Énergies marines

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Énergies
marines
Les infos clés
CONTEXTE
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Un développement technologique inégal des
sous-filières pour un potentiel immense.
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Un objectif de 3 % d’énergies marines dans la
consommation d’énergie finale à 2020 (Grenelle
de la Mer).
POINTS DE VIGILANCE
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Verrous technologiques, coûts élevés dus à ce
stade de développement des technologies,
cadre réglementaire pas encore assez incitatif,
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indirects en phase de construction et d’exploita-
impact environnemental mal connu, enjeux en
tion.
termes d’acceptabilité des projets par les parties
prenantes, multiplicité des technologies et des
concepts qui rend difficile les analyses prospectives.
IMPACTS EMPLOIS/METIERS
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Métiers à venir : construction / installation / exploi-
Prévision de 10 000 nouveaux emplois directs ou
PRECONISATIONS
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Des formations actuellement non spécifiques, la
filière EMR aura besoin de compétences spécifiques qui nécessitent la coordination des acteurs
de la formation.
tation / maintenance, coordinateurs maritimes.
Présentation de la filière
La filière des énergies marines comprend plusieurs typologies d’énergies renouvelables : il s’agit de l’énergie hydrolienne,
de l’énergie marémotrice, de l’énergie houlomotrice, de l’éolien flottant, de l’énergie thermique des mers, et de l’énergie des gradients de salinité. (MEDDE, et al., Mars 2013)
Contextes réglementaire et économique
Les différentes « sous-filières » n’en sont pas au même point de leur développement technologique : l’éolien offshore posé
est disponible dès à présent, l’offshore flottant et l’hydrolien suivront à court ou moyen terme, enfin le houlomoteur et le
thermique seront opérationnels à moyen ou long terme. Toutes doivent gérer des questions de logistique, d’exploitation
et maintenance, de sécurité des personnels et installations, de conflit d’usages, de production, d’acheminement optimum de l’énergie et des problèmes administratifs complexes.
Enfin, toutes, sans exception, doivent satisfaire des critères techniques et économiques précis pour être accueillies par le
système électrique. (Syndicat des Energies Renouvelables, 2012)
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Le Grenelle de la mer a posé de nombreux objectifs dont celui d’atteindre 3 % d’énergies marines dans la consommation
d’énergie finale à l’horizon 2020.
Les énergies de la mer constituent, en effet, un potentiel immense : le vent, les vagues, les courants, l’énergie thermique
ou l’énergie osmotique sont des réserves d’énergie incomparables.
La France représente, avec ses trois façades maritimes et ses territoires d’outre-mer, le second potentiel d’Europe pour
l’hydrolien, l’éolien marin et l’énergie houlomotrice. Elle dispose de grandes étendues marines tropicales permettant l’utilisation du potentiel de l’énergie thermique. (MEDDTL, 2010)
Points de vigilance
■■ Des verrous technologiques qui restent à lever
Certaines ruptures technologiques sont encore attendues dans le secteur, pour développer des technologies fiables,
efficaces et compétitives. Les enjeux portent notamment sur la prise en compte des conditions extrêmes auxquelles sont
soumises les installations (vents, courants, salinité) dans leur conception mécanique et leur installation, la conception
des systèmes électriques, le raccordement des machines au réseau et les moyens d’installation, d’ancrage et de maintenance de ces technologies. Pour l’énergie osmotique, l’optimisation porte en particulier sur l’amélioration des caractéristiques de la membrane (à l’heure actuelle chaque mètre carré a une capacité de seulement quelques Watt). Le
développement de moyens de stockage adapté sera également nécessaire
■■ Des coûts encore élevés dus au stade de développement des technologies
Le coût des technologies reste très élevé, les machines étant encore à l’état de prototypes ou de démonstrateurs sans
économie d’échelle industrielle encore possible. Les effets d’échelle et de mutualisation devraient cependant permettre
à terme de baisser les coûts de production.
■■ Un cadre réglementaire encore pas assez incitatif
Certains acteurs du secteur jugent le cadre réglementaire français pas encore bien adapté au développement des
énergies marines : les procédures pour obtenir des permis ou des autorisations d’installation peuvent s’avérer longues
et complexes. A titre d’exemple, le délai d’obtention d’une autorisation définitive peut s’étendre jusqu’à 5 ans. De plus,
l’adaptation de l’autorisation initiale à la suite de changements technologiques ultérieurs n’est aujourd’hui pas prévue.
Néanmoins, des exemples récents montrent des améliorations à la fois dans le traitement des dossiers et dans la célérité
de réponse au niveau local, comme c’est le cas des sites d’essai en cours de développement en Bretagne, en Pays de la
Loire et en région PACA. Des travaux sont par ailleurs en cours afin de définir un cadre réglementaire pour des installations
en zone économique exclusive (ZEE).
■■ Un impact environnemental encore mal connu
L’impact environnemental des installations sur les fonds marins (érosion, déséquilibre des impacts sédimentaires) et la
biodiversité reste encore incertain en l’absence de retour d’expérience. France Energies Marines, dans le cadre de ses
missions, s’intéressera notamment à ces aspects.
■■ Des enjeux en termes d’acceptabilité des projets par les parties prenantes
Bien que des concertations aient été menées avec les parties prenantes pour le développement des sites de test et des
accords signés notamment en région PACA, l’acceptabilité des projets par les parties prenantes (conflits d’usage notamment) reste un point d’attention, à l’image de la plupart des projets d’énergies renouvelables.
■■ Une multiplicité des technologies et des concepts qui rend difficile les analyses prospectives
A titre d’exemple, aucune technologie ne s’est aujourd’hui affirmée sur le houlomoteur. La diversité des concepts et l’incertitude quant aux technologies qui s’affirmeront à terme sur le marché rendent donc difficiles les analyses prospectives
en termes de coûts, de mise sur le marché ou de retombées potentielles. (MEDDE, et al., Mars 2013)
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Impacts emplois, métiers et compétences évalués ou
estimés (niveau national)
Métiers
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Métiers actuels : ingénieurs, (R&D), études en mer, chefs de projets (développement, concertation), coordinateurs
socio-industriels (adéquation entre besoins et tissu industriel local).
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Métiers à venir : construction / installation / exploitation / maintenance, coordinateurs maritimes.
Marché du travail
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Besoins limités en phase de développement.
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Forte croissance envisagée en phase de construction et d’exploitation (prévision par la Filière Energies Marines
Renouvelables (EMR) de 10 000 nouveaux emplois directs ou indirects) avec reconversions envisagées de salariés
d’autres filières locales.
Formations
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Aujourd’hui, formations non spécifiques EMR (ingénieurs, navigants).
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La filière EMR aura besoin de compétences spécifiques (maritimisation, sécurité en mer, matériaux composites, ...)
qui nécessitent la coordination des acteurs de la formation (régions, Éducation Nationale, industriels, Pôle emploi,
OPCA).
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« La GPEC reste un outil sous-utilisé car jusqu’à récemment on ne savait pas exprimer nos besoins. Par exemple, en
termes de volumétrie, les chantiers dans 5 ans ne seront plus les mêmes qu’en 2012 ».
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« Lors de l’attribution des champs éoliens, comment s’assurer que la formation et les employés seront au rendezvous ? ».
Préconisations
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Accompagner la féminisation des emplois
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Créer des offres de formation spécifiques
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Développer la GEPC et la GPECT
(AGEFOS-PME, 2012)
Les énergies marines ne font pas partie des filières prioritaires identifiées par le pôle « Energie 2020 ».
Par ailleurs, même au niveau national il s’agit d’une filière qui est encore au stade expérimental.
Sources :
AGEFOS-PME. 2012. Baromètre emploi-formation filière mer. 2012.
MEDDE et CGDD. Mars 2013. Les filières industrielles stratégiques de l’économie verte. Mars 2013.
MEDDTL. 2010. Le grenelle de la mer, des engagements pour l’avenir. 2010.
Syndicat des Energies Renouvelables. 2012. Les énergies marines renouvelables : la planete bleue. 2012.
C2RP - Immeuble « Le Vendôme » - 50 rue Gustave Delory - 59000 Lille
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