TEXTE DÉCLARATIF
FAISANT PARTIE INTÉGRANTE DE L’ŒUVRE DE BRUNO EBLE
jemeursestuneœuvredart
ou
NOUS SOMMES TOUS DES PALESTINIENS
- Selon l’article L 111-1 de la loi n° 57-298 du 11 mars 1957 ; selon également mon Certificat
d’Existence Artistique daté et signé du 23 novembre 2004 ; je déclare, moi soussigné Bruno
Eble, que jemeursestuneœuvredart ou NOUS SOMMES TOUS DES PALESTINIENS
est ma dernière œuvre d’art, et qu’elle clôt définitivement mon corpus, portant le numéro
d’inventaire 205.
- Cette œuvre, opérée en ma pleine santé mentale, de mon plein gré, et selon ma responsabilité
de citoyen français (qui implique, selon les divers énoncés juridiques ayant suivis les procès du
Tribunal de Nüremberg pour crimes contre l’humanité, une responsabilité éthique et morale
envers tout être humain), est également, et de manière INTERNE à l’œuvre, un geste civique,
de responsabilité citoyenne et éthique.
- Ainsi, je choisis de mettre fin à mon existence sous la forme d’une œuvre d’art afin d’attirer
l’attention de manière protestataire (et donc démocratique) sur le danger extrême et délétère du
néolibéralisme globalisateur et planétaire.
- Cette œuvre d’art a donc une teneur, interne à la teneur primordiale et constitutive
esthétique, sociale, éthique et politique.
- Cette œuvre d’art est le signe de la volonté de créer une œuvre se rapprochant, selon la teneur
pré-citée, des gestes des martyrs chrétiens aux trois premiers siècles de notre ère, des bonzes
qui s’immolaient aux temps de la guerre du Vietnam, ou encore des kamikazes palestiniens (et
eux seuls, je ne parle, ni ne fait référence, ni de terrorisme, et encore moins de
terrorisme islamique). Cette œuvre d’art se rapproche ainsi, en y faisant appel, de la fin de
Caton d’Utique.
- Je veux ainsi faire entendre la déliquescence de notre pays, la France, que j’aime
passionnément, celle du monde, déliquescence à la fois possible et effective, que Nietzsche avait,
dès les années 1870, déjà entrevu (cf. La volonté de puissance, livre III, chapitre 2 : “Le
problème de la modernité”).
- Je veux également ainsi faire, secondairement, état de la déliquescence de l’art d’aujourd’hui,
quasi-intégralement intégré à la pensée néolibérale (au contraire encore de la philosophie ou la
psychanalyse).
- Je suis, ainsi, persuadé, comme l’écrivait le juge Éric Halphen en 2001, que le combat de
l’intérieur n’est plus possible, d’aucune façon — tant le système de surveillance néo-totalitaire
et néo-dictatorial du néolibéralisme sait de plus en plus verrouiller la quasi-intégralité de
l’indépendance sociale et intellectuelle.
Bruno Eble, le 26 août 2011.