FICHE À DÉTACHER
fiche
technique
Sous la responsabilité de son auteur
34 | La Lettre d’ORL et de chirurgie cervico-faciale n° 317 - avril-juin 2009
n° 10
34 | La Lettre d’ORL et de chirurgie cervico-faciale 321 - avril-mai-juin 2010
P. Bonfils*, M. Devars du Maine*, P. Faulcon*,
D. Malinvaud*
Exploration d’un trouble de l’odorat
* Département d’ORL et de chirurgie cervico-faciale, hôpital européen Georges-Pompidou,
faculté de médecine Paris-Descartes, université Paris-V, unité de recherche CNRS
CeSeM (Centre d’études de la sensori-motricité), UMR 8194, Paris.
L
analyse d’un trouble de l’odorat se fait en trois étapes :
étudier la nature de la dysosmie, établir un diagnostic
topographique puis étiologique, quantifier la dysosmie 
et en apprécier le retentissement. Une telle analyse impose 
une exploration clinique,une exploration radiologique et 
une exploration fonctionnelle rigoureuses.
L’exploration clinique d’une dysosmie
L’analyse de la nature de la dysosmie est un point crucial 
de l’exploration d’un trouble de l’odorat.Les dysosmies
peuvent être quantitatives (augmentation ou diminution
de la perception olfactive)et qualitatives 
(1)
. Parmiles 
dysosmies quantitatives,ce sont l’hyposmie et l’anosmie 
qui dominent ; l’hyperosmie est rarissime. Il existe trois types 
de dysosmies qualitatives.La cacosmie est la perception
d’une mauvaise odeur effectivement présente dans l’orga-
nisme et qu’une personne extérieure peut percevoir ;elle
est d’originenaso-sinusienne (sinusite d’origine dentaire,
aspergillose sinusienne),d’origine dentaire,ou liée à un
reflux gastro-œsophagien. La parosmie est la perception
d’une odeur souvent qualifiée de désagréable (odeur de brûlé,
d’excréments), lorsque le sujet est soumis à une odeur habi-
tuellement agréable. Par conséquent, la parosmie suppose la 
présence de molécules odorantes, mais la sensation ressentie
par le patient n’a aucun rapport avec l’odeur attendue.La 
phantosmie est la perception d’une odeur qui n’existe pas ;
elle est le plus souvent d’origine psychiatrique ou tumorale 
(tumeur cérébrale, excepté le méningiome olfactif).
Une fois la nature de la dysosmie définie, il importe d’aborder 
le diagnostic topographique et étiologique. L’analyse topo-
graphique repose sur la différenciation des étiologies liées 
à un trouble de l’aéroportage,des événements périrécep-
teurs, de la transduction et des voies olfactives centrales 
(lire l’article p.15)
.Les troubles de l’aéroportage et des 
événements périrécepteurs ont une origine nasale. Ils sont le 
plus souvent associés à des signes rhinologiques : obstruction 
nasale, rhinorrhée,pesanteurs et douleurs faciales.L’ex-
plorationfibroscopiquedelacaviténasaleestessentielle 
au diagnostic. Les troubles de la transduction et des voies 
olfactives centrales sont d’origine neurosensorielle.
L’exploration radiologique
d’une dysosmie
Lesétiologies des dysosmies sont nombreuses et variées. L’explo- 
ration radiologique ne doit pas être réalisée en première
intention à titre systématique.Les demandes doivent être 
justifiées; elles sont fondées sur des hypothèses diagnos-
tiques et étiologiques élaborées par l’exploration clinique.
Ainsi, la demande d’IRM cérébrale visant à éliminer l’hypo-
thèse d’un méningiome olfactif n’a pas lieu d’être systé-
matique. Les examens tomodensitométriques des cavités 
naso-sinusiennes seront demandés devant des pathologies 
de l’aéroportage et devant une cacosmie.L’examen IRM 
sera demandé devant une crainte de pathologie endocrâ-
nienne dominée par les tumeurs méningées et cérébrales 
(lire l’article p. 5)
.
L’exploration fonctionnelle
d’une dysosmie
L’exploration fonctionnelle d’une dysosmie repose sur les tests
olfactifs subjectifs. Les potentiels évoqués olfactifs, seul test 
objectif, sont du domaine de la recherche, et leur réalisation 
est d’une grande complexité. 
Les tests olfactifs subjectifs consistent à faire sentir au
patient des odeurs calibrées.Plusieurs tests sont dispo-
nibles en Europe, avec des odeurs adaptées à la culture
européenne :le test Biolfa®
(2, 3)
[figure 1]
 et le Sniffin’ 
Figure 1. Le test Biolfa® comporte des flacons contenant des odeurs
calibrées à stimulation olfactive et non trigéminale.
Figure 2. Le Sniffin’Sticks test
®
comporte des sticks contenant des odeurs
calibrées. Plusieurs sticks permettent de déterminer les seuils olfactifs,
d’explorer la mémorisation et l’identification des odeurs.
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La Lettre d’ORL et de chirurgie cervico-faciale 321 - avril-mai-juin 2010 | 35
FICHE À DÉTACHER
fiche technique n° 10
Sticks test
®
(4)
[figure 2]
.Le test Biolfa
®
 comporte des 
flacons contenant les liquides odorants que l’on fait sentir
au patient. Deux séries de flacons sont utilisées : la première 
pour une étude des seuils olfactifs avec trois odeurs, la 
seconde pour une étude semi-qualitative. Le Sniffin’ Sticks
test
®
 est un test d’origine allemande,très sophistiqué,
permettant une étude des seuils olfactifs, de la reconnais-
sance et de l’identification des odeurs,et des tests de
mémorisation. Il est constitué de sticks à odeur 
(figure 2)
.
Dans tous ces tests,le choix des molécules odorantes a 
consisté à sélectionner des odeurs induisant une stimulation 
olfactive, excluant les molécules ayant un effet trigéminal.
Ces tests sont longs à réaliser, et Biolfa
®
 impose des appa-
reils d’extraction des odeurs. Ils sont surtout utiles à des 
1. Bonfils P. Physiologie, exploration et troubles de l’olfaction. Encyclopédie médico-
chirurgicale, ORL. Paris : Elsevier, 2007, 20-285-A-10, 12 pages.
2. Lecanu JB, Faulcon P, Werner A, Bonfils P. Un nouveau test olfactif : Biolfa®. Données
normatives. Ann Otolaryngol Chir Cervico-fac 2002;119:164-9.
3. Bonfils P, Faulcon P, Avan P. Screening of olfactory function using the Biolfa® olfactory
test: investigations in patients with dysosmia. Acta Otolaryngol. 200;124:1063-71.
4. Landis BN, Stow NW, Lacroix JS, Hugentobler M, Hummel T. Olfactory disorders:
the patients’ view. Rhinology 2009;47:454-9.
5. Bonfils P, Faulcon P, Malinvaud D. Examen clinique d’un patient avec une dysosmie.
Ann Otolaryngol Chir Cervico-fac 2006;122:256-8.
Références bibliographiques
fins de recherche clinique, mais n’ont pas trouvé leur place
en clinique quotidienne 
(5)
. 
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