CH Verdun Epidémie kératoconjonctivite virale pdf

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24èmes Journées Régionales
d'Hygiène et de Lutte contre
les Infections Nosocomiales
Déroulé de l’épidémie
Le 19 novembre 2014 matin :
Appel de Kathy, Cadre de Santé des urgences, pour
signaler à l’unité d’hygiène 5 cas de conjonctivite à
Adénovirus (diagnostic par médecins ophtalmologistes) :
Le cas index : Romain (médecin), il y a environ 4 semaines
Les cas contaminés infectés sont chronologiquement :
 Tatiana (IDE), il y a 2.5 semaines
 Gilbert (permanencier), il y a 2 semaines
 Johannie (IDE), il y a 1 semaine
 Marion (médecin), début des signes le 19 novembre
2014.
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Déroulé de l’épidémie
Ces différents personnels sont affectés au service
des urgences ou au SAMU. Ils peuvent passer des
Urgences à l’UHTCD ou au SAMU.
Le médecin hygiéniste est prévenu, de même que
la Direction des Soins et de la Qualité Gestion des
Risques ainsi que le secrétariat de la Santé au
Travail.
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Actions mises en place
Il est décidé de mettre en place un certain nombre d’actions :
 Rappel sur la contagiosité et la résistance dans
l’environnement de l’adénovirus
 Utilisation d’un produit efficace sur les Adénovirus (à
base d’acide péracétique) pour le nettoyage des claviers,
souris, téléphone, …
 Utilisation de lingettes efficaces sur l’Adénovirus (à base
d’éthanol) à partir du 20 novembre, puis utilisation d’un film
alimentaire sur les claviers, donc facilement
décontaminables
 Renforcement de l’hygiène des mains par friction hydroalcoolique
 Conseils sur le terrain par Edith (IDE hygiéniste)
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Actions mises en place
Appel de la société prestataire de l’entretien des
locaux :
 Entretien ce jour de tous les points en contact avec
les mains (clenches, interrupteurs, mains
courantes, …) des unités Urgences, UHTCD,
SAMU, salle de formation avec le produit efficace
sur l’Adénovirus
 Entretien pendant 7 jours de tous les locaux avec le
produit efficace pour les différentes unités
Urgences, UHTCD, SAMU, salle de formation
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Déroulé de l’épidémie
Le 19 novembre 2014, 14h30:
Appel du Dr Andy (médecin ophtalmologiste au
CH Verdun Saint-Mihiel) à l’unité d’hygiène :
 Signalement de l’épidémie
 Eviction du travail des agents atteints
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Déroulé de l’épidémie
Le 20 novembre 2014, matin :
Laurence Quintin se rend dans le service:
⇨ Un nouveau cas de conjonctivite (confirmé
par le médecin ophtalmologiste) est signalé.
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Actions mises en place
Laurence Quintin rencontre :
 Le cadre de santé du service pour faire un certain
nombre de rappels (entretien de l’environnement,
comportements des agents, renforcement des SHA, …)
 Les aides soignants concernant l’entretien du mobilier et
des appareils, l’hygiène des mains
 L’équipe de la société prestataire concernant l’entretien
des locaux et l’hygiène des mains
 L’équipe du SAMU concernant l’entretien du mobilier, des
effets personnels, des appareils et l’hygiène des mains
 Le matériel d’exercice Ebola (tenues et visière) est jeté
 Durée des actions spécifiquement mises en place
= 1 semaine
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Actions mises en place
Les deux infirmières hygiénistes se rendent à
plusieurs reprises dans le service, afin de
rencontrer le maximum de personnels, de
rappeler les différentes consignes données à
l’équipe soignante et d’apporter des produits
efficaces.
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Actions mises en place
Le 24 novembre 2014 :
l’entretien de tout le service (en essayant
d’être exhaustif) est réalisé à l’aide du produit
et des lingettes (y compris les bips,
téléphones, crayons…).
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Déroulé de l’épidémie
Le 1er décembre 2014 :
information de 2 nouveaux cas de conjonctivite
découverts le vendredi 28 et le samedi 29.
Il n’y a pas eu d’autre cas ensuite.
Au total, 8 personnes ont présenté une
conjonctivite à adénovirus
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Les adénovirus
Les adénovirus à tropisme humain sont
théoriquement spécifiques de l’espèce humaine et
spécifiques de l’organe cible.
Le virus peut toucher toutes les tranches d’âge,
avec une prédilection pour la période entre 20 et
40 ans.
Les cas peuvent se voir pendant toute l’année,
avec un pic en hiver au moment des autres
affections virales respiratoires et en été, la
transmission pouvant alors se faire par l’eau des
piscines.
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Les adénovirus
La maladie apparaît par épidémies dont le point
de départ est le plus souvent une communauté ou
un centre de soins médicaux.
Le mode de transmission du virus est
principalement par contact direct.
Ce mode de transmission se rencontre dans les
communautés d’enfants, les objets de toilette, les
jouets, les mains étant des moyens très efficaces
de transmettre le virus.
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Les adénovirus
Le même mode de transmission se voit dans les
services d’ophtalmologie et dans les cabinets
médicaux.
Les objets en cause sont alors les revues de la
salle d’attente, les doigts du médecin, des
infirmières, les instruments d’examen et en
particulier, le tonomètre et les verres de contact, la
poignée de main entre le médecin et le patient …
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Réservoir et vecteur
Type de réservoir : homme
Principale source : sécrétions des voies
aériennes supérieures, liquide lacrymal
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Viabilité, résistance physico-chimique
Virus non enveloppé capable de résister dans
l'environnement, le fait que les adénovirus n’aient
pas d’enveloppe lipidique explique que ce type de
virus soit très résistant aux agents désinfectants
habituels, qui sont des solvants des lipides, et soit
capable de résister au dessèchement et donc de
se transmettre par des objets restés exposés à
l’air.
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Viabilité, résistance physico-chimique
⇨durée de vie de 7 jours à 5 semaines en
atmosphère sèche et de l'ordre de 20 jours en
milieu humide (par exemple dans un flacon de
collyre).
Résistant au froid (qui peut augmenter sa
durée de vie).
Détruit par la chaleur (90°C pendant 5 minutes
ou 56°C pendant 30 minutes).
Détruit par l'hypochlorite de sodium à 0,5 %.
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Incubation et contagiosité
La période d’incubation varie selon les sérotypes
de quatre à dix jours et la période de réplication
du virus dans l’organe cible est de 14 à 21 jours.
La période de contagiosité : depuis la fin de la
période d'incubation jusqu’à 14 jours après le
début des signes oculaires.
Une excrétion prolongée du virus peut se
produire.
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Le cycle de réplication de l’adénovirus est très
rapide et ce type de virus est capable de faire
produire de nombreuses protéines en prenant le
contrôle complet de la machinerie cellulaire. Cela
explique le caractère souvent explosif des
manifestations cliniques.
Les adénovirus sont capables de s’installer d’une
façon prolongée dans les cellules hôtes, en
particulier au niveau des ganglions lymphatiques.
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Mode de transmission
Transmission par exposition des muqueuses
oculaires à:
- des gouttelettes de Pflügge (toux, éternuement,
parole...),
- des sécrétions ORL ou des larmes,
- des mains souillées,
- des lentilles et leurs étuis,
- des matériels souillés tels que les appareils
d'examens ophtalmologiques (tonomètre, lampe à
fente, mentonnière et appuie-front) ou les comptegouttes pour collyres,
- des eaux récréatives (piscines notamment).
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Formes cliniques
Les adénovirus s’expriment au niveau de l’œil
sous trois formes cliniques différentes :
 Conjonctivite folliculaire
 Fièvre pharyngoconjonctivale
 Kératoconjonctivite épidémique
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Conjonctivite folliculaire
C’est la forme la plus fréquente de l’infection par
adénovirus (touche surtout les enfants et apparaît par
épidémies dans les crèches).
Il est fréquent d’y voir associée une pathologie
respiratoire. L’atteinte conjonctivale est toujours modérée.
Les signes pulmonaires peuvent prédominer et l’atteinte
conjonctivale peut alors passer inaperçue.
Il n’y a pas de traitement spécifique en dehors des soins
d’hygiène des paupières chez les nourrissons.
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Fièvre pharyngo-conjonctivale
Elle se voit, soit de façon sporadique, soit par épidémies
touchant des communautés de jeunes, comme l’école en hiver
et les colonies de vacances en été. La transmission peut aussi
se faire par l’eau des piscines.
Les signes généraux prédominent toujours et les signes
oculaires sont au second plan.
La maladie débute par une altération de l’état général assez
importante, avec fièvre élevée et pharyngite. Le début est
brutal. Chez les jeunes enfants, les signes peuvent être très
marqués avec une fièvre très élevée, une altération
importante de l’état général et des signes digestifs à type de
vomissements ou de diarrhées.
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Fièvre pharyngo-conjonctivale
La durée de la maladie est relativement
importante et peut se prolonger jusqu’à 14 jours.
En l’absence de surinfection, il n’y a pas de
séquelle.
Les signes ophtalmologiques sont souvent
réduits à une simple conjonctivite folliculaire
bilatérale
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Kérato-conjonctivite épidémique
C’est une maladie à début brutal qui se caractérise par
une atteinte unilatérale au début, l’atteinte de l’autre œil
survenant deux à six jours plus tard.
Les signes fonctionnels (comme toutes conjonctivites) :
photophobie, larmoiement, impression de grains de sable
sous les paupières, rougeur conjonctivale, œdème
palpébral et altération modérée de la vision.
L’atteinte du second œil (mêmes symptômes) mais
habituellement les signes sont moins marqués.
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Kérato-conjonctivite épidémique
La présence d’un ganglion préauriculaire est
considérée comme un signe classique de la maladie.
En fait, sa présence n’est pas constante et se voit en
fonction du sérotype viral.
L’adénopathie préauriculaire peut être remplacée par
une adénopathie sous-maxillaire ou parotidienne.
La maladie a une durée de 10 à 15 jours pour le
premier œil (total 12 à 20 jours pour les deux yeux).
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Diagnostic
Le diagnostic d’affection à adénovirus est
habituellement clinique, il est rare d’avoir besoin
de recourir à un diagnostic de laboratoire :
détection de l'antigène de groupe dans les
sécrétions oculaires (analyse par technique
immunoenzymatique),
amplification génique par PCR qui permet un
résultat rapide,
culture (avec effet cytopathogène
caractéristique) avec des délais de réponse
beaucoup plus longs.
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Traitement
Actuellement pas de traitement antiviral dans les
formes classiques.
L'indication de la corticothérapie locale est
controversée. Elle se réduirait aux formes
inflammatoires sévères lors de la phase aiguë.
Le traitement est symptomatique.
Immunité naturelle : l'infection est en principe
immunisante et les rechutes ou récidives sont
exceptionnelles.
Il n'y a pas d'immunité croisée entre sérotypes.
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Conclusion
Vigilance dès un premier cas de conjonctivite
chez un personnel
Si des arguments en faveur d’un adénovirus sont
présents:
 arrêt de travail
 renforcer le lavage des mains et les SHA
 renforcer l’entretien de l’environnement
notamment tout ce qui est touché par les mains
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Conclusion
Pensez à vérifier que les SHA et les lingettes sont
bien actifs sur les adénovirus…
SHA
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Bibliographie
Kérato-conjonctivites à adénovirus, EMC, G. Renard,
Service d’ophtalmologie, Hôtel-dieu, 1, place du Parvis-NotreDame, 75004 Paris, France, Journal Français d'Ophtalmologie,
Volume 33, n° 8, pages 586-592 (octobre 2010),
http://www.em-consulte.com/en/article/268847
Conjonctivite à adenovirus, INRS GERES,
http://www.inrs.fr/eficatt/eficatt.nsf/(allDocParRef)/FCADE
NOVIRUS?OpenDocument
Oeil rouge, Pr Philippe Gain, Dr Gilles Thuret
http://www.univ-stetienne.fr/saintoph/finit/ophtal12/13oroug4.htm
31
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