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nos droits séculaires, nous avons commencé les hostilités. L'amiral Le Timbre a fait
quelques démonstrations ; l'amiral Pierre a bombardé les villes et les forts de la côte ;
l'amiral Galibert a accentué notre prise de possession , en traversant, au mouillage de
Tamatave, un hivernage qui a été très pernicieux pour nos troupes ; l'amiral Miot reçoit
les ordres de ne rien céder qui puisse nuire au prestige du nom français ; il doit
combattre et s'approprier ce que les Hovas ne voudraient pas lui céder ; nous ne
sommes pas en face de belligérants ;ce sont des révoltés contre la mère Patrie qu'il faut
réduire, et pour ce faire, on ne lui a jamais envoyé de contingent sérieux. Sa manière de
combattre devait donc être de faire comme l'amiral Galibert, rester l'arme au pied, se
tenir sur la défensive et préserver nos postes de l'attaque des ennemis.
Je trouve ce métier bien pénible et douloureux pour un amiral et des soldats
français, insultés chaque jour, traités de lâches par la presse malgache et ridiculisés par
les Anglais. Cependant, l'amiral Miot, dont l'éloge n'est plus à faire, a su si bien tirer parti
du peu de troupes qu'il avait sous ses ordres, qu'il a accompli de grandes choses que les
gens les plus indisposés commencent aujourd'hui à apprécier.
Ces opérations ont pu être menées à bien et à l'honneur de la France, grâce
surtout aux officiers auxquelles elles avaient été confiées : le commandant d'infanterie de
marine Pennequin s'empare avec quelques hommes d'Amboudimadirou, s'y établit,
organise, fait un bataillon de Sakalaves aujourd'hui bien instruits, bien disciplinés, qui
viennent de lui être d'un grand secours au combat d'Andampy.
Il est maître de la baie de Passandava et tout le Nord reconnaît l'autorité de la
France ; le capitaine de vaisseau Escande et le capitaine d'artillerie Brun prennent deux
provinces : Vohémar, Amboanio, où les bœufs se comptent par milliers, où les premiers
mois de l'occupation la douane française a encaissé 25 000 francs pour bœufs exportés à
Tamatave, à la Réunion, à Maurice ; ils livrent le combat d'Andraparany, si meurtrier
pour les Hovas (200 tués) ; le capitaine de frégate Michel va planter notre pavillon sur
Diégo-Suarez, rade remarquable par son entrée étroite facilement défendable, par ses
nombreuses baies, où une forte escadre pourrait se mettre à l'abri, où l'on pourrait avoir
un arsenal et un entrepôt de charbon. Il y a de l'eau excellente et l'aliment viande y est
en abondance. Deux milles hommes de troupes donnés à l'amiral Pierre auraient réduit
Madagascar ; il en fallait trois à quatre mille à l'amiral Galibert et à l’amiral Miot pour
obtenir le même résultat ; les peuples tributaires des Hovas : Sakalaves, Betsimisharas,
Antarcars, etc..., se seraient soulevés, joints à nous, et leurs sagaies auraient achevées
ce que nous aurions commencé. Aujourd'hui, il nous faut 15 000 hommes pour aller à
Tananarive car c'est là le nœud de la question, c'est là qu'elle se résoudra.
Depuis le commencement des hostilités, un grand nombre d'aventuriers se
sont mis au service des Hovas ; notre ennemi séculaire n'a pas cesser de les exciter à la