Dyslexie
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La dyslexie Théorie Formation SEGPA - Nice - Novembre 2014 CEntre de Référence des Troubles des Apprentissages Marie Pécheux-Grimm Dyslexie Qu’est-ce que la dyslexie ? • Le terme dyslexie vient du grec « dys » (δυσ-) qui signifie « difficile, mauvais » et de « lexie » (λέξις) qui signifie parole, mot . • = existence de difficultés dans l’acquisition et dans l’automatisation du langage écrit 2 types de dyslexies : • après l’acquisition de la lecture lésion cérébrale (accident, maladie) • Au cours du développement = dyslexie développementale « la caractéristique essentielle [de la dyslexie] est une altération spécifique et significative de l'acquisition de la lecture, non imputable exclusivement à un âge mental bas, à des troubles de l'acuité visuelle ou à une scolarisation inadéquate. Les capacités de compréhension de la lecture, la reconnaissance des mots, la lecture orale et les performances dans les tâches nécessitant la lecture, peuvent, toutes, être atteintes. Le trouble spécifique de la lecture s'accompagne fréquemment de difficultés en orthographe, persistant souvent à l'adolescence, même quand l'enfant a pu faire quelques progrès en lecture. Les enfants présentant un trouble spécifique de la lecture ont souvent des antécédents de troubles de la parole ou du langage. Le trouble s'accompagne souvent de troubles émotionnels et de perturbations du comportement pendant l'âge scolaire. • Dyslexie troubles neurobiologiques • conséquences sur l’ensemble des apprentissages - Rudolph Berlin, 1887 - Déjerine, 1892 - Pringle Morgan, 1896 - Hinshelwood , fin du 19ème siècle - Orton, 1930 - [ les années 70 de la psychologie cognitive et des neurosciences, que de nouveaux travaux sur la dyslexie ont émergé (INSERM). • Ensemble des troubles dys : 10 % • Dyslexie en France : 3- 5 % • 3 x + chez les garçons • Variable suivant la.transparence des langues Dyslexie et troubles associés La constellation des « dys » DYSORTHOGRAPHIE DYSGRAPHIE/ DYSPRAXIE Trouble des conduites Syndrome hyperkinétique / Déficit attentionnel DYSLEXIE Dysphasie et troubles du langage Oral Précocité Intellect. Dyscalculie Dyschronie Autisme • La constellation des dys (Habib, 2007) Figure 2 : Comorbidités (Habib, 2007) Troubles associés… • Mémoire auditive et mémoire de travail limitées • Trouble de l'organisation spatio-temporelle, difficultés de traitement séquentiel • Troubles praxiques (défaut d'automatisation de gestes) • Troubles visuo-constructifs (déficit de la perception des parties d'un tout entraînant des difficultés dans l'assemblage d'objets) • Troubles de la motricité • Troubles du comportement (attention altérée, fatigabilité, agitation ou inhibition) • Troubles cognitifs: difficultés d'abstraction, de généralisation des concepts et d'anticipation des conséquences • Problèmes de vitesse de traitement de l'information Conséquences Stress et émotions négatives Emotions négatives Peur Timidité Sentiment d’isolement Idées suicidaires Présence de symptômes physiques Nausées Tremblements Accélération du rythme cardiaque Mauvaise auto-estime Perception de la mésestime des camarades et des enseignants + sujets masculins LA SPIRALE DE L’ECHEC • DYSPHASIE • DYSLEXIE • DYSPRAXIE • DEFICIT D’ATTENTION ECHEC SCOLAIRE • Baisse de l’estime de soi • Conflits avec l’environnement TROUBLES DU COMPORTEMENT Repli • Désadaptation • Marginalisation • Dépression sévère DÉPRESSION • anxiété de performance • syndrome d’échec • désinvestissement •4 à 12 fois plus exposées au chômage •Dépression •10%seulement de bacheliers •Orientations professionnelles non souhaitées • rapport de Jean-Charles Ringard et Florence Veber (21 mars 2001) • les troubles spécifiques du langage écrit ont été reconnus officiellement comme handicap • = avancée considérable • amélioration de la prise en charge en milieu scolaire • Favorisation de l’intégration professionnelle Comprendre la dyslexie • De nombreux modèles • Conditions fondamentales • Vérifier la vision • Correspondance sémantique • Percevoir correctement et donner du sens à ce qui est lu. • Rapidité, coût cognitif faible. • Différents modèles •dans la majorité des cas, une personne dyslexique a un problème avec l’identification des mots. •Il peut avoir du mal à les reconnaître •ou bien à les décoder. Comment lit-on d’un point de vue neurobiologique ? http://lecerveau.mcgill.ca Le cerveau du dyslexique Témoin DROIT Dyslexique DROIT Cortex partiéral inférieur GAUCHE Cortex temporal Cortex temporal moyen supérieur GAUCHE Dyslexie et génétique Exemple de transmission autosomique dominante avec pénétrance plus marquée chez les garçons Étude neuropsychologique faite L’IRM de diffusion Hémisphère gauche Œil droit Hémisphère gauche Œil Gauche Comment lit-on d’un point de vue cognitif ? Modèle à deux voies Décodage Voie phonologique Reconnaissance Voie lexicale Voie phonologique 1ère étape : le mot est découpé en lettres puis les lettres sont assemblées et converties en en sons. 1ère étape : le mot est découpé en lettres puis les lettres sont assemblées et converti en en sons. 2ème étape : La subvocalisation • Cette voie est vraiment très longue, laborieuse, coûteuse sur un plan cognitif • mémoire de travail soit assez efficiente Voie lexicale • Morphologie • Longueur sumo caravanes • Silhouette papillon • Fonctionnements extrêmement complexes et imbriqués • Un bon lecteur utilise simultanément les deux voies : – la voie directe (adressage) en priorité pour les mots fréquents – la voie indirecte (assemblage) pour les mots moins familiers ou très longs Problème sur la voie d’assemblage = dyslexie phonologique ou lexico-syntaxique •Impossibilité de faire une distinction entre des lettres phonétiquement proche (BA FI ) •Sur-discrimination phonétique •Deficit en MDT phonologique •Antécédent de dysphasie (environ 50% selon Habib et al, 1999) • Incapacité de segmenter le mot écrit en petites unités phonologiques (Estienne 1982) •Non distinction des sons quand ils sont très brefs (comme dans les explosives ba, pa). (Tallal & coll., 1996) •Corrélation entre importance du trouble dyslexique et déficit des compétences phonologiques (Lacert et Sprenger 1997) • Les capacités phonologiques en font un bon prédicteur dès la maternelle (Winner, 1996). • La dénomination d’images est plus lente chez le sujet dys. (RAN test :«Rapid automatized naming» )(Denkla et Rudel, 1976) • Déficit au niveau de l’attention et de la mémoire auditivo-séquentielle. (Empan plus faibles en répétition de chiffres ou de pseudomots, en particulier polysyllabiques )(Van Hout, 1994). • Erreurs de lexicalisation (copie = cupi) • Mots raccourcis (portière = port) • Erreurs dérivationnelles (école écolier) et paraphasies sémantiques (rivière ruisseau (Lussier & Flessias, 2001). • Erreur de lecture => mauvaise compréhension (mauvaise transcription) • Erreurs de lexicalisation (copie = cupi) • Mots raccourcis (portière = port) • Erreurs dérivationnelles (école écolier) et paraphasies sémantiques (rivière ruisseau (Lussier & Flessias, 2001). • Erreur de lecture => mauvaise compréhension (mauvaise transcription) • Enfants devineur. ( entrainement intensif en pseudo-mot.) Problème sur la voie d’adressage = Dyslexie lexicale • voie «logographique » (Morton et Patterson ) • voie « directe » (Seymour, 1986 -1990) • voie d’«adressage» (Ellis, 1989). • «dyslexie dyséidétique » (Boder), • « dyslexie morphémique » ou « de surface » (Seymour, 1986) Si le sujet lit en voie d’assemblage uniquement : Pour les mots réguliers et les non-mots : Le temps de lecture sera fonction de la longueur de l’item (caravane). Echec de lecture des mots irréguliers (monsieur, oignon, etc.) • L’enfant a du mal à décomposer le mot et/ou à faire l’assemblage. • Passage à l’automatisme difficile • PB de reconnaissance visuelle des mots. • L’analyseur visuel ne reconnaitrait pas de manière satisfaisante les suites de lettres ou les mots entiers, et en particulier les morphèmes. • PB de mémoire visuo-spatiale défaillante (4OO combinaisons possibles de digrammes et de trigrammes qui ne s’engrangeraient pas dans le stock photographique). • Utilisation de la voie d’assemblage, trop longue et trop couteuse. La stratégie de lecture resterait donc uniquement analytique. • Les mots réguliers sont lus plus facilement que les mots irréguliers. • PB de discrimination visuelle (confusion ou superposition d’images. • PB à contrôler les mouvements des yeux. • Poursuites visuelles chez certains enfants Dyslexiques seraient moins rapides et moins efficaces que chez les enfants tout venants. (Pavlidis, 1981) • Comportement oculomoteur erratique de certains dyslexiques (Beaune, 1987) . • Problème de saccades de l’œil, à la fois trop courtes et trop lente ou blocage (Javal, Beaune). • Beaucoup d’inversions de lettres, à l’oral comme à l’écrit . • Beaucoup d’inversions de lettres, à l’oral comme à l’écrit . • PB de stabilité visuelle : leur vision se brouillerait. D’autres ne voient pas les lettres comme des objets plats et noirs sur un fond blanc et plan mais comme des objets suspendus dans l’espace et mobiles. (Davis 95) (perception holographique) Davis, R. (2003). Le don de dyslexie. Desclée de Brouwer.Paris. • Le stock orthographique ou dictionnaire visuel ne se constitue pas • A chaque fois, l’enfant se retrouve dans la situation où il rencontre un mot pour la première fois • A chaque fois, il doit refaire tout le travail • Effort insurmontable pour lecture d’un texte ou d’un livre • Pertinence de l’affirmation : plus on lit mieux on lit : tout file dans le dictionnaire visuel et plus celui-ci est important, plus on lit sans effort Atteinte de la voie d’adressage • Incapacité d’automatiser la lecture à partir de la forme visuelle des mots. • Incapacité à récupérer en mémoire la prononciation associée au mot. • Erreurs de régularisation sur la lecture de mots irréguliers : lettres muettes (doigt, sept ..) ou non respect de l'orthographe dans la prononciation (femme, second, oignon..) • Perturbation de l’accès à la signification du texte lu, difficulté à accélérer le rythme de la lecture, à la représentation mentale, au raisonnement inférentiel. Si le sujet lit en voie d’adressage uniquement : Echec en lecture de logatomes Les temps de lecture des mots signifiants ne sont pas fonction de leur longueur. Ne réussira à lire que les mots réguliers faisant partie de son dictionnaire visuel Lit bien les mots irréguliers : ++ Problème sur les 2 voies d’assemblage ET d’adressage = dyslexie mixte Il y a un problème d’identification des mots (à la fois décodage et à la fois reconnaissance) Dyslexies mixtes avec atteinte des deux voies en même temps. Prédominance phonologique Prédominance visuelle Problème de « traduction » des mots = Hypothèse sémantique
