588 C. BREUIL
1. Introduction
On sait l’importance du formalisme syntomique dans le travail de
Fontaine et Messing [FM] pour comparer cohomologie ´etale et cohomologie
de de Rham d’une vari´et´e propre et lisse sur un corps p-adique `a bonne
r´eduction. Si kest un corps parfait de caract´eristique p,Wnl’anneau
des vecteurs de Witt de longueur n`acoefficientsdansk,W= lim
←− Wn
et K0=Frac(W), Fontaine et Messing introduisent un faisceau Ocris
n
sur le gros site syntomique de Spec ket montrent que sa cohomologie
calcule la cohomologie cristalline sur la base Wn. Ils montrent ´egalement
comment construire Ocris
n`a l’aide de vecteurs de Witt et de puissances
divis´ees. Le but principal de ce travail est d’´etendre ces r´esultats au
cadre logarithmique, c’est-`a-dire au cas de la cohomologie log-cristalline
de Hyodo-Kato [HK].
La g´eom´etrie logarithmique intervient quand on consid`ere le cas plus
g´en´eral d’une vari´et´e propre et lisse sur K0`ar´eduction semi-stable (on
conjecture que le cas g´en´eral se ram`ene au cas de r´eduction semi-stable
moyennant une extension finie du corps K0):lemod`ele semi-stable peut
alors ˆetre muni d’une log-structure canonique. Le cas logarithmique est
plus complexe que le cas de bonne r´eduction car plusieurs log-bases se
pr´esentent naturellement (voir ci-apr`es). Divers travaux importants de
Hyodo, Kato et Tsuji ont d´ej`avulejour`a ce sujet (voir [HK], [Ka2], [Ts]),
mais le point de vue adopt´e est toujours celui de la topologie ´etale. On
montre ici qu’un point de vue purement syntomique existe aussi dans le cas
logarithmique et qu’il permet de visualiser les diverses cohomologies log-
cristallines et leurs op´erateurs par des vecteurs de Witt et des puissances
divis´ees. On y perd de travailler avec un site plus compliqu´equelesite
´etale mais on y gagne d’avoir des faisceaux et non plus des complexes de
faisceaux. Ce formalisme permet aussi de d´efinir facilement et en toute
g´en´eralit´eunop´erateur de monodromie sur une certaine cohomologie
log-cristalline. D’autre part, les r´esultats de [Br1] et [Br2] montrent
qu’une g´en´eralisation logarithmique (ou plutˆot semi-stable) de la th´eorie
de Fontaine-Laffaille [FL] existe. Il n’est donc pas interdit de songer
aussi `a une g´en´eralisation semi-stable de la th´eorie enti`ere de Fontaine-
Messing [FM] dans laquelle le point de vue syntomique se r´ev`elerait, sans
aucun doute, particuli`erement agr´eable1.
Nous d´etaillons maintenant le contenu du pr´esent travail.
En 2, nous d´efinissons des morphismes log-syntomiques entre des log-
sch´emas. Il s’agit essentiellement de pouvoir prendre (´etale-) localement
des racines pn-i`emes sur le faisceau de mono¨ıdes de la structure logarith-
1Voir `acepropos[Br3].
TOME 124 — 1996 — N◦4