C2RP ■ Synthèse des travaux nationaux et régionaux sur l’emploi, les métiers et les formations dans l’économie verte
76
Le Grenelle de la mer a posé de nombreux objectifs dont celui d’atteindre 3 % d’énergies marines dans la consommation
d’énergie nale à l’horizon 2020.
Les énergies de la mer constituent, en effet, un potentiel immense : le vent, les vagues, les courants, l’énergie thermique
ou l’énergie osmotique sont des réserves d’énergie incomparables.
La France représente, avec ses trois façades maritimes et ses territoires d’outre-mer, le second potentiel d’Europe pour
l’hydrolien, l’éolien marin et l’énergie houlomotrice. Elle dispose de grandes étendues marines tropicales permettant l’uti-
lisation du potentiel de l’énergie thermique. (MEDDTL, 2010)
Points de vigilance
■Des verrous technologiques qui restent à lever
Certaines ruptures technologiques sont encore attendues dans le secteur, pour développer des technologies ables,
efcaces et compétitives. Les enjeux portent notamment sur la prise en compte des conditions extrêmes auxquelles sont
soumises les installations (vents, courants, salinité) dans leur conception mécanique et leur installation, la conception
des systèmes électriques, le raccordement des machines au réseau et les moyens d’installation, d’ancrage et de main-
tenance de ces technologies. Pour l’énergie osmotique, l’optimisation porte en particulier sur l’amélioration des carac-
téristiques de la membrane (à l’heure actuelle chaque mètre carré a une capacité de seulement quelques Watt). Le
développement de moyens de stockage adapté sera également nécessaire
■Des coûts encore élevés dus au stade de développement des technologies
Le coût des technologies reste très élevé, les machines étant encore à l’état de prototypes ou de démonstrateurs sans
économie d’échelle industrielle encore possible. Les effets d’échelle et de mutualisation devraient cependant permettre
à terme de baisser les coûts de production.
■Un cadre réglementaire encore pas assez incitatif
Certains acteurs du secteur jugent le cadre réglementaire français pas encore bien adapté au développement des
énergies marines : les procédures pour obtenir des permis ou des autorisations d’installation peuvent s’avérer longues
et complexes. A titre d’exemple, le délai d’obtention d’une autorisation dénitive peut s’étendre jusqu’à 5 ans. De plus,
l’adaptation de l’autorisation initiale à la suite de changements technologiques ultérieurs n’est aujourd’hui pas prévue.
Néanmoins, des exemples récents montrent des améliorations à la fois dans le traitement des dossiers et dans la célérité
de réponse au niveau local, comme c’est le cas des sites d’essai en cours de développement en Bretagne, en Pays de la
Loire et en région PACA. Des travaux sont par ailleurs en cours an de dénir un cadre réglementaire pour des installations
en zone économique exclusive (ZEE).
■Un impact environnemental encore mal connu
L’impact environnemental des installations sur les fonds marins (érosion, déséquilibre des impacts sédimentaires) et la
biodiversité reste encore incertain en l’absence de retour d’expérience. France Energies Marines, dans le cadre de ses
missions, s’intéressera notamment à ces aspects.
■Des enjeux en termes d’acceptabilité des projets par les parties prenantes
Bien que des concertations aient été menées avec les parties prenantes pour le développement des sites de test et des
accords signés notamment en région PACA, l’acceptabilité des projets par les parties prenantes (conits d’usage notam-
ment) reste un point d’attention, à l’image de la plupart des projets d’énergies renouvelables.
■Une multiplicité des technologies et des concepts qui rend difcile les analyses prospectives
A titre d’exemple, aucune technologie ne s’est aujourd’hui afrmée sur le houlomoteur. La diversité des concepts et l’in-
certitude quant aux technologies qui s’afrmeront à terme sur le marché rendent donc difciles les analyses prospectives
en termes de coûts, de mise sur le marché ou de retombées potentielles. (MEDDE, et al., Mars 2013)