recherche d`eau en contexte volcanique etude de - Infoterre

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RECHERCHE D'EAU EN CONTEXTE VOLCANIQUE
ETUDE DE QUATRE BASSINS VERSANTS
GUADELOUPE, PETITES ANTILLES
TELEDETECTION ET CROISEMENT DE DONNEES NULTISOURCES
Philippe DUTARTRE
Georges DELPONT
avec la collaboration de Christophe CHARRON
R 30386
TED SGN 90
RESUME
L'alimentation en eau de la
partie Sud de la
Basse-Terre
(Guadeloupe) est essentiellement dépendante du captage des eaux de
surface. La pollution des eaux en période de crues et les difficultés
d'alimentation en période de sécheresse sont des problèmes qui pourraient être résolus par une diversification de la ressource, apportée
par une exploitation des eaux souterraines par forage.
C'est donc dans un double objectif de description et compréhension
des paysages soumis à l'érosion, pour la sélection de zones favorables à
l'implantation de forages, qu'est abordée cette étude par télédétection
de la Basse-Terre.
L'étude des principaux facteurs induisant les phénomènes érosifs
est abordée par une analyse multicritère appuyée sur la mise en oeuvre
de données multisources.
A cette fin une base de données image est générée, intégrant dans
un même système de référence géographique, des données multispectrales
Spot et des informations cartographiques relevant de la géologie, la
pédologie, la climatologie et la végétation.
L'intégration à l'image satellitaire de ces différentes données
montre que le processus d'érosion est très lié au degré d'arrosage du
milieu et à la fracturation. Par contre, les variations pétrographiques
du matériel géologique ne semble pas jouer un rôle déterminant.
Mots clés : Bassin versant, Hydrogéologie, Erosion, Imagerie Spot, 3D,
Soufrière (Guadeloupe), Données multisources.
SOMMAIRE
R E S U M E
1. AVANT-PROPOS
2. GENERALITES
2.1. Situation géographique
2.2. Géodynamique régionale
2.2.1. L'arc ancien
2.2.2. L'arc actuel
2.2.3. Cause de l'arrêt de l'activité vol
2.3.
2.4.
2.5.
2.6.
Eléments volcaniques et géologiques de la
Contexte climatique
La végétation
Conclusion
3. LES BASSINS VERSANTS ETUDIES
3.1. La côte sous le vent
3.1.1. Le bassin de Beaugendre
3.1.1.1. La géologie
3.1.1.2. La pédologie
3.1.2. Le bassind e St-Louis-Baillif
3.1.2.1. La géologie
3.1.2.2. La pédologie
3.2. La côte au vent
3.2.1. Le bassin de Capesterre-Pérou
3.2.1.1. La
3.2.1.2. La
3.2.2. Le bassin
3.2.2.1. La
3.2.2.2. La
3.3. Conclusion
géologie
pédologie
de Goyave
géologie
pédologie
A. LES DONNEES UTILISEES
4.1. Informations de niveau 1
4.1.1. Image Spot
12
12
12
4.1.1.1. Transformation géométrique
12
4.1.1.2. Amélioration d'image
12
4.1.2. Les données exogènes
4.1.2.1. Les données altimétriques
4.1.2.2. Le réseau hydrographique
4.1.2.3. La géologie et la pédologie
4.1.2.4. La climatologie
4.2. Informations de niveau 2
4.2.1. La carte des pentes
4.2.2. Images dérivées des données satellitaires
4.2.2.1. L'image classée de la végétation
4.2.2.2. Les discontinuités images
4.3. Informations de niveau 3 : croisements d'images
multisources
4.3.1. Incrustation d'image
4.3.2. Mixage de données : les vues en perspectives
5. ANALYSE DE LA BASE DE DONNEES IMAGE
5.1. Méthodologie d'approche
5.2. Analyse des informations de niveaux 1 et 2
12
13
13
13
13
13
13
13
13
16
16
16
16
23
23
23
5.2.1. La végétation
23
5.2.2. La "fracturation"
23
5.3. Analyse des informations de niveau 3
5.3.1.
5.3.2.
5.3.3.
5.3.4.
5.3.5.
6. CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
Le
La
La
La
La
réseau hydrographique
fracturation
climatologie et le relief
géologie
pédologie
25
25
25
26
26
26
30
32
- 1-
1. AVANT-PROPOS
La présente étude est financée par le comité des utilisateurs de la
Télédétection. La mise en oeuvre des travaux de traitement d'image et
l'analyse des données ont été réalisées avec le concours de Ch. CHARRON,
stagiaire BRGM en Télédétection, dans le cadre de la préparation d'un DESS
organisé par la Faculté de Paris VI et le GDTA. De nombreux éléments du
présent rapport sont extraits du mémoire soutenu par Ch. Charron en Juillet
1989.
Le thème de cette étude s'inscrit dans le cadre des recherches de
télédétection jugées prioritaires, traitant des problèmes liés à la
recherche d'eau en milieu volcanique.
En Guadeloupe et plus particulièrement sur la Basse-Terre des phénomènes érosifs sont responsables de la pollution des eaux de consommation à
certaines périodes de l'année. Leurs conséquences quant aux modifications
du milieu naturel et à leurs impacts sur le mode de vie des populations
impliquent la mise au point de nouvelles approches de prospection.
La première phase de la démarche consiste à préparer un ensemble de
documents constituant une base de données image qui s'inscrit dans un
système de référence géographique unique.
L'interprétation des données mises en forme conduit à dégager les
principaux critères qui contrôlent les phénomènes d'érosion sur la partie
Sud de la Basse-Terre.
-
2.
2
-
GENERALITES
2.1 Situation géographique
La Guadeloupe fait partie de l'archipel des Antilles qui sépare la Mer
des Caraïbes de l'Océan Atlantique. La Guadeloupe comprend deux lies
jumelles séparés par un chenal marin, la Rivière Salée: La Basse Terre, ou
Guadeloupe sensus stricto, avec une superficie de 940 km2 et la Grande
Terre avec 570 km2.
2.2 Géodynamique régionale
L'ile se situe sur la "Dalle Caraïbe" qui doit son origine au mouvement des plaques continentales lors de l'ouverture de l'Atlantique Sud. La
plaque Caraïbe qui nait dans le Pacifique il y a 120 millions d'années
migre vers l'est entre les continents d'Amérique du Nord et du Sud dans
l'ancien détroit téthysien. Elle bute dans sa partie Nord contre la plateforme de Floride et des Bahamas. Cette collision aboutit à l'extinction du
volcanisme des Grandes Antilles, limitant la zone de subduction aux Petites
Antilles.
L'arc se divise en deux tronçons au Nord de la Martinique. Les
branches Nord-Est et Nord-Ouest sont séparées par la dépression de
Kallinago. Les parties Ouest et Sud de la ride constitue l'arc volcanique
le plus récent (figure 2.2).
2.2.1 L'arc ancien
Il est formé de dépôts tuffaces et de calcaires qui
l'Eocène moyen au Pleistocene (Martin KAYE 1969).
s'étagent
Les affleurements de roches volcaniques et plutoniques sont
entre 1'Eocene terminal et la base du Miocène (NAYLE et al 1976).
de
datés
L'activité volcanique de l'arc ancien ou arc externe débute à l'éocène
inférieur (50 millions d'années) et s'achève à la fin de l'Oligocène (30
millions d'années). Les complexes récifaux vont se développer ensuite dans
cette partie Nord Est de l'Archipel (figure 2.2).
2.2.2 L'arc actuel
Son édification débute au Miocène inférieur (22 millions d'années) et
continue jusqu'à nos jours : huit volcans sont en effet considérés comme
encore actifs. Cet arc interne voit son activité aérienne reconnue à partir
du Miocène moyen.
Dans la partie Sud de l'arc, les branches internes et externes sont
confondues. Les données géologiques permettent de conclure à un arrêt de
l'activité volcanique de 8 millions d'années lors du passage de l'arc
externe à l'arc interne (figure 2.2).
- 3 Figure 2.2 ARC INSULAIRE DES PETITES ANTILLES
(Bouysse 1987)
65e
8.7 r
30°
•31
•19°
Por t o - R i c o
s
^ « ' ^
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10°
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Arc
volcanique
Branch.
Prisme
Contact
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récent
N E de
lare
sedimentaire
antra
las
en surface
ane.en
(arc
de
Barbada
plaquas
du
la
ancien)
Caraiba
front
de
«t
Atlantique
deformation
- 4 -
2.2.3 Cause de l'arrêt de l'activité volcanique
L'arrêt de l'activité volcanique dans la moitié Nord de l'arc, à
l'Oligocène inférieur, peut s'expliquer par des blocages de la subduction
causés par des fragments de croûte océanique.
La pente du plan de Benioff se trouve modifiée et la reprise du
volcanisme s'effectue au Miocène, en arrière de l'arc précédent (figure
2.2.3). Dans une moindre mesure les rides actuelles de Tiberon et de
Barracuda suivent le même phénomène.
2.3 Eléments volcaniques et géologiques de la Guadeloupe
Les formations géologiques des deux iles composant la Guadeloupe
doivent chacune, leur origine au volcanisme de l'un des deux arcs.
Le volcanisme de la Basse Terre est originaire de l'arc interne. L'âge
des formations géologiques montre une évolution du volcanisme du Nord vers
le Sud. Le complexe de base (andésites ?) se serait mis en place il y a 3,5
millions d'années à l'extrémité septentrionale.
L'apparition du dôme des Deux Mamelles, vers 1 million d'année,
termine ce premier ensemble. Les pitons de Bouillantes, Sans-Toucher et le
Mont Capesterre forment l'ensemble de la chaine axiale dont la mise en
place s'étale entre 1,5 million d'années et 0,6 million d'années.
L'activité des Monts Caraïbes débute à cette période, tout d'abord
sous marine puis sub-aérienne. Le massif est constitué de cendres et de
brèches surmontées par des coulées andésitiques massives.
La chaine de Bouillante s'établie le long de la cote entre Mahaut et
le Mont Caraïbe. La mise en place de cet ensemble volcanique dure 700.000
ans environ, entre 0,18 et 0,15 million d'années.
Vers 0,3 million d'années la chaine subit un pivotement
autour d'un axe situé dans la région de Vieux Habitants.
antihoraire
Le complexe volcanique Madeleine Soufrière s'édifie entre 0,2 et
million d'années. Deux hypothèses sont envisagées:
0,14
- La première met en avant l'édification de deux unités principales :
le volcan de la Grande Découverte et un ensemble de centres éruptifs, la
Madeleine.
- La seconde propose la mise en place d'un axe volcanique N. NW-S.SE
le long duquel s'élèvent les différents appareils. L'événement le plus
important est celui de la phase Grande Découverte qui voit s'ériger
l'essentiel du volume du Massif de la Soufrière par la mise en place de
coulées andésitiques. L'épisode Plinien de Pintade, qui achève cette
première phase voit l'effondrement de la partie somitale du massif. Le
volcanisme se poursuit par la construction du volcan de Carmichaël dans
l'enceinte du volcan de la Grande Découverte. Le dôme de la Madeleine prend
le relais de l'activité volcanique avec un épanchement important de laves
andésitiques visqueuses. La phase Soufrière sensus stricto débute vers
10000 ans BC avec l'édification de plusieurs appareils, l'Echelle, le Gros
Fougas, l'Amie, la Citerne.
Figure 2.2.3
EVOLUTION GEODYNAMIQUE DE L'EST CARAÏBE
arc externe
ride d'Aves ¡¿¿i,"
croûte Atlantique
!
bassin de Grenade
ride
I.0MJ
compensée
28tta
22rto
ride
non-compensee
10Ma
D'après Ph. Bouysse et D . Westercamp
•Evolution géodynamiqut dt l"Kit-Caraïbt depuis
IXocint (tn coup*) : ekronologu tt M U M du tout du front
uoUaniçu* dt lare txttrnt 4 Ihre intern«, dan» la mottU
nord dit PtOUê AnOlUl.
a : eituation è fEocènc cl i l'Oligocène inféritw : foncUonntment d« Tare alterne, b : butée pvua sous-charriage
d'un« ridecoinpenaéc : blocage momentane du phénomène
de convergence
. e : plongement puia séparation da la plaqua «n subduction, rapru« du sous-charriagt en arriére de la ride et collage tous la plaque
Caraiba du tronc,on de croule atlanuqu« iaolé. d : reprise
du volcaniama au Miocene inférieur en arriére du
précédant arc volcanique (aaut arc n u r n i -»arc inurne ).
e : édification de l'arc interne et subduction de rides
océaniques non compensées.
Figure 2.3
- 6-
APERCU GEOLOGIQUE DE LA GUADELOUPE
62°
61°30
I
Les
S a inttï
l,K;;;;i..,\ D o m i ni q u e
.I:I;:''.;¡!*
7
F~l?
Formation volcanosedimentaire
mdifirenciee de l'arc ancien
Massif Septentrional
Formation volcancsedimentaire
indiffrenciee de l'arc
^ ^ ^ C h a m e Axiale
actuel
Chaîne de Bouillante
Massif de la Souînere
I
I Mcnts Caraïbes
• ''\ Complexe volcanique de base
- 7
La mise en place du dôme de la Soufrière débute par deux phases de
nuées ardentes avec émission de lahars. Débute alors la période historique
du volcanisme du massif (figure 2.3).
2.4 Contexte climatique
La position de l'Ile par 61° de longitude ouest et de 16* de latitude
Nord lui confère un climat tropical humide.
Les alternances de prédominance de l'anticyclone des Açores et de la zone
de dépression équatoriale déterminent une alternance de saison sèche ou
"Carême" et de saison humide ou "hivernage".
La majorité des précipitations tombes entre juillet et octobre.
Les vents dominants ou alizés, saturés en vapeur d'eau, arrivent selon une
direction Nord Est. La barrière naturel Nord Sud que constitue la succession de massifs volcaniques entraine une précipitation abondante sur le
versant Est ou "côte au vent", la "côte sous le vent " étant moins arrosée.
Selon Alain de REYNAL de ST MICHEL (1966) l'isohyete des 2000 millimètres est équivalent à l'évapotranspiration annuel du sol. Sur le versant
ouest la bande délimitée entre l'isohyete des 2000 millimètres et la mer
présenterait un bilan déficitaire d'alimentation en eau.
2.5 La végétation
La répartition de la végétation est pour
liée aux conditions climatiques.
une large part
directement
La côte au vent exposée à une pluviosité importante voit se développer
des séries mésophiles à partir du rivage pour laisser place à partir de 100
mètres d'altitude à une végétation tropicale de moyenne altitude avec des
séries hygrophyles.
La côte sous le vent ne développe ce type d'étagement de la végétation
qu'à partir de 200 à 250 mètres
Sur une bande de 2 à 3 km le long de la côte Caraïbe se développe
succession d'espèces xérophyles typiques des milieux secs.
une
2.6 Conclusion
La mise en place de la Basse-Terre se déroule du Nord vers le Sud,
dans le temps et dans l'espace. Les formations géologiques ne diffèrent pas
fondamentalement entre elles.
La pluviosité varie de façon sensible entre les côtes Atlantique
Caraïbe, de même que la végétation qui s'étage de façon différente.
et
- 8 -
3. LES BASSINS VERSANTS ETUDIES
Quatre bassins versants représentatifs des paysages morphologiques
la côte au vent et sous le vent sont choisis comme sites tests d'étude.
de
A l'Ouest se sont ceux des rivières Beaugendre et St Louis et à l'Est,
ceux de Capesterre-Pérou et Goyave (Planche 3).
3.1 La côte sous le vent
3.1.1 Le bassin de Beaugendre
Il s'agit d'un bassin de petite taille relativement compact, affecté
de fortes pentes. Les principaux affluents de sa partie aval sont les
ravines des Femmes et ravines Thomas.
3.1.1.1 La géologie
Le bassin versant est formé de l'ancien cratère de l'édifice des
pitons de Bouillante. Le volcanisme d'âge Pliocène serait pour certains lié
à des phases explosives très importantes.
Pour d'autres, A.GADALIA et al., la dépression de Beaugendre ne serait
pas une ancienne caldera, mais le résultat de glissements qui se seraient
déclenchés au contact de la partie basale sous-marine de la chaine axiale
et des coulées aériennes sus-jacentes.
Le fond de la vallée est essentiellement constitué
andésitiques soulignées par le réseau hydrographique.
de
formations
3.1.1.2 La pédologie
Les hauteurs et les fortes pentes sont recouverts de sols de type
ferralitiques à halloysite. En général se sont des sols assez compacts.
Vers le fond de la vallée, ils évoluent vers des sols fersiallitiques puis
vers des vertisols en zones côtières sèches.
La circulation de l'eau sur ces zones de transition est superficielle.
Elle s'accompagne de dépôts sableux importants dans la partie aval de la
rivière Beaugendre.
3.1.2 Le bassin de St Louis-Baillif
Il est constitué de la rivière de St Louis et de la branche principale
de la rivière de Baillif en amont de l'intersection avec la ravine Borróme.
3.1.2.1 La géologie
Le bassin dans son ensemble est constitué d'un substratum formé par
des produits de la chaîne axiale qui affleurent sur toute la ligne NE SW
qui partage le bassin en deux. La partie Sud est également divisée en deux
blocs :
assms
w-Pérou
0
Planche 3 SITUATION GEOGRAPHIQUE DES BASSINS VERSANTS
5 km
- 10 -
- Le bloc Est formé de coulées andésitiques
volcanisme de la Grande Découverte.
massives provenant
du
- Le bloc Ouest composé de débris d'effondrements de la Caldera de
Grande Découverte liés à une éruption datée d'environ 11000 ans.
la
3.1.2.2 La pédologie
Les sols sont riches en allophane et favorisent la rétention de l'eau.
Dans la partie basse du bassin se développe un sol à halloysite
typique d'un climat humide à saison sèche marquée.
que
3.2 La côte au vent
3.2.1 Le bassin de Capesterre-Pérou
Il s'agit d'un bassin très allongé de direction Est Ouest. Les deux
rivières principales (Capesterre et Pérou) prennent leur source au niveau
des massif de Carmichaël et de la Grande Découverte.
3.2.1.1 La géologie
Comme sur le bassin de St Louis Baillif, des formations de la chaine
axiale affleurent essentiellement. Le haut du bassin est constitué d'un
revêtement de coulées andésitiques massives appartenant au volcanisme de la
Grande Découverte associées à des dépôts de moindre importance de l'épisode
de Carmichaël.
3.2.1.2 La pédologie
La partie haute du bassin est constituée de sols à allophane (typiques
des climats humides à saison sèche peu marquée) évoluant vers la pointe
Capesterre à des sols ferralitiques et à halloysite.
3.2.2 Le bassin de Goyave
La forme de son réseau hydrographique est identique à celle du bassin
de Capesterre Pérou. L'allongement du bassin est Nord Est Sud Ouest. Il
débute au niveau du massif de Mateliane.
3.2.2.1 La géologie
Le bassin de Goyave comprend essentiellement des matériaux pyroclastiques,affleurant surtout dans les parties hautes. La plaine est
recouverte de remaniements quaternaires qui masquent le Complexe de base.
D'importantes terrasses alluviales se sont développées dans le lit de
la rivière Goyave.
- 11 -
3.2.2.2 La pédologie
Les sols ferrallitiques friables couvrent toute la zone considérée
ici. Ils dérivent de complexes volcaniques anciens.
Le sol est rendu assez perméable. IL est même pourri dans certains
secteurs.
3.3 Conclusion
La géologie des bassins choisis ne
entre les versants Atlantique et Caraïbe.
La pédologie à contrario diffère
évolue au sein d'un même bassin.
varie pas
de façon
beaucoup d'un bassin
conséquente
à l'autre
et
- 12 -
4. LES DONNEES UTILISEES
Afin de constituer une base de données image sur le secteur Sud de la
Basse-Terre, les données utilisées sont numérisée. Tous les documents sont
mis en conformité géométrique avec le fond topographique IGN à 1/50000 qui
sert de référence géographique.
4.1 Informations de niveau 1
4.1.1 Image Spot
4.1.1.1 Transformation géométrique
L'image multispectrale Spot de la Basse-Terre utilisée, a été acquise
en Décembre 1986 en visée verticale. Commercialisée en qualité "IB", le
défaut de prise de vue de l'instrument, les défauts du vecteur ainsi que
ceux liés au mouvement de la terre, sont pris en compte dans une phase de
prétraitement.
Afin de travailler sous un système de référence géographique commun à
toutes les données qui sont utilisées, une première phase de traitement de
l'image Spot consiste à la mettre en conformité géométrique avec la carte
IGN à 1/50000.
Deux nouvelles images sont calculées : l'une par un reéchantillonnage
au plus proche voisin qui ne modifie pas les valeurs radiométriques des
pixels, l'autre par un réechantillonnage bicubique qui nécessite une
interpolation des valeurs radiométriques entre deux pixels
initiaux
voisins.
4.1.1.2 Amélioration d'image
Plusieurs techniques d'amélioration d'image sont utilisées
génération de documents destinés à l'interprétation visuelle :
pour
la
- Amélioration de dynamique selon un étalement linéaire.
- Optimisation locale de dynamique utilisée pour déboucher 1'image en
valorisant régionalement l'information présente.
- Rehaussement spatial ou piqué
utilisé pour améliorer la distinction
de deux objets voisins.
4.1.2 Les données exogènes
Pour permettre une approche multicritère, les
l'image sont mises sous forme numérique et placées
référence géographique commun que constitue le fond
1/50000.
données exogènes à
dans le système de
topographique IGN à
Les données cartographiques sont saisies à l'aide d'une table à
digitaliser. Les lignes et limites, saisies en mode vecteur, sont rastérisées (pixels). Après remplissage des contours, les images constituées
sont mises dans le système géométrique de référence.
- 13 -
4.1.2.1 Les données altlmétriques
La réalisation d'un modèle numérique de terrain consiste à coder sous
forme numérique les côtes altimétriques dont la position géographique est
connue.
Dans le cas de la réalisation d' un MNT à partir d'un fond topographique existant, l'image est obtenue après digitalisation des courbes de
niveau et interpolation linéaire selon les lignes et les colonnes.
4.1.2.2 Le réseau hydrographique
Le réseau est extrait pour les quatre bassins versants étudiés du fond
topographique IGN et numérisé afin d'effectuer des calculs statistiques
pour faire ressortir les direction principales. Le réseau est hiérarchisé
(méthode de Strahler) puis squelettisé (figure 4.1.2.2). Seuls les éléments
d'ordre 1 et 2 sont l'objet d'une analyse (fréquence en nombre cumulé,
fréquence en longueur cumulée).
4.1.2.3 La géologie et la pédologie
Les informations les plus récentes disponibles sont relatives aux
bassins de St Louis Baillif et Capesterre-Pérou. Les données thématiques
sont tirées de la carte géologique du BRGM de 1987 et de la carte pédologique de l'ORSTOM de 1982. Toutes deux sont à l'échelle de 1/20000.
Les données relatives aux deux bassins versants sont mises
d'images dans le système de référence géographique choisi.
sous
forme
4.1.2.4 La climatologie
Les informations pluviométriques sont issues de la carte de courbes
isohyetes ORSTOM au 1/100000 de 1982. N'ont été saisies que les informations concernant la partie Sud de la Basse-Terre.
4.2 Informations de niveau 2
4.2.1 La carte des pentes
La carte des pentes est calculée à partir du modèle numérique de
terrain. Un histogramme de l'image générée permet d'établir une échelle
comprise entre 0% et 100% de dénivelé.
4.2.2 Images dérivées des données satellitaires
4.2.2.1 L'image classée de la végétation
Une classification des grands types de végétation est effectuée
s'appuyant sur une interprétation visuelle d'une image trichromique.
Un coloriage par pseudocouleurs de l'image classée est effectué
assurer la lisibilité des résultats (Planche 4.2.2.1).
en
pour
ATION D'APRES L'IMAGE
REFERENCES CARTE
OOHINAHCE DE LA VEGETATION NATURELLE
VEGETATION t
HESOPHILE
VEGETATION 2
VEGETATION 3
HY8R0PHILE
VEGETATION 5
VEGETATION G
AOOACOLTOPE
DOMINA NCE DES COL TORES
COL TOPE t
CUL TOPE 4
MESOPtfUE
COL TORE $
COL TOPE 2
XEROPHILE
SOLS NOS 3
COL TORES EN FRICHES
SOLS NOS 2
XEROPHILE
SOLS NOS S
'ON SUPERVISEE
0
5km
i
Planche 4.2.2.1 IMAGE CLASSEE DE LA VEGETATION
Figure 4.1.2.2
RESEAU HYDROGRAPHIQUE DES BASSINS TEST
LEGENDE
ORDRE 1 ET 2
ORDRE 3 ET 4
ORDRE 5 ET 6
V ^
VJFUX HABITANTS
Classification de Strahler
I
CAPESTERK
BASSE-TERRE
II
Hiérarchisation du reseau
ECHELLE 1/140000
- 16 -
4.2.2.2 Les discontinuités images
A partir de l'image restituée à 1/50 000 sont reconnues visuellement
des discontinuités majeures pouvant représenter des fractures ou des
failles. Ces données sont à leur tour rastérisées pour produire une image
de "fracturation" superposable à l'image Spot.
Une carte de la densité de fracturation est enfin calculée. La lisibilité du produit final est assuré par un coloriage en pseudocouleurs
(Planche 4.2.2.2).
Un traitement statistique est appliqué à la
déterminer les familles directionnelles majeures.
"fracturation" afin de
4.3 Informations de niveau 3: croisements d'images multisources
4.3.1 Incrustation d'image
L'image Spot
risées :
est croisée
avec un
certain nombre
de données rasté-
- la carte géologique (planche 4.3.1.A),
- la carte pédologique (planche 4.3.1.B),
- la carte de fracturation (planche 4.3.1.C).
De même,la carte de fracturation
pentes (planche 4.3.1.D).
est-elle incrustée à
la carte
des
Ces croisements s'effectuent par opérations logiques.
4.3.2 Mixage de données : les vues en perspectives
Le résultat du mixage de données peut-être exprimé sous la forme de
néo-images. Ces néo-images matérialisent une information nouvelle issue
d'un processus calculatoire combinant des sources de natures différentes.
Les vues en perspective sont un exemple de mixage de données intégrant : un
angle de prise de vue, une échelle tridimentionnelle de représentation de
l'information, un modèle numérique de terrain et une image thématique.
Huit vues obliques calculées sous différents angles sont générées
(Planche 4.3.2). La morphologie des différents bassins est mieux appréhendée .
0
Planche
4.2.2.2
CARTE DE LA DENSITE DES DISCONTINUITES IMAGE
5 km
5km
Planche 4.3A.A
INCRUSTATION DES DONNEES GEOLOGIQUES A L'IMAGE
- 19 -
Planche 4.3.Î.B INCRUSTATION DES DONNEES PEDOLOGIQUES A L'IMAGE
10km
- 20 -
0
5km
Planche 4.3.Î.C INCRUSTATION DE LA FRACTURATION
A L 'IMAGE TRICHROMIQUE
CROISEMENT DES DISCONTINUITES
IMAGES, DE LA CARTE DES PENTES
ET DE L'IMAGE SPOT
MULTISPECTRALE
DE DECEMBRE 1986
(BASSE-TERRE, GUADELOUPE)
- 21 -
0
5km
Planche 4.3.Î.D INCRUSTATION DE LA FRACTURATION
A LA CARTE DES PENTES
Planche 4.3.2 MIXAGE DE DONNEES ALTÏMETRIQUES ET RADIOMETRIQUES
VUES OBLIQUES
- 23 -
5 ANALYSE DE LA BASE DE DONNEES IMAGE
5.1 Méthodologie d'approche
Les différents documents présentés ci-dessus ont été générés pour
évaluer la nature et l'importance des paramètres qui régissent les paysages
de Basse Terre.
L'analyse de ces documents a pour double objectif d'étudier les
relations entre ces paramètres et de proposer des hypothèses de compréhension des phénomènes hydrogéologiques rencontrés.
5.2 Analyse des informations de niveaux 1 et 2
5.2.1 La végétation
La couverture végétale constitue un facteur essentiel pour
la
description des états de surface observés. Bien développée, elle représente
une protection mécanique des sols,un frein au ruissellement et, par là
même, à l'érosion.
La classification de l'image multispectrale Spot est appuyée sur la
carte d'occupation des sol ORSTOM à 1/150 000. Elle prend en compte treize
classes de végétation et de sols nus. Elles couvrent les grands types
connus de végétation (naturelle et de cultures) : mésophyle et hygrophyle à
l'Est, beaucoup plus xérophyle à l'Ouest dans les basses altitudes (Planche
4.2.2.1). Les sols nus mal représentés quantitativement sur l'image sont
par contre assez mal différenciés par cette classification effectuée sur
des données d'une seule date (nuages, ombres, réponses radiométriques mal
différenciées...).
Eu égard au ruissellement,l'attention peut être portée sur les sols
cultivés dont la reconnaissance par rapport à la végétation "naturelle" est
relativement efficace.
Vis à vis de l'érodabilité des sols, l'image classifiée permet donc
une sélection pertinente et rapide des surfaces les plus exposées. En effet
pendant certaines périodes de l'année où les pratiques culturales laissent
à nus de grands espaces de sols fragiles. Tel est le cas des bananeraies et
des champs de canne à sucre de la côte au vent.
5.2.2 La "fracturation"
Sur Basse Terre, les milieux massifs fracturés sont connus pour
constituer les meilleurs zones potentielles de recharge (A. BARAT -1987).
Les discontinuités images à signification de fractures
donc à des éléments essentiels au plan hydrogéologique.
correspondent
Les discontinuités image, dont certaines sont déjà connues sur les
photographies aériennes, peuvent se classer selon trois directions principales N55°E, N95CE, et N125°E (figure 5.2.2). Les directions
Figure 5.2.2
ROSACES DES DISCONTINUITES IMAGE
SUR BASSE TERRE
- 25 -
N120°E semblent prépondérantes dans tous le quart Nord-Ouest de l'image.
Les structures volcaniques y sont recoupées laissant peut-être supposer un
jeu récent de la fracturation. Dans la partie centrale de l'Ile, c'est la
direction N100°E qui semble prédominer, direction que l'on retrouve également dans la partie Sud orientale de l'image.
L'importance de la direction N120°E est corroborée par des arguments
géophysiques: La campagne Seacarib 1 a permis de révéler l'existence d'une
faille Nord-Ouest Sud-Est au large de Bouillante (BOUYSSE 1987)."Cet
accident aborde obliquement la cote Ouest de la Basse-Terre pour recouper
de plus en plus transversalement l'arc insulaire" (BOUYSSE 1987). Entre
Marie-Galante et la Basse-Terre une faille sous marine est observée et son
prolongement se situerait au niveau du bassin de la rivière Capesterre.
Elle s'aligne globalement à terre sur des discontinuités de faible longueur
(quelques hectomètres), mais qui s'harmonisent en un grand faisceau
traversant toute la Basse Terre.
5.3 Analyse des informations de niveau 3
5.3.1 Le réseau hydrographique
Les bassins du versant Ouest (Beaugendre et Baillif) présentent un
réseau hydrographique de type dendritique qui peut indiquer l'existence
d'un sol et d'une roche homogènes.
Le chevelu hydrographique des bassins du versant Est (Capesterre
Goyave)se présente de façon parallèle, ce qui peut indiquer la présence
fractures qui contrôlent l'écoulement (Figure 4.1.2.2).
et
de
5.3.2 La fracturation
Le tableau synthétique de la figure 5.3.2 reprend les résultats des
statistiques obtenues pour le réseau hydrographique et la fracturation.
Sur le versant Ouest, les éléments du réseau de drainage des bassins
de Beaugendre et de Baillif ne présentent pas statistiquement de relation
directe et claire avec la fracturation.
Le réseau hydrographique des bassins de Capesterre et Goyave montrent
par contre, deux directions communes avec la fracturation: N55°E et N125°E.
La première est dominante sur le bassin de Goyave tandis que la seconde
l'est sur le bassin de Capesterre.
La fracturation sur le versant Est exerce donc un contrôle structural
sur le réseau hydrographique qui emprunte certaines directions privilégiées
des discontinuités préexistantes du milieu.
L'incrustation de la fracturation sur la carte des pentes (planche
4.3.1.D) montre que les "fractures" suivent les vallées marquées par les
ruptures de pentes ce qui est particulièrement vrai pour les fractures
Nord-Est - Sud-Ouest. Les vues obliques (planche 4.3.2) matérialisent
visuellement de manière remarquable ce contrôle structural de l'hydrographie .
- 26 -
Sur la partie Nord du versant Ouest les alignements sont séquents par
rapport aux directions des pentes. Le contrôle structurale de l'érosion
parait donc dans cette zone moins décisif que celui donné par des gradiants
altitudinaux très forts (pentes moyennes supérieures à 12%).
5.3.3 La climatologie et le relief
Ce sont des facteurs prépondérants dans les processus d'érosion.
L'influence du climat est d'autant plus importante que l'on se trouve en
région montagneuse : la majeure partie des pluies qui arrosent la
Basse-Terre se fait sur la partie Est, sur une période moyenne de 5 mois
(planche 5.3.3). L'agressivité du climat sur un fort relief favorise
l'érosion. Ceci se traduit dans les parties basses du versant au vent par
des zones d'accumulation transformées en espaces agricoles.
Dans la partie Ouest où les précipitations sont moins abondantes le
milieu ne subit pas une dégradation aussi importante. C'est dans cette
région Ouest que le relief est le mieux marqué. La zone côtière entre
Bouillante et Basse-Terre témoigne de fortes pentes dès les basses
altitudes.
Il faut donc constater globalement sur Basse Terre une dissymétrie
morphologique des faibles tranches altitudinales avec à l'Est un profil qui
tend vers l'équilibre près des côtes tandis qu'à l'Ouest les abrupts
témoignent d'un processus érosif moins avancé.
La carte des pentes et les différentes vues en perspective soulignent
bien cette différence morphologique qui existe entre les versants Est et
Ouest. Dans le détail,à l'Ouest, le bassin de Beaugendre présente un profil
convexe qui, bien qu'avec de fortes pentes, se prête peu à l'action de
l'érosion.
A l'Est les bassins de Capesterre et Goyave présentent une morphologie
différente avec des ruptures de pente fortes au niveau de leur partie
haute.
Le bassin de Baillif
moyennes.
montre un profil
intermédiaire avec des pentes
5.3.4 La géologie
La nature géologique des bassins de
présente pas de différences majeures.
la cote Caraïbe et Atlantique
ne
En effet, à nature physique égale (roches massives ou agrégats) les
formations géologiques d'âge varié ne se différencient que sur des critères
pétrographiques ( basaltes, andésites).
5.3.5 La pédologie
Les informations de niveau 3, croisements entre données altitudinales,
climatologiques et pédologiques montrent l'existence de relations étroites
entre ces trois facteurs. La disposition radiale des entités géologiques
séquentes avec la disposition concentrique de la carte pédologique souligne
la faible importance de la nature géologique du substratum dans l'évolution
Figure 5.3.2
0
TABLEAU SYNTHETIQUE DES DIRECTIONS
DU RESEAU HYDROGRAPHIQUE ET DES DISCONTINUITES
10 20 30 40 50 60 7Q ßO 90 100 110 120 130 1«) 150 160 170 160
BEAUCEIDRE
OBDKE1
L
BEAUGE1DEE
OSDEE1
I
OEAUCEIDBE
0HDBE2
L
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OBDRE2.
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Importance des pics
• majeure
• moyenne
1
• faible
CAPESTEHEE
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CAPESTEE8E
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- 28 -
des sols,
climat.
comparée à
celle beaucoup
plus manifeste
du couple altitude-
Une relation entre pédologie et végétation est également mis en
évidence. Dans le bassin de Capesterre par exemple,le passage d'un sol
ferralitique à un endosol se traduit, pour un même niveau altitudinal, par
une évolution du couvert végétal d'un type hygrophile à un type mesophile.
Mais de façon générale,la végétation est très liée au niveau altitudinale, xerophile ou mesophile dans les parties basses,et hygrophile dans
les parties hautes.
Planche 5.3.3 INTEGRATION DES DONNEES ALTIMETRIQUES
ET CLIMATOLOGIQUES
- 30 -
6. CONCLUSION
Dans le cadre de la recherche de diversification des ressources en eau
potable de la Basse-Terre, cette étude préliminaire permet à partir des
données de l'imagerie satellitaire Spot et d'informations cartographiques,
d'indiquer les paramètres qui régissent les processus d'érosion pour la
sélection de zones a priori favorables à l'exploitation d'eau souterraines
profondes.
La première étape consiste à générer une base de données
image intégrant les informations thématiques disponibles :
géologie, pédologie, climatologie, botanique ainsi que les données multispectrales acquises par le satellite Spot.
Toutes ces informations cartographiques sont mises dans le même
système de référence géographique qui autorise et facilite les approches
comparatives ou combinatoires, utilisant ou non la possibilité de calculer
de nouvelles images, c'est à dire d'accéder à de nouveaux niveaux d'informations .
La deuxième étape, celle de l'analyse, vise à évaluer, au sein de
l'unité hydrogéologique de base, le bassin versant, le ou les paramètres
explicatifs de l'état du paysage.
Il apparaît ainsi par exemple, une différence claire du comportement
du réseau hydrographique selon qu'il appartienne au versant Est ou au
versant Ouest de la Basse-Terre. Celui du versant Est très arrosé, est
fortement contrôlé par la fracturation tandis que celui du versant Ouest
l'est beaucoup moins.
Volume et distribution des précipitations, niveau altitudinal, qualité
des sols, peuplements végétaux paraissent très liés à l'échelle globale de
la Basse Terre. Seules s'observent des anomalies locales de répartition.
Par ailleurs, la distribution des sols, qui est pour un versant donné
directement dépendante du niveau altitudinal est très peu contrôlée par la
nature géologique du substrat.
La compréhension des paysages observés permet d'imaginer un comportement hydrogéologique de surface du milieu: les secteurs présentant a
priori de fort potentiels d'infiltration et donc de recharge peuvent être
identifiés, tandis que ceux qui présentent les plus forts risques d'érosion
sont facilement écartés.
Il reste bien sûr à appréhender les relations entre les propriétés
hydrogéologiques des unités de surface et celles des matériaux géologiques
profonds capables de constituer des niveaux aquifères.
- 31 -
DUTARTRE Ph. - Potentialité d'applications des données aérospatiales en
relation avec l'acquis méthodologique et thématique de l'équipe de
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NAHAL I. - Facteur édaphiques, lutte contre l'érosion, et
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14, Institut National Agronomique.
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- 32 -
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DUCHAUFOUR Ph. - Précis de Pédologie (1970)
LISTE DE FIGURES
Figure 2.2. - Arc insulaire des Petites Antilles
3
Figure 2.2.3. - Evolution géodynamique de l'est Caraïbe
5
Figure 2.3. - Aperçu de la Guadeloupe
6
Figure 4.1.2.2. - Réseau hydrogrpahique des bassins test
15
Figure 5.2.2. - Rosaces des discontinuités image sur Basse-Terre 15
Figure 5.3.2. - Tableau synthétique des directions du réseau
hydrographique et des discontinuités
27
LISTE DES PLANCHES
Planche 3 - Situation géographique des bassins versants
9
Planche 4.2.2.1. - Image classée de la végétation
14
Planche 4.2.2.2. - Carte de la densité des discontinuités image
17
Planche 4.3.I.A. - Incrustation des données géologiques à
18
Planche 4.3.I.B. - Incrustation des données pédologiques à
1'image
19
Planche 4.3.1.C - Incrustation de la fracturation à l'image
trichromique
20
Planche 4.3.I.D. - Incrustation de la fracturation à la carte
des pentes
21
Planche 4.3.2. - Mixage de données altimétriques et radiométriques . Vues obliques
22
Planche 5.3.3. - Intégration des données altimétriques et
climatologiques
29
R 30386
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