C'est un « attribut biblique » : Dieu est d'abord le Père de son peuple Israël. Mais c'est surtout
le mot même par lequel Jésus désigne Dieu. Dieu le Père, en qui nous croyons, est le Père de
notre Seigneur Jésus-Christ.
C'est Jésus qui nous révèle qui est Dieu. Cette désignation de Dieu comme « Père » montre le
lien existant entre les 1ier et 2d articles du Symbole.
Le mot « père » attribué à Dieu provient d'une image familiale qui éclaire le mystère de Dieu.
Mais qu’il faut purifier. C'est moins Dieu qui est à l'image des pères humains, que ceux-ci qui
sont appelés à être images du Père des cieux.
- « Dire : `Père !' c’est se reconnaître fils et se savoir aimé d'un amour prévenant, qui met en
relation, donne à chacun et à tous la dignité d’enfant de Dieu et ouvre ainsi à la solidarité
entre tous les fils d’un même Père
« ... Tout-puissant ... »
Ce n'est pas un adjectif qualifiant le Père, mais un `attribut' philosophique de Dieu le
désignant comme le `pantocrator = Maître de toutes choses',
Il traduit le terme biblique : Dieu `Sabaoth', Dieu des armées célestes. Il y a ainsi
désacralisation des puissances cosmiques au profit du seul Dieu Père. La Toute-puissance de
Dieu s'allie à sa Paternité qui se révèle dans le mystère de Jésus : c'est la toute puissance de
l'Amour, de la miséricorde, comme nous le révèle la parabole du Père miséricordieux de Lc
15. Le « Dieu des armées » est un Dieu désarmé ; sa seule arme est l'amour.
Dieu est tout-puissant, comme Père, selon une puissance d'amour et de bonté, et comme
créateur d'une création qui est bonne. ... C'est par amour, et pour la vie, que pour Dieu tout est
possible. La puissance de Dieu n'est donc pas magique. Elle n’est pas non plus le contraire de
la grandeur de l'homme. « Elle est ce qui donne et restaure sans cesse en nous la liberté et la
capacité d'aimer1. »
« ... Créateur du ciel et de la terre »
- « Affirmer la création comme dogme, c'est la situer dans le cadre de l'Alliance, sur l'horizon
de l'amour du Père. Dieu ne crée ni par nécessité, ni par caprice, mais pour faire participer à
beaucoup la richesse vivante qui l'habite, `afin que beaucoup se réjouissent de sa lumière'
(Préface IVme Prière Eucharistique). Même si dans l'histoire du Salut, les alliances viennent
après la création, comme proposition de dialogue et de communion à un partenaire qui doit
bien exister pour pouvoir répondre, c'est l'Alliance qui explique la création, et non pas
l'inverse. C'est l'amour fidèle du Père, un amour qui sait où il va, et qui construit un avenir,
qui donne sens à tout »2.
Dans le Credo, la création est « attribuée » au Père, comme la rédemption l'est au Fils, et la
sanctification à l'Esprit. Mais quand Dieu agit à l'extérieur de lui-même, les trois Personnes
concourent à cette œuvre. Le Père crée par le Fils et dans l'Esprit.
Dieu est le Créateur du ciel et de la terre. « Créateur de ... » : « l'expression désigne à la fois
le lien et la différence entre Dieu et le monde. Dieu n'est pas une partie du monde, et encore
moins le tout du monde (panthéisme). Il est autre, tout en l'ayant voulu, désiré, dans sa
différence et sa consistance propres. Il crée le monde et l'homme vraiment autres que lui,
1 BOUSQUET F. «comprendre et prier le Credo, p. 15, Fêtes et Saisons # 491, jan 1995.
2 Beznçon Pour dire le credo p. 33, Paris, cerf, 1987.