Contacts presse
Jean-Paul Kneib
Chercheur au
Laboratoire d’Astrophysique
de Marseille
Tel :04 91 05 59 13
Thierry Botti
Responsable de la
communication
OAMP
Tel : 04 95 04 41 06
thierry.Botti@oamp.fr
22/01/10
COMMUNIQUE LAM - OAMP (INSU-CNRS/ Université de Provence)
Un télescope naturel révèle un tout petit berceau d'étoiles
dans l'Univers primitif.
Une équipe d'astronomes dirigée par Jean-Paul Kneib1 et
Kirsten Kraiberg Knudsen2
Cette galaxie a été découverte grâce au phénomène de lentille gravitationnelle, aussi appelé
télescope cosmique. D’après la théorie de la relativité générale, un amas de galaxies, du fait
de sa forte masse, déforme l'Espace-Temps. Ainsi, la lumière d'une galaxie lointaine, alignée
avec cet amas de galaxies, est amplifiée comme si on la regardait à travers un télescope. Avec
l'aide de ce télescope cosmique, les astronomes ont pu mettre en évidence, pour la première
fois, l'existence d’une petite galaxie très poussiéreuse, alors que l'Univers n'avait que 1,5
milliards d'années, se situant derrière l’amas de galaxies Abell 2218.
«Nous en savons très peu sur ce type de galaxies, surtout lorsque l’on remonte aussi loin dans
l’âge de l'Univers», explique Kirsten Knudsen. «Il est donc très intéressant de découvrir
l'existence de ces petites galaxies poussiéreuses à ces époques primordiales. »
, a identifié une galaxie
poussiéreuse, véritable nurserie d'étoiles alors que
l’Univers avait seulement 1,5 milliards d’années. Parmi
les galaxies primordiales produisant massivement de
nouvelles étoiles c’est la galaxie la plus lointaine et la
plus petite connue à ce jour.
La quête de ce type de galaxies est semblable à une expédition archéologique où les
astronomes remontent le temps. Depuis le sol, du fait de sa distance et de son importante
quantité de poussière, cette galaxie n’est visible que dans les longueurs d’ondes
submillimétriques3
1 Laboratoire d’Astrophysique de Marseille (INSU-CNRS / Université de Provence / Observatoire Astronomique Marseille Provence)
2 Institut d'Astronomie de Bonn
3 Les jeunes étoiles massives présentes en grande quantité dans ces galaxies primordiales chauffent leur poussière interstellaire qui
rayonne à leur tour dans l’infrarouge. Du fait de la grande distance, et donc de l’effet doppler, le rayonnement qui nous parvient se
situe dans le domaine des longueurs d’onde radio submillimétrique.
. C’est avec le télescope James Clerk Maxwell et le Submillimeter Array,
tous deux situés au sommet du Mauna Kea à Hawaii, qu’a été détectée cette galaxie Bien que
d'autres galaxies submillimétriques aient été trouvées dans l'univers primordial, c'est la plus
petite du genre à cette époque. Elle est environ 10 fois plus petite que notre propre Voie
Lactée, et malgré cette petite taille, elle forme cent fois plus d’étoiles que notre Galaxie.
« Cette découverte est assez exceptionnelle et nous avons été vraiment surpris » explique
Jean-Paul Kneib. « En effet, l’identification de cette galaxie risque fort de remettre en question
les conclusions issues des précédentes observations qui suggèrent que la grande majorité des
étoiles naissent au sein des galaxies les plus massives. »