrompue
après une étude intérimaire portant sur 104 patients (53 dans le bras chimiothérapie, 51 dans le bras
contrôle), avec un recul médian de 24 mois. L’étude a été publiée avec un recul médian de 59 mois
et un minimum de 36 mois. La chimiothérapie utilisée a été une association épirubicine et ifosfamide
(épirubicine 60 mg/m² J1-2 et ifosfamide 1,8 g/m² J1-5). Une différence significative a été observée
sur cette analyse, avec une survie sans rechute à 4 ans de 50 % versus 37 % (p = 0,01) et une survie
globale de 69 % et 50 % (p = 0,04) pour les bras chimiothérapie et témoin respectivement. Ces
résultats confirment pour l’essentiel les résultats préliminaires qui avaient conduit à arrêter
prématurément l’étude. L’étude coopérative de Petrioli et al. a été initiée en 1985 et arrêtée en 1996
en raison d’un recrutement trop faible (88 malades évaluables présentés) [PETRIOLI2002]. La
chimiothérapie initiale était constituée par de l’épirubicine seule (75 mg/m², 4 cycles) (26 patients)
mais a été remplacée par la suite par une association épirubicine et ifosfamide (épirubicine 25 mg/m²
J1-3 et ifosfamide 1200 mg/m² J1-5). Au total, 26 patients ont reçu le premier schéma et 19 patients
ont reçu le second schéma. La définition du risque a été globalement mal précisée, sauf pour le grade
(tumeurs de grade 2 ou 3 selon le grading du NCI). À noter que 12 des patients inclus présentaient
des tumeurs rétropéritonéales et 12 des tumeurs « abdominales » ; il existait d’autre part un
déséquilibre de répartition entre les 2 bras, comme le suggère un pourcentage de patients plus élevé
avec des résections larges ou avec une radiothérapie postopératoire dans le bras traité. Avec un suivi
médian de 94 mois, la survie sans rechute à 5 ans a été de 69 % pour les 45 patients traités par
chimiothérapie versus 44 % pour les 43 patients du bras contrôle (p = 0,01), avec essentiellement
une amélioration de la survie sans métastase (83 % versus 74 %, p = 0,06). Les différences de survie
sont apparues plus importantes si l’on considérait le sous-groupe traité par l’association épirubicine
et ifosfamide.
3.4.2.5. Qualité de vie
3.4.2.5.1. Conservation de la fonction
Une chimiothérapie permet un traitement conservateur de la fonction, avec pour les sarcomes des
membres, un résultat en termes de risque de rechute locorégionale équivalent à celui d’une
amputation. Dans une étude, l’apport de la chimiothérapie est apparu surtout significatif pour les
localisations autres que les membres, celles pour lesquelles le risque de rechute locale reste le plus
important [BRAMWELL1994] [ANTMAN1990]. L’impact sur la qualité de vie d’un traitement
conservateur reste à déterminer de manière précise [CHANG1989] [WEDDINGTON1985]. Une
étude américaine sur 28 patients traités, soit par amputation, soit par exérèse conservatrice et
irradiation, n’a pas montré de différence notable selon le type de traitement (ajustement
psychosocial, activité, sexualité, etc.) [WEDDINGTON1985].
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3.4.2.5.2. Complications locorégionales du traitement
Une chimiothérapie adjuvante ne semble pas augmenter le risque de complications locorégionales du
traitement [ARBEIT1987]. Cependant, la gravité et la durée de ces complications apparaissent
majorées lorsque la délivrance des anthracyclines n’est pas différée par la radiothérapie
[RAVAUD1990]. Une étude de la fonction à long terme après traitement dans une étude prospective
pour déterminer l’impact de la chimiothérapie reste à faire.
3.4.2.5.3. Complications générales
Les complications générales retrouvées sont :
une incidence non négligeable de cardiomyopathies chez les patients ayant reçu une
chimiothérapie [ALVEGARD1989A] [ANTMAN1990] [CHANG1988]. Une réduction des
complications cardiovasculaires peut être obtenue par perfusion continue avec une dégradation
possible de l’efficacité [CASPER1991] ;
des azoo- ou oligospermies après traitement de type CYVADIC, avec récupération partielle à 5
ans pour 40 % des patients. La dose cumulative de cyclophosphamide semble le facteur
principal, avec récupération chez 70 % des patients ayant reçu moins de 7,5 g/m2 et chez 10 %
des patients ayant reçu une dose supérieure [MEISTRICH1992] ;
une seconde néoplasie, une anémie aplastique [GLENN1985].
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Tableau 28. Chimiothérapie adjuvante des sarcomes des tissus mous : SG et SSR
Références
Effectifs2
Localisation
Survie sans rechute3
Recul médian
(extrêmes)
Bras contrôle
Bras traité
Survie globale3
Bras contrôle
Bras traité
Analyse poolée [ANTMAN1990]
Membres
88 + 80
44 mois (11-77)
59 %
67 %
(p = 0,34)
62 %
68 %
(ns)
Bologne [GHERLINZONI1993]
Membres
44 + 32
106 mois (71-134)
31,8 %
56,3 %
(p = 0,015)
nd
nd
(ns)
Scandinave [ALVEGARD1989A]
Toutes localisations1
88 + 93
40 mois
55 %
60 %
ns
61 %
UCLA [EILBER1987]
Membres
62 + 57
36 mois (15-72)
48 %
EORTC [BRAMWELL1994]
Toutes localisations1
172 + 145
80
43 %
MDAH [BENJAMIN1987]
Membres
23 + 20
> 120 mois (96-120)
Institut Bergonié [RAVAUD1990]
Toutes
28 + 31
NCI [CHANG1988]
Membres
28 + 39
NCI [GLENN1985]
Non membres
Toutes localisations
+ viscérales
71 %
5
56 %
(p = 0,0068)
55 %
63 %
(ns)
35 %
60 %
(p = 0,05)
61 %
75 %
(ns)
52,4 mois (14-120)
27,6 %
62,2 %
(p = 0,002)
37 %
75 %
(p = 0,002)
85,2 mois
54 %
75 %
(p = 0,037)
60 %
14 + 17
35 mois (10-86)
49 %
31 + 30
64,3 mois
65 %4
77 %
5
82 %4
78 %
(ns)
5
75 %
5
58 %
5
ns
1
Mayo clinic [EDMONSON1984]
5
(ns)
82 %
5
(p = 0,075)
58 %
ns
77 %4
(ns)
5
(ns)
90 %4
(ns)
68 %
1
hors rétropéritonéaux ; 2bras contrôle + bras chimiothérapie ; 3survies actuarielles estimées à 5 ans ; 4survies sans métastase ; 5survies à 3 ans ; nd : non déterminé ; ns : non significatif ; SG : survie
globale ; SSR : survie sans rechute ; C : bras contrôle ; T : bras traité.
Tableau 29. Chimiothérapie adjuvante des sarcomes des tissus mous : rechutes locorégionale et métastatique
Rechutes locales
Références
Bologne [GHERLINZONI1993]
Bras contrôle
Bras traité
25 %
12,5 %
Rechutes métastatiques
Odds Ratio [IC95]
Bras contrôle
Bras traité
Odds Ratio
[IC95]
ns
0,43 [0,09-1,67]
54,5 %
31,2 %
(p = 0,045)
10 %
ns
np
nd
nd
nd
311 %
171 %
(p = 0,0041)
np
361 %
321 %
ns
np
MDAH2 [BENJAMIN1987]
38,8 %
10 %
(p = 0,057)
0,17 [0,02-1,07]
69,6 %
45 %
ns
np
Institut Bergonié [RAVAUD1990]
30,1 %1
10,3 %1
(p = 0,03)
np
57,8 %1
24,5 %1
(p = 0,0003)
np
NCI [GLENN1985]
14,2 %
2,6 %
(p < 0,05)
0,16 [0-1,77]
nd
nd
nd
Mayo clinic2 [EDMONSON1984]
19,3 %
26,7 %
ns
0,66 [0,17-2,55]
331 %
141 %
ns
Scandinave [ALVEGARD1989A]
1
10 %
EORTC [BRAMWELL1994]
1
1
0,38 [0,13-1,08]
np
estimations actuarielles à 5 ans ; 2calcul statistique selon la méthode des odds ratio avec test de Mantel-Haenszel, ou avec test exact de Fisher en cas d’effectifs faibles ; IC : intervalle de confiance à
95 % ; nd : non déterminé ; ns : non significatif ; np : non précisé ; C : bras contrôle ; T : bras traité.
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90
3.4.2.6. Conclusion
La majorité des études menées jusqu’à présent n’ont pas permis de mettre en évidence de bénéfice
indiscutable en faveur d’une chimiothérapie adjuvante dans les sarcomes des tissus mous de l’adulte en
matière de survie globale ou de survie sans métastase : 3 études sont positives, une autre est à la limite de la
significativité et les 4 études présentaient des effectifs limités. En 1997, ces études ont fait l’objet d’une
méta-analyse sur données individuelles qui a montré un effet positif de la chimiothérapie sur les
événements tumoraux (rechute locale et métastases), mais sans retentissement significatif sur la survie
globale ; une différence significative a toutefois été rapportée pour les patients atteints de sarcomes des
membres. La plupart de ces études ont utilisé des méthodes de traitement (notamment des schémas de
chimiothérapie) considérés aujourd’hui comme non optimales. Des études plus récentes, en particulier celle
de Frustaci et al. suggèrent toutefois un bénéfice probable (niveau de preuve C) de la chimiothérapie
adjuvante associant au moins une anthracycline à l’ifosfamide en termes de survie sans rechute et de survie
globale pour des malades sélectionnés porteurs de tumeurs à haut risque.
3.4.2.7. Recommandations techniques
Les données disponibles sont insuffisantes pour permettre de définir avec certitude le bénéfice/risque d’une
chimiohérapie adjuvante pour les patients porteurs d’un sarcome des tissus mous. L’indication d’une
chimiothérapie associant au moins une anthracycline à l’ifosfamide pour les patients porteurs d’une tumeur
à haut risque doit être discutée dans le cadre de comités multidisciplinaires dédiés.
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3.5. Recommandations
Standards, Options et Recommandations
Traitement des sarcomes des tissus mous opérables d’emblée
Standards
L’association d’une exérèse chirurgicale élargie et d’une radiothérapie complémentaire représente un
standard pour le traitement locorégional.
L’indication d’une radiothérapie exclusive est réservée aux patients refusant tout autre traitement (accord
d’experts).
Options
La radiothérapie peut être administrée en préopératoire ou en postopératoire (niveau de preuve B1).
La curiethérapie peut constituer une option thérapeutique efficace et conservatrice de la fonction chez des
patients présentant une récidive locale d’un sarcome des membres, y compris pour les tumeurs de bas grade
et pour celles survenant en territoire irradié (niveau de preuve C).
Dans les sarcomes superficiels de taille inférieure à 5 cm ou dans les sarcomes de bas grade, l’abstention de
radiothérapie peut se discuter à condition que la chirurgie ait été réalisée d’emblée de manière optimale
avec un résultat R0 (niveau de preuve B2).
Une chimiothérapie adjuvante systémique peut être proposée, de préférence dans le cadre d’essais
thérapeutiques (niveau de preuve C).
Standards, Options et Recommandations
Traitement des sarcomes des tissus mous non opérables d’emblée
Standard
L’indication d’une radiothérapie exclusive est réservée aux patients avec une tumeur inopérable ou refusant
tout autre traitement (accord d’experts).
Options
Lorsqu’une exérèse tumorale carcinologiquement satisfaisante et conservatrice de la fonction apparaît
problématique, un traitement néoadjuvant peut être discuté, selon les caractéristiques cliniques de la tumeur
et son siège, selon les facteurs de risque généraux et selon le contexte général (comorbidités). Les
alternatives sont (niveau de preuve C) :
une radiothérapie préopératoire ;
une chimiothérapie préopératoire ;
une procédure de membre isolé-perfusé, lorsqu’elle est réalisable.
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4. Prise en charge des sarcomes rétropéritonéaux (SRP)
4.1. Introduction
Les données de la littérature disponibles concernant les sarcomes rétropéritonéaux sont de faible qualité : il
n’y a pas de registre représentatif de population, y compris dans les pays scandinaves ; les deux études
randomisées publiées sont pour l’une de puissance insuffisante (35 patients) et porte pour l’autre sur des
modèles animaux. Les études de cas cliniques n’ont pas été prises en compte. Après analyse, une quinzaine
de séries de 20 à 30 cas n’a pas été retenue, car elles n’apportaient pas d’informations supplémentaires à
celles obtenues dans les séries plus larges. En dehors de 2 études de phase I, il n’y a pratiquement pas
d’études prospectives. Tout repose sur des séries de cas extrêmement sélectionnés (patients opérables,
patients traités par irradiation, sélectionnés pour le type histologique ou le grade de malignité, etc.). Seuls
des critères retrouvés avec constances peuvent être retenus comme facteurs valables.
4.2. Histoire naturelle et circonstances de découvertes
4.2.1. Incidence
Les sarcomes rétropéritonéaux, après exclusion des sarcomes viscéraux, représentent de 11 % à 15 % des
sarcomes des tissus mous, faisant estimer leur incidence à environ 200 cas par an (de 150 à 250) en France
[JAQUES1990] [STOECKLE2001] [STOJADINOVIC2002A].
4.2.2. Histoire naturelle
Dans le rétropéritoine, les sarcomes évoluent longtemps de façon silencieuse dans un tissu
mésenchymateux lâche pour devenir volumineux. Ils croissent par poussée centrifuge, refoulant plus
qu’envahissant les organes et structures adjacents. Cependant, le contact avec ces structures est étroit en
l’absence de réelle capsule délimitant la tumeur. Leur seule limite est le péritoine qui sépare la cavité
intrapéritonéale. L’envahissement intrapéritonéal peut apparaître quand il y a effraction (chirurgicale) ou
envahissement (tardif) du péritoine. Localement, l’extension suit les structures anatomiques délimitant les
structures rétropéritonéales (périoste, perinèvre, gaines vasculaires, etc.). Une extension vers le mésentère à
l’intérieur du péritoine viscéral, ou vers les défilés anatomiques pelviens, vers la cuisse par les orifices
crural et obturateur ou la fesse par l’échancrure sciatique est possible [BONVALOT1999A]. L’extension
lymphatique est exceptionnelle. En revanche, l’extension métastatique, longtemps sous-estimée dans les
sarcomes rétropéritonéaux, survient dans environ un tiers des cas [STOECKLE2001]. Elle intéresse, outre
le péritoine, essentiellement le poumon et le foie et elle dépend pour les sarcomes non liposarcomes des
mêmes facteurs que dans les autres localisations ; pour les liposarcomes ce risque est conféré par la
coexistence d’une dédifférenciation.
4.2.3. Symptomatologie, diagnostic
La symptomatologie est dominée par la douleur dans 50 à 75 % des cas. La perception d’une masse
abdominale ou d’une distension abdominale est trouvée dans la moitié des cas. Dans un quart à un tiers des
cas, il existe des signes en rapport avec une compression d’organes (troubles digestifs), de vaisseaux
(phlébite ou ischémie), de voies urinaires (urétérohydronéphrose, rétention d’urine) ou neurologique
(troubles sensitifs ou moteurs). Des signes généraux, tels une asthénie, un amaigrissement ou une fièvre
sont plus rarement rencontrés. Ces troubles sont présents depuis 2 à 6 mois au moment du diagnostic
[MCGRATH1984]
[WIST1985]
[SOLLA1986]
[COLLET1987]
[ALVARENGA1991]
[BEVILACQUA1991] [ZORNIG1992] [ROSSI1993] [SHILONI1993] [NAGEL1994] [KILKENNY1996]
[HERMAN1999] [MALERBA1999] [VANDALEN2001] [HASSAN2004].
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Même précédé d’une imagerie adéquate, le diagnostic n’est souvent porté qu’au moment d’une laparotomie
exploratrice. Du fait de la variété des symptômes et des différentes localisations dans le rétropéritoine des
sarcomes, la prise en charge initiale est habituellement faite par des chirurgiens d’organes (chirurgiens
viscéraux, vasculaires, urologues), pas toujours rompus à ce type de pathologie particulière. Il peut s’en
suivre dans certains cas un choix de voie d’abord non adéquat à la situation (lombotomie, cœliochirurgie,
abord rétropéritonéal) ou des gestes d’exérèses soit excessifs, au risque de complications accrues
(remplacement prothétique vasculaire, exérèse digestive, etc.), soit insuffisants, aboutissant à une exérèse
incomplète. Cela peut être préjudiciable, connaissant l’importance pronostique de l’exérèse complète, et le
risque de la contamination du péritoine dès la première intervention, à l’origine d’une possible sarcomatose
péritonéale [BONVALOT1999A]. En cas de chirurgie non réglée initiale, une réévaluation systématique du
lit opératoire doit être proposée.
4.3. Bilan préthérapeutique
La prise en charge initiale est essentielle pour le devenir du patient. Devant une masse abdominale ou
pelvienne, un bilan préalable à toute intervention est indispensable.
Ce bilan doit répondre à plusieurs questions :
où se situe la tumeur ? est-elle réellement rétropéritonéale ?
s’agit-il d’un sarcome ?
quel type histologique ? quel grade ?
quelle est l’extension tumorale ?
est-elle opérable ?
L’examen clé du bilan est la tomodensitométrie [VANDALEN2001]. Elle permet de caractériser la tumeur
(taille, siège, rapports anatomiques, densité tissulaire et hétérogénéité) et de compléter par un bilan
d’extension pulmonaire, hépatique et péritonéal. L’évaluation de l’opérabilité comprend la recherche d’un
envahissement vasculo-nerveux, d’un siège central (racine du mésentère), d’une extension vers les défilés
anatomiques, de la recherche d’une multifocalité [VOROS1998] ou d’une sarcomatose [PESTIEAU2000].
S’agissant d’une tumeur graisseuse, des aspects tomodensitométriques ou échographiques peuvent soit
orienter vers une tumeur bénigne [KRANSDORF2002] [OHGURI2003], voire tenter de différencier des
types de liposarcomes [ISHIDA2000].
Dans le pelvis, l’IRM est préférable car elle analyse au mieux les rapports notamment avec les défilés
anatomiques. Une angio-IRM permet d’étudier la vascularisation tumorale. L’étude de l’aspect intratumoral par IRM permet de quantifier la nécrose, signe de gravité pronostique.
Aucune imagerie ne peut apporter le diagnostic histologique, qui nécessite un prélèvement biopsique ou
cytologique. La biopsie par laparotomie ou par cœliochirurgie, outre sa lourdeur, expose au risque
d’essaimage intrapéritonéal du sarcome. On lui préfère actuellement une biopsie au trocart 18 Gauges sous
contrôle radiologique par voie rétropéritonéale [VANDALEN2001] [BOLIN1988] [BONVALOT1999]. Ce
sont des examens actuellement fiables dans des mains expérimentées [LOPEZRIOS2002]. Sur 112 masses
rétropéritonéales ou pelviennes, Gupta et al. ont pu établir le diagnostic histologique dans 87 cas (78 %)
contre 25 (22 %) cytologies négatives ou non contributives [GUPTA2003].
Le rôle premier de la biopsie d’une masse rétropéritonéale n’est pas tant d’obtenir le diagnostic précis du
type de sarcome, mais de s’assurer qu’il s’agit bien d’un sarcome et pas d’un tumeur autre, soit bénigne,
soir maligne, pour laquelle une opération sera évitée, car le traitement est médical (cas des lymhomes et
séminomes par exemple).
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4.4. Histopathologie
4.4.1. Types histologiques
La répartition des types histologiques a été étudiée dans quatre séries larges récentes comportant
exclusivement des sarcomes rétropéritonéaux primitifs et regroupant 664 patients [LEWIS1998]
[STOECKLE2001] [HASSAN2004] [VANDALEN2004]. Cette répartition s’établit ainsi : liposarcomes
39 %, leiomyosarcomes 24 %, histicytofibromes malins (HFM) 10 %, fibrosarcomes 5 %, tumeurs
malignes des gaines des nerfs périphériques (MPNST) 5 %, autres 17 %.
Le diagnostic de liposarcome est devenu plus fréquent grâce aux techniques moléculaires. La mise en
évidence d’une amplification de mdm2 et de CDK4 a permis de reconnaître la plupart des HFM et une
partie des leiomyosarcomes comme la composante dédifférenciée de liposarcomes [HENRICKS1997]
[COINDRE2003A]. Dans le rétropéritoine, les liposarcomes sont habituellement des formes bien
différenciées, sclérosants et des liposarcomes dédifférenciés. Cette composante dédifférenciée a le plus
souvent l’aspect d’un histiocytofibrome malin ou d’un fibrosarcome, mais peut comporter une composante
hétérotypique avec différenciation musculaire ou osseuse par exemple. L’importance des analyses
moléculaires complémentaires amène à conseiller de congeler systématiquement un fragment tumoral.
Les léiomyosarcomes représentent le deuxième sarcome en fréquence au niveau du rétropéritoine, tandis
que les autres types de sarcomes (tumeur maligne des gaines des nerfs périphériques, synovialosarcome,
sarcome indifférencié de type fibrosarcome et histiocytofibrome malin) sont beaucoup plus rares
[ANTONESCU2000] [SINGER2003].
4.4.2. Grades histopathologiques
Le grade histopronostique s’applique aux sarcomes rétropéritonéaux (Tableau 30, Tableau 31et Tableau
32). Toutefois, il n’est que faiblement informatif lorsqu’il concerne la composante dédifférenciée d’un
liposarcome bien différencié et sclérosant ; le risque métastatique conféré par la dédifférenciation reste
alors faible, de l’ordre de 15 % à 35 %, quel que soit le grade retrouvé [STOECKLE2001].
4.5. Facteurs pronostiques
Les études de facteurs pronostiques menées chez l’homme ont toutes porté sur des séries rétrospectives de
patients sélectionnés et pour lesquels les indications thérapeutiques de traitement n’ont pas été définies de
façon prospective. Les résultats doivent donc être considérés avec précaution et seuls des facteurs retrouvés
constamment pourront être retenus comme importants.
4.5.1. Facteurs de le résécabilité
Dans une étude multivariée du groupe sarcome français (GSF) portant sur 592 sarcomes (toutes
localisations), Sastre-Garau et al. ont mis en évidence trois facteurs pronostiques indépendants prédictifs
d’une résection chirurgicale incomplète : 1) le stade T3 (envahissement vasculo-nerveux ou osseux) de
l’ancienne classification AJCC, 2) la présence de nécrose, 3) le siège profond au niveau du tronc ou du
rétropéritoine [SASTREGARAU1997]. Les sarcomes rétropéritonéaux cumulent les mauvaises conditions
de résécabilité : près d’un tiers sont de stade T3, plus de la moitié sont de haut grade (avec nécrose pour la
plupart) et tous sont tronculaires profonds par définition [STOECKLE2001].
Au sein des sarcomes rétropéritonéaux, le critère qui émerge des études pronostiques univariées de
résécabilité est la nature anatomopathologique de la tumeur, retrouvée dans quatre études sur neuf (Tableau
35). Les liposarcomes apparaissent plus facilement extirpables que l’ensemble des autres formes
histopathologiques [CODY1981] [ZORNIG1992] ou que les leiomyosarcomes [ROSSI1993].
Dans une étude de la FNCLCC où les liposarcomes prédominent, les sarcomes des gaines des nerfs
périphériques, les synovialosarcomes et les rhabdomyosarcomes ont été significativement plus
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difficilement extirpables que les autres. L’histologie a été retrouvée comme facteur pronostique
indépendant de résécabilité à côté de l’envahissement vasculonerveux [STOECKLE2001].
Une autre étude multivariée a rapporté que le nombre d’organes adjacents envahis était un facteur prédictif
de résécabilité [ALVARENGA1991] (Tableau 36). Ce critère a fait l’objet de nombreuses discussions
concernant l’étendue de l’exérèse dans la chirurgie des sarcomes rétropéritonéaux. Toutes les séries citent
leur taux de néphrectomies et d’exérèses d’organes adjacents, la résection multi-organes étant devenue un
dogme dans la chirurgie des sarcomes rétropéritonéaux. Les tenants de l’exérèse en bloc systématique d’un
quadrant abdominal, même sans envahissement apparent, justifient leur attitude par l’absence de marge de
sécurité en cas de préservation de ces organes [BONVALOT1999] ou par la gravité pronostique de
l’envahissement des organes adjacents qu’il convient de prévenir [SINGER2003]. Dans un travail qui
analyse l’impact pronostique de la néphrectomie, Russo et al. ont montré que l’envahissement du rein ou de
sa capsule n’était retrouvé que dans 27 % des reins enlevés et que ce critère n’avait pas de caractère
pronostique [RUSSO1997]. Les auteurs ont conclu que l’ablation du rein ne devait pas être réalisée
systématiquement, mais seulement si elle contribuait à obtenir une résection complète.
Compte tenu des contraintes anatomiques au niveau du rétropéritoine, il est possible que la classification en
termes de résection R de l’UICC, définie par le Groupe sarcome français (GSF) pour les sarcomes des
membres et de la paroi du tronc, ne puisse pas s’appliquer aux sarcomes rétropéritonéaux [STOCKLE1997]
(R0 : in sano ; R1 : résidu microscopique possible ; R2 : résidu macroscopique). Aucun travail n’a jusqu’ici
démontré la supériorité en termes de pronostic de la résection R0 sur la résection R1. À noter d’ailleurs que
l’appréciation de la résection R0, aboutit à un vaste éventail de chiffres allant de 4 % à 74 %, alors que les
taux de résections complètes sont plus resserrés entre 38 % et 88 % (Tableau 37). Dans une étude où les
critères chirurgicaux ont été fixés selon les recommandations du GSF, le taux de résections R0 a été établi
à 38 % [GILBEAU2002]. La reproductibilité de ce critère d’exérèse est mauvaise dans les sarcomes
rétropéritonéaux. L’important, ici reste l’obtention d’une résection macroscopiquement complète
[HASSAN2004].
En cas de récidive, l’extension et l’infiltration tumorales sont souvent plus importantes et les formes
tumorales davantage dédifférenciées réduisant les possibilités d’exérèses. La comparaison des taux de
résections à la rechute avec ceux lors de l’intervention initiale est illustrée dans le Tableau 38. Une seule
étude a observé un taux de résection à la rechute identique à celui lors de l’intervention initiale
[VANDALEN2001A]. À noter qu’il s’agit d’une étude multicentrique avec une prise en charge initiale par
102 chirurgiens dans 59 hôpitaux. Des transferts de patients en direction des centres spécialisés ont peutêtre eu lieu au moment de la rechute.
4.5.2. Facteurs pronostiques de la rechute locale
Quatre études multivariées ont évalué les facteurs pronostiques de la rechute locale (Tableau 39). Le grade
a été retrouvé comme un facteur pronostique indépendant dans 2 études [LEWIS1998] [STOECKLE2001].
Le type ou sous-type histologique a également été retrouvé comme un facteur pronostique indépendant
dans 2 études [LEWIS1998] [SINGER2003]. Dans la première, le liposarcome a augmenté le risque de
rechute locale d’un facteur de 2,6 par rapport aux autres formes histologiques [LEWIS1998]. Dans la
seconde étude, c’est la forme dédifférenciée du liposarcome qui a augmenté le risque de rechute locale de
3,6 fois par rapport à la forme différenciée [SINGER2003]. La résection d’organes adjacents et la
réalisation d’une radiothérapie ont été retrouvés comme facteurs pronostiques dans une étude
[STOECKLE2001].
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4.5.3. Facteurs pronostiques de rechute métastatiques
Quatre études multivariées ont évalué les facteurs pronostiques de la rechute métastatique (Tableau 40). Le
grade de malignité a été retrouvé comme facteur pronostique indépendant dans les 3 études incluant toutes
les formes histologiques [HESLIN1997] [LEWIS1998] [STOECKLE2001]. Dans la quatrième étude, qui
n’a concerné que des sous-types de liposarcomes, la valeur pronostique du grade sur la rechute
métastatique s’est effacée devant la différenciation [SINGER2003]. Le type histologique a été retrouvé
comme prédicteur de métastases dans 3 études [LEWIS1998] [STOECKLE2001] [SINGER2003]. Deux
d’entre elles ont rapporté un plus faible risque de métastases pour les liposarcomes par rapport aux autres
types histologiques [LEWIS1998] [STOECKLE2001]. La troisième étude n’a porté que sur les
liposarcomes et a montré que la forme différenciée exposait à un risque métastatique 15 fois moindre que la
forme dédifférenciée [SINGER2003]. La résection complète et la résection d’organes adjacents ont été
trouvées comme facteurs pronostiques dans une étude [STOECKLE2001].
4.5.4. Facteurs pronostiques de la survie globale
Quatorze études multivariées ont évalué les facteurs pronostiques de la survie globale (Tableau 41). Les
facteurs pronostiques indépendants prépondérants retrouvés ont été le grade de malignité (10 études) et la
réalisation d’une résection complète (9 études). La présentation métastatique initiale a été retrouvée comme
facteur pronostique dans 3 études et la forme histologique dans 2 études avec un risque accru de métastase
pour les leiomyosarcomes ou la forme dédifférenciée du liposarcome [HASSAN2004] [SINGER2003].
L’envahissement vasculonerveux ou osseux a été mis en évidence comme facteur pronostique général dans
2 études.
4.6. Stades de classifications
La classification du type de résection R s’applique mal aux sarcomes rétropéritonéaux. Il en est de même
concernant la classification TNM/UICC en stades. D’autres critères de stratification pronostique sont donc
nécessaires. Van Dalen et al. ont proposé une classification postchirurgicale basée sur les trois éléments
suivants [VANDALEN2004] : le grade de malignité (bas versus haut), la résection (complète versus
incomplète), les métastases (absence versus présence). À partir de là, quatre groupes pronostiques
harmonieusement répartis ont été établis. Ce système peut s’avérer utile. Son inconvénient est l’utilisation
du système de grading de Hajdu qui est peu employé [HAJDU1979].
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Tableau 30. Système à 2 grades : répartition des grades histologiques (sarcomes primitifs seulement)
Références
Effectif total
Bas grade
Haut grade
Grade inconnu
Radium Hosp [WIST1985]
36
17
18
1
Florida [KILKENNY1996]
63
29
34
0
MSKCC [LEWIS1998]
278
110
138
0
Finlande [MAKELA2000]
32
15
17
0
109
171 (49 %)
237 (58 %)
1
np : non précisé
Tableau 31. Système à 3 grades : répartition des grades histologiques (sarcomes primitifs seulement)
Références
Effectif total
Grade 1
Grade 2
Grade 3
Grade inconnu
NCI/US [GLENN1985]
37
3
8
26
0
GSF [STOECKLE2001]
165
27
67
71
0
RPCC [FERRARIO2003]
79
28
16
35
0
Pays Bas [VANDALEN2004]
124
55
44
22
3
405
113 (28 %)
135 (34 %)
154 (38 %)
3
np : non précisé
Tableau 32. Système à 4 grades : répartition des grades histologiques (sarcomes primitifs seulement)
Références
Effectif total
Grade 1
Grade 2
Grade 3
Grade 4
Mayo clinic [HASSAN2004]
97
20 (21 %)
10 (10 %)
20 ‘21 %)
47 (48 %)
Tableau 33. Taux de résection : sarcomes primitifs exclusivement
Références (période)
Effectifs
Patients opérés (OP)
Résection complète
(RC)
RC/OP
[WIST1985] (1978-1982)
36
35
11
31 %
[SALVADORI1986] (1970-1983)
43
43
18
42 %
[NAGEL1994] (1973-1993)
56
56
39
74 %
[KILKENNY1996] (1970-1994)
63
63
49
78 %
[LEWIS1998] (1982-1997)
278
231
185
80 %
[MALERBA1999] (1984-1995)
42
25
25
60 %
[MAKELA2000] (1977-1996)
32
32
14
44 %
[STOECKLE2001] (1980-1994)
145
145
94
65 %
[MACKENZIE2003] (1990-2000)
33
33
32
97 %
[FERRARIO2003] (1977-2001)
79
79
78
99 %
[HASSAN2004] (1983-1995)
97
97
76
78 %
[VANDALEN2004] (1989-1994)
124
124
77
32 %
1045
977
698
71 %
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Tableau 34. Progrès thérapeutiques par établissement
Institut
Références
Périodes
Effectifs
PMH
[CATTON1994]
1975-1984
1985-1988
1975-1988
np
np
104
Mayo clinic
[HASSAN2004]
[DALTON1989]
[PETERSEN2002]
[HASSAN2004]
1960-1982
1963-1982
1981-1995
1983-1995
95
116
87
97
MSKCC
[PACK1954]
[FORTNER1981]
[CODY1981]
[BEVILACQUA1991]
[LEWIS1998]
[WIST1985]
[HAAKENAASEN1999]
1926-1951
1951-1971
1971-1977
1982-1988
1982-1997
1978-1982
1980-1997
120
78
80
80
278
36
149
RPCI/KHMFH [KARAKOUSIS1985]
[KARAKOUSIS1995]
[FERRARIO2003]
1957-1980
1977-1995
1977-2001
68
90
130
IB
1975-1985
1990-2000
26
45
NRH
[COLLET1987]
[GILBEAU2002]
Types de
sarcome
Prim., Rec.
Prim., Rec.
Prim. (74),
Rec.
Prim.
Prim., Rec.
Prim. (43),
Rec.
Prim
Prim.
np
Prim.
Prim.
Prim.
Prim.
Prim. (136),
Rec.
np
Prim. (57),
Rec.
Prim. (79),
Rec.
Prim., Rec.
Prim.
RC
Survie à 5 ans
39 %
69 %
43 %
np
np
36 %
49 %
54 %
83 %
78 %
34 %
40 %
48 %
45 %
np
41 %
71 %
78 %
80 %
31 %
61 %
2%
np
np
53 %
55 %
22 %
55 % (localisés)
40 %
34 %
100 % Prim. 63 %
99 % Prim. 65 %
58 %
96 %
48 %
60 %
Prim. : sarcome primitif ; Rec. : récidive ; np : non précisé ; MSKCC : Memorial Sloan Kettering Cancer Center, NY ; PMH :
Princess Margaret Hospital, Toronto, Canada ; RPCI : Rosswell Park Cancer Institute, Buffalo, NY ; KHMFH : Kaleida HealthMillard Fillmore Hospital, Buffalo, NY ; NRH : Norwegian Radium Hospital, Oslo ; IB : Institut Bergonié, Bordeaux; RC :
résection complète.
Tableau 35. Facteurs pronostiques prédictifs de la résécabilité (analyse univariée)
Facteurs
Sexe
Age
Taille
-
Type
organe
adjacent
-
-
-
-
s
ns
-
s
ns
-
-
-
-
s
-
-
-
s (LS)
-
-
-
-
-
-
-
25
s (LS)
-
-
-
-
-
-
-
[NAGEL1994]
53
-
s
-
-
-
-
-
-
[LEWIS1998]
278
ns
-
-
ns
-
-
-
ns
[MALERBA1999]
42
ns
-
ns
ns
-
ns
ns
ns
[STOECKLE2001]
165
s (N, S, R)
s
s
s
-
ns
s
ns
4
2
2
1
1
1
1
0
Références
Effectifs
Histologie
T3
Siège
Grade
[CODY1981]
80
s (LS)
-
-
[BEVILACQUA1991] 80
ns
-
[ALVARENGA1991]
120
ns
[ZORNIG1992]
51
[ROSSI1993]
Total facteurs
significatifs
ns : non significatif ; s : significatif ; T3 : envahissement vasculo-nerveux ou osseux ; LMS : leiomyosarcome ; LS : liposarcome ;
N, S, R : tumeurs des gaines nerveuses (N) + synovialosarcome (S) + rhabdomyosarcome (R)
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99
Tableau 36. Facteurs pronostiques indépendants de résécabilité (analyse multivariée)
Références
Effectifs
Facteurs indépendants
[ALVARENGA1991]
120 Prim., Rec
Nombre d’organes envahis
Atteinte rein/uretère (p = 0,07)
[STOECKLE2001]
165 Prim.
Envahissement vasculonerveux ou osseux
Histologie (N, S, R versus autres)
Prim. : sarcomes primitifs ; Rec. : récidives ; N, S, R : tumeurs des gaines nerveuses (N) + synovialosarcome (S) +
rhabdomyosarcome (R).
Tableau 37. Taux de résections complètes et R0
Références (période)
Patients opérés
Résection complète
Résection in sano (R0)
[MCGRATH1984] (1964-1982)
47
38 %
38 %
[ZORNIG1992] (1970-1988)
51
59 %
4%
[CATTON1994] (1975-1988)
104
43 %
6%
[NAGEL1994] (1973-1993)
53
74 %
74 %
[VANDOORN1994] (1973-1990)
34
88 %
24 %
[LEWIS1998] (1982-1997)
231
80 %
59 %
[MALERBA1999] (1984-1995)
42
60 %
19 %
[HAAKENAASEN1999] (1980-1997)
115
79 %
53 %
[MAKELA2000] (1977-1996)
32
44 %
44 %
[YOUSSEF2002] (1980-1998)
60
75 %
45 %
Tableau 38. Taux de résections respectifs à la chirurgie initiale et à la rechute
Références (période)
Chirurgie 1
RL1
RL2
RL3
[CATTON1994] (1975-1988)
43 %
7%
-
-
[LEWIS1998] (1982-1997)
80 %
57 %
33 %
14 %
[VANDALEN2001] (1989-1994)
54 %
54 %
-
-
[MACKENZIE2003] (1990-2000)
97 %
50 %
-
-
[HASSAN2004] (1983-1995)
78 %
62 %
-
-
RL : rechute locale
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Tableau 39. Facteurs pronostiques indépendants prédictifs de rechute locale (analyse multivariée)
Facteurs
Références
Effectifs
Grade
Histologie
ROA
Radiothérapie
[LEWIS1998]
278
s
s (LS)
-
-
[STOECKLE2001]
165
s
ns
-
s
[SINGER2003]
177 LS
ns
s (LS)
s
-
[HASSAN2004]
97
-
ns
-
-
2
2
1
1
Total facteurs
significatifs
s : significatif ; ns : non significatif ; LMS : leiomyosarcome ; LS : liposarcome ; LSD : liposarcome différencié ; ROA : résection
des organes adjacents.
Tableau 40. Facteurs pronostiques indépendants prédictifs de rechute métastatique (analyse multivariée)
Facteurs
Références
Effectifs
Grade
Histologie
RC
ROA
Âge
[HESLIN1997]
45
s
ns
-
-
-
[LEWIS1998]
278
s
s (LS)
s
-
-
[STOECKLE2001] 165
s
s (LS)
ns
-
[SINGER2003]
ns (LSD)
s (LSD)
ns
s
ns
3
3
1
1
0
Total facteurs
significatifs
177 LS
s : significatif ; ns : non significatif ; LMS : leiomyosarcome ; LS : liposarcome ; LSD : liposarcome différencié ; RC : résection
complète ; ROA : résection des organes adjacents.
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Tableau 41. Facteurs pronostiques indépendants prédictifs la survie
Facteurs
Références
Eff.
Gr
RC
M1
Histo
T3
N1
Siège
ROA
Sexe
Âge
Pld
Ch
CD
Taille
RT
[DALTON1989]
116
s
-
s
-
s
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
[BEVILACQUA1991]
80
s
ns
-
ns
-
-
s
-
ns
ns
-
ns
-
ns
ns
[ZORNIG1992]
51
s
ns
s
ns
ns
s
-
-
-
ns
-
-
-
-
-
[SINGER1995]
83
s
s
-
ns
-
-
-
-
-
-
-
s
-
ns
ns
[KILKENNY1996]
63
s
s
ns
-
ns
-
nd
ns
ns
-
-
-
-
-
-
[HESLIN1997]
45
ns
s
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
[LEWIS1998]
278
s
s
-
ns
-
-
ns
-
-
-
-
-
-
-
-
[HAAKENAASEN1999] 149
s
s
ns
-
-
-
-
-
s
s
-
-
-
-
-
[MAKELA2000]
32
ns
s
-
ns
-
-
nd
-
ns
ns
-
-
-
-
-
[HERMAN1999]
70
s
-
-
-
-
-
-
-
-
-
s
-
-
-
-
[KIM2001]
79
s
s
ns
-
-
-
-
-
ns
ns
-
-
s
ns
-
[STOECKLE2001]
165
s
s
s
ns
s
-
ns
-
ns
ns
-
ns
-
ns
ns
[SINGER2003]
177 (LS)
ns
s
-
s (LSD) -
-
-
s
-
-
-
-
-
-
-
[HASSAN2004]
95
-
-
-
s
(LMS)
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
10
9
3
2
2
1
1
1
1
1
1
1
1
0
0
Total facteurs
significatifs
s : significatif ; ns : non significatif ; LMS : leiomyosarcome ; LS : liposarcome ; LSD : liposarcome différencié ; RC : résection complète ; ROA : résection organe adjacent ; CD : cycline D ; Ch :
chimiothérapie ; RT : radiothérapie ; Histo : histologie ; Eff. : effectifs ; Gr : grade ; Pld : ploïdie.
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4.7. Traitement des sarcomes rétropéritonéaux
4.7.1. Place de la chirurgie
La chirurgie est actuellement le seul traitement efficace reconnu dans les sarcomes rétropéritonéaux.
4.7.1.1. Morbidité chirurgicale
Ce sont des opérations complexes. La mortalité opératoire moyenne est de 3% avec des extrêmes variant de
0 à 5 % [SALVADORI1986] [ALVARENGA1991] [SHILONI1993] [NAGEL1994] [KILKENNY1996]
[BOLIN1988] [VANDOORN1994] [LEWIS1998] [MALERBA1999] [HERMAN1999] [MAKELA2000]
[MACKENZIE2003] [FERRARIO2003] [HASSAN2004]. Les complications postopératoires sévères sont
plus rarement rapportées et s’échelonnent de 5 % à 38 % [MCGRATH1984] [SALVADORI1986]
[ALVARENGA1991] [KILKENNY1996] [MALERBA1999] [MAKELA2000] [YOUSSEF2002]
[HASSAN2004], voire 48 % [KARAKOUSIS1995A].
4.7.1.2. Taux de résection
Tous les travaux ont montré que le seul espoir de guérison des sarcomes rétropéritonéaux reposait sur leur
résection complète. En l’absence de résection complète, l’évolution est plus ou moins rapidement
défavorable, mais toujours palliative. Amener les patients à l’intervention et obtenir la résection complète
est l’objectif majeur de la prise en charge des sarcomes rétropéritonéaux.
Le taux de résection complète est de 71 % en moyenne chez les patients opérés porteurs d’un sarcome
rétropéritonéal primitif, avec des extrêmes variant de 31 % à 99 % (Tableau 33). Dans les deux séries
pluricentriques, il a été de 65 % et 62 % respectivement [STOECKLE2001] [VANDALEN2004]. Ce taux
est supérieur à ceux rapportés dans le passé : 53 % de résections complètes dans un pool de 560 patients
traités dans les années 1960-1970 [STORM1991] et 63 % de résections complètes dans un pool de 948
patients traités dans les années 1970-1980 [STOECKLE2001]. Toutefois, ces deux séries de patients
regroupaient des sarcomes primitifs et des récidives. L’amélioration avec le temps des taux de résection est
incontestable lorsqu’on compare des séries successives d’une même institution avec un quasi doublement
des taux de résection observés (Tableau 34).
4.7.2. Place de la radiothérapie externe
4.7.2.1. Radiothérapie adjuvante
Le rôle de la radiothérapie associée à la chirurgie qui permettrait de diminuer le risque de rechute locale
n’est pas clair. En effet, les connaissances reposent essentiellement sur des études rétrospectives portant sur
des patients ayant eu pour la plupart une chirurgie incomplète. Certaines ont montré un effet de la
radiothérapie [CATTON1994] [VANDOORN1994] [HESLIN1997] et inversement d’autres n’ont montré
aucun
impact
[BEVILACQUA1991]
[SINGER1995]
[MCGRATH1984]
[GLENN1985A]
[GILBEAU2002]. Ainsi dans une série du Princess Margaret hospital portant sur 104 patients, le délai de
survenue de la rechute locale a été très significativement retardé en cas de radiothérapie postopératoire
après exérèse complète (30 mois si chirurgie complète exclusive versus 103 mois si radiothérapie
postopératoire en plus) [CATTON1994]. Dans un étude menée à Bordeaux, 51 % des 51 patients ayant eu
une irradiation postopératoire ont récidivé localement [GILBEAU2002]. Les auteurs ont insisté sur la
qualité de l’exérèse et la possible morbidité de cette radiothérapie. En 2001, le groupe Sarcome de la
FNCLCC a étudié les facteurs pronostiques des sarcomes rétropéritonéaux [STOECKLE2001]. Cette étude
a porté sur 145 patients non métastatiques traités entre 1980 et 1994. Le traitement a comporté une
chirurgie chez 96 % d’entre eux (65 % ayant eu une chirurgie complète) et une radiothérapie externe chez
56 %. La survie globale à 5 ans a été de 49 %, et la survie sans rechute locale a été de 43 % parmi les
patients ayant eu une exérèse complète. Le contrôle local a été amélioré de façon très significative par la
radiothérapie. L’analyse multivariée a montré que le risque de rechute locale était réduit d’un facteur 3 par
la radiothérapie à la dose médiane de 48 Gy, lorsqu’elle etait associée à une chirurgie complète. L’autre
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103
facteur pronostique influant sur le contrôle local a été le haut grade anatomopathologique. Les auteurs ont
conclu que l’hypothèse selon laquelle la radiothérapie postopératoire améliorait le contrôle local devrait
être validée par une étude multicentrique randomisée. Cependant la morbidité de la radiothérapie, en
particulier la toxicité digestive, peuvent être importantes. Ceci a amené l’équipe du NCI à proposer une
étude randomisée portant sur 35 patients et comparant une radiothérapie postopératoire (50-55 Gy) à cette
même radiothérapie à doses moindres (35-40 Gy) associée à une radiothérapie peropératoire (20 Gy). Le
temps jusqu’à progression locale a été de 127 mois dans le bras comprenant une radiothérapie peropératoire
alors qu’il a été de 38 mois dans le bras radiothérapie externe seule (p < 0,05). Les toxicités ont été
différentes, 50 % des patients ont eu une toxicité digestive importante dans le bras radiothérapie alors que
dans l’autre bras la toxicité rencontrée était surtout une neuropathie périphérique [SINDELAR1993]. Il
paraît donc important de valider l’hypothèse d’une amélioration du contrôle local des sarcomes
rétropéritonéaux dont l’exérèse est optimale avec une radiothérapie conformationelle, mais en évaluant
précisément la toxicité dans une étude randomisée.
4.7.2.2. Radiothérapie néoadjuvante
La radiothérapie peut être réalisée en préopératoire. En Amérique du nord, cette stratégie est actuellement
préférée à la séquence postopératoire [GIESCHEN2001] [JONES2002]. En effet, le volume tumoral à
irradier est facile à délimiter et la masse tumorale rétropéritonéale refoule ainsi les organes critiques et en
particulier les anses grêles : la toxicité digestive serait donc moindre qu’avec la radiothérapie
postopératoire (si celle-ci est réalisée sans épiplooplastie ou prothèse permettant de refouler les anses
digestives). Dans l’une des séries publiées, 78 % des patients ont pu être opérés, avec un contrôle local à 5
ans de 61 % chez 13 patients ayant eu une radiothérapie préopératoire à la dose de 45 Gy. Le contrôle local
a semblé meilleur en cas d’adjonction d’une surimpression peropératoire aux électrons (83 % chez les 16
patients traités) [GIESCHEN2001].
4.7.2.3. Recommandations techniques
La radiothérapie externe doit être réalisée aux photons de haute énergie (≥ 10 MV) selon un fractionnement
conventionnel. La dose à délivrer est de 45 Gy à 50 Gy en fractions de 1,8 Gy à 2 Gy, 5 fractions par
semaine. En raison de la morbidité potentielle de la radiothérapie dans cette région, le traitement doit être
fait de façon conformationelle et une dosimétrie prévisionnelle et informatisée est impérative. Le chirurgien
pourra contribuer à la préparation de cette irradiation en clippant la zone de résection limite, si la situation
du sarcome ne permet pas une exérèse de type R0 par des moyens permettant de refouler les anses grêles
(prothèse, épiplooplastie, etc.). Un scanner radiothérapie avec injection de produit de contraste est
nécessaire, ainsi que l’opacification du tube digestif. En cas d’irradiation à risque, on pourra être amené à
proposer un transit du grêle, ce scanner permettra de définir les volumes cibles : le CTV et le PTV, mais
également les organes critiques : foie, rein(s), moelle.
4.7.2.4. Conclusion
L’impact d’une radiothérapie complémentaire à l’exérèse chirurgicale doit être évalué par un essai
prospectif, qu’il s’agisse d’un traitement pré- ou postopératoire. Le risque de rechute locale dans cette
pathologie doit être mis en balance avec la toxicité surajoutée possible. Ainsi cette indication doit être
discutée au mieux au cours d’une réunion multidisciplinaire. L’exérèse chirurgicale reste l’étape essentielle
dans le traitement de ces tumeurs. La radiothérapie exclusive n’a pas de place dans le traitement de ces
sarcomes vu leur volume au diagnostic.
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4.7.3. Place de la chimiothérapie
L’apport de la chimiothérapie en traitement adjuvant ou néoadjuvant n’a pas été évalué. En routine, elle
reste indiquée dans les situations métastatiques ou à titre palliatif pour les tumeurs inopérables. Les
protocoles proposés sont les mêmes que pour les sarcomes d’autres localisations. Par ailleurs, à l’instar de
ce qui a été fait dans les carcinoses péritonéales, une chimiothérapie intrapéritonéale peropératoire sans
hyperthermie (CIP) ou avec (CHIP) a d’abord été proposée dans les sarcomatoses péritonéales, puis comme
traitement adjuvant des sarcomes rétropéritonéaux [SUGARBAKER1996] avec quelques résultats de
faisabilité [BERTHET1998] [EROGLU1999]. Une étude randomisée comparant exérèse complète avec ou
sans chimiothérapie intrapéritonéale (CIP) n’a pas montré de bénéfice de survie pour l’adjonction de la CIP
[BONVALOT2005].
4.8. Conclusion
Avec des survies à 5 ans de l’ordre de 50 %, le pronostic des sarcomes rétropéritonéaux reste médiocre. Il
dépend de l’histologie et du grade tumoral, de l’extension tumorale et, surtout, de la qualité de l’exérèse
chirurgicale initiale (niveau de preuve B1).
Devant la rareté de ce type de sarcomes, le caractère crucial de la chirurgie et la nécessaire évaluation des
traitements complémentaires, la prise en charge des sarcomes rétropéritonéaux devrait être centralisée dans
des centres expérimentés (accord d’experts). Les traitements complémentaires à la chirurgie restent
discutés. L’évaluation de la place de la radiothérapie pré- ou postopératoire est un enjeu important pour
progresser dans la prise en charge des sarcomes rétropéritonéaux.
4.9. Recommandations
Standards, Options et Recommandations
Prise en charge des sarcomes rétropéritonéaux
Standards
La chirurgie initiale est cruciale. Elle doit être idéalement planifiée après un diagnostic préopératoire par un
prélèvement percutané (accord d’expert), un bilan comportant une TDM, et pour les localisations
pelviennes une IRM (niveau de preuve B2).
Seule l’exérèse complète est utile, ce qui nécessite habituellement une exérèse viscérale ou polyviscérale
associée, mais l’étendue de l’exérèse reste débattue. Cette chirurgie doit donc être discutée en concertation
pluridisciplinaire préalablement.
En l’absence de preuve de l’efficacité d’une radiothérapie postopératoire, celle-ci ne doit pas être
systématique.
Options
En cas de chirurgie non planifiée initiale, la possibilité d’un reliquat tumoral macroscopique doit conduire à
un bilan radiologique systématique du lit opératoire, et en cas de doute, une reprise chirurgicale doit être
discutée.
Chez des patients à haut risque de rechute, une radiothérapie conformationnelle préopératoire ou
postopératoire peut être discutée.
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5. Prise en charge des sarcomes utérins (SU)
5.1. Facteurs Pronostiques
5.1.1. Introduction
Le sarcome utérin est une maladie de mauvais pronostic. Dans la littérature, la médiane de survie globale
est comprise entre 16 et 42 mois tous stades et toutes histologies confondus (Tableau 42) [PAUTIER2000]
[CHAUVEINC1999] [LENNART1994] [WOLFSON1994] [OLAH1992] [MALMSTROM1992]. La
survie globale à 5 ans varie entre 28 et 45 % [PAUTIER2000] [CHAUVEINC1999] [LENNART1994]
[OLAH1992] [MALMSTROM1992] [COVENS1987]. Les tumeurs mixtes mésenchymateuses regroupent
les carcinosarcomes et les adénosarcomes. Les adénosarcomes sont exceptionnels et ont donné lieu à très
peu de publications. Ils ne sont pas abordés dans ce chapitre. Le carcinosarcome est une tumeur de très
mauvais pronostic, souvent agressive et découverte à un stade localement avancé. La survie à 5 ans est
comprise entre 6 et 41 % tous stades confondus (Tableau 43) [PAUTIER2000] [NORDAL1997A]
[MARTH1997] [SARTORI1997] [NOLA1996] [ECHT1990] [OLAH1992] [PODCZASKI1989]
[SPANOS1984] [DOSS1984]. La médiane de survie, rapportée dans 3 études a été respectivement de 13,
15 et 26 mois [OLAH1992] [MARTH1997] [PAUTIER2000]. La survie globale des patientes présentant
un léiomyosarcome utérin est également assez médiocre, variant entre 22 % et 40 % à 5 ans, quel que soit
le stade (Tableau 44) [PAUTIER2000] [BLOM1998] [NORDAL1995] [ECHT1990] [LARSON1990A]
[BERCHUCK1988] [KAHANPAA1986] [VARDI1980] [HANNIGAN1979]. La survie globale rapportée
pour l’ensemble de la population atteinte d’un sarcome du stroma endométrial est plus élevée que pour les
autres sous-groupes histologiques (de 57 % à 70 % à 5 ans selon les études) [PAUTIER2000]
[NORDAL1996] [ECHT1990] (Tableau 45). Ceci est essentiellement dû au très bon pronostic global des
sarcomes du stroma de bas grade de malignité (grade défini par Norris et Taylor : moins de 10 mitoses pour
10 champs). Pour les tumeurs de bas grade, la survie a été respectivement de 80 % et 90 % dans les séries
d’Evans et al. et Pautier et al. [EVANS1982] [PAUTIER2000]. Pour les tumeurs de haut grade, la survie a
été respectivement de 48 % et 10 % dans les séries de De Fusco et al. et Pautier et al. [DEFUSCO1989]
[PAUTIER2000].
Tableau 42. Sarcomes utérins : survie globale à 5 ans
Références
Effectif
Stades
s
[COVENS1987]
74
Médiane de survie
1
Survie à 5 ans
Stades I np
30 %
[MALMSTROM1992] 37
Tous
25 mois
28 %
[OLAH1992]
423
Tous
16 mois
31 %
[LENNART1994]
84
Tous
28 mois
38 %
np
[WOLFSON1994]
62
tous
126 mois (stades I) ; 43 mois
(stades II)
19 mois (stades III) ; 7 mois
(stades IV)
[ARRASTIA1997]
97
Tous
np
74 % (stades I) ; 39 % (stades II)
32 %(stades III) ; 3 % (stades IV)
[NORDAL1997]
1042
Tous
np
67 % (stades I) ; 27 % (stades II-III)
14 % (stades IV)
[CHAUVEINC1999]
73
Tous
42 mois
45 %
[PAUTIER2000]
157
Tous
33 mois
40 %
1
les facteurs pronostiques étudiés sont variables selon les séries ; np : non précisé.
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106
Tableau 43. Carcinosarcomes utérins : survie globale à 5 ans
Références
Effectifs
Stades
Médiane de survie
Survie à 5 ans
[PAUTIER2000]
52
Tous
26 mois
37 %
[YAMADA2000]
24 stades I
38 stades II à IV
Tous
np
[IWASA1998]
24
Tous
np
74 % (stadesI)
24 % (stades II à IV)
36 % (tous stades)
62 % (stade I)
0 % (stades II à IV)
[NORDAL1997A]
46
Tous
np
31 %
[MARTH1997]
83
Tous
14,6 mois
24 %
[SARTORI1997]
118
Tous
np
34 %
[NOLA1996]
23
Tous
np
41 %
[OLAH1992]
152
Tous
13 mois
[ECHT1990]
32
Tous
np
25 %
[PODCZASKI1989]
42
Tous
np
18 %
[SPANOS1984]
108
Tous
np
38 %
[DOSS1984]
49
Tous
np
6%
np : non précisé.
Tableau 44. Léiomyosarcomes utérins : survie globale à 5 ans
Références
Stades I
effectifs
survie à 5 ans
Tous stades
effectifs
survie à 5 ans
[PAUTIER2000]
45
np
78
35%
[BLOM1998]
np
np
49
33%
[NORDAL1995]
38
58 %
70
37%
[ECHT1990]
np
np
24
40%
[LARSON1990A]
97
39 %
143
29%
[BERCHUCK1988]
32
31 %
46
22%
[KAHANPAA1986]
27
48 %
51
27%
[VARDI1980]
19
37 %
32
25%
[HANNIGAN1979]
12
67 %
23
35%
np : non précisé.
Tableau 45. Sarcomes du stroma endométrial utérins : survie globale à 5 ans
Références
Effectifs
Grades
Médiane de survie
Survie à 5 ans
[PAUTIER2000]
27
Tous
Non atteinte
57 %
[NORDAL1996]
48
Tous
np
69 %
[OLAH1992]
26
Tous
30 mois
np
[ECHT1990]
10
Tous
np
70 %
[DEFUSCO1989]
24
Haut grade
41 mois
48 %
np : non précisé.
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5.1.2. Facteurs cliniques et histologiques
5.1.2.1. Toutes tumeurs
5.1.2.1.1. Facteurs pronostiques pour la survie globale
Huit études publiées de 1992 à 2000 et présentant une analyse multivariée des facteurs pronostiques pour la
survie globale ont été retenues [PAUTIER2000] [CHAUVEINC1999] [NORDAL1998] [NORDAL1997]
[LENNART1994] [WOLFSON1994] [OLAH1992] [MALMSTROM1992] (Tableau 46).
Facteurs cliniques
Le stade modifié de la classification FIGO a été étudié dans 7 études et considéré comme variable linéaire
dans 5 d’entre elles. Dans l’étude de Chauveinc et al., les stades I ont été comparés aux stades II, III et IV
[CHAUVEINC1999]. L’étude de Nordal et al. a comparé les stades I versus stades II et III versus stades IV
[NORDAL1997]. Au total, le stade a été retrouvé comme facteur pronostique indépendant dans toutes les
études sauf dans celle de Lennart et al. [LENNART1994]. L’âge a été étudié dans 6 des 8 études. Le cut-off
a été établi à 50 ans dans 3 études [OLAH1992] [CHAUVEINC1999] [NORDAL1997] avec un troisième
groupe 50-60 ans dans l’étude de Chauveinc et al. et 50-70 dans l’étude de Nordal et al.. Il a été établi à 60
ans dans les deux autres études [PAUTIER2000] [WOLFSON1994] et a été étudié comme une variable
linéaire dans l’étude de Nordal et al. [NORDAL1998]. L’âge a été retrouvé comme un facteur pronostique
indépendant dans 5 des 6 études et les tumeurs sont apparues de meilleur pronostic chez les femmes jeunes
[OLAH1992] [NORDAL1997] [PAUTIER2000] [WOLFSON1994] [NORDAL1998]. Le statut
ménopausique a été étudié dans 2 études [CHAUVEINC1999] [OLAH1992]. Seule l’étude de
Chauveinc et al. a retrouvé le statut ménopausique des patientes comme un facteur de mauvais pronostic
[CHAUVEINC1999]. La maladie résiduelle après chirurgie n’a été évaluée que dans 2 études [OLAH1992]
[NORDAL1997] mais n’est apparue comme un facteur pronostique indépendant que dans une étude
[NORDAL1997].
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Facteurs histologique
Le type histologique a été étudié dans toutes les études et n’a été retrouvé comme un facteur pronostique
que dans une seule étude sur 1 042 patients, uniquement en faveur des sarcomes du stroma endométrial (les
léiomyosarcomes et les tumeurs mixtes ayant présenté le même pronostic) [NORDAL1997]. Le nombre de
mitoses pour 10 champs a été évalué dans 4 études sur 8 [WOLFSON1994] [CHAUVEINC1999]
[LENNART1994] [MALMSTROM1992]. Une seule étude a retrouvé une valeur pronostique de ce facteur,
mettant en évidence un pronostic plus mauvais lorsque le nombre de mitoses était supérieur à 10 pour 10
champs [MALMSTROM1992]. La différenciation a été évaluée dans 3 études [OLAH1992]
[CHAUVEINC1999] [LENNART1994]. Une seule étude a retrouvé une valeur pronostique de ce critère
[OLAH1992]. La valeur pronostique de la ploïdie a été étudiée dans trois essais [MALMSTROM1992]
[WOLFSON1994] [LENNART1994].
Un seul d’entre eux a retrouvé une valeur pronostique pour ce facteur [MALMSTROM1992].
Aucune valeur pronostique de l’invasion myométriale n’a été retrouvée dans les 2 études qui ont évalué ce
facteur [WOLFSON1994] [CHAUVEINC1999]. La définition du grade est hétérogène entre les différentes
études. Les études de Wolfson et al. et Malmstrom et al. n’ont pas défini le grade utilisé et n’ont pas
retrouvé d’impact pronostique [MALMSTROM1992] [WOLFSON1994]. Nordal et al. ont utilisé le
grading de Angerval utilisé dans les sarcomes des tissus mous (STM) et ont mis en évidence une valeur
pronostique de ce système sur la survie [NORDAL1998]. Deux études françaises ont évalué le grade
pronostique de la Fédération nationale des centres de lutte contre le cancer (FNCLCC) validé dans les STM
[PAUTIER2000] [CHAUVEINC1999]. Ce système de grading utilise le nombre de mitoses pour 10
champs, la nécrose et la différenciation tumorale. L’étude de Pautier et al. n’a pas mis en évidence de
valeur pronostique du grade sur la survie (la valeur du grade a été testée de façon linéaire). L’étude de
Chauveinc et al. a retrouvé une valeur pronostique significative du grade défini par la FNCLCC (l’analyse
a été réalisée en regroupant les tumeurs de grade 1 et 2 pour former un groupe de meilleur pronostic par
rapport aux tumeurs de grade 3). Le pourcentage de cellules en phase S a été étudié dans deux séries
[LENNART1994] [MALMSTROM1992]. Aucune valeur pronostique n’a été retrouvée pour ce critère. La
réponse lymphocytaire, le diamètre tumoral, et l’accumulation de la p53 n’ont été respectivement évalués
que dans une seule étude [LENNART1994] [NORDAL1998] et seul le diamètre tumoral a été retrouvé
comme facteur pronostique en analyse multivariée (p = 0,002) [NORDAL1998].
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109
Tableau 46. Facteurs pronostiques pour la survie globale
[WOLFSON1994]
n = 62
Références
[OLAH1992]1
n = 423
[PAUTIER2000]
n = 157
[CHAUVEINC1999]
n = 73
[LENNART1994]
n = 84
[MALMSTROM1992]
n = 37
[NORDAL1998]
n = 158
[NORDAL1997]
n = 1042
Facteurs
univ.
multi
univ.
multi
univ.
multi
univ.
multi
univ.
mult.
univ.
multi
univ.
multi
univ.
multi
Age
s2
p = 0,03
np
s2
s2
(p = 0,008)
np
s2
(np)
np
s3
(p < 1.10-4)
np
s3
(p < 1.10-4)
np
s4
(p = 0,04)
np
ns
np
np
np
np
s5
s6
np
np
np
np
np
np
s5
(p < 1.10-4)
np
s6
(np)
np
s
s
(p = 4.10-5) (p = 4.10-5)
ns
-
s
(p = 1.10-4)
ns
s
(np)
-
s
(p < 1.10-4)
ns
s
(p < 1.10-4)
-
s7
(p = 0,02)
ns
s
(p = 0,02)
-
s
np
ns
ns
ns
np
np
-
s
(p = 0,042)
ns
-
ns
-
np
np
np
ns
s
(p = 0,03)
-
np
np
np
np
np
np
np
s
(p = 0,003)
ns9
np
np
s
(p < 1.10-4)
np
s8
(p < 0,001)
s
(p < 0,001)
np
ns10
-
ns
np
np
np
np
np
-
-
-
np
-
np
np
ns13
-
s14
np
ns
np
np
np
np
s
np
np
np
np
s
(p < 1.10-4)
np
np
np
np
ns
-
np
np
np
np
np
ns16
-
np
np
s
(p = 0,046)
np
np
np
s
(p = 0,002)
np
s
(p =4.10-4)
s
(p < 1.10-4)
np
np
np
s
(p = 0,001)
np
-
np
s12
(p = 0,001)
np
s
(p = 0,03)
np
ns
-
s
(p < 1.10-4)
np
ns
ns12
s
(p < 1.10-4)
np
s11
(p < 0,002)
np
np
np
np
np
np
np
np
np
np
np
ns17
-
s18
(p = 9.10-4)
ns
np
np
np
np
Race
Stade
Type histo
Statut
ménopause
Nbe
mitoses
Différenciation
Grade
Maladie
résiduelle
Ploïdie
np
np
s9
s
(p = 4.10-5) (p = 0,01)
np
s
ns
(p = 0,003)
np
np
s
ns
(p = 0,04)
s15
ns
Invasion
myométriale (p = 1.10-4)
np
np
Phase S
np
np
1
s
(p < 1.10-4)
np
pas de sarcome du stroma endométrial ; 2âge < 60 ans versus âge > 60 ans ; 3âge < 50 ans versus âge > 50 ans ; 4âge < 50 ans versus âge compris entre 50 et 60 ans versus âge > 60 ans ;
variable continue ; 6âge < 50 ans versus âge compris entre 50 et 69 ans versus âge > 70 ans ; 7stades I par rapport aux autres stades ; 8stades I et II par rapport aux stades III et IV ; 9< 10
mitoses/champ versus > 10 mitoses/champ ; 10< 5 mitoses/champ versus 5-9 mitoses/champ versus > 9 mitoses/champ ; 11< 9 mitoses/champ versus 10-19 mitoses/champ versus > 20
mitoses/champ ; 12système de grading de la FNCLCC ; 13système de grading Bell ; 14système de grading Angervel ; 15< 50 % envahissement et >50 % envahissement ; 16< 2/3 envahissement versus
> 2/3 envahissement ; 17< 10 % de cellules en phase S versus >10 % de cellules en phase S ; 18< 10 % phase S versus 10-20 % phase S versus > 20 % phase S ; s: significatif, ns : non significatif ;
np : non précisé ; univ : analyse anivariée ; multi : analyse multivariée.
5
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110
5.1.2.1.2. Facteurs pronostiques pour la survie sans récidive
Seules 2 études ont rapporté les facteurs pronostiques pour la survie sans récidive de l’ensemble des
sarcomes quelle que soit l’histologie [PAUTIER2000] [CHAUVEINC1999] (Tableau 47). L’étude de
Chauveinc et al. a étudié séparément la survie sans récidive métastatique et la survie sans récidive locale
alors que l’étude de Pautier et al. n’a rapporté que la récidive globale. L’âge et le stade ont été retrouvés
comme des facteurs pronostiques uniquement dans l’étude de Pautier et al. [PAUTIER2000]. Le grade
histopronostique de la FNCLCC décrit dans les sarcomes des tissus mous a été étudié dans les 2 études. Il
n’est pas ressorti comme un facteur pronostique dans l’étude de Pautier et al. En revanche, il est ressorti
comme un facteur pronostique dans l’étude de Chauveinc et al. uniquement en cas d’une comparaison
tumeurs de grade 1 versus tumeurs de grade 2- 3.
5.1.2.2. Carcinosarcomes
5.1.2.2.1. Facteurs pronostiques pour la survie globale
Neuf équipes ont étudié l’influence de facteurs cliniques et histologiques sur la survie des patientes
atteintes de carcinosarcomes en analyse multivariée [YAMADA2000] [PAUTIER2000] [IWASA1998]
[NORDAL1997A]
[MARTH1997]
[NOLA1996]
[LARSON1990]
[PODCZASKI1989]
[MACASAET1985] (Tableau 49).
Facteurs cliniques
Le stade a été retrouvé comme un facteur pronostique dans 7 études sur 8, qu’il ait été étudié en tant que
variable continue ou discontinue. L’âge a été évalué dans 7 études [PAUTIER2000] [IWASA1998]
[NORDAL1997A] [MARTH1997] [PODCZASKI1989] [LARSON1990] [MACASAET1985] et n’a été
retrouvé comme facteur pronostique que dans 4 d’entre elles [PAUTIER2000] [NORDAL1997A]
[MARTH1997] [LARSON1990]. L’âge à la ménopause a été étudié par Marth et al. sans qu’aucune valeur
pronostique de ce facteur ne soit retrouvée [MARTH1997]. La parité a été étudiée dans 3 études
[IWASA1998] [MARTH1997] [NORDAL1997A] et retrouvée comme un facteur pronostique dans une
seule d’entre elles avec une influence bénéfique de la parité sur le pronostic [MARTH1997]. Deux études
ont évalué le diamètre tumoral et n’ont pas retrouvé de valeur pronostique pour ce critère [IWASA1998]
[NORDAL1997A].
Facteurs histologiques
Sur le plan histologique, l’invasion des vaisseaux par la tumeur a été étudiée dans 3 séries
[YAMADA2000] [NORDAL1997A] [MACASAET1985]. Aucune influence sur la survie n’a été retrouvée
dans l’étude de Nordal et al. [NORDAL1997A]. Les 2 autres études ont retrouvé une valeur pronostique de
ce facteur en analyse univariée mais cette variable n’a pas été incluse par la suite dans le modèle d’analyse
multivarié [YAMADA2000] [MACASAET1985]. Six études ont évalué la valeur pronostique de
l’infiltration myométriale de la tumeur [YAMADA2000] [MARTH1997] [NORDAL1997A] [NOLA1996]
[PODCZASKI1989] [MACASAET1985]. Deux d’entre elles ont mis en évidence une valeur pronostique
de ce facteur en analyse multivariée [NOLA1996] [MARTH1997]. À noter cependant que l’étude de
Podczaski et al. n’a pas inclus ce critère dans la modèle d’analyse multivariée alors qu’il était significatif
en analyse univariée [PODCZASKI1989]. La ploïdie a été étudiée par deux équipes sans qu’aucune valeur
pronostique n’ait été mise en évidence [NOLA1996] [NORDAL1997A]. En ce qui concerne la composante
carcinomateuse, la valeur pronostique du type histologique a été mise en évidence dans l’une des 2 études
qui ont évalué ce critère [IWASA1998]. Ainsi, les tumeurs séreuses et à cellules claires semblent de plus
mauvais pronostic [NORDAL1997A]. Aucune des 3 études qui ont évalué le grade n’a rapporté de valeur
pronostique pour ce facteur [PAUTIER2000] [IWASA1998] [NORDAL1997A]. Concernant la
composante sarcomateuse, aucune valeur pronostique du contingent homologue ou hétérologue, du
pourcentage de sarcome dans la tumeur primitive, du nombre de mitoses pour 10 champs, de la nécrose
tumorale, de la différenciation, de la cellularité, des atypies cellulaires et du grade histologique (FNCLCC)
n’a été retrouvée dans les études [PAUTIER2000] [IWASA1998] [NORDAL1997A] [MARTH1997]
[NOLA1996] [LARSON1990] [PODCZASKI1989] [MACASAET1985].
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Une équipe a étudié plus précisément la valeur pronostique de la cytologie péritonéale [KANBOUR1989].
Les auteurs ont montré sur une série de 28 patientes que la fréquence de positivité sur le lavage péritonéal
pour la recherche de cellules tumorales était directement liée au stade de la maladie et au degré
d’envahissement myométrial. Par ailleurs, pour les stades I, la cytologie péritonéale semble un facteur
pronostique important mais l’effectif trop faible (9 stades I) n’a pas permis de mettre en évidence une
significativité.
Facteurs liés au traitement
Quatre équipes ont regardé si l’instauration d’un traitement adjuvant après la chirurgie avait une influence
sur la survie [PAUTIER2000] [NORDAL1997A] [NOLA1996] [LARSON1990]. Trois études sont
négatives et une montre une influence de la radiothérapie externe sur la survie [LARSON1990].
5.1.2.2.2. Facteurs pronostiques pour la survie sans progression
Deux études ont étudié les facteurs pronostiques de survie sans progression dans les carcinosarcomes
[PAUTIER2000] [MAJOR1993] (Tableau 48). Aucun des 4 facteurs étudiés dans les deux études n’a
d’influence dans les groupes (contingent homologue versus hétérologue, nombre de mitoses pour 10
champs, différenciation de la composante sarcomateuse, grade). Le seul élément pronostique pour la
progression a été le stade dans l’étude de Pautier et al. [PAUTIER2000]. Dans la seconde étude, seuls le
contingent hétérologue et le grade de la composante sarcomateuse ont été rapportés comme facteurs
pronostiques pour la survie sans progression [MAJOR1993]. Il n’est pas précisé dans cette dernière étude
quelle définition du grade a été retenue.
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112
Tableau 47. Facteurs pronostiques pour la survie sans récidive
Références
[PAUTIER2000] (n = 157) [CHAUVEINC1999] (n = 73)
Facteurs
univ
Age
multi
univ SSRM
multi SSRL univ SSRM
multi SSRL
p = 0,0481 p < 0,05*
ns2
ns2
nd
nd
Stade
p = 0,000
1
p < 0,05
ns3
ns
nd
nd
Statut ménopause
nd
nd
ns
ns
nd
nd
Type histologique
ns
nd
p = 0,04
ns
ns
nd
Grade histologique
(FNCLCC)
ns
nd
p = 0,034
ns
p = 0,023
nd
Invasion myométriale
nd
nd
ns
ns
nd
nd
Index mitotique
nd
nd
ns
ns
nd
nd
Radiothérapie adjuvante
nd
nd
ns
p = 0,005
nd
p = 0,03
1
âge < 60 ans versus âge > 60 ans ; 2âge < 50 ans versus 50-60 ans versus > 65 ans ; 3stades I versus stades II à IV ; 4grades
I versus grades II à III ; np : non précisé ; nd : non déterminé ; ns : non significatif ; SSRM : survie sans récidive métastatique ;
SSRL : survie sans récidive locale ; univ : analyse univariée ; multi : analyse multivariée.
Tableau 48. Carcinosarcomes : facteurs pronostiques pour la survie sans récidive
1
Références
[PAUTIER2000]
n= 52
Facteurs
univ
1
[MAJOR1993]
n = 301
multi
univ
multi
Âge
ns
-
np
np
Stade
p = 0,007
s (np)
np
-
Carcinome
différenciation
envahissement myomètre
ns
np
np
np
p = 0,001
np
ns
Sarcome
% sarcome2
homo/hétérologue
ns
ns
-
np
s (np)
np
p = 0,024
Nbre de mitoses
ns
-
ns
-
Nécrose
ns
-
np
np
Différenciation
ns
-
p = 0,013
ns
Atypies cellulaires
ns
-
np
np
Cellularité
ns
-
np
np
3
Grade
ns
-
s (np)
p = 0,021
Traitement adjuvant
ns
-
np
np
Invasion des vaisseaux
np
np
p < 0,001
ns
Diamètre tumoral
np
np
p = 0,034
ns
Atteinte annexielle
np
np
S (np)
p < 0,001
Atteinte ganglionnaire
np
-
s (np)
2
3
p < 0,001
4
âge < 60 ans versus > 60 ans ; < 70 % versus > 70 % ; système de grading de la FNCLCC ; < 5cm versus 5-10 cm versus >
10cm ; univ : analyse univariée ; multi : analyse multivariée ; np : non précisé ; ns : non significatif.
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113
Tableau 49. Carcinosarcomes : facteurs pronostiques pour la survie globale
Références
[YAMADA2000]
n = 62
[PAUTIER2000]
n = 52
[NOLA1996]
n = 23
[NORDAL1997A]
n = 46
[MARTH1997]
n = 83
Facteurs
univ.
multi
univ.
multi
univ.
Age
np
np
np
np
s
np
s
np
np
Stade
s
p=0,013
Statut
ménop.
Doul abdo5
np
np
s1
p = 0,02
s
p = 0,00
7
np
np
np
np
np
Parité
np
np
Cytologie
périt.7
Atteinte
annexes
Diam
tumeur
Statut
ganglion.
Type histo
s
p = 0,002
s
p = 0,004
np
s
p = 4.10-4
np
Invasion
myométre
Grade
Homo/hétér
ologue11
% sarcome
Nbre mit
Nécrose
Diff.
Atypies
Cell.
Grade
Ploïdie
Invasion
vaisseaux
TT adj
[IWASA1998]
n = 25
[MACASAET1985]
n = 355
multi.
univ.
multi
univ.
multi
univ.
multi
univ.
multi
univ.
multi
univ.
multiv
np
s
p = 0,004
s4
p = 0,004
s
p = 0,037
s
p = 0,009
ns
ns3
-
ns4
-
s
p < 0,001
s
p < 0,001
-
s
(np)
s1
p < 0,013
s
p < 0,001
ns
s
p = 0,019
s
p = 0,035
s
p=1.10-4
ns
s
p = 0,025
s2
p = 0,008
s
p = 0,0003
s
p = 0,006
np
np
np
np
np
ns
np
np
np
-
np
np
np
np
np
np
np
np
np
s
(p = 0,013
np
np
np
np
np
-
np
np
np
np
ns
-
-
np
-
np
np
np
np
np
np
np
np
s6
p = 0,014
np
ns
s
np
s
np
np
s6
p = 0,026
np
S
p = 0,02
np
np
np
S
p = 0,001
np
np
np
np
np
np
np
np
np
np
np
np
np
np
np
np
np
np
np
np
np
np
np
np
np
np
np
np
np
ns
np
np
ns
-
np
np
np
np
np
np
ns
np
np
np
np
s8
p = 0,002
np
np
np
np
np
np
np
np
np
np
np
np
np
np
np
np
np
np
np
-
np
np
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np
np
np
-
ns
ns
np
ns
-
np
-
np
np
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np
np
np
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np
np
ns12
ns13
ns
ns
ns
ns
ns15
np
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np
np
ns
np
np
ns
np
np
ns
np
np
np
np
np
np
np
ns
ns14
np
np
np
np
np
ns
ns
np
np
np
np
np
-
np
np
np
np
np
np
np
np
np
np
np
np
np
np
np
np
np
np
np
ns
np
np
np
np
np
np
np
np
np
np
np
np
np
np
np
np
np
np
np
np
np
np
np
np
np
np
np
np
np
np
np
np
np
np
np
np
np
np
np
np
np
np
np
ns
ns
-
ns
-
ns
-
np
np
np
np
ns
np
np
np
np
np
np
np
s
p < 0,05
np
np
s
p = 0,008
np
np
np
np
np
np
np
np
np
np
ns
np
np
np
np
np
np
np
np
s
p = 0,035
s16
p = 0,03
ns
s
p = =0,04
np
ns
np
np
np
np
np
np
np
s10
p = 0,02
np
ns
np
-
s9
p = 0,01
np
-
-
ns
ns
s9
p = 0,029
np
ns
ns9
np
np
s9
p = 0,036
np
-
np
np
np
s9
p = 0,039
np
ns
s
p = 0,0006
np
ns
-
s
p = 0,027
ns
np
ns
s17
0,017
s9
p = 0,04
ns
ns
s16
p < 0,001
s
p < 0,001
np
np
-
[LARSON1990]
n = 147
1
[PODCZASKI1989]
n = 42
âge < 60 ans versus âge > 60 ans ; 2âge < 70 ans versus âge > 70 ans ; 3âge < 65 ans versus âge > 65 ans ; 4stades I et II versus stades II et IV ; 5oui versus non ; 6influence bénéfique de la
parité ; 7cytologie positive ; 8≤ 5 versus 6-10 versus 11-15 versus ≥ 16 cm ; 9invasion < 50 % versus invasion > 50 % ; 10invasion < 2/3 versus invasion > 2/3 ; 11composante sarcomateuse ; 12< 70 %
versus > 70 % ; 13< 10 mitoses versus 10-20 mitoses versus > 20 mitoses ; 14< 20 mitoses versus > 20 mitoses ; 15système de grading de la FNCLCC ; 16radiothérapie ; 17séreux et cellules claires
versus autres histos ; doul abdo : douleur abdominale ; statut menop^ : statut ménopause ; diam tumeur : diamètre de la tumeur ; cytologie perit : cytologie péritonéale ; type histo : type histologique
de carcinome ; TT adj : traitements adjuvants ; cell. Cellularité ; Nbre mit : nombre de mitoses ; Diff. : Différenciation.
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114
5.1.2.3. Leiomyosarcomes
5.1.2.3.1. Facteurs pronostiques pour la survie globale
Trois études ont recherché les facteurs pronostiques des léiomyosarcomes utérins pour la survie globale
[PAUTIER2000] [BLOM1998] [NORDAL1995] (Tableau 50).
Facteurs cliniques
Le stade a été rapporté comme un facteur pronostique significatif dans les 3 études. Aucune valeur
pronostique de l’âge et du statut ménopausique n’a été observée. L’étude de Nordal et al. a montré que la
taille tumorale était un facteur pronostique indépendant [NORDAL1995]. Dans cette même étude, la
présence ou non d’une maladie résiduelle n’a pas été rapportée comme un facteur pronostique indépendant.
Facteurs histologiques
Sur le plan histologique, le nombre de mitoses pour 10 champs et les atypies cellulaires ont été identifiés
comme des facteurs pronostiques indépendants dans une étude sur trois. Deux études ont rapporté une
valeur pronostique de la nécrose tumorale. Aucune valeur pronostique n’a été retrouvée pour le grade, la
différenciation et la cellularité. La ploïdie a été étudiée par deux équipes [BLOM1998] [NORDAL1995].
L’étude de Blom et al. a démontré une influence du facteur ploïdie sur la survie ainsi qu’une influence du
pourcentage de cellules en phase S [BLOM1998].
5.1.2.3.2. Facteurs pronostiques pour la survie sans progression
Trois équipes ont recherché des facteurs pronostiques influençant la survie sans récidive [PAUTIER2000]
[GADDUCCI1996] [MAJOR1993] (Tableau 51). Deux d’entre elles n’ont mis en évidence aucun facteur
pronostique indépendant [PAUTIER2000] [MAJOR1993]. En revanche, dans l’étude de Gadducci et al.
l’âge (inférieur ou supérieur à 50 ans), le stade et le nombre de mitoses pour 10 champs ont été rapporté
comme des facteurs pronostiques indépendants [GADDUCCI1996].
5.1.2.4. Sarcomes du stroma endométrial
Deux séries ont étudié les facteurs pronostiques des tumeurs du stroma endométrial pour la survie globale
[PAUTIER2000] [NORDAL1996] (Tableau 52). Le facteur pronostique réellement discriminant et retrouvé
dans les deux études a été le grade histologique défini par Norris et Taylor (bas grade : < 10 mitoses pour
10 champs ; haut grade : > 10 mitoses pour 10 champs) [NORRIS1966]. L’âge n’a pas été retrouvé comme
un facteur pronostique dans l’étude de Nordal et al. [NORDAL1996] mais l’a été dans l’étude de
Pautier et al. [PAUTIER2000]. Une influence pronostique significative du stade tumoral a été retrouvée
dans l’étude de Pautier et al. mais pas dans celle de Nordal et al. [PAUTIER2000] [NORDAL1996]. Le
statut ménopausique, la taille de la tumeur, les marges de résection envahies ou non, sont trois facteurs
étudiés uniquement dans la série de Nordal et al. et pour lesquels une valeur pronostique a été mise en
évidence [NORDAL1996]. Aucune valeur pronostique n’a été retrouvée pour l’index mitotique, l’invasion
des vaisseaux, la ploïdie et les atypies cellulaires [NORDAL1996].
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Tableau 50. Léiomyosarcomes utérins : facteurs pronostiques pour la survie globale
Facteurs
Age
Stade
Statut ménopause
Taille tumorale
Maladie résiduelle (+/-)
Traitement adjuvant
Index mitotique
Différenciation
Nécrose
Atypies cellulaires
Grade
Cellularité
Invasion des vaisseaux
Ploïdie
[PAUTIER2000]
(n = 78)
univ
multi
ns1
p = 0,005
p = 0,01
np
np
np
np
np
np
ns
p = 0,0015
p = 0,0025
ns
ns
ns
ns6
p = 0,0063
ns
np
np
np
np
Phase S
np
Références
P53
Mdm-2
np
np
np
np
np
[BLOM1998] (n = 49)
[NORDAL1995] (n = 70)
univ
ns1
s3 (np)
ns
np
np
np
p = 0,04
np
ns
p = 0,045
p = 0,0077
np
np
p = 0,0078
p = 0,0051
p = 0,0459
univ
p = 0,0172
p < 0,001
p = 0,028
p < 0,0014
p < 0,001
np
ns
np
np
p = 0,056
np
np
ns
p = 0,043
multi
ns
p < 0,001
ns
p = 0,0164
ns
np
np
np
p = 0,007
np
np
ns
p = 0,041
np
-
-
np
np
np
np
0
11
ns
ns11
multi
p = 0,007
np
np
np
ns
np
ns
ns
np
np
1
âge < 60 ans versus âge > 60 ans ; 2âge < 50 ans versus 50-70 ans versus âge > 70 ans ; 3stades I et II versus stades III et
IV ; 4< 5 cm versus 6-10 cm versus 11-15 cm versus > 16 cm ; 5< 10 % mitoses/champ versus 10-20 % mitoses/champ versus
> 20 % mitoses /champ ; 6système de grading de la FNCLCC ; 7système de grading Bell ; 8diploïde versus aneuploïde versus
multiploïde ; 9diploïde versus tétraploïde versus aneuploïde versus multiploïde ; 10< 10 % de cellules en phase S versus > 10 %
de cellules en phase S ; 11p53 positif versus p53 négatif ; univ : analyse univariée ; multi : analyse multivariée ; ns : non
significatif ; np : non précisé ; s : significatif.
Tableau 51. Léimyosarcomes utérins : facteurs pronostiques pour la survie sans progression
Références
[PAUTIER2000] (n = 78)
[GADDUCCI1996] (n = 126)
[MAJOR1993] (n = 59)
Facteurs
Age
Stade
Taille tumorale
Traitement adjuvant
Index mitotique
Différenciation
Nécrose
Atypies cellulaires
Grade
Cellularité
Invasion des vaisseaux
Cytologie péritonéale
univ
ns1
ns
np
ns
p = 0,0134
ns
ns
ns
ns5
ns
np
np
univ
s2 (np)
s (np)
np
ns
s4 (np(
np
np
np
np
np
np
np
univ
ns3
np
ns
np
p = 0,034
np
ns
np
ns
np
ns
ns
multi
ns
np
np
ns
np
np
multi
p = 0,0048
p = 0,0001
np
ns
p = 0,0002
np
np
np
np
np
np
np
multi
np
np
ns
np
ns
np
-
1
âge < 60 ans versus âge > 60 ans ; 2âge < 50 ans versus âge > 50 ans ; 3âge < 50 ans versus 50-59 ans versus 60-69 ans
versus âge > 70 ans ; 4< 10 % mitoses/champ versus 10-20 % mitoses/champ versus > 20 % mitoses /champ ; 6système de
grading de la FNCLCC ; ns : non significatif ; np : non précisé ; s : significatif ; univ : analyse univariée ; multi : analyse
multivariée.
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Tableau 52. Sarcomes du stroma endométrial : facteurs pronostiques pour la survie globale
Références
[NORDAL1996] (n = 48)
[PAUTIER2000] (n = 27)
Facteurs
Age
Statut ménopause
Stade
Taille tumorale
Marges de résection
Index mitotique
Atypies cellulaires
Grade3
Invasion des vaisseaux
Ploïdie
univ
ns1
p = 0,03
p = 0,035
p = 0,001
p = 0,001
p = 0,0022
p < 0 ,001
p = 0,001
ns
ns
univ
p = 0,046
np
p = 0,0036
np
np
np
np
p = 0,00018
np
np
multi
p = 0,019
ns
p = 0,019
p < 0,001
ns
ns
p = 0,002
-
multi
s (np)
np
s (np)
np
np
np
np
s (np)
np
np
1
âge < 50 ans versus âge > 50 ans ; 2< 10 % mitoses/champ versus 10-20 % mitoses/champ versus > 20 % mitoses /champ ;
système de grading de Norris&Taylor ; ns : non significatif ; np : non précisé ; s : significatif ; univ : analyse univariée ; multi :
analyse multivariée.
3
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5.1.3. Facteurs biologiques
5.1.3.1. Expression de p53
Quatre études publiées entre 1994 à 1999 ont anlysé la relation entre l’expression de p53 et le pronostic
[LIU1994] [NORDAL1998] [BLOM1998] [IWASA1998]. Ces études ont porté sur des effectifs variant de
25 à 158 patientes et ont concerné soit l’ensemble des sarcomes utérins [NORDAL1998] [LIU1994], soit
des sous-groupes histologiques (léiomyosarcomes pour Blom et al. et carcinosarcomes pour Iwasa et al.)
[BLOM1998] [IWASA1998]. Les études ont porté sur la survie globale [NORDAL1998] [IWASA1998] ou
sur la survie sans récidive [BLOM1998]. Liu et al. n’ont pas étudié la valeur pronostique de l’accumulation
de p53 [LIU1994]. Dans l’étude de Nordal et al., l’accumulation de la protéine p53 a été mise en évidence
dans 45 % des 158 cas étudiés et a été plus fréquemment retrouvée dans les carcinosarcomes (73 % des cas)
que dans les léiomyosarcomes (38 %) ou les sarcomes du stroma endométrial (27 %). L’étude de Liu et al.
a également mis en évidence une surexpression de p53 dans 59 % des 46 sarcomes étudiés ; cette
surexpression a surtout été mise en évidence dans les carcinosarcomes (63 % et dans les léiomyosarcomes
(25 %). L’étude de Blom et al. a porté sur 49 léiomyosarcomes utérins et a montré que l’accumulation de
p53 était un facteur prédictif péjoratif indépendant pour une survie sans récidive (p = 0,01). Aucune valeur
pronostique sur la survie globale n’a cependant été mise en évidence dans les 3 études [BLOM1998]
[NORDAL1998] [IWASA1998].
5.1.3.2. Autres marqueurs biologiques
Iwasa et al. ont étudié la valeur pronostique de l’expression des protéines bcl-2 et Ki-67 dans les
carcinosarcomes sans retrouver de valeur pronostique [IWASA1998]. Aucune valeur pronostique de
l’expression de la protéine mdm2 dans les léiomyosarcomes n’a été retrouvée dans l’étude de Blom et al.
[BLOM1998].
5.1.3.3. Analyse de l’ADN : ploïdie et pourcentage de cellules en phase S
Deux études ont évalué l’impact pronostique de la ploïdie et du pourcentage de cellules en phase S dans les
sarcomes utérins [MALMSTROM1992] [LENNART1994]. Aucune valeur pronostique de ces facteurs n’a
été mise n évidence dans l’étude de Lennart et al. sur 37 tumeurs [LENNART1994]. En revanche, l’équipe
de Malmström et al. a mis en évidence une valeur pronostique indépendante de la ploïdie (p = 0,046)
[MALMSTROM1992]. Pour les carcinosarcomes et les sarcomes du stroma endométrial, aucun valeur
pronostique de la ploïdie n’a été retrouvée [NOLA1996] [NORDAL1997A] [NORDAL1996].
5.1.4. Conclusion
Les sarcomes utérins sont des tumeurs de mauvais pronostic en dehors des sarcomes du stroma endométrial
de bas grade. Les études publiées sont variables dans leur dimension, le nombre et le type de paramètres
étudiés. Il n’y a pas de consensus sur les facteurs pronostiques des sarcomes utérins en dehors du grade
défini par Norris et Taylor dans les sarcomes du stroma endométrial (niveau de preuve A). Le stade et l’âge
sont des facteurs pronostiques indépendants pour la survie globale dans la plupart des études (niveau de
preuve B) et pour l’ensemble des sarcomes.
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118
5.2. Traitement des sarcomes utérins
5.2.1. Place de la chirurgie
5.2.1.1. Introduction
La chirurgie est souvent le premier temps thérapeutique. Elle permet de réaliser un bilan d’extension,
d’effectuer l’exérèse de la tumeur utérine et éventuellement de prélever certains sites de métastase extrautérine. Compte tenu de la rareté des sarcomes utérins, la description des modalités chirurgicales a fait
l’objet de très peu d’études spécifiques et surtout d’aucune étude prospective randomisée. Pour discuter des
modalités de cette chirurgie, il faut distinguer deux cas :
le diagnostic est connu ou suspecté avant la chirurgie ;
le diagnostic est fait lors de l’analyse histologique d’une pièce opératoire.
5.2.1.2. Diagnostic connu ou suspecté
Lorsque le diagnostic de sarcome utérin est fortement suspecté ou prouvé avant ou lors de l’intervention
initiale, il est alors possible de bien codifier les modalités chirurgicales. Le diagnostic peut être suspecté à
l’occasion d’un contexte clinique particulier (croissance rapide d’une masse utérine chez une patiente en
postménopause) ou lors de l’examen histologique d’un curetage ou d’une résection hystéroscopique (en
particulier dans le cadre des tumeurs stromales et des carcinosarcomes). Néanmoins, ce cas de figure est
rare. Le diagnostic peut aussi être évoqué en peropératoire, en raison de l’aspect macroscopique atypique
d’un fibrome. L’examen extemporané du fibrome (ou de l’utérus) peut être discuté mais sa pertinence dans
le cadre des léiomyosarcomes est faible (sensibilité de 20 %) [SCHWARTZ1993].
5.2.1.2.1. Voie d’abord
Le but de cette chirurgie est de réaliser une exérèse de la tumeur utérine sans la morceler. Si le diagnostic
est fortement suspecté ou connu avant l’intervention chirurgicale initiale, la voie d’abord choisie doit
permettre l’exérèse de l’utérus en monobloc pour diminuer le risque d’une dissémination péritonéale ou
d’une dissémination vaginale postopératoire précoce, liée à la fragmentation de la pièce lors de l’éventuelle
extraction par voie vaginale [MORICE2003]. Par ailleurs, la voie d’abord choisie doit permettre de réaliser
les autres gestes d’exérèse ou biopsiques nécessaires. En cas d’utérus volumineux, la laparotomie semble
être la voie d’abord de choix [PIVER1981] [MORICE2003]. La voie d’abord vaginale doit être évitée.
5.2.1.2.2. Modalités chirurgicales en cas de tumeur limitée à l’utérus
L’intervention doit débuter par une exploration de la totalité de la cavité abdominopelvienne à la recherche
d’une extension locorégionale de la tumeur (pelvis, péritoine, aires ganglionnaires pelvienne et lomboaortique, foie). Tout élément suspect devra être prélevé et une cytologie péritonéale devra être réalisée
[GESZLER1986]. L’intervention de référence est l’hystérectomie totale [WAIN1993] [MICHEL1989]
[MORICE2003A] [PIVER1981] [BERCHUCK1990] [ANON1998A]. En cas de tumeur atteignant le col
utérin (stade II), certains ont proposé de réalisé une hystérectomie élargie [WAIN1993].
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119
5.2.1.2.3. Chirurgie annexielle
Chez une patiente ménopausée une annexectomie bilatérale doit être associée à l’hystérectomie. Certains
auteurs ont discuté l’intérêt de l’annexectomie bilatérale, en particulier dans les léiomyosarcomes et les
sarcomes stromaux, chez les patientes opérées d’un sarcome utérin avant la ménopause. Les données de la
littérature sont discordantes à ce sujet : la pratique de cette annexectomie a été retrouvée parfois comme
bénéfique sur l’évolution carcinologique [BERCHUCK1990] et d’autres fois délétère [AARO1966]
[TAYLOR1966] ou sans effet [NORRIS1966]. Néanmoins, compte tenu de la possibilité de localisations
secondaires ovariennes, la réalisation d’une annexectomie bilatérale semble préférable, quels que soient
l’âge de la patiente et le type de sarcome.
5.2.1.2.4. Omentectomie, lymphadénectomie
L’omentectomie et la lymphadénectomie doivent être pratiquées lorsqu’il existe des lésions suspectes sur
l’épiploon et/ou une adénomégalie (pelvienne ou lombo-aortique). L’étude de Chen et al. a porté sur 20
patientes traitées pour un sarcome de stade I, dont 9 (45 %) présentaient une atteinte ganglionnaire
[CHEN1989]. Les auteurs ont montré que l’atteinte ganglionnaire était plus fréquente en cas de grosse
tumeur, lorsqu’il existait une atteinte profonde du myomètre, dans les léiomyosarcomes et chez les
patientes de plus de 65 ans [CHEN1989]. Dans une série de Goff et al., l’atteinte ganglionnaire n’a été
retrouvée que dans les stades avancés des léiomyosarcomes (récidive ou dissémination intraperitonéale) et
dans aucun des sarcomes du stroma endométrial [GOFF1993]. En dehors du cas des carcinosarcomes, ces
gestes ne seront pas systématiques (voir chapitre 5.2.1.2.5. Cas particulier des carcinosarcomes).
5.2.1.2.5. Cas particulier des carcinosarcomes
Dans le cas particulier des carcinosarcomes, les localisations extra-utérines sont très fréquentes. Ainsi, dans
l’étude de Podczaski et al. une extension extra-utérine a été observée chez 39 % des 52 patientes présentant
une tumeur a priori de stade I [PODCZASKI1989]. Ces extensions sont le plus souvent ganglionnaires (de
18 % à 35 %) ou péritonéales [SILVERBERG1990] [YAMADA2000]. Étant donné ces constatations,
l’hystérectomie et l’annexectomie seront associées systématiquement à une lymphadénectomie pelvienne
(voire lombo-aortique en cas d’adenomégalie), à une omentectomie et à des biopsies péritonéales multiples
[MORICE2003A].
5.2.1.2.6. Chirurgie des stades avancés
En cas de sarcome utérin de stade III (atteinte ovarienne, ganglionnaire), l’hystérectomie avec
annexectomie bilatérale reste l’intervention de référence associée à l’exérèse des localisations métastatiques
éventuelles (adénectomie ou lymphadénectomie).
En cas de sarcome de stade IV (atteinte au rectum ou à la vessie, atteinte péritonéale, métastase à distance),
la chirurgie est discutée mais l’hystérectomie avec annexectomie bilatérale première semble indiquée
quand elle est techniquement réalisable. Lorsqu’il existe une extension rectosigmoïdienne sans localisation
extrapelvienne et/ou métastatique, la résection de la charnière rectosigmoïdienne peut se discuter mais il
n’existe pas de consensus dans la littérature concernant cette attitude (chirurgie initiale ou après traitements
adjuvants ?).
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5.2.1.3. Diagnostic méconnu avant l’intervention chirurgicale
Malheureusement le diagnostic de sarcome utérin est le plus souvent rétrospectif et posé lors de l’analyse
histologique d’une pièce de myomectomie ou d’hystérectomie. Lorsqu’il s’agit d’un léiomyosarcome ou
d’une tumeur du stroma endométrial et si la chirurgie initiale a été complète (hystérectomie avec
annexectomie bilatérale), aucune chirurgie complémentaire n’est indiquée. Lorsqu’il y a eu une
hysterectomie subtotale ou une hystérectomie sans annexectomie, une chirurgie de complément
(totalisation de l’hystérectomie ou annexectomie bilatérale) peut se discuter. Lorsqu’il s’agit d’un
carcinosarcome, une chirurgie de complément pour réaliser une omentectomie et une lymphadénectomie
peut se discuter.
Lorsque le diagnostic de sarcome a été posé sur une pièce de myomectomie, certains auteurs ont rapporté
des courtes séries de conservation utérine chez des patientes souhaitant préserver leur fertilité, en particulier
dans des cas de léiomyosarcomes avec index mitotique faible [VANDINH1982] [LISSONI1998]. À noter
cependant que ces séries sont trop petites pour pouvoir confirmer l’innocuité d’une telle stratégie. En
conséquence, si le diagnostic de sarcome a été posé sur une pièce de myomectomie, une hystérectomie de
complément avec annexectomie bilatérale semble indiquée.
5.2.1.4. Cas particulier de la chirurgie des métastases
Lorsqu’il existe une récidive du sarcome sous la forme d’une métastase unique pulmonaire ou hépatique
accessible à une résection chirurgicale, la chirurgie d’exérèse (hépatectomie ou résection pulmonaire) doit
être discutée car elle peut permettre un contrôle de la maladie [LANG2000] [LEVENBACK1992]. Dans
une série publiée en 2001, rapportant 11 cas de résection pulmonaire pour métastase d’un leiomyosarcome,
la médiane de survie a été de 25 mois [ANDERSON2001].
5.2.2. Place de la radiothérapie externe
5.2.2.1. Introduction
Il n’existe pas dans la littérature d’études randomisées concernant les indications de la radiothérapie
externe dans la thérapeutique des sarcomes utérins. Un certain nombre d’études rétrospectives regroupent
des expériences très diverses. Ce sont le plus souvent des études multicentriques, présentant des effectifs de
patients faibles et des périodes d’étude longues.
5.2.2.2. Radiothérapie postopératoire
C’est la séquence thérapeutique la plus utilisée, avec une radiothérapie dont le volume et la dose dépendent
des comptes rendus opératoires et anatomopathologiques. Un certain nombre d’études rétrospectives ont
tenté de préciser la place de la radiothérapie adjuvante dans le traitement des sarcomes utérins.
Le Tableau 53 regroupe certaines d’entre elles. Malgré l’hétérogénéité de ces études rétrospectives, et de
probables biais de sélection des patientes, on peut retenir un taux de rechute locale sensiblement diminué
pour les patients traités par chirurgie et radiothérapie postopératoire, en comparaison avec celui observé
après chirurgie seule (niveau de preuve B). Certaines études concluent à un bénéfice de la radiothérapie sur
le contrôle local dans le cas des sarcomes de haut grade quelle que soit l’histologie et non pour les
sarcomes de bas grade [CHAUVEINC1999] [HOFFMANN1996]. D’autres mentionnent un bénéfice dans
le cas des sarcomes du stroma et non pour les léiomyosarcomes [ROSE1987] [HORNBACK1986]. Ces
conclusions concernant des sous-groupes sont à analyser avec prudence du fait des biais importants de ces
études rétrospectives. Certains auteurs n’ont rapporté aucun bénéfice de l’irradiation postopératoire
[TINKLER1993].
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Une étude prospective est actuellement en cours (EORTC 55874) avec pour objectif de comparer le taux de
récidive locale et le taux de développement des métastases chez les patientes opérées randomisées entre
radiothérapie pelvienne adjuvante versus pas de traitement complémentaire.
Certaines études rétrospectives ont conclu à l’amélioration de la survie globale pour les patientes traitées
par chirurgie et radiothérapie postopératoire, mais les conclusions sont à analyser avec précaution
[GERSZTEN1998] [FERRER1999] [HOFFMANN1996], car il semble que la sélection des patientes soit à
l’origine du bénéfice sur la survie globale.
5.2.2.3. Radiothérapie en situation palliative
La radiothérapie en situation palliative peut s’envisager en situation postopératoire ou en situation de
radiothérapie exclusive.
On peut être amené à proposer une radiothérapie en situation palliative en postopératoire lorsque l’exérèse
est incomplète du fait de l’extension de la maladie ou bien en situation de radiothérapie exclusive, lorsque
le geste chirurgical est contre-indiqué ou refusé par la patiente. Très peu de patientes ont été traitées selon
ce schéma dans les études rétrospectives. Cette approche ne peut se concevoir que dans le but de contrôler
les symptômes, telles que les douleurs pelviennes ou les métrorragies, qui accompagnent l’évolution locale
de ces tumeurs.
5.2.2.4. Modalités d’irradiation
Les modalités d’irradiation externe dans le traitement des sarcomes utérins restent extrêmement diverses et
non standardisées. Dans la mesure où les sarcomes utérins sont des tumeurs rares qui représentent moins de
5 % des tumeurs utérines, les modalités d’irradiation externe se sont basées sur celles déjà existantes,
notamment celles utilisées dans le traitement des adénocarcinomes de l’endomètre (cf. SOR sur la prise en
charge des cancers de l’endomètre [BRÉMOND2001] [THOMAS2001]).
5.2.2.4.1. Volumes d’irradiation
Il s’agit d’une irradiation pelvienne, le plus souvent postopératoire. On doit évidemment prendre en compte
les données peropératoires et anatomopathologiques pour définir ce volume.
5.2.2.4.2. Dose d’irradiation
La spécification de la dose n’est pas systématiquement mentionnée dans la littérature et son analyse
retrouve des données extrêmement diverses concernant le niveau de dose. La dose totale délivrée au niveau
du pelvis varie de 40 à 55 Gy. La dose totale la plus fréquemment rapportée est une dose moyenne de 45 à
50 Gy au niveau pelvien [CHI1997] [FERRER1999]. La dose par fraction varie selon le volume et les
différentes études de 1,8 à 2 Gy par fraction, à raison d’une fraction par jour et de 5 fractions par semaine.
Devant la difficulté d’établir la place de la radiothérapie dans cette localisation, il est primordial de définir
une technique rigoureuse de traitement et notamment une dosimétrie prévisionnelle informatisée réalisée à
partir d’un scanner de dosimétrie, qui permettra de garantir une bonne définition des volumes à traiter ou à
éviter.
5.2.2.4.3. Techniques d’irradiation
Énergie : la photonthérapie permet d’obtenir une homogénéité satisfaisante de la dose au niveau du volume
cible et permet aussi de réduire la dose aux structures saines adjacentes, en particulier au niveau de la
vessie ou du rectum.
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Volume : l’irradiation pelvienne se fait par deux ou quatre champs orthogonaux (deux opposés antéropostérieur et postéro-antérieur plus ou moins deux champs latéraux) en utilisant une technique isocentrique.
L’irradiation par quatre champs est à privilégier afin de réduire la dose délivrée aux organes critiques
(grêle, rectum et côlon).
5.2.2.4.4. Recommandations techniques
La dose à délivrer est de 45 à 50 Gy au niveau du pelvis englobant le PTV. Il n’y a pas de standard quant à
la définition du volume à irradier, qui dépendra des constatations peropératoires et anatomopathologiques.
5.2.2.5. Conclusions
Il semble difficile de conclure concernant l’impact de la radiothérapie adjuvante sur la survie globale. La
plupart des études rétrospectives ne retrouvent pas de bénéfice de l’irradiation adjuvante sur ce critère. Les
résultats encourageant publiés par certaines études rétrospectives qui concluent à l’amélioration de la survie
globale pour les patientes traitées par chirurgie et radiothérapie postopératoire sont à analyser avec
précaution du fait de la sélection des patientes (niveau de preuve D). Les résultats de l’étude de l’EORTC
55874 permettront d’établir la place de la radiothérapie externe adjuvante dans le traitement des sarcomes
utérins.
5.2.3. Place de la curiethérapie
La place de la curiethérapie vaginale reste à définir. Peu d’études rétrospectives ont analysé le bénéfice de
la curiethérapie vaginale sur le contrôle local du fait du faible nombre de patientes. Chi et al. ont rapporté
que l’addition de la curiethérapie vaginale en complément de l’irradiation externe ne modifiait pas de façon
significative le taux de récidive pelvienne [CHI1997]. Cependant, les récidives pelviennes, notamment
vaginales, posent le problème des complications rectales et/ou urologiques fréquentes et des douleurs
souvent importantes. Du fait de la bonne tolérance de la curiethérapie vaginale de complément, celle-ci
peut être proposée pour les patientes à risque de récidive locale [CHAUVEINC1999] (niveau de preuve D).
Tableau 53. Radiothérapie postopératoire dans les sarcomes utérins
Rechute locale
Survie2
Chirurgie seule
22
Chirurgie + radiothérapie 32
3/22 (14 %)
0/32
34 %
90 %
[ECHT1990]
63 patientes
Chirurgie seule
Chirurgie +
Radiothérapie
27
36
9/27 (33 %)
0/36
25 %
44 %
[CHI1997]
38 patientes1
Chirurgie seule
10
Chirurgie + radiothérapie 28
5/10 (50 %)
6/38 (21 %)
63 % (stades I) ; 50 % (stades II)
62 % (stades I) ; 40 % (stades II)
[FERRER1999]
103 patientes
Chirurgie seule
48
Chirurgie + radiothérapie 55
32/48 (66 %)
14/55 (25 %)
37 %
73 %
[SHIMM1984]
24 patientes
Chirurgie seule
10
Chirurgie + radiothérapie 14
7/10 (70 %)
7/14 (50 %)
np
[GERSZTEN1998]
60 patientes
Chirurgie seule
31
Chirurgie + radiothérapie 29
17/31 (55 %)
1/29 (3 %)
np
Références
Traitements
[HOFFMANN1996
]
54 patientes
Effectifs
1
stades I et II ; 2résultats à 5 ans ; np : non précisé.
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5.2.4. Place de la chimiothérapie
5.2.4.1. Introduction
Malgré l’évolution défavorable de ces tumeurs, il existe peu d’études prospectives randomisées de
chimiothérapie en phase métastatique ou adjuvante et la prise en charge optimale n’est pas clairement
définie. Ces tumeurs étant rares, les patientes ont souvent été incluses dans des protocoles incluant les
sarcomes des tissus mous. Peu de protocoles ont été spécifiquement consacrés aux sarcomes utérins.
5.2.4.2. Chimiothérapie en phase métastatique
En phase II, les cytotoxiques les plus efficaces dans les sarcomes utérins sont la doxorubicine, l’ifosfamide,
le cisplatine et l’étoposide et les taux de réponse semblent varier en fonction du type histologique (Tableau
54). Les associations les plus efficaces combinent doxorubicine et ifosfamide (30 % de réponse),
doxorubicine et ifosfamide ou cyclophosphamide, cisplatine, vindésine et dacarbazine (protocole DECAV)
(taux de réponse de 53 %) et plus récemment gemcitabine et docetaxel dans les léiomyosarcomes (taux de
réponse de 50 %) (Tableau 55). Les dernières associations, si elles semblent permettre d’obtenir un taux de
réponse supérieur, sont cependant plus toxiques et nécessitent l’utilisation de facteurs de croissance
systématiques.
Deux associations ont été testées en phase III par rapport à la doxorubicine en monothérapie (60 mg/m²),
mais aucune d’entre elles n’a rapporté un avantage en termes de taux de réponse :
doxorubicine et cyclophosphamide toutes les 3 semaines [MUSS1985] ;
doxorubicine et dacarbazine toutes les 3 semaines [OMURA1983].
5.2.4.3. Chimiothérapie adjuvante
En dehors des sarcomes de stroma endométrial de bas grade, les sarcomes utérins ont un fort risque de
récidive, la plupart du temps sous forme métastatique (70 % des cas). Comme dans toutes les tumeurs
solides à haut risque métastatique, se pose la question de l’influence d’une chimiothérapie adjuvante sur la
survie globale et la survie sans récidive. Une seule étude randomisée de chimiothérapie adjuvante a été
menée dans les sarcomes utérins par le Gynecologic oncologic group [OMURA1985]. Cette étude a
comparé une chimiothérapie adjuvante avec doxorubicine seule (60 mg/m² toutes les 3 semaines/8 cycles)
versus observation chez des patientes opérées d’un sarcome utérin de stade I ou II (toutes histologies). La
radiothérapie pelvienne de complément était laissée au choix du clinicien. Aucune différence significative
n’a été observée sur la survie sans récidive (41 % de rechute avec chimiothérapie versus 53 % sans
chimiothérapie adjuvante) ou sur la survie globale (médiane de survie de 74 mois avec doxorubicine versus
55 mois sans chimiothérapie). L’interprétation des résultats doit cependant être prudente. Seules
156 patientes ont été évaluables sur 225 incluses, sans que les raisons en soient précisées. Enfin, la
doxorubicine seule a donné un taux de réponse en phase métastatique compris entre 10 et 25 % à la dose de
60 mg/m² [OMURA1983] ce qui n’en fait pas un candidat de choix à proposer en traitement adjuvant et il
est probable qu’une association de médicaments serait plus appropriée. Il existe par ailleurs une tendance
en termes de survie sans récidive en faveur de la chimiothérapie.
5.2.4.4. Conclusion
Il semble important de poursuivre des études sur l’utilité de la chimiothérapie adjuvante. Une étude
randomisée de phase III, mise en place par les groupes gynécologie et sarcome de la FNCLCC, a été initiée
en France en septembre 2001. Cet essai a étudié l’effet de l’adjonction d’une polychimiothérapie (4 cycles
doxorubicine, ifosfamide et cisplatine) à une radiothérapie pelvienne adjuvante dans les traitements des
sarcomes utérins non métastatiques.
Les sarcomes du stroma endométrial de bas grade sont exclus. L’objectif principal est l’augmentation de la
survie sans récidive à 3 ans. Les résultats de cette étude devraient permettre de préciser en partie la place de
la chimiothérapie adjuvante dans la prise en charge des patientes atteintes de sarcomes utérins.
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Tableau 54. Monochimiothérapie dans les sarcomes utérins
Substance
Références
Doxorubicine
[OMURA1983]
Ifosfamide
[SUTTON1989]
[SUTTON1992]
Types
histo.
Antécédents
de RT
Schémas de
chimiothérapie
non
60 mg/m²/3 sem.
non
1,5 g/m²/j 5j/4 sem.
Taux de réponse
LMS
Cisplatine
CS
LMS
32 % (9/28) : 5RC et 4RP
non
oui
50 mg/m²/3 sem.
50 mg/m²/3 sem.
3 % (1/33) : 1RP
5 % (1/19) : 1RP
CS
non
oui
non
50 mg/m²/3 sem.
50 mg/m²/3 sem.
75-100 mg/m²/3 sem.
19 % (12/63) : 5RC et 7 RP
18 % (5/28) : 2RC et 3 RP
42 % (5/12) : 1RC et 4 RP
oui
100 mg/m²/j 3j/4 sem.
[THIGPEN1986]
[THIGPEN1991]
Diaziquone
(AZQ)
[SLAYTON1987]
[SLAYTON1991]
[SLAYTON1991A]
LMS
Mitoxantrone
[MUSS1990]
11 % (3/28) : 1RC et 2 RP
CS
6 % (2/31) : 2RP
0 % (0/24)
oui
30 mg/m²/3 sem.
CS
5 % (1/22)
LMS
0 % (0/12)
oui
12 mg/m²/3 sem.
CS
[SUTTON1997]
17 % (6/35) : 6RP
LMS
LMS
Paclitaxel
10 % (4/41)
CS
[SLAYTON1987]
[SLAYTON1987A]
[SLAYTON1991]
Étoposide
25 % (7/28)
LMS
0 % (0/17)
oui
175 mg/m2/3 sem.
8,8 % (3/34) : 2RC et 1RP
LMS : léiomyosarcome ; CS : carcinosarcome ; sem : semaine ; RP: réponse partielle ; RC: réponse complète ; j : jour.
Tableau 55. Polychimiothérapie dans les sarcomes utérins
Types
histologiques
Références
Antécédents
Schémas de chimiothérapie
de RT
oui (18/26)
Taux de réponse
DX : 50 mg/m² J1
DTIC : 200 mg/m²/j J1-3
V : 2 mg/j J1-2
CDDP : 100 mg/m² J3
et CP : 200 mg/m²/j J1-3 ou
IFO : 2 g/m²/j J1-3
54 % (14/36) : 11RP et 3RC
Tous sarcomes
[PAUTIER2002]
Léiomyosarcom
es
[HENSLEY2002] oui (14/34)
GM : 900 mg/m² J1
DT : 100 mg/m² J1
3RC et 1RP
Léiomyosarcom
es
[SUTTON1996]
oui (9/36)
DX : 50 mg/m² J1
IFO : 5g/m² PC J1
30 % (10/36) : 9RP et 1RC
Tous sarcomes
[MUSS1985]
np
DX : 60 mg/m² J1
CP : 500 mg/m² J1
19 % (5/26) : 3RP et 2RC
Léiomyosarcom
es
[OMURA1983]
np
DX : 60 mg/m² J1
DTIC : 250 mg/m2/j J1-5
30 % (6/20)
Carcinosarcome
s
[OMURA1983]
np
DX : 60 mg/m² J1
DTIC : 250 mg/m²/j J1-5
23 % (7/31)
Autres sarcomes [OMURA1983]
np
DX : 60 mg/m² J1
DTIC : 250 mg/m²/j J1-5
20 % (3/15)
CDDP : cisplatine ; GM : gemcitabine ; DTIC : dacarbazine ; DX : doxorubicine ; V : vindésine ; DT : docétaxel ; IFO :
ifosfamide ; CP ; cyclophosphamide ; RC : réponse complète ; RP : réponse partielle ; RT : radiothérapie ; np : non précisé.
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5.3. Recommandations
Standards, Options et Recommandations
Traitements des sarcomes utérins opérables d’emblée
Standards
Exérèse chirurgicale suivie d’une radiothérapie complémentaire représente le standard actuel pour le
traitement locorégional.
L’indication d’une radiothérapie palliative est réservée aux patientes refusant tout autre traitement (ou
présentant une tumeur évolutive non opérable).
Option
Plusieurs alternatives de traitements adjuvants peuvent être proposées (curiethérapie de complément,
radiothérapie, chimiothérapie) mais le choix et la séquence éventuelle de ces traitements doivent être
discutés.
Standards, Options et Recommandations
Traitements des sarcomes utérins non opérables
Standard
Il n’y a pas d’attitude standard.
Options
Une radiothérapie palliative peut être proposée aux patientes présentant une tumeur évolutive non opérable.
Lorsqu’il existe une récidive du sarcome sous la forme métastatique pulmonaire ou hépatique accessible à
une résection chirurgicale, la chirurgie d’exérèse (hépatectomie ou résection pulmonaire) doit être discutée.
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Standards, Options et Recommandations
Modalités de la chirurgie des sarcomes utérins en cas de diagnostic de sarcome utérin
fortement suspecté ou prouvé avant ou lors l’intervention initiale
Standards
L’intervention de référence est l’hystérectomie totale.
En cas d’utérus volumineux, la laparotomie semble être la voie d’abord de choix. La voie d’abord vaginale
doit être évitée.
Stades I : tumeur limitée à l’utérus (stade I)
Standard
L’intervention doit débuter par une exploration de la totalité de la cavité abdominopelvienne à la recherche
d’une extension locorégionale de la tumeur (pelvis, péritoine, aires ganglionnaires pelvienne et lomboaortique, foie). Tout élément suspect devra être prélevé. Une cytologie péritonéale sera réalisée.
Stades II et III : col utérin envahis (stade II) et/ou atteinte ovarienne ganglionnaire (stades III)
Standard
L’hystérectomie avec annexectomie bilatérale reste l’intervention de référence associée à l’exérèse des
localisations métastatiques éventuelles (adénectomie ou lymphadénectomie)
Options
Une hystérectomie élargie peut être proposée.
L’omentectomie et la lymphadénectomie peuvent être pratiquées lorsqu’il existe des lésions suspectes sur
l’épiploon et/ou une adénomégalie (pelvienne ou lombo-aortique).
Stades IV : atteinte au rectum ou à la vessie, atteinte péritonéale, métastase à distance
Standard
Il n’y a pas d’attitude standard.
Option
La chirurgie est discutée mais l’hystérectomie avec annexectomie bilatérale première semble indiquée
quand elle est techniquement réalisable. Lorsqu’il existe une extension rectosigmoïdienne sans localisation
extrapelvienne et/ou métastatique, la résection de la charnière rectosigmoïdienne peut se discuter mais il
n’existe pas de consensus dans la littérature concernant cette attitude (chirurgie initiale ou après traitements
adjuvants ?).
Carcinosarcomes
Standard
L’hystérectomie et l’annexectomie seront associées systématiquement à une lymphadénectomie pelvienne
(voire lombo-aortique en cas d’adenomégalie), une omentectomie et des biopsies péritonéales multiples.
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Standards, Options et Recommandations
Modalités de la chirurgie des sarcomes utérins en cas de diagnostic méconnu
avant l’intervention chirurgicale
Standards
Si le diagnostic de sarcome a été posé sur une pièce de myomectomie, une hystérectomie de complément
avec annexectomie bilatérale semble indiquée.
Lorsqu’il s’agit d’un léiomyosarcome ou d’une tumeur du stroma endométrial et si la chirurgie initiale a été
complète (hystérectomie avec annexectomie bilatérale), aucune chirurgie complémentaire n’est indiquée.
Options
Lorsqu’il y a eu une hysterectomie subtotale ou une hystérectomie sans annexectomie, une chirurgie de
complément (totalisation de l’hystérectomie ou annexectomie bilatérale) peut se discuter.
Lorsqu’il s’agit d’un carcinosarcome, une chirurgie de complément pour réaliser une omentectomie et une
lymphadénectomie peut être envisagée.
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6. Prise en charge des tumeurs stromales gastro-intestinales (GIST)
6.1. Introduction
Les tumeurs stromales gastro-intestinales ont été décrites en 1983 comme des tumeurs du tube digestif et
du mésentère, se caractérisant par un profil histologique et immunohistochimique spécifique, la présence de
mutations activatrices des proto-oncogènes KIT ou PDGFRΑ, et un risque élevé de récidive métastatique
(notamment dans le foie et le péritoine) après l’intervention chirurgicale initiale sur la tumeur localisée
[MAZUR1983] [FLETCHER2002A] [MIETTINEN2005]. Ces tumeurs sont résistantes à la chimiothérapie
classique dans toutes les études rétrospectives et prospectives décrites jusqu’à présent [PLAAT2000]
[EMORY1999]. L’imatinib, un inhibiteur de tyrosines kinases bloquant les protéines KIT et
PDGFRΑ interrompt la prolifération tumorale dans plus de 85 % des cas de GIST avancées, dans les études
de phases I, II et III décrites jusqu’à présent [JOENSUU2001] [BLAY2004]. Le traitement par imatinib des
GIST constitue donc le paradigme des thérapeutiques ciblées sur l’oncogène causal dans les tumeurs
solides.
Les GIST constituant une entité pathologique et moléculaire de définition récente, leur prise en charge au
moment du diagnostic initial et le traitement des tumeurs locales et avancées n’ont pas fait l’objet de
recommandations spécifiques. La pratique clinique a généralement été fondée sur l’analyse de séries
rétrospectives de patients, ainsi que de séries prospectives avec un suivi limité, le premier traitement par
imatinib ayant été instauré en 2000 [JOENSUU2001]. La prise en charge optimale des GIST au plan du
diagnostic histologique, de la chirurgie, de l’imagerie, du traitement médical et de la biologie moléculaire a
récemment fait l’objet de nombreuses publications scientifiques au cours des trois dernières années. Dans
ce contexte, les praticiens ont donc exprimé la nécessité d’établir des recommandations de pratique
clinique. Le National comprehensive cancer network (NCCN) a établi en 2003 une extension et une mise à
jour des recommandations de pratique clinique pour la prise en charge optimale des patients présentant des
tumeurs stromales gastro-intestinales [DEMETRI2004]. Pour élargir la diffusion de ces recommandations
de pratique clinique, une réunion consensuelle multidisciplinaire pour la prise en charge des tumeurs
stromales gastro-intestinales (GIST) s’est tenue à Lugano les 21 et 22 mars 2004, sous les auspices de
l’European society of medical oncology (ESMO). Cette réunion a rassemblé 41 spécialistes en oncologie,
anatomopathologie, biologie moléculaire et chirurgie provenant d’Europe, d’Asie, d’Australie et des ÉtatsUnis (dont 5 experts français) et a abouti à des recommandations récemment publiées dans les Annals of
oncology [BLAY2005]. Ces recommandations internationales ont été analysées et commentées lors de la
réunion d’un groupe d’experts français le 20 novembre 2005 à Paris. Ce document constitue le rapport de
ce travail d’analyse et de synthèse.
6.2. Méthodologie
Ce chapitre rapporte le travail d’un groupe de 22 experts français sur l’adaptation française des
recommandations de pratiques de l’European society of medical oncology (ESMO). Le document ESMO a
été analysé puis adapté à la pratique française. Quatre groupes de travail ont ainsi revu les propositions
concernant :
l’anatomopathologie et la biologie moléculaire ;
l’imagerie en situation localisée ou métastatique et la prise en charge diagnostique des tumeurs de
petite taille ;
la chirurgie des GIST localisées et métastatiques ;
le traitement systémique des GIST.
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6.3. Anatomopathologie et biologie moléculaire
6.3.1. Critères histologiques de diagnostic
Le diagnostic de GIST est fondé sur un examen histologique standard, avec relecture centrale effectuée par
un expert dans cette pathologie pour les cas équivoques (niveau de preuve B2). La plupart des cas de GIST
peuvent être classés en trois grandes catégories : à cellules fusiformes (70 %), à cellules épithélioïdes
(20 %) et mixtes (10 %).
L’immunohistochimie est nécessaire au diagnostic, en particulier la recherche de l’expression de KIT
(CD117), retrouvé positif dans 95 % des cas. Il est actuellement recommandé de faire ce marquage avec
l’anticorps polyclonal A4502 au 1/50 sans restauration antigénique ou au 1/300 après restauration
antigénique (tampon citrate pH 6) [WENT2004]. Le marquage est considéré comme positif, qu’il soit
cytoplasmique, membranaire ou en point juxtanucléaire. Sa répartition peut être hétérogène et son intensité
variable, sans incidence sur le pronostic ni, selon les données actuelles, sur la réponse à l’imatinib.
D’autres marqueurs sont souvent utilisés pour étayer le diagnostic : CD34 (positif dans 70 % des cas), hcaldesmone (positif dans 80 % des cas), actine musculaire lisse alpha (positif dans 40 % des cas), PS100
(positif dans 5 % des cas), desmine (positif dans 2 % des cas) [FLETCHER2002A] [MIETTINEN2005].
Une forte positivité diffuse de la PS100 ou de la desmine doit faire remettre en cause le diagnostic, même si
la tumeur est KIT positive. Il est rappelé que l’expression de KIT n’est pas spécifique des GIST, et que
d’autres tumeurs digestives ou intra-abdominales, conjonctives, mélanocytaires ou endocrines peuvent
simuler une GIST. Les plus fréquemment confondues avec une GIST sont les tumeurs musculaires lisses et
les fibromatoses [WENT2004] [HORNICK2002]. Moins de 5 % des GIST suspectées histologiquement
sont KIT négatives. Il faut en premier lieu éliminer un faux négatif, lié à un problème technique ou
d’échantillonnage. La négativité des cellules tumorales ne peut être affirmée que s’il existe un témoin
interne positif (mastocytes, cellules interstitielles de Cajal). Pour affirmer formellement un diagnostic de
GIST KIT négative, il est actuellement recommandé de rechercher une mutation des gènes KIT et
PDGFRA (platelet-derived growth factor receptor alpha) [MEDEIROS2004] [WASAG2004] (voir
chapitre 6.3.3. Recherche de mutations KIT et PDGFRA : routine ou recherche ?).
6.3.2. Facteurs pronostiques des GIST localisées
Pour les tumeurs localisées, la classification du risque de malignité (selon la taille de la tumeur et l’index
mitotique) établie lors d’un consensus antérieur, reste la règle même s’il reste à effectuer une évaluation
prospective sur une cohorte à grande échelle [FLETCHER2002A] [MIETTINEN2005] [KINDBLOM2003]
[NILSSON2005] (niveau de preuve B2) (Tableau 56). Le nombre de mitoses est évalué sur 50 champs à
fort grossissement. D’autres paramètres topographiques, histologiques, immunohistochimiques et
moléculaires sont en cours d’évaluation.
6.3.3. Recherche de mutations KIT et PDGFRA : routine ou recherche ?
Cette recherche doit être pratiquée au sein de laboratoires spécialisés. Elle est pratiquée de manière
optimale à partir de l’ADN extrait de tissus congelés, mais est également possible à partir de tissus fixés et
inclus en paraffine. Pour cette raison, la fixation en Bouin doit désormais être proscrite (niveau de
preuve B2). Un contrôle histologique de l’échantillon est nécessaire avant l’extraction des acides
nucléiques. La seule application actuellement recommandée en routine est le diagnostic des tumeurs intraabdominales suspectées d’être des GIST mais n’exprimant pas KIT en immunohistochimie (accord
d’experts) [MEDEIROS2004]. Dans les autres cas, y compris pour la prédiction de la réponse au
traitement, cette technique reste actuellement une procédure de recherche dans le cadre de projets ou de
protocoles thérapeutiques. Jusqu’à présent, plusieurs techniques ont été utilisées pour détecter et identifier
les mutations KIT ou PDGFRA [EMILE2002] [XIAO2001].
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Actuellement, la chromatographie en phase liquide à haute performance dénaturante (DHPLC : denaturing
high-performance liquid chromatography), complétée par le séquençage direct, est la stratégie la plus
adaptée au diagnostic de routine.
Tableau 56. Groupes pronostiques
1
Risque de malignité
Taille2
Nombre de mitoses
observées par 50 champs à fort grossissement
Très faible
< 2cm
<5
Faible
2-5 cm
<5
Intermédiaire
< 5cm
5-10 cm
6-10
<5
Elevé
> 5 cm
>10 cm
Taille, quelle qu’elle soit
>5
Nombre quel qu’il soit
> 10
1
d’après Feltcher et al. 2002 [FLETCHER2002A] et Miettinen et al. 2005 [MIETTINEN2005] ; 2plus grande dimension.
6.4. Imagerie en situation localisée ou métastatique - Prise en charge
diagnostique des tumeurs de petite taille
6.4.1. Imagerie pour la stadification des GIST
Les techniques d’imagerie actuelles pour évaluer les GIST incluent la tomodensitométrie (TDM),
l’échographie, l’endoscopie et l’échoendoscopie (EE), l’imagerie par résonance magnétique (IRM) et la
tomographie par émission de positons utilisant le fluorodéoxyglucose comme traceur (TEP-FDG).
Pour l’évaluation initiale, la TDM avec injection de produit de contraste constitue actuellement la modalité
de choix pour les patients ayant une masse abdominale évocatrice d’une GIST (niveau de preuve B2). Une
IRM avec injection de produit de contraste peut être une alternative. La TDM permet d’établir le stade de la
tumeur et de programmer la chirurgie. En cas de GIST rectale, une IRM fournit des informations plus
précises pour la stadification préopératoire (accord d’experts). Lorsqu’une petite tumeur est trouvée de
façon fortuite à l’endoscopie, l’extension locale de la tumeur doit également être évaluée par
l’échoendoscopie [CHAK2002].
Aucun consensus n’a pu être dégagé concernant la nécessité d’établir un diagnostic préopératoire par
microbiopsie à l’aiguille, effectuée dans le cadre d’une échoendoscopie ou par voie percutanée ou
chirurgicale (niveau de preuve C). Ce point est discuté dans le chapitre « Chirurgie » (voir chapitre 6.5.
Chirurgie des GIST localisées et métastatiques).
La plupart des métastases apparaissent dans le foie et la cavité péritonéale. Les métastases siègent rarement
dans la plèvre, les poumons ou les tissus mous en dehors de la paroi abdominale, et les métastases
ganglionnaires sont également rares. Pour cette raison, la TDM constitue la technique de choix pour
surveiller la présence de métastases.
L’évaluation par la TEP-FDG est recommandée lorsqu’une détection précoce de la réponse tumorale à
l’imatinib est nécessaire, par exemple en cas de chirurgie secondaire après une tentative de traitement
néoadjuvant d’une tumeur rectale (accord d’experts). La TEP peut également être utile en cas d’images
équivoques évoquant des métastases. En dehors de ces cas, il n’est pas recommandé d’effectuer une TEP
systématique chez les patients ayant une GIST localisée avant et après résection complète (accord
d’experts). Si un examen TEP scanner est effectué, il est alors souhaitable de ne pas réaliser d’injection
pour le scanner.
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Recommandations
Pour le diagnostic initial d’une GIST, la stratégie dépend des circonstances de découverte et de la
localisation de la tumeur.
Cas des découvertes fortuites
En cas de découverte fortuite endoscopique, une échoendoscopie est indispensable (pour permettre un
diagnostic présomptif de GIST) si la tumeur est oesogastroduodénale ou rectale. La ponction par voie
échoendoscopique n’est pas recommandée si l’indication opératoire a déjà été retenue [LANDI2004].
En cas de découverte fortuite peropératoire, la tumeur doit être réséquée puis un bilan d’extension
radiologique postopératoire doit être réalisé.
En cas de découverte fortuite radiologique, une TDM avec injection et, si possible, avec contraste hydrique
digestif doit être pratiquée. Selon la taille et la localisation, on peut discuter la réalisation d’une endoscopie
et d’une échoendoscopie pour préciser le diagnostic. Les avantages et les risques potentiels d’une biopsie
doivent être pesés lors d’une réunion multidisciplinaire (voir chapitre 5.2.1. Place de la chirurgie).
Cas d’une lésion symptomatique
Une TDM avec injection +/- échoendoscopie (selon la taille et la localisation) doit être réalisée. Les
avantages et les risques potentiels d’une biopsie doivent être pesés lors d’une réunion multidisciplinaire (cf.
chapitre « Chirurgie »). En cas de masse volumineuse non résécable, une ponction par voie échoendoscopique ou percutanée peut être réalisée.
Le bilan d’extension systématique doit comprendre une TDM abdominopelvienne en 3 temps avec un
passage thoracique (accord d’experts), une échographie abdominopelvienne si possible avec injection
(accord d’experts) et une IRM si tumeur pelvienne. Les autres examens sont à discuter au cas par cas.
6.4.2. Quel suivi après la résection complète (R0) d’une tumeur localisée ?
Il n’y a pas de données fiables dans la littérature pouvant supporter des recommandations. Il n’existe, à ce
jour, aucune preuve que le suivi par TDM est bénéfique ou non pour les patients. Plusieurs propositions ont
été faites par des groupes d’experts. La chronologie des examens de surveillance repose sur l’évaluation
des risques de récidive et leur chronologie [FLETCHER2002A] [MIETTINEN2005] [BUEMMING2003].
Il n’existe pas de consensus concernant un intérêt éventuel de l’échographie dans le suivi et sa possible
intégration dans la surveillance.
En cas de rechute, plusieurs étapes sont souvent indispensables :
confirmation de la rechute (plusieurs examens concordants peuvent être nécessaires) ;
cartographie des lésions ;
en cas de rechute locale, évaluation des possibilités de traitement local ;
et concertation multidisciplinaire dans tous les cas.
Recommandations
La surveillance suivante est proposée :
pour les GIST de risque intermédiaire ou élevé : suivi systématique par une TDM à 3 mois puis tous les
4 mois (tumeurs à haut risque) ou tous les 6 mois (tumeur à risque intermédiaire) pendant 2 ans, puis
tous les 6 mois jusqu’à 5 ans (accord d’experts), puis tous les ans ensuite ;
pour les tumeurs à faible risque : un suivi systématique par une TDM à 6 mois puis tous les ans ;
l’échographie abdominopelvienne peut être envisagée en option.
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6.4.3. Stratégie d’imagerie standard pour des tumeurs évoluées
6.4.3.1. Quels sont les critères morphologiques de réponse ?
La TDM est actuellement l’examen d’imagerie le plus utilisé dans l’évaluation de la réponse à l’imatinib
(niveau de preuve B2). Elle présente cependant certaines limites à connaître dans les GIST traitées par
imatinib (inadéquation des critères OMS ou Recist). La TEP-FDG a montré une sensibilité élevée dans la
détection de la réponse tumorale précoce [NISHIDA1998]. Les critères de réponse TEP ne sont pas encore
uniformisés entre les différentes équipes. Elle reste coûteuse et d’accessibilité limitée
[VANDENABBEELE2002] [STROOBANTS2003] [GAYED2004] [GOERRES2004]. L’échodoppler
avec injection de produit contraste permet comme la TEP une évaluation précoce de la réponse
[LASSAU2004A] [LASSAU2004].
L’amélioration symptomatique, les réponses en TDM (réduction d’unités Hounsfield (HU)), les réponses
en TEP (maximum standardized uptake value (SUV max) ou évaluation visuelle) et en échodoppler (dB),
sont toutes prédictives du contrôle tumoral par l’imatinib. Si les patients en réponse partielle en TDM
(conformément aux critères Recist), bénéficient clairement de l’imatinib en termes de survie, l’imatinib est
également bénéfique dans le sous-groupe important de patients dont la maladie est stabilisée conformément
aux critères conventionnels de réponse tumorale et également, dans le sous-groupe des patients présentant
une augmentation initiale du volume tumoral (une hémorragie intratumorale ou le développement d’une
dégénérescence myxoïde en est probablement responsable).
Ces patients présentent généralement des modifications des caractéristiques du tissu tumoral sur la TDM
(réduction de la densité tumorale, et diminution de la vascularisation tumorale), et/ou des modifications de
l’activité métabolique tumorale sur la TEP (captation du glucose diminuée) (niveau de preuve B2) ou des
signaux échodoppler (niveau de preuve B2) (Figure 1). L’utilisation de la mesure de la densité tumorale en
TDM (HU), dans l’évaluation quantitative de la réponse tumorale précoce a été suggérée [CHOI2002]
[ANTOCH2004]. L’évolution de la densité tumorale en TDM pourrait prédire la survie à long terme aussi
précisément que la valeur de captation standardisée de la TEP-FDG [CHOI2003].
6.4.3.2. Fausses progressions : un problème fréquent
Pendant les clichés de la phase veineuse portale d’une TDM avec injection de produit de contraste, les
métastases hépatiques hypervascularisées d’une GIST peuvent devenir invisibles, car la prise de contraste
des tumeurs est comparable à celle du parenchyme hépatique environnant. Ces lésions peuvent devenir
hypodenses sur les images de suivi de la TDM quand elles répondent au traitement. Ces résultats ne
devraient pas être faussement interprétés comme de « nouvelles » lésions ou comme une progression de la
maladie. Une technique d’imagerie triphasique bien réalisée est nécessaire pour reconnaître ces métastases
hépatiques hypervascularisées (Figure 2). L’imagerie permet aussi de diagnostiquer les cas d’hémorragie
intratumorale.
En conclusion plusieurs paramètres sont prédictifs du contrôle tumoral par l’imatinib :
une amélioration clinique symptomatique sous traitement ;
la réponse sur la TDM et la diminution de la densité ;
une diminution de la captation du FDG lors de la TEP (niveau de preuve B2) ;
une diminution de la prise de contraste en échodoppler.
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6.4.3.3. Progression sous traitement
Une reprise évolutive peut être soit localisée (sur une ou certaines lésions métastatiques), soit multifocale.
Elle peut correspondre à :
à une authentique nouvelle lésion sur le site de la résection chirurgicale ;
à une authentique nouvelle métastase (c’est-à-dire différente de la situation décrite pour les fausses
progressions ci-dessus) ;
à l’augmentation de la taille des lésions préexistantes chez un patient avec une symptomatologie
clinique en majoration, une captation du [18F]-FDG, une ré-augmentation hétérogène de la densité HU
des lésions ;
au développement de nodules intratumoraux et/ou une augmentation de la partie tissulaire d’une lésion
hypodense, qui peuvent être l’unique indicateur d’une rechute (Figure 3).
6.4.3.4. Conclusion
L’évaluation de la réponse à l’imatinib requiert des critères combinés. Les situations suivantes peuvent
décrire un contrôle tumoral adéquat par imatinib :
réponse complète ou partielle selon les critères Recist ;
maladie stable ou maladie en progression selon les critères Recist avec amélioration des symptômes
associée à une réponse en TEP et/ou une réduction des HU sur les TDM.
6.4.3.5. Recommandations
Recommandations
La réponse tumorale doit être évaluée par imagerie morphologique et fonctionnelle (métabolique ou
vasculaire). L’examen de référence devra être le même que l’examen de suivi. La chronologie des examens
retenus après début du traitement par imatinib est résumée dans le Tableau 57.
La reprise évolutive peut être localisée ou diffuse. Dans les cas difficiles, plus que simplement
tomodensitométrique, le critère reprise évolutive doit reposer sur un faisceau d’argument (cliniques, TDM,
TEP-FDG et/ou échodoppler contraste). Lorsque les résultats de la TDM ne sont pas concordants avec le
tableau clinique ou non concluants, une TEP-FDG et/ou une échodoppler contraste devraient être réalisées
pour une évaluation complémentaire.
Tableau 57. Modalités de surveillance au cours de la première année de traitement par imatinib
TDM avec mesures de densité1
(standard)
TEP (option)
Échodoppler contraste
J7
Non
Non
Non
J28
Option
Option
Option
Tous les 3 mois
Oui
Option selon TDM
Option selon TDM
1
Unités Hounsfield.
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6.5. Chirurgie des GIST localisées et métastatiques
6.5.1. Quelle est la chirurgie standard pour les GIST non métastatiques?
Le traitement standard des GIST localisées résécables est la chirurgie.
6.5.1.1. Biopsie
Il n’existe pas de consensus dans la littérature concernant la nécessité d’établir systématiquement un
diagnostic préopératoire par microbiopsie. Techniquement, ces microbiopsies peuvent être réalisées à
l’aiguille dans le cadre d’une échoendoscopie ou par voie percutanée ou chirurgicale (niveau de preuve C).
Les avantages et les risques potentiels de la biopsie doivent être pesés lors d’une réunion multidisciplinaire.
Les risques théoriques sont l’essaimage abdominal par voie cœlioscopique ou percutanée transpéritonéale
et le risque hémorragique. Dans le cas d’une tumeur bénigne de l’œsophage, le risque de la rendre non
énucléable en raison de la rupture de la continuité muqueuse doit être pris en compte. Les avantages
concernent principalement les extrêmes, à savoir les tumeurs localement évoluées, dans le but de permettre
un traitement néoadjuvant adapté ou les petites tumeurs pour lesquelles une surveillance peut être discutée.
Un consensus a été obtenu sur les points suivants :
pour une petite tumeur facilement résécable, la biopsie n’est utile que si une surveillance est
envisagée ;
pour une tumeur évoluée, il est préférable d’avoir un diagnostic histologique pour décider du plan de
traitement.
En effet, les GIST ne sont pas les seules tumeurs viscérales susceptibles d’être volumineuses et non
associées à des adénopathies. Par exemple, les autres sarcomes dont les authentiques léiomysarcomes mais
aussi les tumeurs neuro-ectodermiques primitives (PNET) peuvent avoir un aspect comparable sur
l’imagerie. Si une biopsie préopératoire est programmée, la procédure doit de préférence être effectuée par
une équipe pluridisciplinaire expérimentée car ces tumeurs sont très fragiles et peuvent facilement saigner.
6.5.1.2. Étendue de l’exérèse
L’objectif de la chirurgie est la résection macroscopiquement complète de la tumeur, sans effraction
tumorale avec des marges de tissu sain [DEMATTEO2002] [NG1992]. En cas de petites tumeurs
intramurales (< 2 cm), les interventions d’énucléation sont déconseillées. Cependant, pour certaines
localisations difficiles (œsophage, duodénum, rectum, etc.), une résection localisée sans effraction peut être
considérée à condition d’avoir informé le patient des avantages et des inconvénients potentiels et d’assurer
un suivi régulier.
La chirurgie sous laparoscopie doit être évitée en raison du risque plus élevé de rupture tumorale et de
dissémination péritonéale consécutive (accord d’experts). Néanmoins, une résection sous laparoscopie peut
être réalisée dans les cas de petites tumeurs intramurales, dont la séreuse est indemne. La résection doit
alors être effectuée avec des marges saines, sans effraction tumorale et avec une extraction protégée.
6.5.1.3. Marges
Les marges doivent être négatives au niveau des tranches de section du viscère dont provient la tumeur. Il
n’y a pas actuellement de consensus sur la distance de sécurité nécessaire entre le bord de la tumeur et la
tranche de section chirurgicale. Elles peuvent évidemment atteindre la cavité péritonéale du côté tumoral
(séreuse envahie) et ceci doit être différencié dans le compte rendu par l’anatomopathologiste. L’influence
de la présence de marges positives sur le taux de récidive et la survie globale est appréciée différemment
dans la littérature [DEMATTEO2002] [NG1992] [APARICIO2004]. Comme les GIST ont tendance à être
appendues à l’organe primitif, et non pas à s’infiltrer de façon diffuse, les experts considèrent que la
résection atypique de l’estomac, avec marges de sécurité (wedge resection) ou la résection segmentaire
d’organe constituent le traitement approprié (niveau de preuve B2). Cependant, concernant les tumeurs
primitives œsophagiennes, duodénales et rectales, la résection atypique est souvent techniquement
irréalisable et les résections anatomiques constituent donc le traitement de choix (niveau de preuve B2).
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Les organes adjacents envahis doivent être réséqués en bloc, de façon à éviter la rupture de la capsule
tumorale et l’essaimage intra-abdominal.
6.5.1.4. Reprises d’exérèses après chirurgie marginale
Il n’existe pas de standard dans cette situation. Lorsque la séreuse n’est pas envahie et que la tumeur est
potentiellement curable par la chirurgie, une reprise d’exérèse doit être discutée en réunion
multidisciplinaire en cas de tranches de sections viscérales positives. Lorsque la séreuse est envahie, le
pronostic est lié à l’essaimage péritonéal et non plus à la tranche de section viscérale et une reprise
d’exérèse n’est pas nécessaire (niveau de preuve C).
6.5.1.5. Lymphadénectomie
À la différence des adénocarcinomes, les GIST ne métastasent que rarement vers les ganglions
lymphatiques locorégionaux et les récidives ganglionnaires sont exceptionnelles, si bien que la
lymphadénectomie n’est exigée que dans les cas d’atteinte ganglionnaire évidente (accord d’experts).
6.5.1.6. Résection versus observation
Chaque GIST est désormais considérée comme potentiellement maligne [FLETCHER2002A]
[MIETTINEN2005], toutes les GIST doivent être réséquées, même les petites lésions intramurales du tube
digestif (accord des experts). Comme les lésions intramurales du tube digestif ne sont pas toutes des GIST,
il faut obtenir un diagnostic anatomopathologique avant de décider d’une abstention opératoire.
6.5.2. Traitement néoadjuvant par imatinib
6.5.2.1. Tumeurs résécables d’emblée
Aucune donnée scientifique ne justifie l’utilisation d’imatinib en traitement néoadjuvant lorsqu’une
chirurgie initiale non mutilante est possible. Le traitement néoadjuvant de principe n’est pas recommandé
en dehors d’une étude clinique lorsque la nature (conservatrice ou non) du geste chirurgical ne sera pas
modifiée par le traitement préopératoire (accord d’experts). L’imatinib peut cependant être utilisé par des
équipes expérimentées, après concertation multidisciplinaire, quand la chirurgie peut être simplifiée ou plus
fonctionnelle par la diminution du volume tumoral (par exemple dans le cas de tumeurs rectales ou
œsophagiennes). Dans ces cas, un suivi attentif (y compris une TEP et une TDM avant traitement et
rapidement après traitement) doit être effectué pour dépister une éventuelle résistance primaire.
6.5.2.2. Tumeurs non résécables
Les patients qui présentent des GIST non résécables doivent bénéficier d’un traitement d’induction par
imatinib pour essayer d’obtenir une réduction tumorale et permettre secondairement l’éxérèse de la tumeur.
La chirurgie doit être réalisée après une réduction suffisante (entre 4 et 12 mois) [VANOOSTEROM2002]
[BUMMING2003]. L’imatinib en néoadjuvant ne peut être considéré comme une procédure de routine qui
ne devrait être réalisée que par une équipe multidisciplinaire spécialisée, rompue à la prise en charge des
ces tumeurs (accord d’experts), notamment un centre en charge de l’organisation du recours et de
l’innovation (mesure 30 du plan Cancer).
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6.5.3. Maladie métastatique
Dans le cas d’une GIST métastatique d’emblée, le patient doit être traité par imatinib en première intention.
L’indication de l’exérèse de la tumeur primitive doit être discutée avant le début du traitement en cas de
risque perforatif lié à la nécrose tumorale. L’indication d’exérèse des reliquats solides tumoraux doit être
discutée au moment où la réponse morphologique est maximum (4 à 12 mois) avant l’apparition des
résistances secondaires [BONVALOT2005A]. L’ablation des métastases peut être réalisée par résection
chirurgicale ou destruction (radiofréquence, cryochirurgie, etc.) (niveau de preuve C). Même si l’exérèse
secondaire de ces reliquats solides est possible, il n’est pas certain qu’elle soit utile en termes de survie
globale et cette démarche doit faire l’objet d’un essai prospectif.
Certains sous-groupes de patients bénéficient vraisemblablement de l’exérèse secondaire de gros reliquats
macroscopiques quand ceux-ci hypothèquent à court terme la survie par une complication (risque de
rupture de grosses masses nécrotiques, compression ou saignement). Les résistances clonales (poursuite
évolutive d’une seule cible) peuvent également faire l’objet d’un traitement focal.
En cas d’exérèse incomplète, l’imatinib ne devrait pas être arrêté ou, si c’est le cas, le moins longtemps
possible (arrêt la veille de l’intervention et reprise dès que le transit est restauré), en raison du risque de
reprise évolutive dans cette situation (niveau de preuve A). Après exérèse complète de reliquats tumoraux
après imatinib, l’étude BFR14 indique que l’arrêt de l’imatinib semble associé à un risque important de
reprogression dans les 6 mois suivant l’arrêt du traitement et au-delà.
6.6. Traitement systémique des GIST avancées
6.6.1. Définition d’une GIST avancée
Différentes situations cliniques peuvent correspondre à une GIST avancée :
GIST opérée avec résection (R0/R1) d’un nodule de sarcomatose et/ou métastase(s) hépatique(s)
opérée(s) ;
GIST opérée avec résidu macroscopique (R2) non résécable ;
GIST localement avancée inopérable (contre-indication médicale) et/ou non résécable ;
GIST métastatique d’emblée ou secondairement, réséquée ou non, en particulier rechute péritonéale
métastatique isolée (sarcomatose) quels que soient le nombre et la taille des nodules ;
rechute métastatique quel que soit le site métastatique.
6.6.2. Quand initier le traitement par imatinib pour les GIST avancées ?
L’imatinib est le seul traitement actuellement disponible prouvé actif dans les GIST avancées. En cas de
maladie démontrée comme non résécable et/ou métastatique, les experts recommandent un traitement
immédiat par l’imatinib (niveau de preuve A). Néanmoins, lorsqu’une résection complète d’une maladie
métastatique a été réalisée, aucune donnée n’a démontré que l’introduction immédiate de l’imatinib
diminuait le risque de récidive [DEMATTEO2000] [DEMATTEO2002].
Lorsque la maladie s’est propagée à la surface péritonéale et/ou au foie, une résection complète peut parfois
être obtenue chez certains patients. Les séries de patients étudiées avant la mise à disposition de l’imatinib
montrent que la chirurgie, bien que techniquement réalisable, n’est pas curative dans ces cas. Par
conséquent, le traitement médical par imatinib est un traitement de choix, dans cette situation mais la
surveillance de ces patients sans traitement reste une option. Il est souligné que le risque de rechute sans
imatinib dans cette situation est de 95 à 100 %.
En cas d’images de petite taille équivoques de récidive chez un patient asymptomatique qui avait bénéficié
d’une résection R0, un contrôle d’imagerie à 2 mois est recommandé (accord d’experts).
Si le traitement par imatinib est instauré chez des patients ayant bénéficié d’une résection complète des
métastases, il ne s’agira pas d’un traitement adjuvant. La terminologie « traitement adjuvant » s’applique
seulement à l’absence de signe de propagation métastatique de la maladie, y compris l’extension
péritonéale à distance du site primitif, qu’elle soit évidente radiologiquement ou non. À des fins de pratique
clinique et de recherche, ces tableaux cliniques doivent être définitivement séparés du cadre réellement
« adjuvant », car leur pronostic est celui d’une maladie métastatique. Ces patients entrent ainsi dans les
Recommandations pour la pratique clinique :
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indications classiques de l’imatinib, conformément à son dossier d’enregistrement en Europe et aux ÉtatsUnis [NG1992], qu’un indicateur de la maladie soit visible ou non.
6.6.3. Quelle est la posologie optimale d’imatinib pour les GIST avancées ?
La dose de 400 mg par jour est la dose actuellement recommandée dans le traitement de première intention.
Aucune amélioration de la survie globale n’a en effet été rapportée dans deux grandes études randomisées
prospectives comparant les posologies de 400 mg et 800 mg en traitement de première ligne par l’imatinib
(niveau de preuve B1). Ces deux études ont montré cependant une survie sans progression (SSP) supérieure
dans le groupe de patients traités par 800 mg par jour (imatinib). Cette différence a été statistiquement
significative dans une seule des 2 études (médiane de 22 mois versus médiane non atteinte (p = 0,02) et 22
mois versus 27 mois, (p = 0,13)) [VERWEIJ2003] [RANKIN2004]. Un suivi plus long est donc nécessaire
et cette conclusion peut évoluer à l’avenir, la nature des mutations de KIT pouvant par exemple influencer
le devenir des patients en fonction de la dose [HEINRICH2005]. Il n’est pas légitime de réduire la dose en
dessous de 400 mg par jour, sauf en cas de toxicités sévères, empêchant la poursuite du produit à cette
dose. Toutes les toxicités de grade 3-4 hématologique et extrahématologique peuvent justifier une
diminution de la dose ou un arrêt du traitement. La réintroduction de l’imatinib peut se faire alors à la
même dose en cas de toxicité hématologique et à une dose inférieure en cas de toxicité extrahématologique.
En cas d’anémie, le traitement par érythropoïétine (EPO) peut être envisagé. Après diminution de la dose
d’imatinib, il est souhaitable de tenter de revenir à la dose nominale de 400 mg par jour. L’observance du
traitement pris par le patient doit être surveillée par le médecin.
Recommandations
La dose de 400 mg par jour est la dose actuellement recommandée dans le traitement de première intention.
6.6.4. Durée optimale du traitement par imatinib
Il n’existe aucune donnée permettant de recommander l’arrêt du traitement par imatinib après son
instauration pour traitement de GIST avancée. Il a récemment été montré dans une étude randomisée que
l’arrêt de l’imatinib après un an de traitement est associé à un risque élevé de rechutes, même chez des
patients en rémission complète [BLAY2004].
Bien que la plupart des patients répondent à la réintroduction de l’imatinib, l’arrêt n’est pas recommandé en
dehors d’une étude clinique, et de toxicités non tolérables (niveau de preuve B1). L’imatinib doit être
donné jusqu’à la progression (voir chapitre 6.6.5. Stratégies après une progression sous traitement par
imatinib ?), l’intolérance ou le refus du patient
6.6.5. Stratégies après une progression sous traitement par imatinib ?
Les experts s’accordent sur le fait que les résistances primaires et secondaires devraient être distinguées.
6.6.5.1. Résistance primaire
La résistance primaire peut être définie comme une progression dans les 6 premiers mois d’un traitement
par l’imatinib. Ce délai seuil pourra être modifié dans des études futures. La progression est généralement
multifocale dans ce cas. Les tumeurs semblent présenter une plus grande fréquence de mutations de KIT
sur l’exon 9, ainsi qu’un gène KIT de type « sauvage ». Elles constituent probablement un cadre
nosologique distinct. Une relecture des lames anatomopathologiques doit être discutée. L’observance du
patient doit être vérifiée.
6.6.5.2. Résistance secondaire
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La résistance secondaire peut se produire conformément à deux profils différents : les résistances partielles
et les résistances multifocales.
Les résistances partielles : représentent 50 % de ces rechutes, avec une ou un nombre limité de métastases
évolutives, tandis que d’autres sites métastatiques restent non évolutifs. Cela se traduit souvent sur le plan
radiologique par une image de « nodule dans une masse » en TDM et/ou une augmentation de la captation
du FDG à la TEP, alors que les autres sites sont encore contrôlés par le traitement à l’imatinib. Dans cette
situation, une approche multidisciplinaire est recommandée. La stratégie peut inclure des résections des
métastases hépatiques et/ou péritonéales, la destruction locale des métastases par radiofréquence ou
cryochirurgie [DEMATTEO2000] [BAUER2004] [DILEO2004]. Il est recommandé de poursuivre
l’imatinib. Si la ou les métastases évolutives ont été détruites, la dose d’imatinib peut être augmentée ou
maintenue (accord d’experts). Si la ou les métastases évolutives n’ont pas été détruites, la dose d’imatinib
doit être augmentée à 800 mg par jour. Le rôle de la destruction locale dans cette procédure, comparée à un
traitement médical modifié, n’a cependant pas été démontré et mérite une évaluation complémentaire
(niveau de preuve D).
En cas de résistance multifocale, l’augmentation de la posologie de l’imatinib à 800 mg par jour est
recommandée (niveau de preuve B2). En cas de progression nette à la posologie de 400 mg par jour, une
augmentation de la posologie de l’imatinib à 800 mg par jour a apporté des réponses ou un contrôle tumoral
prolongé chez un tiers des patients dans les deux études qui ont posé cette question avec une survie sans
progression à 12 mois de respectivement 18 % et 30 % [RANKIN2004] [BAUER2004] [DILEO2004]
[ZALCBERG2004]. En cas de progression sous imitanib à la dose de 800 mg par jour, les experts
s’accordent à recommander un maintien du traitement par imatinib, si une thérapeutique alternative n’est
pas mise en place. En effet, à l’arrêt de l’imatinib, un phénomène de rebond a été rapporté dans plusieurs
études. Ce point doit être confirmé dans des études futures. Ces patients peuvent également être inclus dans
des programmes de développement clinique de nouvelles molécules. Selon les experts, aucune
chimiothérapie cytotoxique n’a été rapportée comme efficace dans ce cas. Dans la situation de résistance
multifocale, le rôle de la chirurgie des métastases (résections de métastases hépatiques et/ou péritonéales,
destruction par radiofréquence, cryochirurgie) n’est pas établi.
Recommandations
Un avis auprès d’un centre en charge de l’organisation du recours et de l’innovation (mesure 30 du plan
Cancer) est recommandé.
6.6.6. Traitement adjuvant par imatinib : quand ?
Plusieurs études sont actuellement en cours visant à déterminer l’intérêt de l’imatinib en situation
adjuvante. Ces études ne concernent que les tumeurs strictement localisées opérées avec une résection R0
ou R1, à l’exclusion de toute maladie métastatique (voir chapitre 6.6.2. Quand initier le traitement par
imatinib pour les GIST avancées ?). En France l’étude Intergroupe EORTC 62024 avec la FNCLCC et la
FFCD est ouverte dans plusieurs centres spécialisés.
Recommandations
Les experts ont été d’accord pour déclarer que le traitement adjuvant par imatinib doit être considéré
comme expérimental. Il ne doit ainsi être administré que dans les études cliniques prospectives.
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6.7. Discussion
Depuis 2000, le traitement par l’imatinib des GIST localisées et avancées est devenu le modèle de
thérapeutique ciblée sur des tumeurs solides modifiant les stratégies de prise en charge des GIST. La
réunion consensuelle de l’ESMO a permis d’identifier des recommandations concernant la prise en charge
des tumeurs stromales gastro-intestinales avec les spécialistes internationaux. Ce chapitre constitue une
synthèse de l’analyse de la prise en charge des GIST du point de vue d’experts spécifiquement français.
Globalement, en accord avec les recommandations ESMO, ces recommandations s’en distinguent par
quelques aspects et ont été enrichies par les spécialistes gastroentérologues. Il est proposé des
recommandations simples de pratiques pour le diagnostic histologique, la biologie moléculaire, le
diagnostic, la prise en charge thérapeutique et le suivi des GIST, qui seront destinées à être régulièrement
mises à jour.
Ces recommandations devront être révisées en fonction des résultats des essais cliniques en cours (étude en
adjuvant notamment) et de la mise à disposition d’autres inhibiteurs de tyrosines kinases.
Figure 1.
Légende figure 1. Homme de 41 ans porteur d’une GIST primitive de l’intestin grêle et de métastases hépatiques.
(a) Un cliché de la phase veineuse portale de la TDM effectuée avant le traitement a mis en évidence dans le foie
plusieurs petites métastases hyperdenses (flèches). (b) Sur la TDM obtenue 8 semaines après le traitement, les
lésions sont devenues homogènes et hypodenses mais ont augmenté considérablement de taille (flèche). (c) Sur
la TDM obtenue 16 semaines après le traitement, la lésion siégeant dans le segment médian du lobe gauche a
diminué significativement. Il convient de remarquer que la lésion du lobe droit (flèche) a continué d’augmenter
mais est restée hypodense. Cette lésion est devenue plus petite sur les TDM de suivi (non présentées). Cette
aspect radiologique traduit un authentique contrôle tumoral par imatinib.
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Figure 2.
Légende figure 2. Homme de 41 ans porteur d’une GIST primitive de l’intestin grêle ayant métastasé au foie. (a,
b) Sur la TDM effectuée avant traitement, la métastase hyperdense (flèche) n’a pu être détectée que sur un cliché
sans produit de contraste (a) mais pas sur le cliché avec produit de contraste (b). (c) Sur un cliché d’une TDM
effectuée 8 semaines après le traitement, la lésion (flèche) est devenue clairement visible, miment une nouvelle
lésion.
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Figure 3.
Légende figure 3. Homme de 72 ans porteur d’une GIST primitive du duodénum avec récidive hépatique. (a) Un
cliché de TDM obtenu après injection de produit de contraste, 12 mois après le traitement, a mis en évidence
plusieurs métastases traitées hypodenses dans les deux lobes du foie. (b) Sur la TDM de suivi obtenue 22 mois
après le traitement, de nouveaux nodules intratumoraux (flèches) sont apparus.
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7. Surveillance des sarcomes des tissus mous
7.1. Introduction
L’objectif de la surveillance est de détecter les récidives. La détection précoce n’a de sens que s’il existe un
traitement susceptible d’améliorer le pronostic des patients. C’est le cas pour les sarcomes des tissus mous,
pour lesquels elle peut influencer les possibilités de traitement. Au plan local, la mise en rémission
complète est possible avec une survie globale à 5 ans de 67 à 77 % en cas de résection R0 de la récidive.
Au plan métastatique, une résection complète des métastases pulmonaires permet une médiane de survie de
33 mois. Elle est de 15 mois en l’absence de résection et de 16 mois si la résection est incomplète
[BEITLER2000]. Les autres localisations métastatiques permettent une médiane de survie de l’ordre de
6 mois quelle que soit la thérapeutique.
Très peu d’études ont analysé les bénéfices, les modalités et le rythme souhaitable du suivi chez les patients
traités :
dans le cadre d’une enquête de pratiques, un questionnaire a été adressé aux 1 592 chirurgiens
oncologues membres de la société nord-américaine de chirurgie oncologique : 716 réponses ont été
reçues et les 343 questionnaires des praticiens prenant en charge cette pathologie ont été analysés
[BEITLER2000] ;
une revue de la littérature a compilé les données sur la surveillance des métastases à partir d’une série
de 402 patients consécutifs ayant présenté une rechute [PATEL2003] ;
une analyse rétrospective sur 174 patients traités entre 1982 et 1992 a observé 29 rechutes locales et
57 rechutes métastatiques (dont 95 % de haut grade) [WHOOLEY2000].
7.2. Sarcomes de haut risque
Pour les sarcomes de haut risque, il existe un accord d’experts (niveau de preuve C) pour la surveillance.
Localement et selon les localisations initiales en plus de l’examen clinique, une IRM peut être réalisée dans
le cas d’un sarcome des membres et une TDM peut être réalisée dans le cas d’une tumeur localisée à la
paroi.
Dans la série de Whooley et al. 28 des 29 récidives ont été détectées par l’examen clinique, l’IRM ne
faisant que confirmer le diagnostic [WHOOLEY2000]. Une seule lésion était visible uniquement en IRM.
D’autres évaluations publiées en 2003 et 2004 n’apportent pas d’argument en faveur d’examens
radiologiques systématiques pour les sarcomes des membres [PATEL2003] [KANE2004], contrairement
aux recommandations du NCCN, en faveur d’une IRM ou d’un scanner tous les ans. En cas de doute
diagnostique, une biopsie sous contrôle échographique ou TDM peut être proposée.
Pour la détection des métastases au niveau thoracique, une radiographie du thorax est préconisée. La
recherche systématique par TDM reste discutable, la majorité des rechutes pulmonaires (34/36 dans la série
de Whooley et al.) étant détectées par les clichés simples [WHOOLEY2000]. La recherche de métastases
autres que thoraciques ne doit se faire que sur point d’appel clinique.
7.3. Sarcomes de bas risque
Pour les sarcomes de bas risque, les attitudes restent partagées entre pratique minimaliste (radiographie de
thorax et examen clinique seul) et maximaliste (suivi calqué sur les hauts risques : TDM thoracique et
imagerie locale). Il n’y a pas d’étude comparant le risque/bénéfice de ces pratiques.
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7.4. Rythme de la surveillance
Concernant le rythme de la surveillance, il n’existe pas de standard. La surveillance peut se moduler sur le
risque de rechute qui varie avec le temps, les rechutes locales se constituant essentiellement durant les 2
premières années, les rechutes métastatiques durant les 3 premières années. Une surveillance tous les
3-4 mois pour les sarcomes de haut risque les 3 premières années, tous les 4-6 mois pour les faibles risques,
puis tous les 6 mois jusqu’à la cinquième année, enfin tous les ans ensuite jusque la dixième année, est
l’attitude habituelle actuelle (accord d’experts) ; ce rythme correspond aussi à celui recommandé par le
NCCN [DEMETRI2004A].
Pour les sarcomes rétropéritonéaux, une surveillance scanographique est préconisée, la détection clinique
étant difficile. Il a été proposé un scanner systématique de référence après le traitement primaire définitif
puis un scanner tous les 3-4 mois durant 3 ans, tous les 6 mois les 2 années suivantes, tous les ans ensuite
[KANE2004].
7.5. Recommandations
Standards, Options et Recommandations
Surveillance des sarcomes des tissus mous
Standards
La base de la surveillance est l’examen clinique.
Pour la dissémination, essentiellement pulmonaire, seule la radiographie pulmonaire se justifie.
Une surveillance scanographique systématique est recommandée pour les sarcomes profonds,
rétropéritonéaux, de même qu’une surveillance IRM pour les localisations tête et cou.
Pour les sarcomes des membres et de la paroi du tronc, la réalisation systématique et régulière d’examens
scanographiques ou IRM pour détecter une éventuelle récidive locale n’est pas recommandée. La
réalisation de ces examens doit être modulée en fonction de la difficulté de la surveillance clinique.
Options
Le scanner thoracique n’est indiqué qu’en cas d’image suspecte sur le cliché simple (radiographie) ou dans
le bilan d’une éventuelle récidive locale.
Le rythme de surveillance peut être modulé selon la localisation tumorale et les facteurs de risque :
pour les sarcomes des membres, de la paroi du tronc et de la région tête et cou, une évaluation peut être
proposée tous les 3-4 mois pendant les 3 premières années, tous les 6 mois les troisième et quatrième
années, tous les ans ensuite.
pour les sarcomes rétropéritonéaux, un examen clinique et un scanner doivent être effectués tous les 3 à
6 mois les 3 premières années, tous les 6 mois les quatrième et cinquièmes années tous les ans ensuite.
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Annexes
Annexe 1. Compte-rendu anathomopathologique
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Annexe 2. Place de la TEP-FDG
dans la prise en charge des sarcomes des tissus mous
Chapitre extrait du document RPC-SOR pour l’utilisation de la TEP-FDG en cancérologie validé en
novembre 2003 et accessible gratuitement que le site internet des SOR (www.fnclcc.fr).
Introduction
Les sarcomes des tissus mous de l’adulte constituent un groupe hétérogène de tumeurs malignes rares
représentant 1 % de la totalité des cancers. Au moment de la découverte de la tumeur primitive, 10 à 23 %
des patients ont des métastases, essentiellement pulmonaires, et à moindre degré, osseuses, hépatiques ou
cérébrales. Le bilan diagnostique, localisant la tumeur primitive et son extension locorégionale, repose sur
l’examen clinique et l’imagerie. Le diagnostic positif repose sur l’examen anatomopathologique,
l’immunohistochimie cytogénétique et la biologie moléculaire. Le bilan d’extension à distance permet de
définir la stratégie thérapeutique associant, pour les tumeurs des parties molles, une chirurgie la moins
mutilante possible associée à une radiothérapie locale et une chimiothérapie plus intensive dans le cas des
sarcomes métastatiques [BUI1995] [BUI1998] [PINKERTON1998].
Les informations attendues à l’aide de l’imagerie sont :
la topographie exacte de la tumeur en tridimensionnel, les rapports osseux au voisinage des
tuméfactions (IRM) avec les calcifications intratumorales (radiographie) ;
les signes en faveur de la nature maligne de la lésion, son grade tumoral ou profil métabolique
(scintigraphie) ;
les rapports avec les vaisseaux adjacents et la perfusion intratumorale (échographie Doppler et
scintigraphie osseuse en clichés précoces), le caractère solide d’une tuméfaction palpable des parties
molles et l’extension ganglionnaire (échographie) ;
la prédiction de la réponse thérapeutique (IRM dynamique avec produits de contraste) ;
l’évaluation de la réponse à la chimiothérapie et/ou à la radiothérapie (IRM, TDM), la recherche de
cellules viables tumorales en post-chimiothérapie ;
la surveillance post-thérapeutique à la recherche d’une récidive locorégionale et l’émergence de
l’extension métastatique sans consensus établi quant au rythme et à la modalité d’imagerie mise en
œuvre [PANICEK1997] [VANDERWOUDE1998].
Ces méthodes d’imagerie sont appliquées de façon modulée en fonction de la topographie des lésions.
L’examen clinique et l’imagerie permettent d’évaluer le stade TNM et les examens anatomopathologiques,
la classification histogénétique et le grade [COINDRE1986].
Les facteurs pronostiques dépendent du type histologique de la tumeur, de son site primitif et de son
extension, de sa biologie et de son métabolisme. Ils permettent de classer les tumeurs des parties molles
dans 5 groupes SIOP (A à E).
Les objectifs sont d’analyser les résultats des études cliniques évaluant les performances de l’examen au
[18F]-FDG chez les patients adultes atteints de sarcomes des tissus mous à différents stades de la maladie :
diagnostic de malignité avant la biopsie, orientation de la biopsie et de l’acte chirurgical et évaluation
du grade tumoral ;
bilan préthérapeutique d’extension initiale avec recherche de l’existence d’éventuelles métastases à
distance ;
évaluation de la réponse à la chimiothérapie en vue d’un traitement chirurgical conservateur ou après
une perfusion de membre isolé avec hyperthermie, TNFα et melphalan ;
détection des récidives locales et des lésions métastatiques à distance dans le suivi.
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Résultats de la recherche bibliographique
Document initial 2002
La recherche bibliographique a été conduite dans les bases de données Medline et Cancerlit de 1991 à
novembre 2001, selon l’équation de recherche présentée en annexe (Annexe 2. Stratégie de recherche
bibliographique). La méthode relative à la recherche bibliographique et les critères de sélection des
publications sont présentés dans les chapitres 5.1. Stratégies de recherche bibliographique et 5.3. Critères
de sélection au début du rapport. Cette recherche a retrouvé 31 références dont 19 concernaient des
sarcomes des tissus mous avec ou sans sarcomes osseux. Trois références concernaient spécifiquement les
sarcomes osseux et 9 étaient hors sujet (autres types tumoraux, études animales ou expérimentales).
Dix-sept références ont été retenues pour cette analyse sur les 22 obtenues. Les 4 références non
sélectionnées étaient des revues de la littérature ou des doublons de publications (séries croissantes).
Deux résumés de travaux présentés dans des congrès récents ont également été identifiés mais n’ont pas été
pris en compte pour cette analyse ainsi qu’une revue de la littérature [MIRALDI1997] et deux références
concernant la technique d’analyse quantitative [EARY1998] [EARY1998A].
Dix références concernent le diagnostic de malignité, l’orientation de la biopsie et l’évaluation du grade
tumoral dont l’une aborde également dans le même article l’évaluation du traitement sur membre isolé
[KOLE1999]. Aucune référence n’aborde le bilan d’extension préthérapeutique. Cinq références
concernent l’évaluation du traitement et 5 références concernent la détection des récidives locales et la
détection des métastases.
Mise à jour 2003
Neuf nouvelle références ont été sélectionnées dans le cadre de la mise à jour 2003 :
une étude rétrospective a évalué le rôle de la TEP-FDG pour le diagnostic de malignité et dans le
diagnostic de récidives des liposarcomes [SCHWARZBACH2001] ;
une méta-analyse et 4 études prospectives ont concerné les performances de la TEP pour le diagnostic
et le bilan d’extension des sarcomes des tissus mous [IOANNIDIS2003] [CARDONA2003]
[FERNER2000] [FELDMAN2003] [RAJENDRAN2003] ;
une étude prospective a évalué les performances de la TEP-FDG dans le diagnostic de récidive
[JOHNSON2003]
une série prospective a évalué l’intérêt de la fusion d’images TEP et IRM [SOMER2003]
une étude rétrospective a concerné la valeur prédictive de la fixation du FDG [EARY2002].
Aspects méthodologiques
Document initial 2002
Le délai entre injection et imagerie n’est pas optimisé car la plupart des études effectuent leurs images au
bout d’une heure. Une seule étude dynamique réalisée sur 29 patients a montré que la séparation caractère
malin/bénin s’effectuait mieux en réalisant l’imagerie 4 heures après l’injection plutôt qu’une heure après
[LODGE1999].
Les techniques de quantification peuvent être relatives (rapport simple tumeur sur bruit de fond (TBR)) ou
absolues (utilisant soit le paramètre statique de captation standardisée au poids du patient (SUV :
standardized uptake value), soit le paramètre de consommation du glucose (MRFDG : metabolic rate of
FDG) qui demande un enregistrement dynamique séquentiel des tomographies et une mesure de la
concentration artérielle du glucose) [SCHULTE1999]. Des prélèvements veineux successifs peuvent suffire
pour calculer par la méthode de PATLAK un index de consommation du glucose simplifié avec une bonne
corrélation avec le SUV pour les tumeurs de haut grade mais plus faible pour les tumeurs moins actives
[EARY1998].
Certains auteurs ont préféré utiliser d’autres traceurs métaboliques que le glucose, comme la [11C]-Ltyrosine qui permet de mesurer le taux de synthèse protéique [KOLE1999] [PLAAT1999]
[VANGINKEL1996] ou le [11C]-acide aminoisobutyrique et l’eau H215O [SCHWARZBACH1999].
Les techniques histologiques de référence ont évolué entre 1984 et 1986 [COSTA1984] [TROJANI1984]
[COINDRE1986] puis se sont stabilisées avec la définition de trois grades I, II et III, tenant compte de trois
paramètres : différenciation tumorale, nombre de mitoses et importance de la nécrose. Le comportement
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biologique de la tumeur est déterminé par la partie tumorale de plus haut grade. Une détermination
histologique précise avec le grade détermine les limites de résection et la nécessité éventuelle d’un
traitement néoadjuvant.
Mise à jour 2003
Dans une série prospective sur 10 patients, la fusion des images TEP-IRM à l’aide de marqueurs externe a
permis une délimitation plus exacte de la tumeur, une meilleure différenciation des tissus tumoraux et
inflammatoires ainsi qu’une meilleure définition des champs de la résection curatrice et un meilleur
guidage de la biopsie sur les zones les plus malignes avec pour objectif une meilleure évaluation du grade
tumoral [SOMER2003].
Diagnostic de malignité, évaluation du grade tumoral et hétérogénéité de la tumeur
Document initial 2002
L’utilisation de traceurs se concentrant au niveau mitochondrial de façon passive (99mTc-MIBI) et de
façon mixte passive/active (201Tl) permet d’étudier la viabilité cellulaire locorégionale [CALUSER1994]
[KOSTAKOGLU1995] [MENENDEZ1993] [SPRINGFIELD1993]. Dès 1988, Kern et al. ont publié les
premiers résultats de relation entre l’image métabolique de sarcomes réalisée par la TEP-FDG et le grade
histologique établi par Costa, sur une série de 5 patients [KERN1988].
La rétention tumorale du [18F]-FDG dépend de la nature histologique tumorale et de l’agressivité tumorale.
Ainsi, les tumeurs bénignes à cellules géantes sont aussi actives que les tumeurs malignes. Adler et Griffeth
ont rapporté une bonne corrélation entre la fixation du [18F]-FDG et le grade histologique des sarcomes
[ADLER1990] [GRIFFETH1992]. Le diagnostic précoce du potentiel évolutif des sarcomes des parties
molles a été rapporté par une autre équipe avec une valeur prédictive de 83 % sur 18 patients
[GAUTHIER1999].
Le diagnostic de malignité et l’évaluation du grade ont été abordés dans 8 études cliniques.
Sur une faible cohorte de 18 patients adultes, Nieweg et al. ont été les premiers à montrer la grande
sensibilité du FDG pour mettre en évidence les sarcomes de haut grade, mais une incapacité à séparer
sarcomes de bas grade et tumeurs bénignes [NIEWEG1996]. Ils ont également démontré que le paramètre
de consommation du glucose était supérieur au SUV pour discriminer le grade tumoral. Comme tous les
autres auteurs, Nieweg et al. ont noté la grande hétérogénéité de captation tumorale du FDG dans les
sarcomes de grade élevé et l’intérêt d’une biopsie guidée par l’imagerie TEP étant donné que la biopsie à
l’aveugle génère 18 % d’erreur [MANKIN1996].
Les travaux de Eary et al. sur 70 tumeurs, dont 45 sarcomes des tissus mous, ont confirmé la supériorité de
l’index de la consommation du glucose sur les index de captation [EARY1998]. Ces travaux ont établi
l’absence de corrélation entre l’activité tumorale en [18F]-FDG et les paramètres de prolifération, la phase S
et le degré de ploïdie.
Les travaux de Lucas et al. ont montré que la détermination quantitative par SUV était supérieure à
l’analyse qualitative avec une sensibilité égale à 90 % et une spécificité de 65 % sur une série de 40
patients [LUCAS1999]. Cet auteur a noté que les tumeurs malignes étaient en majorité hétérogènes et que
les tumeurs bénignes étaient inactives ou uniformes. Cette spécificité relativement faible avec un
recouvrement entre tumeurs bénignes et tumeurs de faible grade a été retrouvée par Lodge et al. sur une
série de 29 patients avec 76 % de spécificité [LODGE1999]. Dans cette étude, les auteurs ont comparé
SUV et taux de métabolisme du glucose et ont démontré que la phosphorylation était moins active dans les
lésions bénignes occasionnant un certain reflux du FDG vers le sang. Pour mieux assurer le diagnostic de
malignité, Lodge et al. conseillent d’attendre plus longtemps pour effectuer l’imagerie [LODGE1999].
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Le travail de Schulte et al. sur une série de 102 patients a montré qu’avec un seul comptage tumeur/tissu
sain (TBR) et un seuil placé à 3, les tumeurs de haut grade étaient discriminées avec une sensibilité de 93 %
et une spécificité de 67 %. Les tumeurs bénignes agressives et les sarcomes de haut grade intermédiaire se
sont trouvés non discriminés avec un TBR inférieur à 3 et supérieur à 1,5. Au-dessous de ce seuil, les
tumeurs étaient bénignes [SCHULTE1999]. La série de Dimitrakopoulou et al. incluant 56 patients a
montré également une faible efficacité diagnostique (68 %) avec une sensibilité de 76 % et une spécificité
de 43 %. Dans cette série il a été montré une bonne discrimination des tumeurs de grade I et de grade III
avec une valeur prédictive positive supérieure à 80 % [DIMITRAKOPOULOU2001]. Les données des
études de Dimitrakopoulou (56 patients) et de Schulte (102 patients) ont montré que l’imagerie au FDG
permettait de délimiter le volume tumoral actif et les zones les plus intenses associées au grade le plus
élevé guidant ainsi la biopsie [DIMITRAKOPOULOU2001] [SCHULTE1999].
La série publiée par Folpe et al. incluant 49 sarcomes des tissus mous a observé les recouvrements des
activités tumorales selon les grades [FOLPE2000]. Il a été démontré que le SUV est associé à plusieurs
paramètres indépendants dont le grade, la cellularité, l’activité métabolique, la prolifération et la
surexpression du gène p53. En revanche, aucune association n’a été retrouvée avec la ploïdie, la fraction en
phase S, le p21WAF1 et le mdm2.
Deux études effectuées avec la [11C]-tyrosine sur 21 patients [PLAAT1999] et 55 patients [KOLE1999] ont
montré que le taux de synthèse protéique (PSR) était mieux corrélé à l’index de prolifération et au degré de
nécrose que l’activité FDG, et que le PSR pouvait donc constituer un élément pronostique mais ne
permettait pas d’évaluer le grade.
Mise à jour 2003
Dans une nouvelle série prospective de 37 patients présentant une suspicion de liposarcome, 42 lésions (22
lésions primitives et 20 suspicion de récidive) ont été étudiées par la TEP-FDG [SCHWARZBACH2001].
Chez les patients qui présentaient une lésion primitive (n = 22), l’examen TEP-FDG a permis de
diagnostiquer tous les liposarcomes de grade intermédiaire et de haut grade alors que seules 2 lésions sur 6
de bas grade ont été détectées. Le SUV (standardized uptake value) moyen observé entre les différents
types histologiques a été significativement différent (lésions pléomorphiques, liposarcomes mixes et
myxoïdes, etc.) (p = 0,0018). La taille et la le site de la tumeur ne sont pas apparus comme des facteurs
influençant la qualité de images TEP. Au total, la TEP a permis de distinguer les tumeurs bénignes des
autres lésions mais n’a pas permis de faire le diagnostic différentiel entre sarcomes, lymphomes et lésions
inflammatoires [SCHWARZBACH2001].
Le diagnostic de malignité des neurofibromes a été évalué sur 25 patients avec une mesure quantitative
(SUV) de la fixation du FDG. La spécificité n’a été que de 83 % avec un SUV à 1,8 [CARDONA2003].
L’évaluation de la transformation maligne de lésions de neurofibromatose de type I (NF1) a été conduite
chez 18 patients avec preuve histologique. La valeur de SUV de fixation du FDG n’a pas permis de
différencier lésions malignes et lésions bénignes dans les conditions classiques d’exploration, à savoir 60
minutes après l’injection [FERNER2000]. L’étude de Feldman et al. réalisée sur 49 patients incluant pour
moitié des sarcomes osseux hétérogènes et des sarcomes des tissus mous hétérogènes a établi le diagnostic
de malignité par mesure quantitative de la fixation du FDG [FELDMAN2003]. Les résultats ont démontré
une spécificité de 100 % et une sensibilité de 92 % avec un seuil fixé à 2. Bien que cette étude présente une
grande hétérogénéité, la mesure du SUV semble cependant permettre de différencier lésions malignes et
bénignes. En revanche, la mesure quantitative du fixation du FDG n’a pas permis de différencier les
tumeurs les plus agressives parmi les tumeurs malignes [FELDMAN2003].
Une méta-analyse publiée en 2003 a porté sur 15 études publiées jusqu’en février 2002, qui ont évalué les
performance de la TEP-FDG dans le bilan diagnostique et diagnostic de récidive des sarcomes des tissus
mous différenciés [IOANNIDIS2003]. Les études devaient inclure au moins trois patients présentant une
lésion sarcomateuse, dont au moins un devait présenter une tumeur différenciée. L’analyse ROC sur 231
patients évaluables porteurs d’une lésion primitive a révélé une sensibilité et une spécificité respective de
95 % (IC95 % : 89-98) et 59 % (IC95 % : 38-78) dans le diagnostic de malignité pour l’analyse qualitative
des images TEP. Peu de données étaient disponibles concernant la comparaison des performances de la
TEP avec celles des techniques d’imagerie conventionnelles (IRM, scanner ou échographie). De ce fait,
aucune analyse qualitative n’a été réalisée sur ce critère [IOANNIDIS2003].
L’hétérogénéité des sarcomes des tissus mous a été confirmée dans une étude sur 19 patients avant et après
chimiothérapie grâce à l’utilisation du [18F]-FDG, du [18F]-MISO (traceur de l’hypoxie) et à la mesure de
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l’expression du VEGF (facteur de croissance vasculaire) [RAJENDRAN2003]. Une hypoxie importante a
été retrouvée dans 76 % des tumeurs ainsi qu’une hétérogénéité très marquée de l’expression du VEGF.
Les cartographies de l’hypoxie régionale et du métabolisme du glucose n’ont pas toujours été corrélées.
Cette identification fonctionnelle devrait permettre à l’avenir une meilleure approche thérapeutique.
Évaluation de la réponse au traitement
Document initial 2002
Le premier cas historique de suivi thérapeutique par TEP-FDG d’un sarcome des tissus mous traité par
TNFα et melphalan selon la technique du membre isolé a été rapporté en 1994 par Nieweg et al.
[NIEWEG1994] qui soulignaient la disparition de la fixation du traceur en relation avec la nécrose
tumorale complète.
Une étude publiée par Jones et al. [JONES1996] sur 9 patients hétérogènes dont 4 sarcomes des tissus
mous traités en thérapie néoadjuvante a confirmé qualitativement l’information. Le pourcentage de tumeur
nécrosée est important à connaître car il engage le pronostic et permet de prédire la réponse thérapeutique
de façon précoce évitant une certaine morbidité sans bénéfice chez les non répondeurs [SOSTMAN1994].
Un certain nombre d’acides aminés marqués comme la L-methyl-[11C]-methionine, la L1-[11C]-leucine et la
L-[11C]-tyrosine ont été utilisés pour déterminer l’augmentation de la synthèse protéique tumorale
[ISHIWATA1988]. Deux études ont été menées avec la L-[11C]-tyrosine pour suivre l’activité tumorale des
sarcomes des tissus mous chez 55 patients [KOLE1999] et chez 17 patients [VANGINKEL1996], dont 10
sarcomes des tissus mous en réponse à la polythérapie associant hyperthermie, rTNFα et melphalan sur
membre isolé. La fixation de la [11C]-tyrosine a été trouvée associée à la nécrose post-thérapeutique et
mieux corrélée que le [18F]-FDG. La fixation de la [11C]-tyrosine n’a pas été influencée par les réactions
inflammatoires après thérapie. Des essais sont en cours pour l’évaluation d’inhibiteurs de la tyrosine kinase
(STI-571).
Mise à jour 2003
Aucune nouvelle donnée n’a été retenue dans le cadre de la mise à jour 2003.
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Annexe 3. Résultats du processus de relecture
Résultats
Parmi les 178 relecteurs sollicités, 67 ont répondu (38 %). En réponse à la grille de lecture, 97 % des
contributeurs ont déclaré que toutes les recommandations ou une grande partie étaient applicables à leur
pratique clinique, 97 % ont approuvé toutes les recommandations ou une grande partie des
recommandations et 97 % étaient d’accord pour utiliser ces recommandations dans leur pratique clinique
(en totalité ou en grande partie) (Tableau 58). Les principales remarques des contributeurs et les réponses
apportées par le groupe de travail sont présentées dans le Tableau 59 et la Figure 4.
Données descriptives sur l’échantillon
Les spécialités des praticiens sollicités dans le cadre de la relecture étaient nombreuses. Les contributeurs
ayant répondu ont été pour plus de la moitié des oncologues médicaux et des radiothérapeutes (52,2 %)
ainsi que des pathologistes (23,9 %) (Figure 5). Près de 60 % des contributeurs provenaient des centres de
lutte contre le cancer, environ 36 % du secteur public, et 4 % du secteur privé (Figure 6).
Tableau 58. Résultats du processus de relecture en termes d’applicabilité, d’approbation
et d’utilisation des recommandations
Tous
En grande partie
Certains
Aucun
Applicabilité des recommandations
47/62 (76 %)
13/62 (21 %)
2/62 (0,03 %)
0
Approbation des recommandations
54/63 (86 %)
7/63 (11 %)
2/83 (0,03 %)
0
Utilisation des recommandations
dans la pratique clinique
54/62 (87 %)
6/62 (10 %)
2/62 (0,03 %)
0
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Tableau 59. Principaux commentaires issus de la relecture
Synthèse des principaux commentaires
Justification de la prise en compte ou non des commentaires
Lisibilité et clarté du document
Il y a des erreurs et des imprécisions dans certaines
formulations, des termes inappropriés sont employés
à plusieurs reprises.
La lecture du document dans son ensemble peut
paraître difficile (document long, structure parfois
complexe).
Les recommandations ne sont pas toujours
clairement identifiées.
Les paragraphes concernés ont été modifiés.
Les arbres de décision ont été revus : la notion de concertation
pluridisciplinaire a été inroduite plus en amont du processus
théarpeutique.
La structure du document a été revue et homogénéisée lorsque cela
était nécessaire. Une version courte a été élaborée et sera
prochainement publiée sous la forme d’un fascicule et téléchargeable
sur le site internet des SOR.
La notion de prévalence et des données cliniques ont été ajoutées au
chapitre introductif.
Les recommandations ont été rédigées de manière plus explicite et
encadrées pour les rendre plus visibles.
Chapitre 2. Diagnostic des sarcomes des tissus mous
L’ordre de présentation des examens d’imagerie
devrait être revu en fonction de leur importance.
Des précisions devraient être apportées sur les
techniques de réalisation des différents examens.
La terminologie utilisée dans certains chapitres est
confuse (voire inappropriée) et doit être clarifiée.
Il manque la référence bibliographique de RayCoquard sur les biopsies percutanées.
L’ordre des examens d’imagerie a été revu en fonction de la quantité et
de la qualité de la littérature disponible : 1) IRM, 2) échographie,
3) TEP.
Des précisions ont été apportées sur les techniques de réalisation des
examens lorsque cela était possible. Pour la TEP, un renvoi est fait aux
recommandations SOR existantes. Pour l’IRM, il n’existe pas de
document équivalent référent sur le plan national : il est donc
nécessaire de se référer aux protocoles locorégionaux.
Les termes tru-cut et grading ont respectivement été remplacés par
microbiopsie percutanée et détermination du grade.
La référence Ray-Coquard et al. publiée dans Eur J Cancer en 2003 (p
2021) a été ajoutée.
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Tableau 59 (suite). Principaux commentaires issus de la relecture
Synthèse des principaux commentaires
Justification de la prise en compte ou non des commentaires
Chapitre 3. Traitement des sarcomes des tissus mous
Chapitre chirurgie
La définition proposée pour « pseudocapsule » est
obsolète et imprecise.
Les types d’exérèses chirurgicales sont présentés de
manière illogique.
Le chapitre sur les moyens de prévention des
complications est incomplet.
La définition de la pseudocapsule a été modifiée et actualisée.
L’ordre de présentation des différents types d’exérèses chirurgicales a
été revu afin de présenter les gestes les plus courants avant les autres.
Des précisions ont été apportées, notamment concernant l’importance
de la dosimétrie prévisionnelle informatisée.
Chapitres radiothérapie/curiethérapie
Ce chapitre est difficilement compréhensible ; de
Le chapitre a été revu entièrement : de nombreuses précisions ont été
nombreuses répétitions alourdissent la lecture et
apportées, les notions de curiethérapie ou radiothérapie exclusive ont
certains paragraphes mériteraient d’être approfondis. été revues et corrigées lorsqu’elles étaient employées à mauvais escient.
La présentation des données de la littérature a été améliorée,
notamment concernant la présentation des tableaux de résultats
(tableaux 17 et 18).
Les termes timing et boost ont été respectivemen tremplacés par
séquence et surimpression.
Le chapitre sur les recommandations techniques a été complété.
La rédaction des recommandations a été revue sur la base de l’analyse
de la littérature disponible.
Chapitre chimiothérapie
Analyse des données parfois confuse. Les
recommandations ne sont pas toujours mises en
exergue.
L’introduction a été simplifiée.
Les recommandations formulées ont été nuancées, notamment
concernant la chimiothérapie adjuvante.
Les stades métastatiques ne sont pas abordés dans ce chapitre.
La chimiothérapie des stades métastatiques devrait
être présentée.
Chapitre 4. Sarcomes rétropéritonéaux
Le plan de ce chapitre n’est pas pertinent et ne suit
pas la même logique que les autres chapitres du
document.
Des imprécisions ont été retrouvées dans la
formulation des conclusions et des recommandations
Le plan du chapitre a été revu : la présentation des facteurs
pronostiques a été déplacée avant les moyens thérapeutiques.
Des précisions ont été ajoutées au chapitre sur les recommandations
techniques. La formulation des conclusions a été revue.
Chapitre 5. Sarcomes utérins
Le chapitre sur les facteurs pronostiques ne précise
pas toujours la valeur pronostique (bonne ou
mauvaise) des facteurs étudiés.
La notion de photon à haute énergie est ambiguë. Par
ailleurs, la difficulté d’établir la place de la
radiothérapie dans cette localisation devrait inciter
encore davantage à recommander une technique
rigoureuse.
La question des champs d’irradiation n’a pas sa
place dans un document de 2005-2006.
Les recommandations ne sont pas claires et semblent
parfois incohérentes avec l’analyse des données qui
est présentée.
Le caractéère « bon ou mauvais » pronostic a été précisé le cas échéant.
Le paragraphe sur les techniques d’irradiation a été complété,
notamment avec la notion de dosimétrie prévisionnelle informatisée,
indispensable pour une bonne définition des volumes à traiter ou à
irradier.
La notion de champs d’irradiation a été remplacée par la notion de
volume d’irradiation. Le paragraphe concerné a été entièrement revu et
modifié.
La formulation des recommandations a été revue.
Chapitre 5. Surveillance
Il y a des discordances dans le paragraphe consacré
aux sarcomes de bas rique.
Les recommandations ont été revues et rédigées de manière plus
explicite.
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Figure 4. Réponses des relecteurs aux items du questionnaire de la relecture
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Figure 5. Répartition par spécialité des relecteurs ayant répondu
Figure 6. Répartition par mode d’exercice des relecteurs ayant répondu
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