Aspects cliniques et épidémiologiques des infections à adénovirus chez les personnes infectées par le VIH
épisodes diarrhéiques ainsi que dans d'autres atteintes
viscérales au cours de l'infection VIH soit sous-estimé, car
leur recherche est rarement pratiquée; de plus, certains
sérotypes sont difficiles à cultiver, voire incultivables sur les
lignées cellulaires habituelles. Ainsi les sérotypes 40 et 41 ne
sont cultivables que sur certaines lignées cellulaires (lignées
de Graham de cellules embryonnaires transformées par un
adénovirus 5). Les techniques de biologie moléculaire ont
également mis en évidence de nombreux variants apparaissant
chez les immunodéprimés et difficiles à identifier avec les
techniques classiques de sérotypage. Il existe en particulier
des souches intermédiaires, les infections simultanées par
différents sérotypes sont fréquentes et des recombinaisons
entre deux sérotypes sont possibles. Ces difficultés
d'identification, jointes à la pléthore des sérotypes rapportés
au cours de l'infection VIH, distinguent cette maladie des
autres causes d'immunodépression. Les sérotypes qui sont
retrouvés à l'origine d'une pathologie donnée varient selon les
différentes causes d'immunodépression; ainsi, les
gastroentérites décrites au cours d'autres immunodéficiences
que le sida sont dues principalement à des virus appartenant
aux sous-genres A,C,F alors qu'elles sont dues surtout à des
virus appartenant au sous-genre D au cours du sida comme le
confirme également cette nouvelle publication.
Le rôle des adénovirus comme cofacteur d'évolution de
l'infection VIH a été évoqué notamment à la suite de travaux
mettant en évidence le rôle transactivateur de la transcription
du génome VIH par les antigènes adénoviraux EIA.
Cependant, le rôle aggravant de la coinfection par les
adénovirus dans l'évolution du sida n'est pas clairement établi
et cette nouvelle étude confirme la fréquence du portage
asymptomatique. Aucun cas de décès n'est mentionné au
cours du suivi de ce petit groupe de patients, qui s'étendait sur
une période de 5 à 27 mois, ce qui est en contradiction avec
certaines études, et notamment avec la revue de la littérature
effectuée par Hierholzer sur 300 infections adénovirales
associées au sida, publiée en 1992 (2), qui signalait un taux
élevé de décès de l'ordre de 45 % dans les 2 mois suivant la
mise en évidence initiale de l'infection adénovirale; mais le
taux de mortalité est probablement biaisé dans cette revue par
le fait que seules les infections sévères sont rapportées.
¬ Cette nouvelle étude confirme en fait que les adénovirus
http://publications.crips.asso.fr/transcriptase/41_236.htm (5 sur 6) [09/07/2003 13:24:43]